Tenue † Un soupire s’échappa d’entre mes lèvres. Comme une impression de repartir à la case départ. C’était bien ça le plus triste dans cette histoire. Le cœur serré, je mordillais mes lèvres avant de m’en prendre à ma langue et tressaillir. Lasse, je chassais mes pensées avant de me lever. De ne plus travailler ça faisait bizarre. Comme une impression d’étouffer dans cette demeure si grande, si vide. Il fallait à tout prix que je déménage et vite. Une main dans mes cheveux, je me relevais en attrapant mon téléphone et mon portefeuille. Sans attendre, je quittais cette demeure bien trop glaciale avant de descendre dans les rues chaudes de la ville. La mousson était bien finie, place à la chaleur encore plus intense. Eventant mon t-shirt, je m’achetais une glace sur le chemin, avant de trainer dans les rues de la ville sans réelle but. Est-ce que je pouvais appeler Reagan ? Non. Ce con était parti en voyage. Quelle idée de partir. Jamais là quand il fallait celui-là. Je ruminais dans ma barbe avant de penser à Raylai. Mouais. Vu l’heure tardive, ce n’est pas la peine. Pour peu qu’il soit en train de souffrir comme un pouvrette dans la pièce de Monsieur Dakota Grey là. Je ne voulais pas imaginer ni savoir. Je passe mon tour aussi pour le contacter. Rah. Pourquoi tout ceux sur qui je peux compter son occuper. Ma pauvre Rukia tu es bien seule. Cette vie est pathétique. Frissonnant, je jetais la glace dans une poubelle avant de regarder la boite de nuit au bout de la rue. Autant faire quelque chose de constructif. Entrant dedans, je passais par le bar pour me commander un cocktail, le plus fort qu’ils servaient. Le buvant cul sec, je m’essuyais la bouche avant d’en commencer un autre. Craquant ma nuque, je pris le temps de le déguster cette fois, avant de voir au loin, une tête pas inconnu du tout. Un petit sourire sur les lèvres, je m’avançais vers lui avant de me faire bousculer. Entrée ratée. Cocktail sur mon t-shirt réussi. « Ah… Fais chier. » Face à Raijû, je souriais avant de tirer sur mon haut et chercher l’abruti qui m’avait bousculé. « Bon vaut mieux sur moi que sur toi. » Je lui fis un petit coucou de la main avant de regarder autour de lui. « Je ne te dérange pas au moins ? » Sait-on jamais s’il était venue avec une fille ou quoi…

Tenue † New York c'était beau, New York c'était grand, mais New York c'était fini. Un week-end passé avec mon demi-frère, sans un accrochage et cela, dans une possible bonne humeur. Un gros changement dans notre relation, mais ce n'est pas avec lui que je sors ce soir, mais bel et bien avec des potes. Ils voulaient m'inviter le week-end où je n'étais pas là, du coup j'ai dû leur promettre d'être là à mon retour. Même pas le temps de récupérer de l'avion -engin de malheur- que je suis traîné en boite de nuit. Tenue sobre, loin de moi l'intention de draguer une fille, comme l'a dit Hinata, il ne me voit pas dans ce rôle-là. Par contre, je suis un buveur du dimanche, touchant rarement à l'alcool ou seulement lors de grande occasion comme celle-ci. Ce n'est pas non plus mon kiffe d'être saoul, je préfère voir les autres l'être et surveiller qu'ils ne fassent aucune bêtise. C'est ça être l'aîné d'une grande fratrie, après on devient protecteur avec n'importe qui, même des gars censés être mature et responsable tel que moi. Bref, un bon début de soirée, jusqu'à entendre cette injure venir d'une voix qui ne m'est pas méconnaissable. Rukia ? Je la regarde un instant, mes yeux glissant vers la tâche sur son haut. « Non, du tout. » Mes potes sont déjà bien loin de nous, à boire comme des trous. Je lui fais un sourire et l'invite vers nous, histoire qu'elle ne soit pas encore bousculé. « ça va ? Tiens, mets-ça. » Dis-je en faisant tomber mes bretelles de mes épaules et en retirant ma chemise que je lui tends. J'ai un tee-shirt noir en dessous, je ne risque pas d'être à découvert. « Tu ferais peut-être mieux d'enlever ton haut, non ? » Ce serait dommage de mouiller ma chemise alors que je lui prête comme rechange, puis elle va sentir l'alcool à des kilomètres.

Tenue † « Non, du tout. » Je souriais doucement à ses dires. Je ne m’attendais pas vraiment à tomber sur lui. Mais c’était agréable de le voir ici. En dehors de son salon. « ça va ? Tiens, mets-ça. » Hein ? Le regardant enlever sa chemise, je clignais des yeux avant de mordiller mes lèvres. Il n’avait pas à faire ça ! Je me sentais tout à coup mal à l’aise. Mes mains relevaient, dans un air, de « stop » je souriais gênée alors qu’il se retrouvait en simple t-shirt. « Tu ferais peut-être mieux d'enlever ton haut, non ? » Boguant sur sa demande, je le regardais comme s’il venait de me parler Javanais avant d’entrouvrir la bouche. « Ah… » J’attrapais sa chemise en riant un peu. « Tu n’avais pas à faire ça… Je… Euh… Vais me changer dans les toilettes. Merci » Oui, parce que je n’allais pas me changer ici. Me retrouver en soutif devant lui ne me dérangeait pas. Il m’avait déjà vu à moitié à poil pour les tatouages mais on n’était pas seuls. Soupirant, je pris la direction des toilettes avant de poser mon verre sur une table quelconque. Entrant dans les toilettes, j’attendis que l’une des portes s’ouvre et se fasse libérer pour entrer à mon tour. Enlevant mon haut, je mis sa chemise en faisant attention. La boutonnant jusqu’à la poitrine, je fis glisser celle-ci dans mon short pour me donner un style. Et puis car sinon, on dirait que je suis simplement vêtue d’une chemise… Arrangeant le col, je sortie pour me regarder dans le miroir. Enroulant le t-shirt pour en faire une sorte de boudin, je l’attachais en guise de ceinture à ma taille au niveau du short. Une fois finie, je quittais la pièce pour rejoindre Raijû là où il était. « Merci encore. Je te la rendrais tout à l’heure. » Je ne voulais pas non plus abuser de sa gentillesse. Souriant doucement un peu mal à l’aise, je relevais le regard vers lui en souriant un peu plus. « Alors ? Quoi de neuf toi ? » Est-ce que je pouvais vraiment engager la conversation ici ?

