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TENUE ♕ Il y a peu encore, j'étais enfermé dans un camp pour mineur où j'apprenais à me repentir de mes erreurs. Des erreurs que je n'ai nullement fait, bien évidement. Mais quel con voulait bien m'écouter et me faire confiance ? Il a fallut un an, une putain d'année de merde pour que cette fille soit honnête avec tout le monde et dénonce son véritable agresseur. Faute de moyen, ils ont dû me relâcher et me balancer là où j'étais avant, à l'école. Que ce soit ma mère ou mon beau-père, je n'ai plus eu confiance en eux depuis mon enfermement, tant est si bien que j'ai décidé de rester en internat, même le week-end. Ils ont compris que je faisais la gueule et qu'à moins que la fin du monde soit annoncé, jamais je ne reviendrai vers eux. Et encore, même la fin du monde n'est pas une excuse pour pardonner. Les journées à Royal sont sûrement pire qu'au camp, ces gosses de riches de dévisagent comme si j'étais le fils de satan venu des enfers pour brûler l'école toute entière. ça chuchote sur mon passage, ça rigole dans mon dos mais en face, personne n'ose ouvrir sa grande gueule. Franchement, ce sont tous des mange-merde et ça ne tenait qu'à moi, je ne serais jamais revenu dans ce foutu bahut. Malheureusement, le choix ne m'appartient plus désormais et je me dois d'obéir, simplement d'obéir comme le bon petit soldat que j'ai été là-bas. Bien sûr, j'ai beaucoup plus de liberté ici qu'ailleurs. Je peux faire le mur, sécher les cours, ne pas écouter, insulter le premier qui me regarde de travers, m'énerver pour rien sans risquer d'être sévèrement puni, ne pas ni le ménage, ni la cuisine, ni rien du tout. Bref, je suis quand même libre comparé à ce camp de l'enfer où tout était programmé à l'avance, même nos allées aux chiottes. Quittant les cours, je me dirige vers les dortoirs où je comptais rester jusqu'au lendemain, quand je remarque quelqu'un planté devant le bâtiment. « Tu attends qu'il neige ? » Demandais-je ironiquement, m'arrêtant à sa hauteur sans faire de suite attention à la personne. C'est seulement en voyant son visage que l'info monte à mon cerveau, telle une lumière qui s'allume au plafond. « Oh ! Cendrillon ! Ils t'ont relâchés d'taule toi aussi ? » Bon dieu, je n'ai pas vu un visage « familier » depuis des lustres, ça me fait limite plaisir de le voir-là, mais je ne l'avouerai jamais de la vie.

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TENUE ♕ J’ai passé presque deux ans dans ce camp pour délinquant. Mon corps a changé, je me suis rapidement musclé et j’ai même pris quelques centimètres, normalement j’aurai dû y rester jusqu’à ma majorité, enfermé à suivre les règles sans franchir les limites. Alors pourquoi suis-je dehors ? Mon comportement semble avoir joué en ma faveur, le fait que je faisais toutes les tâches correctement et m’entrainait sérieusement à fait monter le quota pour me laisser l’opportunité de payer ma dette à l’extérieur... Si j’avais su surement que j’aurais fait le bordel pour rester enfermé, parce que ce qu’a m’imposé c’était bien pire, devoir fréquenter cette école de riche me faisait lever les poils sur tout le corps, j’allais devenir un hérisson en posture d’attaque pour bombarder mes ennemis... Arf ça ne me plaisait pas du tout et j’avais peur de ce que j’allais faire, la moindre réflexion risque de m’irriter et de me faire partir au quart de tour. Je soupire, le sac au dos c’était me sont entrés aux dortoirs, je priais pour ne pas me retrouver avec des tronches de cake sinon j’y mettrais le feu avant la fin de la journée... Je ne veux pas rester chez mes parents, après deux ans je n’ai aucune envie de subir encore les crises de ma mère je pourrais la tuer par mégarde suite à l'une de mes propres crises. Mais j’ai pu voir mon père à la boulangerie, malgré ma réputation on dirait qu’il a réussi à sauver son commerce, je suis content pour lui. Restant planté là pendant plusieurs minutes à relooker le bâtiment dans plusieurs soupire c’est une voix qui m’interpelle, m’obligeant à regarder dans sa direction. « Le petit prince. »  Je savais qu’il avait été libéré, après quasiment un an passé ensemble ça avait fait un vide de perdre mon « colocataire » soudainement. « Ouai, mais pour aller dans une autre prison... » Cette école ce n’est pas de mon statut, je ne comprends pas pourquoi on m’a envoyé ici, c’est vraiment illogique, je ne suis pas riche, je n’ai aucune bourse... Ils se sont trompés quelque part. « Comment ça se passe depuis que tu es sorti, je te manque pas trop ? » Plaisantais-je, on avait appris à se taquiner au fil du temps, vu que nos caractères sont fort autant l’un que l’autre, c’était autant explosif que finalement... on en devenait presque dépendant.

