Tenue ••• Le plan n'avait pas fonctionné comme je le souhaitais. à quoi est-ce que je m'attendais de Méliodas ? Qu'il soit jaloux de Yashiro ? Mélio n'a jamais été jaloux, depuis le début... Pourquoi maintenant ? Je me sens bête après cette défaite. Le reste de la journée a été calme, jusqu'à quitter mon ami pour rejoindre le dortoir. Je ne sais pas trop ce qu'il se passait dans ma tête à cet instant-là, sur le chemin de retour. Aucune nouvelle de Mélio. En même temps, qu'aurait-il à dire ? Il s'en fiche. Comme si je pouvais passer à autre chose aussi facilement. Cet idiot ne voit rien, absolument rien ! Et c'est frustrant bordel ! Il m'énerve tellement ! Au point que je me suis tué le pied en frappant dans une poubelle. Merde, merde, merde ! Les paroles de cet insensible passe en boucle dans ma tête. Je te retourne le compliment. Le meilleur des meilleurs amis. Mon cul. Putain. Je jure dans ma tête, lâchant quelques insultes à qui voudra bien les entendre. La route jusqu'au campus ne s'est pas fait en silence ou tranquillement, toujours à menacer Méliodas, à le maudire, à le traiter d'imbécile. Et cela, seul. Tenir la chandelle, pff. Gros débile. Je rage encore un peu plus, m'excitant sur la porte du bâtiment qui me résiste quand je force trop dessus. Quelle idée d'être en colère contre la planète entière, tout particulièrement contre mon soit-disant meilleur ami. Rien qu'à penser ces mots, j'ai envie de tout faire valser. Arriver au dortoir, je vire mes chaussures et ma veste, jetant tout sur mon lit de façon négligée. Je m'en fiche complètement du désordre, c'est ma piaule de toute façon. Respire, King. Il me faut dix bonnes minutes pour me calmer et trouver quelque chose ... Je devrais peut-être le tester encore un peu ? Qui sait, une fois seul à seul ? Prenant mon portable, je m'en vais m'installer sur le canapé de la salle commune, pour attendre Mélio. Il devait voir sa famille non ? Ou c'est pour plus tard. j'en sais rien, il n'a rien dit là-dessus. J'ai la sensation qu'il avance sans m'en tenir rigueur, sans rien me dire. Aurais-je loupé un truc avec lui ? C'est quand même important qu'il parle à sa famille et qu'il se rapproche de son frère... Je veux être de la partie moi aussi.

TENUE ••• Après avoir quitté le trio j’ai simplement pris le chemin jusqu’au campus pour rejoindre le dortoir, j’ignore ce qui s’est passé ensuite avec Yashiro et King, mais de mon côté j’avais juste fait une sorte d’interruption pour faire comprendre que tout cela ne me touche pas, je ne suis pas du genre à faire une crise de jalousie ni même à empêcher mon meilleur ami de vivre alors bon. Je ne sais pas pourquoi il est allé aussi loin pour au final pas grand-chose, de mon côté j’ai avancé en effet, grâce à Eden qui m’a un peu poussé j’ai rencontré mes parents biologiques, j’ai même mangé chez eux, tout semble prendre forme et je me sens un peu étrange en y pensant. Est-ce que je m’ouvre aux autres ? Je ne sais pas, ce que je sais c’est que j’ai confiance en mon frère jumeau alors qu’au début je ne voulais rien à voir à faire avec lui. Certaines choses changent. Dans ma chambre j’ai posé le sac avec le cadeau pour ma famille puis je me suis calé sur le lit en envoyant des SMS à mon frère, de quoi lui expliquer ce que j’ai acheté et comment je devrais aller l’offrir à nos parents, il devra venir avec moi, je ne suis pas très à l’aise à l’idée de m’y rendre seul. J’ai entendu du bruit dans le salon après un certain temps à trainer, j’allais prendre ma douche, mais j’ai tout de même décidé de sortir pour voir King qui semble rentrée, savoir s’il a un truc à ajouter après notre rencontre hasardeuse plus tôt. « Tu es déjà rentré ? » Je souris en venant m’installer sur le canapé à côté de lui en poussant un soupir. « Il a l’air cool ton Yashiro, je comprends mieux avec qui tu passe ton temps maintenant~ » ce n’est pas dit sur le ton de reproche, en fait c’est presque comme si je le taquine avec de bonnes paroles, heureux qu’il trouve une place qui le rende heureux, s’il veut jouer à ça alors je n’ai pas de raison de l’en empêcher.

Tenue ••• Le comportement indifférent de mon meilleur ami m'a complètement blasé. Il a l'air de s'en foutre totalement que je sois avec quelqu'un ou non. Suis-je le seul à réagir à la moindre chose qui se passe autour de lui ? Comme la fille de la fois dernière, celle qui le collait. J'ai été froid envers elle, ne désirant pas la supporter dans notre duo, mais parfois j'ai la sensation que ce duo est plus fragile que je ne l'imaginais. Il suffirait d'un coup de vent pour qu'il s'effondre. Rentrant aux dortoirs, je me suis d'abord mis à l'aise avant de me laisser choir sur le canapé du salon, attendant Mélio. J'ignore si il est rentré et je n'ai pas songé à frapper à sa porte... ça ferait genre que je lui cours après, et je voudrais éviter une telle impression. Finalement, c'est lui qui sort de sa chambre et me rejoins sur le canapé. C'est beaucoup plus simple ainsi, ça fait moins style que je le traque ou l'attend. « Comme tu peux le voir, je suis là. » C'est ironique, il voit bien que je suis rentré. Mon Yashiro ? Sa manière de le dire, on dirait vraiment qu'il croit à ce mensonge ... ça me titille les nerfs, doucement mais sûrement. « Ouais, on s'entend plutôt bien. » Fis-je, presque trop détaché. Merde, mets-y un peu plus de volonté, King. Sauf que King, il va craquer dans deux secondes si Mélio ne cesse d'être aussi désabusé avec la situation. Genre, il voit rien ? Ne remarque-t-il pas comment je m'agite bêtement devant lui pour qu'il me capte ? J'ai plutôt la sensation d'être un misérable asticot. « Donc, tu l'acceptes ? Je risque de passer plus de temps avec lui qu'avec toi. ça ne te dérange pas ? » Je creuse un peu, pour voir. étrangement, je sens le mur approcher et il est inévitable que je me le mange en pleine poire. Comment Méliodas peut-il être aussi je m'en foutisme que ça ? Genre, ça ne lui fait rien que son meilleur pote se rapproche de quelqu'un d'autre et le laisse de côté ? Moi, ça me ferait tellement chier que j'en péterais un câble... Mais moi, c'est moi. Et Mélio n'est pas moi. Je devrais me le mettre dans le crâne, que je suis le seul à courir après un mirage.

