TENUE ღ Trois jours se sont écoulés depuis notre séjour à Bangkok, trois jours où je n'ai donné aucune nouvelle à Dakota. Je me suis barré de mon côté sans rien dire, préférant remettre ma tête en place avant de repointer dans le quartier ou devant lui. J'en ai profité pour passer du temps avec Rukia, qui au fond est devenu réellement importante pour moi et j'ai songé aussi à voir London mais sans savoir par où commencer. Il doit être occupé avec Loukas, alors je ne force pas pour lui donner rendez-vous dans l'immédiat, mais je vais devoir y passer quand même tôt ou tard. Le voyage en Thaïlande fut inutile pour mon projet familial mais j'ai gagné autre chose à la place; l'honnêteté. Ouais bon, c'est l'hôpital qui se fout de la charité puisqu'une fois à Tokyo, elle s'est faite la malle. Je dois la reprendre en main, mon honnêteté et moi. Après deux heures à me faire un monologue dans le miroir de la salle de bain, j'ai terminé de me préparer pour me rendre chez Dakota, sans le prévenir au préalable. à mon avis, quoi que je lui dise, il s'en foutra sûrement. Puis s'il est mal luné, il risque de m'envoyer balader comme une merde. Je prends le risque, jugeant que trois jours est suffisamment long pour ressortir de mon trou et affronter ce que je pense être ma nouvelle vie. Car oui, j'ai envie de changement mais celui-ci ne se fait pas seul, ni en un claquement de doigt. Je vais devoir retourner chez moi aussi, présenter mes excuses ou que sais-je d'autre. Pour le moment, je n'ai pas tellement envie de continuer à vivre avec eux, qu'importe s'ils ont été gentils ou pas avec moi. C'était une famille d'accueil en or, avec un avenir à la clé mais ce n'est pas ce que je cherche réellement. Non, mes pas reviennent toujours sur le même chemin, inlassablement devant la même porte. Je l'observe un instant, l'air perdu et imaginant tellement de scénario que le temps file sans que je ne le remarque. Dix minutes à faire la statue et mon bras porte mon poing jusqu'au battant pour cogner doucement dessus, quatre fois. Deux fois deux petits coups, juste de quoi prévenir de ma présence. Le silence revient et je n'attends que le déclic de la porte pour daigner relever la tête vers le propriétaire de l'appartement, mais en attendant je garde le visage baissé vers le sol, toujours en proie à mes nombreuses pensées éparses.

 TENUE ღ À peine revenu à Tokyo que je me suis remis au boulot, reprenant tout en main rapidement, ceux qui pensaient ne pas me revoir se sont vu déçut de recevoir mon appel, mais j’avais besoin de remettre les choses au clair avec tous ceux dont je tiens les ficelles, j’ai beau « changer » avec Raylai, avec les autres je resterais le plus enfoiré des démons, pour un oui ou pour un non j’ordonne et ils obéissent. Aujourd’hui c’est repos, je suis retourné à l’agence hier pour travailler un peu, je n’aime pas rester isolé sans activité pendant trop longtemps et la douleur ne m’a jamais dérangé, donc quitte à saigner ou rouvrir mes plaies parce que j’en fais trop je m’en fichais. Assis sur mon canapé, les pieds sur la table basse, mon chien couché dessous, je fais des exceptions parfois, regardant la télé je zappe ne trouvant rien d’intéressant, un soupir las remplit la pièce alors que mon téléphone posé à côté attire mon attention, je le fixe pendant quelques longues secondes, je devrais l’appeler ce petit con, je lui ai dit de rester mon caniche et depuis qu’on est revenu il ne m’a pas fait signe de vie, mais le connaissant il doit attendre que je l’appelle ? Je sais pas, mais je zappe tout ça aussi pour me lever, suivi par devil le temps de prendre une boisson chaude, puis des coups à ma porte retentissent et je me tourne vers elle, échangeant un regard avec mon chien qui part se coucher dans son panier, il a surement reconnu la personne de l’autre côté sinon il serait en train de flairer la moindre odeur. Tasse a la main je déverrouille le crochet et ouvre la porte pour tomber sur Raylai. « Quelle surprise. » Ironisais-je un peu avant de laisser la porte ouverte et me diriger le premier à l’intérieur le laissant entrer et refermer derrière lui.