Tenue † Peut-être que je n'ai pas la tête d'un dragueur, mais ça ne m'empêche pas d'être naturellement galant avec une fille ou juste prévenant. Rukia s'est renversée sa boisson dessus, je ne peux pas la laisser se balader ainsi avec une énorme tâche sur son haut, puis ça ne me coûte rien de lui prêter ma chemise. Je ne vois pas où est le mal, ce n'est pas comme si je la demandais en mariage ou quoi, mais de prendre ma chemise pour se changer. « T'inquiète, ce n'est rien. » Je lui souris et lui fais signe d'aller aux toilettes. Une fois disparut de mon champ de vision, je sens un bras venir s'appuyer contre mon épaule et un visage tout sourire apparaître. « Elle est bonne, c'est ta copine ? » Bonne ? Copine ? Je ris et le repousse, il pue l'alcool et tient à peine debout. Dire que c'est l'un des potes avec qui je traîne, haha. « C'est une amie, pas touche. » Je ne tiens pas à avoir ce loubard sur les bras, ni sentir son haleine vodka. Le bourré lâche la bride et retourne s'affaler dans son coin, râlant que je suis un mauvais pote qui ne prête pas ses copines. Rukia mit plusieurs minutes avant de revenir mais elle était nettement mieux dans ma chemise qu'avec son t-shirt tâché. « Tu peux la garder, j'en ai d'autres. » Les vêtements, ce n'est pas ce qu'il me manque. J'en ai des rayons pleins chez moi, quand mes frères ne me piquent rien. « Pas grand chose, je reviens de New York. Et toi ? » Je lui retourne poliment sa question, par principe, mais je me demande vraiment comment elle va depuis la dernière fois. « Ta main va mieux ? » Pour les tatouages, même si ça date assez pour qu'ils aient cicatrisés.

Tenue † « Tu peux la garder, j'en ai d'autres. » Hein ? Ça me dérangeait un peu. Je veux dire… C’est sa chemise, c’est la chemise d’un homme. De Raijû, c’était juste mon tatoueur, un ami… Garder son vêtement… Ah. J’étais tellement à fleur de peau, que je voyais ce simple geste anodin, comme un geste un peu trop avenant et déplacé. Soupirant, je passais une main dans mes cheveux avant de sourire. « Pas grand chose, je reviens de New York. Et toi ? » New-York ? La classe. J’avais bien envie d’y aller tiens. La grande pomme. C’était tout de même tentant. Mais non, j’avais repris les cours, alors forcément, je n’avais plus le temps de rien. Dommage. « Ta main va mieux ? » Levant la main je la lui montrais carrément avant de la regarder. « Elle va parfaitement bien. D’ailleurs, je risque de bientôt venir te voir. » Pas besoin d’en dire plus. Il savait comme moi ce que ça voulait dire. J’allais me faire un nouveau tatouage. Une fois qu’on en faisait un, c’était foutu, on en faisait pleins d’autres. Comme une sorte de drogue, en quelque sorte… « Sinon, pas grand-chose aussi. J’ai repris les études… Je cherche un logement et voilà. » Rien de bien glorieux en somme quoi. Une petite routine… Même si ma vie avait pas mal changé depuis quelques mois. « Tu veux boire quelque chose ? Comme j’ai perdu ma boisson je vais aller en chercher une autre. » Il n’allait pas rester là, sans boire non ? Et à me regarder boire, ça n’avait pas trop de sens. Et puis au moins comme ça, ça me permettait de le « rembourser » en quelque sorte, sur le fait qu’il m’avait prêté sa chemise, alors qu’il n’avait pas besoin de le faire.

Tenue † Rukia réfléchit trop, je ne vais pas lui demander d'être ma copine juste parce que je lui passe ma chemise. Si je pouvais lire dans l'esprit des gens, je serais sûrement mort de rire. Quelle étrange fille. Je lui raconte vite fait mon week-end, surtout que j'étais à New-York. Ce n'était que deux jours chez les Américains, mais c'était cool quand même. Puis je m'inquiète pour sa main, puisqu'elle n'a rien dit dessus, je suppose que ça va mieux. « Quand tu veux. » ça me fait toujours plaisir de voir mes habitués revenir pour des retouches ou des nouvelles idées. Son point de vue est compréhensible, moi-même je ne peux m'arrêter quand je commence, sauf que comparé à elle, je ne fais jamais petit. L'intégralité du dos, celui de mon bras, l'autre qui est tatoué à moitié, puis les doigts et une partie de la main. J'envisage toujours plus gros. « Les études ? Tu fais quoi ? » ça m'intrigue de savoir quelle genre d'étude elle peut faire. « Tu n'es pas à la rue, au moins ? » Sait-on jamais. D'un hochement de tête, j'accepte de boire un verre avec elle. « Du sprite, ça m'ira très bien. » Pas d'alcool, sinon je rempli mal mon rôle. « Tu es venu seule ? » Si jamais elle veut que je la ramène plus tard, bien que j'ignore ce qu'elle compte boire. Avec Rukia, je suis souvent trop attentionné, comme s'il risquait de lui arriver n'importe quoi durant l'espace d'une seconde. Je n'aimerai pas qu'elle se blesse, ni qu'elle se perde et encore moins qu'on l'embête. ça doit être le côté grand-frère qui ressort un peu trop, même avec des personnes qui ne sont pas de ma famille.

