Bo Han était un habitué des sorties nocturnes, pas toujours pour aller en club ou dans des bars, des fois tout simplement pour apprécier le vent et le sentiment de liberté que la marche dans les ruelles désertes procure. Enfin... La plupart du temps, il passait ses soirées à s'entraîner à danser. Comme il avait cours dans la journée et qu'après il travaillait ou voyait ses amis, il s'entraînait toujours à des horaires étranges. Mais ce soir quand une de ses connaissances lui avait proposer d'aller s'éclater, il n'avait pas hésité une seconde. En ce moment, il voulait simplement se sortir de la tête que sa mère lui avait encore diligemment rappelée qu'elle ne le laisserait pas partir en art. Pour la peine, il avait encore dépensé de l'argent pour acheter un truc idiot: du parachute ascensionnel. Il a cru que cette dernière allait faire une crise cardiaque. Il n'était pas tendre avec elle, depuis qu'il était libre du carcan de la maison en Corée, c'était un véritable ado rebel. Il suivait le groupe d'adolescent avec qui il passait la soirée de quelques pas en arrière. Non pas qu'il était asocial mais, il avait une bouteille de bière à finir rapidement. Ils avaient un peu bus avant de venir, les autres étaient japonais, ils avaient tendances à boire moins que lui. Disons que avec une mère coréenne et un père allemand, l'alcool avait rapidement fait son apparition dans son éducation. Non pas qu'il le tienne nécessairement très bien mais, il savait généralement se contrôler plutôt bien même soûl. Il finit sa bouteille, la jeta dans une poubelle et se jeta pour attraper les épaules de la personne qu'il connaissait le mieux. Ils étaient presque arrivé. Rentrer ne fut pas bien compliqué. Les jeunes demoiselles qui les accompagnaient étaient plutôt mignonnes et les mecs n'étaient pas non plus affreux à regarder. A vrai dire... Bo Han n'était pas trop du genre à faire attention à son look, un simple débardeur et un jean, voir un jogging faisait l'affaire mais, pour une fois, le rendu n'était pas trop mal. Il se demandait même si cette veste n'était pas un emprunt qu'il avait fait à quelqu'un, un jour, et qu'il avait oublié de rendre après. C'était possible. L'ambiance était cool, vraiment cool. Jusqu'à ce qu'une certaine personne accroche son regard. Et surtout la masse de demoiselles qui l'entourait. Qu'est-ce que Yo Seob faisait ici. Ses amis regardaient impressionnés, autant par la danse que par les demoiselles. Lui il se retenait de grincer des dents. Pourquoi fallait-il qu'il le croise ici? Bon, il n'y avait pas à dire, il était sexy en diable et il lui aurait suffit de s'approcher de Bo Han pour que se dernier sache qu'il était foutu. Ils n'auraient pas été dans un endroit aussi public, peut-être que Bo Han aurait pu apprécier. Mais, il savait très bien que ici... il n'était pas grand chose. Parce que Monsieur était la parfaite idole. Le jeune homme savait très bien qu'il n'avait pas le droit d'être jaloux, parce qu'ils n'étaient pas dans une relation où il avait son mot à dire. A vrai dire, ce n'était pas comme si il avait d'autres relations dans lesquelles il pourrait être franchement jaloux. Ce n'était pas son genre. Ils se posèrent dans un coin, lui se faisait tout petit. Il ne voulait pas qu'on le remarque. Lui qui est plutôt du genre à parler dans tous les sens et à être facilement expressif, il ne savait pas quoi faire. Juste le regarder danser lui faisait de l'effet, il avait envie d'être à la place de ces filles. Résultat, il alla se chercher une fois de plus à boire avant de se lancer sur la piste. De dos, pour ne pas être reconnu, il finit par se lancer dans la musique en riant. Il ne faisait plus vraiment attention, il s'amusait dans la foule, laissant son corps s'imprégner de la musique. Il était un danseur. Et comme toujours, ceux qui ressemblaient à quelque chose sur la piste étaient inévitablement attirés vers le milieux. A tel point que finalement, ce qu'il voulait éviter arriva. Ils étaient face à face. Enfin... Séparés par quelques jeunes femmes qui finirent par disparaître. A vrai dire, Bo Han ne s'en rendit pas compte tout de suite, jusqu'à ce que leurs regards se croisent. Il eut un hoquet, un stop avant de finalement dire quelque chose.

-"Salut! Tu t'amuses bien?"

Il lui tira la langue. Le but, ne pas avoir l'air trop aigrie. But raté quand une jeune femme revint se glisser entre eux. Nom d'un chien, elle allait le lâcher? Ne pas se mettre en colère, ne pas perdre patience. Mais, il aurait été nu que cela n'aurait pas fait grande différence. Elle redisparu un instant et il lui lança:

-"Elle a l'air prête à te faire un enfant, tu devrais essayer."

Il essayait d'avoir l'air naturel, décontracté. Mais, il était mal à l'aise, franchement mal à l'aise. L'autre réapparue et il ne pu pas éviter un soupir d'énervement. Où étaient ses amis? Il devrait retourner avec eux plutôt que de s'énerver tout seul comme un idiot. Il avait du mal à ne pas faire son gamin, franchement du mal.