 TENUE ღ Le temps n'a jamais été aussi long que sans le voir, même si j'ai marqué moi-même cette distance, il n'y a pas un instant où je n'ai pas pensé à lui. Plus j'y songe et plus je me dis que je ressens vraiment des sentiments à son égard. Je le savais déjà, du moins j'avais déjà réfléchi là-dessus plus tôt mais pas aussi sérieusement qu'aujourd'hui. Rukia suppose que je suis amoureux de lui et je commence à croire qu'elle a raison. Pourtant, je ne peux pas laisser la situation ainsi, se perdre dans le temps sans donner des nouvelles. Certes, Dakota pourrait m'appeler en premier, me dire de venir ou de faire quoi que se soit, mais ce n'est pas forcément à lui d'agir d'abord. Du coup, après trois jours sans nouvelle, je sors de mon trou pour réapparaître comme par magie, sortant de nulle part. Dakota ne devait plus s'y attendre, à moins qu'au contre il guette mon retour ? Ouais, non, je n'espère pas autant de sa part. Bref. Je me suis ramené jusqu'à chez lui, hésitant quelques secondes avant de taper à sa porte, toujours un peu perdu dans mes pensées. ça se bouscule malgré le tri et je sens qu'il est le seul à calmer ce flot. De l'autre côté, je n'entends aucun bruit, pas de chien qui s'agite, pas de mot, rien. Le déclic de la porte me répond et quand celle-ci s'ouvre, je relève la tête pour croiser le regard de Dakota. ça faisait longtemps, ou du moins c'est l'impression que j'ai. « Désolé pour le retard. » Fis-je avant qu'il ne se dégage du milieu et me laisse rentrer à sa suite. Je franchis le seuil et referme derrière moi, baladant mes yeux dans la pièce qui s'offre à moi. Je peux voir son chien couché dans son panier, ignorant mon arrivée comme s'il s'attendait à me voir débarquer. Ramenant mon attention sur le blond, je souris légèrement. « Je ne t'ai pas trop manqué ? » ça vaudrait tout les coups du monde, mais j'ose faire de l'humour. C'était soit ça, soit je lui demandais comment il allait. Finalement, je ne sais pas trop quoi lui dire, même en rappliquant vers lui. « Toi, oui. » Je ne mesure pas encore la gravité de ces deux mots mais ils sont sorties seuls. Il m'a manqué, je ne peux pas dire le contraire... Mon honnêteté n'a peut-être pas disparu.

 TENUE ღ Je ne pensais pas que je pourrais une seconde attendre qu’il m’appelle ou qu’il vienne, c’est étrange de souhaiter quelque chose venant d’une autre personne, je n’ai jamais vécu que pour moi-même et pourtant Raylai a creusé sa place dans mes pensés, je suis partagé entre l’envie de laisser les choses faire ou de tout supprimer de mon esprit, peut-être par crainte qu’il soit une faiblesse pour moi, j’ai pu le voir dans cet entrepôt, prendre des balles, mourir, rien que pour lui je n’ai pas hésité, pourtant je ne suis pas comme ça, les autres m’ont toujours été indifférent... Sauf lui. Faut croire que ce gamin était depuis le début destiné à me rendre la vie plus compliqué hein. J’aurais peut-être tout ignoré si jamais il n’était pas là, devant moi, ça fait trois jours qu’on ne s’est pas vus, il a été plus rapide que je ne le pensais. Je le laisse entrer, fermer, pendant que je porte ma tasse à mes lèvres tout en éteignant l’appareil encore en marche dans la cuisine, manqué ? Je tourne la tête vers lui le regard posé dans le sien. « Je commençais juste à me dire que tu avais peut-être encore choisi de fuir. » Revenant dans le salon posé face à lui. « Je t’ai dit de rester mon caniche et tu restes trois jours sans nouvelles, tu étais où ? » Je suis sérieux. « Si je t’ai manqué tu aurais dû venir plus tôt. » Contournant le canapé je me réinstalle dessus dans un soupiré, j’ai l’air complètement indifférent, mais c’est faux, mes paroles le prouvent plus que mon comportement, ça m’a saoulé de pas le voir, mais je suis dakota, ce n’est pas une chose que je vais réaliser naturellement. « Tu as ramené ton honnêteté avec toi ? » Ça m’arrange, je n'ai pas envie de jouer à deviner ce qu’il pense.

