“Life is unpredictable”  

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TENUE ▬ J’ignore comment j’avais réussi, mais avec de la persévérance comme toujours Gareki n’a pas su refuser cette sortie que je lui propose, bien qu’en réalité ce fût dur vu qu’il semble haïr l’avion. Après sa crise j’ai pensé qu’il serait bon pour lui de se détendre et de ne pas penser qu’à se dépenser non stop, donc pour un weekend j’ai réquisitionné son temps, lui forçant légèrement la main au moment d’embarqué. C’est fou ce qu’il peut être têtu lui aussi, j’imagine que c’est un énorme sacrifice pour cette forte tête, rien qu’à voir comment il s’est cramponné durant le voyage, je me suis un peu senti coupable je dois bien l’avouer, pourtant je le trouvais adorable aussi, c’est à double sens. « Ça va aller. » Le rassurais-je plusieurs fois durant le vol. Pourtant même moi j’ai eu de petites frayeurs en sentant l’avion tomber soudainement, j’ignore si c’est moi ou si c’est lui qui a cramponné ma main en premier, mais finalement ce fut plus de peur que de mal, posé sur une île qui semble quelque peu isolée au milieu de nulle part. Pourtant on lui doit la vie à cet endroit, sortant prendre l’air, je vérifie que Gareki va bien, en le tirant avec moi a l’extérieur, ça lui fera du bien de toucher la terre ferme. « Ça va ? Toujours vivant ? » Le taquinais-je un peu. Pour le vol calme et sans encombre faudra repasser.

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TENUE ▬ Je ne comprends pas comment Nai peut réussir à chaque fois de me faire accepter ses demandes. Moi qui ne voulais plus jamais prendre l’avion, c’est raté. Je déteste ce moyen de transport. Pourquoi est ce que les hommes ont voulu volé ? La mer est bien plus passionnant que le ciel non ? J’ai cru que mon cœur allait sortir de mon abdomen tellement il battait vite lors du décollage. La pression exercée sur moi était horrible et ne parlons même pas des turbulences. Il m’a rassuré à plusieurs reprises que c’était normal mais je le sentais mal, enfin plus mal que d’habitude. L’avion est en train de perdre de la hauteur et dans la foulée je m’accroche à tout ce que j’avais sous la main. Je ferme les yeux et me retiens de crier. Les secousses sont pires que n’importe quelles montagnes russes et je croyais sincèrement que j’allais mourir. Après une grosse secousse, plus rien. J’ouvre les yeux. Je suis vivant mais extrêmement choqué. Je ne remarque même pas que Nai me tire par le bras. La terre ferme m’avait manqué. Je ne veux plus jamais reprendre un avion, je nagerai s’il le faut mais je ne volerai plus au dessus de la terre. La voix de Nai rassemble mes esprits. Je lui prends par le col de son manteau mais mes jambes finissent par le lacher. Je me réceptionne sur les fesses. «  Non ça va pas ! Je te l’avais dit qu’on allait se crasher. Tu ne m’as pas écouté et nous voilà dans cette situation ! » Je tapote le sol avec mes mains. « Je ne quitterai plus jamais le sol. » Voilà, c’est dit. J’ai des réactions de gamins mais c’est parce que je suis sous le choc. .

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TENUE ▬ Je dois avoir un minimum d’emprise sur les décisions de Gareki, en tout cas plus que ce que j’en ai conscience, car il a tout de même accepté de prendre l’avait avec moi alors qu’il refusait catégoriquement cette option. J’ai un peu usé de mes vieilles habitudes en lui parlant de repos et de lever le pied, que de toute manière je serais avec lui, tout ce que j’avais en tête c’était qu’il puisse décompresser loin de Tokyo et ne pas passer ses heures libres sur la patinoire après la crise qu’il avait faite. Finalement il a forcément eu peur tout le long du trajet et encore pire lorsque l’avion a chuté, ce qui est normal vu que même moi je m’en suis inquiété, mais finalement nous sommes vivants ! Il est choqué, mais je l’ai trainé dehors sur la terre ferme pour qu’il puisse se calmer et souffler, tout va bien. Dès qu’il est apte à agir, il m’attaque mais tombe aussitôt, encore en état de choc. Je m’accroupis à sa hauteur pour le regarder. « Calme toi, on est vivant c’est le plus important ! » Je positive toujours, c’est un peu ma marque de fabrique avec lui. Au fond je n’ai pas eu peur de mourir, juste surpris par la chute, je ne dois pas être aussi sein d’esprit qu’on pourrait le croire. Il me fait rire à taper sur le sol comme un gosse, le jugeant du regard avec ce sourire qui en dis long sur mes lèvres, j’ébouriffe ses cheveux. « Attends, je reviens. » Remontant dans l’avion, je prends deux boissons et quelque chose de sucré pour faire baisser le stresse, il ne doit pas paniquer. Revenant face à lui je lui tends le gobelet chaud et un gâteau. « Ça va te calmer un peu. » Je me sens désolé de lui faire subir tout ça, mais je ne peux pas changer ce qui est arrivé, à part l’aider et essayer de lui faire prendre son mal en patience, je n’ai malheureusement aucune solution miracle à lui proposer. .

