TENUE  † Depuis qu’on s’était embrassé, je dois dire qu’on ne s’était pas réellement vu. Bon, si, mais pas tant que ça, alors cette sortie aujourd’hui, était un bon moyen de pouvoir nous retrouver. Le mois de juin approchait, et les festivals d’été aussi, je comptais bien lui demander d’y aller avec moi. J’avais vraiment envie de passer tous les festivals avec lui. Manger des conneries, et regarder les feux d’artifices. Même si j’allais un peu mieux, depuis que Sumire faisait sa carrière à l’étranger, j’avais moins de pression. Surtout niveau poids. J’avais pris deux kilos récemment, et maman ne m’avait rien dit. Je mordillais mes lèvres avant de regarder l’heure. On devait se rejoindre sur Shinjuku, et avec le monde qu’il y avait, j’avais tendance, à garder la tête baissé. Le drama avait commencé à être promu. Les épisodes n’étaient pas diffusés, mais on avait fait de nombreux shooting et les gens semblaient l’attendre énormément. Pas mal d’épisodes avaient été tournés dont la scène du baiser. Baiser qui ne m’avait strictement rien fait d’ailleurs. Genre vraiment rien. Mon cœur ne s’était pas emballé une seule seconde. Alors qu’avec Bae… C’est ça, que je ne comprenais pas trop. Etait-ce parce qu’il est mon meilleur ami ? Peut-être… Je n’irai pas embrasser d’autres garçons pour comparer. Ce n’est pas mon genre de faire ça. Mordillant à nouveau mes lèvres, je finis par fouiller dans mon sac, et sortir mon miroir. Rapidement, je me mis du rouge à lèvres, avant de me mettre un peu de maquillage. D’habitude, je sortais sans rien avec lui, mais là bizarrement j’avais envie de me maquiller. Rangeant le tout, je relevais la tête pour le chercher du regard. Il arrivait. Il était au bout de la rue. Sans attendre, je me rapprochais de lui. « Oppa ! » Dis-je en m’arrêtant à son niveau. Je lui souriais longuement avant de passer mon bras autour du sien. « Tu vas bien ? Ça faisait longtemps. »

TENUE † Le baiser de la dernière fois avait comme jeté un froid sur notre relation, ou alors je me faisais des films. Avec Sumiyo, nous nous voyons moins d'un coup, à croire qu'elle avait beaucoup de boulot dans son agence, et moi pour mon webtoon et mes cours. D'ailleurs je songeais à la fin de mon manhwa, à comment j'allais le terminer et ce que je comptais faire ensuite. Marchant dans les rues, écouteurs sur les oreilles, je faisais à peine attention aux gens autour de moi, plongé dans mes pensées. Il y a avait un peu de mes futurs chapitres, un peu de mes cours, pas mal de Sumiyo. Soufflant doucement, je change de chanson pour quelque chose d'un peu plus dynamique, de moins romantique. Je me suis laissé submergé par les émotions la dernière fois, je ne devrais pas recommencer... Ma meilleure amie va se douter d'un truc, et gâcher les choses n'est pas dans mes intentions. J'ignore si elle a terminé de tourner son drama, si elle a joué la scène de baiser, si ça lui a plu ou pas. Franchement, ce n'est pas le genre de point que j'ai envie d'aborder avec elle, pourtant... Je n'sais pas. Je suis curieux. ça m'intrigue de savoir ce qu'elle en pense, ce qu'elle a préféré. Stupide. C'est complètement stupide. Chassant ces pensées de mon esprit, je relève les yeux et retire mes écouteurs en voyant Sumiyo se rapprocher. Automatiquement mes lèvres s'étirent en un sourire amical et accueillant, peut-être un peu gêné. « Miyo. » Répondis-je, avec moins d'entrain qu'elle, mais pas de manière à paraître lasse ou quoi. Elle enroule ses bras autour du mien et je me bats pour ne pas sentir mon coeur s'emballer. Cette impression d'être dans un vase rempli d'eau n'a pas disparu. « Très bien, et toi ? » C'est le genre de conversation bateau, comme si nous étions des simples amis. « Tu es en repos ? Et ton boulot, ça va ? » Demandais-je, mes mains dans les poches, là où j'ai fourré mon portable et mes écouteurs.

TENUE  † Depuis la dernière fois on ne s'était pas trop vu ni même parlé. L'effet du baiser sûrement. Non c'est pas sûrement, c'est même sûr. Il faut dire que ce que ça avait crée... ce n'était pas... comment dire... anodin ? Si avec lui j'avais eu beaucoup d'émotions, avec l'acteur je n'avais strictement rien eu. Mais genre rien du tout. Et c'est bien ça qui me perturbait. Je n'arrêtais pas de penser à cet instant. Je veux dire... c'est presque si ça me manquait... genre j'ai bien envie de recommencer. Je ne sais pas si je n'ai pas fait de bêtise en l'embrassant. Mais je ne regrette pas du tout. Parce que je suis bien contente d'avoir eu mon premier baiser avec Bae. Mordillant mes lèvres, j'attendais qu'il arrive alors que le soleil commençait a taper plus fort. L'été arrivait on ne pouvait pas l'ignorer. Me ventilant un peu le visage je passais une main dans mes cheveux avant de le voir arriver au loin. Passant mon bras autour du sien, je le regardais longuement avant de me coller un peu contre lui. " Ça va oui. Il fait chaud aujourd'hui. " Dis-je en marchant dans la rue. Le mieux était de marcher à l'ombre. L'écoutant parler je souris avant de détourner le regard en voyant deux filles me pointer du doigt. " je suis en repos. Aujourd'hui je n'ai pas de tournage. Je reprends demain. " mais je n'avais pas trop de travail de ce point là. Du moins pendant quelques jours. Arrangeant mes cheveux histoire de cacher un peu mon visage. "Et toi alors ? Quoi de neuf ? Ton manga ? Les cours ? " j'étais toujours curieuse de savoir ce qu'il faisait, ce qu'il devenait tout ça. C'était nous depuis toujours.