Tenue † « Les études ? Tu fais quoi ? » « Vétérinaire. » Oui, ça pouvait surprendre. M’enfin, quand on me connaissait vraiment, on savait à quel point j’aimais les animaux. Après, je n’étais pas sûre de réussir, mais qui vivra verra comme on dit. Il me suffisait de bien travailler. Peut-être que je m’en sortirai. « Tu n'es pas à la rue, au moins ? » Un petit sourire se logea sur mon visage. J’aimais bien qu’il soit si attentionné. C’était toujours plaisant de parler avec ce genre de personne, surtout Raijû. « Non du tout. Disons que vivre dans une sorte de penthouse toute seule, c’est pas mon délire… Trop grand… Je cherche un truc plus petit. Normal quoi. » Loki était bien gentil mais… Repartir aux States en me laissant l’appartement non. Je n’étais pas le genre de fille profiteuse et ne le serait jamais. « Du sprite, ça m'ira très bien. » J’hochais la tête. Pas d’alcool pour monsieur apparemment ce soir. Tant mieux. L’alcool, c’était mauvais pour la santé. « Tu es venu seule ? » A nouveau, j’hochais la tête. « Totalement seule oui. »[/color] Et c’était déprimant d’être seule. C’est toujours, quand on s’habituait à la présence d’un autre, qu’on ressentait le manque une fois partie. Soupirant, je filais au bar pour prendre un Sprite pour lui et pour moi un cocktail. J’avais besoin d’alcool pour penser à autre chose. Posant les billets sur le comptoir, lui payant bien évidemment son Sprite, je le lui filais avant de prendre la paille du cocktail dans la bouche pour boire. « Et toi alors ? Tu es seul ? Ou tu fais le Sam ? » J’y pensais mais peut-être que je le dérangeais en fait… Regardant autour de nous, je soupirais. Trop de monde. Et puis même s’il était venu avec quelqu’un, peut-être qu’il ou elle ne nous regardait pas. « Pardon, je m’impose surement. Dans tous les sens. Ta présence, la chemise… » Je plissais le nez avant de rire doucement.

Tenue † Vétérinaire. à son âge ? C'est long comme étude, mais je ne doute pas qu'elle puisse y parvenir. « Bon courage. » Je ne dis pas ça pour la décourager, loin de là. Si elle veut, elle peut. On m'a toujours dit ça depuis tout petit, donc je peux aussi l'utiliser pour elle. Je m'inquiète quand même qu'elle soit à la rue, ne pensant pas qu'elle cherche juste à changer de logement. Vivre seule, ça ne doit pas être marrant. « Tu as déjà trouvé des offres qui te plaisent ? » Je pourrais toujours l'aider en demandant à des clients, qui sait, peut-être que certains peuvent lui prêter main forte. J'ignore pourquoi elle est seule, je crois que même que je n'ai jamais su pour son ami. Rukia me propose à boire et j'accepte, commandant un simple sprite. à l'entendre, j'ai la nette impression qu'elle déprime ou je me fais des films. Elle se charge des boissons, payant pour deux et je ne l'arrête pas, prenant mon sprite que je sirote lentement. « Je fais le Sam, mais ils n'ont pas besoin de moi pour s'amuser, juste pour les ramener après. » Je serais resté avec eux si je n'avais pas croisé Rukia, mais puisqu'elle est là, autant se tenir mutuellement compagnie. « Ne dis pas ça, tu ne me déranges pas. Puis, ça change de te voir en dehors de mes boulots et d'avoir le temps pour se parler, et boire. » Fis-je en soulevant ma canette de sprite, un sourire amusé aux lèvres. Ce n'est pas tous les soirs que je peux la rencontrer dans ce genre d'endroit surtout, ça change du contexte habituel. « Si jamais, je peux te ramener. » Je désigne son cocktail, soulevant mon rôle de Sam.

Tenue † « Tu as déjà trouvé des offres qui te plaisent ? » Mes lèvres se pinçaient sous cette question. « Hmmm ça va oui, je vais retourner sur Shinjuku. Ce n’est pas trop cher. Un petit deux pièces voir trois pièces me convient personnellement. Mes animaux prennent plus de place que moi surtout. » Cocktail à la main, je remuais avec la paille avant d’aspirer et boire tranquillement. On ne sentait pas trop l’alcool, et c’est bien ça qui me plaisait. Boire sans se soucier de l’alcool, sans même le sentir. « Je fais le Sam, mais ils n'ont pas besoin de moi pour s'amuser, juste pour les ramener après. » Ce n’était pas très sympa pour lui quand même… Enfin, je ne savais pas ce qu’il en pensait, mais il avait tout aussi le droit de s’amuser même sans boire. « Ne dis pas ça, tu ne me déranges pas. Puis, ça change de te voir en dehors de mes boulots et d'avoir le temps pour se parler, et boire. » Un sourire se logea sur mon visage. Il ne pouvait pas y avoir une personne plus gentille que Raijû sur cette terre, ce n’était vraiment pas possible. « Si jamais, je peux te ramener. » LE regardant je souris un peu plus avant de le prendre dans mes bras. « T’es trop un amour toi. Je ne sais pas comment tu fais pour être seul. Mais que font les filles ? Elles laissent filer un homme en or. » Dis-je en m’éloignant avant de boire à nouveau. « Wouha. Si mon cœur n’était pas un pauvre organe faible qui n’oublie pas les hommes qu’il aime, peut-être que je serais tombée amoureuse de toi. T’es tout de même mieux qu’un mafieux. » Marmonnai-je en soupirant. Coude sur le comptoir, je reniflais doucement attrapant la paille pour aspirer tout le cocktail. Une fois fini, je renversais le verre en soupirant. Je fis signe au serveur de me servir un autre verre. J’étais venue pour ça de toute façon. « Quoi que. Franchement, Raijû, l’amour ça pu. Reste seul, ça t’évite tellement d’emmerde. » Comme se sentir seul, pleurer, bref, pleins de choses.

