“I want to disappear.”  

Feat lonkas

TENUE ▬ Cela faisait un peu plus de deux semaines qu’on était arrivé ici et j’ai passé de formidables vacances, ainsi de bonnes fêtes loin de Tokyo, dans ce chalet chaleureux, sympathisant avec les grands-parents de mon petit ami je me suis senti rapidement comme chez moi, même mieux que chez moi, vu la différence de mentalité. Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Loukas, c’est assez étrange d’être né tous les deux à un jour d’intervalle, mais de cette manière on peut le fêter ensemble et je trouve ça cool ! Durant des jours je l’ai admiré descendre les pistes de miles et une façon, mon petit ami est un génie, même si je le savais déjà il a réussi à m’impressionner à de nombreuses reprises et j’ai moins fait le malin après ça ! Si je suis le meilleur dans l’eau, c’est loin d’être le cas sur la poudreuse blanche, ça c’est bel et bien son domaine. J’aimerais franchement pouvoir rester ici encore un moment, mais on devra repartir à la fin de la semaine, faut pas abuser des bonnes choses comme on dit et j’espère que l’autre taré sera reparti ! De toute manière j’aurais la majorité en rentrant et même mon père n’aura pas son mot à dire pour me forcer à rentrer, quitte à payer moi-même mes études je le ferais s’il en vient à me menacer de m’abandonner, mais je ne subirais plus sa pression ou ses ordres, me séparer de Loukas sont quelque chose que je n’envisagerai jamais, même lorsque je doute ou que je suis blessé, je n’ai jamais remis en question notre relation. C’est en début de soirée que tout commence, on avait tout préparé pour le diner et même acheter les gâteaux et boissons, bref tout devait se passer sans problème. Sauf que je n’avais pas eu vent de l’invitée surprise. Encore dans la cuisine avec la grand-mère de Loukas, je ne fais pas attention à qui arrive ou qui s’en va. Mais en sortant pour rejoindre mon petit ami je le vois en pleine discussion, tout sourire avec cette fille, son ex. Encore une fois je sens ma poitrine se crisper douloureusement, n’arrivant pas à m’approcher, continuant de les observer, ils ont l’air tellement détendu, alors que de mon côté je me sens idiot de ressentir ses émotions qui troublent ma joie et me rendre aigri, distant, frustrant. Un soupire s’échappe de mes lèvres, approchant pour poser ce que j’ai entre les mains sur la table, mais les deux ne me remarquent même pas, c’est blessant et je sais que je ne devrais pas me sentir comme ça pour si peu, surtout pas aujourd’hui, mais je n’y peux rien, c’est comme ça.

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TENUE ▬ Ces vacances ont été les meilleures que j'ai passé depuis des années, voir depuis ma naissance. J'ai pu profiter de mes grand-parents, des pistes, de la neige, mais surtout de mon petit ami. Je ne me suis pas autant amusé depuis très longtemps, c'est même la première fois que je m'éclate autant avec une personne que j'aime. Rien à voir avec mon ex-petite amie. Malheureusement, ces deux semaines se sont écoulées trop vite, au point que je n'ai pas vu les fêtes passées. Malgré tout, j'ai pu aider ma grand-mère à cuisiner ou couper le bois à la place de mon grand-père, sachant pertinemment qu'il ne doit pas faire tant d'effort à son âge. J'ai initier London à la hache, comme je lui ai appris à tenir sur une planche et à glisser sur la neige lisse et vierge des pistes quasiment jamais pratiquées. Les choses se sont enchaînées jusqu'à ce soir, où nous avons tous décidés de fêter mon anniversaire. London était occupé avec ma grand-mère, tandis que j’accueillais les invités dans le salon du chalet. à un moment, j'ai vu Tania entrer dans la seule intention de me souhaiter un bon anniversaire, mais comme je suis trop gentil, je lui ai demandé de rester un peu pour profiter de la cuisine de ma grand-mère et de boire un verre avec nous. à cet instant précis, je n'ai pas songé une seconde que London pourrait être blessé par cette intention qui se voulait innocente. La conversation s'est faite d'elle-même et je me suis prêté à ses paroles, riant et souriant avec elle, jusqu'à oublier que mon copain était là. C'est à peine si je l'ai remarqué quand il a déposé des trucs sur la table. « Oh, London ? » C'est Tania qui l'a aperçu en premier, butant un peu sur son prénom. Oui, London. Je le regarde deux secondes avant de sourire, heureux de le voir. « Tu étais où ? Je parlais justement de la piscine à royal ! Tania ne me croit pas quand je dis qu'on pourrait y caser deux équipes de foot facile. Dis-lui toi que c'est vrai ! » Fis-je de manière enjouée, sentant la tape de mon ex sur mon épaule, ses joues rosies par la gêne que je dois lui provoquer à l'embêter. Lâchant un petit rire, je viens lui ébouriffer sa mèche blonde, l'entendant se plaindre.

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TENUE ▬ Je n’ai jamais vraiment profité de mes vacances au cours de mon enfance, toujours poussé pour me dépasser, nager et participer à des compétitions c’était généralement ce que je faisais. Depuis que je suis à RPS j’ai l’impression de vivre beaucoup plus pour moi, que pour ceux qui ont des attentes envers le sportif, champion national junior. Je vis un véritable rêve depuis quelques jours, chaque moment est parfait, je repartirais avec des souvenirs plein la tête, que ce soit sur les pistes ou au calme dans le chalet, lorsqu’on parle devant la cheminée en buvant notre chocolat au lait, j’adorais ces instants. Apprendre à couper du bois, aider ses grands-parents, rire de bon cœur, je me sens bien. Heureux. En tout cas je l’étais jusqu’à il y a une minute encore, avant de voir mon petit ami rire si joyeusement avec son ex, je ne devrais pas réagir comme ça, mais cette appréhension du premier jour me retombe dessus, comme si je ne pouvais pas être en paix ou qu’il fallait cette ombre au tableau qui remonte sans cesse, me troublant et m’agaçant, m’empêchant. Le pire dans tout ça, c’est lorsque j’ai ce sentiment d’être invisible à ses yeux alors que je suis seulement à côté, j’en demande surement trop et je devrais surement pas lui en vouloir pour ça, mais je n’arrive pas à maitriser ce sentiment imposant. Surpris par la voix de la blonde, je lève les yeux pour la regarder, je ne réponds pas, posant mon regard sur Loukas, n’arrive-t-il vraiment pas à voir ma détresse ? Vraiment ? J’entends sa voix, mais je n’écoute pas ses mots, comme si je pouvais voir ses lèvres bouger sans réellement en entendre le sens, le son. « Ouai. » J’avais le sentiment que ça pouvait répondre à ce qu’il venait de dire malgré tout. D’un ton évasif, totalement ailleurs et sans aucune vigueur, je les regarde rire et s’amuser l’un avec l’autre, à cet instant je dois bien l’avouer...  Je hais mon petit ami et son incapacité à me comprendre. Je n’ose pas parler, de toute façon même si je venais à dire quelque chose m’entendraient-ils ? Je me contente de rester debout et de voir les secondes s’écouler si lentement que même le temps autour de moi semble être aux ralentis. Serrant les poings, j’ai ce désagréable sentiment de vouloir être ailleurs, de disparaitre loin d’ici. C’est la première fois depuis qu’on est arrivé, mais il fallait que quelque chose gâche la perfection de nos vacances, après tout, rien n’est parfait... Ce qui me tue le plus, c’est que je sais que, comme toujours ce sont mes états d’âme qui sont incontrôlables. Soupirant je m’éloigne de quelques pas seulement alors que j’entends des invités complimenter le « couple », comme quoi ils vont bien ensemble, que c’était déjà le cas autrefois, je peux tout entendre alors qu’ils savent surement que je suis son petit ami. Cette instabilité émotionnelle prends le dessus, alors que j’attrape ma veste et sors du chalet, prétextant auprès de la grand-mère que je vais prendre l’air, c’est la seule que je mets au courant par respect, de toute façon Loukas n’aura surement pas remarqué mon absence et j’ai vraiment besoin de sortir de là. La nuit est déjà tombé, alors que je marche en trainant des pieds dans la neige, levant les yeux vers le ciel, quelques flocons s’écrasent sur mon visage, le mouillant en dissimulant les quelques larmes de rage que je contenais, me maudissant d’être ainsi, de mettre en péril ma relation, mais je déteste vraiment ce Loukas, au point où je ne pourrais même pas faire semblant de sourire cette fois.