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TENUE ♕ Mon comportement n'avait pas été honorable au camp, ce n'est pas lui non plus qui m'a sauvé la mise. Je dois ma libération qu'à la pure et simple vérité. Seulement, fallait que celle-ci sorte de la bouche d'une personne « innocente », d'une victime pour qui la parole compte et qui peut tout changer. J'ignore si elle a été sanctionné pour son mensonge, sa fausse accusation ou si elle a jouer sur l'excuse de la pression, de la menace, de ce genre de chose qui arrive bien souvent dans une affaire délicate. Dans tout les cas, je m'en fiche puisque je suis totalement libre de faire ce que je veux. Rentrer chez moi, ne pas y retourner, aller à l'école, étudier, glander, bref les opportunités s'offrent désormais à moi. Ce n'est pas pour autant que je suis heureux d'être libre, parce que je sais que je vais m'ennuyer. Je m'ennuie depuis un moment déjà, depuis qu'ils m'ont relâché à dire vrai. Les dortoirs ne m'avaient pas manqués, ni les personnes présentes à l'intérieur. Néanmoins, j'y retourne tel un bon soldat. C'est le seul endroit où je peux encore me rendre, pour dormir, m'enfermer, m'isoler, me reposer. Seulement, en arrivant devant le bâtiment, je remarque ce garçon bloqué sur place comme un piquet. Il est étrange, qui sait peut-être qu'il est perdu. Ce n'est pas mon genre d'être gentil ou serviable, mais je l'interpelle quand même. Cendrillon. Je ne m'attendais pas à le voir ici, mais je ne suis finalement pas si déçu. Le petit prince, même ce surnom m'avait manqué. Un sourire se dessine sur mes lèvres, avant que je ne hausse les épaules. « Oh, tu verras que c'est moins terrible que le camp. Tu n'as pas besoin de faire ton lit et la cuisine, ici. Sympa, non ? » Moi, ça me plait qu'on fasse mon lit, mon ménage ou qu'on me serve ma bouffe déjà toute prête. « Je me suis refais des tas d'amis, tu n'as même pas eu le temps de me manquer. » Faux, totalement faux. Je n'ai pas tant d'amis, à cause des rumeurs, des regards, des messes basses. Et il m'a manqué, quelque part. Ce n'était plus pareil ... Puis, ça m'arrivait de me réveiller en pleine nuit et de le chercher, sauf que c'est le plafond de ma chambre que je voyais, pas le sommier de son lit. Il ne pouvait pas non plus me répondre quand j'oubliais qu'il n'était plus avec moi. « Et toi alors ? Ma cuisine te manque ? Avoue, je réussissais bien les omelettes quand même. » Ouais, en un an, j'ai appris à faire que ça. Des omelettes, seulement des omelettes.

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TENUE ♕ Quand il a pu quitter le camp on est tous heureux pour lui, malgré ce qui se passe dans cette prison, personne n’espère y rester ni voir les autres gars prisonniers y planter racine. J’ai pu voir plusieurs gars s’en aller et à deux reprises c’était mes « partenaires » donc c’était chiant, mais j’ai assumé et le fait d’avoir bossé seul m’a finalement été bénéfique puisqu’on m’a libéré contre une « promesse » de racheter mes actes en étudiant et en étant utile à la société... Fuck. Devoir partager mes années d’études avec des bourges ça n’a rien d’amusant, tellement que j’hésite réellement à entrer dans les dortoirs et croiser ses têtes de culs qui m’insupportent. Soupirant fortement si ce n’était pas pour sortir de prison je n’aurais jamais accepté un deal pareil. Enfin, par mon hésitation ça laisse la chance à mon ancien colocataire d’emmerde de me remarquer et de m’aborder, nos surnoms sont tenace, après un an à les utiliser faut croire qu’on en oublie presque nos prénoms d'origine. « L’idée qu’on touche mon lit ne m’enchante pas. » Je n’ai pas besoin de boniche, je peux me débrouiller tout seul. « Tu m’en vois désolé. » Avoir des amis ici ce n'est pas ce que je veux, de toute façon ils vont tous apprendre d’où je viens un jour ou l’autre et je me suis battu avec certains d’entre eux dans la rue, les rumeurs ne vont pas tarder sur mon compte, mais je m’en fiche... Si j’avais besoin d’être pote avec ses gens je préférerais encore m’enfermer dans la cave de ma mère et me faire fouetter tous les jours. Je souris à sa question et sa remarque en haussant les épaules. « Pour un petit prince j’avoue que tu maitrisais le cassage d’œuf. » Me moquant de lui je garde le sourire avant de rejeter un regard au grand bâtiment devant nous. « Accompagne-moi, je n'ai pas envie de croiser des cons en rejoignant mon dortoir. » C’est une demande, mais je ne lui laisse pas vraiment le choix en fait commençant déjà à monter les marches de l’entrée, évitant de trainer des pieds, sac à dos sur l’épaule et valide à roulette dans l’autre.

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TENUE ♕ Cette école n'a rien à voir avec le camp, mais à la longue, j'ai fini par l'accepter parce que c'était dix fois mieux qu'être chez moi ou à la rue. Ici, je suis nourris logé et je peux étudier pour avoir un boulot et m'en sortir seul plus tard. Ce n'est pas négligeable et même si je suis un petit con, ça n'empêche que je réfléchis sur l'avenir et la meilleure route à prendre. Méliodas n'est peut-être pas dans le même cas que moi, mais je ne peux pas le forcer à voir ma vision des choses comme la sienne. « Tu peux toujours prévenir les femmes de ménage. » Dis-je avec un haussement d'épaule. Ce n'est pas grand chose, il peut interdire l'entrée à sa chambre si c'est ça qui le dérange. Quant aux amis, c'est assez difficile de se rapprocher des gens quand ceux-ci te voient d'un mauvais oeil. J'ai entendu bien des choses sur mon passage et j'avoue que le simple fait d'être traité de pervers ou de violeur ne me donne pas tellement envie de causer avec eux. Même si je raisonne comme Méliodas, jamais je ne l'avouerai. Parce que je préfère largement être seul qu'avoir des personnes qui ne m'apprécient pas dans mon entourage. ça ne me dérange pas d'être un solitaire, puis mieux vaut être seul que mal accompagné. Je me souviens qu'au camp, je savais surtout cuisiner les omelettes. à sa remarque, je bombe fièrement le torse. J'étais le casseur d'oeuf, haha. L'accompagner ? « J'te ferais dire que j'fais parti de ces cons. » Ironisais-je en lui montrant le chemin à suivre à la façon d'un majordome. Mélio passe devant et je le rejoins rapidement, venant chopper sa valise pour l'alléger d'un poids. « Je pourrais te montrer là où je traîne ! C'est le meilleur endroit pour échapper aux autres. » Oui, j'ai développé mes petites astuces pour avoir la paix, et le toit du lycée ou du dortoir sont parfaits pour ça. C'est généralement là que je vais perdre mon temps, manger, glander, ces trucs qu'on fait quand on veut être seul. « Tu es dans quel dortoir, au fait ? Je suis dans le onze ! » Pour le moment, nous ne sommes que deux dedans, avec une autre élève.