Tenue † ça n'a pas l'air facile pour elle. Au moins, elle est indépendante. Je ne peux pas en dire autant de moi qui vit toujours chez mes parents... C'est bien parce que je le veux et qu'il faut aider à s'occuper des frères et soeurs, sinon j'aurai déjà mon appartement à Shinjuku, proche de mon salon de tatouage. « Shinjuku est un bon quartier, j'irai là-bas plus tard. » Si jamais je ne bouge pas mon boulot ailleurs, mais ça ne risque pas. Mon salon est bien placé pour certains de mes clients. Pendant que Rukia peut boire de l'alcool, moi je suis au soda. Sam, celui qui conduit, celui qui ne boit pas. ça ne me dérange pas tant que ça, je préfère savoir mes amis vivants et en sécurité que mort au volant, moi y compris. Je tiens trop à la vie pour m'amuser à conduire bourré. D'ailleurs, je lui propose de la ramener si jamais. Sa remarque me fait rire, autant que son câlin auquel je répond d'un tapotement dans son dos. « Aucune idée ? Je ne suis peut-être pas prêt pour être en couple. » Ce n'est pas que les filles ne s'intéressent pas à moi, c'est juste que je ne suis pas encore décidé à avoir une copine. Mieux qu'un mafieux ? Je ne sais pas si je dois être surpris pour la déclaration ou son aveux. « Tu es mignonne, Rukia, mais vas-y doucement sur la boisson. » ça ne peut être que cela, l'effet de l'alcool lui fait dire des choses qu'elle ne dirait peut-être pas en étant sobre. « Peine de coeur ? » Demandais-je sans savoir si c'est une bonne idée ou non. Mon verre n'est même à la moitié qu'elle a déjà sifflé le sien, réclamant un autre. « Je te crois. Alors pourquoi déprimes-tu pour l'amour ? » à supposer que ce soit le cas. J'ai déjà vu le mal que cela fait sur mes parents, quand mon père a trompé ma mère. Pourtant, l'amour l'a sauvé grâce au père d'Hinata, qui a aussi trouvé une personne pour le ramener à la surface. « Je n'ai aucune expérience là-dedans, mais j'ai vu des gens pour qui l'amour a été un mal comme un remède. » C'est difficile de juger là-dessus. Nous pouvons trouver un intérêt dans nos sentiments comme nous pouvons le regretter plus tard, rien n'est dit, ni écrit.

Tenue † « Shinjuku est un bon quartier, j'irai là-bas plus tard. » C’est vrai que c’était un bon quartier. J’y avais vécu pas mal de temps, donc je le connaissais comme ma poche. Mais je devais avouer que ça me déprimer de devoir y retourner, juste parce que ce n’était pas trop cher et parfois malfamé. L’avantage de la pauvreté on se fichait de l’endroit où l’on vivait tant que l’on pouvait y vivre. « Invite-moi à la crémaillère. » Je le taquinais en lui faisant un clin d’œil. Commandant à boire, il me proposa de me ramener. Il était vraiment adorable. Ça ne m’étonnait vraiment pas de lui. « Aucune idée ? Je ne suis peut-être pas prêt pour être en couple. » Un faible sourire au coin des lèvres je pouvais le comprendre. Mais tant mieux pour lui. L’amour ça ne mène à rien de bon… « Tu es mignonne, Rukia, mais vas-y doucement sur la boisson. » Mignonne… Si seulement je pouvais paraitre plus… Je ne sais pas moi. Tout sauf mignonne. Je n’ai pas envie de paraître mignonne bon sang. « Peine de coeur ? » Je plissais le nez à ce mot avant de me reculer légèrement du comptoir. Agacée par ce terme. Je ne l’aimais pas ce terme. « Je te crois. Alors pourquoi déprimes-tu pour l'amour ? » Reniflant, j’attrapais l’autre verre qui arriva, regardant le liquide à l’intérieur avant d’en boire une bonne partie. L’alcool me brûlait la gorge, c’était horrible. « Je n'ai aucune expérience là-dedans, mais j'ai vu des gens pour qui l'amour a été un mal comme un remède. » Mouais. Je le regardais avant de rire légèrement. « Un remède ? Putain pas pour moi. » Je me mis dos au comptoir, posant mes coudes sur celui-ci avant de soupirer. Tête légèrement baissée, je fermais les yeux en calmant les tournis de ma tête. « Les deux seuls fois où j’ouvre mon cœur, je finis seule. » Marmonnai-je simplement. Et je me trouvais d’autant plus conne d’avoir ouvert mon cœur pour l’autre connard de mafieux. « Tu dois me trouver stupide de déprimer pour une peine de cœur… Mais quand je m’attache… Je m’attache vraiment. » Voir trop…

Tenue † « Tu as le temps pour la crémaillère. » D'ici que mes frères et soeurs soient capable de s'assumer seul ou que mes parents s'en occupent davantage, je ne suis pas près de quitter la maison familiale. Mais ça ne me dérange pas plus que cela, j'ai mes marques depuis de longues années à présent. Toute ma vie semble raisonnable, même quand je sors en boite. Je ne bois pas, ramène mes potes et propose même d'être son chauffeur pour le retour. Quand je dis qu'elle est mignonne, c'est juste une façon de parler, bien que je ne la trouve pas moche du tout. Je voudrais juste qu'elle ralentisse sur l'alcool, ça pourrait la rendre malade ou lui laisser quelques surprises plus tard. Pourtant ce n'est pas difficile de voir qu'un truc cloche chez elle, mais je ne peux dire quoi. Pas besoin de mot quand je la vois vider la moitié de son verre sous mon nez, l'air de rien. C'est un oui à l'unanime. « Donc, c'est un mal pour toi. » Concluais-je simplement, sans ajouter qu'elle devrait se trouver le remède pour guérir de ce poison. Deux fois ? Jamais deux sans trois, mais je préfère le penser dans l'optique où elle trouvera le bon à la troisième fois. « Ce n'est pas stupide, je pense même que c'est tout à fait normal de déprimer quand on perd une personne qu'on aime. » Mon père s'est barré, j'en ai souffert un moment avant de pouvoir le haïr et passer à autre chose. « Rien n'est gravé dans la roche. » Ni même dans l'avenir, c'est à nous de décider ce que l'on veut, si on désire y croire ou non, arrêter ou continuer. « Je ne veux pas te donner des faux espoirs, ni te faire croire à la dernière chance, mais si tu pars défaitiste dans ce nouveau combat, c'est sûr que tu n'obtiendra rien de favorable. » Un petit coup d'oeil vers elle et je ris doucement. « Enfin, je te referai cette morale le jour où je vivrais la même chose que toi. à moins que ce soit toi qui me la fasse plus tard. » Quand une fille m'aura largué et que j'en souffrirai comme elle.