Dire qu'il avait l'impression d'être le lapin dans le fusil du chasseur était presque... ironique. Il avait cette impression depuis qu'il avait rencontré Yo Seob. Cette manière qu'il avait de le regarder, de lui donner l'impression qu'il allait le dévorer faisait battre son cœur comme un fou. Et s'était généralement ce qui finissait par arriver. C'était de sa faute s'il était tombé dans ses griffes. Sa fichue manie de traîner avec n'importe qui dès qu'il s'ennuyait même s'il ne les connaissait pas l'avait mené dans ce piège. Lui qui cherchait par tous les moyens à se libérer des règles et de toute autorité, il avait trouvé plus fort que lui. Ce mec le faisait danser dans le creux de sa paume et cela le rendait fou. La distance entre eux deux finit par disparaître, il aurait du reculer, il aurait du, il ne pouvait simplement pas le faire. Il en oubliait presque de danser, hypnotisé. Un enfant devant un bonbon n'aurait pas été mieux. Ils étaient presque trop proche, enfin pas presque, ils étaient trop proches. Leurs torses se touchaient, une main qui se glisse dans son dos provoqua un frisson étrange dans tout son corps. S'ils avaient été seuls, cela aurait certainement très mal finit ou bien finit selon le point de vue. Il fallait qu'il arrête, qu'il arrête de lui faire tourner la tête. Mais dans une foule, reculer était toujours difficile, là encore d'avantage. Mais ce n'était pas comme si il avait profondément envie de s'enfuir. Quoi que pour une fois, il aurait voulu faire l'égoïste, s'enfuir. Il n'avait jamais été aussi accro à quoi que ce soit à part à la danse. Il ne savait pas que Yo Seob était une idole, il ne connaissait même pas la musique qu'il faisait. Il évitait d'ailleurs d'aller se renseigner. Il ne voulait pas se dire qu'il s'attachait à quelqu'un, surtout de cette manière. Heureusement qu'il n'était pas du genre à rougir facilement. Bo Han était juste content de voir la tigresse disparaître de son champs de vision. Quelle aille sauter sur quelqu'un d'autre, quelqu'un avec qui tu avais une chance. Ses mots, ses compliments... il était un charmeur et il savait parler trop bien pour qu'un gamin comme lui réussisse à répliquer en ayant un peu d'espoir de lui clouer le bec. Bo Han attrapa son poignet pour retirer la main dans son dos, rien qu'un simple contact était franchement compliqué pour lui. La proximité de son visage et du sien te donnait envie de l'embrasser mais... non. Tu ne le ferais pas. Tu n'avais pas envie de le lâcher, mais déjà tu voyais revenir à l'assaut la jeune femme. Où est-ce qu'elle avait appris la persévérance celle-là? A force de se frotter à lui, il y avait même son odeur sur ses vêtements. Hors de question qu'elle revienne à la charge. Le jeune homme se recule, tourne le dos à la furie et, sans lâcher le poignet de l'idole, l'entraîne plus loin, à l'écart de la piste de danse dans un manège rapide. L'avantage quand on est petit c'est que l'on passe plus facilement même en trainant quelqu'un derrière. Une fois qu'il fut certains que l'autre avait disparu, il eut un grognement:

-"Nom d'un chien... Mais elle est pire que de la glue... La prochaine fois que je la croise je vais lui attacher ses lacets ensembles ou mettre un chewing-gum dans ses cheveux, j'en sais rien mais un truc du genre."

Lorsqu'il se retourna vers celui qu'il avait une fois de plus kidnappé, il s’aperçut qu'il le tenait encore. Il le lâcha comme si sa main venait d'être brûlé au faire rouge. Mais, qu'est-ce qu'il était entrain de faire franchement? Il n'était pas vraiment jaloux non? Enfin... Pourquoi le serait-il? Ce n'était pas comme si c'était sérieux entre eux non? Peut-être... Il n'en savait rien à la fin. Il regarda aux alentours, cherchant son groupe d'amis comme pour une échappatoire mais, ils avaient tous disparu pour l'instant. Et il s'était encore jeté tout seul dans la gueule du loup. Réprimant une grimace et l'envie de s'enfuir vers le bar pour boire un peu plus, il passa sa main dans ses cheveux, cherchant quelque chose à dire quand son cerveau finalement réussit à analyser ce qu'il lui avait dit précédemment.

-"Et puis, je suis pas jaloux. Tu avais juste l'air en mauvaise posture alors je suis venu t'aider. Tient d'ailleurs, tu sors en boite toi?"

La question était de la pure curiosité, c'était la première fois qu'il le voyait à un endroit pareil ou qu'il l'entendait le mentionner. Il essayait d'agir comme s'il était avec n'importe qui mais sa gorge sèche ne cessait de lui rappeler que non, il lui faisait de l'effet. Il fallait qu'il a l'air décontracté.

-"Tu bois?"

Aller, cherchons de quoi détourner l'attention, de quoi éviter que l'atmosphère ne tourne en quelque chose d'étrange. Quelqu'un le poussa. Encore. Et il se retrouve forcé de s'accrocher à lui pour ne pas finir écraser par terre comme une crêpe. Tant pis, laisse tomber ta dignité Bo Han, tu n'es plus ça prêt de toutes les manières. Il a vu chez toi tout ce qu'il y avait à voir de toutes les manières.

A chaque fois, Bo Han savait pertinemment que cela allait mal finir. Et c'était devenue addictif, à tel point que cela lui faisait peur. Il avait peur de chacune des réaction qu'il avait quand il était avec lui. C'était idiot. Cela l'énervait mais, il n'arrivait pas à faire autrement. L'adolescent n'avait que rarement eut un intérêt pour quelqu'un, il était en général trop absorbé par ses envies de faire n'importe quoi qu'autre chose. Et puis, concrètement, trois à quatre ans de véritable liberté, cela n'était pas grand chose. Il aurait maudit celui qui venait de le pousser. Un simple contact et son pouls s'emballait. L'autre le savait très bien et il était facile de sentir que la situation l'amusait. Ses bras se refermèrent sur ses épaules. Trop tard pour s'échapper, tant pis il allait falloir faire avec. Il ne savait pas franchement comment se comporter avec lui, comment se maîtriser. Cela ne lui était jamais arriver d'être aussi désabusé. Normalement rien ne le dérangeait, il était le mec sans limites, sans manières, celui qui faisait grogner tout ceux qui aimaient les règles et les choses carrées. Sauf que là, il perdait les pédales, il était perdu. Yo Seob pouvait se féliciter de mettre dans l'embarras la seule personne incapable de vraiment être mal à l'aise. Bon tant pis, autant faire avec, il se saisit de sa main en se raclant la gorge, évitant tant bien que mal de rougir. Il avait vraiment l'air d'un enfant, il se comportait comme un gamin qui venait d'être pris entrain de voler une sucette. Il n'était pas vraiment conscient de sa jalousie, du fait qu'il n'avait pas envie de le voir avec quelqu'un d'autre. Qu'est-ce qu'il pouvait franchement y faire, il n'avait pas l'habitude d'être possessif. Un peu avec son frère, beaucoup avec son frère mais, la situation était différente, la famille était quelque chose d'indescriptible, surtout eux deux. Il regardait la foule, content d'avoir vue disparaître la poufiasse. Ses amis n'étaient pas non plus en vue. Un mariage alors... c'est vraie qu'il était plus âgé que lui. Mais il avait seulement la vingtaine, son pote n'était-il un peu jeune pour se caser. En même temps, ce n'était pas franchement comme si il en avait quelque chose à faire concrètement. Boire n'était peut-être pas une mauvaise idée, histoire d'alléger la nervosité. Il lui tira la langue de nouveau, se retenant d'aller se blottir contre lui, presque par habitude.

