TENUE ═ Quelque temps étaient passés depuis cet « incident » ce fut vraiment la panique lorsque nous sommes rentrés, des tas de personnes attendaient à l’aéroport, des parents, des frères, des sœurs, des familles entières et des amis tous inquiets du sort des « disparut ». Bien entendu il n’y avait personne pour moi. Jiro dû aller à l’hôpital et sa mère ne tarda pas à l’y accompagner, des secours étaient mis à disposition, c’était vraiment incroyable et difficile de s’y retrouver. J’y suis allé également pour ma cheville et les blessures minimes dû aux nombreuses chutes qu’on avait subies, mais j’allais bien. Je visitais mon petit ami chaque jour durant son séjour à l’hôpital, cela à durée quelques jours avant qu’il ne soit libéré et complètement soigné, soulagé, on avait finalement entièrement vaincu cette épreuve et j’avais quelquefois l’impression que ce n’était pas réel tellement c’était dingue.

Installé dans ma chambre je n’avais pas arrêté mon émission pour autant, bien entendu je ne parlais pas de cette histoire, on pourrait deviner ma présence sur les lieux. J’avais eu du mal au début à tout reprendre comme si de rien n’était, surement que ça faisait partie d’un léger « traumatisme » qui m’avait laissé un arrière-gout d’insécurité. Heureusement, j’avais Jiro. Je m’en rends compte un peu plus à chaque fois, mais j’en suis même à me demander ce que je ferais sans lui, ce qui est assez fou lorsqu’on me connaît. J’avais envie de passer du temps avec lui, loin du danger bien sûr, car cet évènement nous à j’en suis sûr davantage rapproché.

Descendant au rez-de-chaussée, j’avais faim après avoir passé des heures enfermés dans le studio, ouvrant le frigo je sors de quoi me faire un sandwich rapide, sauf que j’entends des voix dans le salon. Mon père ? Je m’approche en collant mon épaule contre le mur et entendre la voix de Jiro aussi. Qu’ils parlent ne m’étonne pas, mais c’est le sujet qui m’interpelle. Moi ?

Jiro semble vouloir savoir ce que ressent mon père ou je ne sais quoi. Pourtant, ce dernier reste fermé, limite froid à mon égard, mais ça ne me surprend plus depuis le temps et finalement ça me blesse seulement encore plus de devoir y faire face de nouveau. Jiro n’aurait pas dû faire ça, je sais que ça part d’une bonne intention, mais cette histoire le dépasse cette fois et je ne veux pas qu’il s’implique là-dedans. Perdant l’appétit, je reste là sans bouger en écoutant cet échange de sourd qui me donne juste envie de me faire tout petit et de disparaitre... « Qu’est-ce que tu fais ? » Dis-je soudainement lorsque Jiro quitte la pièce.

TENUE ═ Cet incident sur l’ile fut bientôt oublié par le peuple tokyoïte. Bien entendu, je n’oublie pas le courage et la bravoure que Shion a fait preuve, ni les bons moments qu’on a eu avant que tout dégénère mais le côté « exclusivité » de la chose est révolu. Les journalistes se sont lassés de cette affaire et nous pouvons enfin être tranquille et le considérer comme un vieux souvenir. Quant à ma mère, elle ne pourra surement jamais oublier cet incident. Depuis que je suis sorti de l’hôpital, à chaque fois que je sortais de la maison, elle m’appelait toujours pour me prendre dans les bras. Je resterai toujours son bébé quel que soit mon âge. En même temps, elle a dû avoir eu tellement peur durant notre séjour. L’autre personne qui ne s’est pas encore totalement remis est Shion. Bien qu’il ne l’ait pas exprimé explicitement, je peux sentir qu’il repense encore à notre accident.

Cette fois ci, encore, ma mère vient me prendre dans les bras avant que je ne quitte notre appartement. Je lui tapote doucement le dos avant de sourire. Elle finit par me lâcher, je lui dit que je serai là pour manger avec elle ce soir. Fermant notre porte, je jette un petit coup d’œil, par réflexe, à la porte d’en face avant de quitter le bâtiment. Ma destination n’est pas inhabituelle puisque je me dirige vers la maison de mon copain. Je suis sorti de chez moi assez tôt et je n’ai pas pensé à dire à Shion que j’étais déjà en chemin pour aller chez lui. Je ne tarde pas à arriver devant sa demeure. Je vois son père qui s’apprête à ouvrir la porte d’entrée. Je l’appelle par son nom et il se retourne vers moi avec un sourire. Je m’approche de lui en accélérant mes pas. Il a l’air surpris de me voir puisque je ne lui avais pas prévenu de ma visite. Je ris un peu gêné puisqu’il ne sait pas encore que je sors avec son fils. Il m’invite à rentrer et à m’installer dans le salon. J’accepte sans réfléchir avec un sourire. Il s’assoit sur le fauteuil et moi sur le canapé. On commence à parler de notre voyage ainsi que de l’incident. Il n’a pas l’air bien au courant alors que Shion faisait partie des « victimes ». Cette pensée me glace le cœur. On vient ensuite à la raison de ma venue et je lui avoue sans peine que je suis là pour son fils.

Il a l’air surpris, n’imaginant surement pas qu’on soit devenu aussi proche. S’il savait… Mais je n’abandonne pas le sujet, je continue d’évoquer Shion. Mon oncle est devenu moins réceptif qu’avant et je commence peu à peu à m’emporter. « Shion est votre fils. C’est la vie que votre femme a préféré chérir que la sienne. Shion n’est pas né en prenant la vie de sa mère, c’est elle qui a protégé la vie de Shion en le mettant au monde. En agissant ainsi, vous devez vous sentir désolé pour Shion ainsi que pour votre femme ! [/b][/color]» Même si mon oncle reste silencieux, son regard est ancré dans le mien. C’est d’ailleurs cet échange qui m’a fait comprendre que j’ai dépassé les bornes en lui criant dessus. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris. Je lui ai manqué de respect. Je dévie le regard avant de me courber pour le saluer. Je me retourne rapidement pour quitter au plus vite le salon.