Tenue † « Donc, c'est un mal pour toi. » C’était même plus qu’un mal ouais… J’étais surement poisseuse. Soupirant longuement, je regardais mon verre, le faisant tourner entre mes doigts. Je me sentais aussi vide que lui. Et encore ce verre était bien plus rempli que moi… « Ce n'est pas stupide, je pense même que c'est tout à fait normal de déprimer quand on perd une personne qu'on aime. » Oui, c’était normal… Mais c’est blasant. Je ne les perdais pas forcément de façon normale. Je faisais simplement tout foirer. « Rien n'est gravé dans la roche. » Non, rien n’était gravé dans la roche en effet… « Je ne veux pas te donner des faux espoirs, ni te faire croire à la dernière chance, mais si tu pars défaitiste dans ce nouveau combat, c'est sûr que tu n'obtiendras rien de favorable. » Mon nez se plissait sous ses dires. Ah… Je le savais, je le savais parfaitement. Mais ce n’était pas aussi facile… S’il avait la recette magique pour oublier et Zero et Kang Jae, alors je voulais bien qu’il me la donne… « Enfin, je te referai cette morale le jour où je vivrais la même chose que toi. à moins que ce soit toi qui me la fasse plus tard. » Je ne pus m’empêcher de rire. Ah… Me redressant, je soupirais, me détachant un peu du comptoir avant de tituber. Manquant de tomber, je me rattrapais à son bras avant de rire légèrement. Les nerfs. « J’ai trop bu, je crois. » dis-je doucement. « Tu dois me trouver minable d’agir ainsi pour un simple mec. » Ou deux. C’était difficile de l’oublier. Comment il faisait lui ? Pour m’oublier ? Pour ne pas me donner signe de vie… Rien. Fallait pas que je me leurre. Kang Jae m’avait servi dans un sens à oublier Zero. Ca faisait tout de même de moi une garce dans le fond… Posant ma tête sur l’épaule de Raijû je fermais les yeux. « Bouge pas. Laisse-moi juste… cinq minutes. » Juste une épaule pour pleurer. De toute façon l’alcool me faisait pleurer alors. Reniflant doucement je ne bougeais pas essuyant simplement mes yeux pour ne pas mouiller son haut.

Tenue † C'est affligeant de voir à quel point l'amour peut nous blesser, quand il ne veut pas nous rendre heureux. C'est comme la lame d'un sabre, un côté tranche et l'autre non. On dirait que Rukia a été entaillé par l'arme blanche, mais j'ignore jusqu'à où. C'est difficile de remonter le moral à quelqu'un quand on ne connait pas ce qu'elle vit. J'ai déjà eu des déceptions amoureuses, mais aucune de ses relations n'étaient suffisamment importante pour me mettre dans le même état qu'elle. J'ai vécu des histoires plates, sans avenir, sans projet particulier, sans grand effort. ça fait mal sur le coup, puis ça passe et on continue. Rukia tente de se lever mais titube et se raccroche à moi. « Raison de plus pour arrêter de boire. » Ce n'est pas bon pour la santé de vider autant de verre en si peu de temps. Minable ? Je secoue doucement ma tête. « Qui suis-je pour te juger ? Je ne pense pas avoir le droit de le faire sur des à-priori. » La seule personne que j'ai toujours mal jugé, c'est mon demi-frère ou mon beau-père, seulement parce que je ne voulais pas accepter cette nouvelle vie de famille. Sa tête tombe sur mon épaule et celle-ci me dit de ne pas bouger, pour cinq minutes. « Tu devrais te trouver un projet à bosser pour te changer les idées. » Dis-je en venant fourrager dans ses cheveux. Qu'elle mouille mon haut a peu d'importance pour moi, ça passera à la machine de toute façon. « Viens m'aider au salon ? Si cela peut t'occuper en dehors de l'école, je te laisserai accueillir mes clients. » C'est une idée comme une autre, pour ne pas qu'elle reste seule à se morfondre dans son coin, à penser à une tierce personne qui ne le fait même pas pour elle. C'est triste de voir à quel point on se blesse pour des gens qui s'en fichent complètement.

Tenue † « Raison de plus pour arrêter de boire. » C’était pourtant la seule solution que j’avais trouvé. Boire pour oublier. Comme s’il ne m’était jamais rien arrivé. C’était bizarre non ? Pourtant, c’était agréable. Sauf quand je buvais un verre de trop. Le verre de trop pouvait être fatal… Dans le style, vomir, m’évanouir, oublier la soirée et j’en passe. Bref, non, je connaissais ma limite, je crois. « Qui suis-je pour te juger ? Je ne pense pas avoir le droit de le faire sur des apriori. » Je le regardais avant de sourire doucement. Raijû était vraiment un chic type. Mais comment il était encore célibataire ? Je ne comprenais pas là. Y’avait un souci quelque part. « Mais comment tu fais pour être seul. C’est vraiment un mystère. » Les filles ne savaient pas ce qu’elles rataient là. Une petite perle. Soupirant longuement, je posais ma main sur mon front, le massant doucement. J’avais mal à la tête. Et j’avais surtout très chaud à cause de l’alcool. C’était loin d’être agréable. « Tu devrais te trouver un projet à bosser pour te changer les idées. » Sentant sa main dans mes cheveux je souriais faiblement contre son épaule. Il était chaud. Son odeur était unique. Mais agréable. « Viens m'aider au salon ? Si cela peut t'occuper en dehors de l'école, je te laisserai accueillir mes clients. » Je restais inerte en réfléchissant à ses paroles. « Non… Ne t’inquiète pas. Je vais bien trouver un job. Puis tu vas vite en avoir marre de moi crois-moi. » C’est qu’on pouvait vite en avoir marre de moi. J’étais tout de même collante et chiante. Non, il me fallait un truc ou je puisse bouger constamment pour dépenser toute l’énergie que j’avais en trop en moi. Me redressant lentement de sur son épaule, trempé, à cause de mes larmes, je mordillais mes lèvres en le regardant. « Si je ne trouve pas de travail je pense retourner dans le strip-tease. C’est chiant, mais ça paie bien… » Se foutre à poil, faut croire que ça n’avait pas de prix.

