Tenue ↠ Ça doit être cool d'avoir un frère ou une soeur. De ce que j'ai pu observe tout au long de ma longue et périlleuse vie, ça avait l'air d'être quelque chose de formidable. Il y a toujours des railleries entre frère et soeur, mais ce doit être agréable d'avoir quelqu'un sur qui on peut compter, qu'on peut aimer, protéger ou même charrier.  J'aurais aimé en avoir, avec qui j'aurais eu de vrais liens de sang. J'aurais aimé, si je portais ne serait-ce qu'un tout petit peu de considération pour ma famille biologique. J'ai une soeur, du moins une demie-soeur, et qui sait combien d'autre demi-frères et soeurs j'ai du côté du chacal qui n'a pas su enfiler une capote, mais bon, est-ce qu'on peut vraiment dire que j'en ai si ces derniers n'ont aucune connaissance du lien qui nous uni ? Je n'en sais rien et je m'en contre fous. Pour le moment, je me concentre sur cette petite soeur qui m'unis à cette femme qui a ruiné ma vie. Elle ne sait pas quel lourd secret cache sa bourgeoise de mère et je ne compte pas le lui dire, pas maintenant. Pour le moment, je dois mettre cette gamine dans ma poche afin de pouvoir atteindre notre créatrice. Je ne sais toujours pas comment m'y prendre avec cette femme, elle mérite quelque chose à la hauteur de son statut, quelque chose à la hauteur de ce qu'elle a fait. Il lui faut quelque chose de bien plus grand que tout ce que j'ai pu faire jusqu'à présent. Je dois redoubler de créativité pour ce coup-là et je compte bien prendre tout le temps qu'il me faut pour trouver LE truc. Je lui ferais regretter chaque minute qu'elle a passée à me porter dans son ventre, chaque seconde qu'elle a passé à se demander ce qu'elle allait faire de moi, je lui ferais regretter le jour où elle a décidé de me laisser une chance de vivre au lieu de m'étouffer à la naissance.

J'entends mon téléphone vibrer, me tirant ainsi de mes sombres pensées. Je jette un oeil à l'engin posé près de moi sur le banc de la touche puis mon regard se pose sur ma main dans laquelle se tenait mon café. Le récipient en plastique tordu par l'emprise de mon poing qui s'était lentement resserré dessus. Je hausse les sourcils, l'air surpris lorsque je sens des regards braqués sur moi. Je lève les yeux, mes coéquipiers me regardent d'un air intrigué, moi, le petit halfback toujours souriant en train de martyriser un pauvre gobelet de café, qui l'eut cru. Je feins l'étonnement, comme si ce geste ne me ressemblait pas, on me lance quelques vannes par-ci par-là comme quoi je devrais arrêter le café, que ça ne me réussit pas, je rigole, les autres rigolent, tout a l'air normal, j'ai l'air normal, tout va bien. Non, tout ne va pas bien. Je leur ferais bouffer leurs dents les une après les autres si je pouvais. Pas plus dégourdit que ces imbéciles de l'équipe de hockey. Des petits bouseux prétentieux qui se croient au-dessus de tout parce qu'ils niquent les cheerleader et se la joue bg américains dans les couloirs de l'uni. Laissez-moi vomir. Mon sourire rayonnant toujours plaqué sur mon visage tel un masque de cire cachant la moisissure de mon âme, je saisis mon téléphone. Le nom de mon adorable petite soeur s'affiche sur l'écran de verrouillage signe qu'elle vient de m'envoyer un message. La tête baissée sur mon téléphone, mon masque s'effrite pour laisser place à ce sourire cru et satisfait qui indique que mon plan marche à ravir. Je me lève du banc, me fichant entièrement que ce ne soit qu'une simple pause, que l'entraînement devait reprendre, que l'équipe avait besoin de moi, il y avait des remplaçants alors autant faire jouer ces pauvres garçons pas assez bien pour briller sur le terrain. Je lance une excuse au pif, ignorant les regards et les appelles du coach. Il doit être le pire de toute cette bande de bras cassés. Mais bon, je dois tout de même avouer que je les aime bien, ça ne me déplaît pas d'être dans cette équipe, l'ambiance y est sympa, c'est assez divertissant et puis c'est le genre de jeu où tu peux faire preuve de violence sans trop te brider, et ça, ça fait du bien. J'aurais aimé faire partie de ces gros bras qui s'entrechoquent directement avec l'équipe adverse, mais bon, je suis un athlète, dans le sens propre du terme, mon truc à moi c'est la course alors c'est normal de me retrouver à la place de celui qui court.