Mon cœur fait un bond en voyant Shion. A partir de quand est ce qu’il était là ? Qu’est ce qu’il a entendu ? Son regard en dit long sur ses émotions. Je le connais, je suis persuadé qu’il ne vient pas d’arriver. « Shion…Je…. » Je ne suis pas du genre à nier les choses. Je ne mens pas alors je ne trouve rien d’autre à lui dire. « Tu as tout entendu ? » Je bouge délicatement ma main en direction de la sienne.

TENUE ═ Depuis que je suis né rien n’a changé entre mon père et moi, il n’a jamais montré une faiblesse pouvant me faire croire qu’il tient à moi malgré son comportement distant, son mutisme à mon égard, cette indifférence qui m’a plongé dans un sentiment de solitude toute ma vie. Même en ayant eu cet accident, même en ayant pu mourir sur place, il n’a rien montré, rien dit, aucune inquiétude ni regard soulagé, je me suis fait une raison... Je n’existe pas pour lui et ça ne changera jamais. Cependant, je ne m’attendais pas à ce que mon petit ami discute avec lui et lui balance ces mots, cherchant surement à trouver des réponses où lui faire avouer quelque chose, mon père reste silencieux et je peux imaginer que suite à cette « agression » de mon copain, il n’a pas apprécié se faire juger sur quelque chose dont il ne veut jamais parler. Frustré et blessé, j’attends Jiro à la sortie du salon, ne ratant pas l’occasion de lui « sauter » dessus en le questionnant sans tarder, je sais qu’il fait ça pour moi, mais il ne devrait pas s’en mêler, ça ne fait qu’empirer les choses. « Oui, j’ai tout entendu. » Avouais-je sans émotion particulière, le fixant du regard. « Pourquoi tu as faits ça ? » Je ne sais pas pourquoi ça m’énerve, en réalité ce n’est pas contre Jiro que je l’ai mauvaise, mais contre cet homme de l’autre côté de la porte qui n’est pas capable de me regarder, de me parler, de m’écouter. Seulement je suis en colère, d’avoir encore subi ça, que mon copain le fasse derrière mon dos, que je surprenne cette situation si soudainement. « Tu t’attendais à quoi ? Qu’il te dise qu’il est désolé ? Rien ne changera...Même toi tu ne peux rien faire contre ça. » Agacé par cette réalité je m’éloigne pour grimper les escaliers en vitesse et rejoindre ma chambre. En réalité je pense qu’au fond je suis celui qui veux le plus que ça change.

TENUE ═ Je n’avais pas prévu que notre conversation finirait sur Shion. Je voulais lui en parler mais pas de cette manière. Je n’ai aucun droit de faire la leçon à un adulte. Je ne sais pas ce qui motive le comportement froid de mon oncle envers Shion, mais je ne veux pas que mon petit ami souffre à cause de ça. Une famille doit être soudée et non déchiré. C’était plus fort que moi et je me suis emporté sur le sujet. Il ne m’arrive pas souvent d’être en colère mais j’en pouvais plus. Les problèmes ne peuvent être réglés que si une communication est possible. Mais jugeant que j’en ai un peu trop fait, je préfère me retirer de la pièce après lui avoir salué en me courbant. L’apparition soudaine de Shion fut la deuxième chose que je n’avais pas calculée. Il est sorti de nulle part pour me questionner. Je le connais, au vue de l’expression qu’il affiche, je suis persuadé qu’il a entendu une grosse partie de la conversation avec son père. Je lui attrape doucement la main pour essayer de le calmer. Pourquoi j’ai fait ça ? Ça me semblait pourtant évident. Pour lui et pour son père. Même si Shion semble indifférent, il tient à lui, sinon, il ne m’aurait jamais jalousé pour ma relation avec son paternel. Je ne veux pas qu’il continue à souffrir de cette relation. Je le regarde en espérant qu’il me comprenne sans que je ne lui dise. Il semble tellement en colère que je préfère me taire, espérant qu’il se calme pour pouvoir discuter sereinement. Mais ce fut le contraire qui se produisit. La main de Shion glisse dans la mienne et monte rapidement les escaliers. Je le suis dans le calme jusqu’à sa chambre. «  Bien sur que oui ça va changer.  » Je m’approche de lui. «  Si j’ai réussi à te faire amoureux de moi, alors j’y arriverai. Ne me fait pas croire que tu ne veux pas que ça change parce que je sais que c’est faux.  » Je m’assoie à côté de lui. « Mais je n’y arriverai pas tout seul.   » Shion devra s’armer d’une grande patience et de persévérance s’il souhaite avoir du changement. Bien entendu, je devrai continuer à parler avec mon oncle de mon côté. Ce n’est pas une chose aisée, mais je veux réussir.