TENUE † Ce baiser a crée une légère tension entre Sumiyo et moi. Pas une tension négative, ni très positive non plus. Une tension neutre, qui chamboule un peu tout, mais qui doit faire prendre conscience de certaines choses. Je sais que de mon côté, mes sentiments pour ma meilleure amie ne sont pas mitigés ou flous, que ce que je ressens pour elle est différent d'une forte amitié, mais que pour ce lien de longue date, je ne dirais rien qui puisse l'abîmer. J'aime Sumiyo, à chaque fois que je réfléchis à ce point-là, j'arrive à dissocier mon amitié de mes sentiments sincères. ça n'a pas toujours été le cas, quelques mois plus tôt je n'aurai pas su dire si je l'aimais comme une meilleure amie ou bien plus encore. Maintenant, si, j'en suis capable. Or, ce n'est pas le cas de Sumiyo. Peut-être n'est-ce qu'un amour à sens unique, comme dans les livres ou les mangas. Sauf que je ne veux pas d'une autre fille, que peut-être suis-je le second rôle qui aime désespéré le personnage principale destiné à son beau prince. C'est énervant, et je pourrais détester ce fameux garçon qui fait tourner la tête à ma best. Elle m'attendait, à quelques pas de moi je peux l'apercevoir et dès que je suis suffisamment proche, elle m'attrape le bras et se colle à moi. J'aimerai considérer ce geste simplement, sans que mon coeur s'emmêle. « Oui, je n'aurais pas dû prendre de gilet. » Fis-je, tirant un bout de mon vêtement. Il fait trop chaud pour cela, et nous ne sommes qu'en Mai. Sans faire attention aux gens, j'interroge ma meilleure amie, et prends ainsi des nouvelles. « Oh, d'accord. » Tournage = Drama. Drama = Bel acteur. Bel acteur = Jalousie. Je chasse tout cela de ma tête en la secouant légèrement, reprenant un sourire. Autant ne pas songer à ses épisodes, ni au gars avec qui elle tourne. Moi ? Mon attention se porte finalement sur la foule, sur ses regards indiscrets. « Je commence à songer à une fin, pour mon webtoon. ça fait un moment que je suis dessus, il serait temps d'en voir le bout. » Je ne veux pas d'un One Piece ou d'un mange à rallonge qui dure et dure, encore et toujours. Non, je veux une fin, pour me lancer dans un nouveau projet. « Les cours, ça va. Ce n'est pas bien difficile, j'ai plutôt l'impression qu'ils sous-estiment leurs élèves. » Plaisantais-je, même si ce n'est pas totalement faux. Le travail qu'ils nous donnent est plutôt simple, de mon point de vue. J'ai toujours été dans le dessin, dans l'art, alors ça me paraît trop facile.

TENUE  † « Oui, je n'aurais pas dû prendre de gilet. » Je baissais mon regard sur son fameux gilet blanc, avant de m’éloigner un tout petit peu de lui. « Tu veux que je te le tienne ? Ça ne me dérange pas. Je tiens bien mon sac à main. Tu vas transpirer, Bae. » Et je sais très bien qu’il n’aime pas ça. Bon, de toute façon. Qui aime transpirer ? C’est totalement stupide. Après, je ne m’imposais pas. Je pourrais lui enlever le gilet. Et je dois dire, que j’ai même envie de le lui faire, mais, bizarrement, je ne le fis pas. Par peur qu’il me repousse. Comme si c’était la première fois… N’importe quoi Sumiyo… En tout cas, on marchait, et plus on avançait et plus je trouvais que certaines personnes me reconnaissaient. C’était gênant, pour moi, mais surtout pour Bae, je ne voulais pas qu’il soit incommodé par ma notoriété. Je suis connue, depuis toute petite… Mais depuis quelques mois, je touchais un tout autre public et c’était assez dérangeant… « Je commence à songer à une fin, pour mon webtoon. ça fait un moment que je suis dessus, il serait temps d'en voir le bout. » Oh, la fin. Ca me faisait un pincement au cœur tout de même. Mais toute bonne chose a une fin non ? Et il faut bien qu’un livre, une bd, ou un manga, ait une fin aussi. C’est l’histoire de la vie. Tout simplement. On a tous une fin. « Les cours, ça va. Ce n'est pas bien difficile, j'ai plutôt l'impression qu'ils sous-estiment leurs élèves. » Je souris à cette remarque. Bae était très fort, alors forcément… Pour lui c’était du bas niveau. « Sois patient, si c’est trop facile pour toi, ne va pas au cours magistraux et profites-en pour faire la fin de ton manga. » Après tout personne ne lui en voudra de faire ça. « D’ailleurs, tu penses déjà à faire un prochain webtoon ou tu n’as pas encore d’idée ? » Je le tirais doucement pour qu’on tourne, et sorte de la rue principale, je me sentais tellement épiais, que ç’en était gênant. Finissant par lâcher son bras, je marchais à ses côtés en fixant le sol, pour cacher au mieux mon visage. « Je suis désolée oppa. J’ai l’impression qu’on noue épis, ça m’agace. Je n’ai pas envie qu’on te fasse du mal. »

TENUE † Tenir mon gilet ? Oh, ce n'est pas ce que je voulais dire par-là ! Enfin, si ça ne la dérange pas, ça ne me dérange pas non plus... C'est juste, étrange ? Enfin, c'est le genre de petite attention que j'aurai aimé d'une copine. Du coup, je retire mon gilet pour lui confier. « Prends en soin. » Fis-je, pour détendre l'atmosphère ou juste pour calmer mon petit coeur sensible. Le regard des autres ne m'inquiète pas de suite, après tout, je traîne avec une idole. N'importe qui jetterait sur nous un regard différent, curieux, haineux, discret, je m'en foutisme. En même temps, avec mon gilet perché à son bras, je me demande bien ce qu'ils pensent de cette image. Mettant cette question de côté, je réponds à ma meilleure amie, parlant de mon manhwa et de sa fin, comme si je le traînais avec moi depuis la nuit des temps. J'adore dessiner et faire rêver mes lecteurs, mais je trouve cela « lassant » de prolonger une histoire qui devrait avoir un bout. J'aime autant une série avec un nombre exact de volume, plutôt qu'une autre où l'on ne sait jamais quand ça se terminera. Quant aux cours, bah ce sont des cours. « Je ne peux pas sécher, mes frères et mes parents me tordraient le cou. » Ils font tous attention au petit Bae. Donc je me dois d'être fidèle, à l'heure et toujours présent, que ça me plaise ou pas. Ce n'est pas comme si je n'aimais pas ce que je faisais, puis je peux toujours dessiner mon manga en classe. « J'y songe déjà. J'ai déjà une série fantastique, j'aimerai me centrer sur quelque chose de plus simple et réel. » Une vie étudiante, avec des personnages totalement humains, normaux. Sumiyo me fait changer de rue et je la suis, sans me poser de question. Jusqu'à ce qu'elle prenne la parole et me fasse part de son ressenti. « Qui pourrait me faire du mal ? Je ne suis que ton meilleur ami. » Ils en doivent pas le savoir, je m'en doute bien. Ces gens seraient-ils capable de me voir comme une nuisance ? Genre, le garçon qui a conquis le coeur de la belle ? Impossible, Sumiyo m'aime comme un frère. « Ils ne me feront rien, je suis ton frère. » ça sonne tellement faux que je pourrais cracher mon petit déjeuner. Sauf qu'à voir ma tête, on dirait presque que je suis sincère et que j'y crois dur comme fer. « Tu n'as pas pris de casquette ? Allons en acheter une. »