TENUE ••• Après avoir rejoint King sur le canapé je lui parle naturellement, comme si rien ne c’était passé, il est vrai qu’on passe beaucoup moins de temps ensemble depuis quelques semaines, mais je comprends pourquoi et je ne compte pas l’empêcher de faire ce qu’il veut. King s’est lancé dans cette histoire tout seul, je ne lui aie rien demandé alors je n’ai pas mon mot à dire… Il est assez grand pour savoir ce qu’il veut et ce qu’il a envie de faire sans moi. « Quelle motivation, si tu n’avais pas envie de rentrer fallait pas te forcer. » Je souris sentant presque son air blasé, m’étirant nonchalamment, je me laisse glisser sur le dossier du canapé, donnant indirectement mon approbation pour cette « relation » qu’il entretient avec son nouvel ami. « C’est cool, je suis content pour toi. » S’il s’entend bien hein, on n’a pas besoin de chercher plus d’informations. « C’est déjà ce que tu fais non ? Je n’ai pas le droit de t’empêcher de vivre, donc fait ce que tu veux, si tu te sens mieux avec Yashiro tu as le droit de te lancer sans moi. » Je lève le regard vers lui et souris, il n'y a qu’avec King que j’ai des expressions pareil, ou peut-être Eden aussi. « De toute façon je suis pas mal pris moi aussi, avec Eden et mes parents, j’imagine que c’est le bon moment pour prendre chacun notre envol d’une certaine façon. » Je dis ça comme si ce n’était rien, comme si ça ne faisait rien, alors qu’au fond je sais parfaitement qu’avec mes mots je blesse King, je le sais, mais je le fais quand même. Qu’est-ce que je cherchais ? Peut-être à entendre la vérité de sa bouche ? Dans tous les cas c’est soit il l’accepte ainsi, soit il va m’exploser à la figure, mais je fais face.

Tenue ••• C'est dure de garder la face avec lui, c'est comme si il me poignardait le coeur à plusieurs reprises, dès qu'il ouvre la bouche en fait. Je n'ai pas envie d'entendre tout ça. Ses encouragements, ses paroles gentilles comme si c'était vraiment la vérité avec Yashiro. Y a rien de sérieux avec lui, ce n'est vraiment qu'un simple ami. Je me sens désolé pour lui d'un coup, l'avoir ainsi entraîné dans ma bêtise pour un résultat si décevant... Qu'est-ce qu'il va penser quand je lui dirais que ça a raté ? Il va sûrement me prendre pour un débile. Déjà que je ne faisais pas très intelligent à la base, alors là. Je bats les records d'imbécilité et de relation ratée, même de râteau à ce stade de mon parcours. Combien de fois Mélio m'a repoussé ? Trop. Je suppose que je devrais me faire à l'évidence que ce n'est pas possible ... Au point qu'il soit content pour moi. La bonne blague. Je ne veux pas qu'il soit content pour moi, bon sang ! Ne le sois pas Mélio ! J'aimerai le secouer, mais je me contiens. Il continue de parler et chacune de ses paroles me fait un peu plus mal. Tout ça pour ça ? Tout ça pour rien ? Je me pince les lèvres, touché en pleine poitrine par son ton indifférent et son sourire. Chacun notre envole ? Je craque. J'en peux plus. « T'es sérieux là ? » M'étranglais-je en voulant contrôler le timbre de ma voix, qui a failli partir brusquement dans les aiguës. « ça veut dire quoi prendre chacun notre envol ? Genre, tu ne vas partir de ton côté et moi du miens ? C'est n'importe quoi ! » Voilà, je pète ma durite. C'était à prévoir après tout ce que j'ai fait ... ça ne concernait que moi. Mélio n'a rien demandé. D'ailleurs, c'est moi qui devrait être plus compréhensif et accepter qu'il ne m'aime pas comme je l'aime. « Et pour tes parents, tu comptais m'en parler ? Et Eden ? Tu le vois de plus en plus mais je ne sais même pas ce que vous foutez ensemble. » Je commence à mal parler, perdant doucement mon calme. « Pourquoi tu ne dis rien ?! C'est comme si tu en avais rien à foutre ! » C'est sûrement le cas, alors pourquoi ça m'affecte à ce point ? Je deviens dingue avec lui. ça fait si mal de lui parler « naturellement » comme si je ne ressentais rien ou qu'il fallait oublier, tout effacer.