TENUE ═ Je n’avais pas prévu non plus d’entendre parler mon petit ami à travers la porte juste en descendant me prendre un truc à manger ou à boire. Normalement je me fiche de savoir ce que fait mon père, il est souvent dans sa pièce à faire des expériences tout seul toute la journée si ce n’est pas au labo scientifique, mais j’ai reconnu la voix de mon copain, c’est la seule chose qui m’a attiré contre cette porte du salon. Quand il sort je ne compte pas mentir en disant que je n’ai rien entendu, non je ne lui mens pas, demandant simplement ce qu’il fait, pourquoi il le fait ? Je ne voulais pas... Mon père n’a jamais changé durant toute mon existence, qu’est-ce qu’il lui fait croire que ça pourrait être diffèrent aujourd’hui ? Rapidement je suis parti d’ici, retournant dans ma chambre en claquant presque la porte, mais Jiro me suis et de toute façon je ne veux pas me battre avec lui parce qu’il tente de m’aider, j’ai juste le sentiment d’être encore tiraillé avec des émotions que j’aurais préféré ne pas ressentir, je l’ai lui, pourquoi je voudrais avoir l’amour de mon père ? Je ne l’ai jamais eu, j’ignore ce que c’est que d’être aimé par un parent, pourquoi est-ce que j’en ai le désir alors ? Écoutant mon petit copain, assis sur mon lit, il me rejoint. « C’est totalement différent Jiro ! » Je suis tombé amoureux de lui oui, mais mon père n’est pas pareil, surement que pour autre sujet il aurait pu le faire changer, mais quand ça me concerne il a dû voir le regard du vieux, sa réaction, sa façon de m’ignorer, m’éviter, me rejeter où me faire passer au second plan comme si je n’avais jamais existé. « Ce que tu me demandes est impossible, même si je veux que ça change, j’ai l’impression d’avoir usé toutes mes cartes pour ça. » Je fais de la science et je suis doué en plus ! J’ai essayé de me rapprocher de lui des dizaines, des centaines de fois, mais je n’ai jamais eu droit à une seule réaction de sa part. « Je t’ai toi, pourquoi je devrais vouloir plus ? » Je tente de me consoler ou de fuir cette souffrance que je subis au quotidien depuis vingt ans. « Ne fait pas ça. » Je ne veux pas qu’il lui parle en douce quand je ne suis pas là, je ne veux pas qu’il soit le cul entre deux chaises à tenter de les rassembler. J’ai toujours vécu ainsi, je n’ai jamais été gourmand pour désiré davantage. que ce que j’ai aujourd’hui.

TENUE ═ Shion s’éloigne de moi et monte dans les escaliers. Je ne veux pas nous quitter avec cette histoire en suspens alors je m’empresse d’aller le rejoindre dans sa chambre. Je faillis recevoir la porte au nez mais je l’intercepte avant qu’elle ne se referme. Il a l’air contrarié et j’ignore s’il veut m’entendre parler. Je vais le rejoindre dans son lit et m’assoit à côté de lui. « Ce n’est pas si différent que ça. Personne ne peut résister à la sincérité d’un autre.  » Surtout pas lorsqu’on est membre d’une même famille. C’est insensé de ne pas aimer son propre fils. Je n’arrive définitivement pas à accepter cette mentalité. Je perçois le désarroi de mon petit copain à travers ses paroles et ça me pince le cœur. J’aimerai pouvoir l’aider, mais Shion ne semble pas être du même avis que moi. Est-ce que mon amour lui suffit amplement ? J’ignore si ce qu’il dit est une excuse ou la vérité mais ce dont je suis sûr, c’est que je continuerai à l’aimer. Je viens le prendre dans mes bras. «   Est-ce réellement ce dont tu veux ? Ça ne me dérange pas de faire ce travail. » Je ne veux pas effrayer Shion et encore moins le faire sentir mal. Malheureusement mes choix ne font qu’accentuer cette crainte. «  Mais si tu tiens à ce que je ne m’en mêle pas, je respecterai ta volonté.  » Car je n’ai aucun droit sur lui. Ce sont ses décisions, il n’y a que lui qui peut les faire. Cependant cela ne signifie pas qu’il va devoir assumer ses choix tout seul. Je serai à ses côtés, quel que soit ces décisions. «  Je suis désolé, je ne voulais pas te faire sentir mal.  » Je lui tapote doucement l’épaule et le serre davantage contre moi.

TENUE ═ C’est difficile à expliquer, mais je pense que j’ai essayé un bon nombre de fois d’attirer l’attention de mon père et en obtenant aucun retour j’ai perdu confiance en cette relation, devenant jaloux de Jiro et de cette complicité avec mon géniteur, c’est vraiment à ce moment-là que j’ai compris que je n’avais aucune chance. J’aurais pu croire avant que c’était son caractère, dans sa façon d’être, mais avec mon petit ami il est totalement différent, il parle, rigole, s’intéresse à ce qu’il fait, ce genre de chose que j’ai simplement pu rêver. « Il y résiste pourtant. » Murmurais-je doucement. Je suis en colère, mais surtout blessé quand je dois faire face à cette réalité. Le laissant me prendre dans ses bras, je reste calme en l’écoutant parler, pour l’instant c’est tout ce dont j’ai besoin en tout cas. Je ne veux pas que mon copain soit impliqué dans cette affaire, pas pour l’instant. On vient de surmonter déjà pas mal d’épreuves et je ne pense pas que j’obtiendrais des résultats dans l’immédiat, même avec son aide. « Ce n’est pas à toi de le faire. » Il ne doit pas s’en occuper dans mon dos, ça n’a aucun sens. « Un jour ou l’autre je l’affronterais, mais pas tout de suite. » Je n’ai pas envie d’essuyer un nouvel échec et ce jour-là je lui demanderais d’être avec moi. « Mon père est resté sur ses positions me concernant durant vingt ans, il a surement trop de fierté pour reconnaitre que tu as raison. » J’ai entendu ce qu’il a dit et je pense aussi que ma mère n’aurait pas voulu ça, seulement j’ai grandi sans parent, sans leurs amours ni leur soutient, alors ce n’est pas comme si ça m’était réellement vital aujourd’hui. « Je sais, mais au moins tu as faits ça pour moi. » Je préfère voir les choses ainsi que simplement lui gueuler dessus parce que je suis frustré.