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TENUE ▬ Si London se serait plaint plutôt par rapport à mon ex, peut-être que je ne l'aurai pas invité à rester au chalet pour mon anniversaire, ni accepter son cadeau d'ailleurs. J'ai cru bien faire, me disant que toute façon il n'y aurait plus rien entre nous, mais je n'ai pas pensé une seconde à ce que pouvait penser ou ressentir mon petit ami. Faut dire que durant plusieurs minutes, plusieurs longues minutes, je l'ai malencontreusement et involontairement ignoré pour discuté avec la jeune fille face à moi. Quel idiot. J'ai beau être perspicace pour certaines choses, je ne le suis pas pour d'autres. Pourtant London n'est pas petit, il mesure bien sa taille et je suis sûr que je pourrais le voir même à l'autre bout de la pièce, pleine à craquer d'inviter, mais non. Faut que je me préoccupe seulement de ma discussion avec Tania, zappant la présence de mon petit ami jusqu'à ce que ce soit elle qui l'interpelle et que je le remarque deux secondes, le temps de l'interroger par rapport à notre conversation. J'aurai dû voir sa détresse dans son regard, sa manière de me faire passer un message ou sûrement de maudire la blonde à mes côtés, mais non. London a peine répondu et j'ai fait le fier face à mon ex, la taquinant joyeusement. Plus aveugle, tu meurs. Nos dialogues ont duré un moment, un long moment peut-être, mais quand j'ai voulu reporter mon attention sur mon petit ami, il n'était plus là. Sur le coup, je n'ai pas percuté... Je me suis dit qu'il était parti au toilette, chercher à manger, à boire ou qui sait. Pas une seule seconde je me suis dit qu'il l'avait mal prit et avait préféré fuir dehors que me regarder parler avec la demoiselle. Reprenant la conversation là où je l'avais stoppé, je me suis complètement tue au commentaire d'une invitée sur notre « couple » avec Tania. Couple ? Je l'ai regardé, intensément, avant de lancer un regard désorienté à mon ex. « Ah, pardonne-moi. » Embarrassé par ce sentiment d'être à côté de la plaque, j'ai lâché la jeune blonde au beau milieu du salon, cherchant après London dans toute la pièce, avant d'interroger ma grand-mère. Prendre l'air ? Avec ce froid ? En voyant ma tête, elle s'est de suite inquiétée mais même en voulant la rassurer, ça n'a pas fonctionné. J'étais beaucoup plus inquiet qu'elle, prenant directement la porte sans penser à enfiler une veste ou autre. « London ? Tu es là ? » Ai-je demandé, sur le perron. Rien, pas une seule trace de mon copain. En regardant autour de moi, dans le terrain, la rue en face, l'horizon sombre dû à la nuit, j'ai compris qu'il n'était pas là et j'ai aussitôt dévalé les escaliers pour planter mes pieds dans la neige et prendre le chemin menant à la rue principale.

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TENUE ▬ Je ne sais pas où ça va me mener à m’enfuir comme ça, bien que ce ne soit pas vraiment ce que je voulais, encore moins aujourd’hui pour son anniversaire... Quelle idée. Tout ce que je voulais c’était ne plus rien entendre, ne plus rien voir, juste arrêter de sentir cette boule dans ma poitrine qui me donne cette sensation de suffoquer et de me sentir confiné dans un espace où je n’ai pas ma place. Marchant dans la neige, il fait sombre, je peux sentir des larmes coulées sur mes joues et je me rends compte que je ne sais plus à quand remonte la dernière fois que j’en ai versés, je suis vraiment blessé et torturé pour en venir à extérioriser ainsi mon ressenti. Les flocons deviennent plus nombreux tellement une pluie blanche s’écrasant sur moi et refroidissant mon corps. Mes pas s’incrustent dans le sol, laissant des traces qui sont lentement recouverts par la nouvelle couche. Lorsque je m’arrête et que je regarde autour de moi, je me rends compte que je me suis trop éloigné du chalet, où suis-je ? Je n’en sais rien, il n’y a pas grand-chose aux alentours et l’obscurité m’empêche de voir quelle direction je dois prendre, me laissant tomber les fesses au sol en soupirant, je m’allonge, comme si la neige pouvait purifier me purifier. J’ignore ce que fait Loukas à cet instant et pourtant je n’arrive pas à l’imaginer autrement qu’entrain de rire et s’amuser avec son ex, a-t-il remarqué mon absence ? Je n’ai pas pris mon portable et j’ignore comment je vais rentrer et pourtant je ne m’affole pas dans cette situation alarmante. Quelques minutes passent et je me retrouve presque enterré par la neige, me redressant avant que mon corps devienne un glaçon, je ne suis pas habillé si chaudement et je commence à le ressentir, la cheminée du chalet commence à soudainement me manquer, j’ai envie d’un chocolat au lait aussi. Accroupi, les mains sur la tête, je suis totalement perdu, jusqu’à ce que j’entende des pas dans la neige qui se rapproche.

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TENUE ▬ Comment pourrais-je continuer à rire et à parler avec mon ex quand mon petit ami a soudainement disparu du chalet ? Je le sais parce qu'il a dit à ma grand-mère qu'il avait besoin de prendre l'air et même si je suis un garçon qui pense toujours de manière positive, je ne peux m'empêcher d'imaginer le pire quand ça concerne London. Quittant l'intérieur chaud et animé pour mettre les pieds dans la neige froide, je cherche rapidement aux alentours du chalet tout en me doutant qu'il ne serait pas resté si proche ... J'ai fait une bêtise. Une grosse bêtise et je commence à regretter la rencontre avec mon ex-copine. Sortant mon portable de ma poche, j'appel cet idiot à plusieurs reprises, pendant que je parcours les rues désertes de la station de ski. Aucun signe de London et je n'arrête pas de tomber sur sa messagerie. Au bout de la cinquième fois, la colère me gagne et j'hausse légèrement la voix à travers l'appareil collé à mon oreille chauffé par les nombreuses tentatives. « Espèce d'idiot ! Où es-tu ? Pourquoi tu ne réponds pas ?! J'te jure que si tu ne rentres pas avant que je te trouve, t'es mort ! » Gueulais-je dans le combiné, sans que cela ne calme ma colère pour autant. Raccrochant la messagerie, je me retiens de jeter l'objet au loin, frustré de ne pas réussir à le joindre. Pourtant je continue d'explorer le village, partant au-delà des limites autorisées la nuit. Cet idiot, il doit savoir que c'est dangereux de sortir si tard dans ce genre d'endroit ! Ce n'est pas Tokyo ! Nous sommes en Australie, l'un des pays les plus dangereux du globe. Il doit savoir le nombre de bête sauvage qui traîne dans la nature, même par ce froid. Toujours plus énervé, mon portable me servant de lampe, j'oublie complètement que j'ai froid, dominé par l'inquiétude et l'envie, le besoin de retrouver mon copain. C'est seulement au bout de ce qu'il me semble une bonne heure -avec exagération- que j'aperçois une forme au loin. Je ne sais que ressentir sur le coup, me rapprochant de lui, les lèvres pincées et les sourcils froncés. « Merde... London ... » Soufflais-je, glissant ma main sur mon visage. « Pourquoi tu es sortie ?! Qu'est-ce qu'il t'est passé par la tête, hein ?! P'tain, j'ai eu peur ! ça t'amuse de m'inquiéter comme ça, idiot ! » Ce n'est pas souvent que je pète une durite ou élève le timbre, mais je ne peux pas me contrôler quand il s'agit de lui. La pression subitement relâché, je sens la différence de température et frissonne, me laissant tomber dans la neige. Quel sale petit morveux.