TENUE ••• Je le sais, que je suis cruel dans ma façon de le repousser. J’ai conscience que ce n’est surement pas ce qu’il voulait, pourtant je ne peux pas être autrement, il est tombé amoureux d’un garçon sans cœur et sans tact, il aurait dû se douter que ses tentatives, aussi folles soient-elles n’aurait aucun impact sur moi. Je l’encourage au contraire, comme si en effet j’étais heureux pour lui et pire encore, je lui annonce qu’on doit prendre notre envol, comme si nous n’avions plus rien à faire ensemble, n’est-ce pas un peu trop dur ? Je savais qu’il allait réagir, peut-être que c’est ce que j’attendais de sa part, qu’il soit honnête ? « Je ne devrais pas l’être ? » Autant continuer sur ma lancée. « Pourtant c’est ce que tu fais non ? Depuis quand tu es avec Yashiro sans me le dire ? » Je souris, ne l’annonçant pas comme un reproche, mais comme une « preuve » il est idiot. « Je ne sais pas trop où on va, tu ne trouves pas que notre relation s’est largement effritée depuis quelque temps ? » Je le regarde en attente d’une réponse. Quant à mes parents… « Tu es en train de me reprocher exactement ce que tu fais avec ton nouvel ami ou devrais-je dire ton petit ami ? » Lui non plus ne m’en a pas parlé et j’ignore aussi ce qu’ils foutent ensemble. « Eden est mon frère, je ne peux pas passer du temps avec lui ? Tu devrais être content pour moi que je retrouve une famille non ? » Je souffle et me lève du canapé, les mains dans les poches. « King, tu devrais te calmer, je ne sais même pas pourquoi tu t’énerves, tu semblais plutôt heureux quand on s’est rencontrés au parc. » à dire que je suis le meilleur des meilleurs amis et compagnie.

Tenue ••• Mélio vient de me poignarder profondément le coeur avec ses paroles, comme si nous allions nous séparer et briser notre amitié. Je sais que par ma faute elle battait de l'aile, mais là ... C'est le cerise sur le gâteau. Prendre notre envol, chacun de son côté. Mettre les voiles, partir à l'aventure en cavalier solo... J'ai envie de tout foutre en l'air, quitte à retourner le canapé à main nue. à la base, c'est mon plan foireux qui devait le faire réagir et à la place, c'est moi qui pète un câble et m'énerve. Il est beau le résultat. J'ai été piégé à mon propre piège, sans m'en rendre compte. Et je ne vois toujours pas que Mélio a réussi à me faire sortir de mes gonds. Dans deux secondes, je lâche même le morceau tellement je suis au bout du bout. « Non putain ! » Il ne devrait l'être, justement ! « Depuis que j'ai envie de te voir jaloux ! » Voilà, j'ai ouvert ma gueule trop grande... je ne peux pas faire marche arrière et faire semblant de n'avoir rien dit. Je me suis rapproché de Yashiro par hasard, tout autant que ce plan à la noix. Effritée ? Notre relation s'est effritée ? C'est mon organe qui s'effrite là. ça me fait un électrochoc tel que je sens les larmes me piquer le nez. Non, ce n'est pas le moment de chialer comme un bébé. Aie. Il marque un point. J'ouvre la bouche pour répliquer, mais je ne trouve pas les mots. Parce qu'il a raison. Je ne pouvais rien dire sur Yashiro parce que ça dévoilerait mon plan, mais là c'est archi nul. « Je suis content pour toi, pour ton frère et pour ta famille... » C'est vrai, je suis vraiment content qu'il se rapproche d'eux, mais ... Mais et moi ? Moi je deviens quoi là-dedans ? La roue de secours qui ne sert plus à rien ? Ce n'était qu'un test avec Yashiro, même si je l'apprécie et que nous sommes potes, ça ne vaut pas Mélio. Heureux ? Non, c'est faux... Enfin, oui, mais pas de cette façon. « Pourquoi tu fais toujours tout capoter ? Qu'est-ce que je dois faire pour tu me remarques ? » Qu'il me dise clairement que ce n'est pas possible et que ça ne le sera jamais. Que j'arrête de courir après une illusion. Rien que de penser à ça, je ne peux pas contrôler mes émotions. J'ai les yeux rouges, alors que je me retiens de pleurer. « Il n'y a rien avec Yashiro ... Ce n'est qu'un pote que j'ai rencontré dans un parc... » Je déclare coupable.

TENUE ••• Est-ce que je peux être jaloux ? J’y réfléchis sérieusement deux secondes essayant de voir la situation plus loin, je pourrais surement ressentir ça si je ne savais pas que cette histoire était fausse. Pourtant je suis prêt à blesser King pour qu’il soit honnête, je ne sais pas trop ce qui se passe, ce que je cherche, c’est simplement plus fort que moi. Je suis un gars impulsif, mais je me suis beaucoup calmé ces derniers temps, pourtant cela ne m’empêche pas de l’être avec les mots, quitte à parfois aller trop loin dans mes annonces et surtout avec une expression neutre et impassible. Ou pire encore avec un sourire. « Je ne comprends pas. Tu n’avais aucune raison de croire que je pourrais être jaloux non ? » Je me trompe ? Il a tenté à plusieurs reprises de me faire partager ses sentiments, mais combien de fois l’ai-je repoussé ? Cela n’a aucun sens. Mes arguments sont clairement plus logiques que les siens en tout cas, même quand je parle de ma famille, il est aussi dans ce cas-là, après tout il m’a tenu à l’écart pour son « plan » et j’aurais dû le garder dans les miens ? Ça c’est n’importe quoi oui. « Merci. » Qu’il soit content pour moi je suis sûr que c’est la vérité alors c’est sincère. Je me suis levé entre-temps lui demandant de se calmer. Je l’écoute, le regarde, mais je garde le silence jusqu’à ce qu’il avoue que cette histoire avec Yashiro n’est que du pipo en clair, c’est faux et… « Je le savais déjà. » Avouais-je naturellement. « Sérieusement King, tu fais des choses complètement stupide, je ne suis pas n’importe qui, tu penses vraiment que sortir avec quelqu’un va me faire avoir une réaction banale comme les autres ? » Je soupire en secouant la tête. « Si tu essayes de m’atteindre en t’éloignant de moi la seule chose que tu gagneras c’est que je m’éloignerais de toi. » C’est comme ça, c’est la dure réalité. « Tu ne peux pas me rendre jaloux de cette façon, honnêtement je ne sais même pas si je peux l’être. » Dis-je avant de me laisser de nouveau tomber sur le canapé. « Donc, tu es toujours amoureux de moi ? » Je lui demande sans passer par quatre chemins, c’est évident, mais ce qu’il fait est idiot, il devrait déjà commencer par arrêter ses bêtises.

