tenue ••• Discuter avec Yun Hua me fait toujours un bien fou. La première fois, elle m'a aidé à accepter mon cas et m'a convaincu de le dire à mon meilleur ami, qu'avec lui je pourrais mieux m'en sortir qu'en étant toute seule dans mon coins. Là encore, elle m'a fait comprendre que me précipiter ne m'aiderait pas à prendre les bonnes décisions et je veux bien la croire. Sauf que je ne suis toujours pas convaincu pour être une mère, autant que je ne sais pas si j'ai réellement envie de les abandonner à des gens qui n'ont aucun lien avec eux, qui n'ont pas souffert durant des mois et qui ne sont tout simplement pas leurs parents. Je ne sais pas, je ne sais plus. Je suis un peu perdue et j'ai besoin de Zero pour mettre à nouveau de l'ordre dans mon esprit. Voir Yun Hua heureuse me donne un peu d'espoir et je me dis que moi-même, avec deux bébés à ma charge, je pourrais sourire comme elle. Son fils est adorable, pourquoi pas les miens ? Je me perds entre ce que je pourrais vouloir et ce que je veux vraiment. Aucun des deux sont identiques et cela me fait peur. Finalement, j'ai contacté Zero pour savoir s'il était possible de se voir et vu que ses parents ne sont pas là, je me suis légèrement incrusté chez lui. Ma tante a eut la gentillesse de me conduire jusqu'à là-bas, pour ne pas que je me fasse mal ou quoi. Faut dire, j'ai prit du poids en un mois. Il est clair que je porte deux bébés là-dedans, vu la surface de mon ventre. Je pourrais presque le taper dans la porte si je n'avais pas le bras long. Ma tante me dit de faire attention tandis que je quitte sa voiture et je la souris en lui jurant que je serais prudente, puis je me dirige vers la maison de mon meilleur ami et sonne à sa porte, attendant sagement qu'il ouvre. J'espère qu'il acceptera de m'aider. Haha, mais qu'est-ce que je m'imagine! Zero est le premier à vouloir que je change d'avis, ce serait bête qu'il me laisse à sa porte quand même. Je n'ai aucun doute là-dessus, il sera même le premier à me persuader d'assumer nos conneries et de prendre ce rôle en main. Mère, ça doit être étrange de s'occuper de deux bébés similaires, peut-être même autant que le père avec son frère. Quand je pense que j'ai été audacieuse avec eux, seulement sous le coup de la colère et parce que j'étais démunie avec cette histoire. ça n'empêche que je crains toujours la suite, que ce soit l'accouchement ou après, quand il va valoir s'en occuper. Zero est le seul à pouvoir m'aider, qu'importe quand ou comment. J'ai besoin de mon meilleur ami, j'ai besoin de lui comme d'un père et peut-être d'un mari. Ouais, j'ai besoin qu'il soit constamment dans ma vie, pas seulement pour les bébés mais aussi pour moi. Quand est-ce que je vais le comprendre et arrêter de me voiler inutilement la face ? à mes yeux, c'est bien plus qu'un simple meilleur ami d'enfance. C'est celui qui m'a accompagné depuis le début et qui est toujours là malgré tout. Il n'a pas fuit et il ne fera sûrement jamais. Que rêver de mieux, hein ? C'est l'homme parfait, et je suis une vraie idiote.

TENUE ••• Quitter l’école était la meilleure solution, je suis revenu vivre chez mes parents après leur avoir donné mes raisons, j’ai déjà mon boulot et je ne compte pas en changer, je suis qualifié et capable d’apprendre avec l’expérience, être pompier ce n’est certes pas un métier qui financièrement me fera flotter sur l’or, mais j’aime ça et je ne suis pas du genre à faire passer l’argent avant la passion et le plaisir. De plus ma première raison pour avoir laissé les études derrière moi fut la future arrivée de mes gosses, être pompier est déjà un métier prenant, travailler au bar entoure mon quotidien d’une fatigue supplémentaire, autant être honnête je ne suis pas un surhomme, juste un bosseur responsable, quand j'engage ce n’est pas pour reculer trois jours ou trois mois ou même trois ans plus tard. Je dois encore mettre les choses au clair avec Astéria, j’ai parlé avec Dawn et ça m’a vraiment fait du bien, mais maintenant c’est à nous de régler les choses, les parents c’est elle et moi, personne d’autre. Je dois trouver une maison, heureusement j’ai des économies, je sais que je peux compter sur mes parents ou même mon frère, mais si j’arrive à me débrouiller seul je préfère le faire, en attendant ma mère est contente de me voir, il faut dire que depuis que nous vivons au dortoir on se retrouver qu’une fois par semaine et encore, c’est difficile quand on a des vies actives et qu’on est interne dans un campus. Mon père est parti bossé, ma mère est absente et je suis seul dans ma chambre attendant la venue de ma meilleure amie, apparemment elle souhaite qu’on parle et vu qu’elle fait le premier pas j’ose espéré qu’elle a réfléchi à tout ça plus sérieusement. Lorsque la sonnette retentit je quitte mon lit sur lequel j’étais allongé, profitant d’une journée calme, pour une fois qu’elle n’a pas à attendre la fin de mon service à la caserne pour qu’on parle, casquette sur la tête je suis descendu en abordant les marches deux par deux avant d’ouvrir empressement la porte et de sourire en la regardant, mes yeux ne mettant pas longtemps à observer la rondeur de son ventre, c’est dingue comme ça me fait bêtement sourire, mais le temps passe plus vite qu’on ne le croit et je n’ai aucune envie de loupé toutes ses étapes de sa grossesse, j’en manque déjà assez d’après moi. La laissant entrer en ouvrant la porte et en me décalant sur le côté pour refermer derrière elle, je passe dans la cuisine pour prendre des verres, toujours en silence, les posant sur la table. « Tu veux boire quoi ? » Je n’ai pas envie d’entamer directement le sujet, prenant en considération sa détermination, je préfère qu’elle le fasse elle-même sans l’agresser, je ne cherche pas à voir Astéria seulement pour qu’on parle de nos enfants, même si c’est un sujet principal et le deviendra surement encore plus avec le temps, elle est toujours ma meilleure amie. « Comment tu vas ? »

tenue ••• Là, à attendre devant sa porte, je me pose énormément de question. Est-ce qu'il serait vraiment heureux de devenir père ? Pourrait-il me soutenir à n'importe quel moment ? Est-ce que je fais les bons choix ? Vais-je le regretter plus tard ? Je ne sais pas encore dans quoi je m'embarque et j'aimerai que Zero me rassure et m'aide à me diriger sans crainte. Après tout, je ne suis qu'une fille et les filles, ça hésite beaucoup. Après quelques minutes à attendre, j'entends de l'agitation dans la maison et la porte s'ouvre soudainement sur mon meilleur ami, tout souriant. Cet idiot... Il étire le coin de mes lèvres, rien qu'à la vue de son visage rayonnant. Il me laisse entrer et je remarque son écart, me demandant s'il me trouve si grosse que ça pour s'écarter à ce point. Une main sur mon ventre, je passe le seuil pour entrer à l'intérieur, soufflant légèrement à cet effort. ça devient de plus en plus compliqué, heureusement que j'ai arrêté les cours. Déjà que mon short est trop serré pour passé sur mon ventre, je dois le fermer en dessous de celui-ci. Je le suis dans la cuisine où je galère légèrement pour m’asseoir, tout en délicatesse. « Je veux bien. » Dis-je avec un sourire, sans une ombre d'agacement ou de colère. Je me suis calmée depuis la dernière fois, qu'il se rassure. « Je vais très bien et toi ? Le boulot ? » Mon quotidien est devenu plus fatiguant mais je m'en sors plutôt bien, malgré la surcharge. Mais lui, est-ce qu'il va bien ? Je me doute qu'il veut savoir pour mes choix et pour la décision finale, mais je suis comme lui. Je fais durer le suspense, cherchant le bon moment pour en parler. « Tu as sauvé des vies dernièrement ? »