Je passe au vestiaire comme une fusée, enlevant tout cet équipement encombrant censé me protéger des blessures. Moi je trouverais ça bien plus drôle s'il n'y avait aucune protection mais soit, si c'est les règles. J'attrape vite mon sac et quitte le complexe sportif direction le café qu'Alessia m'a indiqué. Ce n'était pas très loin, juste un bus à prendre et j'y étais. Je prends le bus alors que j'ai le permis, c'est n'importe quoi, pourquoi ce con ne cède pas au lieu de me faire chier ? J'ai autre chose à faire que de m'occuper de ces magouilles à deux balles. Bordel, il me tarde de le vendre à la police et de détruire cette famille une bonne fois pour toute. Mais j'ai encore besoin d'eux, si je veux continuer à vivre comme le parfait petit étudiant un peu bourgeois, il faut que je me contienne et que je la joue subtile. Je n'ai pas le choix. Je soupire à cette pensée. Je déteste cette idée de dépendre de ces imbéciles, c'est insupportable. Mais bon, laissons ça de côté, je dois me concentrer pleinement sur ma charmante soeur. Il ne faut pas que je fasse un seul faux pas si non ma vengeance risque de me glisser entre les doigts et je ne tolérerais ça sous aucun prétexte. Absolument aucun. Je descends du bus et arrive finalement dans ce petit café, qui ne me déplaît pas du tout à vrai dire. Avant toute chose, je me dirige vers le comptoir pour commander un café bien corsé et un chocolat au lait pour la miss. Je ne sais même pas si elle est arrivée ou si elle a commandé quelque chose, mais je ne serais pas un gentleman si j'arrivais devant elle les mains vides. Mon regard balaye rapidement la salle et j'ai vite fait de la trouver. Elle est dos à moi, assis à une table. Ma commande est prête assez rapidement, il n'y a pas grand monde à cette heure si, puis je me dirige vers elle, prenant soin de coller mon habituel sourire de façade sur mon visage. « Salut princesse. » Dis-je en penchant la tête sur le côté. Les surnoms aident toujours à se rapprocher des gens, surtout des filles. Si tu les appelles par des surnoms, tu peux être sûr que ça les mettra plus rapidement à l'aise, à condition qu'elle t'apprécie déjà avant, si non ça peut juste paraître pour le gros relou en manque qui veut juste pécho. « Je t'ai pris un chocolat chaud, je ne sais pas si tu as déjà commandé donc si tu n'en veux pas il n'y a aucun souci, ne t'inquiète pas. » Je lui flash un sourire avant de prendre une gorgée de mon café, le sixième depuis que je me suis levé. « Alors, qui a-t-il de si important ? Est-ce que quelque chose est arrivé ? Il ne t'est rien arrivé de grave au moins ? »

Tenue ↠ Feindre l'inquiétude était devenu une seconde nature chez moi, c'était devenu presque aussi naturel que de respirer. Je dois l'avouer, j'étais plutôt bon à ce jeu-là. Les gens qui m'entouraient ne pouvaient pas se douter une seule seconde ma nature profonde. Du moins, le vide profond qui habitait la carapace vide que j'étais. Sauf peut-être ceux qui on eut l'occasion de goûter à mes vengeances. Mais bon, comment les croire quand on voit cette adorable tête, toujours le sourire aux lèvres avec ces cheveux qui rappelle une bonne grosse barbe à papa hein ? Je jouais mon rôle à la perfection. Je ne sais même pas d'où vient un tel talent, peut-être un reste de la personne que j'ai désespérément voulu être à une époque. Mouais où j'ai juste hérité des fabuleux dons de manipulatrice que ma chère mère semble bien posséder. Et bien sûr, je compte bien retourner ce don qu'elle m'a si agréablement légué contre elle. Sans oublier sa rejeton qu'elle a osé avoir après ce qu'elle m'a fait. C'est sans même répondre à ma petite soeur que je me suis pressé pour la rejoindre, abandonnant nonchalamment mon entraînement de football. Ce club m'importait peu de toute façon, l'année prochaine j'allais changer, et puis sa seule utilité était de m'aider à canaliser mon impulsivité, histoire de ne pas prendre de décisions hâtives et regrettables pour les occasions plus importantes.