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TENUE ▬ Dans ces moments-là on ne réfléchit plus à rien, j’aurais pu prendre mon portable, mais je l’ai oublié... J’aurais pu rester proche du chat, mais je me suis éloigné. Sous l’émotion je ne sais pas vraiment ce que j’attends de cette situation, qu’il me trouve ? Qu’il me cherche au moins ? Qu’il remarque que je suis parti ? Je ne sais pas, ça peut sembler égoïste et pourtant la seule chose que je désirais c’est de ne pas être invisible à ses yeux. Son ex c’est du passé ? Alors pourquoi ne m’a-t-il pas remarqué ? Pourquoi n’a-t-il pas entendu tous ses commentaires à leurs sujets ? Assis dans la neige, gelé par le froid, je prends malgré tout le temps d’y repenser, voyant son rire, je peux l’entendre raisonner. C’est ce que j’ai aimé le plus chez lui dès le début, jalousant ceux qui pouvaient le recevoir, toutes ces personnes avec qui il était si gentil et souriant alors que j’ai désiraient tellement souvent être le seul. J’en ai des frissons en y repensant, seulement j’ai beau me rappeler de ces moments rien n’arrange ma peine et cette solitude qui domine cet instant. Les bruits de pas s’ancrant dans la poudreuse, se rapprochant vers moi me semble aussi rassurants que terrifiants. Je suis perdu au milieu de nulle part et j’ignore si c’est Loukas, en vérité j’ai peur de me retourner pour deux raisons. Si c’est lui je ne sais pas comment je réagirais, vais-je m’énerver ou être rassuré ? Et la seconde est que cela pourrait être quelqu’un ou quelque chose d’autre, ce qui créait un sentiment d’insécurité, m’empêchant de regarder derrière moi. Mon cœur se serre et s’accélère en étendant sa voix, dirigeant mon regard dans sa direction, je n’ai pas besoin de dire un mot qu’il trouve déjà des reproches à me faire, bizarrement, malgré mes larmes ayant marqué mon visage, je me mets à rire nerveusement. « Tu l’as remarqué plus tôt que je le pensais. » Premier pique lancé, je pense que j’ai besoin de vider mon sac avant de pardonner, même si je suis content qu’il soit venue me chercher, je ne sais pas si je peux oublier ce qui s’est passé si tôt sans lui faire comprendre ce que j’ai ressentie. « Tu as fini de discuter, ça semblait passionnant pourtant. » Assez pour m’occulter totalement. Malgré tout je suis surpris qu’il s’exprime ainsi, il n’a haussé la voix que très rarement depuis que je le connais. Il a vraiment du être inquiet... « Ça m’amuse. Au moins j’ai le sentiment d’exister. » Je me redresse, secouant la neige sur mes vêtements, je suis injuste et je le sais. Mais il sait très bien que je suis un sale gosse et parfois maladroit dans ma façon de dire ce que je ressens, je chercherais à lui faire comprendre, même si je dois devenir blessant. Par chance je me suis retenu de lui crier dessus en me laissant emporter...

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TENUE ▬ La faute ne revient qu'à moi, si je ne l'avais pas mis de côté et donné davantage d'importance à mon ex, jamais il ne serait parti sans rien dire. Je me sens coupable, pourtant je ne peux pas m'empêcher de lui en vouloir à cause de sa manière de réagir. Il aurait pu s'enfermer dans ma chambre, se venger d'une quelconque autre façon, mais pas s'en aller dehors avec ce froid glaciale, la neige qui tombe à nouveau et les animaux sauvages qui rôdent dans la montagne. London est inconscient et il va me rendre maboule. évidement que j'ai remarqué sa disparition, un peu tard certes, mais j'ai compris que quelque chose n'allait pas aux commentaires des invités par rapport à mon ex et moi. Notre relation est terminé depuis un moment déjà et jamais -depuis notre rupture- je l'ai considéré comme une fille désirable ou à conquérir. C'est du passé, mais ça ne paraît pas claire pour tous. Filant à l'extérieur sans réfléchir, je me suis d'abord contenté d'explorer les alentours proche du chalet, avant d'élargir mon périmètre et de m'inquiète toujours plus à l'idée qu'il soit trop loin et en danger. D'accord j'ai été un véritable enfoiré de l'avoir ainsi ignoré, mais ce n'est pas une raison pour s'amuser à me torturer de la sorte. Cet idiot s'est vraiment bien éloigné de la maison, le voyant recroquevillé sous un arbre, son visage caché par ses bras. Même si je suis rassuré de le voir là, je suis aussi en colère, frustré mais très énervé contre moi-même. Difficile de ne pas lui reprocher sa fuite ou son silence radio quant à mes nombreux appels téléphonique. Il m'a tellement inquiété, j'ai eu si peur pour lui. « Qu'est-ce que tu veux dire ? » Le questionnais-je sur le ton de l'agacement. Je ne comprends pas bien, mais si c'est évident. « London ... » Je soupire, sentant le reproche me cogner en pleine face. ça l'amuse ? Le sentiment d'exister ? « ça t'amuse si je meurs d'une crise cardiaque ? » Il me désespère, ce sale gosse. J'ai surtout la sensation d'avoir pris vingt ans d'âge avec sa bêtise. « Dis-moi clairement ce qui ne va pas, London. » Je l'invite à vider son sac, à me dire ce qu'il ressent ou pense de cette situation, à maudire ouvertement mon ex ou moi-même. Je ne veux pas rester sur cette impression que quelque chose cloche entre nous deux, ça ne peut pas aller en s'arrangeant. Même si ce n'est pas le meilleur endroit pour se prendre la tête et s'énerver.

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TENUE ▬ C’est difficile de contrôler ses émotions, même lorsqu’on voudrait que les choses soient différentes ce n’est pas aussi simple. J’aurais pu m’enfermer sans la chambre, bouder comme un gosse en attendant qu’il vienne me rejoindre en lui faisant la gueule, mais j’ai choisi une autre solution, peut-être pas la meilleure, mais c’est la seule qui me sembler bonne à ce moment-là. Si j’étais resté au chalet ou proche de la maison j’aurais entendu les rires, l’animation, je ne serais pas devenu sourd ni aveugle comme je le souhaitais et c’est pour ça que je suis parti, marchant sans savoir où j’allais, réfléchissant aussi à tout ce qui me déranger. J’ignore combien de temps je suis resté seul dans le froid, mais surement bien trop longtemps, ce que je reproche d’une certaine façon à mon petit ami lorsqu’il me trouve. Ce que je veux dire ? Je ne sais pas si je dois rire ou m’énerver quand il pose ce genre de questions évidentes. « À ton avis ? » Crachais-je en soupirant. « Ne pense pas me faire culpabiliser en dramatisant les choses. » Je suis agacé par la situation, malgré que ce fût mes plus belles vacances j’en viens à tout regretter aujourd’hui... C’est dur de ressentir ça. « Pourquoi faut toujours tout te dire ! » Criais-je à sa demande, je ne voulais pas m’énerver bordel, du moins pas de cette façon, passant une main dans mes cheveux, légèrement désespéré. « Tu penses que c’est facile pour moi de voir ton ex ? Ou d’être invisible à tes yeux lorsque je suis juste à côté de toi ? « il n’y a plus rien, c’est fini » je l’ai bien compris, mais pas une seconde tu te mets à ma place. » Soufflais-je pour commencer. « Ce n’est pas parce que je n’ai pas d’ex à te présenter que tu dois me faire subir ça, abruti ! » Ça me donnerait presque chaud, de lui gueuler dessus, j’ai trop à dire, trop à reprocher à cet instant. Et plus je m’énerve, plus ça m’énerve. Marchant dans la neige pour m’éloigner de lui, j’ai l’impression de devenir fou.

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TENUE ▬ Je n'ai pas voulu que les choses se passent ainsi, mais malheureusement je n'ai rien contrôlé et rien vu venir. Peut-être que je n'ai pas pensé que London pouvait me fuir et s'isoler dans un endroit dangereux, en proie au changement brutal de température. Pour le moment, je me demande bien pourquoi il est sortie, pourquoi il s'est autant éloigné ou pourquoi ne m'avoir rien dit. Je ne songe pas de suite à la bonne entente avec mon ex ou le fait que je l'ai légèrement zappé en ce début de soirée. C'est bien pour cela que je l'interroge quand je le retrouve et qu'il lance aussitôt les hostilités. Quelque chose ne va pas, que ce soit venant de lui ou venant de moi. Il y a certainement un fil qui se connecte mal, qui dysfonctionne et on a besoin de parler pour réparer la casse. à mon avis ? Je ne réponds pas, attendant qu'il reprenne sans le lâcher des yeux. C'est lui qui fait les plus grosses reproches, alors c'est à lui de dire ce qui l'embête. Je dramatise, mais je ne peux pas prendre sa fugue à la rigolade. « D'accord, je retire ce que j'ai dis. » Pour la crise cardiaque. Toujours ? Fronçant légèrement les sourcils, je réfléchis à toute les fois où il a dû m'expliquer la situation pour que je pige mieux. C'est vexant, en réalité. Finalement, il vide son sac ou une partie de son sac, je ne peux pas savoir s'il a tout dit ou s'il en garde en réserve. « Présente-moi Wolfram. » Fis-je, avant de le regretter aussitôt. Je ne voulais pas dire cela, mais avec l'agacement et l'irritation. Je souffle, me mordillant la lèvre inférieure. « Ce n'est pas ce que je voulais dire, excuse-moi. » Sauf qu'il s'éloigne à nouveau, marchant dans la neige ... Et je ne sais même pas comment rattraper mon erreur. Suivant ses pas, je l'attrape entre mes bras et le serre contre moi. « Je suis désolé ... Je n'aurai pas pensé que ce soit si douloureux pour toi. » Surtout en me disant que c'est sûrement la première et dernière fois que je peux parler franchement avec mon ex, même si ce n'est pas pour mettre les choses au clair. Je n'avais rien d'important à lui dire sur notre passé, donc bon. De là à oublier mon copain, c'est la pire gaffe que j'ai pu faire ce soir. « Rentrons au chaud, ce n'est pas le bon endroit pour discuter. » Ou se disputer, plutôt. La colère est redescendu pour moi, donc je prends cet échange comme une conversation, un règlement de compte, mais pas une dispute. Lâchant mon emprise sur lui, je le laisse respirer et décider, même si je n'ai pas envie qu'il s'écarte une nouvelle fois.