TENUE ••• La question ne se pose pas, j’étais heureux en apprenant que j’allais être père et je le serais encore quand les enfants seront là, je suis juste comblé par cette nouvelle, cependant je n’ai pas encore pu m’en réjouir, je ne sais pas si Astéria me laissera vivre ce rêve ou non, je pourrais les élever seul, mais je préférerais encore qu’on se lance dans cette « aventure » ensemble, on a fait une erreur, mais maintenant on doit assumer, c’est ça prendre nos responsabilités, nous ne sommes plus des enfants. Mes résolutions sont solides, quitter l’école était l’une d’elles, garder du temps pour moi, pour elle, pour nos enfants, je vois dans le futur en avançant cependant pas à pas, c’est dur quand on construit des projets tout seul, alors je patiente. Puis la voilà à ma porte, la laissant entrer, je lui demande ce qu’elle veut boire, lui servant un jus de fruit, je m’installe à côté d’elle, souriant devant ses difficultés à se mouvoir, on dirait que ça prend plus d’ampleur et rapidement. Les femmes sont incroyables, ça c’est sûr. « Je vais bien aussi. » Le boulot ? Je souris de nouveau en retirant ma casquette que j’accroche au pique de la chaise en secouant ma « crinière » brune. « Je suis toujours vivant. » Blague à part, je la regarde. « Tout se passe bien. » Elle n’a pas besoin de s’inquiéter, je suppose qu’elle demander pour mon boulot de pompier, mon job dans le bar n’a pas vraiment de risque lui. « Oui, mais malheureusement il y a encore trop de victimes, je dois faire mieux. » C’est le côté obscur de ce métier, on sauve, on sauve, mais souvent il y a des personnes déjà mortes avant qu’on arrive ou qui ne tienne pas le choc, ont des problèmes respiratoires, il y a des dégâts après l’incendie, la fumée touche les poumons, on voit ça trop souvent bien qu’on sauve tout ce qu’on peut. Buvant une gorgée, je m’adosse au siège de la chaise et soupire. « Enfin. Et toi, pas trop fatiguée ? »

tenue ••• Si durant les premiers mois je me plaignais d'avoir grossi, là c'est carrément pire. J'ai dû prendre quelques kilos, mais surtout du ventre. Avec deux bébés à l'intérieur, normal qu'il double de volume et soit rond comme un ballon. On dirait pas comme ça, mais c'est des poids supplémentaires et parfois, ça me plomb le dos. Ces bébés sont lourds et je passe plus de temps assis ou allongée que debout. Plus le délais se réduit et moins je marche. Même là, entre la voiture et la porte de sa maison, j'en peux plus. On dirait que j'ai couru un marathon, à souffler toutes les deux secondes. J'ai chaud, mais ça c'est seulement dû à la grossesse. Une fois assise, je peux reprendre mon souffle et boire un peu de jus de fruit. Bien que je sois têtue, je m'inquiète pour mon meilleur ami et le questionne sur son boulot, grimaçant à sa réponse. « Tu n'as pas intérêt à mourir. » Le menaçais-je, tapant mon ventre contre le bord de la table sans faire exprès. Faut toujours qu'il veuille en faire plus qu'il n'est possible, Zero est fatiguant mais je ne peux pas lui en vouloir d'être aussi persévérant. « Tu vas me tuer un jour, à toujours m'inquiéter. » Soufflais-je en tenant mon verre proche de ma bouche, buvant une nouvelle gorgée avec une mine boudeuse. Zero sauve beaucoup de vie, mais qui sauvera la sienne ? J'ai toujours peur que cela arrive et qu'il ne revienne jamais. Rien que penser à cela, je frissonne d'effroi.  « Je suis morte. C'est qu'ils pèsent lourds. » Je glisse ma main contre mon ventre, comme pour les réprimander de me donner autant de mal. J'ai su les accepter et arrêter de les traiter comme des monstres ou des étranges, même si j'ai toujours un peu de mal à me voir mère. « J'ai trouvé une famille. » Lâchais-je de but en blanc, les yeux rivés sur la rondeur de mon ventre. C'est faux, j'ai cessé de chercher après des familles dès l'instant où Yun Hua m'a parlé de son fils et de ce qu'elle vivait avec lui. J'ai peur, à cause de ma propre famille, mais Zero n'est pas comme mon père. Il ne risque pas d'être violent et devenir un meurtrier. Après tout, il sauve des vies.

TENUE ••• Nous avons surement passé ce temps à réfléchir chacun de notre côté, pour ma part rien à changer, je suis toujours aussi déterminé, mais elle ? J’aimerais vraiment savoir ce qu’elle pense après ce temps de réflexion, j’ai l’impression de totalement passée à côté de sa grossesse, ce sont mes enfants et je n’ai même pas encore senti leurs coups, écouter ou parler avec eux, on pourrait dire que c’est des conneries et qu’on voit ça que dans les films ou que sais-je, mais j’ai envie qu’ils entendent ma voix le plus possible, je suis leur père après tout. Quand elle me questionne sur mon boulot je plaisante un peu même si je sais que cela n’a rien de drôle, elle a toujours été inquiète de me savoir sur le terrain, mais je ne peux pas faire autrement c’est ce que je suis. Je souris en jouant à tourner mon verre sur la table. « Tu ne devrais pas t’inquiéter. » Je vais bien. Je finis par lui demander comment elle va, le fait qu’elle soit fatiguée ne passe pas inaperçu et la voir gérer ça toute seule me tue aussi, j’aimerais être un soutien plus important pour elle, mais faudrait-il encore qu’elle m’en laisse l’occasion, cette conversation est surement ce qui déterminera un peu comment on va aborder les choses à part de maintenant, nous avons tous deux quittés l’école, nous sommes à un tournant de nos vies où les décisions prises nous accompagnerons toute notre vie et je suis prêt pour ça. « Je m’en doute. » Leurs poids doit se sentir maintenant. Je porte mon verre à mes lèvres avant d’entendre ses paroles et tousser en avalant de travers, claquant le verre sur la table n'essayant de ne pas mourir étouffé je me lève cognant contre ma poitrine, j’ai les yeux qui pleurent... Attrapant silencieusement un bout de papier je m’essuie le visage et lentement je reprends la parole. « Comment ça ? » J’avoue que je ne comprends pas, elle n’a pas le droit de me sortir ça comme ça, ce sont mes enfants et je préfère attendre d’avoir des explications avant de sauter aux conclusions, qu’est-ce qu’elle veut dire par là. Je me tourne pour la regarder. « C’est ta réponse ? » J’ai attendu pour entendre qu’elle va les faire adopter ? Je ne suis pas d’accord.