TENUE ═ Je voulais bien faire mais j’ai fini par blesser Shion. Je me sens désolé et je ne peux que le serrer dans mes bras pour le réconforter. J’ai voulu faire les choses à ma façon et ça a raté. Je n’aurai pas du forcer les choses, je me suis emporté et voilà où ça nous mène. La culpabilité me met mal à l’aise et une expression triste s’affiche sur mon visage. Heureusement, Shion ne peut pas la voir de là où il est. « Je suis désolé.  » Je n’avais pas réalisé que mon copain pouvait se sentir mal à cause de mes actes. Je l’écoute parler tout en me sentant coupable comme jamais. Mais il le sait, je serai là pour lui, quelle que soit sa demande. C’est ma promesse et je ne compte pas la rompre. A nouveau, je m’excuse, me rendant une nouvelle fois, compte que celui qui supporte le moins cette situation, c’est Shion, et qu’en faisant ça, je ne faisais que le peiner encore plus. J’ai vraiment mal géré les choses. Après lui avoir tapoté l’épaule, je le relache pour créer une petite distance. Je le regarde avec des yeux de chiens battus. « Tu n’es pas en colère contre moi ?   » Il a toute les raisons de s’emporter et d’extérioriser sa frustration. En fait, j’aurai préféré à ce qu’il gueule un coup que de garder ça pour lui. J’ai mal agis et c’est normal qu’il soit en colère. Je ne dis pas que j’aime à me faire gronder car forcément, je ne pourrai en être fier, considérant cet événement comme un échec. Mais m’engueuler peut soulager le cœur de Shion, je peux bien supporter ça. Je tourne son corps pour qu’il soit en face de moi, sur le lit. « Tu peux me crier dessus autant que tu voudras. Je ne dirai rien.   » Je suis prêt à accepter les remontrances, tel un prisonnier qui accepte sa condamnation.

TENUE ═ Je ne cherche pas à blâmer Jiro pour ce qu’il a fait, bien sûr ça m’a énervé sur le coup parce que je me suis senti trahi par son acte solitaire. Seulement si je suis en colère c’est surtout contre moi-même pour ne pas avoir fait face avant à ce mur de manière aussi franche et direct que mon petit ami. Et contre mon père pour n’avoir jamais remarqué mes tentatives et ma détresse. Alors non, je ne suis pas en colère contre Jiro, sa façon de vouloir arranger les choses, de s’excuser, de me prendre dans ses bras, les détails qui pourtant me font me sentir important suffise à cet instant. Il a promis d’être avec moi et je sais qu’il n’a pas menti, je n'ai aucune intention de déverser ma frustration sur lui il ne mérite pas ça. Je ne réponds pas de suite, restant simplement immobile et silencieux, sentant le mouvement de mon copain qui me tourne face à lui je lève le regard pour croiser le sien et l’écoute de nouveau se sacrifier pour que je lui crie dessus. Quel idiot, il ne changera jamais. « Je suis en colère, bien sûr que je le suis. » C’est un fait, je ne peux pas le changer. « Au moins, tu n’auras pas le souci de plaire à ton beau-père si on se marie... » Plaisantais-je en sachant que dans notre situation c’est utopique, on a renoncé à ça en tombant amoureux l’un de l’autre. Puis ça reste légèrement de mauvais gout étant donné que mon père n’aime pas son propre fils. En réalité je ris pour ne pas pleurer, j’en ai assez d’être sans cesse entrain de chialer comme une gonzesse... « J’ai juste envie d’oublier tout ça pour l’instant. » Cette histoire n’est pas pressée, de toute façon y penser ne changera rien dans l’immédiat, si Jiro n’a eu aucune réaction de la part de mon géniteur, je ne suis pas prêt d’avoir ma chance. Plutôt que de lui gueuler dessus ou de le frapper, j’ai juste envie de l’embrasser et de sentir qu’il est là, pour moi c’est la seule chose qui compte, même s’il a fait une erreur et même si sur le moment j’ai mal vu ce qu’il a essayé de faire, à part Jiro je n’ai personne.

TENUE ═ Je le savais, Shion est en colère contre moi. Je suis déçu de mon propre comportement. J’aurai du me contrôler. Mais le mal est fait et je ne peux que m’excuser auprès de Shion, espérant que je ne ferai pas la même erreur la prochaine fois. Non, il n’y aura pas de prochaine fois, Shion ne veut pas que je m’en mêle de mon côté, alors j’attendrais qu’il vienne à moi au moment venu. Mon copain plaisante en parlant de mariage. Je souris légèrement en me doutant de toute l’amertume qu’il y a dans sa phrase. Mieux vaut en rire que pleurer. Mais le voir ainsi m’arrache un pincement au cœur. J’ai l’impression d’être impuissant et c’est frustrant. « Tu n’as pas de souci à te faire pour ma mère.  » Je ne lui ai pas encore dit que j’étais en couple mais vu le nombre de fois où je lui ai parlé de Shion, elle ne doit que l’apprécier. « Ça te va si j’annonce notre relation à ma mère ?  » Elle saura lui apporter le soutien que je ne peux lui donner. Elle est plus mature et plus douce que moi. Shion n’est pas seul, je suis là, ma mère est là, sans oublier Berry et Phoenix. On forme une famille. Ça fait famille recomposée mais ça reste une famille très soudée. « Oublie.  » Je dégage son front de ses cheveux pour y déposer un doux et long baiser. Je lui caresse la joue à l’aide de mon pouce. Je veux l’aider et lui montrer qu’il n’a pas à avoir peur. Mes lèvres quittent son front. Je nous pousse à nous allonger dans le lit, Shion toujours dans mes bras. « Je suis là.  » lui murmurais-je près de son oreille avant de l’embrasser au contour de son visage.