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TENUE ▬ J’ai cru que j’allais mourir pour de bon dans cet avion. Je savais que ça allait mal se finir, que je n’aurai pas du monter dedans. Pourtant, j’ai encore une fois cédé à la demande de Nai. Il m’a fait monter dans un avion et voilà où on en est. On a failli rendre l’âme. Je suis encore choqué par ce qu’il vient de se passer et ce n’est que lorsque je sens l’air frais me remplir mes poumons que je prends conscience des événements. J’accuse Nai d’être le responsable de tout ça, même si c’est puéril de ma part je le reconnais, mais j’avais besoin d’extérioriser tous mes sentiments. Mais mes jambes me lachent d’un coup et je me retrouve sur le sol. Nai et sa positivité ! « Pour combien de temps ?!  » Je suis sûr qu’on va mettre dix ans à nous retrouver et on va certainement mourir de faim avant qu’on vienne nous sauver. Et ils ont intérêt à nous faire partir par la mer parce que je ne remonte plus dans un avion. Nai me décoiffe en me souriant et je lui lance un petit regard menaçant. « Où tu vas ? » Il m’abandonne ?! Je le suis du regard avec une mine inquiète, car même si je râle, Nai reste la seule personne sur qui je peux compter. Il ressort de l’avion et arrive vers moi. Mon expression n’a toujours pas changé jusqu’à ce qu’il me tend de la nourriture. Je soupire et prends le gobelet et le gâteau. Je bois la boisson chaude et ça arrive à me calmer légèrement. Je regarde aux alentours, toujours assis sur le sol. Il n’y a qu’une forêt devant nous. Je croque dans la sucrerie sans regarder. « C’est pas bon. » Je veux juste râler pour râler. « Les gens vont tous vers la forêt.  » C'est bizarre.

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TENUE ▬ Si je vois positivement, Gareki lui c’est le contraire, on a vécu le plus effrayant, qu’est-ce qui pourrait arriver ici maintenant qu’on a les pieds sur terre ? Faut pas avoir peur, on est en sécurité en attendant les secours. Je lui lance un regard pour tenter de le faire réagir, tout va bien se passer quoiqu’il puisse penser. Je m’éloigne en souriant lorsqu’il m’interroge sur l’endroit où je vais, il a beau râler je sais qu’il n’a aucune envie de rester seul et je ne vais pas l’abandonner, je veux juste faire ce que je peux pour tenter de le calmer et de le faire relativiser un peu sur la situation, plutôt que de ne voir le mal partout. Revenant donc avec les boissons et les gâteaux je lui tends un de chaque en le regardant boire, toujours cette petite esquisse sur mes lèvres, faut dire qu’il est mignon quand même, je ne ressens plus la même chose qu’au début lorsqu’il « râle » il ne le fait pas pour me rejeter, mais juste parce qu’il est comme ça. Il en a surement besoin aussi pour se rassurer lui-même. « Ne mange pas alors. » Dis-je en tendant ma main pour qu’il me la rende, moi je peux la manger si ça ne lui plaît pas. Tournant la tête pour voir quelques personnes partir en effet vers la forêt, je repose mes yeux sur lui en mangeant mon propre gâteau. « J’ai entendu qu’il y avait un village sur cette île, mais je ne pense pas qu’on ait besoin de suivre, on peut juste rester aux alentours en attendant qu’on puisse partir de là, de toute façon je doute que les petites maisons soient pas assez bien pour toi ! » Je le taquine bien entendu, histoire de détendre l’atmosphère.

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TENUE ▬ Je ne trouve pas cette situation rassurante et je ne le serai pas avant d’avoir quitter cette île sain et sauf. Juste après l’atterrissage, j’ai entendu dire par les hôtesses de l’air qu’elles n’avaient aucune idée de là où on était. Je doute que nos portables captent là où on est alors je ne vois pas comment les secours vont venir nous trouver. Je ne veux pas passer le restant de mes jours ici, et ce même si nous sommes sur de la terre. Nai s’eclipse un instant, me laissant seul, assis sur le sol. Avec son absence, je peux assurément dire que sa présence me rassurait un peu car je me sens nerveux quand il n’est plus là. Il revient avec de la nourriture et des boissons. La boisson me calme mais le gâteau n’est pas bon. Enfin, je continue quand même de le manger même si Nai me tend la main pour le récupérer. «  Tu me l’as donné.  » J’ai dit qu’il n’était pas bon mais j’ai besoin de cette sucrerie pour calmer mes nerfs. Je partage ma remarque avec Nai. Les gens ont tendance à aller dans cette forêt comme s’ils allaient trouver des choses au bout. Et grâce à Nai, je sais qu’ils recherchent un village. Mais bon, un village dans un trou paumé ne vaut pas la peine d’être vu. Et Nai semble l’avoir compris et je le regarde avec un mauvais air. «  Essayons de trouver la mer.  » Si on est sur une ile, la plage est forcément quelque part. Je me lève et tapote mes fesses sur enlever la saleté.  

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TENUE ▬ Gareki aime son confort, en tout cas la situation inattendue semble le paniquer légèrement et je me dois de le faire positiver et voir le bon côté des choses, malgré tout ça aurait pu être pire et ça nous laisse quelques vacances à la nature, revenant dans le temps sans rien, on doit se débrouiller tout seul. Enfin je dis ça, mais au pire des cas on a l’avion pour s’abriter s’il y a une averse, on a les réserves alimentaires aussi qu’il stock durant les vols, nous ne sommes pas complètement abandonnés à nous-mêmes, mais j’aime en garder l’idée, ça donne un petit côté excitant. Puis je ne suis pas seul. Je lui ai apporté à boire et à manger mais il râle, bien sur ça ne m’étonne pas venant de lui, le narguant en demandant qu’il me le rende s’il n’est pas à son gout, mais monsieur le garde. Je souris tendrement devant son comportement, il a vraiment l’air d’un enfant parfois avec ses moues et sa façon de réagir. Pour le village je ne suis pas vraiment attiré par cette escapade, je préfère visiter de notre côté, sans faire effet de masse dans la forêt. « Elle ne doit pas être bien loin, il y a même peut-être des rivières. » Je ris un peu, mais faut croire qu’on est plus « attiré » par l’eau que la végétation luxuriante qui domine l’île. Attendant qu’il soit prêt je commence à marcher vers l’opposé des autres, contournant l’avion en croquant dans mon gâteau, levant les yeux au ciel on peut voir des oiseaux s’envoler en grand nombre, c’est impressionnant. Normalement quand il y a ce genre de réaction on dit que ça présage un danger, mais je ne préfère pas émettre cette remarque devant Gareki, je crois qu’il est déjà bien assez sur les nerfs comme ça, puis qu’est-ce qui pourrait nous arriver sérieusement ? « Ça va t’arrive à suivre ? » Je l’embête en m’arrêtant pour l’attendre, lui souriant, on peut voir des rochers en hauteur, grimpant dessus l’un d’eux on peut voir la mer tout autour de l’île. « On est vraiment au centre de nulle part ! » il n'y a rien à l’horizon.