-"Dit moi, c'est pas plutôt toi qu'on essayait de marier? Arrête de m'appeler comme ça, c'est vraiment bizarre. De toutes les manières, je pense que mes potes m'ont oubliés. Allons boire, se sera plus naturel que de rester droit comme des manches à balais."

Il l'entraînait, essayant de faire abstraction de sa présence. Les différents surnoms qu'il lui donnait étaient franchement presque ridicules et pourtant, cela lui faisait quelque chose, lui donnait des frissons. Ils arrivèrent rapidement et Bo Han eut la surprise de retrouver celui qui l'avait invité et une partie de la troupe. Il ne s'attendait pas à les revoir, il pensait que ces derniers s'étaient noyés sur la piste comme ils le faisaient en général durant leurs soirées. Mais non, pas du tout. Sauf que... et bien, il se voyait mal leur présenter Yo Seob. Surtout qu'il paraît qu'il était une idole assez populaire.Et puis il ne pouvait décemment pas dire *salut, je vous présente le mec avec qui je couches, qui sait me mettre dans tous mes états même quand j'en ai pas envie.* Il passa sa main dans ses cheveux, se pencha vers ses amis, cherchant quelque chose à dire. Pas comme si il avait vraiment envie de retourner avec eux. Ils voulaient retourner danser, heureusement, il lui suffit de décliner en disant qu'il avait retrouvé un ami. Ils étaient déjà trop bourrés pour vraiment comprendre ce qu'il se passait. Il se retournait vers lui en souriant:

-"Tu veux boire quoi? Je sais pas ce que tu aimes donc bon..."

Lui, n'importe quoi ferait l'affaire. Ils ne se voyaient généralement pas en public et Bo Han ne pouvait pas s'empêcher de le regarder, de le détailler. S'il avait pu l'embrasser là, maintenant, tout de suite, il l'aurait fait. Il s'humidifia les lèvres, détournant le regard.

-"Tu dois peut-être aller retrouver ton ami, après tout il va se passer la corde au cou. C'est un malade franchement. Comment on peut vouloir de ça?"

Il faisait la grimace en y repensant? Franchement, fallait être fou...

Sa l'amusait de lui faire tourner la tête. Et il grinçait des dents silencieusement tandis que son cœur répondait à la moindre provocation, que son corps frissonnait à chaque fois qu'ils se touchaient. C'était presque insupportable. A le rendre dingue et il en profitait. Bo Han n'avait pas l'habitude d'agir comme ça, pas l'habitude de réagir de cette manière alors, il était un peu beaucoup perdu. On pouvait dire qu'il se laissait porter par le moment dès qu'il était avec lui. Sans doute parce qu'il était plus âgé, parce qu'il avait plus d'expérience. C'était quelqu'un qui savait ce qu'il voulait et qui avait les moyens de l'obtenir quoi qu'il arrive. Bo Han était habitué à se battre pour obtenir et surtout garder ce qu'il voulait. Il ne s'agissait pas de possession matérielle mais bien de sa liberté, de ce qu'il aimait, de ses goûts. Ses parents avaient cherchés toute sa vie à le formater, à le faire correspondre à un idéal. Et lui avait toujours fait le contraire de ce qu'on lui demandait. Par pur esprit de contradiction, parce que la vie avait tendance à ne pas vouloir le soutenir dans ses choix, il faisait toujours ce qu'il ne devait pas faire. Yo Seob était l'exemple pur et simple de cette réalité. Si ses parents l'apprenaient, ils allaient lui faire une de ses scènes. M'enfin, il y avait peu de chances pour que ce soit le cas. La boisson atterrit dans ses mains, le goûts sucrés lui tira un sourire. Il avait l'impression de boire un bonbon, lui qui en était totalement fan c'était parfait. Il ne supportait l'acidité que dans les bonbons, sinon il était du genre à aimer tout ce qui était sucré. Cela avait un goût d'interdit dans son esprit enfantin. Il buvait tranquillement. Il avait chaud. L'alcool qu'il avait bu avant, plus ce qu'il avait bu en arrivant, cela commençait à lui monter à la tête. Le fait qu'il soient dans un endroit où la chaleur humaine alimentait l'ensemble du système de ventilation ne permettait pas non plus à une once de fraîcheur de parvenir jusqu'à eux. Alors il fallait nécessairement faire avec. Mais danser contre lui... il y avait peu de chance pour que Bo Han le supporte autant physiquement que mentalement. Il risquait tout simplement d'avoir envie de s'enfuir encore plus loin. Comme si il avait une seule fois réussit à lui échapper? M'enfin bon, l'espoir fait vivre. Replongeant son nez dans son verre, il tentait d'éviter son regard, tentait d'éviter de répondre mais, de toutes les manières, ils allaient bien finir par y aller. Il finit simplement sa boisson, jetant un regard vers la piste. Oh et puis merde. Il n'avait rien à perdre de toutes les façons. Il posa le verre sur le comptoir et, dans un regard espiègle, attrapa le poignet du jeune homme pour l'entraîner vers la piste. Il pouvait bien lui faire plaisir non. Pour ce qui est d'être proche, ils n'avaient pas franchement le choix. Avançant son visage jusqu'à ce que sa bouche puisse atteindre son oreille, il dit:

-"C'est assez proche comme ça?"