TENUE ═ La colère est simplement là pour montrer à quel point je suis faible. Si je hais tant le fait que Jiro est affronté mon père c’est parce que j’en suis incapable seul et ça m’énerve car j’aurais du agir bien avant, attendre a été mon erreur et aujourd’hui les années sont passées, je suis un adulte. Je plaisante sur la situation en sachant parfaitement que mon père aime Jiro contrairement à moi et que s’il pouvait, c’est lui qui serait son fils. Seulement, je ne suis pas jaloux du moins je ne le suis plus, parce que je suis tombé amoureux de lui, parce qu’il est à mes côtés et que je sais qu’il le restera quitte à affronter mon géniteur ensemble. C’est une force pour moi. Sa mère ? Je ris doucement, c’est vrai qu’il a une mère géniale, j’ai pu voir en les observant ce que c’était d’en avoir une et je l’ai envié, lui et Berry pour avoir cette chance. Si elle pouvait accepter notre relation j’en serais surement le plus heureux et le plus gagnant des deux. Je le regarde quand il me questionne sur son intention de la prévenir sur nous. « Tu penses qu’elle réagira comment ? » J’ai peur, je ne veux pas que ça fasse de tension avec Jiro, je sais que c’est une femme gentille et les fois où je l’ai rencontré je ne l’ai apprécié que davantage, seulement je sais aussi que nous sommes deux hommes et que les parents rêves d’autre chose pour leurs enfants, enfin je suppose... Dans mon cas il n’y a pas vraiment de problème. Je ferme les yeux quand il m’embrasse le front, c’est simple, doux et rassurant. Mon petit ami a beau paraître idiot par moments, il est attentionné avec moi, c’est agréable d’avoir une personne comme lui a mes côtés. Me laissant aller en arrière pour finir allonger sur le lit toujours entouré de ses bras, je le regarde simplement, mes lèvres s’étirant lentement et doucement sous ses mots que j’aime entendre. Refermant les yeux en sentant les siennes se déposer sur mon visage, mes mains se faufilent en remontant le long de son corps pour venir attraper son visage et ancrer mon regard dans le sien, mes doigts le caressant doucement avant de l’enlacer en rapprochant davantage nos visages et scellant nos lèvres dans un baiser d’abord chaste, puis plus gourmand et avide. Je sais, je sais qu’il est là. Et je compte bien m’y accrocher jusqu’au bout.

TENUE ═ J’aimerai tant pouvoir l’aider. Mais j’ai bien compris que je ne pourrai arranger la situation en allant parler seul à seul avec le père de Shion. Cependant, j’espère que mon intervention aura été utile et que ça aura fait réfléchir mon oncle. Il est fier et ça doit être le principal obstacle à admettre son erreur. Je pense réellement que la bonne entente est possible, mais puisque Shion ne veut pas que je sois dans cette histoire, je respecterai son choix. Surtout que j’ai bien vu que ça le blessait plus qu’autre chose. Or, heurter les sentiments de mon copain est la dernière chose que je souhaite. Je ne ferai pas ce pas pour lui mais le ferai avec lui. Un mot de sa part et je m’exécuterai. Mais depuis que j’ai appris la vraie relation entre son père et lui, je ne pense pas que mon oncle souhaite réellement que je sois son fils. Je suis persuadé qu’il garde une place pour Shion dans son cœur. Certes, pas très évidente mais une place quand même. C’est ce que j’aime à penser. Après ce qu’il s’est passé, je préfère demander à Shion s’il est prêt pour que j’annonce notre relation à ma mère. Elle est une des personnes les plus importantes de ma vie et j’aimerai pouvoir lui dire cette bonne nouvelle. Face à la question de Shion, je souris tendrement. « Je pense qu’elle t’acceptera les bras ouverts. » Il est vrai qu’elle a toujours cru que j’aimais les femmes, d’ailleurs c’est ce que moi je croyais aussi. Je n’ai jamais été attiré par un garçon mais l’idée ne me déplaisait pas non plus. Puis Shion est arrivé et j’ai su que je pouvais aimer un garçon, du moins, que j’aimais Shion qui était un garçon. C’est pour ça, je pense que ma mère réagira bien, je l’espère en tout cas. Je nous allonge dans le lit pour être plus à l’aise. J’embrasse à plusieurs reprises Shion, espérant le rassurer comme je peux. Ses délicats doigts remontent mon visage et je souris lorsque nos regards se croisent. Il se rapproche de moi et nos lèvres se rejoignent. Ma langue vient se faufiler entre les lèvres de mon copain pour aller s’aventurer puis danser avec sa jumelle. Je caresse activement les cheveux ébène de Shion. Une bouffée de chaleur m’envahit. Manquant d’air, je mets fin au baiser avant de plonger mon regard dans les iris de mon copain. C’est « mal », j’ai des pensées moins innocentes qui m’envahissent l’esprit. Mais je n’ai tellement pas envie de brusquer Shion ou de profiter de cet instant de « faiblesse ». Je tente tant bien que mal de calmer mes ardeurs. « Je t’aime Shion. » Et c’est bien pour cette raison que je me contrôle.