 TENUE ღ Fuir, c'est ma spécialité, mais pas cette fois. J'y ai réfléchi à plusieurs reprises, pesant le pour et le contre, pour au final que je me rendes compte que tout cela est stupide. Pourquoi fuir la seule personne qu'on a envie de voir ? Je ne l'ai pas fait avec Rukia, ni avec London. Alors pourquoi le ferais-je avec Dakota? Pour une fois qu'il ne cherche pas à me repousser, ni à me blesser. Au contraire, je ne mesure pas encore à quel point je perturbe sa petite vie de sadique et surtout ô combien je m'impose dans celle-ci. Après trois jours, j'ai décidé de revenir vers lui et cela, sans qu'on ne me pousse à le faire. Une fois chez lui, la porte refermée dans mon dos, je lui parle de manque comme si c'était tout à fait normal. « Bah non, je suis là. » Fis-je en ouvrant légèrement les bras, comme pour me présenter. Sur ses talons, je l'écoute me « réprimander » fermement, souriant discrètement à ses paroles. « Pas très loin. » à quelques quartiers d'ici, dans une belle maison avec une hôte formidable. Il n'a pas à s'en faire pour moi, je suis toujours vivant et dans la ville. « Je rêve ou tu me fais une crise ? » Non parce qu'on dirait clairement qu'il s'énerve pour mon manque de sincérité. Pourtant je suis bien revenu à lui, trois jours après. Roulant des yeux, je le suis jusqu'au canapé mais reste debout à l'observer. Qu'il est drôle. Je ne serais pas là si je n'avais pas ramené mon honnêteté. « Juste là. » Dis-je en me désignant, un sourire amusé sur les lèvres. Pourquoi demande-t-il ça ? Je n'ai rien à cacher aujourd'hui. Qu'est-ce qu'il veut savoir ? Pourquoi je n'étais pas là ? « J'étais chez une amie, le temps de réfléchir. » C'est la meilleure réponse que je peux lui fournir pour le moment, à moins qu'il ne pose les bonnes questions. « Ne penses pas que je te fuyais, ce n'est pas le cas... Plus maintenant. »

 TENUE ღ Ce ne serait pas la première fois que Raylai me fuit, après tout nous avions mis notre voyage dans une catégorie comme étant « autre » c’était censé s’arrêter à notre retour, reprendre nos vies et pourtant rien n’est pareil. Il a clairement saccagé ma tranquillité, je pose des questions que je n’aurais jamais posées, je me surprends même à vouloir l’appeler quand il ne me donne aucune nouvelle, mais finalement il a mis trois jours à revenir vers moi. « Je n'avais pas remarqué. » Il en a d'autres comme ça ? Non parce que bon... Je ne suis pas aveugle à ce que je sache. Je suis curieux de savoir où il était, pas très loin ? Il joue aux devinettes maintenant ? Je risque de m’énerver s’il commence comme ça, j’aime avoir des réponses net à mes questions il devrait le savoir. Mon regard montre assez bien que ses paroles ne me satisfont pas et que j’attends plus de détails que ça. « Ferme-la. » Une crise, sérieux il a pris ses rêves pour une réalité le caniche. Assis sur le canapé, je parle de son honnêteté face au fait qu’il avoue sans hésiter que je lui ai manqué, c’est étrange. Je lève les yeux sur lui quand il reprend la parole, chez une amie ? « La même que celle qui t’envoyait des SMS je parie ? » Ça ne m’étonnerait pas. « Réfléchir à quoi ? » Qu’il va au bout, je veux savoir, Raylai est le seul à me rendre curieux et Dieu sait que ce n’est pas du tout dans mon caractère. De toute façon en général tout ce que je veux savoir je le sais en faisant des recherches, sauf que là, ce n’est pas mes connaissances qui vont m’éclairer. « N’essaie même pas. » De fuir.

 TENUE ღ Oh, moi qui croyais qu'il était peut-être myope mais faut croire que non. Il pensait que je l'allais fuir mais ce n'est pas le cas, alors me voilà je suis là. Un peu comme Spirit l'étalon des plaines, quoi. J'ai déjà sonné le clairon et maintenant je défends ma vie, après nous serons comme deux frères sous le soleil. Jouer aux devinettes est plutôt amusant avec lui, surtout en voyant son peu de patience s'envoler en un coup d'vent. Il serait capable de m'assommer contre sa table basse si je ne cesse ce petit jeu stupide et dangereux. Oui, tout devient danger avec Lucifer. à croire qu'il me fait une crise, mais dès que je donne cette hypothèse, il me dit clairement de la fermer. J'aurai essayé, légèrement déçu que ce ne soit pas le cas. Ce n'est pas que j'en rêve la nuit, je m'en fiche s'il est jaloux d'une tierce personne ou s'il m'en veut d'avoir mit trois jours pour rappliquer, non du tout. Quoi que, je me doute que ce point-là l'énerve quand même. Faut pas se mentir, il m'aurait retrouvé n'importe où au-delà d'une semaine sans nouvelle. Bien sûr, j'ai ramené mon honnêteté avec moi, donc j'arrête de faire l'andouille et réponds plus franchement à sa question. « Hmhm, tout à fait. C'est comme une soeur pour moi. » Ce que je n'ai pas eu la chance d'avoir avec mes parents décédés trop tôt. Je dois même lui dire à quoi je réfléchissais ? Pourquoi s'en intéresse-t-il d'un coup ? Je fronce le nez, observant à nouveau la pièce et déposant mes yeux sur son chien. Je songe tout le temps, mais pas avec autant d'intensité. « J'ai dit que je n'allais pas le faire. » Rétorquais-je plus fermement pour dissiper ses doutes. Je ne compte pas fuir à nouveau, juste prendre du temps par moment, quand c'est nécessaire. J'en reviens donc à sa précédente question. « Je réfléchissais à ce que j'allais faire maintenant. Est-ce que je vais retourner chez ma famille d'accueil et chercher à me faire pardonner pour avoir volé leurs argents ? Vais-je rattraper mes journées perdues à l'école ? Ou simplement continuer à y aller ? » Ce genre de question-là, mais ce n'est pas tout. « Et aussi, que vais-je faire par rapport à toi ? Qu'est-ce que l'avenir me prévoit ? Que vais-je faire... » Malgré tout, je reste un enfant perdu et c'est bien pire depuis ma fugue. « J'ai promis de passer à autre chose, de laisser le passé derrière moi mais... Je n'ai aucune base pour repartir. Je ne sais pas vers quoi me tourner, ni que faire. Je suis paumé. » Je l'avoue clairement et sincèrement, y a pas de mystère à faire sur ma situation. S'il ne peut pas m'aider, alors je crains que plus personne ne puisse le faire.