Tenue ••• Ne sachant pas que Mélio est au courant depuis le début, je prends toute notre conversation à coeur, comme si il ne ressentait absolument rien après ce qu'il venait d'apprendre et de voir. Je me sens juste idiot, le plus idiot des idiots que la terre n'est jamais connu. ça ne change pas que ses mots me blessent et me font plus réagir que mon plan. C'est malheureux, je suis le seul à souffrir dans cette affaire. Aucune raison ? Bah si. Je pige pas où il veut en venir avec sa question, l'interrogeant du regard. N'a-t-il pas saisi pourquoi j'ai fait tout ça ? Comment le pourrait-il ? Je me questionne moi-même, ne donnant aucune réponse à mon meilleur ami. J'ai mes raisons, il est vrai, mais il ne semble pas les saisir. J'ai vraiment fait n'importe quoi du début à la fin. Ce n'est pas possible qu'il ne comprenne pas où je voulais en venir en voulant le rendre jaloux... J'ai merdé, et c'est moi qui suis jaloux au final. Parce qu'il s'entend bien sa famille, parce qu'il avance de son côté, mais sans moi. Je suis heureux pour lui, il a enfin ce qu'il mérite après tout ce qu'il a vécu, mais je ne suis pas inclus dedans. De mon côté, je ne pouvais pas lui avouer quoi que ce soit sans vendre la mèche. Ce serait comme expliquer un tour de magie, enfin presque. Ou pas du tout. Quand il se lève pour partir, je le retiens en avouant la vérité. Tout ceci n'était qu'un mensonge, un plan pour le tester, mais il n'a pas fonctionné. Il le savait ? « Quoi ? » J'ai l'air abasourdi, à moitié sonné par sa réponse. Comment ça il le savait déjà ? Depuis le début, il était au courant de mes intentions ? Il savait que celle-ci ne marcherait pas. Je me suis jeté dans un projet perdu d'avance. Je me sens étrangement mal. « J'aurai espéré avoir plus d'importance... » Marmonnais-je, mort de honte. Il n'est pas du genre à être jaloux, il ne le sera sûrement jamais... Si ce n'était que ça, je m'en ficherai, mais cela veut dire qu'il ne sera jamais capable de m'aimer. Mordillant ma lèvre, je ne sais plus quoi dire, ni quoi faire. J'ai atteint mes limites, je crois. J'ai trop forcé, maintenant je suis à plat. à sa question, je relève mes yeux pleins de larme. Ils brillent comme des diamants, mais aucune larme ne coule pour l'instant. « Je n'ai pas arrêté de l'être... » C'est la vérité, depuis le début, depuis que je ressens « ça » pour lui. C'est pire qu'un virus, un parasite ou une maladie. ça me contamine, ça empire et maintenant je ne peux plus m'en soigner. « Je suis juste ridicule. » Soufflais-je, ramenant mes jambes contre moi et passant mes bras autour, pour cacher mon visage entre mes genoux. J'aimerai juste disparaître pour le coup, et ne pas entendre les paroles acerbes et froides de Méliodas. J'ai eu ma dose pour ce soir.

TENUE ••• Je savais déjà qu’il faisait semblant, je l’ai découvert dès le début en réalité, mais je n’avais aucune raison de l’empêcher de faire ce qu’il voulait, lui dire ou lui faire comprendre que cela n’avait aucun sens aurait été comme lui couper les ailes avant qu’il n’ait pu s’envoler. J’ignore comment j’aurais réagi si cela c’était avéré vrai, je ne peux pas l’imaginer, mais disons que savoir que ça ne l’était pas n’a pas pu me donner les réponses à savoir si je suis capable d’être jaloux ou non. Je ne suis pas comme tout le monde, j’ai une manière de penser, une façon de vivre, j’ai souffert dans ma vie de bien des façons et je commence à me reconstruire désormais. Je me suis rapproché de mon frère, de mes parents biologique, mais il y a King. Il s’éloigne seul de moi, je ne l’ai jamais repoussé, rejeter, en tant qu’ami du moins. Encore une fois mes mots sont blessants mais c’est ma façon de parler, c’est de « ça » dont il est tombé amoureux non ? Ce que je suis, c’est moi. Je n’ai jamais été autrement et si cela le blesse ou qu’il n’aime pas ce que je suis c’est qu’il y a un souci quelque part non ? Je le regarde m’avouer qu’il a toujours été amoureux de moi et j’ajoute. « Je le sais aussi. » C’est idiot, mais même si je lui ai posé la question je connaissais la réponse. « Jusqu’à quand tu comptes l’être ? » Lui demandais-je alors qu’il se cache entre ses genoux. Ma question est aussi ridicule que son comportement, mais je le teste à ma façon moi aussi. « Tu ne me déteste pas en ce moment ? » Je suis sérieux, est-ce qu’il ne m’en veut pas d’être aussi cru et froid dans mes réactions ? « J’ai l’impression qu’on tourne en rond depuis une éternité. » Je parle des sentiments, de notre relation, on en revient toujours au même point au final.