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TENUE ♕ Changer d’environnement n’est pas ce qui me dérange, en fait je m’en fiche un peu, si seulement je n’avais pas à vivre avec ses gosses pleins au as, ça serait déjà plus agréable. Rien que l’endroit me donnait des frissons, trop grands, trop beaux, trop de trop quoi. Je préviendrais les femmes de ménage en effet, aucune envie de laisser entrer quelqu’un dans ma chambre, puis un lit c’est vite fait, je ne compte pas rester enfermé ici toutes mes journées de toute manière, seulement pour dormir c’est déjà bien. Quand on s’est rencontrés il ne savait rien faire de ses dix doigts ce petit prince, mais finalement il était plutôt doué pour casser des œufs avec le temps, j’en profite pour le narguer dessus vu qu’il me questionne. Et en plus il fait le fier. Blague à part, je dois aller dans mon dortoir et je sens que le moindre regard ou geste à mon égard déplacé pourrait me mettre en colère, du coup il devrait m’accompagner pour éviter de la casse dès le premier jour. « Ouai, mais l’envie de frapper est passé depuis le temps. » Je souris, on va dire que malgré son statut, le fait qu’on a partagé une année comme cul et chemise ça arrange bien des choses, puis nous sommes dans le même panier en tant que « délinquants » « Je veux bien, je sens que je vais en avoir besoin. » M’isoler tout ça, j’avais déjà envie de me casser d’ici alors bon, ça annoncer la suite. Je l’ai remercié d’un hochement de tête pour l’aide et marchant dans le couloir, je ne prends même pas la peine d’admirer la déco ou quoi que ce soit, pressé de déposer mes affaires dans ce qui sera ma chambre pour quelques années... Ô joie. Ah oui, mon dortoir. Je sors le morceau de papier froissé de ma poche pour lire les informations, avant de sourire devant. « On dirait qu’on va de nouveau devoir se supporter. » Je lui jette le papier pour qu’il lise lui-même le numéro, on est dans le même, une chance, ça allège déjà mes pensées.

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TENUE ♕ En un an d'enfermement, je ne sais toujours pas faire grand chose de mes dix doigts. Casser des œufs, ça n'aidera jamais dans la vie. N'importe qui sait le faire et ce n'est pas cela qui apporte un boulot pour autant. J'ai encore beaucoup à apprendre, c'est sûr et certains, mais je me débrouille déjà un peu depuis ma sortie de cet enfer. Comme quoi, ça forge le caractère. Je ne vais pas être déçu de savoir cuisiner un truc, au contraire je suis plutôt fier de moi. Mélio n'a pas à s'en faire, je le retiendrai si jamais il veut casser la gueule à quelqu'un, sauf si ce quelqu'un est un quelqu'un que je déteste. « Quoi ? Tu voulais me frapper ? » Je fais l'étonner, mais en vrai je me doute depuis longtemps qu'il en serait bien venu aux mains avec moi, si nous n'étions pas dans un camp. C'est du passé, maintenant on peut se serrer les coudes et se prêter main forte ! Je lui propose même un endroit calme pour éviter les autres, si ce n'est pas sympathique ça. Le terrain est maintenant aménagé, je sens qu'on pourra faire plus ample connaissance en dehors de nos obligations. J'ai du pain sur la planche si je dois l'aider à s’habituer à ce monde-là, surtout si c'est un univers qu'il n'aime pas, qu'il hait plus que tout. Avec le temps, il s'y fera, comme avec le camp. Une fois dans le bâtiment, je lui demande son dortoir pour pouvoir le guider, m'étonnant de sa réponse. « Tu es dans le onze ? » Y a plusieurs sentiments qui se bousculent en moi. De la surprise, de l'amusement, de la joie, de l'appréhension. Je ne sais pas vraiment comment réagir à cette nouvelle, ni si je suis heureux ou pas. Le papier prouve bien qu'il est dans le même dortoir que moi. Coup du destin ou pur hasard ? Je fronce légèrement les sourcils en survolant une seconde fois sa feuille. « C'est dingue qu'on soit toujours ensemble, même ici. » Dis-je en lui rendant son papier. Ce n'est pas un mal, je ne pense pas. Traversant les couloirs, montant quelques marches, je l'amène jusqu'à notre étage, devant la porte du dortoir onze. « Voilà ta future demeure, que tu partages avec cinq autres lycéens, dont moi. » Nos colocataires sont cool, qu'il se rassure.

