Marchant à travers les couloirs, un dossier à la main, il toqua à l'une des nombreuses portes, pénétrant à l'intérieur d'une classe. Il y récupéra là, un élève. Puis, un second dans une salle différente. Les marches. La fin de l'année. Le bureau du supérieur. Il devait se charger de chaque passage et de ceux qui avaient obtenu les meilleures notes. Félicitations, honneurs. Il les laissais dans le bureau et redescendit au rez-de-chaussé, poser ce qu'il avait dans la main. Dans son bureau, il s'affala allègrement dans son fauteuil. Attrapant son téléphone, il fut surpris de voir un message de la demoiselle - mais content de l'heure. Il finissait dans quelques minutes.

Coucou, tu vas bien ? Je suis rentrée de vacances ~ Je voulais savoir si je pouvais venir chez toi te voir ? Un sourcil haussé, il ne répondit pas tout de suite, posant son téléphone en voyant un parent d'élève venir toquer à sa porte. L'accueillant comme il le faisait souvent, sans trop sourire mais agréable pour paraître normal, il lui donna les renseignements demandés, avant de reporter son attention sur l'appareil. Un second message ? Mais que tu es chiante.

« En fait… Je suis déjà en bas de chez toi… » Allant de surprise en surprise, il se demandait sincèrement pourquoi est-ce qu'elle revenait ainsi. Vers lui. Il répondit, cependant. - Oui. Je ne suis pas chez moi. Je termine le boulot là. Mais tu peux rentrer Maru est à l'intérieur. Je suis là d'ici 20 minutes.  Ni plus, ni moins. Il avait quelques courses à faire.

Et oui, c'était un homme comme un autre au final. Sortant tranquillement - en débardeur, laissant ainsi voir sa peau beaucoup trop marqué de cette encre noir, il posa ses lunettes de soleil sur son nez, tout en cherchant ses clés dans son jean noir semblant un peu trop serré. Grimpant dans sa voiture habituelle, il passa donc faire quelques courses - comme chaque  mercredi.

(...) Les sacs en mains, deux - il grimpa les escaliers en pianotant un peu sur son téléphone. Remontant ses lunettes sur sa tête en poussant la porte pour la fermer de son pied, il abandonna à l'entrée ses vans, posant sa charge sur l’îlot central de la cuisine.

Attends je vais t’aider. La voix de la brunette passa par dessus toute autre chose, et il leva son regard - simplement par réflexe. Qu'elle fut sa surprise en la voyant les cheveux courts : si grande.  C'était étrange. Mais il ne fit aucun commentaire.
Un soupire. Il la regarde ranger, comme si elle était chez elle. Il ne put s'empêcher de penser qu'en effet, aucune femme n'avait passé la porte de chez lu en faisant tout ce qu'elle se permettait d'accomplir. Mais qu'importe, il hausse les épaules parce qu'au final il s'en fou. En débarrassant l'un des deux sacs, il sortit un paquet de cigarette qu'il jeta doucement à son fils, posant le siens sur le meuble à côté. Alors, comment tu vas depuis tout ce temps ? T’es totalement rétabli ? Il la regarde. Met du temps à répondre. Parce que ça le perturbe, en faite. Il n'a pas l'habitude. Mais c'est normal, non ? Oui, ça va. Et elle donna quelque chose à son fils pour sa compagne... Il le regarde monter, avant de reprendre.   Et toi ?

Un homme plus calme et peut-être un homme nouveau. Tout était désormais derrière lui. Cela se voyait (ou peut-être pas finalement) mais pour sûr, tout se ressentait. Trop expressif de base, tout passait par son regard. Là, il était serein. Calme. Bizarrement, calme.   Et il c'est passé quoi ? Il vise ses cheveux, faisant un geste avec ses doigts afin qu'elle le comprenne. Lui, il retire en attendant ce qu'il portait sur les siens ; ils ont poussés, même un peu trop. Deux semaines sans rien toucher - par flemme, cela se voyait.

S'essayant tranquillement autour de l’îlot central après s'être attrapé une bière (et une seconde pour la demoiselle), il lui posa de son côté. Un soupire. Parce qu'il est fatigué, un second ... Bah, parce qu'il est toujours, fatigué.  

T’as récupéré les cheveux que j’ai coupé. Ça pousse dis-donc. Une plaisanterie. Mais Jae, il faudrait que tu apprennes à rire. Il n'est peut-être pas trop tard, si ? Parce qu'il est là, à la regarder sans rien dire... Et puis au final il sourit parce qu'il ne sait pas comment réagir au final. Elle avait raison, ses cheveux avaient trop poussés. Mais il s'en fichait pas mal, pour le moment. J’avais envie de changement… Je ne savais pas trop quoi faire, alors j’ai coupé court. Les femmes, ça fait jamais les choses à moitié. Voilà ce qu'il était en train de se dire. Un changement. Radical, en sois. Elle était changé. Elle avait quelque chose (sans prendre en compte sa chevelure) de différent. Il n'arrive pas à mettre un doigt ni un adjectif, ou un adverbe encore, qu'importe. Mais un truc tournait pas rond.   Tu me trouves moches avec les cheveux court ? La tête légèrement penchée en arrière, il boit sa bière tranquillement. Mais à l'entendre, il se redresse petit à petit, la fixant. Étonné. Pourquoi, mon avis compte? Depuis quand avait-elle besoins qu'il lui dise "oui" ou "non" sur quelque chose d'aussi personnel.
Et puis au fond, qu'est-ce qu'elle foutait là aussi ? Pourquoi ce sourire niais sur ses lèvres par moment et pourquoi venir directement chez lui si c'était pour parler de leurs points capillaires ? Ah ! Trop de question dans sa tête de macho et les femmes, il n'y comprenait pas grand chose. Alors il mettait ça sur le dos de mère nature... Et c'est tout. Il la voit lever sa main, et elle vient dans ses cheveux... Toi ça te va très bien les cheveux long en tout cas. Mais là n'était pas la question. De son poignet sous un geste de sa main gauche il retire celle de la belle. Si tu l'dis. Que répondre de toute manière ?
Il soupire. Une nouvelle fois, avant de passer sa main sur son visage, se remettant droit comme un piquet - habituel. Sinon t'es venue pour quoi ? Parce qu'au final, elle ne lui avait rien dit du tout. Et ça c'est bien passé?

