“going crazy”  

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TENUE ▬ C’était une journée comme les autres, il n’y avait rien pour présager quoi que ce soit de nouveau ou d’inattendu. Récemment les choses semblent un peu différentes avec Zeno, je ne saurais dire quoi, le temps a passé depuis la blessure qu’il s’est lui-même infligée, mais je suis aussi resté fidèle à moi-même. Je suis quelqu’un de sérieux, je suis franc et dis les choses telles qu’elles sont, même quand on ne s’y attend pas forcément. Si Zeno refusait mon aide au début, il a fini par céder, accepter de s’appuyer sur moi, ce qui est loin d’être anodin pour quelqu’un comme lui. J’ignore si j’ai encore gagné du terrain ou si c’est un de ses tours pour que je baisse ma garde, mais même s'il est sincère et ne calcule rien, je continue de l’attacher avant de partir. Il faut croire que je ne veux toujours pas qu’il s’en aille, j’ai pris l’habitude de l’avoir avec moi dans cet entrepôt et même s’il partait je ne vivrais pas une journée sans le chercher et le trouver pour l’y ramener. ça tourne à l’obsession, mais c’est ce dont est faite notre relation.

Je ne comptais pas partir longtemps, pourtant il a suffi d’une petite demi-heure durant laquelle j’étais sorti faire des réserves pour que tout vire au drame. L’odeur de la fumée caresse mes narines m’annonçant déjà la couleur, je ne pensais pas qu’il s’agissait de mon entrepôt et pourtant... Quelqu’un y avait bien mis le feu. Je crois que c’est la première fois que je ressens autant d’émotions, la colère envers les coupables de cet acte n’est pourtant pas prioritaire. La première personne à laquelle j’ai pensé fut forcément Zeno. Je l’ai attaché à l’intérieur et la panique me gagne doucement, j’ai toujours protégé les miens, même si lui c’est différent, il fut dans le passé celui que j’avais sous mon aile et que je protéger plus que quiconque. Je voulais le tuer, mais aujourd’hui cette idée... m’effraie ? Je ne veux pas sa mort, parce que c’est sa vie qui maintient la mienne encore ici. Le sac de course lâché, j’étais prêt à foncer pour le chercher, mais les gens m’ont arrêté, avec ma force il ne fut pas difficile de les dégager, mais une petite explosion m’a freiné dans mon avancé. Ma détermination est toujours là, je dois rentrer à l’intérieur, quitte à tous les évincer, telle une bête sauvage.

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TENUE ▬ Je ne pourrai dire le nombre de jours qu’on a passé ensemble mais j’ai l’impression que ça fait depuis très longtemps. Les journées se résument à être ensemble et à parler. Même si je garde mon côté insolent, ce n’est plus dans la même optique qu’avant. Je suis moins fermé mais surtout moins hypocrite qu’avant. Ça ne m’agace plus autant de rester enfermé dans cet entrepôt mais je ne suis pas totalement à l’aise non plus. Même apprivoisé un oiseau cherche à s’envoler dans le ciel. Je ne cherche pas à m’enfuir mais tout simplement sortir en toute liberté. Mais faut croire que ce jour n’arrivera jamais puisque Shadow se méfiera toujours de moi. Mais je ne peux pas lui en « vouloir » puisqu’à sa place, je ne me ferai pas non plus confiance. Comme à chaque fois qu’il sort, je me tiens tranquille pour qu’il m’attache. Il m’a dit qu’il serait bientôt de retour donc je m’allonge sur le lit. Au bout de quinze minutes, j’entends des bruits de pas à l’extérieur. Il est trop tôt pour que Dan soit de retour. Connaissant l’emplacement de l’entrepôt, il est aussi anormal d’avoir des « visiteurs ». Je comptais parler à cet inconnu mais l’odeur du kérosène me picote du nez. « Qu’est ce que tu fais ? » criai-je avec un ton sec. Je suis sur qu’il m’a entendu car il s’est arrêté de bouger un instant avant de reprendre ses mouvements plus rapidement. Je me lève pour aller vers la porte mais la chaine m’y en empêche. Devinant ce que la personne de dehors compte faire, je tire de plus en plus sur la chaine. Mais ayant déjà essayé cette technique, je sais d’avance que ça ne marchera pas. L’odeur chimique du combustible est remplacée par celle d’une combustion. L’entrepôt est en train de prendre feu et je vais mourir asphyxié si je reste là. Les flammes prennent de plus en plus d’ampleur. J’arrache la manche de mon haut puis l’imbibe d’eau que m’a mis à disposition Shadow. Je plaque le tissu mouillé sur ma bouche et mon nez tout en cherchant une solution. Il est hors de question que je meurs. Pas comme ça…