 TENUE ღ CJe n’ai aucune envie d’avouer que ça me fait chier, que je fasse une crise ou autres qu’est-ce que ça change, au fond dès l’instant où je me pose des questions c’est déjà une défaite pour moi, Raylai prend considérablement du terrain et me demandait où il était, ce qu’il faisait, à quoi il pensait, toutes ses interrogations me prouvent que malgré tout, Lucifer peut aussi être piégé, il l’ignore surement vu que je ne change pas pour autant, mais pourtant c’est différent, tout comme ça l’était lors de notre escapade à Bangkok. Une sœur hein. Je pourrais rire en pensant à la mienne, mais je n’ai pas assez de cœur pour ressentir quoi que ce soit envers elle, c’est juste une image de mon passé que j’ai mis de côté sans hésiter. Pour être sûr j’insiste sur le fait qu’il n’a pas intérêt à fuir, de toute façon nous savons tous les deux que peu importe l’endroit où il se trouve je le retrouverai toujours. Suite à ça je reste silencieux, les paupières closent adosser au siège du canapé, j’écoute ses paroles plus attentivement qu’on pourrait le croire en me regardant. Je me doute qu’il se prenait déjà la tête avec tout ça, c’est encore un gosse et qui plus est un gosse perdu, il ne sait pas quoi faire, n’a pas de point de départ, de base et je souris en ouvrant mes yeux, l’observant avant de me lever et de m’éloigner, disparaissant de la pièce pour rejoindre ma chambre où je prends entre mes mains une chose qui devrait s’avérer utile. Retournant dans le salon, je m’approche de lui toujours sans un mot, le fixant dans les yeux avant de poser mes deux mains autour de son cou, relâchant la prise de mes doigts d’un côté, je l’entoure de son ancien collier, l’attachant comme avant. « Je n’ai aucune intention de changer. » Soufflais-je sans intonation quelconque. « Mais je pense t’avoir déjà dit de rester avec moi. » S’il n’a personne, s’il ne sait pas quoi faire, s’il est perdu, il devrait savoir où allait, où rester et avec qui. « Tu te rappelles, tu as demandé ce qui allait te rester quand nous étions à Bangkok, qu’est-ce que j’ai répondu ? » Je ne suis clairement pas un ange, mais quand je m’engage de mon plein gré -et c'est très rare-, ce n'est pas un mensonge. Un enfoiré a sa fierté et la mienne est plutôt importante. « Ce que je te propose c’est une vie en enfer » Rien d’agréable. « À toi de voir. »