J'arrive finalement au café indiqué, prenant, au passage, un autre café et un chocolat chaud pour Alessia. Sa réaction à l'entente du surnom m'arracha un petit sourire en coin, doux en apparence mais qui cachait bien des intentions beaucoup plus malsaines. Je lui fais un grand sourire en lui susurrant un petit « C'est normal. » En réponse à son remerciement avant de me préparer à écouter tous ses petits malheurs de petite bourge pourrie gâtée et pleurnicharde. Ah, alors son petit papounet est mort ? J'ai eut très envie de pouffer à ce moment, mais, comme à mon habitude, je me suis retenu avec un contrôle olympien. Comme c'est triste, ne pas pouvoir mettre des petites fleurs sur sa petite tombe de papa modèle. Tu veux que je t'aide à le rejoindre peut-être ? Je me ferais une joie de te jeter à la mer, il n'y a cas demander. Je prends une mine attristée, baissant la tête pour regarder mon visage se refléter dans le noir de mon café. Quelle expression pathétique que la tristesse, il n'y a rien de pire. J'ai relevé la tête pour la regarder, l'air profondément désolé. « Mes condoléances. » Ouais enfin, c'est un bien grand mot. Un petit sourire apparaît tout de même sur mon visage en entendant la suite. « Il n'y a pas trente-six mille façons de le dire de toute façon. » La mort c'est toujours glauque. Du moins c'est sensé toujours l'être. Personnellement, ça ne me fait absolument aucun effet, une personne pourrait mourir là, dans ce café que je ne me lèverais même pas pour l'aider. Et si c'est une personne de ma liste, ah, ce serait une telle jubilation. Et aussi une énorme frustration. Si cette personne meurt, je ne pourrai pas la faire souffrir comme je veux. Non, mourir c'est trop facile, beaucoup trop facile et lâche. Ils auront tout le temps de prier pour que leur dernière heure arrive quand je leur aurais mis le grappin dessus. Mais ne partons pas dans ce genre de penser, je dois me montrer le plus serviable pour Alessia, il faut qu'elle sente que je la soutiens et que je la soutiendrais toujours. Du moins il faut qu'elle le croie. « Ne t'inquiète pas, tu as bien fait de m'appeler. Si tu as besoin de vider ton sac, je suis tout à ton écoute. » Enfin pas trop non plus, qu'elle me raconte pas sa vie, je m'en fous complètement. Franchement je pris pour qu'elle ne le fasse pas, qu'elle me dise juste qu'elle ne veut pas en parler comme ça on change de sujet, je lui remonte le moral, elle est contente et tout le monde repart chez soi sans soucis. Mais bon, j'ai le sentiment que ça ne va pas se passer comme ça. « Nii-san est là pour toi. » Ajoutais-je avec un petit clin d'oeil. Faut bien mettre le paquet, j'ai pas que ça à faire que d'attendre qu'une gamine vienne bouffer dans ma main.

Tenue ↠ Alessia était ce genre de fille adorable mais beaucoup trop naïve, le genre de fille qui rentre beaucoup trop facilement entre les mains de prédateurs tel que moi. Je ne le cache pas, je suis un prédateur, un manipulateur qui n'a pour unique objectif que de faire souffrir les gens. Le fait que je sois son frère ou non n'avait aucune importance, elle avait eu le malheur de naître de la mauvaise mère. Injustice ? L'injustice régit ce monde. M'a-t-on sauvé de l'injustice dans laquelle j'ai été coincé tout ma vie ? Non, et malheureusement pur cette gamine, personne ne la sortira de l'injustice que je m'apprête à lui faire subir. C'est ce qu'on appeler se trouver au mauvaise endroit, au mauvais moment. Ou plutôt devrais-je dire, naître dans la mauvaise famille dans ce cas-là. Elle aurait du rejoindre son cher papa adoré au lieu de venir ici. Rester loin de cette ville, loin de cette pute et peut-être que rien ne lui serait arrivé. Elle aurait du rester dans les pattes de ses frères. Bien sûr que je suis au courant, un combattant se doit de connaître son adversaire avant de l'affronter. « C'est normal, ne t'inquiète pas. » Oui, je serais toujours a ton écoute, du moins tant que tu m'es utile. Je lui adresse un fin sourire, comme désolé pour elle. D'un côté je l'étais vraiment, désolé pour elle. Pauvre petite chose tombé entre mes griffes. Ma pauvre petite soeur avait l'air prête à fondre en larme, je lui caresse donc gentiment le bras, pour la rassurer, pour lui dire que j'étais là et qu'elle ne devait pas s'inquiéter. Ce qui n'étais que mensonges, elle devrait s'inquiéter, elle devrait se méfier de moi, mais qui peu se méfier de moi tant que je n'ai pas montré mon vrai visage ? Personne, ou alors cette personne est vraiment douée.

