TENUE ϟ Lentement mes doigts glissent sur l’interrupteur, plongeant soudainement le studio dans la pénombre alors que je quitte seul la pièce. Comme souvent, je suis le dernier à quitter l’agence. Depuis que Ryoma m’a annoncé qu’il avait une relation avec Natsu, j’essaye de leur laisser un peu plus de temps en fin de journée, qu’ils puissent se retrouver au calme à la maison. Ce ne doit pas être facile pour eux d’avoir à se cacher, j’en ai conscience. Et pour ne pas faire de favoritisme, j’accorde la même faveur à Shun et Miyuki, bien qu’eux ne soient pas en couple. Je ne vois pas vraiment l’intérêt de les retenir alors que je libère les deux autres, se serait le meilleur moyen de créer des tensions inutiles. Toujours est-il que je quitte la Angel après eux, ce qui ne me dérange pas vraiment. Ça me laisse souvent l’occasion de voir Keiko parce qu’avec nos emplois du temps respectif, ce n’est pas non plus évident et j’aime passer du temps avec elle. Ce soir ne fait guère exception puisque la lumière de sa salle de répétition est toujours allumée. Un sourire étire aussitôt mes lèvres alors que je pousse doucement la porte après y avoir frapper un coup léger. Mon cœur rate un battement à peine mes yeux se sont-ils posés sur sa silhouette et mon regard se fait tout de suite plus doux, tout comme mon sourire. « Hey sunshine… il est tard, tu devrais te reposer. » lançais-je sans la quitté des yeux. Contrairement à moi, elle travail en solo, sans personne pour la soutenir comme mes amis le font avec moi, hormis son manager et je la plains un peu. Mais rien n’est définitif ici et avec un peu de chance, elle finira par intégrer un groupe. En attendant, c’est en solo qu’elle mène sa carrière et je dois reconnaître qu’elle se débrouille parfaitement… Mieux que je ne le ferais à sa place. « Dis-moi, Keiko, t’as pas faim après tout ça ? » Après avoir répété une bonne partie de l’après-midi, je suis pour ma part affamé alors je ne serais pas contre un peu de poulet. Le poulet c’est vraiment la vie. Mon sourire s’agrandit à la fois d’anticipation et un peu de gêne aussi, parce que penser au poulet fait gronder mon estomac. Je pose une main dessus comme pour le faire taire et offre un regard d’excuse à la jolie demoiselle. C’est pas très galant d’avoir l’estomac qui crie famine, surtout devant elle.
TENUE ϟ Les heures passaient sans que Keiko sans rende compte. C'était, d'ailleurs, pour cela qu'elle se mettait une alarme. Sinon, elle pouvait y rester jusqu'aux petites heures du matin. Ce qui était contre-indiqué. Elle avait, comme tout le monde, besoin de ses heures de sommeil. Sinon, il fallait dire bonjour à la Keiko amorphe. Eh oui ! Cette petite boule d'énergie finissait aussi par ne plus avoir de jus dans ses batteries. Ce qui pour certain pouvait paraître étrange, car elle semblait en avoir de trop. Enfin, elle était dans la salle de répétition à travailler sur la chanson que la compagnie lui avait donnée. Elle était très jolie, mais elle ne l'avait pas écrite. Par conséquent, elle devait se l'approprier et ressentir les sentiments qui s'y 'cachaient'. Elle s'enregistra à chaque fois avec son enregistreur vocal et l'écoutait. Par la suite, elle prenait des notes sur sa feuille de paroles.
Le temps fila et elle n'était toujours pas sortie de la pièce. Ce fut à ce moment qu'on cogna à la porte. Elle ne leva pas son regard de son papier. Elle pensait tout bonnement qu'il s'agissait de son manager venant à ses nouvelles. Puis, elle entendit une belle voix l'interpeller. Ce n'était pas celle de n'importe qui, car à chaque fois qu'elle l'entendait son cœur battait plus fort. Elle leva son regard pour le déposer sur son meilleur ami, Shojiro. Il portait quelque chose de plutôt simple, mais qui lui allait à merveille. Il était définitivement beau. Elle lui sourit et demanda intérieurement à son cœur de ralentir sa course. Les yeux de son ami ne la quittèrent pas, elle ne put s'empêcher de se sentir un peu gêner. Elle se plaça les cheveux du côté droit derrière son oreille et baissa quelque seconde son regard pour reprendre sur elle. Elle avait eu peur qu'il puisse lire tout l'amour qu'elle avait pour lui dans son regard.
Elle s'approcha de lui pour lui faire une petite accolade. Elle n'eut, cependant, pas le temps de lui faire, car il lui demanda si elle avait faim. C'était une drôle de question. La brunette était une vraie gourmande et se comptait bien chanceuse de pas prendre du poids. Lorsque Keiko voulut lui répondre, un grondement se fit entendre. La petite idole se mit à rire. « Je crois que je ne suis pas la seule à avoir faim » dit-elle en touchant du bout du doigt le ventre de Shojiro. « Qu'est-ce qu'on mange ? Du poulet ? » Elle savait qu'il adorait se met et voulait taquiner un peu son estomac.
La Japonaise alla prendre son enregistreur de voix, sa feuille et les autres babioles qui lui appartenaient. Puis, elle revint aux côtés de son ami en gambadant. Puis, elle lui attrapa le bras.