*

Le feu est de plus en plus violent. L’entrepôt brule très bien sous les regards apeurés des curieux. Les pompiers sont déjà en chemin et ne devraient pas tarder à venir.  Je les regarde arriver pour essayer d’éteindre le feu pendant que je m’occupe à vider la fumée de mes poumons. Je respire à grands coups. Mon corps est tout transpirant et est marqué par des brulures. Mon visage est couvert de cendres. En plus des brulures, j’ai des coupures sur le corps que je me suis faites au moment où j’ai sauté à travers la fenêtre que j’ai cassé. Je tiens de ma main gauche mon poignet droit qui tombe. Pour pouvoir m’échapper des flammes, je me suis volontairement luxé le poignet pour passer à travers la chaine. Ça n’a pas été une partie de plaisir. Je sens encore les douleurs. Mais au moins, je suis en vie. Mais je suis surtout, libre. Ma cage est en train de bruler sous mes yeux et mon geôlier n’est pas là. Je pouvais parfaitement partir sans que personne ne s’aperçoive de rien. Mais contre toute attente, j’hésite. Alors que l’occasion en or est là, j’ai hésité. Ayant enfin repris mes esprits et décidé à partir, j’aperçois Dan se ruer vers les flammes. Il est retenu par les passants et les pompiers mais il arrive à se dégager d’eux. Mon attention est rivée sur la férocité de Shadow. Il veut à tout prix entrer dans l’entrepôt, malgré cette récente explosion. Mes pas s’avancent vers Shadow. Ne fais pas ça… Zeno arrête toi tout de suite ! J’attrape avec ma main gauche le bras de Dan pour l’empêcher d’y aller mais il me repousse violemment. Je ne me laisse pas abattre pour autant puis l’attrape plus fermement. « Tu veux mourir ?! Qu’est ce qu’il a de si important à l’intérieur pour que tu jettes ta vie ? » Comme si je ne connaissais pas la réponse…

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TENUE ▬ J’ignore quel enfoiré à allumer le feu de mon entrepôt, mais je sais que dans tous les cas je le trouverai et je lui ferais payer, en attendant ma priorité est différente. J’ai attaché Zeno à l’intérieur et forcément tout ce que veut c’est entrer, briser cette porte enflammée pour le sortir de là. S’il venait à mourir par ma faute je ne sais pas ce que je ferais, on a beau jouer à un jeu dangereux lui et moi, sans savoir réellement ce qu’on cherche ou où on va, mais c’est sa présence qui donne vie à mes journées et cette situation j’y ai pris gout, je ne compte pas le laisser crever quitte à envoyer bouler chacun de ses gars tentant de me retenir. J’en ai que faire de les blesser, de leur faire mal ou autres, ils n'ont aucun droit de me retenir. Féroce comme une bête, personne ne peut m’empêcher d’atteindre mon but, personne sauf lui. Repoussant quiconque me retenant, jusqu’à entendre sa voix qui me stop net. Mon regard se pose sur lui, bloquant un instant, avant de l’examiner, voyant l’état de son poignet. « Toi... » Il a réussi à sortir, il aurait pu s’enfuir, pourtant il est resté. Je ne peux m’empêcher de lâcher un soupire de soulagement, j’étais vraiment à deux doigts de devenir fou à devoir tous les rejeter. Les pompiers vont s’occuper d’éteindre les flammes, surement qu’on pourra sauver des affaires, mais j’en ai rien à faire, tout ce que j’ai laissé à l’intérieur peut-être remplacer, la seulement qui ne pouvait pas l’être se trouve devant moi à cet instant. « Montre ta main. » Dis-je en gardant mon ton habituel, mais ça ne veux pas dire que je ne ressens rien. Le menant un peu plus à l’arrière, isolé de la foule. « Pourquoi t’es resté ? » Soufflais-je en examinant sa blessure.