tenue ••• Comment peut-il me dire cela ? Zero affronte le feu tous les jours, pas seulement ça, il doit aussi s'occuper des décombres et sortir les gens de sous les gravas. Il joue les superhéro mais si jamais ça dégénère, ce ne sera qu'une victime de plus durant une tragédie. Je ne veux pas perdre mon meilleur ami, je ne veux pas qu'il m'abandonne lâchement après ce qui nous arrive. Comment pourrais-je prendre ce rôle de mère à coeur si le père est souvent en danger ? Il me rend folle, s'en rend-t-il compte ? « Tu plaisantes ? » Je tire une mine débitée, comme s'il venait de me raconter la pire blague carambar du siècle et que ce n'était même pas drôle. De mon côté, je vais bien. Enfin, si peser quelques kilos de plus veut dire aller bien, évidement. Je ne me sens pas différente de d'habitue, sauf pour le gros ventre et la peine à marcher. La fatigue n'est pas en reste, mais je la gère beaucoup mieux que le reste. J'ai envie de me plaindre à mon meilleur ami, pourtant je n'en fais rien. L'atmosphère est plutôt douce, c'est le meilleur moment pour lâcher ma bombe, que ce soit vrai ou faux. Je n'ai pas cherché de famille depuis ma discussion avec Yun Hua... Je crois que je n'ai plus envie de le faire et que je... Que je visualise mon futur autrement qu'une lâche sans coeur. Zero s'étouffe à mes paroles et je me retiens de souffrir, quelle sadique. « Tu es devenu sourd ? » Non franchement, ce n'est pas amusant. Je ne devrais pas en jouer, mais faut dire qu'il m'a poussé à bout jusqu'à aujourd'hui. Ma réponse ? à quelle question au juste ? Il ne me semble pas qu'il ait demandé quoi que ce soit. Un haussement d'épaule et je tire mon portable de ma poche, allant directement dans ma galerie photo pour lui montrer un couple. « Ils ne peuvent pas en avoir mais ce serait le plus beau cadeau pour eux s'ils pouvaient adopter. » C'est vrai, mais je n'ai jamais contacté ces gens pour faire des démarches et leur donner mes enfants. « C'est ma réponse, Zero. » Dis-je en déposant le portable à plat sur la table, comme si je jetais mes cartes. échec et mat ? Je ne crois pas qu'il va se laisser faire si facilement, mais peut-être est-ce ça que je désire ? Qu'il fasse en sorte de me persuader et de me rassurer. Je peux vraiment être gamine quand je le veux, mais c'est une question importante pour moi. Est-ce que je dois, oui ou non, m'accrocher ? Lui seul peut me répondre franchement.

TENUE ••• En quoi est-ce que je plaisante d’après elle ? Parce que mon boulot est dangereux . Parce que je ne veux pas qu’elle s’inquiète ? Je ne peux pas l’en empêcher, mais il faut se faire à l’idée que c’est mon métier et que chaque jour sera ainsi, je pourrais courir à toute heure du jour ou de la nuit pour aller éteindre un feu, sauvé des vies et risqué la mienne, c’est ma vocation. J’aimerai presque qu'Astéria l’oublie, qu’elle me croit dans un boulot sans danger pour ne pas stresser à chacun de mes départs, mais ce n’est pas possible et surtout, heureusement qu’elle ignore ma « capacité » si elle venait à découvrir que je suis immunisé contre la sensation de brulure ce serait surement pire. Mais là n’est pas le sujet, on discute et elle me sort une bombe que je ne suis pas préparé à entendre, avalant de travers, toussant à m’en étouffer et faire couler des larmes sur mon visage, c’est le genre de chose que je ne veux pas entendre et elle le sait, à quoi elle joue au juste . Et en plus elle me sort ça sans aucun tact, j’en viens presque à la détester tout à coup, autant dire que je ne suis pourtant pas quelqu’un comme ça, mais c’est comme si elle cherchait intentionnellement à me blesser en allant contre mon souhait sans même me consulter, je n’accepte pas ça. Je me fiche de la photo, je me fiche de ses mots et encore plus de sa réponse. « Je ne crois pas. » Je reprends ma place en face d’elle, le regard bien moins amical, mais pas agressif non plus. « Tu sais que tu n’as pas le droit de faire ça, je te l’ai déjà dits non ? Tu les portes peut-être, mais ce sont mes enfants et si tu ne veux pas les élever avec moi, je le ferai seul. J’ai arrêté les cours pour pouvoir avoir plus de temps libre à vous consacrer, je ne te laisserai pas les envoyer loin de moi Astéria. » Je ne comprends pas sa façon d’être, sa façon de faire, je trouve ça puéril et égoïste, je pourrais faire n’importe quoi pour elle, mais elle ne prend pas en compte ce que je ressens, je trouve ça déplaçait. « Tu devrais les appeler et leur dire qu’ils n’auront jamais nos enfants. » Et ce n’est pas négociable.

tenue ••• Je ne dis pas ça par rapport à son boulot mais parce qu'il me dit de ne pas m'inquiéter. C'est stupide, je ne peux pas faire autrement en sachant qu'il est aussi proche du feu ou d'autre chose dans le genre, tout autant dangereux et mortel. Il est idiot de croire que je ne vais pas m'en faire pour lui quand il quitte la maison ou monte dans ce véhicule rouge. évidement que je me rongerais les ongles à chaque appel, chaque intervention. Suite à cela, je prends le rôle de sale pouffiasse qui n'écoute rien et impose ses conditions. Il sait qu'avec mon boulot de Seiyu, c'est plutôt facile pour moi de me mettre dans la peau d'un personnage et de jouer le jeu. Ce n'est qu'un rôle dans une pièce de théâtre pour moi, mais il s'en rendra compte tôt ou tard. Je déballe un gros bobard, voyant à l'expression de son visage qu'il a envie de me tuer. Je ne devrais pas m'en amuser, quelle vilaine fille. Oui, c'est de la méchanceté gratuite, je le blesse avec si peu d'effort que c'est déconcertant. Zero le prend vraiment mal et réplique sans attendre, se fichant pas mal de mes paroles, de la photo, de tout ça. Ce regard, je le connais. Il me donne des frissons, mais je me délecte sournoisement de son mal être. « Tu préfères eux ou moi ? » Demandais-je à peine son dialogue terminé, comme s'il devait choisir et que cela serait décisif. « Je ne m'attendais pas à ça. Parfois je me dis que tu pourrais les élever seul, sans moi. » Je serre mon verre entre mes doigts, heurtée par mon propre commentaire. Je n'ai pas envie qu'il s'occupe seul d'eux, ni qu'il me rejette. Un soupir m'échappe et je lâche mon verre pour chasser mes cheveux vers l'arrière. « Je ne les ai jamais contactés. » Avouais-je rapidement. Ce n'est pas amusant de le faire marcher, il risque surtout de m'en vouloir si je vais trop loin et ce n'est pas mon intention. « Zero. Tu veux vraiment les élever seul ? Tu prendrais cette responsabilité ? » J'ai juste envie qu'il me dise que moi aussi je peux être un bon parent, une bonne mère, que je n'ai pas à m'en faire pour ça, que tout se passera bien. « Tu peux vraiment le faire sans moi ? » Qu'il me le dise franchement, les yeux dans les yeux.