Le fait qu'elle parle de sa mère me fait tilter. Bah tiens, quelques problèmes avec ta petite maman, chérie ? Comme c'est surprenant. Je n'en attendais pas moins de cette femme. « Ne blâme pas trop ta mère, si ça se trouve c'est sa façon de faire son deuil. » Ça m'a demandé un effort monumental de dire ça. Je jure devant Dieu impuissant que jamais je ne redirais du bien de ma mère, Ô grand jamais. Cette femme est une pute, la pire des catins attirées par le blingbling et le m'a-tu-vue, rien de plus. Mais bon, sourions, c'est ce qui marche le mieux n'est-ce pas ? Je prends un air interrogateur lorsqu'elle parle de son beau-père. Oh, c'est un manipulateur lui aussi ? Intéressant  si c'est le cas, ça ne me déplairerait pas de me mesurer à lui, juste histoire de savoir qui est le plus sournois des deux. Déjà que j'ai fait tomber mon "père", ce pourri corrompu jusqu'à la moelle qui pense être un as du détournement d'argent et de la fraude fiscal. Même moi je ferais ça mieux que lui sérieusement. « Qu'est-ce qui te fait croire une chose pareil ? » Il est pas gentil avec toi ton nouveau papa ? Bichette, un jour je t'apprendrais ce que c'est d'avoir un père "méchant". Mais ce jour n'est pas arriver alors inutile d'être aussi curieuse jolie coeur. « Mais non ne t'inquiète pas, j'aime écouter les gens parler. » Enfin surtout quand ça m'évite de parler de moi. Je prends une gorgée de mon café histoire qu'elle enchaîne sur un autre truc, maintenant qu'elle sait, ou bien qu'elle pense savoir, que ça ne me dérange pas de l'écouter. Mais bon, elle a l'air insistante, je le sens juste à son regard. Je soupir doucement et un sourire doux et posé s'installe sur mon visage. « Tu sais, il n'y a rien à savoir sur ma famille, elle est tout ce qu'il y a de plus banal. J'ai deux parents, une soeur et un frère et ça s'arrête là. On se chamaille assez régulièrement avec mon frère mais rien de bien méchant, c'est ça la relation entre frère. » Oui enfin aurais-je oublié de mentionné que mon "père" risque la prison si jamais il fait un mouvement qui me déplait, que ma "mère" me considère comme le diable incarné, que ma "soeur" m'ignore complètement ce qui est le comportement le plus sensé que j'ai pu voir jusqu'à présent, et que ce frère avec qui je me chamaille m'a déclaré la guerre et n'a qu'une seule envie, me faire la peau. Enfin, ça ce n'est que la partie de l'iceberg la plus proche de la surface, il y a bien plus de glace sous ce petit îlot que je daigne montrer. Tellement de glace que ça toucherais les abysse. Mais qui à besoin de savoir ça après tout ?