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TENUE ▬ Je n’ai pas pu voir qui avait provoqué l’incendie. Ce n’était certainement pas l’œuvre d’un pyromane lambda. Cette personne était venue dans un but précis, bruler l’entrepôt de Shadow. Bien que j’aurai trouvé intéressant de connaitre la personne qui avait une dent contre lui, ce n’était pas ça qui était dans mes priorités. Car ce pauvre idiot n’avait pas calculé que Shadow serait sorti et que moi enfermé. A moins que ce soit justement ce qu’il cherchait à faire ? Me bruler vif dans l’entrepot ? Mais je ne me suis pas attardé longuement sur la question. Après avoir tenté de briser la chaine, j’ai compris que ce n’était pas la solution. Et si briser la chaine ne marchait pas, autant briser la seule chose possible, à savoir les articulations du poignet et de la main. Disons que j’ai eu de la chance pour qu’il ne m’ait pas attaché par la cheville. Ce n’est pas sans douleur et cris que je sors de ce feu ardent. Entre mes brulures, le sang qui coule à cause de coupures et mon bras luxé, j’ai de quoi effrayer plus d’un. Heureusement, je passe tout de même inaperçu. J’arrive à me reposer dans un coin, au retrait des spectateurs curieux. Je voulais réellement partir. Même dans mon état, j’aurai pu quitter le quartier. J’ignore où est ce que je pourrai aller mais plus rien ne me retenait ici. J’étais de nouveau libre. Alors pourquoi est ce que je ne suis pas parti ? Pourquoi me suis-je rapprocher de Shadow alors qu’il comptait se jeter dans le feu ? J’aurai pu abandonner à ma première tentative. Il m’a rejeté sans me voir. C’était comme si on me donnait une deuxième chance pour partir pour de bon. Mais son comportement m’irrite. Je ne pouvais pas rester à le regarder faire. C’est pourquoi, je l’ai attrapé plus fermement avant d’élever ma voix. Sa réponse me laisse sans voix. Je ne comprends toujours pas. Ou plutôt, je ne veux pas comprendre et fais semblant de ne pas comprendre. Mais il m’est de plus en plus difficile d’ignorer la vérité. Je lui montre l’état de ma mon poignet. Ma main tombe dans le vide et est marquée à cause de la chaine. On s’éloigne de la foule. Les habitants ont perdu leur intérêt au fou qui s’apprêtait à se jeter dans le feu, préférant voir la prouesse des pompiers. Je lève doucement les yeux vers Shadow. « Je me le demande aussi…  » Murmurai-je dans un faible chuchotement. Honteux d’avoir avoué la vérité. On a l’air de deux idiots. Non. Je suis le plus gros des idiots. « Tu as une idée de qui ça peut être ? Quelqu’un dont tu as agacé il n’y a pas longtemps ?   » Je regarde le feu. Malgré l’intervention des pompiers, l’entrepôt est foutu. Et que ce soit Shadow ou moi la cible, je promets que je ferai payer à cette personne.