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TENUE ▬ J’imagine que cela devait arriver. Loukas est clairement le genre de personne à ne jamais se prendre la tête, on ne pense pas pouvoir se disputer avec lui, hors ce n’est pas mon cas. Je suis moins zen que et plus susceptible aussi, quand quelque chose me blesse je ne peux pas faire semblant d’aller bien, ce soir c’était la goute d’eau qui a débordé et je me suis enfui sans me retourner. Quand il me trouve je me retiens d’être directement désagréable, enfin ça dépend du point de vu. Je ne suis pas non plus très sympa... Loukas est si... Je ne peux pas m’empêcher de craquer et de commencer à déballer ce qui me dérange, je n’ai pas terminé, mais je voudrais qu’il comprenne un instant ce que je ressens, c’est difficile pour lui surement, mais je suis réellement en détresse, quotidiennement, je me force à ne pas le montrer, à oublier, mais il suffit d’une rencontre pour me faire retomber dans mes doutes et mes craintes, choses que mon petit ami ne semble pas comprendre ou réaliser... Est-ce que j’ai le droit de lui en vouloir pour ça ? Je ne sais pas, je suis juste en colère. Lui présenter Wolfram ? Mon cœur me fait souffrir davantage devant cette remarque, lui lançant un regard, une expression explicite « 'foiré... » déçut par son comportement, malgré ses excuses je m’éloigne de lui pour me calmer. J’ai souffert avec Wolf, mais grâce à mon petit ami qui me l'a fait oublié c’est du passé, même si je le croisais à nouveau je ne rigolerais pas avec lui, de plus je n’ai pas d’histoire à raconter qu'il puisse jalouser, Loukas n’a rien à envier à personne, pas même a l’Allemand. Mes pas sont stoppés par les bras de mon copain qui me retient, sans m’en rendre compte j’ai encore les yeux humides et les larmes au bord menaçant de couler a tout instant, la rage remonte et l’incompréhension, tout ce qui me bouffe de l’intérieur est en train de me submerger. « Tu ne comprends pas. » Soufflais en restant immobile. « Je ne rentrerais pas. » Si ils sont encore là, je ne veux pas... Faisant quelques pas, je ramasse de la neige, la serrant dans ma main jusqu’à ce qu’elle fonde, ses excuses m’ont retiré l’envie de le maudire, pourtant j’ai l’impression de ne pas avoir terminé. Restant dos à lui, je soupire en laissant quelques pas de distance. « Reste où tu es. » Il doit simplement m’écouter et c’est assez embarrassant de l'avouer clairement. « Je l’envie. Ton ex. Vraiment. » Laissant les flocons tomber sur nous, devenant plus fort de minute en minute. « Tu ne réfléchis pas, tu es toujours entrain de faire de grands sourires, être gentil avec tout le monde, trouver tout si facile. J’ai parfois l’impression que tu n’arrives pas à être vraiment sérieux. » Je lui fais certains reproches simplement pour qu’il réagisse aussi de son côté, une boule de neige dans la main, je me retourne pour lui lancer soudainement dessus en m’exclamant les larmes aux yeux. « Et ne m’occulte pas ! Remarque moi, tu ne devrais regarder que moi abruti. » Ça m’énerve vraiment, je sais que ça peut arriver, même à moi, mais face à son ex c’est plus difficile à accepter qu'il ne m'ait pas remarqué.

“I want to disappear.”  

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TENUE ▬ Pour la plus part des gens qui me cotoient, ma gentillesse est une grande qualité qu'ils envient ou apprécient, mais je n'aurais jamais pensé qu'elle puisse être un si grand défaut pour mon petit ami. London est stable dans son comportement, ni gentil, ni méchant avec les gens, il sait comment gérer ses émotions en fonction de son vis-à-vis, alors que ce n'est pas mon cas. La colère m'est réservé pour des rares occasions, comme quand on blesse London ou qu'il disparait sans rien dire, mais sinon je suis toujours souriant et positif. Or, c'est devenu une faiblesse pour mon couple et je commence à croire que mon caractère est une faille pour lui. Les mots me viennent seuls, avec une certaine pointe d'animosité. Je ne voulais pas le dire, ni le penser une seule seconde.... Mais c'est trop tard. Il me traite d'enfoiré, je ne réplique pas. Au contraire, je me tais puis m'excuse aussitôt. ça me blesse moi-même d'être ainsi, sous le coup de l'agacement et des reproches. Je suis le coupable, je devrais simplement accepter qu'il m'en veuille et me balance tout cela à la figure, sans faire d'histoire. ça me dépasse, voir London si mal me perturbe, mais je ne sais plus quoi faire. Je ne sais pas du tout comment m'y prendre avec lui quand il est ainsi, à part le serrer dans mes bras en m'excuser à nouveau. Je ne sais faire que cela, demander pardon. « Quoi ? » Il ne rentrera pas ? Comment ça ? Je ne peux pas le laisser ici, même si je dois le traîner de force jusqu'au chalet. Malgré tout, je le laisse prendre ses distances et reste à ma place, sans le lâcher des yeux. London me l'ordonne, mais je crois que je l'aurai fais quand même. Mon ex ? Je suis étonné qu'il puisse être jaloux d'une relation terminée, pourtant je ne réfléchis pas suffisamment pour trouver cela logique et compréhensible. Dans le fond, je suis un idiot. Normalement, ce sont des compliments, mais les paroles de London résonne comme des reproches, comme si mon côté amical était détestable, au final. « J'ai déjà entendu ça. » à plusieurs reprises, venant de mon ex et c'est d'ailleurs pour cela qu'elle m'a quitté. Sur le coup, une boule se forme dans mon ventre, si lourde que j'en aurais la nausée. Je ne veux pas perdre London. Sa boule de neige me surprend, ne pouvant l'éviter je la reçois en pleine tête. Sidéré, le visage recouvert de flocon, je fixe mon petit ami avec une mine déconfite. « Je ... » Rien ne me vient, c'est le trou noir total. Fermant les paupières, je glisse une main dans mes cheveux, puis sur mon visage. Il fait de plus en plus froid, avec la neige qui tombe par gros paquet. « On ne peut pas rester ici, on va être bloqué d'ici peu. » Je tente encore de le raisonner, pour ne pas mourir de froid ensevelis sous la neige. « S'il te plait, London ... » Le suppliais-je, sans bouger. Je ne peux pas lui que je ne remarque déjà que lui, parce que ça n'a pas été le cas tout à l'heure et que j'aurai l'impression de le prendre pour un imbécile, mais je l'aime sincèrement.

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TENUE ▬ J’aime Loukas, avec ses qualités et ses défauts, c’est justement parce que je l’aime autant que je suis effrayé. Ce n’est pas le manque de confiance en lui qui m’a fait fuir, c’est les sentiments qui afflue en moi et me torture jour après jour. Je veux être son petit ami, je le suis déjà certes, mais je sais que l’ont ne peut pas vivre pleinement notre relation par ma faute, Loukas accepte, est patient, dit que tout va bien, mais ça ne me fait pas me sentir mieux. Voir son ex m’a seulement rappelé que je ne pouvais pas la battre, ce que je ne peux faire avec lui ou pour lui, elle a été la première à ses côtés et j’envie ça, me maudissant d’être différent, me maudissant sans cesse d’avoir peur d’une chose pareil alors que je l’aime tellement. Je me sens déprimé, impuissant, mais ça Loukas ne le comprend pas. Le temps n’arrangera pas ce que je ressens et je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas... C’est atroce de se sentir ainsi, de savoir qu’il y aurait un moyen de tout arranger, mais de ne pas se sentir capable de le franchir. J’ai peur de le perdre, pas à cause de mon problème, mais à cause de mes pensées, mes doutes envers moi-même risquent de devenir un obstacle entre nous, ainsi que le manque de sérieux que je peux remarquer chez Loukas dans sa façon d’être si... compréhensible, si gentil. Je voudrais qu’il me dise ce qu’il pense vraiment, ce qu’il veut vraiment, ce qu’il espère, pas ce que je veux entendre. Il peut faire le sourd, je ne rentrerais pas au chalet, qu’il fasse froid, qu’il neige plus fort, ça ne me dérange pas, je n’ai pas encore fini de parler. Avouant mon ressenti, ses paroles sont courtes, simples. Il l’a déjà entendu ? Quelle coïncidence....  Je soupire avant de lui rappeler que c’est moi qu’il doit regarder, encore blessé par la scène que j’ai endurée plus tôt, les images repassent dans ma tête et me font maudire cet instant a chaque fois un peu plus. J’ai beau parler, lui reprocher des choses il n’a aucune réponse à me donner et je me sens encore une fois démunie devant lui, que dois-je dire pour qu’il comprenne ? Parce que là je ne sais pas ce qu’il pense, à part me demander de rentrer encore et encore... « Tu n’as qu’à rentrer tout seul... » Je trouverais un endroit où m’abriter en attendant. Je suis fatigué de parler pour rien, fatigué de tout. « Ils vont t’attendre pour le gâteau. » C’est son anniversaire après tout.