Tenue ↠ L'éthique, très franchement, qu'est-ce que c'était ? Juste une flaupé de règle même pas défini avec précision visant à créer de parfait petit mouton. Qui a décrété que tel ou tel chose était bien ou mal ? Quel droit avait cette personne de dicter aux humains ce qui était bien ou ce qui était mal. L'"éthique". Quel belle connerie. On a beau dire que chacun à des valeurs différentes, au final, ils se ressemble tous. Appelez vous déviant ou dissident, pour moi, les humains sont tous pareil. Il parait que c'est Dieu qui a inculqué les règles fondamentales du vie harmonieuse, tu ne tueras point, tu ne voleras point et toutes ces conneries. Bizarrement j'ai un peu de mal à les croire. Qui a massacré des dizaines de peuple juste parce que leur "éthique" était différente de celle des chrétiens. Mouais, excusez-moi de rester sceptique à ce sujet. Un soupir amusé m'échappe. « L'éthique n'a rien à voir, ce n'est pas un péché de vouloir tourner la page, elle s'est juste reconstruite une vie et peut-être que c'était ce qu'il y avait de mieux pour elle. » Je dis bien pour elle. C'est sûr que c'était mieux pour elle de m'abandonner comme un malpropre, elle n'a jamais pensé aux conséquences que ça allait engendré sur moi. Regardez le résultat maintenant. Un sociopathe misanthrope et apathique. Oui, je crois que c'est ainsi que m'ont qualifié les nombreux psychologues que ma famille d'accueil m'ont forcé à aller voir. Étrangement  ils ont tous refusé de me revoir au bout de la deuxième séance. Il n'y en a qu'un qui a tenté de s'accrocher. Combien de mois il a tenu déjà ? Ah oui, c'est vrai, un seul. Je crois que l'un d'entre eux a même fermé boutique. J'exagère peut-être, je ne suis pas un monstre tout de même. Ou peut-être pas. Qui sait ?

Mais tiens, qu'entend-je ? Sa mère n'aime pas le Japon ? Ça pour une surprise ! Elle doit pourtant avoir de fabuleux souvenir dans ce pays, et je suis sûr qu'elle en aura des encore plus beaux. Je n'en ai aucun doute là dessus. « Et bien elle doit vraiment aimer son mari. » Dis-je faussement surpris. Ou alors elle doit aimer son argent. De ce que j'ai pu trouver, elle ne s'attaque qu'aux hommes riches. Il ne m'a pas fallut très longtemps pour voir que c'était une croqueuse de diamant. Après, pourquoi être revenu au Japon, le mystère reste entier. Ce n'est pas comme s'il n'y avait pas des tas d'hommes plein aux as aux Etats-Unis. Enfin... Si on pouvait arrêté de parler de cette pouf, lui trouver des excuses me rend malade. Par contre, la tournure que prend la conversation ne me plait pas du tout. Je déteste les gens curieux et cette gamine l'est beaucoup trop. Mais je dois rester dans son jeu, à mon grand malheur. Je dois faire comme si ces pourris de Nishimura étaient ma vraie famille. Yeurk. De toute façon, de nombreuse personnes sont aux courant que j'ai été adopté, j'ai été au lycée à Royal et j'y suis encore aujourd'hui, même si les gens semble l'oublier, tout ce qui ont ou qui fréquente encore de près ou de loin mon frère sont au courant que nous n'avons aucun lien de parenté, il se fait toujours un plaisir de rappeler à tout le monde d'où je viens. Enfin ce n'est pas un problème, j'ai déjà inventé toute une histoire derrière tout ça et ce pauvre jeune homme n'a absolument rien pour me démentir. Comble du plaisir, les gens se sont mis à ressentir encore plus de sympathie pour moi. C'est tellement facile de se faire passer pour une victime du destin qui a rebondi courageusement et qui affronte la vie avec bravoure. « Ah, ne te leurre pas, tu as de la chance, ça peut-être très fatiguant à la longue. Les relations entre frères sont toujours très vaches alors qu'un frère restera toujours plus doux avec sa soeur. » Un rire m'échappe avant de prendre une autre gorgée de mon café. Bon, ce n'est pas totalement vrai, mais ce n'est pas totalement faux non plus, mon frère et ma soeur ne s'entendent pas du tout, mais ça ne va pas plus loin que des insultes, ils ne se battent pas comme nous on fait. Enfin, nous c'est un peu plus compliqué, on se déteste, c'est viscéral, alors qu'avec sa soeur, disons qu'ils ne se détestent pas vraiment, ils ne se supportent pas, c'est tout. « Il est un peu plus jeune que moi, en effet, et il est lui aussi à Royal. » Bon, concrètement, nous sommes de la même année, mais il est bel et bien plus jeune que moi, nous n'avons que quelques mois d'écart, certes, mais il reste plus jeune. Du moins légalement. Sachant que je ne sais pas exactement quand je suis né, je ne pourrais dire avec certitude qui est le plus âgé de nous deux. « Et tes frères, tu n'as plus de nouvelles d'eux ? » Changeons de sujet parce que parler des Nishimura me donne de l'urticaire.