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TENUE ♕ Au début ce n’était pas l’envie qui me manqué, ce petit prince m’avait mis les nerfs à rude épreuve, mais j’avais su me contenir parce qu’il était mon « partenaire » et que je lui donnait surement la même envie. Le camp nous a enfermés dans un monde dont il a fallu survivre et apprendre à vivre, c’est comme ça qu’on a réussi à garder l’esprit vif, bien que le fait de devoir en sortir pour venir dans cette école me... rends malade. « Tu en doute. » Dis-je naturellement comme une évidence, mais c’est du passé et maintenant je ne le vois plus comme un ennemi, mais comme un camarade et allié, comme quoi on s’est quand même rapproché avec le temps. Je dois aller dans ma chambre et quand il me dit son numéro je remarque en sortant mon papier un peu froissé que nous sommes dans le même, je suis plutôt rassuré d’avoir quelqu’un que je connais avec moi, ça m’évitera de mettre le bordel avec les autres étudiants dès la première journée, je me connais et ce n’est pas impossible si on me cherche. « On dirait. » Je souris légèrement en rangeant la feuille. « Si tu voulais te débarrasser de moi on dirait que c’est loupé. » Plaisantais-je en marchant dans le couloir jusqu’à cette porte avec le numéro qui correspond, je soupire en râlant un peu. « Génial, je suis enchanté à l’idée de les rencontrer. » On peut sentir toute l’ironie dans le ton employé, poussant la porte il ni personne, tant mieux je n’aurais pas à attaquer directement les présentations avec ses qui que ce soit. Cherchant la chambre vide, je la trouve rapidement en entrant et jetant mon sac sur le lit, ça pu le luxe cet endroit, ça me déprime. « J’imagine même pas combien d’argent ils ont mis pour construire cette école. » Et ça m’intéresse pas. « T’es dans quelle chambre ? » Que j’aille pas frapper chez un inconnu si j’ai besoin d’un truc. Sortant pour rejoindre la pièce commune je remarque des affaires qui semblent féminines. « Il y a des filles ? » Je dois partager le dortoir avec des meufs ? « La joie. »

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TENUE ♕ Il est vrai qu'à plusieurs reprises j'ai voulu me le faire, mais que j'étais obligé de me contenir pour ne pas m'attirer davantage d'ennuies dans un lieu que je voulais quitter à tout prix. ça devait être la même chose pour lui, en plus d'être responsable. Non, je ne doute pas une seconde qu'il voulait aussi ma peau à l'époque, ça ne m'étonne pas du tout en réalité. Un simple sourire suffit à lui répondre. Le camp n'aura pas été mauvais à la fin, je me suis rapproché de plusieurs gars là-bas, principalement de Méliodas. Celui-ci me fait clairement comprendre que nous sommes colocataire de dortoir, ce qui ne me déplaît pas. J'ai tendance à ne pas vouloir trop m'approcher des autres, mais c'est différent avec lui. Je n'ai aucune crainte à lui parler, à le regarder ou à me rapprocher. Il sait ce que j'ai vécu, puisqu'on l'a vécu ensemble, durant un an. « Mince, je suis déçu. » Ironisais-je, sans le penser. Je ne suis pas déçu qu'il soit là, ni qu'il soit mon colocataire. En chemin, je lui explique que nous ne sommes pas seuls dans le dortoir, mais qu'il n'a pas à s'en faire pour ça. De toute façon, on s'habitue à tout dans ce bahut, même aux regards des autres. Méliodas trouve rapidement sa chambre et je le laisse faire, haussant les épaules à sa remarque.  « Tu devrais savoir qu'on ne peut pas vivre sans argent de nos jours. L'école, le camp, l'épicerie du coin, faut du fric pour construire. » Certes, cet endroit est beaucoup plus luxueux qu'un konbini, mais le principe est le même. Du doigt, je lui montre la chambre à côté de la sienne, celle en bout de pièce. J'étais tranquille jusqu'à présent, sans personne à côté de moi. « Les dortoirs sont mixtes. Elles ne viendront pas t'embêter avec ton caractère, rassure-toi. » Elles me font déjà pas chier à moi, alors à lui. Je ricane à mon commentaire, comme si je me moquais de lui. « Le plus chiant ici, ce ne sont pas les meufs, mais le regard des autres. J'espère pour toi qu'ils ne connaissent pas ton histoire. » Ils connaissent quasiment tous la mienne, puisque j'étais là l'année dernière, quand le drame s'est produit. J'ai beau être innocenté, les mauvaises rumeurs ont la vie dure.

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TENUE ♕ Il a beau dire qu’il est déçu je sais que ce n’est pas le cas, tout comme je pourrais m’amuser à dire la même chose, mais en fait je suis plutôt soulagé de retrouver quelqu’un de familier et de pouvoir partager à nouveau la même chambre, bien qu’on soit ici chacun dans la nôtre... Au camp on était l’un au-dessus de l’autre. « Je te crois. » Dis-je donc, sans oublier le petit sourire en coin. Voir les dortoirs me rend malade, tout ici put le luxe, je suis complètement dépaysé par le décor et la grandeur des choses, je ne suis absolument pas dans mon élément. « Ouai, mais cet endroit c’est de l’abus. » Trop de richesse. Je réalise après avoir trouvé ma chambre et vu où était la sienne qu’il y a des affaires féminines, il ne me faut pas plus d’une seconde pour comprendre que c’est un endroit mixte, je ne suis pas habitué à partager quoi que ce soit avec des meufs, je hais les meufs avec leurs manières et leur façon de trouver avantages a toutes les situations, ça me blase tellement. Soupirant en entendant sa réponse, c’est tellement génial, vraiment. « J’espère bien, je risque d’être encore plus désagréable sinon. » Autant le dire, je n’aime pas qu’on empiète dans mon espace dans que je n’invite pas la personne. « Je me fiche de ce qu’il pense ou comment il me regarde. » Je n’ai que faire de leurs jugements en toute franchisse cela ne risque pas de m’atteindre, pour moi toutes les personnes ici ne valent pas mieux que moi, tous caché derrière l’argent de papa et maman, quelle connerie, je ne vais en aucun cas les laisser me regarder de haut juste parce qu’ils ont compte bancaire remplis. « Il l’a connaitront surement, mon ex et le gars étaient des sales gosses de riches, il se pourrait qu’il fréquente l’école. » Mais même si je devais les recroiser je ne baisserais pas les yeux, ce temps en camp m’a pas rendu obéissant, mais plus fort et imposant dans ma façon de parler autant que physiquement.