Tenue ••• Il aurait été préférable qu'il me coupe les ailes avant de m'envoler, plutôt que m'écraser au sol. C'est beaucoup plus douloureux pour moi. Je ne sais pas Mélio s'en rend compte ou si il en a quelque chose à faire, de mes sentiments ou de ce que je ressens au quotidien quand il s'agit de lui. C'est mon meilleur ami, mais quelque part toujours enfoui en moi, c'est bien plus encore qu'un simple best. Tout ce que je voulais, c'était une chance d'être bien que son meilleur ami, plus qu'un ami, plus qu'une relation d'amitié qui sera toujours plate en soi. Or là, je n'ai rien gagné. Si ce n'est pas des blessures, des coupures partout dans mon coeur. Je le sens saigner, ça fait si mal. à quoi ai-je pensé en jouant le jeu avec Yashiro ? Qu'est-ce que j'imaginais ? Voir Mélio s'énerver ? Même pas il a réagit... Il m'a juste encouragé, complimenté, puis c'est tout. C'est nul. Je sais comment il est, je savais déjà qu'il serait froid et distant, mais je sais pas ... J'imaginais qu'il puisse m'accorder un regard différent, des mots différents, des réactions différentes. J'ai espéré, en vain. « Arrête de tout savoir. » Râlais-je, avant de me recroquevillé sur moi-même, toujours assis dans le canapé. Jusqu'à quand ? Il est sérieux ? ça ne se contrôle pas ! Je hausse les épaules comme réponse, comme pour dire que je n'en sais absolument rien. Des mois ? Des années ? Toujours ? Jusqu'à mourir ? Je ne peux pas savoir combien de temps cela va durer. Si je le déteste ? Non. Je secoue ma tête, un peu de manière désordonnée à cause de ma position. J'ai toujours mon visage dans mes genoux. On tourne en rond parce qu'il ne m'aime pas, voilà tout. Cette pensée m'afflige. Je ne pensais pas en arriver là, mais je laisse finalement les larmes couler dans cette pénombre où je me loge pour me dissimuler des yeux de Mélio. Même si je me cache, il peut toujours voir mon corps trembler ou entendre ma respiration saccadée par les sanglots. Quand il m'interroge, c'est pire qu'être un patient pour un médecin. Y a-t-il un traitement pour ta maladie, King ? Tu penses survivre à ça, King ? ça te convient de ne pas te soigner, King ? Dis-moi, King, ta bêtise ne te serait pas monté au cerveau par hasard ? Plus je m'interroge moi-même, plus je me noie dans mes larmes qui trempe mon pantalon. King, t'es juste un idiot.

TENUE ••• Je le savais, mais depuis que je lui ai fait comprendre que c’était compliqué pour moi de l’aimer en retour il a fait comme si tout était terminé, désormais je le pousse à bout surement aussi pour tester ses limites. Tourner en rond ainsi n’est bénéfique pour aucun de nous et aujourd’hui je suis plus serein, plus apaisé, je peux au moins réfléchir et me projeter, chose qu’il y a quelques mois j’étais incapable de faire. Voir King blessé est une chose, mais là c’est pire encore. Il semble totalement détruit par ma faute, ses larmes coulent et je l’ai heurté en plein cœur, je peux le sentir comme si j’étais capable de voir son cœur saigner. Je l’observe en silence pendant quelques instants, le laissant pleurer en pensant aussi qu’il doit en avoir besoin, puis après quelques minutes je me redresse pour aller m’accroupir en face de lui, lui faisant descendre ses genoux au sol et relever la tête pour le regarder. Ses yeux sont rouges et ses joues aussi, trempées par ses sanglots. « Arrête de passer par quatre chemins King. » Commençais-je par dire sérieusement. « Si tu m’aimes alors fait en sorte que je tombe amoureux de toi, mais n’use pas de stratagème, n’essaie pas de me piéger, n’utilise personne. » Continuais-je en le fixant toujours. « C’est néfaste d’user de jalousie dans un couple, j’ai déjà ressenti ça par le passé et je ne veux plus jamais que ça se reproduise. » Quand ma meuf m’a trompé avec l’autre con, je me suis énervé au point de vouloir le tuer, j’ai ce caractère-là et si j’étais vraiment jaloux je pourrais m’en prendre à Yashiro, King doit être prudent avec moi… « Est-ce que je dois forcément être amoureux de toi pour qu’on commence à être ensemble ? » C’est une question que je lui pose toujours aussi sérieusement, désormais c’est à lui de voir s'il relève le défi de réussir à atteindre mon cœur comme personne avant lui ou non.

Tenue ••• ça fait des mois que j'essaye, des mois que je n'arrive pas à me défaire de ce que je ressens pour Mélio. Je l'aime. Je ne sais plus comment, ni pourquoi, ni depuis quand exactement, mais je l'aime bien plus qu'un ami. Alors quand il m'avoue ne pas être jaloux et ne l'être sûrement jamais, ça me brise morceau par morceau. Mon coeur se brise par fissure, s'émiettant lentement. Je ne parviens pas à me retenir, ouvrant les vannes pour pleurer tout ce que je retiens depuis le début. J'ai déjà pleuré auparavant, mais là c'est le cumule d'après, entre les deux fois où je me suis montré aussi vulnérable. Mélio ne fait rien durant ce temps, il reste là à me regarder. Je peux sentir son regard sur moi, pendant que je vide toute l'eau de mon corps. Après un moment, je ne saurais dit combien de temps, je sens une pression sur mes jambes qui se dérobent quand il tire dessus. Mes yeux rencontrent les siens, ils sont rouges et gonflés d'avoir trop pleuré, mais au moins je le regarde. Quatre chemins ? Que veut-il dire ? Je ne sais pas comment faire pour qu'il tombe amoureux de moi. Je suis nul dans ces choses-là ... Si je tente ma chance, nous serons vieux avant d'être vraiment amoureux, mais comme il le dit, le piéger et utiliser quelqu'un pour des plans foireux n'est pas une bonne idée. Ah ? Je renifle, sentant encore quelques larmes tomber sur mes genoux. « J-je croyais que tu n'étais... Pas jaloux ? » à moins que ce ne soit pas lui, mais l'autre personne. Dans tout les cas, j'ai merdé et je me sens mal d'arriver là. Au pied du mur. Face à une falaise sans fin. Durant mon stratagème, je n'ai pas pensé que Mélio puisse faire du mal à Yashiro, puis ce n'est pas ce que je voudrais. « Je ne sais pas ... » Doit-il m'aimer pour être avec moi ? Secouant doucement ma tête, je reprends après un nouveau reniflement. « Mais si tu ne m'aimes pas... Pourquoi tu serais avec moi ? » C'est vrai ça. Qu'est-ce qui le motiverait à être à mes côtés si il ne ressent rien ? « Moi je t'aime depuis longtemps... Mais si toi tu ne m'aimes jamais... à quoi ça va nous mener ? » D'un mouvement du bras, je m'essuie le visage. « Je veux t'embrasser ... Te prendre dans mes bras... Tout savoir de toi ... Être à tes côtés toute la journée ... Rencontrer ta famille ... Je veux faire tout ça ... » Fis-je, les mains sur le visage pour me cacher de son regard et de ce qu'il pourrait dire à travers ses yeux sur moi.