Il se serait mordu la lèvre s'il avait été du genre à préférer éviter la provocation. Mais, ce n'était pas le cas. Il aimait bien avoir autant envie de le repousser et d'être avec lui, cette dualité étrange réussissait à s'imposer dans son esprit et à prendre place dans sa routine quotidienne. Est-ce qu'il aurait été triste de ne plus voir son aîné? Possible, peut-être, même certainement, mais avant qu'il ne puisse se l'admettre, il allait falloir attendre encore un peu. Danser était sa passion mais, il ne pouvait pas bouger sur une piste de dans comme il le faisait dans un studio. Sauf s'il voulait passer pour un con. Mais, l'envie de laisser le rythme pulser dans son corps était franchement insoutenable. Mais son compagnon avait la chic possibilité de lui faire oublier cela. Onduler en rythme dans une foule aussi mouvante que déstabilisante. La danse en club ne faisait pas partit des choses que le garçon préférait. Il tentait de se concentrer, d'oublier le mec en face de lui, contre lui. Combat perdu d'avance mais qu'il ne se lassait pas d'essayer de remporter. On ne pouvait pas toujours gagner. A quel point pouvait-il être proche de lui sans que cela ne soit considérer comme étrange? Lui qui n'avait pas l'habitude de s'imposer des limites, il avait franchement du mal. D'ailleurs plus le temps passait, plus il oubliait ça. Il se laissait simplement aller, s'amuser. Marre de faire attention. Il rejetait sa tête en arrière, souriait à pleines dents, profitait simplement de l'instant. Il attrapait son t-shirt, juste pour éviter qu'il n'aille trop loin, qu'il ne s'échappe.

-"Dis donc, tu n'es pas un peu vieux pour ici?"

Il se moquait de lui, il jouait comme un gamin. Et hop, un petit coup de hanche dans sa direction, une ondulation supplémentaire.

-"Je ne voudrais pas que tu te casses quelque chose!"

Il lui tirait la langue, encore une fois. Pas comme si il faisait franchement attention à ce qu'il disait. Pas du tout.

Il ne savait pas comment lui résister. Il n'arrivait pas à lui dire non, il n'arrivait pas à lui échapper, à lui refuser quoi que ce soit. Comme si dès que sa voix venait effleurer ses tympans, un espèce de fil venait tirer sur ses membres, le faire agir quand bien même il n'en aurait pas envie. A chaque fois, il se faisait avoir, comme un bleu. C'était comme une de ces sucreries interdites dont le goût vous obsédais continuellement. Le voir c'était aussi plaisant qu'angoissant parce qu'il savait parfaitement ce qui allait se passer et pourtant il ne pouvait pas s'empêcher d'être excité rien qu'à l'idée. Et parce qu'il lui faisait ressentir des choses sur lesquelles il étaient incapable de mettre un nom, des choses qu'il n'avait jamais expérience jusque là, cela l'angoissait. Mais, en cet instant, il était juste trop heureux, trop emporté dans le moment pour laisser ses doutes prendre la place sur l'amusement et le plaisir. Il savait pertinemment que demain, il allait regretter, que demain, il allait s'en mordre les doigts. Sauf qu'il ne pouvait pas échapper à ces mains qui s'insinuer vicieusement sous ses vêtements, ces bras qui l'attiraient encore et encore contre lui. Jamais le gosse n'aurait osé être aussi entreprenant, jamais. Tout simplement parce que ce genre de contact n'avait jamais été quelque chose qu'il recherchait jusque là. Disons qu'il n'avait juste jamais eut un intérêt primordial pour ce genre de choses jusqu'à rencontrer Yo Seob. Tant pis pour les autres, tant pis pour ce qui pourrait arriver, laissons de côté les inquiétudes et les incompréhensions. Son souffle sur sa peau, sa main qui glissait sur sa joue, sur son cou et lui, il ne comprenait pas ce qu'il voulait faire avant que ses lèvres ne se posent sur les siennes, affamées, enflammées. Il n'aurait pas du le provoquer, quelle mauvaise idée et en même temps, le résultat était si bon. Il entrouvre la bouche, laisse sa langue venir à la rencontrer de la sienne, essaye de suivre mais, il est facile de sentir que l'expérience n'était pas de son côté. Ses mains se glissent sur son torse, cherchent un point d'ancrage jusqu'à se rendre compte que le plus simple et le plus confortable était simplement de crocheter ses bras dans son dos. Ils ne pouvaient pas être plus proche. Ce baiser le rendait dingue, lui coupait le souffle, lui donnait envie de ne pas s'arrêter. Sauf que bon. Il restait un être humain et pas très franchement doué en apnée. Il avait besoin de respirer, quand bien même ce baiser était particulièrement agréable. Haussant un sourcil en le regardant, j'ajoutais en riant dans son oreille:

-"Ton but c'est de m'asphyxier? De me faire perdre connaissance? Parce qu'à ce rythme là, tu es bien partit pour ça."

Il effleure sa joue du bout de ses lèvres sans se décoller de lui. Il était trop bien là, maintenant, tout de suite. Cela aurait été encore mieux sans toutes ces personnes autour. Ils étaient mieux seuls, Bo Han le savait parfaitement. Leur relation était principalement physique. Raison pour laquelle il se demandait ce qui se passait en réalité entre eux. Est-ce qu'il se passait réellement quelque chose? Pour l'instant, il évitait simplement de se poser des questions, il n'avait pas de raison particulière de s'en poser. Ce n'était pas comme si il était jaloux de quoi que ce soit en dehors de l'intérêt que lui portait la gente féminine et qu'il savait que Yo Seob ne retournerait pas. Et si un autre mec lui tournait autour? Qu'est-ce qu'il ferait? Nom d'un chien, cerveau à la con et si tu arrêtais de tourner un instant pour te concentrer sur le mec avec toi? Il passa lascivement sa langue sur ses lèvres, ne le lâchant pas pour autant. La musique, il l'avait oublié en essayant de garder le rythme en l'embrassant. La sensation d'euphorie de l'instant refusait de s'évanouir et il commençait à avoir chaud. Ce mec savait trop bien l'allumer.