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TENUE ▬ Pour l’instant ce n’est pas de savoir qui a osé mettre le feu à mon entrepôt ou encore la raison, mais plutôt comment sortir Zeno de là. Je suis prêt à détruire porte et barrage se mettant sur ma route, même à travers les flammes. Seulement ma « passion » pour l’aider devient inutile lorsqu’il est celui qui m’a rejoint le premier. Mes yeux l’observent, le détail, remarquant sa blessure, si je l’ai d’abord rejeté ce n’est plus ce que je fais en reprenant mon calme. Tout peut cramer maintenant, ça m’est égal. La seule chose que je voulais sortir de l’intérieur c’était lui et ma franchise demeure intacte lorsque je l’avoue sans hésiter. S’éloignant de la foule je peux regarder plus en détail son poignet, il n’y est pas allé de mainmorte c’est certain, mais ce qui m’intrigue encore plus c’est la raison qui l’a poussé à rester. Il aurait pu partir, me fuir, s’en aller, se faire passer pour mort, après tout il en avait le temps une fois libéré de ses chaines et pourtant il est là. « Je suis content que tu ne l’ait pas fait. » De toute façon après ça je ne risque plus de l’attacher, donc s'il est resté, peut-être qu’il ne me forcera pas à lui courir après désormais. Soupirant à ses questions, n’ayant aucune idée des coupables. « Je n’en ai pas le souvenir. » Malgré mon passé et ma force je ne suis pas de ceux qui cherche la merde et la bagarre en longueur de journée, au contraire je préfère être tranquille. Le seul qui pourrait vouloir ma mort à ma connaissance c’est Zeno et vu la situation il est loin d’être un suspect dans cette affaire. « Mais je vais les trouver. » Et quand je dis un truc je le fais, il est surement celui qui en a le plus conscience, trouver les gens c’est un peu ma spécialité, même si jusque-là ma cible principale à traquer c’était lui. « Il va falloir qu’on trouve un autre endroit où vivre. » N’étant pas à la recherche du luxe ça ne devrait pas être compliqué, j’ai juste besoin d’un lieu calme et isolé, j’étais habitué à cet endroit donc dire que ça ne me fait pas chié, c’est faux, mais avant tout c’est son bras qu’il faut soigner, ce n’est pas beau à voir et tout ce que j’avais pour les soins sont dedans ce brasier de flamme. « Faut aller à l’hôpital... » Je n’aime pas ça, mais il ne peut pas rester dans cet état.

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TENUE ▬ C’était l’occasion rêvée pour m’échapper et me faire passer pour mort. Ça aurait été une délivrance pour moi. Mais vu comment Shadow était prêt à entrer dans l’entrepôt en feu, il aurait certainement compris que je n’y étais pas dedans. Il aurait très bien pu penser que si je n’y étais plus c’est que j’étais celui qui avais mis le feu et il m’aurait fini par me retrouver, comme toujours. J’ai envie de rire à cause de ma propre stupidité. Ce raisonnement est idiot et ne tient pas la route. Je ne fais que de me chercher des excuses expliquant mon action. Mais la vérité est que ce n’était pas pour moi que je suis revenu mais bien pour lui. Je ne veux juste pas l’avouer. Malgré son côté sauvage, Shadow a toujours été plus sincère que moi. Pourquoi est ce que je suis content d’entendre ces mots ? Tout ça me dépasse. Je ne veux pas y penser parce que ça mène à des conclusions absurdes. Je veux changer de sujet. C’est pourquoi je parle de celui qui a mis le feu. Tout en tenant mon poignet, un rictus s’afficha sur mon visage. «  Je vais t’aider.   » Après tout, j’ai failli mourir à cause d’eux. Même si je ne doute pas des capacités de Shadow, il sait tout aussi bien que moi qu’on aura plus de chance en unissant nos compétences. A cause de ma longue absence dans le milieu, je ne pourrai plus me servir de mon réseau pour les traquer mais il n’empêche que mon cerveau fonctionne toujours aussi bien. «  Je pourrai trouver un hôtel, le temps de trouver.  » Dis-je spontanément. Ça fait un bon moment que j’ai perdu ma carte, il faudrait du temps avant de refaire tous les papiers. Le copain de London pourrait surement nous aider avec le business de son père. Sans gêne ? Oui je le suis. L’hôpital ? Je regarde mon bras. «  Ah oui.  » Les personnes en uniforme s’approchent de nous après qu’un passant nous a pointé du doigt, surement parce qu’ils ont cramé mon état alarmant. « Venez, il faut soigner ça tout de suite.  » Un des médecins me montre l’ambulance mais je n’ai pas besoin de me lever car un chariot brancard était déjà prêt pour moi. On me met un masque à oxygène et me transporte jusqu’au véhicule. Par contre, ils ont l’air d’interdire Shadow de monter. Je crois avoir entendu le mot « police » dans la discussion. Je regarde Dan du coin des yeux.