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TENUE ▬ Qui pourrait être entièrement à l’aise dans une situation comme celle-ci ? Je n’arrive pas à voir le bon côté de la chose puisqu’il n’y en a pas. Qu’on soit maintenant vivants n’empêche rien qu’on ne va pas mourir quelques minutes plus tard. Tout peut arriver sur une ile déserte. Un tsunami ? Un village de cannibales ? En tout cas, être dans ce genre d’endroit ne m’enchante pas. Mais ça, c’est parce que je n’arrive pas encore à me calmer. Car après avoir bu et manger, mes esprits deviennent moins perturbés. Et je suis assez rassuré qu’on n’aille pas voir le village (n’ayant pas oublié l’existence de villageois mangeurs d’hommes). Plus que la forêt, c’est la mer qui m’attire. Je préfère l’eau à la terre et ça me rassurait de voir une étendue d’eau. J’hoche la tête puis me relève. Mes jambes ont repris de leur force et je me tiens mieux debout. Je me sens encore con d’être tombé comme un bébé qui ne tient pas sur ses jambes mais je préfère oublier ça rapidement. Je suis de près Nai. L’avion est dans un sale état et on ne pourra certainement plus l’utiliser pour partir, ce qui m’arrange d’un côté. Contrairement à Nai, je garde mes yeux rivés par terre. Ce n’est pas une route facile, d’ailleurs j’ignore si je peux appeler ça une route tellement c’est peu pratique. C’est la galère totale. Nai se retourne vers moi. « Je suis là. » Je fais mon fier mais bon, après m’être écroulé tout à l’heure, je ne vais pas faire mon fragile. Je le rejoins sur le rocher. La mer est belle et j’aime cette vue. « Naiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii t’es connnnnnnnn. » Je gueule comme pas possible et ça fait du bien. Je regarde le footballer avec un sourire innocent.

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TENUE ▬ Je connais assez Gareki pour imaginer ce qu’il peut penser et à quel point il doit me maudire de l’avoir emmené ici, mais d’un autre côté je ne pouvais le prévoir et mon action partait d’une bonne intention. Maintenant que nous sommes là je préfère ignorer les choses négatives pour profiter pleinement du lieu et du temps que sont restés sur cette île, il suffit de ne pas se poser de questions et de rester positif, sauf que ce n’est pas le point fort de mon camarade. En tout cas le petit encas semble lui avoir fait du bien et j’en suis soulagé et rassuré, maintenant on va pouvoir bouger. Marchant en m’éloignant pour trouver la plage, je vérifie qu’il me suit toujours, souriant quand il confirme être là, avant de voir un rocher, grimpant dessus pour voir la vue et surtout en avoir un d’ensemble. Gareki me rejoint et en l’entendant crier, je lui lance un regard en le jugeant avant de rire et de mettre mes mains en porte-voix pour hurler à mon tour. « Garekiiiii t’es un idiiiiooooooooooot ! » Je suis son mouvement, mais ça fait du bien de gueuler n’empêche. Riant une fois terminé je m’assois sur la pierre et reste là regardant simplement autour de nous. « C’est la première fois que tu te retrouves loin de la ville hein ? » Je dis ça, mais c’est aussi mon cas, juste que j’ai une facilité d’adaptations plus conséquente que la sienne.

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TENUE ▬ Je n’aime toujours pas le fait d’être privé de toute civilisation et de technologie. Je ne suis pas un gars qui est H24 sur son téléphone, ordinateur ou mp3 mais ce n’est pas de ma faute si je suis né à une époque moderne. L’homme est fait pour évoluer, pas pour rétrograder. Je suis perturbé par ce nouvel environnement. Mais Nai a réussi à limiter mes pensées trop négatives. Plutôt que suivre la foule, je préfère faire les choses à ma façon. On choisit de monter en hauteur pour voir le bout de cette île. Nai est devant moi et me nargue. Mes jambes m’ont laché mais je ne tarderai pas à retrouver mes capacités sportives dans pas longtemps. Ce n’est pas ce sentier qui aura raison de moi. Grimpant sur le rocher, on a une vue sur une grande partie de l’île, à notre gauche on voit une grande montagne mais je laisse ce détail de côté pour me concentrer sur la mer. Je gueule la première chose qui me passe dans la tête. C’est une de mes habitudes lorsque je voyage en mer. Et à défaut de ne pas être sur un bateau, je le fais sur ce rocher. Nai me suit et je grimace à ses mots mais je finis par en rire. Je m’assois à côté de lui. « On peut dire ça comme ça. Disons que les fois où j’étais loin de la ville, j’étais en mer sur mon bateau. » D'ailleurs j'aurai du partir en mer sur mon bateau au lieu de prendre l'avion. Je finis par m’allonger sur la pierre. Je passe une main derrière ma tête. « Tu as déjà vécu à la campagne toi ? »