Ça s’est très bien passé. Cocotier, sable, océan…Perfection. Il l'écoute parler en terminant sa bière, posant le récipient vide en face de lui. J’ai un truc à te dire… C’est pour ça que je suis venue. Ah. En général, les femmes quand elles sortent ça... Ça n'affiche rien de bon et Jae se surprend à entrevoir une certaine appréhension au fond de lui. Mais il se reprendre rapidement. Et ça l'énerve, aussi, de ressentir des choses sous prétexte que la face de cette gamine est en face de lui. Pourquoi c'être ouvert à une femme ?
Et oui Jae. Ton supérieur te l'as toujours dis : " dans notre monde, rien n'est plus dangereux qu'une femme. " Lorsque l'on en aime une, on devient vulnérable. Mais elle peut également te tromper si elle fait preuve d'une fourberie sans pareil. Et les femmes dans leur domaine laissent à désirer, n'est-ce pas.
Mais Rukia, elle n'en fait pas partit. Parce que c'est lui qui l'a forcé à en faire partit...
Ah ! Trop de chose compliqué se passe dans sa tête et ça l'énerve. Alors, sans aucune gêne il penche sa tête en avant, ses deux mains tenant son visage. Ca pouvait aussi être un signe de fatigue alors peut-être qu'elle n'y verra que du feu.
Au final, il laissa l'une de ses mains tenir son visage, levé face à la demoiselle. Je reprends mes études à la rentrée… Du coup… J’aimerais pouvoir ajuster mes horaires en fonction de mon emploi du temps au club.
Et voilà. Le soulagement intérieur ! - Non mais arrête de penser aux choses trop dures et concrètes ! Si tu veux. Son fils était à l'école. Il savait ce que c'était. Et lui aussi il y a été. Il ne pouvait lui interdire. Et puis il n'avait aucune raison de le faire. Tu vas dans quelle école ?
Il attrape une clope dans son paquet. Cette salope entre les lèvres, il l'allume en regardant la danseuse... Il y a une chance sur mille (ou presque) qu'elle se retrouve dans l'établissement dans lequel tu travail ... Elle n'est pas au courant ... Aller. Crois-y, tu t'feras pas niquer. 

Elle le nargue. Et pourtant elle sait qu'il n'aime pas ça : la provocation. Mais elle s'amuse, lui tire la langue, même. Elle est folle, cette petite. Mais c'est peut-être ça qui l'attire le plus. Et à cette pensée le brun secoue la tête, légèrement. Non. Il faut chasser toute sorte de pensée de ce genre, aussi inconnues et nouvelles soient-elle.   En plus ! Je serais avec Maru ! Bon, pas la même section, mais c’est cool. Je pensais que tu savais que j’avais été à la Royal School aussi… Son monde s'effondre. Toute sa vie aussi peut-être. C'est le sentiment qui le prend aux tripes, là. Le poids sur ses épaules, une sensation qu'il ne connait pas de cette manière, pour ce genre de chose et aveux. Elle sera avec lui ... Et cela va être problématique. Problématique... Oui... Putain... Les mots s'échappent, il n'arrive pas à les retenir, même soufflés, murmurés. Il est perdu, dans ses pensées et dans celles de la belle.  Me tue pas.
Elle se rapproche.
Il ne le capte pas.
Elle lui prend les lèvres.
Son cœur. Ah, il n'y pense même plus. Les yeux écarquillés, il ne la rejette même pas, tellement il se retrouve bête. Tellement de choses lui traversent l'esprit. Déjà, pourquoi est-ce qu'elle fait ça ? Pourquoi est-ce qu'elle ose faire cela ? Et si son fils revient à cet instant sous prétexte d'un oublie, que va-t-il en conclure ? Et si cela se savait ? Et pourquoi, est-ce qu'il se surprend à lui répondre. Les mains de la demoiselle, aussi aguicheuses que le reste. Son parfum - doux, ses caresses. Elle l'embrasse plus distinctement. La timidité envolée.
Il la laisse mettre fin à cela.
Il le regarde.
J'ai envie, d'te tuer. Séparer sa phrase en deux, sous une certaine intonation afin de glisser un léger sous entendu. Pas méchant en soit, n'est-ce pas, mais trop pesant. Parce qu'en même temps que ses dires il était déjà debout. Et sous un geste aussi doux qu'un tantinet violent, il l'attrape alors par le cou. Sans aucune douleur cependant, ce qui changeait. Venant la plaquer contre le pilier de l'escalier, il l'embrasse de lui-même, ses mains sur ses hanches, où ses doigts se glissent délicatement sur le bas de son dos, le bout de ses ongles sur le haut de ses fesses.
Et merde.