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TENUE ▬ Je ne me pose pas de question sur ce qui se passe, sur pourquoi j’étais prêt à aller le chercher dans les flammes ou pourquoi il n’a pas décidé de s’enfuir, je suis simplement content qu’il ne l’ait pas fait. J’ai pris l’habitude d’avoir Zeno dans mon entourage, comme par le passé, sauf que cette fois il est authentique et ne se fait pas passer pour Uso. Une chose est sûre je compte bien me venger, je suis peut-être loin de chercher la merde, mais je ne suis pas un ange. Quand on me cherche, on me trouve et là on va rapidement me trouver. J’observe sa blessure en avouant mes projets, il doit s’en douter de toute manière, mais une affaire comme celle-ci je ne vais pas tourner la page facilement, c’était peut-être qu’un entrepôt, mais depuis que je suis à Tokyo c’était chez moi et j’y étais bien et surtout on n'était pas exposé. M’aider ? Je le regarde, j’ignore si je suis étonné ou pas, faire équipe ensemble ça semble fou, pourtant ce n’est pas pour me déplaire. « Faut déjà que tu soignes ça. » Il ne pourra pas m’aider avec une blessure pareil. L’hôtel n’est pas une mauvaise idée, même si je préfère les endroits isolés. En attendant de trouver un autre endroit on doit faire comme on peut, quand on était à Londres je dormais dans la base du gang, ce n’était pas l’endroit le plus confortable et j’avais connu pire dans les rues enfant, donc un hôtel c’est du luxe. Restant silencieux, j’entends des ne pas venir vers nous, demandant à Zeno d’aller avec eux, surement à cause de son bras, bien entendu on me refuse le droit de le suivre. D’autres types sont venus pour m’interroger, me demandant si cet endroit était à moi, bien que ce ne soit pas sur des papiers je hoche la tête, vu mon « numéro » pour entrer dans l’entrepôt tout à l’heure aucun ne semble m’accuser d’avoir mis le feu, mais j’ai droit à des tas de questions. Est-ce que j’ai une idée du coupable etc. N’étant pas très bavard je réponds assez simplement et clairement, jusqu’à ce qu’ils en ai fini avec moi, pour l’instant. Zeno est sur le point de partir avec l’ambulance, ils ont fait les premiers soins à bord, mais même si ont me stop, je m’approche des portes en tapant dessus. On m’interdit toujours de monter, regardant Zeno, je ne sais pas vraiment ce qui m’est passé par la tête, mais les mots sont sorti tout seul. « Je suis son petit ami. » Je sais qu’ils laissent la famille monter, à cette révélation ils n’ont pas de raison de me repousser surtout que je suis toujours impassiblement sérieux, montant pour m’asseoir dedans, regardant à travers les petites vitres mon entrepôt partir en fumée.

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TENUE ▬ Je ne fonctionnais que par le mental. Trouver et faire payer ceux qui m’ont fait ça était plus important que mon état actuelle. Je n’étais pas mort et c’était le principal. Pour une fois, nous étions tous les deux d’accord sur la même chose. C’était la raison pour laquelle j’ai voulu proposé mon aide. Il était hors de question de laisser les choses trainer. Surtout que leur opération n’avait pas atteint leur but (puisque lui et moi étions tous les deux en vie). Ils allaient surement revenir pour terminer leur mission. Mais qu’ils viennent ! Sauf que Shadow avait d’autre priorité. Il voulait d’abord que j’aille me soigner. Ce fut qu’en regardant mon poignet, que l’adrénaline retomba. Les douleurs dont je croyais m’être habitué me revinrent en plein fouet. J’évoquai la possibilité de séjourner à l’hôtel. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas contacté mon frère mais ce n’était pas si choquant. Il n’avait pas besoin de moi. Du personnel médical vint vers nous. Comme on s’était mis en retrait par rapport à la foule, ils ont pris un peu de temps avant de me trouver. Moi qui voulais aller à un hôpital « privé » (clandestin), c’était raté. Le problème avec ça, c’était la procédure. Je sentais déjà toutes les questions barbantes sur les causes et l’origine de l’accident. Allongé sur le brancard mobile, je fis semblant de ne pas être en état de parler. Ma tactique se retourna contre Shadow car c’était lui qui fut la charge de toutes les questions. On m’emmena dans l’ambulance avec un masque à oxygène. Même si j’avais eu le reflexe de mettre un tissu par-dessus mon nez et ma bouche, j’avais inhalé du gaz. On me palpa sur tout le corps. Mon poignet était dans un état critique mais il n’y avait pas que ça. D’habitude, je pretais beaucoup d’attention à ceux qui touchait mon corps mais je ne pouvais m’empêcher de m’intéresser à la scène un peu plus loin, celle avec Shadow. Puis on ferma la porte de l’ambulance, me coupant avec l’extérieur. Alors que l’ambulance s’apprêtait à partir, on tapa à la porte. Il n’était pas difficile de deviner qui c’était. On lui refusa à plusieurs reprises de monter. J’observais la scène sans réagir. Jusqu’à ce qu’il dise ces mots. Ça m’a étonné. Shadow a toujours été le gars franc. Je ne dis pas qu’il n’a jamais menti de sa vie mais qu’il mente pour pouvoir monter dans l’ambulance m’étonna beaucoup. Ce n’était pas n’importe quel mensonge. Il aurait pu dire qu’il était mon frère, mon cousin mais non. Il avait choisi ce statut. Je riais doucement à travers mon masque. L’ambulancier me regarda comme pour chercher la confirmation des mots de Dan. Sur quoi, je hochai de la tête.