TENUE ϟ J’aurais voulu que le sol s’ouvre sous mes pieds ou être une souris pour filer me cacher dans un trou minuscule jusqu’à ce qu’elle oublie la vilaine et horrible plainte déchirante que venait de pousser mon estomac. Le rouge aux joues, je pose sur elle un regard à la fois écarquillé et gêné, tellement gêné que j’en oublie un peu de présenter mes excuses, même si de son côté Keiko ne semble pas trop m’en tenir rigueur à l’entente de son rire, frais et envoûtant. Je pourrais passer des heures à l’écouter rire, jusqu’à me noyer dedans tellement j’aime ce son. Le pire c’est qu’elle a le rire plutôt communicatif et même si je suis toujours terriblement gêné, je ne peux m’empêcher de rire aussi quand son doigt tapote mon ventre, autant pour partager son hilarité que pour masqué ma gêne ou me détourner des étrange papillon que son geste à fait naître au cru de mon estomac. Doucement je passe une main dans mes cheveux avec un sourire contrit. « Hum… Oui. Je crois que moi aussi j’ai faim. » Au mot poulet mon estomac manque encore une fois de se faire entendre, mais d’une main se posant dessus, je lui fais comprendre de se taire et contre toute attente, il se tait. « Keiko, tu me connais trop bien… C’est affolant. » Comme un gamin, je lui tire la langue. « Le restaurant de mes parents est encore ouvert et ma mère fait les meilleurs râmens au poulet de la région. Si ça te dis… Sinon, je te laisse choisir mais dans tous les cas, c’est moi qui invite. » Bah oui, ma mère m’a bien éduqué quand même et un gentleman ne laisse jamais une jolie jeune femme payer. Puis j’ai juste envie de passer du temps avec ma meilleure amie, celle qui fait battre mon cœur plus vite et qui fait naître d’étranges sensations en moi depuis le moment où mes yeux se sont posé sur elle. Je sais sans l’avoir jamais dit à haute voix qu’elle est devenue maîtresse de mon cœur dès ce moment et qu’il ne désir aucune autre personne qu’elle. Silencieux, je suis des yeux sa silhouette qui s’éloigne pour aller récupérer ses affaires avant de revenir d’un pas léger et dansant, semblable à ses ballerines qui dansent, gracieuses, sous le couvercle des boites à musique. Un pas d’où se dégage sa bonne humeur, sa joie de vivre, qui lui donne l’impression de briller comme un soleil et qui me rend plus amoureux que je ne le suis déjà. Sa main qui attrape mon bras pour s’enrouler autour me tire un agréable frisson et une seconde je m’abandonne à la sensation avant de reprendre pied avec la réalité. J’offre un sourire franc et sincère à la jolie japonaise. « Aller, on est parti » soufflais-je à son intention avant de entrainement vers la porte, éteignant tout de même les lumières de la salle derrière nous.
TENUE ϟ Le gargouillement du ventre de Shojiro fit rire Keiko. Elle ne put s'empêcher de lui toucher le bedon du doigt. Elle était de nature tactile, mais elle savait bien que ses gestes étaient différents de ceux qu'elle avait avec les autres. Certes, elle aurait pu toucher le ventre d'un autre ami(e), mais elle n'aurait pas ressenti la même chose en le faisant et après l'avoir fait. Enfin, il rit avec elle avant d'affirmer ce qu'elle venait de dire. Puis, le petit soleil lui parla de poulet. C'était l'une des choses pour laquelle il ne pouvait pas résister et elle le savait très bien. D'ailleurs, il lui tira la langue tant elle le connaissait. Faussement outrée, elle gonfla ses joues et fronça légèrement les sourcils. Puis, elle se les dégonfla en faisant le bruit d'un pète. C'était un comportement très enfantin, mais elle ne pouvait pas passer à côté d'une telle occasion. Enfin, le beau brun lui parla du restaurant de ses parents et de râmens. Keiko eut immédiatement l'eau à la bouche. « Ah non, je veux aller au restaurant de tes parents » lui dit-elle en lui prenant la main par ses deux mains à elle. Ce simple geste fut différent de celui qu'elle aurait fait avec un ami, car son cœur battit la chamade. Elle sentit que le rouge allait lui monter aux joues. Elle décida donc de le relâcher pour aller chercher ses affaires. Cette petite minute lui permit de calmer son petit kokoro. Lorsqu'elle fut de nouveau à ses côtés, elle lui prit le bras. À ce moment-là, elle se sentait plus proche de lui qu'une meilleure amie, mais elle garda cette pensée que pour elle. Il lui sourit et elle lui répondit par un petit sourire qui était aussi sincère que le tien. « Allons-y ! » Elle pointa dans la direction de la sortie, très enjouée. Il éteignit la lumière derrière vous. « Merci. J'allais l'oublier cela. » Ce n'était pas parce qu'elle était tête en l'air. C'était simplement que lorsqu'elle était aussi heureuse, c'était des choses qu'elle oubliait. D'ailleurs, il lui était déjà arrivé de laisser son cellulaire sur une table à pique-nique pour aller faire quelque chose d'amusant. Heureusement, l'un de ses amis l'avait prit pour elle.
Keiko se demandait comment était monsieur et madame Kawate. Elle ne les avait jamais rencontrés. Une petite crainte vint à son esprit. Elle se mordit la lèvre inférieure. « Est-ce que tes parents seront là ? » Elle n'avait jamais été dans leur restaurant et ne savait, donc, pas s'ils étaient du genre à y travailler à cette heure-ci. Si, ils y travaillaient, elle avait peur qu'il la trouve un peu trop énergique. Son énergie n'était pas appréciée de tout le monde.
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