 TENUE ღ Je ne compte pas fuir à nouveau, maintenant il le sait et je pourrais le jurer sur ma vie, la main sur le coeur. Je ne vais pas partir, ni m'éloigner définitivement de lui. Après, je ne promet pas de rester coller non plus, j'ai toujours un peu besoin d'espace et lui aussi. Mais juste pour dire qu'il aura toujours de mes nouvelles ou souvent sous les yeux. Bon, maintenant qu'il est au courant pour Rukia et mon séjour chez elle, je peux lui parler de mes préoccupations qui se résument à ne pas savoir quoi faire de mon avenir, de ma vie carrément. Je suis perdu, mais je l'ai toujours été. Un pauvre gosse sans repère et les seuls moments où j'ai cru éprouver un sentiment différent des autres, c'est avec lui. à la fin de mon bon discours, Dakota quitte son canapé et s'en va, sans rien dire. Quoi ? C'est tout ? Il va aller se coucher ? Il est sérieux ? Yah! Mais c'est seulement une demi-minute plus tard qu'il revient, s'approchant dangereusement de moi. Je ne comprends pas de suite, avant de sentir le vieux cuire dégueulasse sur la peau de mon cou, mais c'est le cuire que je voulais retrouver. D'abord stupéfait, je reste figé sur place les paupières écarquillées. Il l'a vraiment remit ? Une étincelle traverse mes pupilles et illumine mes iris. Il l'a remit! « Ne change pas. » C'est sortit d'un coup, je n'ai pas pu contrôler ces trois mots... Mais je le pense vraiment. J'ai voulu, à une époque, qu'il change mais ce n'est plus le cas à présent. « Toi ? » Je ne suis plus très sûr et je n'ai pas envie de faire une bêtise pour qu'il m'étrangle avec le collier, mais j'aime penser qu'il l'a vraiment dit ce jour-là. Qu'il me restait toujours lui et son enfer sur qui compter. « ça consiste en quoi ta vie en enfer ? Récapitulatif du planning ? » J'ai déjà été son chien à plusieurs reprises, mais est-ce que ça veut dire que je vais rester chez lui comme son chien allongé dans son panier ? Mes yeux dérivent sur lui et je l'observe, les sourcils froncés. Je ne veux pas être ça non plus. « Je veux être utile! Trouve moi quelque chose à faire! » N'importe quoi, tant que je ne reste pas dans une cage à servir de vide c*uille. ça peut être utile qu'à lui, mais à la longue... Je veux un job. S'il m'offre un toit et une place, je veux aussi lui rendre cela.

 TENUE ღ Je lui rends son collier, avant c’était une prison, une marque d’esclavage, de domination totale sur lui, mais aujourd’hui c’est plus que ça, même si les mots ne changent pas ou si moi, je ne change pas, cet accessoire est la liaison entre nous, une sorte de promesse silencieuse qu’il m’appartient à nouveau et pour de bon cette fois. Il n’a pas de repère, pas d’endroit où il est chez lui, pas de famille, au final je sais ce qu’il ressent, bien que je m'en sois remis très vite pour devenir celui que je suis je sais ce qu’être seul et sans personne signifie. Enfermé dans le froid, entre ses murs étroits, j’ai réalisé que depuis toujours j’étais entouré, mais seul, avoir des gens ne signifie pas pour autant qu’on a chaleur et amour, je ne connais pas ces sentiments. La seule chose que je peux faire pour Raylai est de lui donner un endroit, ça ne sera pas chaleureux, pas sentimental non plus, je ne vais pas le bercer dans un cocon de rose et le couver avec douceur, c’est bien loin du monde parfait et du bonheur que tout le monde cherche, bien au contraire je risque de le blessé et il regrettera surement de s'être engagé dans cette voie, mais s’il veut rester avec moi je l'autorise à le faire. Un sourire léger sur mes lèvres, il semble se souvenir de ce que j’ai dit, en effet. « Moi. » Répétais-je pour confirmer, avant de l’écoutais me questionner, m’imposer même des conditions, je soupire longuement en lâchant son collier et m’éloignant de quelques pas. « Tu vas devoir signer un contrat. » S’il veut savoir, il ne pourra cependant pas s’immiscer dans mes histoires ni me balancer à qui que ce soit, je n’ai jamais fait confiance à personne, j’ai toujours bossé seul, rien que l’idée qu’il puisse « travailler » avec moi est une chose qui pourrais malgré tout me déranger, à savoir si je prends ce risque, normalement je ne l’aurais jamais envisagé. « Je vais y réfléchir. » Je ne refuse pas, mais c’est à moi de gérer et de voir ce qu’il pourra faire pour m’aider, je ne peux pas décider tout de suite de cette tâche, je suis un homme prudent. « Et donc tu comptes arrêter l’école ? » Dis-je en sortant une clope pour l’allumer entre mes lèvres en me réinstallant sur le canapé en tapotant la place à côté pour qu’il s’assoit aussi.