TENUE ••• Je ne me demande pas une seule seconde si elle joue la comédie ou quelque chose du genre simplement parce que c’est un sujet trop sérieux et que j’ai attendu sa réponse depuis « longtemps » sans forcer les choses, espérant simplement qu’elle accepte, qu’elle prenne conscience qu’elle n’est pas seule et qu’on a une chance tous les deux, une véritable chance d’être heureux. L’entendre me parler de cette famille, montrer même une photo ou que sais-je me met véritablement hors de moi, je reste calme, mais mes paroles me trahissent, je ne peux pas aller contre cette boule de nerfs qui se forme de peur de perdre ce que je veux à tout prix garder. Sa question me surprends, je ne comprends pas vraiment en quoi cela a de l’importance. « T’es sérieuse ? » Comment je peux choisir entre ma meilleure amie et mes enfants ? Les deux sont importants, je ne peux pas. Je la laisse parler et m’avouer qu’elle n’a pas contacté le couple, elle m’a menti ? Pourquoi ? Je la regarde sans intervenir, essayant surtout de comprendre. Je souffle de soulagement malgré tout et relâche la pression, même si on n'a pas encore terminé de parler, elle semble inquiéter et avoir besoin d’être rassuré. « Je ne sais pas. » Je souris faiblement et reprends. « Je ne sais pas si je peux les élever seuls, mais je sais que je ne le veux pas. Je le ferais si tu es vraiment contre l’idée d’être avec moi, je comprendrais même ce n’est pas facile de supporter mon mode de vie et j’en ai conscience, mais ce sont nos enfants. » Je ne peux pas être plus clair. « Je veux les élever avec toi et qu’on soit une famille, je veux leur donner cette chance, je crois que ça peut marcher. » Je la regarde avec assurance. « J’en suis même sûr. » La balle est dans son camp, je lui donne tout ce que j’ai, mais je crois que leur arrivée n’est pas un simple accident, peut-être que c’était simplement le destin et maintenant on doit le prendre en main.

tenue ••• Comment pourrais-je être heureuse sans savoir dans quoi je m'embarque ? Nous ne sommes pas ensemble, nous n'avons pas fait ses enfants par amour, nous nous considérons pas plus que des meilleurs amis. C'est plutôt frustrant quand les choses se précipitent à ce point, je déteste être pressée par le temps et bousculée par la même occasion. C'est bien pour cela que je teste Zero, pour savoir si nous serons capable de plus à l'avenir, quitte à mettre plusieurs années à s'acclimater. Je peux aller loin quand je m'y met, c'est irrévocable. Y a un temps pour tout, même pour plaisanter sur un sujet sérieux et délicat. Zero va m'en vouloir d'agir ainsi, mais c'est mieux ça que me borner à vouloir faire adopter les enfants. Mon ultimatum posé, je savais qu'il n'allais pas répondre convenablement à cette question. Eux ou moi, c'est impossible à choisir. à quoi bon continuer mon petit jeu, je le croyais amusant mais ce n'est pas le cas. C'est beaucoup trop important pour en rigoler bêtement. Sauf que ça me permettait de savoir jusqu'à où il serait capable d'aller pour eux, pour moi. Est-il capable de faire tout, tout seul ? Je m'informe simplement, pas encore décidé de mes propres choix. Donc, quoi que je fasse, il gardera les enfants. Zero est décidé à ne pas les faire adopter, que je sois d'accord ou non, il assumera son rôle. Une famille ? Nous avons les enfants, mais le lien ? Est-il assez fort pour ça ? « Tu n'es pas mon mari, ni mon copain. Que vont-ils voir de leurs parents ? » Que nous sommes des meilleurs amis ? C'est vraiment étrange. « Tu te rends compte que tu gâches ta chance d'avoir des enfants avec la femme de ta vie ? » Il brise sûrement un rêve de famille idéal en acceptant d'être le père de ces enfants, quant à moi, je n'ai jamais voulu de famille pour le regretter. Si j'accepte, je ne pourrais pas dire que j'ai fait une erreur, à moins que j'échoue. Et encore, ce sera uniquement de ma faute, alors je m'en voudrais plus qu'autre chose. « Je ne sais pas dans quoi on s'embarque, Zero. On n'a pas d'endroit où vivre, ni où les élever. Nous venons à peine d'arrêter l'école, je ne peux pas travailler pour le moment ... Comment va-t-on faire ? » J'ai toujours profité de la vie, la prenant comme elle venait, mais là je pense surtout à l'avenir. à notre avenir. Je ne veux pas partir les yeux bandés, sans savoir où je me dirige.

TENUE ••• Si je n’ai pas forcé Astéria à me donner de réponses jusqu’à maintenant c’est parce que je savais qu’elle avait besoin de temps, ce n’est pas une décision facile à prendre, nous sommes tous les deux dans une impasse au final, on est obligé de revoir nos projets, de se projeter et de réfléchir sans tarder avant leurs arrivés. Une chose est sûre, je ne changerai pas d’avis concernant le fait que je veux les avoir avec moi, je me fiche qu’ils aient étaient confectionnés de façon accidentelle ou avec ma meilleure amie, le fait est, qu’ils sont là. Elle me teste avec ses questions, j’avoue que ça ne me plaît pas, mais je reste honnête face à ses interrogations, ses craintes, je réponds comme toujours et je suis prêt à prendre toute la responsabilité. « Alors épouse-moi. » Ce n'est peut-être pas la meilleure façon de le demander, mais si ça lui dérange tant que ça je suis prêt à aller jusque-là, je l’étais déjà quand j’ai appris qu’elle était enceinte. « Je ne compte pas m’enfuir, je sais déjà ce que je veux, tu es la seule à devoir faire un choix. Je n'ai aucune envie de penser à ce que je pourrais louper ou si j’ai vraiment une femme de ma vie quelque part, je ne crois pas à tout ça, pour l’instant tu es ma meilleure amie c'est vrai et j’ignore quand je pourrais te voir autrement, mais je sais que tu me connais et que je te connais mieux que personne. J’ai un métier qui pourrait me laisser seul toute ma vie et tu as peur d’avoir une famille, pourquoi ne pas tenter le coup. » Ça peut sembler irresponsable, mais c’est tout le contraire, je suis prêt à assumer jusqu’au bout quitte à m’engager pour la vie, je ne compte pas prendre de décision à la légère. Peut-être qu’elle ne m’aimera jamais, peut-être que je ne l’aimerai jamais, j’ignore comment évolueront nos sentiments, mais on devrait être assez solide pour tenir et je veux croire en toutes ses années ensemble, ai-je tort ? « Astéria reposes-toi plus sur moi. » Je suis sérieux. « Tu penses que je ne peux pas t’offrir un toit ? J’ai des boulots et des sous de côté, puis même si j’aime me débrouiller seul, si vraiment on a un problème, mon frère pourra toujours nous aider, mes parents aussi, nous ne sommes pas seuls dans cette histoire, même si la décision est la nôtre, ça impliquera tout le monde. » Je ne suis pas idiot, je réfléchis et pèse beaucoup le pour et le contre, pour l’instant ma priorité c’est elle est les bébés, mais pour démarrer cette aventure on doit aller tous les deux sur le même chemin, elle doit me faire confiance et croire en moi, je suis une personne solide et de confiance, intelligent et responsable, elle ne devrait pas l’oublier.