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TENUE ▬ Moi aussi j’étais une personne moderne, l’électronique, l’électricité, l’eau, toutes ces choses essentielles à notre époque ne sont pas sur cette île. Même la bouffe d’ailleurs semble absente, à moins qu’un magasin se cache quelque part dans la forêt, je ne sais pas trop ce qu’on peut trouver. Mais malgré tout je prenais la situation avec beaucoup plus de recul sans voir les points négatifs qui sautent aux yeux de tous. Il y a pire dans la vie et j’ai connu ça, aujourd’hui les « incidents » aussi imprévu soient-ils ne me fait pas peur. Grimpant sur le rocher ensemble, Gareki gueule une phrase en me traitant de con, sympa ! Mais je rétorque aussi tôt en le traitant d’idiot, ce qui entre nous est un peu son deuxième prénom avec moi. Riant finalement tous les deux, assis sur la pierre, je le questionne d’une remarque qui me semble évidente à le voir ainsi. « Oh, allons en mer la prochaine fois ! » Prendre le bateau serait cool, en tout cas ça me tente bien. Le sourire aux lèvres, je hoche la tête a sa question. « Non, je suis né à Osaka, après j’ai vécu à Tokyo. Mais je ne déteste pas la nature. » J’aime les fleurs aussi... Enfin Moe les aimait et depuis je m’occupe de son jardin, donc j’ai appris à apprécier la nature à sa juste valeur d’une certaine façon. Le regardant allongé, je souris en tapotant sur sa jambe. « On descend à l'eau ? » Je n’attends pas sa réponse pour me relever et déballer la forêt jusqu’à la plage.

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TENUE ▬ En parlant de mon bateau, je m’attendais à une réponse de ce genre de la part de Nai. J’étais quasi sur qu’il voudrait aller à la mer avec moi. Je le savais et j’ai parlé en connaissance de cause. Après tout ce qu’il avait fait pour moi, sa présence n’est pas aussi désagréable que je ne laisse paraitre. Et une partie de moi voulait l’impressionner en l’emmenant à la mer. C’est pour ça que je lui parle de mes bateaux. Je faillis afficher un sourire victorieux à sa proposition et je me contente d’un petit soupire. « Du moment que tu me forces plus à monter dans un avion, c’est ok. » Je prends mes aises et m’allonge sur la pierre. Je découvre un peu plus sur la vie de Nai. Enfin, ce n’est pas grand-chose et certainement rien de très important mais ce sont des petits anecdotes qui permettent de savoir si on connait bien une personne ou pas. Car à part le fait d’être un footballer et avoir eu une fiancée, Nai reste toujours un mystère pour moi. Ma jambe se fait secouer par Nai et je le regarde. Dire que je venais de me poser ! « Attends ! » Il part sans m’attendre et je me relève très rapidement pour ne pas le perdre de vue. Je gueule plusieurs fois mais il ne se retourne pas. Le chemin jusqu’à la plage est rapide puisqu’on sait dans quelle direction on va. Enfin, moi je ne fais que suivre Nai. J’enlève ma chaussure et la balance sur le dos de Nai. « Je t’avais dit de m’attendre ! »  

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TENUE ▬ Entendre que Gareki a un ou des bateaux est impressionnant, j’aime l’idée qu’il puisse sortir parfois en mer et je m’impose pour la prochaine fois. J’en ai jamais fait l’expérience et il doit voir dans ma façon de m’exprimer que cela me languit déjà. Je n’ai pas deviné que c’était son intention, mais cela ne change pas grand-chose au fond, il accepte qu’on passe du temps ensemble sans me dire catégoriquement « non » ou que je suis chiant, bref les répliques qu’on pouvait entendre au début de notre rencontre. Les choses ont commencé à évoluer et plus encore depuis que je l’ai « sauvé ». Bien sûr il émet une condition et cela me fait rire. « Promis. » Dis-je en tendant mon petit doigt avec un large sourire sur les lèvres qui témoignent de mon amusement, pourtant je suis sérieux. Bien que j’ignore s’il ne sera pas forcé d’y grimper pour retourner à Tokyo, mais j’ai bien compris que je devais éviter ce transport aérien avec lui. Tapant sur sa jambe alors qu’il est installé confortablement sur la pierre, j’annonce mon intention d’aller à la mer, descendant du rocher pour courir dans la forêt, la déballant assez rapidement, je ne peux m’arrêter même sous la demande de Gareki, me stoppant seulement une fois sur un terrain plat. Mais je me prends la chaussure du brun dans le dos, la ramassant en le menaçant de la renvoyer sur lui, je ris surtout en lui collant à son torse, le regardant dans les yeux. « Je n’arrivais pas à me stopper, fallait m’attraper.» Je le taquine, mais je suis un sportif aussi et on cours beaucoup plus au foot qu’au hockey haha. Au moins on est arrivé sur la plage, y a du sable sous nos pieds. Commençant à marcher, je m’arrête pour l’attendre le temps qu’il remette sa chaussure, il ne pourra pas se plaindre cette fois. « Dans d’autres circonstances je suis sûr que tu trouverais cet endroit à ton gout ! » M’approchant de la mer pour m’accroupir au bord de l’eau, la touchant du bout des doigts. « Elle est fraiche. » Vu la saison, ça semble normal.

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TENUE ▬ Il avait intérêt pour lui à ce qu’on rentre par bateau car personne ne pourra plus jamais me faire monter dans un avion, pas même Nai. Cette expérience m’aura traumatisé et je ne tente pas à la revivre. Je préférerais limite rester sur cette île que de voler une nouvelle fois dans les airs. Donc finalement, laisser Nai monter sur mon bateau n’est pas bien difficile. Je dirai même que ça ne me déplait pas. Il me secoue la jambe et je le regarde avec curiosité. Je n’ai pas eu mon mot à dire car il ne m’attend pas et file à toute vitesse vers la forêt. Cet idiot n’a rien à faire de mes mots et continue à déballer la pente. J’ai beau être un sportif, mon domaine c’est le patin, pas la course donc j’ai beau à accélérer, il garde une avance sur moi. Ce n’est qu’en retrouvant une surface plane que je peux m’arrêter et lui balancer la chaussure dans son dos. Croyant qu’il allait me renvoyer la chaussure, je me protège en mettant mes mains devant moi mais il vient me la « donner ». «   C’est ce que j’ai essayé de faire.  » Pourquoi, ça ne se voyait pas ? Je suis sûr que si on faisait une course sur la glace, il ne ferait pas le malin ou une course dans l’eau tiens ! Nai repart sans m’attendre, enfin c’est ce que je croyais avant qu’il ne s’arrête. Je lache un petit rire et remets ma chaussure. «   Oui, si on n’avait pas failli mourir en venant ici, cette île est paradisiaque.  » Non, je n’arrive toujours pas à tourner la page. Je m’approche de l’eau, m’arrêtant à côté de Nai. Je m’accroupi à mon tour et mets ma main dans l’eau. Elle est fraiche mais faut croire que je suis habitué au froid avec la patinoire. «  Merci, je ne l’avais pas remarqué. »  