TENUE  † Je lui avais proposé de prendre son gilet. Il faisait chaud, et le pauvre, il n’allait pas forcément apprécier la balade, si c’est pour suer et transpirer. Si encore ça arrivait alors qu’il n’avait rien à enlever, il ferait avec. Mais là il avait le choix. Je le vis, enlever son gilet pour me le donner. Je le pris, pour le plier sur mon bras. « Prends en soin. » Je souris doucement. « Comme la prunelle de mes yeux. » Ses affaires sont aussi précieuses que les miennes, il le sait très bien. Tout en marchant, on se mit à parler des cours. Il aimait sa section, de toute façon, je le savais, mais il avait de l’avance sur les autres. Ça ne devait pas être facile à gérer, il devait s’ennuyer quand même… Enfin, il avait plusieurs options, je crois ? Il pouvait sécher certains cours magistraux, après tout ce n’est pas comme si quelqu’un allait le voir, non ? « Je ne peux pas sécher, mes frères et mes parents me tordraient le cou. » Surpris d’une telle révélation, je le regardais longuement avant de sourire. « Je n’aurais jamais cru t’entendre dire ça. Je veux dire, que moi je fasse sécher et finisse à la morgue, c’est beaucoup plus probable. Mais les cours magistraux, t’es pas obligé d’y aller… Je ne savais pas ta famille si stricte pour le coup oppa. » Je posais ma tête sur son épaule quelques instants, dans un signe de réconfort. On a tous nos soucis, et on a beau se connaître depuis tout petit, on n’est pas forcé de connaître la famille de l’autre par cœur… « J'y songe déjà. J'ai déjà une série fantastique, j'aimerai me centrer sur quelque chose de plus simple et réel. » Je voyais le genre. Après, c’était cool de changer de genre quand on finissait une œuvre. Histoire de marquer la tournure et de ne pas avoir l’impression de faire la même chose ? Un truc dans le genre. « Il me tarde de voir alors, tu me feras lire dès que tu auras commencé ? » J’étais impatiente, rien qu’à l’idée. Enfin, en attendant, j’avais l’impression qu’on était épiais, et c’est bien quelque chose qui m’ennuie un peu. Je préfère changer de trajectoire et les semer un peu. « Qui pourrait me faire du mal ? Je ne suis que ton meilleur ami. Ils ne me feront rien, je suis ton frère. » Je le regardais du coin de l’œil avant de mordiller ma langue. Les fans s’en fichaient de ça, et puis ils n’étaient pas au courant… Frère, meilleur ami, ou autre, ils étaient capables de le pourrir. Puis je n’avais pas envie qu’ils le prennent en photo. « Tu n'as pas pris de casquette ? Allons en acheter une. » J’allais pour répondre, mais j’entendis mon nom être hurlé derrière moi. Machinalement je me retournais, avant de voir un petit groupe de filles. Surement des collégiennes ? Ou lycéennes ? Je n’en sais rien. Mais les voir, courir vers nous, me fis peur. « Euh… » Je les regardais avant de marcher à reculons pour fuir pour finir par courir en entrainant Bae avec moi.

TENUE † Je sais qu'avec sumiyo, mes affaires sont en sécurités. Mon gilet ne risque rien dans ses bras. Le sujet change pour s'orienter vers les cours, surtout sur les miens. J'avoue m'ennuyer durant les heures de classe, que le programme n'est pas toujours passionnant mais que je le fais quand même. Ce n'est pas seulement pour moi que je le fais, mais pour ma famille. Ils ne le disent pas mais je suis sûr qu'ils attendent beaucoup de moi. L'art est mon domaine, si je venais à récolter des mauvaises notes ou assez basse, ils seront forcément déçu. Ce n'est pas mon but, je veux qu'ils soient fiers de moi et me félicitent quand je ramène mes bulletins. Du coup, j'avoue à ma meilleure amie que je ne peux pas me dispenser de cours, même ceux qui ne me sont pas utile, sous peine d'être trucider par mes frères ou mes parents. Stricte ? Je ris, secouant doucement mes mains. « oh non, ils ne sont pas stricte du tout ! J'ai vraiment envie qu'ils soient fiers de moi. Un cours est un cours, ça me permet de gagner des points supplémentaires. » puis ça m'intéresse malgré moi. Ça m'inspire toujours pour mes mangas, surtout si je veux faire un thème plutôt scolaire. Personne ne me force à suivre des cours inutiles, pourtant je le fais quand même. Portant ma main à sa tête, je caresse délicatement ses cheveux pour la remercier de son soutien. Je ne veux pas qu'elle s'inquiète ou s'imagine que je vis mal avec ma famille, c'est loin d'être le cas. Mes parents m'adorent, mes frères sont toujours là pour moi, et j'ai sumiyo en plus. Quant à mon Web toon, il serait temps d'en voir le bout et de partir sur autre chose de complètement différent. « hm ! Je te montrerai mes croquis dès qu'ils seront fait ! » je ne peux rien cacher à ma meilleure amie, puis je voudrais son avis aussi. Elle est de bon conseil si jamais quelque chose cloche et que je ne le remarque pas. Deux avis vaut mieux qu'un, comme on dit. Sumiyo se sent soudainement épié, ce qui ne rassure ni elle, ni moi, bien que je ne comprenne pas pourquoi des gens voudraient s'en prendre à moi sous prétexte que je suis avec elle. Certaines choses m'échappent, celle-ci en fait parti. Pas besoin qu'elle insiste pour que je réfléchisse à une solution rapide, même si je ne songeais pas à courir ou à fuir. C'est justement quand je pense à tel truc que le destin se manifeste. Je ne m'attendais pas à voir un groupe de fille venir dans notre direction ou crier après sumiyo. Si je n'ai pas su réagir rapidement, ma meilleure amie oui. Ni une ni deux elle m'emporte à sa suite, rebroussant chemin dans la ruelle. Et moi qui croyait ne pas avoir à courir. « où tu vas comme ça ? Pas si vite ! » mais une petite voix me dit que nous arrêter est une très mauvaise idée. Je prends finalement les commandes, tirant sur le bras de sumiyo pour l'entraîner dans une ruelle adjacente, plus étroite. Elles auront plus de mal à suivre en étant nombreuse, alors que nous progressons plus vite à deux, l'un derrière l'autre. « qu'est-ce qu'elles te veulent ? Ton autographe ? » un peu extrême pour une signature, non ? Ce n'est pas pour autant que je vais m'arrêter d'avancer, m'enfonçant dans ce couloir... menant à une impasse.