Tenue ↠ Et bien au moins cette gamine n'avait pas de la merde dans les yeux. Enfin il faudrait être sacrément con pour ne pas voir qui est réellement cette femme. Même moi qui ne l'ai jamais rencontré en personne, je la connaît par coeur. Je lui offre un sourire empathique après cette petite remarque agréablement sèche. Bon, bien évidemment, derrière ce sourire, il n'y a pas la moindre trace d'empathie. Je ne connais pas l'empathie, ça fait très longtemps que je l'ai raillé définitivement de mon dictionnaire. Je prends une gorgée de mon café, la laissant changer de sujet parce que je ne suis pas sûr de pouvoir prendre le partie de cette femme plus longtemps. Mais bon, on ne peut pas dire que le sujet qu'elle ait choisi soit plus plaisant. Pourquoi ma famille ? Quel est ce besoin incessant de toujours vouloir tout savoir de l'autre ? Je ne comprends pas. Le pire c'est que je ne peux pas les dénigrer comme je le veux, il faut que je fasse comme s'ils étaient ma vraie famille. Du moins le plus longtemps possible. C'est à mon tour de ricaner lorsqu'elle me sort que toutes relations fraternelles ont des hauts et des bas, avec mon très charment et adorable frère je ne pense pas qu'on ai eu beaucoup de 'hauts', mais ce qui me fait le plus rire, c'est lorsqu'elle dit qu'on c'est bien d'avoir des gens sur qui compter. Des gens sur qui compter. J'ai tellement envie de rire, je serais déjà à terre si je ne me contrôlais pas. C'est la meilleure qu'on m'ait fait. Des gens sur qui compter, moi, en avoir ? Ne me faites pas rire. Si on cherche le mot solitude dans l'encyclopédie, on y verrait ma photo. Mais c'est normal, c'est une petite fille a papa ignorante, une petite princesse bien au chaud dans son grand château. Elle n'a pas conscience de toute la misère qui pullule a ses pieds. Je ne peux compter que sur moi-même, personne d'autre. Je n'ai pas eu cette chance d'être né dans une famille aimante, d'être choyé et protégé. On m'a battu, on m'a laissé crever de faim, on m'a abandonné, on m'a traité comme si je n'étais rien, même les vermines sont traité avec plus de respect et d'empathie. On ne m'a jamais tendu la main quand j'en avais besoin. Je lâche un léger soupire et laisse les mots se mêler à mon souffle avant de reprendre une gorgée de café. « Ça doit. » Je ne peux pas dire plus après tout, je n'ai jamais pu expérimenter une chose pareil.

Je ne sais pas vraiment comment, mais mon très cher frère par procuration est venu dans la conversation et maintenant elle veut que je lui présente cet idiot. Et bien, je ne sais pas ce que ça lui apportera mais moi ça compromettra grandement mes plans. Ce salaud ne va pas se gêner pour lui balancer sans aucun tact ma non-appartenance à cette famille de pourri. En effet, je ne veux rien avoir a faire avec eux, bien plus qu'eux ne veulent rien avoir à faire avec moi, malheureusement, on m'a foutu dans leurs pattes et ils ont eu tord d'agir comme ça avec moi, maintenant ils en subissent les conséquences. Je ne les lâcherais pas avant de les avoir vider comme des putains de porcs. Mais bon, là n'est pas la question. Je rigole un peu histoire de ne pas montrer mon profond dégout pour cette famille. « Tu sais on est très différent mon frère et moi, ne te fait pas trop d'illusion. » Hors de question que je les présente, il va tout foutre en l'air, c'est sûr. Ou peut-être que... Si je lui sors cette histoire toute bidon sur mes origines, ça pourrait peut-être être à mon avantage. Mais non, je préfère éviter. En attendant, revenons à elle, je n'aime pas parler de moi. Je lui pose des questions sur ses frères et j'écoute sagement la réponse qu'elle me donne, hochant la tête et reprenant ce regard empathique qui cache si bien mon vrai "moi". « Tu ne peux pas les appeler ? » Avec la technologie de nos jours, c'est tellement simple de contacter quelqu'un, même à l'autre bout du monde. Ça m'éviterait de l'entendre pleurnicher sur son pauvre petit papa.