tenue ••• Nous ne mesurons pas toute l'envergure de la situation. Je me pose énormément de question, je l'interroge sans cesse jusqu'à avoir une preuve solide qu'il n'abandonnera pas en cours de route si jamais je me décide à le suivre. ça peut paraître perfide et mesquin, mais c'est seulement pour être sûr que je ne fais pas les mauvais choix simplement parce que mon meilleur ami, père de mes enfants, a envie d'assumer son rôle. Nous ne pouvons pas prédire l'avenir, je ne peux donc pas savoir ce qu'il se passera d'ici quelques années, s'il sera toujours heureux d'être papa ou lassé. Mes yeux s'écarquillent quand il parle de mariage et je le regarde un instant, surprise et la bouche grande ouverte. Il est sérieux quand il dit ça ? Il pense vraiment à m'épouser ? ça ne se fait pas comme ça, je ne veux pas d'un union forcé. Zero n'arrête jamais de me mettre dans le doute, ça me fait réellement peur quand je pense à la suite des événements. Ce n'est pas faux. Il prend le risque d'être seul jusqu'à la fin en étant pompier et j'ai constamment peur de fonder une famille. Nous nous complétons en quelque sorte, ce serait une bonne occasion d'être lié pour toujours. « Le jour où tu me verras autrement que ta meilleure amie, épouse-moi. Je veux que d'ici là nous nous voyons autrement et que nos enfants ne nous considèrent pas comme deux personnes différentes. Quand ils seront là, je ne veux pas que nous soyons seulement des meilleurs amis ou des amis d'enfance. » Je lui demande ouvertement de m'aimer d'une autre manière, sans vouloir forcer les choses. Malheureusement, l'accouchement est trop proche pour que nous tombons amoureux l'un de l'autre aussi rapidement. à l'avenir, quand les enfants seront capable de comprendre, je ne veux pas qu'ils saisissent notre lien de base et soit une honte pour la société. Les rumeurs vont tellement vite de nos jours. En vérité, Zero est beaucoup plus présent pour moi que n'importe qui d'autre dans cette ville, c'est celui pour qui j'ai le plus confiance. Je ne peux que sourire sincèrement de ses paroles et hocher la tête pour acquiescer. Oui, je vais me reposer sur lui. Ses paroles me touchent, je ne pensais pas qu'il soit aussi juste dans ses mots. Son frère, Candy, ses parents, ma tante, nos amis, ils seront tous là pour nous. Les larmes me montent rapidement aux yeux et je pince les lèvres pour le retenir du mieux que je le peux. « Pardonne-moi d'être aussi vache avec toi... J'ai tellement peur... » Je ne peux les retenir bien longtemps qu'elles s'échappent à paquet sur mes joues, noyant aussitôt mon visage.

TENUE ••• Je pourrais donner l’impression d’être l’inconscient et Astéria la sagesse, mais je ne vois pas les choses de cette façon, vouloir prendre ses responsabilités et croire en l’avenir n’est pas un tort, je ne pense pas être irréfléchi ou prendre la situation a la légère. Je sais simplement ce que je veux, certes je dois faire des sacrifices, mais ils en valent la peine. Épouser ma meilleure amie était une option que j’avais déjà en tête, je ne veux pas que mes enfants soient partagés entre l’amour de deux parents qui ne s’aiment pas, j’ignore si je pourrais réellement l’aimer comme une « femme » et non comme ma best, mon amie d’enfance, mais les sentiments changent, ils évoluent et personne ne peut prédire ce qu’il peut se passer, nous sommes de toute façon deux personnes se complétant, on se connaît et on n'a pas besoin de faire semblant. Nous avons déjà couché ensemble, certes c’était une erreur, mais cette erreur est le déclenchement de ce qui nous arrive actuellement, je suis prêt à tenter cette histoire avec elle, même si on se lance dans l’inconnu le plus total. « Il faut que ce soit réciproque. » Je souris, elle me demande de l’aimer, mais en échange elle doit m’aimer aussi. « Bien, je te ferai ma demande le jour où ça arrivera alors. » Ça ne sert à rien de douter ou de tout remettre en question, on doit avancer pas à pas. Mais elle doit vraiment se reposer sur moi à partir de maintenant, surtout que nos enfants vont bientôt naitre, ce n'est pas le moment pour elle de tout garder sans tenir compte de mes épaules bien assez larges pour la soutenir. Je vois ses larmes couler sur ses joues et je pèse la douleur, la peur qu’elle ressent. Me levant je m’approche d’elle pour attraper sa main et la tirer pour qu’elle se lève, la prenant ainsi dans mes bras, la rassurant au mieux. « Je suis là. C’est normal d’avoir peur, mais tu n’es pas seule. »

tenue ••• Chacun de notre côté, on pense avoir raison ou être le plus mature et sage, de voir l'autre à contrario alors que nous sommes juste pas sur la même longueur d'onde. Aucun ne pourrait s'accorder, pourtant je fais l'effort de me synchroniser à Zero et d'accepter cette dure tâche. Je ne veux pas être jugé comme une mère indigne ou le regretter d'ici quelques années. Faut savoir évoluer, même avec ses peurs. Serais-je seulement capable de les affronter sans faillir ? C'est là que mon meilleur ami intervient, tel un solide pilier qui retient mon édifice. Il me permet de ne pas m'écrouler, ni de tomber. évidement, il y a quelques compromis à mes choix. Nos enfants doivent nous voir comme des parents, pas seulement comme deux personnes qui les gardent, sans amour mutuel. Nous nous devons d'être une famille, pas une sorte d'obligation. Si j'accepte d'être mère, ce n'est pas uniquement pour Zero, mais aussi pour les jumeaux. Réciproque ? Je souris, bien sûr que ça le sera. « Je t'aime déjà beaucoup. » Ce n'est plus à prouver, je crois. Sinon je ne ferais pas autant d'effort pour lui. Quand même, ça donne une impression d'être dans un film avec nos répliques. Impossible de me retenir de rire, c'est hilarant quand même. Sauf que des rires, je passe rapidement aux larmes quand je m'excuse pour mon comportement déplacé. J'ai mal réagi, Zero a dû m'en vouloir. En tout cas, je m'en veux à moi-même d'être si stupide et perdue à la fois. Zero se relève, se rapproche de moi et attrape ma main pour me redresser, avant de me prendre dans ses bras. Un soupir de soulagement quitte mes lèvres et je ferme les paupières en le serrant contre moi. « Merci, merci. » Répétais-je, enfouissant mon visage dans son cou et mouillant sa peau de mes larmes. Ce réconfort est de courte durée quand je sens un coup dans mon ventre. « Ouh... On dirait qu'ils sont heureux. » Je souris, m'écartant légèrement de lui pour baisser mes yeux sur mon ventre rond. Sauf que je n'avais pas imaginé la douleur qui s'ensuivit et me fit grimacer, m'accrochant au bras de mon meilleur ami. Qu'est-ce qu'il se passe ? J'ai l'impression qu'on m'arrache les entrailles.

TENUE ••• Petit à petit un chemin se forme, nous verrons bien jusqu'où on ira, jusqu’où on pourra aller ensemble, mais même si c’est une route dangereuse et inconnue, on sera tous les deux pour affronter les obstacles, j’ai beau être jeune quand il est question de trouver des solutions je suis assez débrouillard. Mon parcours devrait parler pour moi, je n'ai pas encore atteint le quart du siècle et j’ai déjà une vie remplie, un travail qui me plaît et maintenant une famille en cours, qui pourrait rêver mieux sérieux ? Elle me demande de l’aimer et je ne suis pas du genre à mentir pour faire plaisir, je ne sais pas si je la verrais autrement qu’une meilleure amie, mais ce n’est pas important pour le moment, je l’ai choisie et nos enfants aussi, maintenant on ne peut pas se permettre de faire demi-tour, c’est notre histoire qui commence. Elle m’aime déjà beaucoup, moi aussi bien sûr. Un sourire peint mes lèvres avant que je ne vois ses larmes, me levant pour venir la prendre dans mes bras, je n’ai pas besoin de ses excuses, je peux comprendre sa peur, je peux douter aussi, mais je ne veux pas qu’elle doute, elle. Je serais toujours là, quoiqu’il arrive je ne vais pas disparaitre et je consolerai toutes ses craintes, elle me remercie cette fois et je souris en la câlinant tendrement. Elle peut pleurer, lâcher prise, je serais son pilier. Elle s’éloigne quand les bébés semblent faire des leurs, je souris d’abord, en regardant son ventre, je n’ai pas encore eu le plaisir de les toucher, de les sentir, de les écouter, je suis leur père après tout. J’allais le faire quand elle semble tout a coup beaucoup souffrir. « Asté ? » Il est encore trop tôt pour elle d’accoucher, pourtant on dirait bien une contraction, heureusement je m’y connais en soin et je la guide jusqu’au canapé pour l’allonger une minute, touchant son ventre pour vérifier. « Tu as déjà eu des douleurs comme ça ? » On devrait aller à l’hôpital pour être sûr, on ne sait jamais.