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TENUE ♕ C'est une école de riche, normal que ce soit dans l'abus. Ils n'iraient pas construire une ferme pour des élèves qui payent plus cher l'année qu'un employé ne reçoit d'argent durant toute sa vie. C'est une école pour fortuné, pour fils à papa et maman, pour des héritiers, des gamins qui cherchent un semblant d'avenir dans des longues études. Bref, ce n'est pas notre monde et pourtant nous sommes là. Mélio ne semble pas apprécier les filles, je peux le comprendre, certaines sont chiantes. Quand elles ne te collent pas, elles parlent sur toi, ou alors elles te considèrent comme le dernier des cons et te font tourner en bourrique. Personnellement, je n'ai rien contre elles, tant qu'elles ne viennent pas me faire chier. Les filles de notre dortoir sont cool, il n'a rien à craindre avec elles. Soo-Ah n'est pas comme les autres, avec son caractère bien trempé, quand à la seconde, elle est plutôt discrète dans son genre. « évite de trop en faire. » Le conseillais-je, même si je me fiche de comment il réagit avec les autres. Je préfère qu'il s'évite des ennuies inutiles. Méliodas n'a pas bon caractère, je ne voudrais pas être contre lui, même si j'ai testé les premiers temps. Les autres n'ont qu'à bien se tenir et fermer leurs gueules. L'argent ne fait pas le bonheur, mais à notre époque, on peut tout acheter avec quelques billets. Surtout les gens, ces bandes d'hypocrites qui jurent être clean mais qui n'hésiteraient pas à vendre père et mère pour un bon chèque avec plusieurs zéro. « Ah bon ? Ils sont ici ? » Son ex et ce gars dont il parle. Ce serait surprenant de les croisés au lycée. « Ignore-les. Sinon tu vas retourner au camp sans passer par la case départ. » à moins que ce soit ce qu'il cherche, mais je ne tiens pas à me retrouver de nouveau seul alors que j'ai envie quelqu'un qui me comprend avec moi. « Tu n'as que ça comme affaires ? Tu veux que je t'aide à t'installer ? » Y a qu'avec lui que je suis aussi sympathique, enfin que je propose volontiers mon aide et mes services. En même temps, je fais entièrement confiance à Mélio, depuis le temps que je le connais. Même si ça ne fait qu'un an, j'ai l'impression qu'on se supporte depuis beaucoup plus longtemps.

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TENUE ♕ Je ne m’y ferai simplement jamais, dire que j’allais devoir vivre ici pendant quelques années ne m’enchanter pas du tout... J’ignore comment j’allais aborder les jours, les semaines, les mois ou même les années à venir, je ne suis pas certain de tenir aussi longtemps ici et d’un autre côté je n’ai aucune envie de rentrer chez moi ou de retourner au camp. Même si j’ai pu me faire une vie là-bas, la liberté est tout de même un prix que je ne suis pas disposé à échanger. Soupira je ne répondis rien en haussant les épaules, je verrais bien comment j’allais gérer les situations, je ne chercherai pas la merde tant qu’on ne vient pas me trouver et me provoquer sinon je ne réponds de rien. Le mieux serait qu’on me laisse tranquille et qu’on ne m’approche pas, mais je sentais déjà que ça risquer de ne pas être le cas. Les rumeurs iraient surement en abondance si ceux qui m’ont conduit au camp sont ici, mais je m’en fichais totalement. « Surement. » Où pourrait étudier ce sale gosse de riche sauf ici. « Tant qu’il ne me cherche pas je les ignorerai, en cas contraire je ne réponds de rien. » Le pire c’est que je savais que s'ils étaient vraiment dans les parages ils feraient tout pour me faire tomber de nouveau, mais même si je n’étais pas assez con pour ignorer ça, mon impulsivité n’était pas à négliger et j’agissais parfois en connaissance de cause, autant prier pour que je puisse passer une scolarité sans embrouille. « Ouai, j’achèterai ce dont j’ai besoin directement. » Je n’avais pas grand-chose, mais après avoir passé un an au camp je n’ai pas réellement eu le temps de faire les boutiques. J’irai plus tard. « Je vais pouvoir me débrouiller. » Pour m’installer en tout cas, après il peut surement être utilisé pour diverses choses. « Tu connais pas des endroits où on pourrait s’isoler et être tranquille ? » Je sens que j’aurais bien besoin d’un lieu comme ça.