Tenue † Boire peut être bien quand c'est raisonnable, mais ça ne l'aidera pas à changer sa situation, ni à arranger les choses et à part se rendre malade, ce sera toujours pareil. L'homme qu'elle a aimé ne reviendra pas, qu'importe le nombre de verre ingurgité durant cette soirée. Faut qu'elle comprenne au moins cela, être bourré ne donne que l'impression d'oublier mais le lendemain, tout revient. ça ne dure pas éternellement et si jamais elle cherche à faire durer cette sensation de bien-être et d'oublie, elle risque de faire un coma ou d'en mourir. C'est un cas extrême, certes, mais pas impossible. Sa phrase me fit rire, ce n'est pas la première fois qu'elle le dit, à croire qu'elle radote. « Tu te répètes. » Même si ça me fait sourire. Malheureusement, j'ai beau avoir une bonne morale, je n'ai pas de médicament sur moi pour le mal de tête. Elle devra faire avec, jusqu'à rentrer chez elle ou se trouver une pharmacie de garde encore ouverte. Je peux toujours lui proposer de m'aider, de venir au salon de tatouage, ou des trucs dans le genre, mais je ne peux clairement pas guérir sa peine de coeur. « Vraiment ? » Comment pourrais-je en avoir marre d'elle ? Tant qu'elle ne cause pas ma ruine, je ne vois pas comment ça serait possible d'en avoir marre. Son visage m'apparaît et je peux voir ses petits yeux gonflés par les larmes et son nez rougit. « Deviens plutôt danseuse, ça donne moins froid. » Plaisantais-je, histoire d'alléger l'atmosphère et la faire sourire. Je n'ai rien contre le métier de strip-teaseuse, mais j'avoue que je ne conseillerai pas cela à une fille comme Rukia, qu'importe si elle l'a déjà fait par le passé. « Je change souvent de boulot dans l'année, ça ne te sera pas difficile à trouver. D'ailleurs, je pense à quitter ma place de videur pour me chercher un autre truc. » Je ne sais pas encore quoi, mais un truc intéressant qui me plairait. L'argent est secondaire, j'ai déjà mon salon pour ça et c'est une passion avant tout.

Tenue † « Tu te répètes. » Je soupirais en haussant les épaules. « Soit conciliant j’ai bu. » Dis-je en lui faisant un clin d’œil amusé. Parce que c’était bien d’avoir l’alcool comme excuse. Et puis il était tout gentil, alors je savais que dans tous les cas, ça allait bien fonctionner comme excuse. En tout cas, il me prit de court, quand il me proposa de bosser avec lui. Je ne voulais pas l’écœurer de moi. Je me connaissais, j’allais trop parler. Le faire chier, il allait me foutre un coup de pied au cul, et puis il allait me virer haha. Je n’étais pas aussi adorable que ça en avait l’air. A longueur de temps, on se lasse de moi. Autant devenir à nouveau strip-teaseuse. Ça pait bien dans le fond… « Deviens plutôt danseuse, ça donne moins froid. » Il avait raison. Mais bon, sur scène on n’a pas froid. « Tu sais, une fois sur scène et quand tu danses… T’as pas froid du tout. Au contraire, je transpire trop… » marmonnai-je doucement. Je ne cherchais pas d’excuse, mais bon. Dans le fond, peut-être bien que oui… Je n’en savais trop rien. « Je change souvent de boulot dans l'année, ça ne te sera pas difficile à trouver. D'ailleurs, je pense à quitter ma place de videur pour me chercher un autre truc. » Oh ? Il allait arrêter son boulot de videur ? Faut dire que ça doit être éreintant quand même… Et pas facile de rester les nuits debout et de devoir bosser le lendemain… « Tu as une idée ou tu vas chercher ? Ou pas du tout ? » Demandai-je un peu curieuse. J’étais prête à faire un peu tout et n’importe quoi de toute façon. « J’ai qu’à le lancer dans le porno aussi écoute. » Je lâchais l’info comme ça avant de rire. « Non je déconne. Ça je ne pourrais pas. »[/color]

Tenue † L'alcool n'excuse pas tout, haha. Je ne sais pas ce qui me retient de la décoiffer, de fourrager dans sa tignasse. Est-elle aussi adorable même en étant sobre ? Je devrais faire plus attention en temps normal. Être assistante tatoueur n'est pas un mauvais boulot, mais Rukia juge qu'à la longue, je me lasserai de ses services, voir complètement d'elle. Je ne suis pas ce genre de garçon qui s'agace trop vite avec une personne qui l'apprécie à la base. Néanmoins, je ne peux insister si elle refuse. Savoir qu'elle pourrait vouloir redevenir strip-teaseuse ne me plaisait pas beaucoup, mais c'est sa vie. C'est à elle de choisir ce qu'elle veut faire, pas à moi de lui dicter. Faut savoir faire les bons choix, et ne pas avoir de regret plus tard. Mon boulot de videur me plaisait bien, mais j'avoue qu'à la longue, ça me fatigue et que je me désintéresse assez vite. Tatouer est une passion, difficile de m'en lasser. Secouant la tête, je lui fais comprendre que non, je n'ai pas d'idée pour l'instant. « Je devrais voir dans les petites annonces ou me chercher une nouvelle formation. Je ne sais pas trop. » Tant que ça m'occupe mon temps libre, je prends. Livreur, chauffeur, ouvrier, ou qu'importe. J'apprends vite, en plus d'être assidu. Le porno ? Je fis la grimace. « Je n'ai rien contre les actrices pornos, après tout j'ai déjà mater des films x mais de là à t'encourager dans cette voie... » Je trouve ça dommage que les filles terminent ainsi, tel des objets de fantasme pour des pervers qui ne pensent qu'à se toucher dans le pantalon. Même si sa vie lui appartient, je préfère encore qu'elle se motive à être strip-teaseuse plutôt qu'à baiser derrière une caméra. « Tu n'aimes pas les enfants ? Je ne sais pas pourquoi, je te verrais bien dans une maternelle ou une école primaire. » Dis-je en lâchant un petit rire. Drôle de conversation dans une boîte de nuit, avec la musique en fond et l'atmosphère euphorique qui ne colle pas à nos paroles.