TENUE  † « oh non, ils ne sont pas stricte du tout ! J'ai vraiment envie qu'ils soient fiers de moi. Un cours est un cours, ça me permet de gagner des points supplémentaires. » C’était du Bae tout craché quand on y pensait. Toujours sérieux. Toujours responsable. C’est aussi ça qui me plaisait chez lui. Parce qu’on pouvait aisément lui faire confiance. C’était pas un homme qui faisait tout et n’importe quoi. Il avait des valeurs et il les respectait. Et plutôt bien même. Je souris doucement en le serrant un peu plus contre moi. Son odeur m’enivrait, et sa chaleur me faisait un bien fou. Je l’aimais, mon petit Bae. « On ne te changera jamais. Donc si je t’appelle un jour pour te dire de faire l’école buissonnière avec moi, tu ne viens pas ? Tu m’abandonnes ? » Je le taquinais bien évidemment. Mais ce n’était pas l’envie qui m’en manquer. Partir de Tokyo, aller loin d’ici, s’amuser, ne plus penser à ce que l’on fait d’habitude. Bref, une journée différente. En tout cas, j’étais fière de lui, parce qu’il allait bientôt finir un de ses webtoon, et il comptait bien en faire un nouveau. Il était hors de question que je ne le lise pas avant. J’étais toujours curieuse sur ça, je voulais constamment voir ce qu’il faisait, être la première, donner mes avis, etc. « hm ! Je te montrerai mes croquis dès qu'ils seront fait ! » J’hochais la tête, ravi de l’entendre me dire cela. En tout cas, on n’eut pas réellement le temps de discuter, ou de parler de ce qui s’était passé dernièrement. J’étais mal à l’aise, car on nous regardait, et certains nous suivaient pour nous prendre en photo avant de partir. C’était… Déroutant. Je sais très bien que la célébrité n’est pas facile, mais depuis quelques mois, on s’intéressait vraiment à moi. Avant c’était juste quelques regards, voire rien du tout. Mais là… C’était bien trop. Depuis l’annonce du drama même… L’horreur. Il fallait fuir, surtout quand un groupe de filles, se mirent à nous courir après. « où tu vas comme ça ? Pas si vite ! » Pas le choix ! Je courais aussi vite que je le pouvais, pour tenter de fuir, tournant dans une rue pour nous sortir de cette rue principale, il fallait les semer, et aussi vite qu’on le pouvait. Bien rapidement, Bae, passa devant pour prendre les devants. En fait, il me tirait plus que je ne courais vite, je pourrais presque croire que je vole. Pour dire. Il a de la force, je m’en rends compte tout à coup. Finissant par entre dans une ruelle super étroite, j’avais l’impression de ne pas en voir le bout. « qu'est-ce qu'elles te veulent ? Ton autographe ? » « Je… Sais pas. » Je suis essoufflée et choquée de voir, qu’on tombe sur une impasse. Ne va-t-on pas nous voir ? Je me mis à paniquer, avant de le pousser doucement pour qu’il continue à avancer. « Regarde la poubelle, passons derrière. » Fallait pas être épais, car avec ma poitrine je passais à peine. Obligée d’être sur la pointe des pieds et le souffle coupé pour passer. Finissant par me cacher derrière cette poubelle, dans l’espoir de ne pas être vu, je posais ma tête sur le torse de Bae. On était collé l’un contre l’autre. De toute façon, pas le choix, la ruelle était étroite. Mes mains sur sa taille, je soupirais en sentant son cœur battre. Relevant la tête, me retrouvant proche de la sienne je passais ma main sur son front en sueur. « Ça va ? Tu n’as pas trop chaud ? »

TENUE † L'école, c'est important. C'est le premier pas qui nous mène à notre avenir, si on se rate ici, comment réussir plus tard ? La plus part des étudiants sont formatés de la sorte, à toujours faire de leur mieux. J'en fais peut-être un peu trop à vouloir assister à tout mes cours, mais c'est ça qui m'aide à progresser dans n'importe quel domaine. Ou dans tout ce que j'entreprends. Sumiyo soulève un point important avec sa question. Serais-je capable de louper une journée d'école pour sortir avec elle ? C'est une question piège qui me trouble et me rend sceptique. Si c'est elle, je serais capable de le faire... « Tu ne me demanderas jamais ça. » Préférais-je répondre, sans dire oui ou non. C'est trop compliqué de devoir choisir quand je sais qu'elle n'ira pas jusqu'à me demander de louper des cours pour la voir, alors que l'on peut se voir avant ou après, entre parfois. Mon webtoon est un peu comme un CV, je pourrais me faire embaucher par une maison d'édition grâce au succès de mon histoire, et celui de la prochaine. Je n'envisage pas une telle chose, j'aimerai plutôt monter ma propre affaire et être mon seul directeur. Sauf que je suis encore trop jeune pour m'emballer et que je n'ai pas suffisamment d'expérience. Notre conversation s'arrête rapidement, quand Sumiyo sent des regards sur elle. Je ne comprends pas de suite son malaise, ni sa panique, mais quand je remarque les quelques personnes après nous, là ce n'est plus aussi difficile de le comprendre. Tiré à travers la rue, ma meilleure amie m'emmène je ne sais où dans le quartier pour échapper à cette poignée de fan armée de téléphone et criant après elle. Le cauchemar. Décidant de prendre les choses en main, je passe devant Sumiyo qui est plus lente que moi et l'entraîne à ma suite, jusqu'à trouver un passage plus serré qui devrait ralentir les filles. Sauf qu'au bout, il y a une impasse. Ce genre de mur super haut qui te coupe tout espoir de fuite. La poubelle ? J'ai le souffle court, cherchant rapidement la poubelle pour se cacher derrière. Quelle idée de courir là... Je me retrouve bloqué derrière un conteneur avec Sumiyo collé à moi. C'est étrange. Je ne sais pas si mon coeur bat si vite dû à la course ou à cause de la proximité avec elle. Dans les deux cas, je sens ma fin proche. « ça va, je vais bien. » Dis-je simplement, perturbé par la distance entre son visage et le mien. Je repense subitement au baiser de la dernière fois et me maudis de m'en souvenir .... ça me donne juste envie de recommencer.

TENUE  † « Tu ne me demanderas jamais ça. » Je le regardais en coin. Me demandant, intérieurement, si je devais vraiment le faire, pour le tester, ou rester la sage petite Sumiyo, comme d’habitude. Parfois, j’avais envie de me rebeller, de simplement faire ce que j’avais envie de faire. Je veux dire… J’ai toujours suivis les instructions de ma mère… « Perds du poids » « Mange pas si » « mange pas ça » « tu devrais faire plus de sport » « est-ce qu’on devrait te faire refaire le nez ? » Bref, à chaque fois… J’avais écouté ma mère, mais j’avais ma vie à vivre… Je n’avais pas toujours envie de suivre au pied et à la lettre ses instructions… « Qui sait ? Ne me provoque pas. » Dis-je simplement pour le taquiner. Après tout, je ne savais pas si j’en étais capable ou pas. Le destin et le futur nous le dira. En attendant, on n’eut pas trop le temps de continuer la conversation. Parce qu’un espèce de groupe de fille, se mirent à nous… Pourchasser. Je n’étais pas du tout à l’aise, je veux dire, d’habitude les gens sont plutôt respectueux, mais là… ça me met mal à l’aise… Courant avec Bae, je le laissais prendre les devants, me tirant, au point de limite m’arracher le bras, alors qu’on finissait dans une ruelle pas très large. Tellement étroite, qu’on avait du mal à bouger et qu’on se retrouvait colle l’un contre l’autre. Et en plus, c’était un cul de sac. Passant derrière une poubelle, je soufflais longuement avant de poser mes mains à sa taille. J’avais Bae contre moi, et le mur, derrière moi, autant dire, qu’on ne pouvait pas du tout bouger. Il semblait avoir chaud le pauvre, il transpirait. « ça va, je vais bien. » J’essuyais quand même son front avant de le ventiler, comme je pouvais en faisant de l’air avec mes mains. Au loin, on pouvait entendre les filles qui nous cherchaient. Soupirant, je passais une main dans mes cheveux, avant de les attacher pour avoir la nuque dégagée. Restant quelques secondes silencieuse, la tête, plus ou moins posée sur son torse, je finis par ouvrir la bouche. « Tu sais, mon drama. On a tourné la scène du baiser. » Dis-je simplement sans le regarder. Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça là, mais l’espace donnait à l’intimité et la confession, donc… « Tu embrasses mieux. » Ajoutai-je, sans préciser que j’avais eu plus de sensation avec lui que l’acteur. Je veux dire… Bae m’avait donné des frissons…