-"Arrête de t'amuser avec moi comme ça. C'est... injuste. Je peux pas faire ce genre de choses moi..."

Il eut un petit sourire en coin venant glisser doucement ses mains dans son dos. Il vissa son regard dans le sien.

-"Tu n'as pas peur d'être vu?"

Un sourire en coin, le regard malin, l'enfant taquin revenait faire un tour dans ses yeux. Il voulait l'embêter, pour se venger de son comportement, d'avoir mis son corps en feu.

Il y avait des fois où il se demandait s'il ne lui manquait pas une case? Sérieusement... finir dans les bras d'un mec pareil, un véritable obsédé, un mec parait-il assez connu pour être un hétéro pur et dur. Hétéro, mon cul ouais! Et lui, il était la reine d'Angleterre en plus? Dans ce club bonder, alors qu'il avait bu plus qu'il n'aurait jamais du, l'autre aurait pu faire ce qu'il voulait de Bo Han. De toutes les manières ce n'était pas vraiment comme si il ne le voulait pas. Même s'il ne l'avouerais pas vraiment à voix haute, cela lui plaisait. Parce que s'était bien la première fois que quelqu'un lui faisait de l'effet. A 18 ans, cela pouvait paraitre étrange mais... depuis qu'il avait enfin été libéré de ses parents depuis qu'ils était au Japon, lui et son frère, courir le guilledous n'avait pas été sa priorité. Le fait que lui et Yo Seob aient finit par se croiser était tout simplement du au caractère particulièrement insouciant du jeune homme. En même temps, qui entraînerait un inconnu dans une excursion bizarre? Personne non? Mais si, Bo Han le faisait quand même. Cela l'amusait franchement. Et puis il n'était pas du genre à s'embarrasser de scrupules inutiles ou de règles de comportement franchement exagérées. C'était une petite âme libérée mais qui sentait en permanence l'épée de Damoclès au dessus de sa tête. Celle des attentes sociales de ses parents. Ils voulaient tellement le conformer à une image, ils essayaient tellement de plier ses différents côtés qu'il se sentait parfois entrain d'être étouffé. Mais, là où l'alcool venait faire son bout de chemin, c'est qu'en cet instant, il n'en avait strictement rien à faire. Il appréciait simplement les doigts qui venaient jouer contre sa peau, le faire frissonner, ses paroles charmeuses, aussi vicieuses que celle du serpent qui venait tenter Eve de croquer dans la pomme. Il n'avait aucune idée de l'importance qu'il pouvait accorder à ces paroles mais, sur l'instant, cela l'amusait de les croire. Il avait envie d'y croire. Oh, il ne l'aurait pas laisser le dévorer sur la piste, il avait quand même assez d'amour propre pour ne pas faire ce genre de choses en public. Un souffle tremblotant s'échappe de ses lèvres, un sourire malin vint compléter son visage de petit fou qui s'apprête à jouer un mauvais tour:

-"C'est pas moi le prétendu hétéro. Mais, aller chez toi, pourquoi pas! On se retrouve dehors alors! A tout de suite."

Il déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de s'échapper de ses bras avec un grand sourire, se frayant un chemin avec facilité dans la foule, limite en courant. Il voulait le semer, simplement pour s'amuser un peu, simplement pour le frustrer un peu. C'était un jeu, et l'adolescent était joueur. Il ne lui fallut pas longtemps avant d'atteindre l'extérieur en riant. Maintenant, il lui suffisait de trouver un endroit où se cacher pour l'ennuyer encore un peu plus. Oui, oui, c'était mesquin, c'était tout sauf gentil mais, Bo Han fonctionnait à l'instinct, au jeu. C'était un grand enfant. Il trouva une petite rue transversale, pas trop loin de l'entrée, dans laquelle il se glissa avec un grand sourire et attendit que Yo Seob se pointe. Sauf que les minutes passaient et il n'était toujours pas là. Enfin... Il s'était perdu dans la boite ou quoi? A moins qu'il soit aller dire au revoir à son pote. Bo Han faisait la grimace et s'appuya contre le mur en attendant. Il ferma les yeux et commença à grommeler:

-"J'aurais peut-être du éviter de faire comme ça? Raahh... Même pas drôle, je m’ennuie maintenant..."

M'enfin bref, il allait peut-être finir par se pointer alors le jeune homme restait là, en attendant, les yeux fermés, les bras croisés, attendant patiemment. En temps normal, il n'aurait jamais attendu personne à part son frère ou Qing Zhao, et encore, Qing Zhao, ce n'était pas toujours le cas. Alors Yo Seob devrait s'estimer content d'après lui.