Tenue † « Je devrais voir dans les petites annonces ou me chercher une nouvelle formation. Je ne sais pas trop. » Une formation ? Ca prenait un peu de temps ça, comme les études. Ça doit pas être pratique… « Si tu fais une nouvelle formation, tu ferais dans quoi ? » Demandai-je curieuse. Et puis… « Mais … Ton job de tatoueur ne te permet pas de vivre convenablement ? Tu n’as pas assez de client ? » Je pouvais faire un peu de pub pour lui si besoin. Avec les réseaux sociaux de nos jours c’était assez facile. Je crois ? En tout cas je lui en ferai, au moins ça lui permettra d’avoir quelques clients en plus. « Je n'ai rien contre les actrices pornos, après tout j'ai déjà mater des films x mais de là à t'encourager dans cette voie... » Un bref rire s’échappa d’entre mes lippes. Il avait raison. Même moi, je ne me voyais pas là-dedans. Je n’étais pas… Branché. Sexe ? Enfin… J’étais humaine, mais… Ce genre de pratique n’était pas mon genre. « T’inquiète pas, même si tu m’encourageais, ce n’est pas ce que je ferai. » Autant être honnête, non mais vraiment… C’est trop bizarre, rien que d’imaginer. Non valait mieux pas imaginer tout court. « Tu n'aimes pas les enfants ? Je ne sais pas pourquoi, je te verrais bien dans une maternelle ou une école primaire. » Surprise de sa remarque je secouais la tête de droite à gauche. « Oula. Les enfants c’est mieux chez les autres ? Fin, je n’ai jamais pensé à en avoir. Mais j’aime les animaux. D’où mes études en vétérinaire. » Je voulais m’occuper d’animaux, les enfants c’étaient… non vraiment trop bruyants chiant et ça pue aussi. La merde. Les couches, tout ça. Non merci. « Tu aimes les enfants toi ? »

Tenue † Une formation en quoi ? Bonne question ! Je ne sais même pas ce que l'on peut apprendre par le biais d'une formation, une chose que je n'ai pas déjà faite. « Secrétaire ? » Plaisantais-je, lâchant un petit rire. Je n'ai rien contre ce métier, mais je n'ai pas l'allure pour tenir derrière un bureau toute une journée, encore moins face à l'écran d'un ordinateur ou accroché au téléphone. Je préfère me servir autrement de mes dix doigts que pianoter sur un clavier ou noter des rendez-vous dans un agenda. « Si, bien sûr. Disons que j'aime bien occuper mon temps. » Pas seulement avec le salon, mais aussi avec une autre occupation à côté. Rukia faisait ce qu'elle voulait de sa vie, je n'allais pas lui interdire quoi que ce soit. Je dis juste qu'actrice porno peut être difficile à porter, à long terme. Dans le fond, même si ça ne me concerne pas personnellement, je suis rassuré qu'elle s'écarte de cette voix. Après le sexe, j'en viens aux enfants. Elle a une tête à être gentille, même avec mes bambins. Donc, pas les enfants, mais les animaux. « Deviens bénévole pour un refuge, dans ce cas. » Je suis sûr qu'il y a pas mal de refuge pour animaux dans la ville. Je n'en connais pas vraiment, mais parfois mes clients en parlent. « J'ai su les aimer, avec tout mes frères et soeurs. » Nous sommes quand même onze gamins, 'fin plus ou moins gamins parce qu'avec Hinata, nous sommes des adultes. Disons que j'ai vu la moitié naître et grandir, et les triplés sont encore très jeunes. ça me suffit largement pour le moment, je ne tiens pas moi-même à devenir papa, ni à me marier. « Comme tu dis, c'est mieux chez les autres. » Je préfère m'en occuper à titre de grand frère, c'est largement moins chiant que devoir assumer la responsabilité du début à la fin. J'aide mes parents si besoin, mais ça s'arrête là. Tant que je vis sous leur toit, je serais là pour prêter main forte, mais le jour où j'aurai mon chez moi, autant qu'ils ne s'attendent pas à me voir débarquer toute les cinq minutes.

Tenue † « Secrétaire ? » Je le regardais en faisant une petite grimace. Ok, pas que je sois contre ce métier mais… J’étais juste en train de l’imaginer en secrétaire et… Bon soyons honnête. Non ? Ou alors… Je changeais la vision en un garçon costard cravate, avec des lunettes, bien coiffé. Oh. C’est que ça pourrait donner quelque chose de pas mal du tout. « En mode costard cravate, lunette et tout… C’est que ça peut être pas mal du tout. » Je le taquinais en lui donnant un petit coup dans le bras. « Si, bien sûr. Disons que j'aime bien occuper mon temps. » J’hochais la tête. Si ça lui convient alors c’est ce qui compte. Je pouvais comprendre. Il était libre de ses choix de toute façon. Alors bon. Mais j’étais tout de même contente de voir que le salon lui suffisait. J’avais peur, qu’il ne gagne pas assez sa vie pour le coup… Puis on en vint à parler enfant. Ouais, bon enfant, c’est cool, mais chez les autres. Je préférais tout de même es animaux… Moins contraignant je trouve. « Deviens bénévole pour un refuge, dans ce cas. » Pas idiot comme idée. Mais ça portait bien son nom. Bénévole. Pas que je sois radin. Mais j’avais besoin d’argent pour vivre… Payer le loyer, l’école… et j’en passe… « J'ai su les aimer, avec tous mes frères et sœurs. » Ça avait son avantage d’avoir autant de frères et sœurs, en effet. « Comme tu dis, c'est mieux chez les autres. » Soupirant, je passais une main dans mes cheveux. « Je resterai avec mes animaux hum. » Un bref rire s’échappa d’entre mes lèvres alors que je me reculais un peu. « Je crois que je vais rentrer… J’suis… Totalement défoncée. » Marmonnai-je en clignant des yeux.

Tenue † Costard, cravate et lunette ? Je ris à cette description, pas certains de pouvoir et de vouloir porter une telle tenue tous les jours. Je ne peux pas me centrer sur un seul genre de vêtement, j'ai besoin de changer de look et de ne pas être trop carré non plus. « Dans une autre vie, qui sait. » Un tatoueur en costard, ça doit être pas mal non plus. Moins j'ai de temps pour moi et mieux je me porte. Je ne suis pas un fou du boulot, mais presque. Peut-être qu'un jour je serais lassé de bosser comme deux et me contenterais uniquement de mon salon de tatouage, mais pour le moment j'ai l'idée d'être sur plusieurs fronts. Les animaux, c'est bien, mais faut savoir s'en occuper. C'est comme les enfants, sauf que là on ne peut pas les laisser enfermer dans son appartement avec une gamelle d'eau et de croquette. Puis, nous sommes sûrement trop jeune pour envisager ce style de plan. «Tu as bien raison. » Et moi aussi d'ailleurs, avec mes rongeurs et ma famille nombreuse. ça me convient parfaitement pour le moment, je n'ai pas besoin d'une chérie ou d'une vie parfaite. Rentrer, c'est aussi une très bonne idée. « Je te raccompagne ? » J'ai ma voiture à disposition, autant profiter. ça lui évitera de payer un taxi ou d'avoir un accident. « J'en profiterais pour prendre l'air. » Avant de revenir ici, pour surveiller mes potes et les ramener ensuite.