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TENUE ▬ Parfois je ne comprend pas London. Je ne peux pas dire qu'il a la chance d'avoir un copain compréhensible et patient, mais je ne peux pas non plus dire qu'il est malchanceux. J'accepte sa phobie, promets de l'aider et reste à ses côtés parce que je l'aime pour ce qu'il est, et non pour ce qu'il peut ou voudrait m'apporter. London est surtout trop exigent envers lui-même. Peut-être qu'il ne veut pas avoir peur des relations physiques, peut-être que ça l'énerve, mais il n'y peut rien. Ce n'est pas comme si il voulait être ainsi, mais je l'accepte. évidement, mon ex-copine ravive ce sentiment d'insécurité chez mon petit ami et je ne suis pas fichu de voir ô combien ça peut l'effrayer. Ce n'est pas une menace pour lui, mais une sorte de record ou d'épreuve qu'il ne peut franchir, ni surpasser. Je ne veux pas qu'il se voit ainsi, ni qu'il juge notre relation sur sa phobie. C'est injuste, pour lui, mais notamment pour nous. London pique sa crise, alors que la neige redouble et tapisse à nouveau le sol déjà bien épais. Bientôt, nous serons bloqué dans ce dangereux manège et il sera difficile de faire machine arrière. Pourtant je ne parviens pas à le raisonner, si à le ramener au chalet. London continue de faire la gueule, étant très loin de lâcher le morceau. Je n'ai rien à dire de plus, déjà parce que ce ne serait pas sincère ou que ça empirerait la situation. Rentrer seul ? Il est sérieux ? Je souffle lourdement, de plus en plus désespéré par son comportement. Il a tout les droits de me disputer ou d'être en colère, mais y a des endroits pour faire les choses... Et ce n'est pas le bon. « Tu te fous de moi ? » Je grince légèrement des dents, lui lançant un regard suffisamment noir pour qu'il arrête de jouer à ce petit jeu. « London, je rentre avec toi ou je ne rentre pas du tout. » Comme ça, c'est clair. « Qu'est-ce que tu attends de moi ? » Il doit forcément attendre quelque chose de ma personne pour me faire une crise. Bon, il m'a déjà donné une partie de la réponse tout à l'heure, mais que dois-je faire ? Je piétine sur place, pour ne pas geler. « J'ai bien compris que tu étais jaloux de Tania, que tu ne l'appréciais pas et que tu préférerais sûrement être à Tokyo qu'ici. » S'il faut vraiment mettre carte sur table, autant montrer son jeu. « Tu l'envie pour quoi ? Parce que c'est une fille ? Parce que j'ai ressenti quelque chose pour elle à une époque ? Parce qu'elle pouvait me toucher sans avoir peur ? Parce qu'elle m'a donné cette chose que tu ne parviens pas à m'apporter ? » Je vais peut-être un peu loin, mais il m'a cherché. « Je te l'ai déjà dit, Lon'. Je pensais que tu l'avais compris. C'est ton bonheur que je veux, pas seulement le mien. » Il se prend trop la tête, alors que je vois toujours le bon côté des choses. Malheureusement, je ne peux pas lui transmettre ma positivité, ni mon enthousiasme s'il n'a pas envie de voir les choses autrement qu'à travers ce regard plein de doute, d'appréhension et de crainte.

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TENUE ▬ Je ne veux pas rentrer. Je me fiche que ça ait l’air d’un caprice, je suis têtu et Loukas devrait le savoir, lorsque j’ai quelque chose en tête il est difficile de me l’enlever sans que je ne sois entièrement calmé. Je n’hésite pas une seconde à lui dire de rentrer sans moi, d’aller s’amuser, souffler ses bougies, rire et ouvrir ses cadeaux, c’est son anniversaire et même si je gâche tout avec mon comportement, je ne peux pas faire autrement. Loukas à sa part de responsabilité dans mon état, puis le fait qu’il ait parlé de Wolf m’a énervé encore plus, trop de choses deviennent pesantes et au final j’ai juste envie d'errer dans le froid, même seul j’irais bien... Même seul. Tout ne s’arrange pas aussi facilement qu’il le croit, même si notre couple me convient parfaitement comme il est, même si j’aime Loukas tel qu’il est, il y a parfois des moments où j’aurais besoin qu’il s’énerve, qu’il me tienne tête, qu’il réalise ma détresse sans dire simplement que tout va bien. Je lui suis reconnaissant, infiniment reconnaissant d’avoir accepté ma phobie et de m’aimer malgré tout alors que je ne peux pas... consumer notre amour, mais j’aimerais que ça change, j’aimerais ne plus avoir peur, parce que je l’aime j’ai commencé à faire un travail sur moi, à réellement y penser et même si c’est dur ou insurmontable à mes yeux, je ne peux pas y arriver seul. J’aimerais qu’on parle plus, qu’il ne voit pas que mon bonheur dans tout ça, un jour ou l’autre il en aura marre, j’ai peur que ça arrive, peur qu’il finisse par se lasser ou je ne sais quoi face à cette relation platonique et je ne veux pas. Au moins j’obtiens enfin des réactions de sa part. Ce que j’attends de lui ? Je soupire, le laissant continuer de parler, l’écoutant sans l’interrompre, on dirait qu’il a aussi des choses à exprimer finalement. « C’est justement ça le problème ! » M’énervais-je en faisant quelques pas vers lui. « Est-ce que tu es vraiment heureux ? Tu ne plaint jamais, quoique je dise tu es d’accord avec moi, j’ai besoin que tu me dises ce que tu veux aussi. » Le fixant, mes larmes se sont arrêté de couler sous la colère. « Tu as raison, je ne l’aime pas. Je n’aime pas te voir lui sourire comme tu le fais, la taquiner si facilement devant moi. » N’est-ce pas normal ? Il y a que pour Loukas que ce n’est pas dérangeant au fond. « Si tu le sais pourquoi tu me fais subir ça ! » Dis-je en le chopant par sa veste et le repoussant. « Tu crois que je veux me sentir comme ça ? Rien que de la voir me fait mal. » Attrapant mon vêtement au niveau de ma poitrine. « Pour toi ce n’est pas un sujet important et surement que le fait que je doute ou me prenne la tête ainsi doit te sembler ridicule, mais j’ai ma fierté aussi, mes sentiments et si tu me demandes ce que j’attends de toi, alors peut-être que je veux simplement que tu sois plus attentif à ce que je ressens... Je suis ton petit ami non ? Pourtant tu as tendance à ne pas voir quand je souffre ou ne pas essayer de me comprendre croyant surement que je boude pour le plaisir. » Du moins c’est mon ressenti. Je soupire, j’ai l’impression d’avoir tellement à dire, je ne voulais pas que ça se finisse en reproche, mais je vide mon sac pour mieux repartir. Je l’espère. « Je veux coucher avec toi... » C'est étrange de dire ces mots alors que jamais je n'aurais cru les prononcer un jour... « Tu es le seul qui me donne envie de surmonter ma peur, mais je n’y arrive pas... Est-ce que tu peux imaginer ce que je ressens ? Ou tu vas encore dire que ce n’est rien ? Comment je ne pourrais pas envier quelqu’un qui a pu le faire avec toi ? Ça me rend malade. » C’est insupportable, cette peur ruine ma vie, mes doutes ruinent mes efforts et au final je ne fais que m’inquiéter davantage de ruiner mon couple... La neige tombe de plus en plus fort au point de devenir lourde sur nos épaules... Pourtant je ne veux toujours pas rentrer.