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TENUE ♕ Quitte à choisir, autant rester à un endroit où nous sommes sûr de trouver des gens susceptible de devenir nos amis ou de nous comprendre. Durant un an, j'ai été là avec lui et nous nous sommes liés d'une certaine façon. Aujourd'hui, c'est à son tour de me rejoindre et d'être là avec moi, alors que nous sommes déjà amis. Quitte à choisir, autant être dans un lieu où aucune chaîne ne nous retiennent prisonnier ou où nous sommes libre d'agir et de penser. Ce n'est que le début, Méliodas se fera à cette nouvelle vie et à cette école. Avec le temps, on s'habitue à tout, même à des choses qu'on détestait à la base. Il me parle de son ex et d'un pote qui pourrait être ici, et je lui dis de les ignorer, de faire comme s'ils n'étaient pas là. ça vaudrait mieux pour lui qui ne cherche pas à courir après le passé et s'occupe de l'avenir, de ce qu'il y a devant, pas à l'arrière. « Je suppose que je ne pourrais pas te dissuader d'agir. » Répondis-je en haussant les épaules. Je ne tiens pas à ce qu'il se fasse renvoyer à peine arrivée, ce serait dommage et je perdrais mon compagnon de galère à nouveau. Pour le moment, il ferait mieux de ranger sa chambre, de s'installer et de la décoration comme il souhaite. Il verra plus tard pour le reste, y a rien qui presse. Un hochement de tête approbateur, je lui fais comprendre qu'il peut compter sur moi si besoin. Je ne serais pas loin, à une porte près. « Le toit est un bon endroit. Il y a un vieux bâtiment à l'écart des nouveaux, il devait servir à une époque mais plus personne y met les pieds, sauf pour se faire peur. » J'en ai entendu parlé quelques fois, mais je n'ai jamais visité cet endroit. Les élèves ont peur, pour la plus part en tout cas. « Tu peux être tranquille dans ta chambre, ou dans la mienne. » Si ce n'est que ça, autant ne pas trop s'éloigner. « Il y a un coin jardinage aussi, où très peu d'élève y vont. La plus part du temps, c'est vide. » Il se trouve derrière les bâtiments, à l'abri des étudiants qui rôdent et qui ne prêtent pas attention à tout cela.

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TENUE ♕ Je ne veux pas croiser mon ex ni ceux qui me sortent par les yeux car je sais qu’il me serait difficile de me retenir et eux en profiteront, surement que je devrais apprendre à contrôler mon caractère, mais c’est une part de moi, de mon histoire qui m’est impossible à intérioriser. Même si je suis loin de chez moi, même si ma mère ne peut plus rien faire, le traumatisme est là et j’ai besoin de frapper, de m’énerver, c’est comme ça. On me prends souvent pour quelqu’un d’autre, parfois je rencontre des gens qui m’appellent par un prénom que je ne connais pas ou qui me souris avec leurs regards mielleux, mais je m’en fiche, s’ils pensent que je suis gentil parce que je suis physiquement mignon il se trompe totalement, je suis loin d’être une personne agréable, sauf avec les gens que je choisis, comme par exemple King, il est surement le seul dans cette école que j’accepte totalement, surement que cela n’aurait pas été le cas si nous n’avions pas passé un an ensemble, mais cela nous permet d’avoir un repère supplémentaire. « Tu peux toujours essayer. » Si un jour je me retrouve dans cette situation. Je demande où je pourrais me poser pour ignorer les gens, me poser et m’isolé, car je pense que je me sentirai mieux ainsi qu’entourer de toutes ses personnes pétants plus haut que leurs culs. Le toit c’est cool. J’aime les lieux surélevés et vu la taille du bâtiment je suis certain que la vue vaut le détour. « Un vieux bâtiment ? » Le questionnais-je. « Je n'aurais jamais doué qu’il y a un truc pareil près d’ici. » Ça gâche un peu le décor non ? « Je devrais peut-être aller habiter là-bas. » Je souris, c’est une idée, je n’ai pas peur des fantômes de toute façon. « Ouai, mais cette chambre me met mal à l’aise. Mon lit superposé me manque. » Soupirant, c’est trop grand, trop luxueux. « Tu veux encore qu’on dorme ensemble ? » Je le taquine, mais il m’invite dans sa chambre je pourrais la squatter juste pour rendre le lieu plus étroit et confortable. « Merci, j’irais jeter un œil à tout ça. » Faudra bien que je fasse le tour à un moment donné. « Tu traines le plus souvent où toi ? »

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TENUE ♕ Essayer de le retenir est sûrement impossible, je ne pourrais pas le dissuader de taper sur ce type ou d'insulter son ex. Pourtant il me dit que je peux toujours tenter le coup, comme si j'étais capable de le faire changer d'avis. Mélio a un fort caractère, autant que moi. Nous avons réussi à nous entendre au camp, pour finalement se rapprocher, mais je ne peux pas encore me considérer comme une personne capable de le changer ou juste de le retenir. C'est déjà bien qu'il n'ait pas cherché à me taper dessus depuis un an, malgré toutes les fois où je l'ai poussé à bout pour en venir aux mains. Il veut savoir où aller pour s'isoler et je lui donne quelques endroits qui vaut le détour, surtout là où je vais moi. « Il est tellement en retrais que ça ne m'étonnerait pas qu'ils construisent un mur devant pour le séparer définitivement, à moins qu'ils le détruisent. » C'est surtout étrange qu'il soit toujours là, tel un vieux souvenir. Habiter là-bas ? Je fais la grimace. Ouais non, ça doit grouiller d'insectes, yeurk. « Tu peux toujours te faire installer un lit superposé. » Après tout, c'est une école de riche, le moindre de ses désires est réalisable ici. Dormir ensemble ? Je pique un phare, ne m'attendant pas à entendre ça. Dormir dans le même lit ? Il a toujours été au dessus de moi, pas sur le même matelas... Mes sentiments n'ont pas changés, même après mon départ du camp. Je me pince les lèvres, feintant l'idiotie. « Je n'ai plus besoin de toi pour dormir maintenant. » ça été dure les premières semaines là-bas, mais il a toujours été à côté de moi. « Sur le toit du lycée. » ça arrive que je ne sois pas toujours seul là-haut, mais c'est suffisamment grand pour échapper aux quelques glandus qui viennent se perdre. Normalement, ils préfèrent quasiment tous s'échapper du bahut, traîner en ville, ce genre de truc. « Tu viendras avec moi la prochaine fois. »