tenue ••• Ce n'est pas de Zero que je doutais depuis le début, mais bien de moi. Pour me conforter, je pensais simplement à trouver la famille parfaite, parce que je savais que je ne pourrais jamais être une bonne mère pour eux. Mon meilleur ami m'a fait changer d'avis, une amie m'a poussé à le croire et à croire en moi. Ce n'est pas parce que nous sommes jeunes et anciennement étudiant qu'on ne pouvait rien faire ensemble. Certes, j'ai toujours peur qu'il y ait un soucis par rapport à notre relation, mais dans l'immédiat c'est secondaire. Y a d'autre priorité à travailler, comme la naissance des jumeaux ou les derniers mois à passer avec Zero en étant enceinte. Après, on verra pour les fiançailles et le mariage. Nous nous sommes « réconciliés », c'est déjà une grande chose pour deux bornés dans notre genre. Passer du rire aux larmes, ça ne fait pas réellement du bien. à croire que je suis devenue lunatique depuis que je porte ces deux bébés. à travers ses gestes, je sais que Zero sera toujours là pour là, puisqu'il a toujours été là. C'est mon meilleur ami, mon frère de coeur et j'espère secrètement qu'un jour il sera davantage. Les bébés profitent de ce moment plus calme pour faire des siennes et si au début ça me fait sourire, j'en grimace rapidement sous le coup de la douleur. Est-ce normal d'avoir autant mal ? Accroché aux bras de mon meilleur ami, j'évite de me plier en deux et tente de prendre sur moi en croyant que ça va passer. Contraction ou quoi que ce soit, c'est une horreur. ça me coupe la respiration, heureusement qu'il est là pour me guider. Allongé sur le canapé, je sens les larmes revenir brouiller ma vision et couler rapidement au coin de mes paupières. « N-non... » Fis-je avant de renifler, vraiment soucieuse. Qu'est-ce qu'il se passe ? Ce n'est que le septième mois, je ne peux pas accoucher maintenant, pas si tôt. « Zero ... Qu'est-ce qu'il se passe ? » Je n'arrive même pas à me redresser, mon ventre me bloque pour m'asseoir, alors je reste allongée à sangloter comme une enfant.

TENUE ••• Le fait qu’elle puisse me faire confiance et accepter qu’on élève ensemble nos jumeaux est réellement un énorme pas en avant pour nous, je suis en effet têtu et depuis le début je n’ai accepté une seule seconde de céder devant l’idée de faire adopter nos bébés, ils sont à nous et ils sont mon rêve aussi. J’ignore si je serais un bon père, j’ai des doutes aussi et des craintes, mais le bonheur, la joie, l’impatience déborde et efface mes peurs, mes insécurités, parce que je sais que je ferais tout ce que je peux pour les élever et être présent malgré mon métier prenant et le danger que j’encours chaque jour. Ils seront une motivation supplémentaire pour moi, une force et Astéria en deviendront le pilier en tant que mère et futurement femme, je suis prêt à tout ça, c’est peut-être inconscient, mais bien que ce soit aussi par responsabilité, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose finalement. Maintenant qu’on est d’accord je peux la soutenir pleinement, sauf que dans mes bras, elle semble soudainement souffrir, l’inquiétude me gagne, elle ne devrait pas accoucher encore, je n’imagine donc pas que ce soit des contractions, mais c’est justement encore plus inquiétant, je suis pompier et j’ai subi une formation pour les soins, sauf que là c’est à l’hôpital que je dois l’emmener. Elle est allongée sur le canapé, je touche son ventre pour essayer cependant de voir si je peux sentir quelque chose, la questionnant en même temps. « Calme toi, ça va aller, je vais t’emmener aux urgences. » Je n’attends pas vraiment de réponse en fait, prenant mon portable pour téléphone à un collègue pompier pour qu’il vienne ici, je pourrais utiliser la voiture, mais le camion ira plus vite et sera prioritaire, je suis inquiet autant pour nos bébés que pour Astéria, cette douleur n’est pas normale et ce que je peux supposer n’arrange en rien mes inquiétudes. Le camion met moins de cinq minutes à venir, tenant la main de ma meilleure amie, je la porte dans mes bras jusqu’à l’arrière du véhicule ou deux de mes amis pompiers ont préparé le brancard. La posant dessus, je demande au conducteur de foncer directement à l’hôpital. Plus vite on y sera, plus vite on comprendra ce qui se passe. Gardant la main d'Asté dans la mienne, je prie pour que tout se passe bien.

tenue ••• Le bonheur de mon meilleur ami fait le miens, comme je l'ai toujours dit. En quelques mois, j'ai dû l'oublier mais aujourd'hui je peux pleinement le retrouver et affirmer que nous serons quand même heureux, quoi qu'il arrive. Que ce soit pour son métier ou pour autre chose, je passerais par dessus et tiendrais le coup. Tout semble rentrer dans l'ordre, il n'y a plus qu'à attendre les derniers mois de grossesse et l'accouchement, ce qui devrait être plutôt rapide à présent. Pourtant, ce n'est pas ce que semble choisir les bébés quand la douleur se fait sentir et que je manque de me plier en deux. Zero m'allonge sur le canapé mais j'ai tellement mal que j'en pleures, cherchant toute l'attention de mon meilleur ami pour ne pas craquer davantage. C'est dure de prendre sur soi avec ses pointes dans le ventre et Zero qui le touche sans savoir quoi faire. Les urgences ? Pourquoi ? Non, je ne veux pas. Les sanglots redoublent, contrariée par la tournure des événements. C'est une blague, n'est-ce pas ? Maintenant que j'accepte d'être mère, les bébés n'en font qu'à leur tête. Zero s'occupe de tout, pendant que je continue de pleurer le plus silencieusement possible. Il ne faut pas cinq minutes pour que les choses s'enchaînent, que mon meilleur ami me porte dans ses bras et m'allonge sur un brancard, montant à l'arrière d'un camion de pompier. La main dans la sienne, je la serre fortement comme pour me raccrocher à quelque chose de sûre. « J'ai mal ... » Gémissais-je, ma seconde main sur mon ventre. J'ai beau faire des exercices de respiration ou masser doucement mon ventre, j'ai toujours autant mal. ça ne passe pas, c'est affreux. Et le mouvement du véhicule ne m'aide pas non plus, bien qu'il soit rapide. Une fois aux urgences et le brancard descendu de la fourgonnette, les employés de l'hôpital prennent le relais mais je me refuse à lâcher la main de Zero, qu'importe où ils m'emmènent. « Reste avec moi. » Je le supplie de mes yeux embués de larme, compressant toujours plus ses doigts entre les miens.