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TENUE ▬ Croit-il vraiment que je vais rentrer au chalet pour faire la fête, manger mon gâteau ou ouvrir mes cadeaux, alors qu'il est là dehors à se geler sous cette neige qui tombe ? Jamais de la vie. Je ne pourrais pas m'amuser, ni me sentir bien, en le sachant si loin de moi et très certainement en danger. Puis, je ne veux pas continuer de profiter de cette soirée sans lui, impossible. Je pourrais être jaloux pour Wolfram, après tout, c'est le premier homme qui l'a rendu amoureux, avant moi. Je ne suis pas le seul à l'avoir mit dans cet état, même si j'espère de tout mon coeur être le dernier. Les choses s'enveniment, on a chacun un truc à dire sur le comportement de l'autre. Je ne veux que son bonheur, mais au final je me demande si je le rends vraiment heureux en étant ainsi. Je tiens trop à London, j'ai peur qu'en disant certaine chose il le prenne et décide de partir. J'ai tout le temps peur de faire un pas de travers et de le rendre malheureux, de ne pas être à la hauteur de ses attentes, de ne pas être l'homme qu'il veut finalement. Pourtant je garde ça pour moi, je tue mes craintes avec mes sourires et ce besoin parfois oppressant de vouloir faire son bonheur avant le mien. Si il est heureux, alors il ne partira jamais. « Je suis heureux. » Quand il n'est pas comme ça, mais en temps normal. London explose à nouveau, me coupant le souffle. Quand il choppe ma veste et me repousse, j'ai bien cru finir sur les fesses mais j'ai tenu aussi droit qu'un piquet, abasourdi. Il n'aime pas mon ex, je l'ai compris bien avant cette dispute, mais je n'ai pas agis en conséquence plus tôt. Mon petit ami déverse tellement d'émotion dans ses paroles que j'en ai la bouche scotchée, ne sachant pas comment tout prendre. Je crois bien que je ne parviens pas à tout analyser tellement il a de chose à me dire, pas tellement positif. Par contre, sa demande bloque aussitôt dans mon esprit, sentant mes joues prendre subitement feu. Je ne sais plus quoi penser, quoi dire, quoi faire. Il y a trop de chose dans ma tête à la fois, c'est frustrant. « Rompons. » ça sort si simplement, comme un mot que j'aurai extorqué de ma bouche et déposé sans effort. « C'est ce qu'un autre aurait sûrement dit après ton discoure. » Bon, ce n'est pas le bon moment pour le coup de flippe, franchement. « évidement que ça me frustre de ne rien pouvoir faire d'intime avec toi. J'en ai envie aussi, mais je sais que tu en serais blessé si j'insiste. » Je souffle, glissant à nouveau ma main dans ma tignasse blonde. Je n'ai pas envie d'aborder ce sujet, il est tabou. « J'ai peur. Tu crois sincèrement que je vois la vie du côté positif sans crainte ? Rompons. J'ai peur de l'entendre. » Dis-je, baissant le regard vers nos chaussures, vers la neige qui s'entasse. « J'ai été un enfoiré tout à l'heure, pour mon ex, pour ce que j'ai dit sur Wolfram, pour ne pas avoir vu que tu souffrais de tout ça. » Que suis-je censé faire dans l'immédiat pour qu'il m'écoute et me pardonne ? Même si je promets, cela ne se fera pas à la seconde dans un trou paumé. « Quoi que je te dise maintenant, ça ne prouvera rien. Je peux te promettre de faire plus attention, de ne plus causé autant de doute et d'incertitude, mais nous sommes en pleine montagne, loin de la civilisation et même si je te dis que j'éloignerai mon ex de toi... Ce ne sont que des paroles. Je ne peux rien te prouver en étant là. » Comprend-t-il cela ? Comprend-t-il que promettre est comme signer un contrat d'essai, mais le plus important est le résultat final.

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TENUE ▬ Tout comme lui je veux son bonheur et souvent je doute de le rendre heureux. Parce que je l’aime j’ai peur, parce que je l’aime je fuis... Parce que je l’aime je m’énerve. Quoi que je fasse, peu importe de quoi ça à l’air, je le fais parce que je suis fou de lui et que je ne veux pas le perdre. Dire toutes ses choses me permet de lui faire comprendre ce que je ressens, d’espéré qu’il entende mon appel et réponde à ma détresse parce que je ne sais plus quoi faire. Ma respiration se stoppe, mon cœur se fige, alors que mes yeux le dévisagent en entendant ce mot, les larmes menaçant déjà de reprendre le dessus sous cette surprise déchirante. L’espace d’une seconde j’ai pensé en avoir trop dit ou avoir été trop exigeant, mais cette simple idée de rompre m’a glacé le sang plus que la neige et le froid ne pourraient geler mon corps. Je n’arrive pas à prononcer un mot, alors qu’il reprend la parole. « Idiot... T'es vraiment con... » Il se croit malin à me faire un coup pareil ? Je le mérite vraiment ? J’ai eu tellement peur, je rage intérieurement, au bord des sanglots, je n'en peux plus... c’est quoi cette soirée, je deviens dingue. Entre révélations, mise au point et coup de flippe, je ne sais plus où je suis. Je sais qu’il a raison, cette phobie est dure à surmonter, cependant je ne peux pas y arriver seul, je lui ai déjà dit. C’est étrange de lui demander de « m’aider », pourtant il doit justement insister, pas me forcer, mais me rassurer. C’est grâce à lui que je pense à surmonter ma plus grande peur, c’est pour lui, pour nous... Je ne sais pas si j’en serais capable, pourtant je sais que dois y arriver si je veux plus douter et mettre en danger mon couple. « Ça me terrifie toujours autant... Mais je suis encore plus effrayé de te perdre. Pourquoi penses-tu que je sois comme ça ? » Je le regarde avec une pointe de sérieux, essuyant mes yeux. « Si tu as peur alors dis-le-moi, parle-moi, je ne vais pas rompre avec toi imbécile. J’en suis incapable, même si je t’ai vraiment détesté, pas une seconde je n’ai pensé à me séparer de toi. » C’est stupide. Loukas est la seule personne capable de m’accepter et le seul que j’aime, il peut penser à Wolf, ce dernier n’a fait que blesser mes sentiments, il n’y a rien de comparable avec lui. « C’est vrai, un bel enfoiré. » Je n’hésite pas à appuyer dessus. « Tu dis des choses incompréhensibles des fois... » je n'ai pas tout pigé à ce qu’il vient de dire, à part qu’il ne peut rien promettre. Je soupire en passant ma main sur mon visage quand un coup de vent un peu trop fort me projette sur mon petit ami, surpris de ce « coup de pouce » on dirait qu’on doit se réconcilier. Même si cette force dans le vent n’annonce rien de bon.

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TENUE ▬ Rompre n'est pas dans mes intentions, je l'aime beaucoup trop pour vouloir penser ne serait-ce qu'une seconde à l'abandonner. Et si c'est lui qui dit ces mots, alors je ferais en sorte de ne pas le laisser partir, ni le lâcher. Sauf qu'il a tellement eu peur à cause de ces deux syllabes que j'ai vu le moment où il exploserait en sanglot sous mes yeux. Ce n'était pas très astucieux, ni amusant, mais il voulait savoir ce que je pensais, ce que j'avais sur le coeur et là, ce n'était que l'une de mes craintes. London me traite à nouveau mais je l'encaisse, un léger sourire gêné sur les lèvres. Je suppose que c'est mérité, qu'il me traite de con ? Bien sûr que sa phobie n'est pas facile, autant pour lui que pour moi. La dernière fois que j'ai eu envie de lui, la première où je l'ai su... ça été difficile, j'ai bien cru que jamais je ne pourrais l'espérer autrement qu'à travers des baisers ou des mots doux, et j'ignore toujours aujourd'hui comme vaincre sa peur, l'aider à la surmonter ou à l'accepter. Que pourrais-je dire à cela ? ça me frustre, certes, mais je ne veux pas le blesser s'il ne se sent pas capable d'aller plus loin. London me met dans une position instable, entre ce qu'il veut et ce qu'il peut, entre ses désires et ses obstacles. Ce n'est pas aussi simple qu'arpenter une piste noire sans se soucier du danger ou de la falaise en bout de route, c'est pire que ça. Si je le perds, ce serait pire qu'une chute dans le vide. « Tu m'as détesté, c'est suffisant pour s'en vouloir et avoir peur. » Je n'ai pas seulement peur qu'il s'en aille, maintenant j'ai peur de recommencer et de le heurter à nouveau. Même si son ex revient, jamais il ne pourra me rendre dans le même état que London avec la mienne. Ce sale type n'a été capable que de le traîner dans la terre avant de le laisser pour moi. Je pourrais être violent avec lui rien que pour ça, pas jaloux, mais haineux. London acquiesce m'a propre insulte, insistant bien sur les mots. ça me fait sourire, même s'il ne comprend rien à ce que je raconte ensuite. « Je disais qu'il faut ren- » Mais je suis coupé dans mon élan avec la grosse bourrasque qui pousse mon petit sur moi. Je le réceptionne aussitôt, les pieds solidement plantés dans le sol pour ne pas chuter. Le tenant dans mes bras, je regarde rapidement autour de nous et sens mon coeur s'emballer. Je ne reconnais pas le paysage. La tempête est trop forte pour voir ne serait-ce qu'à un mètre, je ne peux même plus apercevoir les lumières du village au loin, ni mes traces de pas... « Tu voulais vraiment qu'on meurt ici ? Je n'avais pas trop dans l'idée de terminer en glaçon. » Me plaignais-je, sans le lâcher pour autant. Au moins, l'avoir contre moi me tient davantage chaud. « Il faut trouver un abri. Et interdiction de protester, voyou. » Je le réprimande, le décollant de moi pour saisir sa main et le forcer à me suivre, qui le veuille ou non.  