TENUE † J'en oublie parfois que la vie de Sumiyo est dictée par sa mère, et sûrement par quelques personnes de l'agence qui la supervise. J'en oublie aussi qu'elle pourrait vouloir un peu plus de liberté, donc me demander de sécher pour sortir s'amuser. J'en oublie aussi que je suis jeune, que j'ai encore des tas d'années pour les études, pour apprendre, pour être l'élève et le fils parfait. Est-ce vraiment de la provocation ? Je ne réponds pas, mais ma moue en dit long à ma place. Je n'irai pas la provoquer là-dessus, mais je sais qu'elle n'a pas besoin de cela pour se décider. La conversation s'arrête brusquement quand un groupe de fille se mettent à nous coller aux baskets. Je n'ai jamais été poursuivi, ni par des filles, ni par des gars, qu'importe la raison à cela. C'est tout nouveau pour moi et je croirai presque que c'est parce que je suis avec Sumiyo qu'elles nous pourchassent. Un garçon avec son idole favorite ? Sacrilège ! Un truc dans ce genre. Du coup, je cours avec elle, d'abord en arrière le temps de saisir la situation, puis en avant quand il faut se dépêcher et reprendre les choses en main. Notre cachette n'est pas des meilleures, mais elle vaut dix fois mieux que se faire attraper par cette meute de folle. J'en ai le coeur qui bat à cent à l'heure, le souffle court. Ainsi bloqué derrière notre poubelle, la distance me pose de plus en plus problème. Elle est trop proche de moi et je crève de chaud, mais ce n'est pas tellement ça le problème, c'est plutôt ce que mon coeur me dit. Il semble même hurler quelque chose d'incompréhensible, tandis que Sumiyo me ventile de ses mains ou m'éponge le front. Ce n'est pas pour arranger mon cas, vraiment. Dès qu'elle fait un mouvement, j'ai la sensation qu'elle se rapproche. C'est malaisant, mais pas dans le sens négatif. Drama ? Rien que ce mot me fait grimacer. Baiser aussi, sauf que là je grince un peu des dents. Mieux ? Je déglutis, sentant mes joues chauffer. Ah. Un silence tombe brusquement, dans lequel je cherche quoi dire d'intelligent. « J'ai aimé t'embrasser... » Je ne sais pas trop si c'est intelligent, mais je me sens stupide. « Ah euh ... Elles sont toujours là ? » Changement de sujet, vite ! Je tente de me redresser un peu pour voir un bout de notre ruelle, par dessus notre cachette. Y a plus de cri, ni de bruit de troupeau. C'est bizarrement silencieux, et dans un sens, je préférais quand elles étaient là.

TENUE  † On était coincé, sans trop de choix, tout ça, parce qu’une espèce de groupe de furie, nous avait pourchassé, ou plutôt, m’avait pourchassé. Je me sentais mal vis-à-vis de Bae, il ne méritait pas de connaître ça. Moi non plus ceci dit. D’habitude les fans restaient discrets, mais le fait d’être en plein adolescence et d’apparaître plus souvent à la télévision, faisait que ma popularité avait augmenté assez brutalement. Je n’avais pas l’habitude de devoir fuir les gens. J’espérais simplement que ça ne ferait pas ça, à chaque fois que je sortirai, ce n’est pas la vie que je veux non plus. Je veux pouvoir me balader sans trop de souci, un peu comme avant. Mais je crois bien que c’est trop tard pour retourner en arrière. J’avais chaud, et nous étions collés l’un à l’autre. L’étroitesse de la ruelle n’aidait pas mais ce n’était pas bien grave. J’ai toujours aimé faire des câlins à Bae, mais je priais intérieurement pour que les filles ne nous voient pas. On était au fond de la ruelle, et derrière la poubelle, alors ça devrait le faire non ? Je ne sais pas trop, mais j’essayais de lui parler, et rien de mieux que de lui parler du fameux baiser avec l’acteur. Parce que j’avais tourné la scène. Et parce que ça avait été totalement différent que quand j’ai embrassé Bae… « J'ai aimé t'embrasser... » Je me mordillais les lèvres en entendant ça avant de fermer brièvement les yeux. « Ah euh ... Elles sont toujours là ? » Le silence était presque pesant dans la ruelle, pour autant, je m’agrippais un peu plus à lui, en sentant mes doigts s’enfoncer dans sa chair. « Restons encore un peu, sait-on jamais. » Dis-je en relevant le regard, pour le regarder droit dans les yeux. Plus je le regardais et plus j’avais envie de l’embrasser. D’ailleurs, mon regard n’arrêtait pas de faire l’allé retour entre ses yeux et ses lèvres. J’avais l’impression qu’une petite voix, me poussait à l’embrasser, mais qu’une autre, m’empêchait de le faire. C’était horrible comme sensation. Mes pieds, étaient déjà sur la pointe, comme prête pour l’embrasser. Pour autant, je ne franchissais pas le pas, j’avais peur. Et s’il ne voulait pas ? Et pourquoi j’en avais cruellement envie d’ailleurs ?

TENUE † Je ne sais pas encore ce qui est le pire, être pourchassé par une bande de furie ou être coincé dans une ruelle étroite derrière une poubelle ? Entre la course et les odeurs, difficile de faire un choix. Ce n'est pas le meilleur endroit pour parler chiffons avec Sumiyo, ça c'est sûr. Je me sens même plutôt gêné d'être collé à elle, en plus de mourir de chaud. J'aurai préféré me cacher dans une boutique ou un café, histoire d'être mieux logé qu'ici. Hélas, j'ai au mieux et au plus vite pour ne pas être attrapé. Quand Miyo me parle du baiser, j'ai l'impression que quelqu'un à tourner le bouton « température » à son maximum et que mon corps se transforme en flaque d'eau. Mon cerveau ne parvient pas bien à récolter les informations, donnant une réponse si bête que j'ai cru mourir de honte. J'ai aimé l'embrasser. C'est vrai, mais j'aurai aimé le garder pour moi. Du coup, changement de sujet. J'en reviens aux filles qui nous poursuit, ne voyant aucune d'entre elles dans le périmètre. Rester ? Pourquoi ? A-t-elle peur de se faire chopper ? Au pire, on peut toujours courir à nouveau jusqu'à une prochaine cachette. Or, quand je vois le regard qu'elle me lance, je ne peux pas insister et lui dire de sortir de là pour courir à nouveau comme des perdus. Au lieu de quoi, je perds dans la contemplation de son visage. Il est si proche. Ses lèvres aussi. Son nez frôle le mien, sentant la distance se réduire un peu plus. Je ne sais pas qui des deux se rapproche, mais l'air devient subitement plus lourd et chaud. Finalement, ce sont mes lèvres qui touchent les siennes en première, lui volant un baiser inattendu. La situation se prête au jeu, entre la proximité et nos souffles qui se heurtent, son regard voyageant de mes yeux à ma bouche ou ses doigts plantés dans mon épiderme. C'était trop tentant de juste reculer ou de ne rien faire. Reprenant mes esprits, je ne dis rien durant quelques secondes, encore embarrassé. « Commence à faire chaud ici, non ? » Plus bête, tu meurs. Il n'y a vraiment plus l'ombre d'une folle dans les environs, on pourrait bouger et se sortir de ce trou à rat.