Tenue ↠
Je ne comprends pas ces gens qui veulent absolument tout savoir de la vie des autres. Est-ce que la leur est si merdique qu'ils sont obligé de commérer sur celle des autres pour se sentir bien ? Ou alors c'est ce qu'ils appellent 'apprendre à connaitre l'autre'. Je ne voit pas trop l'intérêt personnellement. Enfin je ne vois pas l'intérêt pour eux, pour moi je le vois très bien, tout apprendre sur les autres c'est avoir une longueur d'avance pour le jour où ils deviendront des ennemis. Tout le monde est un potentiel ennemi et comme on dit, soit proche de tes amis mais encore plus de tes ennemis. Enfin, j'arrive tout de même a rester assez vague sur ma famille, je ne veux pas non plus lui donner trop d'information, on ne sait jamais ce qu'il se cache derrière ce petit sourire de petite fille innocente. En tout cas, je rigole doucement a ça remarque. Sur ce point elle a clairement raison, a côté de moins, ce con est un ange. En même temps, c'est facile d'être vu comme ça quand l'élément de comparaison est pire que le Diable lui même. La progéniture de Satan n'est-elle pas voué à être pire que la génération qui le précède ? Oui je pense. « Je ne sais pas si on peut vraiment dire lequel est le plus gentil, mais disons qu'on a pas vraiment la même façon de penser. » Ah, ça c'est sûr. C'est vrai qu'il est plutôt aisé de voir lequel est le plus cruel entre nous deux, mais il ne faut pas perdre à l'esprit que s'il n'avait pas été aussi con, je ne serais peut-être pas le plus horrible des deux aujourd'hui. Ouais, mon frère n'est pas si méchant que ça en soit, il est juste extrêmement con. Il a fait l'erreur de me sous-estimer, il en a payé les conséquences, maintenant qu'il continue d'essayer de me faire mordre la poussière, il ne fera que se casser les dents encore plus sur l'imposant mur que je représente et qu'il ne pourra jamais gravir. Il y a un fossé tellement grand entre nous que ça me fait presque pitié de le voir s'agiter et essayer des trucs en vains.

Mais bon, assez parlé de moi, parlons d'elle plutôt. Elle m'a dit qu'elle avait des frères, même s'ils sont loin elle devrait être capable de les appeler, internet a développé tant de moyen gratuit pour communiquer partout dans le monde, ça ne devrait pas être difficile. Mais bon, j'imagine qu'elle a raison, le décalage horaire ça ne doit pas être très facile. Je hoche la tête doucement, me voulant compréhensif. Je souris tendrement lorsqu'elle me remercie d'être là pour elle. « C'est normal. » Oui, elle pourra toujours compter sur moi, toujours. Après tout, je suis son frère, non ? Enfin, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me prenne la main, mais bon, ça fait parti du jeu alors je continue de sourire. Sourire qui s'agrandit allègrement en entendant ses paroles. Excuse-moi j'ai une méchante envie de rire là tout de suite. Je ne cache pas mon grand sourire, certes, mais je vais quand même éviter de ne pas rire. Je me lève légèrement de ma chaise et lui ébouriffe vivement les cheveux. « Yaah, regardez comme elle est mignonne. Ne t'inquiète pas pour moi, vas, il n'y a rien que je ne puisse gérer. » Absolument rien, j'ai toujours tout eu sous contrôle et ça ne compte pas changer de si tôt. « Ne t'inquiète pas, si tu as besoin de quoi que ce soit, tu n'as cas m'appeler et super nii-san viendra a ton secours. » Dis-je sur un ton qui se voulait amusant. Oui, elle pouvait m'appeler quand elle voulait, ça ne me posait pas de problème. Ça ne me posait jamais de problème lorsqu'il s'agissait de préparer le terrain de toute façon. « C'est normal, tu peux compter sur moi pour n'importe quoi. »