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TENUE ▬  Je l’ai détesté oui, mais je pense que c’est mérité. Il a été tellement idiot et encore plus maintenant en me sortant cette phrase qui pourrait me tuer sur place. J’ai surement beaucoup plus peur que lui, pour être honnête ça me surprend même qu’il puisse craindre que cette simple idée rivalise avec ma plus grande phobie. On doit être aussi idiot l’un que l’autre au final, mais c’est surement pour ça qu’on est bien ensemble, timon et pumba sont inséparables. Au fond je suis encore en colère, étant du genre rancunier je risque de me « venger » d’une façon ou d’une autre de ce qu’il m’a fait subir ce soir, mais je suis aussi soulagé, même s’il y a du monde qui l’attend, même si c’est son anniversaire, Loukas est venue me chercher, il est resté et je suis content de l’avoir énervé aussi ! Je ne suis pas maso, mais ça fait du bien de le voir avoir du caractère et non juste se laisser balader par mes paroles en acquiesçant et s’excusant simplement. Je ne comprends pas trop ce qu’il veut dire ensuite, n’hésitant pas à lui faire comprendre, sauf que ses paroles sont alors interrompues par une bourrasque me poussant littéralement sur lui, j’imagine que j’aurais dû le suivre quand il le fallait. « Pourquoi, tu ne trouves pas ça romantique de mourir avec moi ? » Je ricane avant de reprendre mon sérieux, je n’ai pas l’intention de laisser ma peau dans ce froid. « Désolé. » Même si je pense encore avoir réagi comme il fallait sur le moment, je n’avais pas l’intention de nous piéger ici, donc... je m’excuse. « Qui tu traites de voyou ? » Je lui donne un coup, le laissant m’attraper la main pour resserrer mon emprise autour de la sienne, ni lui ni moi ne sommes couverts pour affronter ce temps. « Tu aurais pu prendre une veste. » Idiot jusqu’au bout celui-là. Mais ça me fait sourire malgré moi.

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TENUE ▬ Nous ne serions sûrement pas ensemble si nous étions pas des idiots ayant peur d'une chose ou d'une autre. London a peur de ne pas m'apporter ce que je souhaite à cause de sa phobie, mais moi j'ai peur qu'il s'en aille tôt ou tard pour n'importe quelle raison. Au final, ce sont nos craintes qui nous rapprochent, bien qu'elles soient source de conflit à de rare occasion comme celles-ci. Mon petit ami ne se serait jamais énervé si je n'avais pas donné autant de mon temps à mon ex, ce que je comprends très bien. C'est mon ex, de l'histoire ancienne, elle ne vaut pas ma relation avec mon copain, ni que je l'ignore en sa présence. Les choses semblent doucement rentrer dans l'ordre, même si London n'a toujours pas affirmé qu'il rentrait au chalet avec moi. Je crois qu'il est trop têtu pour cela, bloqué sur l'idée de me m'embêter jusqu'à ce que je regrette cette fête ou les invitations. C'est une bourrasque qui coupe court à nos échanges, le poussant contre moi tandis que je le retiens fermement. ça n'annonce rien de bon, fallait s'en douter en sortant si loin à cette heure-ci. « Je t'aurai bien répondu oui, si je n'étais pas si jeune. » Je ne veux pas mourir à vingt ans, surtout pas le jour de mon anniversaire. Je ne tiens pas non plus à ce que London crève de froid dans cette tempête de neige, donc non, ce n'est pas romantique de mourir, même ensemble. « Pourquoi tu t'excuses ? » Il me semblait que j'étais le coupable dans cette histoire, c'est à moi de présenter mes excuses, pas à lui. Qu'est-ce qu'il se reproche ? Certes nous sommes piégés, mais pas mort. « Je me demande. » Faut dire qu'il y a tellement de monde autour de nous. Rigolant à son coup, je viens lui pincer le ventre à travers sa couche de vêtement pour me venger. « Et c'est toi qui dis ça ? Tu as vu ta tenue ? Allez viens, rebroussons chemin. » On ne peut pas rester là, de toute façon. Autant tenter notre chance, suffit de tourner les talons et d'avancer. « La prochaine fois que tu veux faire une fugue, préviens moi. » Même si c'est contre le concept de la fugue. Tenant sa main dans la mienne, je le tire à ma suite vers là où il me semble que je viens, bien que j'ignore si j'ai tourné entre temps. Avec la panique et la peur, difficile de dire si je suis vraiment passé par là. « Ne t'éloigne pas de moi. » Soufflais-je, les yeux plissés à cause des bourrasques qui nous reviennent dessus, sentant les flocons geler et mouiller ma peau par endroit.  

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TENUE ▬  Je plaisantais, je n’avais aucune envie de mourir ici moi non plus, mais j’essayais de ne pas dramatiser face à ce froid qui nous glaçait le sang. Je me sentais malgré tout déjà mieux d’avoir pu lui parler ainsi et d’avoir mis certaines choses aux clairs. J’espère juste que notre relation en sortira plus forte. Pourquoi je m’excuse ? « Parce que tu te retrouves bloqué dans le froid avec moi ? » Bien que je sois content de ne pas être seul je ne voulais pas lui imposer ce genre de chose pour son anniversaire malgré tout, bien que j’aie détesté, j’aurais vraiment aimé que ça se passe différemment. De plus demain c’était le mien et je comptais bien atteindre la majorité au Japon, ça signerait ma liberté et mon indépendance de pouvoir faire ce qui me plaît sans les contraintes de ma famille. Donc on devait sortir de là et profiter de notre jeunesse. Le frappant quand il me traite de voyou, il se venge en me pinçant à travers mes vêtements, comme d’habitude je râle, mais même si on semble détendu, nous ne sommes pas vêtu assez chaudement et on doit trouver un abri le temps que cette tempête se calme, ne sachant pas du tout où est la direction du chalet. On ne voit rien et puis je n’ai pas encore dit que je voulais rentrer... « J’ai au moins pensé à prendre une veste ! » Même si n'est pas la plus chaude... « Si je te préviens je n’aurais pas le plaisir de te voir me chercher. » Je souris, j’avoue que ça m’avait fait du bien de le voir inquiet comme ça, c’est idiot surement, mais après qu’il m’ait rendu invisible ça m’a redonné d’une certaine manière mon importance. « Tu sais où on va ? » Je demande car il connaît les lieux mieux que moi, même si on ne voit absolument rien... Le vent devient de plus en plus fort et glacial. « Loukas, il faut qu’on s’abrite ! » On ne peut pas continuer à avancer comme ça, garder les yeux ouverts devient difficile et sans savoir où on va ni la distance à parcourir ça risque d'être compliqué. Je ne sais pas où on pourrait s’abriter, mais il doit bien y avoir un endroit pour éviter de se faire balayer par les bourrasques.