TENUE  † On était là, de plus en plus proches. Le lieu nous donnait la possibilité de nous rapprocher, trop même peut-être. Surtout depuis qu’on s’était embrassé la dernière fois, on pouvait clairement dire qu’on « s’évitait » sans réellement s’éviter. Mais l’ambiance était devenue bizarre. Moi, qui avais pensée à tort, que l’ambiance ne changerait pas, car on est des meilleurs amis… J’avais mal pensé, j’avais eu tort et je ne savais pas si je devais le regretter ou pas. J’avais envie de le regretter parce qu’on était en train de s’éloignait, mais je n’avais pas envie de le regretter, parce que j’avais terriblement aimé quand il m’avait embrassé. Je n’arrêtais pas de me remémorer la scène, sa façon de s’approcher de moi de m’embrasser… Je pouvais à nouveau sentir ses lèvres sur les miennes, sa langue s’amuser de la mienne…. Et rien que d’imaginer, j’avais encore plus chaud. Mon cœur s’emballait et ma tête me tournait. L’émotion était trop forte pour mon pauvre petit corps de coucou. Mais avant même que je ne dise quoi que ce soit, ou face quoi que ce soit, je senti ses lèvres sur les miennes. J’avais l’impression de divaguer. Parce que ça a eu pour effet une décharge électrique dans tout mon corps. J’avais envie de plus. Pas de simple éraflures entre nos lèvres, mais je ne bougeais pas. Son souffle parcourait mon visage et mon cou. C’était horrible. Pas dans le sens du terme. Mais horrible parce que ça me rendait trop … chose. Toute chose. « Commence à faire chaud ici, non ? » Je me retenus de rire, avant de détourner mon regard et sourire. Bae était aussi bête que moi. Claquant ma langue contre mon palais, je me détachais de lui, pour passer entre la poubelle et le mur. « Sortons. » Dis-je alors avant de m’éventer le visage et marcher dans la ruelle sans un bruit. Entendant Bae derrière moi, je ne le regardais pas, avant de sortir de là et fermer mes yeux. Le soleil. Agression. Baissant la tête, j’arrangeais un peu ma tenue et mes cheveux avant de me retourner vers Bae. « On fait quoi ? Tu veux qu’on rentre et qu’on reporte notre sortie ? Ou on continue ? » En attendant je marchais pour m’éloigner d’ici, et surtout histoire de pouvoir revenir vers là où on était. Marchant aux côtés de mon meilleur ami, je baissais les yeux pour regarder sa main avant de tenter de l’attraper. Ce n’est pas comme si c’était la première fois qu’on se tenait la main. Mais là, dans ma tête j’avais l’impression que de lui tenir la main, aurait une toute autre signification. L’attrapant doucement, l’air de rien, je glissais ma main dans la sienne, en entrelaçant lentement nos doigts, sans rien dire, sans le regarder non plus.

TENUE † Depuis la dernière fois où nous nous sommes embrassé, Sumiyo et Moi, je ne sais plus quoi penser de tout cela. C'est ma meilleure amie, même si mes sentiments ont évolués au cours de notre scolarité, je suis toujours son meilleur ami. Sumiyo ne me voit pas autrement, mais depuis qu'elle m'a demandé son premier baiser, j'ai eu l'espoir qu'un truc se déclenche. Or, à part un peu de distance et de gêne, y a rien eu de plus. Je ne peux pas dire que je sois vraiment déçu, parce que notre lien initial ne change pas, qu'importe ce que nous faisons. Elle reste ma bestfriend, alors pourquoi suis-je toujours tenté par ses lèvres ? Quand elle est si proche de moi, je ne peux pas résister. Ma bouche touche la sienne, avec innocence, juste pour me rappeler de cette sensation de douceur. Malheureusement, je n'ai pas demandé la permission et Sumiyo n'a rien laissé sous-entendre quant à un baiser plus prononcé, plus osé. Je m'arrête donc à du simple, sans me douter qu'elle aurait voulu plus. C'est difficile à savoir ou à calculer, comme si il me manquait des pièces du puzzle qui me permettrait de voir clairement l'image. La chaleur est une excuse pour s'éloigner d'elle, pour partir de notre cachette aussi. Je ne me sens pas à l'aise dans l'immédiat. Une chance pour moi, Sumiyo est décidée à sortir de derrière la poubelle, la suivant à quelques secondes près pour m'échapper à mon tour et filer vers le bout de la ruelle. Elle ne me regarde pas, malgré mes coups d'oeil dans sa direction. « Non, on pourrait continuer. » Ce serait dommage d'écourter notre journée pour x ou y raison, puis maintenant que nous sommes sur place, autant continuer. Je ne pense pas que notre sortie puisse être plus gâché qu'avec l'intervention des fans. Au mieux, on trouvera un truc pour rattraper tout cela. En marchant, je sens la main de Sumiyo cherché la mienne, puis la saisir. Instinctivement je serre mes doigts, retenant un sourire béat de s'afficher sur mon visage. C'est étrange, mais comme elle, j'ai la sensation que ce geste a désormais une signification différente de l'accoutume.

TENUE  † Dans le fond, tout c’était passé tellement vite que même moi, là, j’avais du mal à comprendre ce qu’il se passait, et ce qui venait de se passer. Ma tête était ailleurs, comme assez loin, dans les nuages, les étoiles ou qu’importe, mais elle n’était pas avec moi. Et puis mon cœur, lui, il faisait ce qu’il voulait, il s’emballait, il sursautait, je ne saurais dire, mais mon rythme cardiaque était loin d’être bon. Si un cardiologue entendait ça, il me dirait d’aller tout de suite dans une chambre pour être hospitalisé. Bon sang. Et c’était loin de se calmer… « Non, on pourrait continuer. » J’hochais la tête, sans me demander s’il m’avait vu ou pas. Impossible de parler dans l’immédiat, tout ce que j’avais en tête, c’était d’attraper sa main, cette main, douce, grande, aux doigts fins, et aux veines si apparentes. Depuis quand les mains de Bae sont-elles si belles ? Je me pose la question. Mission réussi, j’attrape doucement sa main, et je pouvais sentir ses doigts se serrer aux miens. J’inspirais longuement, heureuse pour un rien, mais c’était pas mal. Oui… Parce que je venais de tenir la main de Bae, d’une façon bien plus différente que d’habitude. Serrant sa main, je me rapprochais de lui, ne me souciant pas du fait que ça pouvait tenir chaud, parce que j’avais envie de pouvoir être à ses côtés. Passant devant une boutique de pâtisseries, je m’arrêtais net avant de tirer Bae vers la vitrine en posant ma main libre dessus. « Oh. Ils font des pâtisseries à la pistache. » Quiconque me connaissait, savait que j’aimais plus que tout, les pâtisseries à la pistache. Ma sœur et moi étions folles de ça. « Tu crois que si j’en prends une je vais grossir ? » Je le regardais, comme attendant sa permission. Il est vrai que j’ai du mal avec mon poids. Mais depuis que ma sœur et moi faisions des choses différentes, ma mère me lâchait la grappe. « Ou tu me trouves déjà assez grosse ? »