 TENUE ღ Jusqu'à présent, je n'ai pas connu beaucoup de chaleur ou d'amour. Les gens m'ont tolérés, fait une place minime pour que je puisse vivre, mais ce n'était pas assez pour moi. Ce n'est pas un nid douillet que je cherche, ni même qu'on cajole, juste que je me sentes bien. Avec Dakota, peut-être n'est-ce pas le paradis mais c'est là que je me sens le mieux pour l'instant. Ma famille d'accueil était sympa, c'était des gens cool et admirable, mais ce n'était pas vraiment ce que je voulais, puis j'ai vécu trois ans dans une maison de redressement. Trois ans, ça change un gosse. Là-bas ce n'était encore moins chaleureux et accueillant que chez Dakota et les autres « détenus » trouvaient toujours une excuse pour être désagréable, voir violent. J'en ai reçu là-bas, autant que j'ai voulu en donner, mais c'est différent avec Dakota. Je veux rester avec lui, l'appartenir et faire des efforts, s'il le faut. Je m'en fiche de souffrir, ce n'est pas comme si j'avais eu la belle vie depuis la mort de mes parents. Ce n'est pas du scepticisme, je veux quand même rester avec lui mais pas sans savoir à quoi m'attendre ou sans rien faire de mes journées. Un contrat ? « Tu veux que je signe un papier ? » Pourquoi faire ? Pour être officiellement déclaré comme son chien ? Ou comme employé à sa solde ? Je me pose toujours autant de question, mais il ne me laisse pas le choix non plus. Au moins, il va réfléchir à mon cas ou plutôt à un boulot. Il a le temps, faut encore que j'annonce tout cela à mes « parents » adoptifs et que j'arrête l'école. « Oui, je n'ai rien à faire là-bas. » Quel intérêt ? Je n'aime pas les autres étudiants, du moins pour la plus part et je n'ai aucune idée d'un cursus universitaire. Autant qu'il me trouve un truc de son côté et ainsi, ne pas trop m'éloigner de lui. à son geste, je viens m'asseoir à côté de lui sur son canapé, le regardant du coin de l'oeil fumer sa cigarette. « Tu sais déjà comment sont les autres élèves, je n'ai pas envie de tester l'université, surtout que je ne trouve rien de plaisant à étudier. » Je n'ai aucune passion non plus. à dire vrai, il n'y a ... « Il n'y a que toi qui m'intéresse. »

 TENUE ღ Si Raylai ne connaît pas la chaleur ou l’amour, je suis loin d’être un exemple dans ce domaine, je suis clairement pire que lui, mais c’est peut-être ce qui nous a permis de nous « rapprocher » aussi. Cette détresse insonore, imperceptible et invisible aux yeux de tous, on l’a fait apparaitre l’un envers l’autre dans notre façon d’agir, il ne se cache pas, je ne me cache pas, il connaît le pire en moi tout comme je sais qui il est, ce qu’il peut supporter ou sa manie de résister même quand c’est perdu d’avance. Il sait que je ne changerai pas, je ne peux pas le faire, je resterai un démon et un enfoiré, un manipulateur et un timbré aux yeux de mes pions, de mon « armée » personnel, mais avec lui j’ai déjà baissé les armes, malgré tout il y a des règles pour être avec moi, je suis trop méfiant, je n’ai jamais permis une telle chose, pourtant je ne refuse pas que Raylai soit le premier et certainement le dernier à en avoir le droit, seulement s’il signe un contrat. Pourquoi ? Parce que je suis comme ça et il n’a pas le choix s’il accepte cette vie-là. Il devrait être content que je ne rejette pas sa demande directement, c’est déjà un miracle de ma part. Le fait qu’il arrête l’école ne me dérange pas, de toute manière c’est lui qui décide, même si je suis le plus vieux, je ne suis pas son tuteur et je ne compte pas le devenir. Je hoche simplement la tête, attendant qu’il me rejoigne en fumant ma clope. Je souris à ses dernières paroles, je l’intéresse hein ? Je crois qu’au fond il n’y a que Raylai qui me connaisse et m’accepte pourtant telle que je suis jusqu’à aimer mon sadisme, vraiment... il est unique ce gamin. « Être le complice du démon, tu trouves ça plaisant ? » Je lui lance un regard en biais, avant d’écraser ma cigarette en crachant un dernier flot de fumée, attrapant le bras de Raylai pour le tirer vers moi et le faire s’asseoir sur mes jambes. « Montre moi à quel point je t’intéresse. »