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TENUE ♕ Pour dire vrai je ne suis pas certain que qui que ce soit puisse m’arrêter lors de mes crises, il faut dire que je peux vraiment être une furie quand on me cherche, je me bats, insulte, mais je perds rapidement mon sang-froid et cela a forcément des répercussions. Lorsqu’il me parle d'un vieux bâtiment je suis étonné qu’une école comme celle-ci est laissée avoir une ombre au tableau, mais pourquoi pas, ça casse un peu la perfection. « Pour le moment il existe encore. » J’irais surement faire un tour pour voir, qui sait ce qui peut s’y trouver. Tant que j’obtiens le calme ça m’arrange. « Tu crois vraiment que je vais leur demander quelque chose ? Hors de question que je me mette à faire des réclamations comme ses bourges de merde. » Ouai, ça m’agace, je suis déjà mécontente d’être ici, mais je dois faire avec. On a partagé beaucoup en un an, au début c’était dur, mais avec le temps on est devenu de vrais partenaires et colocataire, vu qu’au camp ça marchait par binôme on était collé comme des siamois qu’on le veuille ou non. « Ça va, je plaisante. » Il n’a pas besoin de me prendre au sérieux, même si rester seul dans cette chambre me déplaît. « Tu crois qu’on peut casser les murs ? » Sait-on jamais. Il traine sur le toit . Cela ne m’étonne pas, c’est surement là aussi que j’irais le plus souvent, ça semble un bon endroit pour s’isoler, s'il y a trop de monde j’irais ailleurs. « Ouai, pas de souci. » Ça ne me dérange pas qu’il soit avec moi, du moment qu’il n’y a personne d’autre pour me faire chier, je dois déjà affronter les autres colocataires et pire encore, la classe dans laquelle je serais et ça me donne envie de mettre le feu pour m’en dispenser.

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TENUE ♕ Qui sait, l'école a peut-être fait exprès de laisser ce vieux bâtiment là, par exemple pour Halloween ou pour que les élèves se fassent peur, ou même pour faire des épreuves de courage. Allez savoir, personnellement je m'en fou que ce bâtiment soit toujours là et qu'il fasse tâche dans le décor luxuriant. « Hm. » Répondis-je seulement, ne pouvait qu'affirmer ses propos. Pour le moment, il existe encore et c'est bien vrai. Quand il parle de l'allure de sa chambre, en la comparant à celle du camp, je ne peux m'empêcher de lui dire qu'il est encore possible de refaire la déco, mais aussi de changer les meubles. Or, Mélio est un garçon têtu, chiant et ancré dans ses idées. « Mon dieu, j'avais oublié ô combien monsieur était emmerdant. » Fis-je en roulant des yeux, les gardant deux secondes levés vers le ciel. Il ne compte pas changer d'avis, quitte à aller dormir dans le vieux bâtiment pour échapper aux dortoirs. Je ne compte pas le suivre là-bas, il fait trop froid la nuit pour pioncer à la belle étoile. Rougissant brusquement à ses paroles, mon coeur ratant un ou deux battements, je ne peux étouffer ce sentiment étrange qui me serre la poitrine quand il parle de dormir ensemble. Paniqué intérieurement, je suis soulagé -ou presque- d'entendre qu'il plaisante. Casser les murs ? C'est moi ou il insiste ? Je soupire, secouant doucement la tête. « Je vais vraiment finir par croire que tu veux dormir dans la même pièce que moi. » ça été le cas durant un an, pourquoi ça ne pourrait plus l'être désormais ? J'ai repris mon habitude à dormir seul, mais ce n'est peut-être plus son cas. Le toit est le meilleur endroit pour s'isoler, y a peu d'élève qui pense à grimper là-haut. Je lui propose de venir avec moi la prochaine fois, qu'il ne soit pas seul et que je puisse avoir de la compagnie. C'est un bon compromis, non ? Il accepte, ce qui me ravisse malgré moi. « Cool. » Pinçant mes lèvres, je regarde ses affaires. « Dépose tes affaires ? On pourrait aller se faire un tour. » ça lui permettrait de découvrir un bout de l'école, avant d'être lâché tel un agneau dans l'enclos de raptors.

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TENUE ♕ Je me fiche bien de savoir pourquoi il garde ce bâtiment, mais tant que c’est en dehors de l’école tout m’irait honnêtement, même un endroit dit « hanté » où le froid domine les lieux. Quant à la déco je ne demanderai rien, je suis borné et plutôt ancré sur mes positions, il a bien dû le remarquer au fil de l’année qu’on a passée enfermé ensemble dans ce camp. « Tu ferais bien de t’en souvenir à partir de maintenant. » Parce qu’il allait devoir me supporter, moi et mes habitudes, mes critiques, ma haine des riches et tout ce qui va avec. Les règles aussi, mais comme au camp j’ai su les suivre, je pense que je pourrais un minimum m’adapter pour ne pas créer de problèmes. Ce serait cool de casser le mur et de se faire une grande chambre pour deux, ce n’est pas du tout que j’ai « peur » de dormir seul, juste que je risque de me sentir petit dans cette immensité et que bon, on a passé un an à dormir l’un au-dessus de l’autre alors ce n'est pas la peine de voir cette « alliance » nocturne comme une chose complètement dingue, si ? « Bah ouai. C’était mon intention. » Je ne vois pas ce qu’il y a de mal encore une fois, m’enfin je m’adapterai bien à la solitude... Soupirant pas très serein dans ces lieux, je viens d’arriver et j’ai déjà le sentiment d’étouffer. Faire un tour ? Je le fixe un instant sans rien dire avant de capituler, laissant mes affaires dans « ma » chambre pour en sortir, main dans les poches. « Tu veux aller où ? Par pitié me fait pas visiter l’école. » Je le tue sinon, sincèrement je me fiche totalement de cet endroit.