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TENUE ▬ Ce fut tout de même amusant de déballer la forêt comme ça, bien que c’était dangereux dû aux arbres ou aux obstacles sur le sol. J’ai réussi à atteindre le plat sans mourir ou tomber, bien que Gareki me reproche de ne pas l’avoir attendu, mais ce n’était pas chose aisée dans cette situation il n’avait qu’à me rattraper. « Ah bon ? » Je narguais en laissant imaginer que je n’ai pas vu sa tentative. L’île est superbe, en fait je n’aurais pas imaginé vu une plage comme ça ici, c’est un peu une île creuse, donc la mer est en pic de l’autre côté, mais on a trouvé un bel endroit par ici. Petit, mais différent. Marchant vers la mer, je l’attends pendant qu’il remet sa chaussure, je ne vais pas le distancer une nouvelle fois. « J’aime bien l’image du cratère qu’elle produit, ça ressemble à un bol. » Plaisantais-je, on ne peut pas le voir quand on est dessus, mais de l’avion c’était possible, malgré qu’on était tous préoccupé par la chute de l’appareil que notre site d’atterrissage. Touchant l’eau je m’exprime sur sa fraicheur. « Sait-on jamais. » M’asseyant simplement au bord sans rien faire, je me laisse tomber sur le sable, m’allongeant dessus en regardant le ciel. Jusqu’à voir une légère fumer obstruait ce dernier. « Tu crois que quelqu’un a déjà allumé un feu ? » Demandais-je en levant la main vers le haut pour qu’il remarque pourquoi je dis ça. Moi qui pensait qu'ils étaient tous occupés à chercher le village.

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TENUE ▬ C’est dommage que je n’aie pas découvert cette île lors d’une de mes excursions sur mon bateau. Cette île avait, à priori, tout pour me plaire mais il a fallu que je l’atterrisse littéralement dessus. Je ne suis pas assez détendu pour pouvoir l’apprécier à sa juste valeur. Mon humeur de râleur prend le dessus et je ne vois que du mal sur cette île. Nai est tout le contraire de moi. Il voit le bien quand moi je suis désespéré par cette situation. Il prend même le temps d’examiner la forme de l’île. Et honnêtement, je n’ai rien remarqué de tout ça. Pendant le vol, je ne voulais pas regarder par la fenêtre et après l’atterrissage, je n’ai pas eu le moral pour admirer la vue. « T’es vraiment un humain ? » Non parce que c’est impossible de garder cette bonne humeur quelle que soit la situation. C’est limite admirable. Le temps ne nous permet pas d’essayer l’eau par un autre moyen que de plonger la main dedans. Je suis assez mature pour ne pas me jeter à l’eau même s’il s’agit de mon élément de prédilection. Je le regarde s’assoir sur le sable. J’ignore pourquoi, mais je ne l’ai pas suivi dans son mouvement. Je suis juste debout, à l’observer, regarder le ciel. Ce n’est que quand il parle de feu que je lève la tête vers le ciel pour savoir de quoi il est question. « Peut être que c’est le feu du village ? » J’en sais rien. Je me fiche qu’il ait un feu ou pas. Rebaissant la tête, un sourire taquin se dessine sur mon visage. Je viens de voir une vague arriver vers nous. J’aurai pu prévenir Nai mais je préfère garder le silence sur cette surprise. Je recule discrètement. « Tu vois ce nuage ? » Diversion pour qu’il garde sa tête en l’air. Je jette de petits regards discrets vers Nai pour pouvoir voir la scène tant attendue. Bien entendu, c’est affectif hein.  

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TENUE ▬ Peut-être que je suis étrange aux yeux de Gareki, mais je ne suis pas différent des autres jours, si lui peux trouver cette situation dramatique, je préfère passer le temps en me disant que c’est une chance, j’ai vu des tas de films sur des jeunes coincés sur une île déserte et beaucoup rêvent de cette simple idée. Aujourd’hui nous y sommes, pas seul qui plus est, mais c’est tout de même ce genre d’endroit coupé du monde où on n'imagine pas mettre les pieds un jour et j’aime assez les lieux, c’est esthétique, original, peut-être est-elle hostile, peut-être pas, pour l’instant on est encore bercé dans l’ignorance et c’est dans ces instants-là qu’il faut en profiter. « Qui sait ? » Je le nargue en lui offrant une expression mystérieuse. Assis sur le sable, j’admire les alentour jusqu’à voir de la fumée dans le ciel. Étrange qu’elle aille si haut, avec les arbres, les montagnes, interrogeant Gareki sur ce qu’il en pense, histoire de communiquer quoi. « Tu crois ? » Ce n’est pas impossible non plus. « Hum. » Lâchais-je en pleine réflexion. Un nuage ? Quel nuage ? Je lève les yeux au ciel curieux par sa remarque, sauf que je reçois de l’eau en plein dans la tronche avec l'effet que la vague a produit. Trempée et gelée, je me suis fait avoir. Jetant un regard à Gareki qui semble m’avoir piégé de bon cœur, on pourrait croire que je vais l’assassiner oralement d’une seconde à l’autre, pourtant je pouffe et rigole de cette situation, ce n'est pas la saison, mais ça reste amusant malgré tout, j’aurais dû faire attention. Mais bon sang, je suis gelé maintenant, croisant les bras en essayant de me réchauffer comme je peux, reculant de quelques mètres pour éviter la même scène. « Gamin. » Je le taquine bien sûr, le sourire aux lèvres, je ne prends pas grand-chose du mauvais côté, même si j’attrape la crève, je me souviendrais joyeusement de ce moment. Je grince des dents, de mon côté, quand tout à coup la terre se met à trembler... Gardant les yeux rivés sur le sable, je lève les yeux vers le brun lorsque la secousse se calme. « Imp-sion-ant. » Je gla-gla en parlant, mais c’est étonnant et surprenant lorsqu’on ne s’y attend pas, forcément.