TENUE ••• Peut-être que ce que je raconte est du chinois pour lui, mais je ne pense pas que ce soit impossible pour moi de l’aimer. Je pense même que ce serait surement très probable, sauf que je ne suis pas encore amoureux de lui actuellement, alors ne pouvons-nous pas commencer par essayer ? Être ensemble n’est pas difficile, mais il doit être honnête envers moi et arrêter d’essayer de me piéger pour réussir à atteindre ses buts, ce serait l’inverse qui se produirait, comme aujourd’hui. « J’ai abandonné l’idée de m’attacher aux gens pour ne plus rien ressentir. Je ne voulais plus être trahi ou souffrir. » J’ai eu ma dose toute cette courte vie, alors j’ai fermé mon cœur, mais en voyant l’amour que ressent King pour moi, un nouveau sentiment s’empare de moi. « Parce que tu m’aimes. » Dis-je naturellement. « Tu m’aimes assez pour te briser en morceaux devant mes yeux, tu m’aimes depuis un moment et j’ose croire que tu pourrais m’aimer assez longtemps pour que je ressente la même chose que toi. » Est-ce idiot de penser ainsi ? Il a le droit de refusé, je propose une sorte de relation où il est le premier à m’aimer, mais une relation tout de même. « Je t’aimerai. » Dis-je en abordant un sourire. « Après tout on est toujours marié non ? » Je lui montre la bague à mon doigt, de mon côté je ne l’ai jamais retiré contrairement à lui, il est le seul à avoir abandonné. Attrapant ses mains avec les miennes, je les retire de son visage et me rapproche soudainement pour l’embrasser, ce n’est pas notre première fois et je n’ai aucun problème avec le fait de l’embrasser, de le prendre dans mes bras, de lui dire tout sur moi, d’être à ses côtés toute la journée ou encore de lui présenter mes parents même si… « Pour la dernière option il faudra encore un peu de temps, je ne suis pas encore habitué à eux. » Soufflais-je après avoir libéré ses lèvres. « Je ne ferais peut-être pas de crise de jalousie, mais au moins tu peux avoir la certitude que tu seras le seul. » Je ne suis pas capable d’être proche des autres, c’est un avantage non ?

Tenue ••• Il est vrai que je ne comprends pas tout aux paroles de Mélio, surtout dans mon état. Je me sens comme sur un nuage, loin de tout. Pourtant je suis bien là avec lui, à discuter normalement. Mélio veut que je sois honnête avec lui, que je cesse d'user de subterfuge pour l'atteindre ou d'utiliser des gens à mes fins. J'avoue que je n'ai pas été malin avec mon plan « jalousie » et je devrais le dire à Yashiro plus tard, juste pour me rendre davantage compte de mon idiotie. Quand mon meilleur ami parle, j'ai toujours la sensation qu'il ferme une porte, alors qu'il ne fait que s'expliquer. Il a abandonné l'idée de s'attacher aux gens, mais nous sommes amis. Le sommes-nous vraiment du coup ? Je ne sais plus à force, mais je ne veux pas le faire souffrir comme il a souffert par le passé. Ce n'est pas mon but. Parce que je l'aime ? C'est une réponse ça ? Elle est étrange. Oh. C'est ça qu'il voulait dire. J'ai plus ou moins saisi ce qu'il raconte. Si je continue de l'aimer et de le montrer, il finira par s'attacher à moi et me le rendre. Du moins, c'est ce que j'espère secrètement depuis des mois. Devrais-je le croire et tenter le coup, quitte à me faire encore plus mal qu'aujourd'hui ? De toute façon ce n'est pas comme si j'avais encore quelque chose à perdre. Il m'aimera. Rien qu'entendre ces mots me fait étrangement plaisir, et à la fois ils me font douter. C'est une sensation bizarre, agréable, mais inconfortable à la fois. Marié... La bague. Je regarde à travers mes doigts avant de me pincer les lèvres et de remettre mes mains sur mes yeux. J'ai rangé la bague en sûreté, pensant ne plus jamais la porter après ce qui c'était passé entre nous. Quand il retire mes mains de ma figure, je m'attendais à tout, sauf à ce qu'il m'embrasse brusquement. étonné, j'ai d'abord gardé les paupières ouvertes, avant de les fermer pour profiter de l'échange. C'est doux et chaud en même temps, j'aime cette sensation qui se mélange à ce frisson qui parcoure mon corps. Attendre ? Posant mes iris sur lui, je fais une moue mais ne le contredis pas. Ses mots réchauffent mon coeur, ils recollent les morceaux et le coin de mes lèvres s'étirent pour former un sourire. « Je veux bien te croire. » Dis-je, glissant mes doigts dans les siens pour garder un contact physique avec lui. « Je suis désolé ... Pour le coup avec Yashiro. » C'est la moindre des choses après ce que j'ai fait. J'ai été odieux et mesquin avec Méliodas en voulant le rendre jaloux, maintenant il serait temps de s'excuser.