Tenue † « Dans une autre vie, qui sait. » « Si tentait qu’on ait une autre vie. Personne n’est venu nous le dire, ou revenue d’entre les morts pour nous le dire. » Cette conversation, était légèrement glauque, mais ça va. Oui, oui, ça va, y’a pire comme sujet de conversation, non ? Bon faut dire que j’ai tout de même bu pas mal, et entre la fatigue et le moral, je ne supportais pas trop l’alcool. Ou du moins, ça me rendait tout sauf joyeuse. Et je pense que je devrais plutôt rentrer que de rester ici et embêter Raijû. Il avait autre chose de mieux à faire que s’occuper d’une fille bourrée. « Tu as bien raison. » Bien sûr que j’ai raison. Je souris doucement en hochant la tête. « Je te raccompagne ? » Mordillant mes lèvres, je le regardais un peu hésitante. Je ne voulais pas ruiner sa soirée moi. « J'en profiterais pour prendre l'air. » Je le fixais avant d’hocher finalement la tête de façon positive. « D’accord alors. Mais si tu veux rester ici reste, je ne veux pas gâcher ta soirée. » Bon, je l’avais peut-être déjà gâché s’il faut. Et je m’en excuserai après. Soupirant, je pris mes affaires pour traverser la piste de danse, en zigzaguant un peu entre les gens avant de sortir de la boite de nuit. L’air frais me fouetta le corps, me faisant quelque peu frissonner. Le choc thermique était toujours surprenant. « Brrrr. On voit que le froid s’installe. Foutu hiver qui arrive. » Y’avait pas à dire je préférais tout de même l’été ou le printemps comme saison, c’était bien plus doux et chaud que l’automne et l’hiver, bien trop glaciales comme saison. Enfouissant mes mains dans mes poches, je me tournais vers lui. « Tu es venu comment toi ? Je ne vis pas bien loin. »

Tenue † Comment peut-on savoir si une autre vie existe ? Si la personne ne se souvient pas de l'ancienne, comment pourrait-elle savoir que c'est sa seconde chance ? Ouais, c'est vachement joyeux comme conversation. Puis entre nous, ce n'est ni l'endroit, ni le moment pour parler philosophie. Rukia ne semblait pas dans son assiette, peut-être qu'elle a trop bu et qu'il serait plus judicieux pour elle de rentrer. Je me propose comme chauffeur, ce n'est pas comme si j'avais une soirée folle, puis mes potes ne remarquerons pas mon absence. « Tu ne gâches rien du tout, arrête. » La réprimandais-je doucement. Je ne veux pas qu'elle ait ce genre de pensée en tête, surtout qu'elle ne me dérange pas et que si vraiment ça gâchait ma soirée, jamais je me serais proposé. Suivant Rukia à travers la foule de fêtard, je quitte l'établissement à sa suite, ne sentant pas tellement la différence de température. « Tu as le temps avant l'hiver, miss. » Faut-il déjà que l'on profite de l'automne et de ces températures mitigés, avant d'être en pleins blizzard. « En voiture ? » J'ai garé ma jeep pas très loin, à quelques mètres d'ici. « à moins que tu veux rentrer à pied ? Mais je suis garé à même pas cinq minutes d'ici. » Qu'elle ne croit pas encore me déranger ou gâcher quoi que ce soit. Marcher ou rouler, les deux me conviennent parfaitement. « La prochaine fois, faisons en sorte de se croiser dans un endroit plus calme. » Dis-je avec un sourire, nullement gêné par l'idée de la revoir en dehors d'un tel contexte. Je préfère quand elle vient à mon salon pour se faire un tatouage, plutôt que ivre en boite de nuit, même si je ne suis pas mécontent qu'elle soit là.

Tenue † « Tu ne gâches rien du tout, arrête. » D’accord, alors si je ne gâchais rien, ça ne me dérangeait pas. Je ne voulais pas le déranger, et il le savait, j’étais ce genre de fille, j’étais comme ça. Il ne fallait pas m’en vouloir. Je ne tenais pas à embêter les gens. Finissant par sortir de l’intérieur de la boite de nuit, je frissonnais doucement avant de râler sur le temps. « Tu as le temps avant l'hiver, miss. » « Mais non. Demain c’est l’hiver, après demain c’est 2017 et dans trois jours, je meurs. » Je le fixais longuement avant de pouffer fortement. Ok, j’étais alcoolisée, qu’on me pardonne. « En voiture ? à moins que tu veux rentrer à pied ? Mais je suis garé à même pas cinq minutes d'ici. » J’hochais la tête de façon positive. « Si ça ne te dérange pas. Enfin, si ça ne te fait pas trop loin non plus ? J’habitude sur Shinjuku. » Je ne voulais pas non plus qu’il ait trop de trajet à faire. « La prochaine fois, faisons en sorte de se croiser dans un endroit plus calme. » « Comme dans ton salon ? Je vais finir aussi tatoué que toi. » Ce n’était pas péjoratif, et il le savait parfaitement. Marchant en le suivant pour aller jusqu’à sa voiture, je soupirais avant de sautiller au lieu de marcher. L’effet de l’alcool, juste, ce liquide traitre. Soupirant, je me collais à sa voiture une fois arrivé, avant de lui faire un gros câlin. Oui, à la voiture, pas à Raiju. « Merci la voiture. » Dis-je en la tapotant doucement avant de me décoller doucement. Me tournant vers Raiju je lui souris avant de lui faire un câlin à son tour. « Merci à toi aussi. C’est toi qui conduit la voiture après tout. »