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TENUE ▬ Je l’ai vu à plusieurs reprises, Nai garde toujours le sourire quelle que soit la situation. Je trouvais ça frustrant au départ mais je m’y suis fait et c’est un trait de sa personnalité que je trouve admirable car je ne sais pas du tout comment il fait pour garder tout le temps la pêche. La seule fois où je l’ai vu être un peu différent est quand je l’ai croisé au cimetière, mais encore, son sourire était toujours présent ce jour là. Mais notre situation est loin d’être « normale », on s’est échoué sur une île et on va surement mourir si personne ne nous trouve. Je ne comprends pas comment il peut toujours positiver et admirer le paysage. D’un côté, heureusement qu’il est ainsi car avoir deux boules de nerfs ensembles ne fait pas bon ménage et son optimisme me rend moins nerveux que je ne le suis déjà. Je lève la tête vers le ciel pour regarder la fumée. Je ne cherche pas plus loin que le bout de mon nez, je n’ai pas la tête à ça et je lui donne une réponse hasardeuse. Nai n’a pas l’air très convaincu mais ce n’est pas mon problème. Je hausse les épaules et baisse la tête avant d’y voir une vague arriver. Et au lieu de prévenir Nai de l’approche de celle-ci, je me recule discrètement et lui fait lever la tête avec un simple prétexte. Le footballer, ne se doutant de rien, lève réellement la tête. Je me retiens de ne pas rire pour ne pas me trahir. Une grosse vague arrive sur Nai et le mouille de la tête au pied. Cette scène me fait rire comme pas possible et cet imbécile en rigole aussi. On pourra toujours tenté de faire un feu pour pas qu’il tombe malade. C’est con mais je n’ai pas pensé aux conséquences d’une telle blague. Je voulais juste rire un bon coup et c’était réussi. La terre se met soudainement à trembler. Ce n’était pas une petite secousse mais une belle. La secousse s’arrête et la seule chose que Nai trouve à dire me tue. Je couvre mes yeux avec la paume de ma main pendant un bref instant. « Tu ne devrais plutôt pas demander : « pourquoi ça tremble ? » ou « Ahh la terre a tremblé ! » » Mais grâce à sa réaction, j’oublie moi aussi la gravité de cette secousse. « Enlève tes habits mouillés. On va faire un feu pour que tu te réchauffes un peu. » Non, je ne me sens pas du tout coupable de quoi que ce soit.

“Life is unpredictable”  

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TENUE ▬ Pour moi il est plus facile de sourire que de pleurer en cas de coup dur. C’est devenue un trait de caractère, ça fait entièrement partie de ma façon de vivre. Même si intérieurement je suis brisé, même si seul je peux sembler différent et plus sérieux, le fait est que devant Gareki j’ai toujours montré cette image de moi souriant, parfois collante, lourde, têtue et optimiste à souhait. Je ne mens pas, c’est vraiment moi, mais à travers cette apparence il serait difficile de se douter ce qui se cache dessous. Je sais ce qu’il représente pour moi avec ce cœur, mais lui ignore ce détail important et au fond je pense que ce n’est pas grave qu’il ne l’apprenne jamais car plus je passe du temps avec et plus je trouve ça amusant et intéressant. Voir les changements chez lui j’adore ça, il n’est pas Moe, son caractère n’a rien à voir avec la douceur de ma petite amie, mais c’est pour ça que j’arrive finalement à séparer les deux et ne pas être avec lui seulement parce qu’il est celui qui vit grâce à elle. Au fond Gareki est un gamin, il me piège en me laissant me prendre cette vague que je n’ai pas vu arriver, me gelant sur place, il veut ma mort c’est ça ? Je glaglate comme un idiot sur le sable à rire cela situation. D'autres gueuleraient, s’énerveraient, moi je le prends pour ce que c’est, une plaisanterie. Puis le sol se met à trembler et aussi surprenant que cela puisse être, je ne trouve qu’un mot à dire, ce qui semble désespérer mon ami, me faisant sourire de plus belle en voyant sa réaction. Seulement je me gèle, claquant des dents, c’était marrant de se prendre une douche, mais elle était un peu trop froide. « Bah c’est u-un trembl-ement de ter-re. »  je ne vais pas demander pourquoi, on a deviné je pense, mais je ne suis pas du genre à dramatiser haha. « Tu sais faire du f-feu ? » Le taquinais-je en frottant mes mains sur mes vêtements, si je me déshabille là, je vais me transformer en glaçon, autant attendre que le feu soit allumé, enlevant seulement ma veste pour commencer.