TENUE ••• Quand je dis que j’ai abandonné l’idée de m’attacher, c’était surtout sur le plan sentimental et amoureux, King est mon ami et je tiens à lui, je n’ai pas beaucoup de personnes qui ont une place privilégiée dans mon cœur, en réalité il fut le seul depuis bien longtemps, puis Eden est arrivé, mes parents, mais je peux les compter sur les doigts d’une main. Je sais qu’il ne comprend surement pas tout et j’ignore s’il pourrait saisir le sens de mes paroles, mais je suis sincère en lui disant que je l’aimerais s’il continue de m’aimer. J’apprécie déjà King, je ne compte plus le nombre de fois où nous nous sommes embrassés ou retrouvés dans des situations proches l’un de l’autre, mais je veux essayer de répondre à ses appels, ses sentiments. Pour une fois je veux qu’il arrête de pleurer devant moi, qu’il arrête de souffrir, j’aimerais que mes mots le fassent sourire et lui donne de l’espoir, changer la donne pour un avenir plus positif qu’il ne veut bien le croire. Quand il se cache le visage je retire ses mains pour l’embrasser sans attendre, subitement et sincèrement. Le souffle chaud cognant contre ses lèvres quand je lui parle, le rassurant sur une chose dont je suis sûr. « Me croire est la première étape si tu veux sortir avec moi. » Je souris en serrant ses doigts. « Hm, je sais. » Dis-je en le regardant. « Tu es juste un idiot désespéré. » Je le taquine en venant ébouriffer ses cheveux. « Que ce soit en tant qu’ami ou petit ami, tu feras toujours partie de ma vie King, mais tu dois être patient et me faire confiance, même si je ne me déclare pas, tu es important pour moi. » Je ne suis juste pas un sentimental et j’ai du mal avec certaines choses, certains mots. « Alors, tu vas la remettre ? » Je parle de la bauge bien entendu.

Tenue ••• J'ai tendance à broyer du noir et à croire que demain n'arrivera peut-être pas. Pour moi, le verre est à moitié vide. C'est ma façon de voir les choses, de manière pessimiste. Quand ça ne va pas dans mon sens, alors c'est peine perdue. C'était pareil avec Mélio et mes tentatives pour l'avoir à mes côtés, non pas comme un ami, mais comme un petit ami. J'ai échoué, encore et encore, jusqu'à en arrivé là. à pleurer toutes les larmes de mon corps devant lui, et à dire des choses ridicules mais tellement vrais. Je l'aime, je ne peux pas l'exprimer autrement. ça fait des mois que je l'aime, parfois j'ai l'impression que je l'aime depuis plusieurs vies. Alors quand je me heurte une nouvelle fois à ce mur, ça me fait mal. Je n'ai pas l'impression d'avancer ou de progresser, et ça me blesse au point où je ne parviens plus à panser mes plaies. Il n'y a que Mélio pour refermer les blessures et les soigner, pour qu'un jour les cicatrices disparaissent et qu'il n'en reste rien. Mélio me découvre le visage de mes mains pour m'embrasser, sans prévenir, de façon spontané mais sûr de lui. Ce baiser... Je l'attendais. Je le désirais. Je ne sais plus depuis combien de temps, mais je le voulais. ça n'a rien à voir avec le petit frôlement de lèvre que j'ai eu avec Yashiro, plus tôt dans la journée. En fait, si on regarde bien la photo, on voit parfaitement que je ne l'embrasse pas. « D'accord, je te crois. » Me repris-je, après avoir inspiré un peu d'air. Un idiot désespéré, ça fait plaisir à entendre. Pourtant je préfère ça à un nouveau râteau. Son geste me fait sourire, étirant davantage mes lèvres. « J'aurai droit à des câlins même si tu agis comme un meilleur ami ? » Bah quoi ? Je préfère demander plutôt qu'attendre le saint graal. C'est difficile pour moi aussi de me déclarer, rien que dire Je t'aime, ça m'a brûlé la langue et la gorge. Je voulais juste qu'il le sache, pour arrêter de passer par quatre chemins et tourner autour du pot. « Hm. Elle est dans ma chambre. » Fis-je, pour lui faire comprendre que je vais aller la chercher et la remettre de suite. J'attends juste qu'il se décale pour me lever du canapé, puisqu'il est positionné devant moi.

TENUE ••• Je préfère que les choses soient claires entre nous et donc qu’il n’y a pas besoin de faire de détour, j’aime les choses qui vont droit au but et c’est ce que je fais comprendre à King, je ne veux plus qu’il passe par des chemins détournés pour m’atteindre, il doit le faire de face. Je l’ai embrassé par envie, je ne l’ai pas fait pour le faire taire ou pour calmer sa peur comme sur la plage de l’île, on a souvent connu des baisers lui et moi, mais cette fois ça annonce un début et non une fin, je lui ai proposé de commencer une relation même si on ne sait pas de quoi sera fait demain je peux dire avec certitude que s’il continue de m’aimer ainsi il arrivera à m’atteindre, lui et lui seul en est capable. « Bien, parfait alors. » Qu’il me croit est un bon début. Je souris, puis lève un sourcil à sa question. « Des câlins ? Qu’est-ce que tu entends par là ? » Je le regarde franchement avant de reprendre. « Tu parles de coucher ensemble ou juste que je te prenne dans mes bras ? » Comme je l’ai dit je ne passe pas par quatre chemins, je demande simplement pour savoir ce qu’il a en tête. Je me redresse pour qu’il puisse se lever, le laissant aller prendre sa bague, c’est un symbole pour nous, ça l’était déjà à l’époque. « J’espère que tu vas arrêter de pleurer maintenant. » Je le taquine, le suivant jusqu’à sa chambre, posé contre l’encadrement de la porte. « Pense à expliquer à Yashiro la situation quand tu le vois, d’une certaine façon même si votre plan n’a pas marché tu as quand même ce que tu veux non ? » Mon esquisse s’agrandit doucement, après tout c’est moi qu’il voulait pas vrai ?