TENUE ═ Il m’aidera surement quand j’aurais décidé de sauter le pas, mais pas maintenant et pas ce soir. Je ne veux pas que la conversation tourne autour de mon père et la relation que j’entretiens avec lui, de toute façon j’ai supporté cette situation pendant vingt ans, je peux bien la supporter encore quelque temps. Jiro me parle de sa mère et de son envie de lui parler de notre relation, honnêtement je ne suis pas contre, j’ai déjà accepté le fait que je sois dingue de lui et que je ne peux pas revenir en arrière. Si au début il m’était difficile de l’accepter ou de le comprendre c’est du passé, le fait qu’il soit un homme n’est pas un problème, j’ai toujours été hétéro, mais je n’ai jamais fermé les portes en me disant que je n’aurais aucune relation avec un mec, même si ça me paraissait quand même fou comme idée. Puis celui que je détestais, de qui j’étais jaloux est simplement devenu la personne à laquelle je tiens le plus et que je suis incapable de lâcher. « Tu dis ça pour me rassurer ou tu le penses vraiment ? » J’aime sa mère, mais j’ai du mal à imaginer des parents rire en apprenant que leur enfant est homosexuel, Jiro est fils unique et n’a plus son père donc je peux imaginer sa mère souhaiter une famille pour lui, des enfants et tout ce que je ne peux lui apporter. « Mais je prends le risque. » Je ne veux pas lui cacher, parce que quoiqu’il arrive que ce soit demain, dans un mois ou dix ans, je ne pense pas que j’aimerais quelqu’un d’autre comme lui, une promesse nous lie et je ne souhaite pas la voir se rompre. Les bras de mon copain sont un abri à mes doutes, je me sens bien et en sécurité, allongé dans le lit ainsi alors qu’on se câline et s’embrasse je suis remplis par cette chaleur et ce bien-être, m’y cramponnant de tout cœur. Le baiser que j’ai débuté est devenu beaucoup moins chaste, plus langoureux et brulant, jusqu’à ce que l’air manque on a profité de cet échange, ouvrant les yeux pour les ancrer dans les siens, ses mots résonnent à chaque fois dans ma tête et dans mon cœur, étirant naturellement mes lèvres. Mes mains sont toujours de chaque côté de son visage, à moitié dans ses cheveux, mes doigts passant dans certaines de ses mèches. « Je te déteste. » Répondis-je alors que mon expression exprimée une opposition à ses paroles. « Tu me rends fou et ça me fait peur. » Avouais-je en continuant de le regarder. « Je ne savais pas qu’il était possible d’aimer à ce point, j’ignore ce que je suis censé faire. » Le désir, l’envie, les sentiments, les émotions, tout ses mélanges. Je ne suis pas idiot, mais même en étant déjà sorti avec quelqu’un, je n’ai jamais éprouvé toutes ses choses qui m’inquiètent et m’excite à la fois, je suis complètement perdu. Mais je sais que Jiro est la réponse. Me contentant simplement de déposer des baisers aux coins de ses lèvres, me retenant de paraître trop gourmand.

TENUE ═ Je suis persuadé que ma mère acceptera Shion. Si elle veut mon bonheur alors elle ne pourra pas nous rejeter. Et puis, c’est elle qui m’a appris à être ouvert d’esprit donc je n’ai pas de doute. En tout cas, si on n’essaye pas, on ne pourra pas savoir. Je suis confiant, voir même un peu trop. Je hoche franchement de la tête. « Je le pense réellement. » Confiant ou naïf, je le saurai au moment venu. Peut être que je suis trop optimiste et que ma mère ne réagira pas aussi bien que je ne le pense. C’est un risque à prendre mais je ne reculerai pas. Je souris en voyant mon copain être du même avis que moi. On affrontera cette épreuve ensemble. Je cale Shion dans mes bras. C’est agréable de sentir sa présence, sa chaleur. On s’embrasse passionnément et la chaleur se propage tout au long de mon corps. Je veux autre chose que ses lèvres, je veux le caresser, le gouter. Shion est un gars mais il m’attire tellement. Je ris à sa réponse puis un sourire amusé s’étire sur mes lèvres. Il n’est tellement pas crédible dans ses paroles. Je lui dégage le front de ses cheveux et continue à le dévorer du regard. Je l’aime tellement et je peux comprendre ses craintes car je ressens plus ou moins la même chose. J’ai peur de mal faire les choses, de le brusquer, de le perdre. « Sois juste toi-même. » Je lui caresse la joue mais ses baisers me rendent davantage gourmant. Je passe ma main sous son T-shirt et le caresse. Je viens attraper ses lèvres pour l’embrasser follement. Petit à petit, mes lèvres descendent au niveau de son cou et lui imprègnent mes lèvres à chaque parcelle de sa peau. Pendant ce temps, ma main remonte doucement le long de son corps. Sa peau est lisse et son torse plat. Il n’est pas une fille donc pas de poitrine mais ça ne me dérange pas. J’arrête ma série de baisers pour pouvoir le regarder dans les yeux. « Tu es si beau… Repousse moi si je dépasse les bornes. » Je ne veux pas le forcer à faire quoi que ce soit.  

TENUE ═ Je suis peut-être un peu inquiet pour les présentations officielles avec sa mère, pas pour moi, mais pour Jiro, je ne veux pas qu’il y ait un conflit avec la personne qu’il aime le plus par ma faute, je m’en voudrais trop si ça arrivé. De plus j’ai surement peur qu’il soit aussi forcé de choisir ? Je ne sais pas, dans mon état d’esprit actuel je ne peux qu’imaginer ce qui m’effraie, alors qu’au fond je pense que sa mère pourrait nous accepter, en tout cas si elle veut le bonheur de son fils c’est ce qu’elle ferait... J’imagine ? Je n’ai pas de mère sur qui prendre exemple ni aucune crainte de ce genre, car personne ne pourrait se mettre sur ma route et renoncer à mes sentiments. J’ai pris du temps pour le réaliser et les accepter, maintenant je ne vais pas les oublier ou m’éloigner de mon petit ami pour une histoire de différent. Je suis surement trop honnête avec lui, ce qui me pousse à lui exprimer mes peurs, mes doutes, ce n’est pas une mauvaise chose, juste que je n'aurais jamais cru tomber amoureux de lui à ce point, sentir que ça me fait mal même quand il est devant moi, je le déteste pour me faire ressentir de si forts sentiments, mais ils sont la preuve de mon amour et je ne peux aller contre ça. Être juste moi-même hein . Je souris doucement à ses paroles, je suppose que c’est ce que je peux faire de mieux en effet. Jiro est toujours tendre avec moi, ses caresses sont bienveillantes et je me sens bien, mieux aussi. Laissant mes lèvres déposer des baisers au coin de sa bouche, je ne réfléchis pas vraiment à ce que je veux ou pourquoi je le fais, j’ai simplement besoin de ça à cet instant. Son baiser me fait totalement chavirer, je ne voulais pas être gourmand et me laisser aller à ce drôle de sentiment que je ressens, mais les gestes de Jiro me font frissonner sans raison, je réponds à son baiser avec la même intensité, sentant ses lèvres se faufiler dans mon cou, c’est la première fois que je me retrouve dans cette situation, enfin, j’y ai souvent pensé aussi... Me demandant comment ce serait ou ce genre de chose, mais là je n’ai même pas le temps de réellement m’interroger, ressentant simplement les choses comme elles viennent. Croisant son regard, à cette distance je peux sentir son souffle sur mon visage et souris à ses paroles, son compliment me faisant plaisir forcément autant que sa prévention. Je ne sais pas jusqu’où je suis prêt à aller, je ne m’impose aucune limite sinon j’aurais peur de franchir le pas. « Je ne pense pas être plus beau que toi. » Sincèrement, physiquement Jiro est juste parfait et je n'ai aucune gêne à l'avouer, je le trouvais déjà beau alors même que je le détesté. Plutôt que de répondre, je reprends possession de ses lèvres, si vraiment ça va trop vite pour moi je l’arrêterai, mais ce n’est pas encore le cas. Mes mains dans son dos passent sous son haut sombre, caressant sa peau du bout des doigts.