TENUE † C'est justement parce que tout s'enchaîne si vite que je peux passer à autre chose rapidement, du bisou à la suite du programme, en passant par nos mains liées. Je tente de ne pas m'attarder sur un détail précédent, au risque de rester bloqué dessus et de ne plus avancer. J'y penserai ce soir, seul dans ma chambre, en attendant je continue ma route avec Sumiyo. Nos doigts étroitement serrés, je retiens cette joie de grimper en moi, gardant des sentiments neutres et une expression habituelle. Si je commence à trop sourire comme un idiot, elle va se douter d'un truc. Est-ce que Sumiyo se pose les mêmes questions que moi ? Suis-je le seul à me sentir étrange en sa présence ? Je dois être malade, parce que j'ai chaud comme si la fièvre m'avait atteint. En cours de route, elle s'arrête brusquement, les yeux rivés sur la vitrine d'une pâtisserie. Forcé de ralentir, je lance un coup d'oeil à l'intérieur et souris. « On peut en acheter, si tu veux. » Je pourrais lui offrir une boîte de pâtisserie à la pistache, rien que pour son propre plaisir. Grossir ? Je lance un coup d'oeil à ma meilleure amie cette fois-ci, la jugeant deux secondes. « Tu plaisantes ? Tu es parfaite ! » ça me tue de l'entendre à chaque fois critiquer son poids alors qu'elle est mince. Avec sa carrière, Sumiyo doit se dépenser à fond chaque jour. Une pâtisserie ne la rendra pas difforme ou énorme. Puis, je m'en fiche si elle prend du poids, elle sera toujours belle. ça ne changera rien non plus à qui elle est, fine, enrobée ou peu importante. « Si tu en as envie, fais-toi plaisir. » La vie est trop courte pour s'interroger, quoi. Tirant sur son bras, je la force un peu à me suivre à l'intérieur de la pâtisserie. Je sais qu'elle veut un gâteau à la pistache, alors je lui prendrai quand même. « Installons-nous à une table, ça te dis ? J'ai envie d'un truc moi aussi. » Une part de fraisier, par exemple. Elles ont l'air super bonne et super plein de chantilly. Je me boirai bien un truc frais aussi, genre un smoothie à la pastèque. Cette fois, c'est moi qui demande la permission à Sumiyo de rester et de profiter. Après si elle en a marre, nous pourrons rentrer aux dortoirs.

TENUE  † « On peut en acheter, si tu veux. » Je me pinçais les lèvres, j’avais déjà faim, rien qu’à l’idée de pouvoir manger une de ces pâtisserie. Gourmande, moi ? Bien évidemment. Dans le fond, qui n’est pas gourmand sur terre ? On l’est tous un peu… Mais parfois on n’avait pas trop le droit de l’être et inversement. J’inspirais longuement, en me disant, que je n’avais peut-être pas le droit, par rapport à mon poids. « Tu plaisantes ? Tu es parfaite ! » Je manquais de sursauter avant de plisser les yeux en mordillant mes lèvres. J’aimais beaucoup, quand il me disait ça. Vraiment. « Parfaite ? Carrément ? » Demandai-je en le regardant du coin de l’œil. J’aimais bien quand il me disait ce genre de chose. J’étais parfaite. On pourrait presque dire, que j’ai des étoiles pleins les yeux et des papillons pleins le ventre. « Si tu en as envie, fais-toi plaisir. » Sentant mon bras se faire tirer, je le laissais faire, en le suivant alors dans la petite boutique. L’odeur qui en émanait, me donnait terriblement faim. C’était, tellement alléchant… Y’a pas à dire. « Installons-nous à une table, ça te dis ? J'ai envie d'un truc moi aussi. » Je posais mes affaires sur une table, avant de m’asseoir sur la chaise et regarder autour de nous. Les gens ne semblaient pas se soucier de nous, et pour le coup, tant mieux. Je regardais la serveuse arriver pour prendre notre commande. Je clignais des yeux avant de regarder vers la vitrine. « Je vais prendre un éclair à la pistache et euh… Un bubble tea au sakura. » Je laissais Bae, prendre sa commande, avant de finir par demander, s’il était possible d’aller aux toilettes. Faisant signe à Bae que je revenais, je pris mon sac pour partir aux toilettes. Non pas pour faire pipi, mais pour… Arranger mes cheveux, ma tenue, et mon maquillage. J’essayais de faire vite, pour pas que ça soit bizarre. Je remis un coup de parfum, avant de mettre un peu de rouge à lèvres, pour faire ressortir mes lèvres. Moins de trois minutes plus tard, je sortis, pour le rejoindre. « Je t’ai pas trop fait attendre ? »

TENUE † Les filles, je comprendrais jamais. à la rigueur qu'elles soient fortes et qu'elles aient trop de forme, et ne se sentent pas bien dans leur corps, mais sinon je ne vois pas l'intérêt de vouloir maigrir à tout prix. Sumiyo est mince, et même si elle devenait énorme, ça ne changerait rien. Quand elle répète mes mots, je ne peux m'empêcher de rougir et de détourner rapidement les yeux, sous prétexte d'avoir vu un truc qui attire mon regard. Oui, elle est parfaite comme elle est, mais elle ne s'en rend même pas compte. J'en reviens rapidement aux pâtisseries, lui disant de se faire plaisir. On n'a qu'une seule vie, pourquoi s'enquiquiner à la rendre difficile ? Finalement, c'est plutôt moi qui décide pour elle en l'embarquant à l'intérieur. Je demande, mais on dirait qu'elle n'a pas tellement le choix. Quand j'ai décidé d'un truc, je le fais. Sumiyo ne trouve rien à redire, elle ne cherche pas non plus à fuir, du coup je prends ça pour une confirmation et m'assois. La serveuse ne tarde pas à venir, laissant Sumiyo commander en première. « Une part de fraisier et un smoothie à la pastèque. » Demandais-je à mon tour. La jeune femme acquiesce et s'en va, tandis que je reporte mon attention sur ma meilleure amie. Celle-ci réclame une pause toilette, hochant doucement ma tête comme pour dire que je ne bouge pas de ma place. J'en profite pour regarder mon portable, sans grand intérêt. Les gens commentent, like et partagent mes dessins postés sur instagram. ça fait plaisir, mais je suis plus heureux d'être là avec Miyo qu'autre chose. Quand celle-ci revient, je lui souris. « J'ai à peine eu le temps de lire mes notifications. » Je plaisante, bloquant et déposant mon téléphone sur la table. La serveuse nous ramène notre commande et nous souhaite un bon appétit. « ça vraiment l'air bon. » Le petit commentaire naturel en voyant la part de fraisier dans une petite assiette, avec une plaquette en chocolat coincé entre deux morceaux de fraise. « Tu le veux ? » Fis-je, prenant le bout de chocolat avec ma fourchette à dessert.