 TENUE ღ Il peut me faire signer tout les contrats du monde, ça ne changera pas mon avis. Je veux rester avec lui, qu'importe si c'est pour une vie en enfer ou au paradis. Depuis des années, je ne vois que le mauvais côté chez les gens, alors je peux continuer ainsi jusqu'à la fin de ma vie. Je sais qu'aux côtés de Dakota, ce cauchemar sera plus supportable qu'il n'y paraît. Avec lui, je n'ai pas peur de souffrir, ni d'être ce que je suis réellement. Il m'offre une opportunité, une chance de trouver quoi faire et surtout, il me permet d'avoir quelqu'un sur qui compter, même si ce n'est pas le meilleur des saints et qu'il me considère tel un animal domestique. Je m'en fiche, chien, esclave, ou qu'importe le titre qu'il m'attribut, je l'accepterai toujours. Après tout, je n'ai plus rien à perdre et j'ignore qu'est-ce que je pourrais gagner en étant à ses crochets. à son signe, je le rejoins sur le canapé et n'hésite pas à dire ce que je pense. Il m'intéresse, je l'ai déjà avoué à Rukia la dernière fois, j'ai vraiment des sentiments à son égare, même si je ne sais comment les interpréter ou les transmettre. Dakota n'est pas de ce genre-là et je sais par avance qu'il n'acceptera jamais les miens, pourtant je ne cherche pas à les fuir. Je les garde simplement pour moi, jusqu'à qu'ils ne soient qu'une routine sans conséquences. « Hm, oui. C'est même plutôt excitant comme idée. » Je souris en coin, m'imaginant dans une rôle d'assistant meurtrier ou un truc dans le genre. Dakota éteint sa cigarette et avant même que je ne puisse dire un seul mot, il attrape mon bras pour me tirer vers lui. Automatiquement, je passe mes jambes par dessus les siennes et m'assois sur ses genoux, dans un face à face rapproché. Qu'est-ce qu'il m'autorise à faire ? Je n'ai pas le droit de l'embrasser... Mais ça ne m'interdit pas de le faire ailleurs. Mon corps se penche davantage vers le siens, tandis que mes lèvres se déposent sur sa mâchoire, puis dans son cou où je m'autorise à aspirer sa peau. « Qu'est-ce que j'ai droit de faire avec toi ? » Demandais-je en relevant ma tête et en croisant son regard. Il sait très bien que je serais capable de me déshabiller et de m'offrir à lui, autant que je pourrais faire n'importe quoi d'autre. Il m'a demandé de lui montrer à quel point je l'intéresse et pour répondre clairement à celui, j'ose appuyer rapidement mes lèvres contre les siennes, avant de les retirer aussi vite pour ne pas me faire gronder.

 TENUE ღ Je n’ai pas besoin de mettre de nom sur ce qu’il représente, pas besoin de titre pour notre relation, j’impose mes conditions et Raylai les accepte simplement, il n’y a besoin de rien de plus. Je lui offre déjà une place que personne ne pourrait obtenir, j’ignore même pourquoi je suis prêt à prendre se risque, j’ai toujours tout fait seul, agi seul, vécu seul et subitement je suis prêt à l’avoir à mes côtés ? Moi-même j’ignore ce qui a changé, je n’ai même pas envie d’en parler, encore une fois je préfère agir et laisser les choses se passer, ce que je veux je le prends, c’est ce que j’ai faits jusqu’à maintenant, je suis le seul à décider. Il trouve excitant le fait d’être mon complice ? Mais sait-il seulement ce que je fais ? Sait-il déjà demandé si j’avais violé d’autre personne comme lui ou eut une relation comme celle qu’on entretient ? Il ne me connaît pas vraiment, il ne peut que supposer et pour mes actes, mes chantages, tous ses gens dont je tiens les ficelles, en a-t-il seulement une idée ? C’est pire que ce qu’il peut imaginer, pourtant il semble déterminé et « intéressé » par moi, cet aveu me suffit à mettre le reste de côté, le tirant sur moi, j’ai d'envie qui me traverse l’esprit, d'exigence qu’il peut remplir immédiatement. Il est bien le seul que je laisse prendre ses aises sur moi, mais on est plus à se demander les avantages qu’à Raylai, il a défié bien trop de règles et abattu déjà plusieurs barrières avec moi, sans pour autant que ça ne change ma façon d’être il a su s’imposer entièrement à moi au point où je n’ai finalement « besoin » que de lui. Ses lèvres embrassent ma peau et à sa question je le regarde sans rien dire, jusqu’à ce qu’il pose ses lèvres sur les miennes, il l’a déjà fait de nombreuses fois, mais je ne suis pas encore « prêt » à « accepter » de lui donner ce privilège, mon index se pose sur ses lips alors que je le fixe. « Pas ça. » C’est dit clairement et sans possibilités de discuter, mais un fin sourire adouci l’ambiance alors que je reprends en défaisant la fermeture de ma veste entièrement, torse nu dessous je facilite déjà un peu les choses. « Fais, je t’arrêterai si tu vas trop loin. » En dehors des baisers je n’ai rien d’autre à lui interdire. Arrachant les boutons de sa veste je la lui retire aisément, pour lui montrer que je n’avais pas envie de perdre de temps. Chopant son collier nouvellement remis je le tire contre moi l’arrêtant à quelques centimètres de mon visage le fixant droit dans les yeux. « Donne moi tout. » J’ai déjà pris de force tout ce qu’il avait, mais maintenant je veux qu’il me donne réellement tout de lui, sans limite, sans hésitation, il est venu jusqu’ici avec un but, il veut être avec moi, alors il doit être prêt à tout me donner, corps, âme, tout.