Jouer à cache-cache avec quelqu'un quand on frôlait la vingtaine d'année, c'était un peu... bizarre? Lui, il avait l'impression de faire quelque chose de normal. Grandir? Ce n'était pas vraiment prévu dans son calendrier. Un petit arrêt au monde des bisounours et de la maternelle. Monde qu'il n'avait en réalité jamais connu. Il fallait bien rattraper le temps perdu à sa manière. Que voulez-vous qu'on fasse. Des années de prison dorée, cela se payait comme on le pouvait. De toutes les manières, il ne pouvait pas s'échapper dans une machine à remonter le temps et puis, il n'était même pas sûre de réellement vouloir changer sa vie d'aujourd'hui. Elle n'était pas parfaite mais, il avait rencontré des gens formidables. Comment ça il s'agissait d'une étrange réflexion quand on était en mode solo contre un mur? Il ne voyait pas pourquoi. Chacun ses petits amuses gueules. De toutes les manières, personne ne l'accompagnait dans sa tête alors il ne voyait pas pourquoi il devrait se priver de le faire. Il réfléchissait comme il en avait envie, n'en déplaise à tous ceux qui auraient aimé comprendre comment il fonctionnait exactement. Papa, Maman, vous vous sentez visé. Faut pas. Enfin si, il faut un peu beaucoup. Mais qu'est-ce qu'il y pouvait si votre passe-temps favoris c'était de pourrir la vie de votre fils cadet. En réalité, plus il y réfléchissait, plus il se rendait compte que Yo Seob n'était pas nécessairement le seul des deux qui avait intérêt à ne pas être vu en public entrain de rouler des pelles à un autre mec. Il se demandait bien ce que ses parents diraient... A vrai dire, il n'était pas sûre d'avoir envie de voir débarquer sa mère à Tokyo après que leur fils ait fait la une des tabloïds people japonais, voir même asiatique. Il n'avait aucune idée de combien Monsieur Moon était populaire, mais si ça se trouve plus qu'il ne pouvait l'imaginer. Et vu que ses parents comptaient faire de lui leur digne héritier... Enfin, Bo Han n'avait aucune envie de gérer une entreprise d'import-export internationale aussi grande que celle de son père. Les Wolf étaient les meilleurs dans ce marché... Au grand damne du jeune garçon qui voyait se profiler un avenir dont il n'avait nullement envie. Est-ce qu'ils ne pourraient pas le laisser devenir danseur professionnel, de toutes les manières, il s'agissait d'une carrière qu'il ne pourrait pas exercer toute sa vie. La recherche d'un compromis allait être le plus complexe. Et pour l'instant, il n'en avait clairement pas la force. Il sursauta quand la voix de Yo Seob parvint à ses oreilles et en deux temps trois mouvements, le voila dans sa voiture. Et comme à chaque fois qu'ils se voyaient, l'envie n'était que bien trop plaisante. Il répondait à ses baiser, glissait ses mains sous son T-shirt, frissonnait contre lui. Comment ça il y avait un chauffeur? Il faut croire que Mini Wolf ne l'avait même pas remarquer. En même temps, cela aurait du être logique, si eux deux étaient à l'arrière, qui conduisait? Si il avait été encore plus indécent, il lui aurait grimpé sur les genoux. Au lieu de ça, il s'amusa à attraper sa ceinture et à la lui mettre.

-"Tin, tin, tin. Attention, c'est dangereux la voiture tu sais! Imagine qu'on se fasse arrêter, tu ne voudrais pas avoir d'ennuis non?"

Le jeune homme n'était pas nécessairement impressionné par une voiture de luxe et un chauffeur, cela correspondait à l'image de la voiture qu'il connaissait. En même temps, quand on était un héritier. S'il ne possédait pas le permis, c'était principalement à cause de ça et du fait qu'il n'avait aucune envie de conduire. Le skate-board c'était plus pratique. Son sourire s'étira jusqu'aux oreilles et sans aucune gêne, il s'allongea sur la banquette, posant sa tête sur ses genoux. C'était une vue intéressante. Il était beau sous tous les angles, de quoi rendre jaloux un grand nombre de personnes. Mais, le garçon n'était pas du genre à être jaloux pour si peu. L'adolescent avait chaud, il tirait sur le col de son T-shirt de manière exagérée. Il fixait de ses yeux brûlant le visage de l'idole et dans un sourire mutin se redressa pour venir l'embrasser à nouveau. Il n'avait qu'une seule envie: arriver. Ses doigts se glissaient dans ses cheveux, effleuraient sa nuque, pour se perdre sur son épaule. En général, le jeune homme était tout sauf entreprenant. Il fallait généralement le concentrer en permanence sur ce genre de choses pour qu'il y pense, son esprit s'employait diligemment à virevolter vers autre chose. Mais, l'alcool jouait bien son rôle ce soir. Il n'avait plus envie de quitter ces lèvres, de rompre entièrement le contact avec ce corps. Il se rallongea un instant et souriant, il demanda:

-"Est-ce que ton chauffeur est un voyeur? Parce que concrètement, on va finir par ne pas être très chrétiens à ce rythme là."

L'une de ses mains s'était définitivement perdue sous son T-shirt, sur des abdos dignes d'une publicité pour une marque de sport. A se demander ce qu'il faisait pour en être là. Bo Han n'en était pas en reste lui non plus de ce côté là, la danse ça musclait bien. Surtout qu'en on en faisait d'une à deux heures par jours quand ce n'était pas plus. Mais, il avait tendance à ne pas s'en rendre compte et plutôt s'émerveiller sur le corps des autres. Yo Seob avait d'ailleurs une place de choix dans cet curiosité étrange.

Il savait que la vitesse à laquelle son cœur battait n'était pas normale. Il n'en avait pas l'habitude, il n'en comprenait pas la signification. Comme sa réaction au club avec cette stupide demoiselle d'honneur. Il lui manquait un moyen de le comprendre, de s'y attacher. Cette main sur sa joue, comme un rappel incessant que de toutes les manières, il ne savait pas s'échapper de ces bras. C'était comme si quelque chose le poussait sans arrêt à y revenir, comme une main invisible qui le tirait dans cette direction, qui l'attachait par un nœud à ce mec. Yo Seob c'était devenu comme une forme d'obsession dans sa vie. Il y pensait trop souvent, sans jamais en parler à personne. En même temps, ce n'était pas comme si il avait vraiment quelqu'un avec qui en parler. Sa meilleure amie peut-être, et encore, elle le traiterait certainement de fou ou d'idiot. Il adorait la demoiselle mais, il se voyait mal lui raconter qu'il passait une grande partie de son temps dans le lit d'une idole connue pour être hétéro. A vrai dire, s'il disait ça, il était persuadé que plus d'une personne lui dirait qu'il était entrain de rêver. Peut-être qu'il était bien entrain de rêver. Parfois, elle faisait peur, cette ombre au dessus de lui. Pauvre chauffeur, pauvre employé qui se devait de servir un tel diable. Un éclat de rire, c'est tout ce qu'il réussissait à dire de plus. Le trajet le rendait fou. Trajet qui semblait infini et qui enfin, se termina. Le loup s'était réveillé, l'entraînait vers l'entrée, laissait l'ascenseur se refermer sur eux et tout ce que Bo Han sentit, c'est la cloison de cette boîte de métal dans son dos, la bouche de son compagnon sur sa peau, sur ses lèvres, ses jambes s'enroulent presque machinalement autour de sa taille. S'il avait jusque là réussit à rester décent, son souffle et les soupirs qui sortaient de sa bouche n'avaient plus rien d'innocent. Il embrassait ces lèvres, caressait cette nuque, ressentait cette sensation électrisante à chaque fois que l'autre effleurait sa peau. L'appartement, il n'en vit rien à part le lit sur lequel il se trouvait projeter. Il se mordait la lèvres, les yeux brillants et il se redressa. Chaud, trop chaud, de l'air, il avait besoin de fraîcheur. Les vêtements sur sa peau le brûlaient, il enleva son haut comme il avait envie de le faire depuis déjà un bout de temps, laissant choir à côté de lui le bout de tissu. Avec un grand sourire il ajouta:

-"Tu ne m'en voudras pas j'espère, je me mets à l'aise."

Oh, il se doutait bien que l'autre ne lui en voudrait pas, il se doutait bien qu'il voulait lui enlever autre chose que seulement son haut. Est-ce qu'il s'amusait à le provoquer? Pas consciemment en tout cas. Son incapacité à se rendre compte de l'indécence de ses actes était parfois... effarante. A croire qu'il manquait une case politesse dans son cerveau. Il tira sur le col de Yo Seob pour qu'il se rapproche encore d'avantage de lui, il se collait contre son torse venait embrasser son cou, glisser les mains sous son T-shirt pour caresser sa peau. Il retrouva le chemin de ses lèvres sans trop de difficultés. Cette impression de plus en plus présente que l'idole devenait doucement une addiction, une forme de poison inévitable. A chaque fois qu'ils se voyaient, se croisaient, Bo Han finissait inlassablement dans son lit, ou là où le jeune homme voulait qu'il soit. Ce n'était pas qu'il soit incapable de lui dire non mais presque. Il y avait des moments où simplement, il se posait la question, du pourquoi il avait toujours cette sensation que cette relation avait quelque chose de malsain, quelque chose dont il n'arrivait pas à s'échapper. Venant mordiller le lobe de son oreille il murmura:

-"T'es bizarre tu sais? Je ne sais pas trop pourquoi tu me fais ça..."

Il se recula sur le lit, torse nu, appuyé sur ses coudes, les fixant, humidifiant ses lèvres que son souffle erratique avait précédemment asséchées. Il avait toujours l'impression d'être un enfant ignorant, en permanence...

Pourquoi est-ce que son souffle s'étranglais dans sa gorge simplement en le voyant torse nu. Comme si tout allait au ralentit. Il devait avaler sa salive. Rapidement. Avant de commencer à baver. Il n'avait pas franchement envie d'avoir l'air d'un débile profond sauf que... il lui faisait perdre tous ses moyens, le peu de raison qui lui restait. Nom d'un chien, s'il avait la capacité de réfléchir, il serait bien que tout cela allait mal finir. Une idole, quelqu'un d'aussi célèbre que lui, quelqu'un qui était hétéro aux yeux de tout le monde. Et lui, il était quoi? Rien du tout. Un étudiant, qui découvrait le monde, encore sous la coupe de ses parents, qui ne savait même pas s'il aimait vraiment les hommes ou les femmes. Encore un gamin sans expérience du monde et qui savait pourtant que ce qu'il faisait n'était pas bon pour lui. Il allait finir par se brûler avec le feu qui se tenait devant lui. Et quel feu. Son cœur battait à la chamade tandis qu'il se dressait vers lui. Ce qu'il lui faisait? Il lui faisait perdre la tête, lui faisait perdre tous ses moyens, sa capacité à s'enfuir. Lui qui pourtant faisait tout pour ne pas être enfermé, pour ne plus jamais l'être, ne pas le voir, c'était parfois... douloureux. Et ça, il n'aimait pas cette sensation. Sauf qu'il ne savait pas comment s'en débarrasser. Il ne pouvait pas s'en débarrasser. Il se sentait parfois pris au piège, au piège de ces regards embrasés qui augmentait la température de son corps, de ces doigts qui venaient à sa rencontre, de cette bouche qui se glissait sur son torse lui arrachant un soupir, ses propres doigts venant glisser sur cette chevelure et cette nuque. En quelques secondes il était nu. Heureusement il n'était pas pudique. Pas du tout. Il était clair qu'il ne se considérait pas comme ayant un corps de top model mais, il était à l'aise avec son apparence. Il s'approcha de lui en riant, faisant glisser sa main, jusqu'à sa ceinture. Pas question d'être le seul dans cette situation. Un petit sourire malin, la ceinture qui s'en va, glisse doucement vers le sol. Est-ce qu'il devait lui répondre, l'éclairer sur ce qu'il lui faisait. Était-ce une question rhétorique? Il devait bien le savoir non. Il se lovait contre lui, cherchant autant de la fraîcheur que de la chaleur. Il voulait qu'il le touche, il voulait le toucher. On y pouvait rien, il ne savait pas comment ne pas succomber au désir.

-"Ce que tu me fais? Tu le sais non? Tu crois que je finis dans les bras de tous ceux que je croises? Je sais pas... T'arrives à m'enfermer quand j'en ai pas envie, t'arrives à me faire me sentir bizarre et je sais pas pourquoi."