TENUE  † « Une part de fraisier et un smoothie à la pastèque. » Pastèque ? Je le regardais avant de faire des petits yeux de chat poté. « J’aurais le droit de goûter ton smoothie ? » Je clignais des yeux avant de lui tirer la langue. Je ne changerai jamais. J’aimais goûter les choses qu’il prenait. C’était comme ça. Et puis, il savait qu’il pouvait goûter mes plats aussi, je n’allais pas le frapper. Jamais. Pas lui. L’amour, c’est donner sa dernière part de gâteau préféré à celui qu’on aime, non ? Pour Bae, je le ferai, et je l’ai souvent fait, au final. Parce que je l’aime. Rapidement, je l’abandonnais pour aller aux toilettes. Non pas pour faire ce qu’il fallait faire dans des toilettes. Mais pour simplement agir, comme une fille, avec son copain. Me remaquiller, et m’arranger. Est-ce qu’il me trouverait belle ? De toute façon… C’est mort. Bae, a connu ma tête au réveil. Malade. Entrain de vomir. Même quand j’ai eu mes règles. J’avais envie de mourir, rien que d’y penser. Mais on ne pouvait pas refaire le passé de toute façon. « J'ai à peine eu le temps de lire mes notifications. » « Oh ? Tu as tant de commentaire que ça ? Tu deviens famous sur internet. » Dis-je en souriant doucement. Tant qu’il n’était pas ennuyé par mes fans ça m’allait. On se taguait souvent l’un l’autre depuis que ce réseau social existait alors… On nous apporta rapidement notre commande. Et je ne pus m’empêcher, de prendre des photos, pour d’ailleurs, immortaliser ça sur instagram. « Tu le veux ? » Je relevais le regard avant de voir, de quoi il parlait. Sans attendre je me penchais au-dessus de la table pour prendre le morceau de ma bouche. « Merci oppa. » Dis-je avant de prendre le bout de pâte d’amande décoratif de sur mon éclair pour le lui tendre. « Tiens, en échange. » Je lui souriais avant de boire un coup de ma boisson. « J’ai vu que l’école organisé un voyage cet été encore. Et j’ai regardé mon planning. Je serais totalement libre. J’avais quelques pubs à tourner, mais j’ai demandé si on pouvait les faire en avance. Si ça te dit… On pourrait partir ensemble ? » Il sait que ça me tiens à cœur. Partir en vacances… Seul, lui et moi. On en avait souvent parlé, sans jamais le faire. « Ma mère est ok, qu’à une condition. Que je sois avec toi. Et pas un autre garçon. De toute façon, si j’y vais c’est qu’avec toi. »

TENUE † La pastèque, c'est toute ma vie. Normalement je ne partage avec personne, mais Sumiyo n'entre pas dans cette catégorie. Quand elle me fait ces yeux de chat poté, je ne peux qu'accepter. « Bien sûr. » ça ne me dérange pas qu'elle goûte à ma boisson, tant qu'elle m'en laisse aussi pour moi. Sumiyo s’éclipse aux toilettes, mais je ne sais pas trop pour quoi. Elle n'a pas besoin de se remaquiller, ni de faire en sorte d'être toujours jolie avec moi. Après tout, je l'ai vu dans biens des situations peu romantique et je ne m'en plains pas. Au moins elle ne peut pas dire que notre amitié est factice, après tout ce que j'ai pu voir de sa personnalité. Quand elle revient, je parle de mes notifications, mais ce n'est pas vraiment important. « Quelques uns, on dirait bien que les gens aiment mes dessins. » Dis-je, j'aime partager ce que je fais avec mes abandonnés. J'aime aussi poster des photos de moi ou d'elle, sans que cela me gêne. Généralement, les gens disent que ma « copine » est belle et que j'ai de la chance, mais même si Sumiyo peut le lire, jamais je n'en parle. Nos commandes arrivent et comme ma meilleure amie, je prends des photos et les poste sur instagram. Puis je commence à trifouiller ma part de gâteau pour donner la petite plaque en chocolat à Sumiyo. Portant ma fourchette à sa bouche, je souris à son remerciement. Ce n'est rien, j'aime partager avec elle. Du chocolat contre de la pâte d'amande, ça vaut le coup. Je l'accepte avec plaisir. « Merci, Mi. » Un voyage ? Partir ensemble tout l'été ? J'en manque de faire tomber mon morceau de fraisier. « Vraiment ? Tu es libre tout l'été ? » ça me surprend, je n'aurai jamais cru ça de son planning. J'ai même fini par abandonner l'idée de partir en vacance avec elle, que ce soit au Japon ou dans le monde. « Ta mère n'est pas si mauvaise. » Plaisantais-je, mangeant un bout de mon gâteau. Prenant mon gobelet en main, je le pousse vers elle pour qu'elle goûte. « Mais je suis partant pour un voyage, tant que c'est avec toi, et pas une autre fille. » J'utilise ses mots, souriant plus que je ne l'aurai voulu. Je suis content qu'elle me demande de venir avec elle, ou que sa mère n'accepte que moi. Peut-être que j'ai une chance auprès de ma meilleure amie.

TENUE  † « Quelques-uns, on dirait bien que les gens aiment mes dessins. » Je souris doucement à cette remarque. « Je suis la première de tes fans. Et ça, ça ne changera jamais. » jalouse moi ? Pas du tout, enfin, ça ne m’est jamais arrivé ? Je sais que je suis sa première fan, et ce n’est pas nouveau, ça date depuis tellement longtemps. On se connaît depuis des années, depuis tout petit… Alors, forcément… D’ailleurs, si je sais un minimum dessiner, c’est bien grâce à lui, parce que s’il ne m’avait pas appris deux trois trucs, je dessinerai toujours comme un gosse de deux ans… Finissant par s’échanger des décorations de nos pâtisseries, je commençais à manger, avant d’attraper sa boisson pour en goûter un petit gloup. « Hum, trop bon. » Dis-je en lui poussant la mienne. Il pouvait goûter s’il le voulait, il le savait. Sans attendre plus longtemps, je lui parlais de cet été. J’avais pris mes dispositions, et j’étais totalement libre. Ce qui était rare. D’ailleurs, je crois bien que c’est le premier été ou je pourrai être tranquille sans travailler. Et tant mieux, j’en ai besoin. J’ai besoin d’une pause… « Vraiment ? Tu es libre tout l'été ? » J’hochais la tête de façon positive. « Ta mère n'est pas si mauvaise. Mais je suis partant pour un voyage, tant que c'est avec toi, et pas une autre fille. » Je souriais doucement avant de finir ce que j’avais en bouche. « Oui. Je crois qu’elle a enfin compris que je travaillais très dur. Et puis… Je lui ai demandé aussi. » Dis-je doucement avant de relever le regard vers lui. « Du coup, il me tarde. J’ai vraiment envie de passer ces vacances avec toi. Et si tu savais tout ce que j’ai envie de faire. » Pleins de choses, je ne comptais pas rester à lézarder parce qu’on serait en vacances.