 TENUE ღ Quoi qu'il fasse, je l'accepte. Maître chanteur, malfrat, vendeur de carpette ou quoi que ce soit d'autre, je m'en fiche. Je me suis mis en tête d'être à ses côtés, le reste n'a pas vraiment d'importance à présent. Tant que je suis avec lui, je veux bien être un complice, être recherché par la police ou partir en cavale. C'est digne d'un grand film d’aventure ou plutôt, c'est un nouveau chapitre dans ma vie mouvementée. Que je sois le premier ou l'énième personne à subir ce sort, ça ne change rien à ma façon de penser. Je suis à lui, il l'avait décidé dès le départ et je ne fais qu'apposer ma signature au bas du contrat. Peut-être que je ne serais pas le seul dans cet condition, mais ai-je vraiment le choix pour arrêter et partir ? Bien sûr que non. J'étais piégé dès le début, maintenant j'en suis carrément mordu. Tiré vers lui, je suis rapidement assis sur ses jambes tandis qu'il fait clairement comprendre ses envies et ses intentions. Il me demande des preuves et je m'autorise à embrasser sa peau de mes lèvres, avant de remonter furtivement vers les siennes. Sauf qu'il repousse mon geste en déposant son index contre mes lippes, m’interdisant à nouveau. Pas ça, pas ça. J'ai le droit de le toucher, mais pas de l'embrasser. C'est frustrant. Pourtant je ne peux que l'accepter, le laissant défaire la fermeture de sa veste pour jeter un coup d'oeil à son torse. Je vois où il veut en venir, pas besoin de dessin. La seule chose dans ma liste qu'il m'interdit, ce sont les baisers. « D'accord. » Je ne discute pas, les boutons de ma veste se défaisant facilement sous le geste de Dakota. De nouveau ramené contre lui, je le fixe dans les yeux, étonné non seulement par le mouvement mais aussi par ses mots. Ma veste en moins, je me redresse pour retirer mon tee-shirt et être moi aussi torse nu. Mes mains se posent contre son torse, glissant sur ses hanches pour venir s'occuper de son pantalon. Je le défais sans perdre de temps, quittant ses jambes pour les écarter et me placer debout entre ses cuisses. En même temps que mes genoux touchent le sol, je tire sur son vêtement pour le faire glisser sur sa peau et le laisser avec son boxer et sa veste ouverte. Il m'a bien fait comprendre de faire ce que je voulais, mais dans ce cas je dois virer tout ça.

 TENUE ღ Je ne peux pas le laisser m’embrasser à sa guise, lorsque je déciderai -si un jour je le décide - de l’embrasser alors ce sera ma fin, je serais juste pris à mon propre piège, mais ce n’est pas le cas et je peux lui donner des avantages que jamais personne n'a eu venant de moi mais pas tout, c’est les conditions et il doit les accepter tout simplement. Ce n’est pas la première fois que je mets fin à une conversation en le poussant à passer à autre chose de plus agréable et moins prise de tête, mais ce ne sera pas la dernière. Maintenant qu’il est de nouveau à moi je compte bien en profiter et il doit s’y préparer parce que je n’aurais aucune pitié pour ses nuits complètes où son corps fatigué, je suis un démon avide et seul Raylai semblé capable d’un temps soi peu me rassasié. J’ouvre ma veste et défais la sienne, pas de temps à perdre avec les détails, mais je calme le jeu ensuite pour le laisser agir, après tout je lui ai demandé de me montrer à quel point je l’intéresse, si c’est moi qui prends tout en main dès le début ça n’aura plus aucun sens, même si je sais que je suis trop entreprenant et dominateur pour laisser le plus jeune mener la danse indéfiniment. Dans cette position je peux observer tous ses gestes, les voir venir aussi, ses mains sur ma peau qui glisse lentement jusqu’à mon pantalon, je le laisse faire, lui laissant les cartes en main pour l'instant, retirant mon jean alors qu’il se retrouve genoux au sol, je le regarde silencieux, sans un mot, suivant simplement chacune de ses actions en attendant impatiemment la suite. Pendant qu’il s’occupait de mes vêtements inférieurs j’en profite pour retirer entièrement ma veste en la jetant plus loin sur le canapé, me penchant en avant pour lui faire comprendre aussi de retirer la sienne en tirant dessus, chopant son haut que je le force à lever les bras pour le virer, nous retrouvant tous deux torses nus, c’est déjà mieux, maintenant il peut agir a sa guise.

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