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TENUE ♕ Une année enfermée ensemble ne devait pas être suffisant pour oublier à quel point il était chiant, et qu'il l'est toujours d'ailleurs. Sa façon de me parler me fait penser à un avertissement, ce que je réponds avec une grimace. « Pas besoin de me menacer. » Je bougonne encore et toujours, me retenant de taper du pied pour me faire entendre moi aussi. Casser les murs ne m'aurait pas dérangé, si ce n'était pas lui. Après un an à vivre dans la même pièce, dans un lit superposé, en binôme pour les tâches... Mes sentiments ont changés, ils se sont développés et si le fait qu'il soit au dessus était supportable, être dans le même lit l'est beaucoup moins. à chaque fois, je me sens mal à l'aise, comme si mon subconscient me poussait à penser des choses malsaines, complètement irréalisable. « D'accord. » Je crois que mon cerveau a lâché prise pour acquiescer sans protester davantage. Je ne voudrais pas non plus le contre-dire ou le laisser face à cette solitude qu'il n'apprécie pas tant. Puis, à part ce petit détail gênant, ça ne me dérange pas de partager ma chambre avec l'un de mes seuls amis. Du coup, je propose de sortir un peu de là, faire un tour. Mélio cède à ma proposition, déposant ses affaires dans sa chambre pour revenir les bras libres. « Faudra bien que tu y passes un jour ou l'autre. » à la visite de l'école. « J'ai envie de boire un truc. Y a un distributeur dehors. » Juste prendre l'air, ça serait cool pour un début. Après, on pourra toujours bouger dans le coin, aller sur le toit ou sortir en ville. Rien ne nous retient ici, qu'importe l'heure de la journée. Quand on vit dans un camp de détention pour jeune mineur, un dortoir étudiant devient bien plus qu'une liberté. Faire le mur et enfreindre les règles ne me pose aucun problème, personnellement.

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TENUE ♕ Le menacer ? Je lui lance un de ces regards explicites. « Si je te menace tu le saurais. » Il part au quart de tour et prend la mouche pour rien, comme toujours. Je propose même de casser des murs, on a partagé un lit superposé pendant un an, presque tout le temps collé en binôme, se retrouver ici est déjà une bonne chose, mais être dans le même dortoir est un signe, on est apparemment fait pour ne pas se séparer et ça me convient parfaitement, il y a réellement très peu de personnes que je suis capable de supporter donc autant rester avec ceux en qui je fais confiance et actuellement c’est surement le seul ici. D’accord ? Bon bah d’accord alors, je ne vois pas quoi dire de plus. Il me propose de sortir et j’avoue que prendre l’air ne me dérange pas tant qu’il se met pas à me faire faire le tour de l’établissement, je n’ai aucune envie de voir à quoi ressemble cette école dans les détails, j’en ai bien assez visuellement parlant. « Ouai, pas la peine, je découvrirais sur le tas, si je me perds avant un cours j’aurais une excuse... » Soupirant, je remets surtout la visite à plus tard, je ne vois pas l’utilité de me plonger directement dedans. « Allons boire un truc alors. » J’ai soif aussi, puis bon c’est plus agréable que se prendre la tête bêtement. Le suivant dehors jusqu’au distributeur je regarde ce qu’il y a et c’est bien une école de riche, même les machines ont du choix à revendre... Appuyant sur un bouton au hasard, je me fiche de ce que je bois, ouvrant la canette je descends deux gorgées balayant du regard les alentours. « Tu veux faire quoi après ? On va en ville ? » Je n’ai pas forcément envie de rester là de toute manière.  

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TENUE ♕ Effectivement, je le saurais s'il me menaçait. Quant à cette histoire de mur, je ne me sens pas trop à l'aise maintenant que nous ne sommes plus collés l'un à l'autre en binôme dans un camp de redressement. Ici, nous n'avons pas besoin d'agir à deux, ni même de rester collé... Et en un an, j'ai développé des sentiments bien plus étrange encore. à la fin, je me contente de réponse simple, clôturant sûrement le sujet sur cette bonne note. Ensuite, je propose de sortir de là. Découvrir sur le tas paraît plus simple que faire un tour à l'avance, je ne peux pas lui dire qu'il se trompe et de toute façon, il fait ce qu'il veut. « Comme tu veux. » Au pire, je pourrais l'aider s'il se perd. Allons boire un truc, ouais. Je le guide à l'extérieur, vers la machine où le choix est multiple et varié. En soi, c'est agréable d'avoir du choix, même si ça prouve encore que c'est une école de riche et capricieux. Prenant une canette de soda, je l'ouvre à mon tour et la sirote doucement. « Hm, je peux au moins te faire visiter ça. » Plaisantais-je, bien qu'il soit aussi Tokyoïte que moi. Vidant ma boisson de deux ou trois gorgées, je jette la canette dans la poubelle à côté du distributeur et attend que Méliodas soit prêt à partir pour prendre le chemin vers la sortie, direction la ville. Je suis persuadé qu'à force d'être ici, Mélio se fera à cette vie et à cette école, puis je suis moi-même une sorte de gosse de riche, pourtant on a su s'entendre et devenir amis. S'il est parvenu à cela avec moi, il sera capable d'autant avec ce bahut. De toute façon, il ne passera pas le restant de son existence ici, entre ces murs et ce luxe. Moi non plus, d'ailleurs.

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