TENUE ••• On peut être heureux, je le suis déjà rien qu’a l’idée de pouvoir former une famille avec elle, certain dira que le fait qu’on ne s’aime pas comme il faudrait n’est pas une bonne chose, moi je pense que commencé ainsi soit certes risqué, mais encore plus intéressant, on fait les choses a l’envers et pourtant je sais que ça ne finira jamais en morceaux, on se connaît depuis longtemps et on se comprend, se séparer est une chose inconcevable autant pour elle que pour moi, j’en suis certain, c’est un amour encore plus fort qui nous lie, une amitié soudée, Fidèles et nos enfants seront ce pont vers une montagne plus haute, des sentiments plus forts, quand ça viendra on le saura, mais il faut savoir avancer petit à petit, on est au moins d’accord pour essayer ensemble et garder nos bébés qui seront bientôt là. Je veux profiter de ses trois mois qui restent, les sentir bouger, leur parler, être un papa poule pendant que j’en ai l’occasion. Mais la douleur soudaine d'Astéria n’est pas rassurante, je décide de l’allonger alors que je la vois souffrir atrocement, les larmes aux yeux, c’est une vision terrible, mais je suis calme, inquiet oui, mais calme, parce que s’affoler n’apportera rien, j’appelle les pompiers, mes collègues, ils arrivent rapidement et je porte ma « femme » à l’intérieur resté avec elle en lui tenant fortement la main. « Je sais, ça va aller. » Je la rassure comme je peux, malheureusement je n’ai rien à lui donner, les femmes enceintes sont restreintes en médicaments, on ne peut pas la bourrer d’antidouleurs, faut qu’elle tienne le coup.  Arrivé aux urgences c’est le personnel de l’hôpital qui prend le dessus, je reste avec elle jusqu’à la porte d’osculation, elle reste accrochée à moi et je la regarde me supplier silencieusement en plus de ses paroles de rester avec elle, c’est... « Je reste avec toi. » Hors de question que je la laisse, même s'ils l’emmènent faire des examens je serais là, elle a besoin de moi. Les portes s’ouvrent et je pénètre à l’intérieur, mes collègues pompiers m’ont soutenu en expliquant la situation derrière, je les remercierai plus tard, Astéria est directement conduite dans une salle d’examen, elle doit me lâcher maintenant, je vais rester là, même si je ne suis pas à côté, elle pourra me voir, même si je parais extrêmement calme à l’intérieur je suis torturé d’inquiétude et de peur, c’est rare pour moi, mais cette situation est inhabituelle.

tenue ••• Zero se réjouissait enfin de pouvoir devenir un père, de passer les derniers mois à sympathiser avec eux même s'ils ne sont pas nés, et voilà que les choses s'enchaînent à contre sens. La douleur me fait peur, au point d'imaginer le pire. Et si je faisais une fausse couche ? Et si je les perdais ? Quand ça fait mal, y a plus rien qui va. Je crains pour un rien, même pour un pincement, mais là c'est cent fois pire. Je ne peux pas bouger par moi-même, priant pour que ça passe rapidement. Zero réagit rapidement en appelant ses collègues pompiers qui rappliquent en quelques minutes, m'embarquant dans leur camion. Mon meilleur ami ne me lâche pas, en même temps je serres sa main tellement fort qu'il pourrait en perdre quelques doigts. ça va aller, c'est ce que je me répète pour ne pas craquer. Ma condition me rend difficile, je ne peux pas prendre n'importe quoi pour me soulager, à part serrer fortement les dents et penser à autre chose. Là, je songe à Candy, au fait que je ne lui ai rien dit depuis le début. ça ne m'aide pas, parce que je sanglote un peu plus. Je n'ai pas seulement blessé Zero, je me suis aussi mal comportée avec mes deux autres amis, Candy et Dawn. Arrivé à l'hôpital, le personnel me prend en charge mais je supplie Zero de ne pas m'abandonner, de rester avec moi jusqu'au bout même si je sais qu'il ne pourra pas me suivre aussi loin. Ses mots me font plaisir, un doux sourire sur les lèvres. Au bout d'un moment, nos mains se séparent et je ferme les paupières pour ne pas y penser, attendant simplement que les choses se fassent. Je ne veux pas voir ce qu'ils font, j'espère seulement que ça se déroule vite. Les bruits me stressent, la sensation sur mon ventre aussi. J'ignore complètement ce qu'ils font et ça ne me rassure pas du tout. Une fois les examens terminés, après un temps que je ne peux déterminé, ils me sortent de la salle d'examen, là où je peux revoir mon meilleur ami. Est-ce que ça va ? Qu'est-ce qui se passe ? « Les bébés... Ils vont bien ? » Demandais-je d'une petite voix, tout en regardant Zero et les employés à tour de rôle. L'homme préfère se tourner vers Zero pour demander s'il est le père, ne voulant sûrement pas m'inquiéter davantage.

TENUE ••• Je ne veux pas perdre nos enfants, mais je ne veux pas perdre Astéria non plus, la voir souffrir est atroce, c’est ma meilleure amie, mais aussi la mère de mes bébés, pourtant je réussis à garder mon calme parce qu’il le faut, s’affoler dans cette situation ne mènera à rien du tout et je préfère ne pas prendre le risque de montrer mon inquiétude à la future maman, elle est surement déjà assez inquiète comme ça sans que je ne lui laisse voir la mienne. Mes amis sont rapidement arrivé, c’est certain que je ne voulais pas leur présenter ma « femme » dans cette situation, mais on n'a pas le choix, je ne suis pas en service à cet instant, juste un citoyen ayant besoin de rejoindre rapidement l’hôpital, grâce à la sirène la route est rapide, elle est prise en charge et sous sa demande je lui réponds que je reste là, même si je ne peux pas entrer avec elle dans la salle d’examen, dès qu’elle disparaît de ma vision, je squatte de la porte, faisant les cent pas, je ne pense pas à prévenir mon frère où Candy car j’ignore encore ce qu’elle a, je préfère ne pas tout les alarmer si c’est une fausse alerte, je suis certain que ce n’est pas une fausse couche, quand j’ai touché son ventre et rapidement jeter un œil à son état, il n’y avait pas de sang, pas de signe emmenant à cette conclusion, cependant il y a d'autres explications... Les minutes défilent, assis sur un des sièges je vois la porte s’ouvrir et mon regard se pose directement sur Astéria forcément. Je lui souris tendrement, avant de l’écouter questionner le personnel autour de nous, j’en fais de même, tandis qu'un des docteurs me regarde et me demande si je suis le père. L’une des infirmières me connais aussi pour avoir emmené nombreux blessés ici et préviens donc de mon métier, le docteur semble rassuré car je serais apte à comprendre son annonce. Dès qu’il prononce le problème je soupire comme pour montrer que c’était ce à quoi je pensais. Il me parle assez intimement pour que astéria n'entende pas et je hoche la tête en disant que je vais expliquer la situation à la mère. Je pense que c’est mieux si c’est moi qui lui en parle. J’attends qu’elle puisse se redresser et la guide pour qu’elle prenne place sur un siège à côté de moi, les docteurs nous laissent de l’espace et j’attends d’être seuls pour lui dire enfin. « Écoute-moi bien et ne t’affole pas. » Je ne veux pas qu’elle panique avant d’entendre tout ce que j’ai à dire. « La douleur que tu as ressentie est le symptôme d’une souffrance fœtale, il y a différentes causes, mais il va falloir être vigilant et surveiller la grossesse étroitement, il se pourrait aussi qu’ils soient forcés de déclencher l’accouchement pour qu'ils n'aient pas des séquelles, mais je suis là, on va y arriver, tout va bien se passer. » En même temps que je la rassure je la tire dans mes bras doucement, ce n'est pas une épreuve facile car il y a toujours des risques, mais j’y crois, on est arrivé jusque-là, nos bébés tiendront le coup j’en suis certain, ça ne peut pas être autrement.