TENUE ═ Je ne pourrai cacher indéfiniment ma relation avec Shion. En fait, je ne l’ai jamais caché à mes proches. Si on me demandait si j’étais en couple, j’aurai assurément dit oui avec beaucoup de fierté. Je n’ai pas honte d’être en couple avec un homme. Je ne vois pas le mal que ça fait, ni pourquoi ce serait bizarre d’aimer une personne du même sexe. Alors je pense que les autres accepteront aussi ma relation avec Shion. D’un côté, je m’en fiche de ce qu’ils peuvent bien en penser. C’est notre histoire. Bien entendu, si mes proches sont avec moi, je serais d’autant plus heureux. Berry nous accepte sans problème et je ne compte pas moins de la part de ma mère. Je suis sur qu’elle ferait la même chose et qu’elle serait ravie d’apprendre que je suis tombé amoureux. C’est peut être cliché mais je n’ai jamais ressenti de telles émotions. J’aime Shion. Je suis quelqu’un qui, par principe, aime tout le monde, mais l’amour que j’ai pour Shion est d’une toute autre nature. Je veux le couvrir de baisers, de caresses, de tendresse et d’amour. Je veux le protéger, le rendre heureux, le faire sourire. Il y a tant de choses que j’aimerai faire avec mon copain, des choses des plus innocentes au plus sensuelles. Mais malgré tout ce que je veux, je ne peux brusquer les choses. Nous sommes tous les deux des garçons et malgré notre irrévocable amour, il y a des choses qui sont moins évidentes à montrer. Alors je préfère le prévenir. Je souris à son compliment. « A mes yeux, tu es beaucoup plus beau. » Il vient envahir mes lèvres en guise de laisser aller. Répondant à son baiser, je glisse ma main de plus en plus bas vers la ceinture du pantalon, là où je commence à le déboutonner. Je ne réfléchis pas, je laisse juste mes envies agir. J’ai fait plusieurs « recherches » sur internet donc je sais un peu près ce qu’il faut faire mais sur le moment, c’est comme si j’avais tout oublié. Je ne suis pas les conseils de ce que j’ai lu mais ma volonté pure. En occurrence, je sais comment faire plaisir à un garçon puisque j’en suis un aussi.

TENUE ═ Même si j’ai tendance à réfléchir plus que Jiro, à me poser plus de question, à être plus inquiet aussi, les choses semblent prendre une tournure différente quand je suis à ses côtés, comme s’il arrivait à m’immuniser face à tous les doutes et mes craintes. J’étais en colère devant son initiative, je suis en colère contre mon père pour toutes ses années solitaires et pourtant en quelques minutes mon « monde » à changer et je me sens plus apaisé au point de ne plus y penser. La seule chose qui fait du remue-ménage c’est cet organe dans ma poitrine qui s’emballe alors que je me sens submergé par les émotions, embrassant Jiro en devenant lentement plus gourmand. Je crois qu’inconsciemment j’ai peur, c’est nouveau et aucun de nous deux n’a d’expérience avec un garçon, seulement je ne réfléchis déjà plus, ses lèvres suffissent à me détourner de toutes questions qui pourraient me faire renoncer, car au fond je meurs d’envie de continuer, quand on aime quelqu’un à ce point il est difficile de résister et la seule idée que ce soit Jiro qui me touche suffit amplement à lui donner l’autorisation de continuer, embrassant simplement ses lèvres de nouveau. C’est rare d’entendre qu’on est beau, enfin généralement on le dit aux filles parce qu’elles aiment l’entendre, être rassurées, mais en réalité je me rends compte que ça fait vraiment du bien de plaire à la personne qu’on aime, même si je ne suis pas tombé amoureux de Jiro pour son physique. Continuant de l’embrasser, je laisse naturellement mes mains toucher sa peau, même si ça devrait me sembler étrange je le fais simplement sans me forcer, avec envie. J’ai l’impression que mon corps devient de plus en plus chaud emporté par l’ambiance. Un léger sursaut palpite dans mon corps en sentant Jiro défaire mon pantalon, ma respiration agitée par la fin du baiser, ayant approfondi jusqu’à en perdre le souffle. Tirant sur son haut, je le remonte assez pour qu’il comprenne de le retirer.