Tenue ••• Des câlins, ce n'est pas compliqué à comprendre, si ? Dans ma tête, ce n'est rien de pervers ou de déplacé. Je ne pense pas de cette façon, en vérité. ça peut paraître naïf ou innocent, mais c'est vrai. Ma question n'avait donc rien d'indécent, au contraire, elle était simple. Alors quand Mélio m'interroge en retour, je ne peux m'empêcher de rougir violemment et de paniquer, ne sachant pas où me mettre. Coucher ensemble ? Non je n'ai pas demandé ça ! « Non, idiot ! » M'emportais-je, bafouillant au passage. Wouah, ça commence bien si il me parle comme ça à chaque fois ... « Je ne pensais pas à ça ... » à quel moment il a songé à ce qu'on le fasse ? Je ne suis pas prêt pour ces choses-là. Quand il s'écarte, je me lève et profite pour m'essayer correctement le visage avec ma manche. Tant pis pour mon vêtement, je le mettrais au sale après. Hochant ma tête, j'acquiesce et marche vers ma chambre, ouvrant la porte pour entrer à l'intérieur et me diriger vers le tiroir de mon bureau. La bague est bien rangée dans une boîte, là où je ne risque pas de la perdre. « Je lui dirais. » Au moins pour le mettre au courant, bien que je ne songeais pas à notre plan. La bague en main, je m'approche de Mélio et lui tends. La première fois, c'est lui qui me l'a passé au doigt ... ça serait bête que je le fasse par moi-même. « J'ai vraiment l'impression que mon plan a fonctionné finalement, et que ce n'est pas réglo. » C'était mal, pourtant j'ai réussi à atteindre la personne que je voulais, d'une manière ou d'une autre. Il m'a accordé une chance, ce n'est pas encore gagné, mais je peux essayer. « Tu crois qu'un jour on va devoir le faire ? » Demandais-je, avec une moue gênée, repensant à sa question de tout à l'heure. Si nous nous mettons ensemble, tôt ou tard, on passera par cette épreuve non ? Ce n'est pas que j'en ai pas envie, c'est juste que ça m'effraie un peu.

TENUE ••• Des câlins ça peut avoir plusieurs significations, c’est pour cela que je l’interroge. Peut-être que je manque de tact en disant les choses telles qu’elles sont, mais je ne veux pas avoir à deviner ce qu’il pense alors je pose la question, mais au vu de sa réaction on dirait qu’il est bien trop innocent pour penser à ce genre de chose et ça a le don de me faire rire, c’est fou. Il me traite même d’idiot. « Je ne pensais pas que tu étais aussi pur. » me moquais-je ouvertement de lui. « Autant pour moi, du coup si c’est juste te prendre dans mes bras je peux le faire quand tu veux. » Je souris, il est mignon à rougir comme une tomate, sa réaction était vraiment cute. Une fois qu’il est parti chercher sa bague je l’ai suivi restant devant sa porte, le voyant revenir avec, je l’attrape en devinant ce qu’il cherche, ce qu’il veut. Attrapant sa main, je glisse en silence la bague le long de son doigt, levant les yeux dans les siens une fois fait. « La première fois que je te l’ai mise tu m’as embrassé sauvagement dans l’église. » Je le taquine, mais s’il veut recommencer il en a le droit. Je me fiche que ce ne soit pas réglo, je savais pour son plan, c’est moi qui aie décidé de lui laisser une chance malgré tout. « Ça t’intrigue à ce point ? » Je garde mon esquisse. « Aucune idée, tu es encore un enfant après tout. » Je lui tire la langue, puis soupire, c’était une soirée un peu éprouvante d’une certaine façon. Attrapant sa main, j’entre dans sa chambre et ferme la porte, me jetant sur son lit je tapote la place à côté pour qu’il vienne, le prenant dans mes bras, je le garde ainsi contre moi. « En attendant on va se contenter de ça. »

Tenue ••• Pur ? Je ne suis pas pur... Si ? J'en sais rien. Je n'ai encore jamais songé à ces choses-là dans un couple, alors que je lui cours après depuis des mois. Ce n'est pas marrant, franchement. Il pourrait éviter de se marrer quand je me sens aussi embarrassé. On dirait que j'ai avalé un balais, pour le coup. Quel idiot, sérieux. Je me mordille la lèvre sans parvenir à faire partir le rouge de mon visage. Mes oreilles ont pris feu l'espace de quelques secondes, c'est dure de faire baisser la température après ça ... « T'as toujours été aussi direct ? » Peut-être le fait d'avoir passé ces dernières semaines éloigné de lui m'a fait oublier qu'il était aussi franc et direct, voire carrément cru dans ses paroles. Je devrais faire attention à ce que je dis, bien que je ferais par m'y habituer un jour. Récupérant la bague dans ma chambre, je me ramène devant lui pour la donner et attendre qu'il la remette à sa place, sur mon doigt. L'anneau glisse jusqu'à être en place et je souris, une esquisse retenue mais heureuse. Ah ... Oui, je m'en souviens. J'avais bu, non ? Il me semble qu'on avait descendu quelques bouteilles de bière pour faire genre. Si ça m'intrigue ? Bien sûr, sinon je ne demanderais pas. Sauf qu'il n'en sait rien, donc ça ne m'avance pas plus que ça. « Tu n'es pas très utile. » Plaisantais-je, avant qu'il ne m'attrape la main et referme la porte derrière lui. Pourquoi il nous enferme d'un coup ? Je n'ai pas parlé de ça pour tester, hein ... Subitement, mon esprit est moins innocent et saint. à son geste, je le rejoins sur mon lit et me blotti contre lui, toujours avec ce sourire. De ça ? Je le regarde, la tête relevée. C'est ce que je voulais, une simple étreinte, pourtant je pousse sur mon coude pour rapprocher mon visage du sien et l'embrasser soudainement, comme la fois à Vegas, mais sûrement moins violemment qu'à cet instant. L'embrasser n'est pas dérangeant, je peux le faire assez facilement. Tant qu'il n'y a pas de geste déplacé, ça peut le faire. Pour le moment.