Il faisait glisser ses mains sur son torse, sans vraiment savoir quoi faire. De ses gestes inexpérimentés, de ses paroles maladroites influencées par l'alcool qu'il avait bu avant, il en disait trop, ne se rendait pas compte qu'il révélait ses sentiments sans même les comprendre lui-même. Est-ce qu'il tenait au mec, là, tout contre lui? Peut-être, sans doute. Il n'en savait rien. Il ne voulait peut-être pas le savoir. Est-ce qu'il avait peur de faire quoi que ce soit? Il n'était pas le plus à l'aise dans ce genre de choses. C'était sans doute le seul sujet sur lequel il se sentait maladroit ou trop entreprenant. Il tentait de déboutonner son pantalon, sans succès. Oups... Pourquoi? Comme cela se fait-il? Il est incapable de le déshabiller. Comme si ses mains ne trouvaient plus le bon chemin. Il se mit à rougir violemment en se rendant compte qu'il avait vraiment bu beaucoup. Beaucoup trop. Il ne voulait pas qu'il voit son visage, le cachant dans le creux de son cou avant de murmurer.

-"Je crois que j'ai trop bu Yo Seob. Je dois être soul non? Pourquoi je t'ai encore suivis? Je comprends pas."

Il était encore un enfant entrain d'explorer un monde qu'il ne comprenait pas totalement. Des sensations, des sentiments, des émotions qui le submergeaient beaucoup trop pour qu'il sache quoi en faire. Et celui qui le dévorait nuit après nuit, le loup, le carnivore dont les griffes et les crocs s'amusaient à le marquer. C'était comme le diable déguisé sous une tête d'ange. Il savait charmer et Bo Han était incapable de lui résister.

L'aîné exerçait un contrôle presque total sur le corps du garçon. Bo Han qui n'avait pas pour habitude de se laisser faire était incapable ou presque de se rebeller contre ces mains qui parcouraient son corps dans un rythme endiablé, qui venaient lui tirer des frissons étranges. Il aurait du avoir l'habitude maintenant, il aurait du savoir comment tout cela allait se passer mais, c'était comme si son esprit s'amusait à lui jouer des tours, à lui murmurer que cela ne se passerait jamais comme la fois d'avant, que ce serait aussi bon, voir encore meilleurs. Et lui tombait dans ce piège, imbécile enfant, naïf heureux dont le cœur battait trop vite, beaucoup trop vite. Et si sa raison lui hurlait de partir en courant à chaque fois qu'il le voyait, il en était incapable. Il allait finir par se brûler sur ce désir indécent, ce plaisir et cette envie qui sans cesse venaient le happer. Son frère aîné se serait inquiété, s'il avait su. Pour la première fois de sa vie, il ne lui avait pas dit, il lui cachait quelque chose. Parce qu'il savait pertinemment que son frère voudrait le protéger, parce qu'il savait aussi que si ses parents étaient au courant, ils allaient le faire revenir à Séoul, l'enfermer à nouveau pour faire de lui le parfait héritier dont sa mère avait toujours rêvé. Il savait aussi que tout ça n'était pas bon parce que celui avec qui il se trouvait allait et irait sans doute voir ailleurs et que le jour où son cœur serait définitivement attaché à lui, il allait tomber de haut et se briser en mille morceaux. Oh, jamais, en l'état des choses, il n'aurait admis avoir été jaloux de cette femme au club. Jamais il ne lui aurait avouer qu'il lui était arriver de se réveiller la nuit après avoir rêver de lui. Parce que tout ça, pour le petit Bo Han, c'était trop nouveau, trop dangereux. Alors, lorsqu'il essayer de lui enlever son pantalon et qu'il rate, il est gêné c'est normal. Mais, il n'y a plus le temps de se poser de questions, le prédateur est là, qui se saisit de sa proie à bras le corps. Ce baiser, il aurait voulut en avoir encore un peu et son coeur bat plus vite pendant que cette bouche s'aventure plus bas sur son corps. Il le laisse faire, incapable de bouger, captivé autant par sa nudité que par les sensations qu'on lui procure. Et cette langue insidieuse qui vient jouer en lui le fait sursauter immédiatement, lui donne envie de reculer sauf qu'il est déjà prisonnier des mains qui le retiennent.

-"Att... Arr..."

Il aurait voulut réussir à dire quelque chose de cohérent mais, il en est incapable, il frémit et essaye de retenir sa voix en se mordant les lèvres. Il ne voulait pas lui donner ce dont il avait envie, il refusait de se laisser faire, de se laisser avoir mais, l'alcool jouait sur ses nerfs de la manière la plus perverse qui soit, forçant son esprit à être obnubilé par ce qu'il ressentait. C'était trop bon, trop bon pour être vrai. Il essayait de se dire que la prochaine fois, il boirait moins, qu'il ferait attention mais, peine perdu, il était déjà trop tard. Les gémissements qu'il tentait de retenir parvinrent à se frayer un chemin jusqu'à l'extérieur, sous le forme de soupirs qu'il ne pouvait plus contenir tandis que l'autre jouait avec lui dans une facilité déconcertante. Il fallait que cette torture délicate cesse, rapidement. Il alla saisir les cheveux du jeune homme pour les tirer et faire venir son visage jusqu'au niveau du sien, sa bouche venant prendre possession d'une langue qu'il voulait éviter de retrouver plus bas sur son corps au risque de ne plus rien être d'autre qu'un petit animal en proie à des pulsions étranges. L'une de ses mains retient toujours sa tête, tandis que l'autre se glisse le long de son corps, s'arrête un instant, hésitante, sur sa poitrine avant de finalement continuer jusqu'à son membre, dans une caresse langoureuse. Il doit mettre fin au baiser, il a besoin de respirer. Ses yeux dans les siens, il se mord la lèvre avant d'ajouter.

-"Sa t'amuse pas vrai? De me voir comme ça? Tu es cruel non?"

Sa curiosité était véritable, autant que le plaisir qu'il ressentait à chaque fois que Yo Seob le touchait, l'effleurait. Parce qu'il ne comprenait pas ses propres réactions, il cherchait à comprendre celle de son compagnon. Sa main n'avait pas quitté le bas de son corps, tentait de le provoquer à sa manière. Il ne voulait pas être le seul que l'on rendant fou. Or de question!

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