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TENUE ▬ J’ai changé et je le sens plus ou moins. En tout cas, je suis différent quand je suis avec Nai. Il a ce quelque chose qui m’empêche de le repousser entièrement, car si je voulais réellement lui casser la gueule, je l’aurai surement fait depuis longtemps. Nai aussi ne veut pas me laisser tomber. J’ai beau à lui faire des crasses, il ne me tourne pas ses talons. A cause de moi, il se retrouve bien mouillé et grelotte de froid. Ça m’a fait rire pendant les premières minutes mais à le voir trembler comme ça, je me rends compte de ma bêtise et de ma grande maturité. Mais je suis trop fier et ne veut pas admettre mon « erreur » alors je feins de n’avoir rien vu. La terre se met à trembler elle aussi, comme si on me punissait d’avoir ignorer les grelotements de mon ami. Sa réaction me laisse sans voix. Plus il est comme ça, plus j’ai envie de savoir quelles sont ses limites, par simple curiosité. Je soupire avant de commencer à marcher. Avec lui, toutes les catastrophes ressemblent à des aventures. Je sors un briquet de ma poche et l’allume pour qu’une flamme sorte. «  Bienvenue au 21e siècle. » Je ne fume pas mais je l’avais récupéré d’un fumeur juste avant notre décollage. On s’éloigne de la plage pour nous enfoncer dans la forêt. Je garde mes mains dans mes poches tout en marchant. Un petit coin sympathique s’offre à nous. Je commence à ramasser des brindilles et des feuilles mortes. Après avoir fait un petit tas, je reallume le briquet pour transférer la flamme sur les brindilles. L’embrasement prend de plus en plus d’ampleur et la chaleur se fait ressentir. «  Je devrais peut être aller récupérer nos affaires pour que tu puisses te changer. » Car même si le feu est vif, ça va mettre bien longtemps avant que tout ne sèche. Et puis, pour une fois que je me dévoue.

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TENUE ▬ Je n’en veux absolument pas à Gareki pour son « piège » disons que j’ai été surpris et qu’être tremblé et frigorifié n’a rien de vraiment agréable, mais j’arrive à trouver cela amusant malgré tout, je pense que c’est lorsqu’on voit les choses de façon « ouverte » qu’on arrive finalement à apprécier chaque instant, même ceux ayant des conséquences inattendues ou compliquées. Au pire des cas je tomberai malade, je ne pense pas que cela va être très grave, faut juste avoir des médicaments, je compte sur l’avion pour ça si jamais je me retrouve réellement dans cette situation, mais en dehors de ce petit désagrément, j’en ris franchement. La « blague » venait de Gareki, forcément que je ne peux que trouver cela cool, le changement, l’évolution, ce genre de chose suffit à me faire sourire bêtement même en claquant des dents sous le froid. Lorsqu’il sort un briquet et allume la flamme je le fixe en gardant mon esquisse malgré tout, levant le pouce en l’air doucement. « Bien jou-é. » Perso je n’ai pas de briquet sur moi, donc c’est cool, pas besoin de se casser la tête à savoir comment faire. Dès qu’on a trouvé un endroit où le faire, je le regarde préparer le feu, m’approchant assez proche en essayant de pas me bruler, mettant les mains au chaud. « Tu fe-rais ça ? » Je suis étonné qu’il se propose de faire le chemin jusqu’à l’avion tout seul. « Mais ça de-vrais aller. Je peux le suppor-ter. » Positiver, toujours. Si ma veste arrive à sécher je pourrais la mettre pour me tenir chaud. Éternuant soudainement, oups. « Enfin si tu v-eux y aller, ça me dérange pas. » Je crois qu’il faut voir les choses en face, sans vêtements secs je ne risque pas de faire grand-chose à part grincer et claquer des dents.

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TENUE ▬ Quand on a très peur du noir, une des seules solutions que j’ai trouvée est de me créer de la lumière. Je dispose de plusieurs outils pour m’éclairer dont mon téléphone portable et le briquet. J’utilise plus le premier objet que le deuxième mais le briquet n’est pas inutile non plus. Et c’est bien grace à lui qu’on n’a pas besoin de jouer aux hommes de Cro-Magnon. Je jette de temps en temps un coup d’œil vers Nai. Il grelotte et même s’il garde son sourire, cette blague me fait pas aussi rire que je ne le pensais. Bien sur, c’était bien amusant de le voir se faire surprendre par la vague mais je n’ai pas envie qu’il tombe malade. Je me sens vraiment con pour le coup. Et je me dépêche de réunir un tas de feuilles mortes et de branches pour nous créer un feu assez fort pour le réchauffer. Nai est un idiot. Pourquoi il ne se met pas en colère contre moi-même après ça et ça a le don de me faire encore plus culpabiliser. D’habitude, je reste ferme dans mes conneries et j’assume à mort mais là, c’est différent. Je claque ma langue contre le palais. Il n’a pas tort de penser ainsi de moi mais c’est « vexant » quand même. J’arque un sourcil. Il vient de refuser mon offre mais éternue juste après. Je ne suis pas encore assez bon au point de lui donner ma veste mais c’est déjà un grand pas pour moi d’aller chercher des affaires pour lui. Je me relève et mets mes mains dans mes poches. « Bouge pas, je reviens alors. » Le chemin pour aller à l’avion est encore frais dans ma tête. Ça ne devrait pas poser de problème pour y aller. Je me hâte à remonter la pente pour la redescendre de l’autre côté. Dans ce genre de situation, mieux vaut éviter de faire son intelligent et risquer de se perdre. La montée n’est pas aussi rapide que la descente mais je parviens tout de même à retrouver le rocher su lequel on s’est posé avant d’aller à la plage. J’ignore combien de temps ça m’a pris mais heureusement que Nai est devant son feu car il aurait été congelé sur place avant même de rejoindre l’avion. Les minutes défilent et je me retrouve enfin devant l’avion. Il y a encore des personnes devant. Je me maintenant compte qu’un avion est immense comparé à un homme. Bref, j’ordonne un membre de l’équipage à me prendre nos affaires en lui donnant nos numéros de siège, car je ne veux plus remonter dans un tel engin même s’il est au sol. Je demande même à avoir une couverture en plus. Jugeant inutile de prendre mon sac je ne prends que les affaires de Nai. Il fera le tri tout seul. Bref, je me dépêche encore de refaire le chemin inverse pour rejoindre mon ami laissé seul là bas. Je me demande d’ailleurs d’où vient tout cette hate. A croire que j’ai peur qu’il meurt congelé de froid ou qu’il ne lui arrive quelque chose.