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TENUE ▬ Ce n'était pas sérieux non plus, pour ma réponse de mourir avec lui ou non. Quoi que, j'aimerai pas que cela soit sérieux. En tout cas, je me demande bien pourquoi il s'excuse alors que je suis le fautif, mais sa raison me paraît si stupide. « Au moins tu n'es pas bloqué seul. » Qu'il voit le bon côté des choses, faut toujours positiver, même dans ces moments difficiles. Mon anniversaire n'est qu'une date, ça ne change pas non plus ma vie de prendre un an ou de souffler une bougie. Par contre, qu'il soit perdu ou qu'il meurt de froid est bien plus grave. London ne devrait pas trop s'inquiéter pour mon anniversaire, dans le fond ce n'est pas ça qui compte. Demain ce sera le sien et là, nous pourrons profiter ensemble. Finalement, la dispute s'est calmé et même si le climat autour de nous est capricieux, nous nous chamaillons toujours un peu. Il me tape, je le pince. ça toujours été ainsi, rendre à l'autre. Malheureusement, j'ai beau connaître la région, le paysage n'est plus du tout le même en temps de tempête. C'est à peine si je sais où se trouve le village ou l'arbre que j'ai croisé tout à l'heure. Le décor se retrouve modifié, comme dans un labyrinthe où les murs se déplaceraient d'eux-mêmes. je ne pourrais dire où est le sud du nord, même en voyant le ciel et les étoiles. « Fais pas le malin. » à croire qu'il est plus intelligent et prévoyant que moi, mais je voulais le retrouver avec qu'un tel scénario n'arrive. Manque de pot, nous sommes bloqués malgré mes efforts et j'ai froid. « Tu as des drôles de fantasme. Jouons à cache-à-cache dans le chalet plutôt qu'ici. » Au moins, même s'il se perd dans un couloir, il ne risque pas de mourir gelé. « Non ? Je pourrais nous ramener facilement à la maison s'il ne neigeait pas autant. » Mais là c'est plus compliqué qu'en temps normal. ça, je le sais. Sentant mon souffle devenir de plus en plus froid, je me décide à bouger vers là où il me semble venir. Je sens même mes dents claqués si fort que ma mâchoire pourrait se briser. « D-d-dois y-y-y-y avoir ... » Je plains ceux qui bégayent, quelle plaie. Mais justement quand je tente de lui expliquer un truc, une forme se dessine dans la tempête. Une cabane. Mon enthousiasme revient et je le tire vers celle-ci, avec la force qu'il me reste. « Une cabane de bûcheron ! » Elle tombe à pique. ça nous protégera au moins de ce vent glacial et si nous avons un peu de chance, il y a un chauffage à bois dedans ou une cheminée pour nous réchauffer.  

“I want to disappear.”  

Feat lonkas

TENUE ▬  C’était certain, je suis parti seul de base et pourtant il m’a retrouvé, j’avoue que si ça n’avait pas été le cas j’ignore comment j’aurais abordé cette tempête, j’étais tellement perturbé sur le moment que c’est dur d’y penser, seulement je ne suis pas suicidaire, j’aurais aussi cherché à m’en échapper comme on tente de le faire. Le froid a beau nos transpercé au fur et à mesure qu’on avance, on finira bien par trouver un endroit où s’abriter. « Des fantasmes ? » Je ris un peu, puis reprends. « Ouai, je me cacherai plus souvent à l’avenir. » Plaisantais-je malgré tout. C’est égoïste de rendre inquiète la personne qu’on aime, mais ça m’a fait plaisir de le voir me chercher et ne pas simplement se dire « il reviendra » ou un truc du genre. J’imagine bien que si nous n’étions pas dans ce blanc le plus total à ne pas réussir à voir quoi que ce soit se dessiner sur notre route il aurait pu nous ramener au chalet sans problème, même si ce n’est pas forcément là que je voulais aller... Je l’aurais suivi. On se les gèle vraiment, la neige tombe fortement et le vent va nous transformer en glaçon rapidement. Je ne vois pas la cabane, suivant seulement les pas de mon petit ami, il me tire soudainement et en entendant ses paroles je lève les yeux pour la voir. « Sauvé ! » M’exclamais-je une fois à l’intérieur. Je regarde s’il n’y a personne, mais ça semble être désert. Je vois une cheminée, elle est un peu abimée, mais elle doit marcher si on y met du bois. « Il doit y avoir une réserve. » De buche ou quelque chose comme ça, sauf que si elles sont dehors, il vaudrait mieux se couvrir avant d’aller en chercher. Il y a des couvertures, j’en attrape une pour la poser sur Loukas. « Faut qu’on ramasse du bois. » Je n’ai jamais été du genre à allumer des cheminées, mais je sais comment ça marche maintenant que j’ai appris au chalet, en vérité j’ai appris pas mal de choses lors de ses vacances.

“I want to disappear.”  

Feat lonkas

TENUE ▬ Ce gamin veut juste me donner des cheveux blancs avant l'heure avec son humeur à couper au couteau. Si ça l'amuse de m'inquiète, qu'il fasse. En attendant, faut filer d'ici avant de connaître un destin tragique. Pour une fois, London m'écoute et me suis, traversant la tempête sur ce qui me semble être le chemin de retour, mais je ne peux jurer de rien. Avec ce vent et cette neige, je ne reconnais rien et ne vois rien à plus de quelques mètres, pire que le brouillard. Il n'aurait pas dû fuir si loin, pas à cette heure tardive mais ce qui est fait est fait. Il ne nous reste plus qu'à trouver un abri et tenir le coup jusqu'au lendemain, jusqu'à ce que la tempête se calme. Au bout de plusieurs minutes, je reconnais les contours d'une cabane, même si j'ignore où elle se situe vraiment dans la montagne. Elle est là et c'est le plus important. Tirant mon copain vers l'habitat, je remercie dieu que la porte ne soit pas verrouillée et entre à l'intérieur, soufflant de bonheur. Il ne fait pas chaud ici, mais au moins y a pas de bourrasque pour nous assommer. Frissonnant à plusieurs reprises, je tourne sur moi-même en espérant voir du bois, mais non. Personne n'a dû venir ici depuis un moment, la réserve doit être dehors. Pour me réchauffer un peu, je souffle sur et entre mes mains, sentant ma peau souffrir des températures négatives. La couverture sur le dos, je m'enroule dedans sans attendre. « Je vais y aller. » Je sais plus ou moins où se situe la réserver, puis c'est à moi de le faire. J'ai ignoré London de la soirée, à cause de ma négligence il a fugué trop loin et maintenant c'est à moi de réparer mes erreurs. « Trouve de quoi allumer un feu en attendant, je fais vite. » Avant de prendre la porte, je viens lui voler un baiser et lui sourire. Gardant la couverture sur moi, je referme la porte à mon passage et longe la cabane jusqu'à ce petit abri où est stocké le bois. Il en reste suffisamment pour nous deux, pour cette nuit. Prenant plusieurs bûches, je les empile dans mes bras et fais le chemin inverse pour revenir à l'intérieur. En tout, j'ai dû perdre dix minutes. « Tu as trouvé ? » Demandais-je, avant d'éternuer et de lâcher les bûches au sol.  

“I want to disappear.”  

Feat lonkas

TENUE ▬  Finalement on a trouvé un abri malgré le peu de visibilité qu’on avait, enfin c’est Loukas qui m’a guidé jusque-là et je suis soulagé de ne plus avoir à fermer les yeux à chaque pas que je fais une fois dans la cabane. Visitant les lieux du regard avant de m’attarder sur la cheminée, on doit absolument l’allumer et se réchauffer, sauf que le bois n’est pas dans la pièce et j’imagine qu’il se trouve dehors dans le froid. Donnant une couverture à mon petit ami, je pense à sortir pour aller en prendre, mais Loukas intervient en disant qu’il s’en occupe. « Fais attention. » Dis-je simplement avant de fouiller un peu partout pour trouver des allumettes, il ne faut pas longtemps pour que j’en trouve une boîte vérifiant bien entendu qu’il y en a dedans, certaines sont usées, d'autres casser, mais il y en a des potables pour allumer le feu et ça suffira pour le temps d’une nuit. Je tourne un peu en rond en attendant que Loukas rentre, regardant s’il y a des choses intéressantes, mais c’est seulement une cabane un peu abandonnée au fond. La porte s’ouvre sur mon petit ami et je viens refermer derrière lui en chopant les bûches qu’il a rapportées en les empilant proche de la cheminée pour réapprovisionner le feu en cas de besoin, j’en place à l’intérieur en allumant une allumette et la jetant pour déclencher les flammes chaudes. Mes mains en avant pour sentir la chaleur, j’attrape celle de Loukas pour le tirer près de moi, j’avais eu le temps de poser une couverture au sol pour pouvoir s’installer dessus. « Ça va ? » Il a peut-être attrapé froid que ça ne m’étonnerait pas. « Au moins tu te souviendras de tes vingt ans. » Je plaisante un peu, mais malgré tout on est ensemble et même si ça m’a laissé encore un arrière gout amer avant que cela ne disparaisse totalement, je serais heureux de passer le mien rien qu’avec lui aussi, je me fiche pas mal des fêtes ou des gens en général. « Tu crois qu’ils vont te chercher ? » Les invités entre autres, après tout c’est pour Loukas qu’ils sont venu. Grommelant en ayant le visage de son ex en tête.