TENUE ═ C’était assez étrange de faire des recherches sur ça. Enfin, « recherches » est un bien grand mot pour décrire ce dont j’ai réellement fait puisque je ne voulais simplement m’assurer de diverses choses variées. Dès l’instant où je me suis mis en couple avec Shion, il y avait naturellement plusieurs points qui attiraient ma curiosité et j’ai voulu confirmer ou réfuter mes pensées.  Ça me rappelait lorsque j’étais plus jeune, quand je découvrais ce qu’étaient les relations sexuelles. Sauf que je suis loin d’être puceau et jeune. Mais comme ce que je traverse avec Shion est tout nouveau, je ne suis pas très confiant non plus. J’ai tellement peur de mal faire les choses. Mais je ne veux pas que Shion sache ce que j’ai des moments d’hésitations. Mais au final, j’ignore si ma maladresse se fait ressentir puisque mon corps traduit spontanément à mes envies. Je l’embrasse, je le caresse comme si je n’ai fait que ça de toute ma vie, comme si toutes mes craintes se sont toutes évaporées dans la nature. On n’a pas besoin de savoir pour faire, il suffit d’en avoir envie. Oui, j’ai très envie de Shion et je sens la température monter en moi. Ma main se glisse jusqu’à l’ouverture de son pantalon tandis que je continue de l’embrasser follement jusqu’à manquer d’air. Nos souffles s’entremêlent et ça rend Shion encore plus séduisant. Devant l’initiative de mon copain, j’enlève la main de son bas de ventre. Je me relève pour m’ôter le haut et le jeter par terre, près du lit. Mon torse est à nu, laissant voir mes muscles dessinés. Je ne suis des plus costauds mais je travaille régulièrement les abdo pour avoir un résultat visible. Je profite de ne plus être en position allongée pour me mettre au niveau des pieds de Shion. « Enlève ton haut. » Mais avant, je m’occupe du bas. Et pour se faire, je lui retire doucement son pantalon pendant qu’il se maintient légèrement en suspension sur son dos. Mon avertissement tient toujours la route. Ce serait un peu frustrant de s’arrêter là, mais je préfère subir ça que de faire une erreur irréparable. Lorsque je lui ai enlevé son pantalon, je jette le bas avec mon pull de tout à l’heure. Je passe ma main au niveau de ses jambes et la remonte sensuellement jusqu’à sa cuisse.

TENUE ═ Je vis clairement cette expérience comme une première fois, même si pour l’instant nous sommes encore entrain de nous découvrir, nous chercher entre caresses et baisers, je sais que faire l’amour avec un garçon sera quelque chose d’unique et peut-être que j’aurais peur et arrêterai avant, peut-être pas. Prédire comment les choses peuvent se passer n’est pas dans mes capacités, à cet instant j’ai oublié de réfléchir, tout comme mon copain je ne laisse place qu’au désir et à l’envi, agissant naturellement sans prévoir le moindre geste. J’ai le cœur qui bat la chamade et mes lèvres réclament sans cessent les siennes, frissonnant a ses mains sur ma peau, j’en veux plus encore et je lui fait rapidement comprendre à la fin de se baiser langoureux de retirer son haut, sans surprise Jiro qui a réceptionné le message se redresse et l’enlève sous mes yeux scrutant sans hésitation ses abdos dessinés, sa peau foncée. Ma contemplation s’arrête quand il me demande clairement de faire de même, mais il est déjà entrain de retirer mon pantalon, l’aidant au mieux pour qu’il puisse faire ça rapidement, je sens sa main sur ma peau nue alors que je me redresse pour enlever mon t-shirt et le jetant avec le reste des vêtements, me mettant à genoux sur le lit, je pose mes mains sur son torse, traçant du pouce ses muscles en venant chercher encore ses lèvres pour un nouvel échange, glissant mes mains lentement vers le bas, je compte bien lui retirer aussi cet habit en trop, je sais que si je disais à Jiro d’arrêter il le ferait, mais à cet instant ça ne me traverse pas encore l’esprit, bien trop excité par la situation. Glissant son pantalon jusqu’à ses genoux, je quitte ses lips pour soufflé à quelques centimètres de son visage. « Enlève-le. » Moi aussi je compte bien participer, étant tous deux des hommes on a appris à tout contrôler et je ne vais pas m’effacer, au contraire.

TENUE ═ Je préfère laisser les choses venir telle quelles sont et ne pas me préoccuper du futur. J’ai voulu être prêt mentalement à ce qui pourrait se passer entre nous mais finalement, ça n’aura pas servi à grand-chose puisque j’ai l’impression de savoir exactement ce qu’il faut faire. De toute façon, l’amour ne s’apprend pas mais se ressent. Nous allons tous les deux expérimenter de nouvelles choses mais nous le feront ensemble. La température monte dans la salle et mon bas de ventre n’est plus tranquille. Je ressens l’excitation monter petit à petit. En même temps, ses baisers ardents, ses caresses sensuelles me font beaucoup d’effet. Et à chaque fois qu’on se touche, ça me donne davantage envie d’en faire plus. Sans plus tarder, j’enlève mon pull. Voir que cette vue plait à mon copain m’emplît de fierté. Je veux moi aussi pouvoir admirer le corps de Shion. C’est pourquoi, je lui demande de faire la même chose. Mais mon impatience lui fait faire autre chose. Je lui enlève son pantalon et laisse en caleçon. Je caresse, embrasse ses jambes nues pendant qu’il jette son T-shirt avec le reste des habits. Ça m’excite. Shion m’excite. Il se met à genou sur le lit puis me caresse. Ses lèvres se collent à nouveau contre les miennes. Je réponds d’une manière moins douce que les autres fois. Là, la luxure prend le dessus. Nos lèvres se quittent et je suis légèrement frustré. Mais j’oublie toute frustration à l’entente des mots de Shion.

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