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TENUE ▬ Je ne cherche pas une seule seconde à culpabiliser Gareki, c’était qu’une blague donc je ne vois pas pourquoi je devrais lui faire des reproches, je peux gérer la situation, ce qui est arrivé devait simplement arriver, c’est tout. Je galère vraiment à parler à force de claquer des dents, c’est assez gênant, j’ai beau sourire je reste frigorifié, heureusement il a pu allumer le feu rapidement et je l’en remercie sincèrement, rester proche pour me réchauffer au maximum. Il se propose à aller chercher mes affaires à l’avion, j’avoue que j’ai presque cru à une blague parce que je l’imagine mal faire tout le trajet juste pour moi, seul. Je ne souhaite pas qu’il prenne cette responsabilité, enfin du moins ça c’était avant de commencer à éternuer et d’imaginer que je vais bientôt tomber malade si cela n’est pas déjà le cas. L’invitant à y aller s’il est toujours d’accord, le sourire sur mes lèvres gercées et violettes à cause du froid. « Merci. » Dis-je simplement, de toute façon je ne peux aller nulle part dans cet état, je ne bouge pas de la chaleur qu’émet le feu. Les mains gelées je les frotte contre mon corps tentant de produire un minimum de chaleur, la fatigue s’impose alors que je suis seul dans cette forêt, glissant sur les côtés, je tombe au sol, me mettant en boule, les yeux rivés sur les flammes brulantes, je serais presque tenté de me jeter dedans pour ressentir la différence de températures, mais je ne suis pas assez fou. Fermant les yeux, je tente de compter dans ma tête, penser à autre chose en attendant de voir le brun revenir, priant pour qu’il retrouve son chemin.

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TENUE ▬ Moi non plus je ne sais pas d’où me vient cet élan de culpabilité. Il claque des dents, frissonne comme pas possible, ça devrait me faire rire pourtant, c’était beaucoup moins drôle que je ne le pensais. Je vais même me proposer à aller lui récupérer ses affaires pour lui. Le pire, c’est que je me dépêche réellement, comme si je tenais à revenir le plus vite auprès de Nai. Je préfère chasser ce genre de pensées en me hatant dans ma mission. Ce n’est pas facile de remonter cette pente. La terre est glissante et les racines sortent de nulle part. Je dû m’accrocher aux branches pour me servir d’appui et ne pas tomber. Les minutes passent et j’arrive enfin devant l’avion écrasé. Pendant que je vais me réhydrater avec un verre d’eau, quelqu’un vient me donner les affaires de Nai en plus d’une couverture. J’enfile la bandoulière et mets la couverture dans son sac avant de repartir d’où est ce que je venais. J’ai l’impression de faire du cross. Lui qui disait de me reposer, ce n’était pas gagné avec ce voyage. Je préfère quand même m’avaler des cachets pour éviter le pire. Comme il s’agit de la troisième fois que je fais ce trajet, mes pas paraissent plus confiants et surtout plus rapide que lors des premières fois. Je descends la pente beaucoup plus rapidement qu’à la montée. Arrivé sur une surface plane, je commence à courir en direction de notre feu. J’aperçois au loin cette source de chaleur qui est nettement plus faible qu’à mon départ. Cet idiot n’a pas pensé à l’entretenir. D’ailleurs où est il ? Ne le voyant pas, une sensation désagréable se fait ressentir. Mes yeux analysent les environs mais toujours aucune trace de Nai. Ce n’est qu’en arrivant juste devant notre feu que je le vois en boule. Mon cœur se desserre et je me sens mieux, ne remarquant pas dans un premier temps son état. « Je suis là, réveille toi.  » Je pose son sac à côté de lui et m’approche du feu pour le faire revivre. Mes mains près des flammes, je jette un coup d’œil à cet idiot.

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TENUE ▬ Gareki est vraiment parti chercher mes affaires et je suis réellement reconnaissant, ce qu’il vient de faire prouve encore une fois qu’il a changé, comme s’il me voyait vraiment maintenant, quelques mois en arrière il s’en serait complètement foutu que je crève de froid et ça me fais sourire même dans mon état inquiétant. Tombant sur le sol, je n’ai plus de force à cause de mes membres gelés, mais je ne le dirais jamais de cette façon au brun, je ne suis pas du genre à me plaindre même quand je le devrais, recroquevillé en boule pour espérer recueillir plus de chaleur auprès de ses flammes que j’admire avant de fermer les yeux, dormir dans cette situation est le plus dangereux, tout le monde le sait. Mais je me sens tellement fatigué, mes paupières sont lourdes, tentant malgré tout de rester conscient pour entendre lorsque mon ami reviendra, la chaleur diminue avec les flammes qui s’amenuisent, mais je ne peux pas bouger. Entendant sa voix, j’ouvre les yeux difficilement pour le voir, je me sens plus rassuré qu’il soit de retour, mais je n’arrive pas à me lever... Mon regard rencontre le sien, j’ignore s’il comprend ma détresse du moment, mais je me contente de regarder les flammes reprendre de leur vigueur, c’est la première fois que je me retrouve aussi gelé, j’imagine même pas les personnes qui tombent dans la glace au pole nord, tu m’étonnes qu’ils meurent de froid, je me suis pris une vague et j’ai l’impression d’être un glaçon, mais mes vêtement trempés et froid n’arrangent rien non plus. Je tente de me redresser, mais c’est une véritable épreuve. Voyant mon sac à côté je reste couché en roulant un peu sur moi-même, pour l’attraper, je dois me changer et ça ira mieux après.