tenue ••• Comme si être enceinte à mon âge n'était pas suffisant, fallait que des complications pointent le bout de leur nez. J'ai mal, c'est ingérable. Même si c'est supportable pour moi, j'ai peur que cela soit pire pour les enfants. Si moi je ressens la douleur d'un certains point, eux doivent la sentir autrement, voir davantage. J'ai tellement peur que je ne retiens pas les larmes de couler sur mon visage pâle. Si seulement ça pouvait être un cauchemar, je prierai pour me réveiller dans mon lit, en forme. Les choses s'enchaînent jusqu'à l'hôpital, entre le transport et l'arrivée, puis la prise en charge et les examens. Zero ne peut me suivre aussi loin, lâchant malheureusement ma main. L'urgence ne me permet pas de changer de tenue, je garde donc mes vêtements pendant qu'ils cherchent la raison du problème. ça peut paraître long, mais en vérité c'est plus rapide qu'on ne le pense. Dans mon cas, j'ai l'impression de passer des heures dans cette pièce, à subir différent teste. Ils ne me disent rien, mais ils me rassurent quand même. à la fin, je me sens juste vide et impuissante, pire encore quand le médecin ne répond pas à ma question et se tourne vers Zero. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est grave ? Je m'inquiète vraiment comme une mère qui désire ses enfants et ne veut pour rien au monde qu'ils perdent la vie. Leurs messes basses ne me plaisent pas mais je garde le silence, attendant qu'ils terminent pour question mon meilleur ami de mes yeux affolés. Poussant sur mes bras, je me relève jusqu'à pouvoir mettre les pieds par terre, soutenu par Zero qui m'emmène vers l'un des sièges. Je dois me balader une perfusion avec une poche, que je garde à la main, le fil enroulé autour de l'autre main. L'endroit se vide, mais je m'intéresse seulement aux mots de mon ami. Plus facile à dire qu'à faire mais j'hoche la tête pour acquiescer, retenant malgré moi mon souffle. Souffrance foetale ? Tout ce qu'il me dit n'est pas rassurant... Des séquelles... Bon dieu, comment suis-je censé le prendre ? Je n'ai jamais eu à gérer ce genre de situation. Zero me prend dans ses bras mais je ne réagis pas dans l'immédiat, encore sonnée. « Je vais devoir rester ici ? » Demandais-je d'une voix tremblante, mes mains contre les hanches de mon meilleur ami pour lui rendre au mieux son étreinte. Je ne veux pas rester là, encore moins accoucher avant l'heure... Et si l'un d'eux ou les deux étaient malades ? Je ne pourrais pas m'occuper d'un enfant atteint d'une quelconque pathologie, ce n'est pas dans mes moyens...

TENUE ••• Je suis pompier, pas docteur, j’ai dû quand même étudier beaucoup de situations d’urgence, lire des livres et savoir faire les secours au mieux car mon boulot ne consiste pas seulement à éteindre un feu, mais bel et bien à sauver des gens. Voir ma meilleure amie souffrir n’a rien de rassurant ni de plaisant et encore moins quand je sais que nos enfants peuvent aussi en pâtir à cet instant, les examens à l’hôpital semblent duré une éternité alors que je tue le temps dans cette pièce en espérant voir les portes s’ouvrir et entendre un diagnostic rassurant. Cependant, ce n’est pas le cas et je me doute que parler dans le « dos » d'Astéria ne soit pas une chose à faire, sauf que je préfère être celui qui lui en parle, elle comprendra mieux avec mes termes que ceux du médecin, c’est pourquoi une fois seuls je lui explique la cause de ses douleurs. J’imagine bien que ce ne sont pas des nouvelles rassurantes pour elle et qu’elle doit s’inquiéter à mort, je le vois à son expression, elle doit surement se poser beaucoup de questions, mais c’est une épreuve que nous devons passer ensemble et on va y arriver ! Je la prends dans mes bras pour la rassurer à cet instant je suis impuissant, je ne peux que la soutenir et prier pour que tout son passe bien, si j’ai l’air rassuré, confiant et calme, c’est seulement pour elle, car au fond je suis terrorisé, inquiet et j’aimerais aussi pouvoir hurler ma colère devant cette complication qui s’installe dans nos vies déjà bien assez mouvementées comme ça, je ne veux pas perdre nos enfants, comme je ne veux pas perdre ma meilleure amie, pourtant les bébés sont bels et bien en danger, et Astéria devra surement accoucher avant l’heure, donc je n’ai pas le droit de lui montrer mes faiblesses, elle n’a pas besoin de ça, je dois rester fort et confiant, c’est mon rôle de « mari » et de père. « Ils vont surement devoir te garder en observation, mais tu pourras sortir si tout va bien, il faut vraiment surveiller cette grossesse. » Je reste là aussi. Je ne peux malheureusement rien faire de plus et ça me désole de me sentir impuissant devant cette situation.

tenue ••• Je déteste comment les choses s'enchaînent, à croire que tout est contre nous. Est-ce qu'on galérerait autant si Zero et moi avions choisi de faire adopter les enfants ? J'ai l'impression que tout cela se produit juste parce que j'ai accepté d'assumer mon rôle, ainsi que notre faux pas. Je ne considère pas ces enfants comme une erreur, plus maintenant. J'ai quand même passé des mois à les savoir là, en moi, mais je n'ai pas encore eu l'occasion de bien discuter avec eux. Les examens terminés, je dois attendre que le médecin parle avec Zero pour avoir un diagnostique à mon tour. J'aurai préféré qu'il ne soit pas si dure à entendre, ni aussi lourd à supporter mais... Je crois bien que nous ne pouvons pas faire autrement. Comment est-ce arrivé ? Je n'ai fait aucun écart pour qu'ils gardent la santé, alors pourquoi ça dérape ? Si mon meilleur ami n'était pas là, sûrement que j'aurai déjà craqué et pété une durite, mais sa présence me rassure assez pour prendre sur moi et attendre de voir ce qu'il va se passer par la suite. Certes, ça ne change pas ma grande inquiétude pour les bébés. Ma santé me paraît secondaire, tant qu'ils vont bien. Je n'ai jamais réfléchi à ça, mais s'il devait m'arriver un truc, je serais rassurée que Zero puisse s'occuper des enfants pour moi. Cette pensée ne me réconforte pas vraiment et je peine à garder le moral. Combien de temps vais-je devoir attendre pour savoir ? Dois-je rester ici ? C'est la seule question que je pose à mon ami d'enfance. « Je vois. » ça ne me réjouit pas le moins du monde de devoir rester ici, en observation. ça veut dire que les choses peuvent se compliquer à tout moment. « Qu'est-ce qu'on attends pour aller prendre une chambre ? » Je suppose que je vais devoir dormir ici ce soir et les autres à venir si jamais il y a un truc d'anormal. « Zero... Si tu as une urgence et que tu dois filer, fais-le. Ne t'inquiète pas pour moi, je suis en sécurité ici. » Je ne veux pas qu'il s'inquiète autant que moi, sinon la situation risque d'être catastrophique. Il doit tenir pour deux, parce que je ne suis pas sûre d'être solide bien longtemps. Déposant ma main contre sa joue, je la caresse doucement puis viens déposer mes lèvres sur l'autre. « Merci d'être là. » Sans lui, je serais une femme perdue. Un sourire et je retire ma main pour la ramener vers moi, un peu plus légère.