Pendant tout le trajet, je regardai Shadow avec un air moqueur. Je n’avais pas besoin de parler, mon regard en disait long. Arrivés à l’hôpital, on me transporta dans les urgences. Je fus séparé de « mon petit ami ». Le médecin examina l’état de mon poignet tandis qu’un infirmier me demandait comment je m’appelais. Même si ce n’était pas extravagant, il avait réagi bizarrement en entendant mon nom. Comme s’il l’avait déjà entendu. Des infirmières remarquèrent les anciennes cicatrices sur mon corps puis chuchotèrent indiscrètement entre elles. On me demanda comment je m’étais mis dans mon état. Ne pouvant pas lui révéler que j’étais séquestré et enchainé, j’inventai une stupide excuse. Je pouvais sentir leurs désagréables regards sur moi. Et ce n’était pas prêt d’en finir…

Les soins effectués, je me retrouvai avec une espèce d’attèle. Le médecin me laissa sous la surveillance d’infirmiers. C’était barbant. Ce n’était pas la première fois que je ressentais ce genre de regard mais ça me rappelait ceux de mes parents, avant qu’ils ne décident à m’ignorer. Je me demandai ce que faisait Dan. « La personne qui m’a accompagnée est où ? » On me raconta qu’il était surement en train de remplir le formulaire des renseignements me concernant. Je riais intérieurement en imaginant la scène, puisqu’au final, je doute qu’il sache beaucoup de choses sur moi, à part mon caractère de fourbe. Je profitai que les infirmiers soient occupés à faire autre chose pour prendre la poudre d’escampette. Je ne voulais pas rester pour qu’on me regarde comme un animal dans un zoo. Je quittai donc la salle des soins pour me diriger vers la sortie. Même avec mes habits à moitié déchiré, je passai inaperçu dans cet univers hospitalier. Ce n’était pas Shadow que je voulais fuir, mais le monde en général.

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TENUE ▬ Honnêtement je n'avais pas envie de parler, mes réponses étaient simples, courtes et sans vraiment de détail, de toute manière je n’avais rien à leur donner comme informations, qui ? Aucune idée. Pourquoi ? Je n'en savais rien. Mais je le découvrirais. Normalement j’y serais allé immédiatement, seulement parce que je l’ai attaché avec des menottes sur un lit Zeno étais blessé et ce n'était pas beau à voir. Je me demandais quand on me questionnerait là-dessus, j’imagine qu’ils allaient lui demander comment il c’était fait ça, pourquoi il avait des marques de menottes aux poignets et toutes ses questions emmerdantes, pour ma part j’avais deux manières de répondre à cela. Soit je gardais le silence. Soit je disais que c’était privé ou personnel. Je savais bien qu’il y aurait des jugements ou des questions en suspens, mais en attendant nous n’étions pas suspects sur l’action qui se déroulait, donc je compte bien jouer dessus pour qu’ils abandonnent leurs interrogations rapidement. Lorsque l’ambulance manqua de partir j’ai frappé pour monter, on m’a stoppé à plusieurs reprises jusqu’à ce que je lâche cette phrase insensée. Même moi j’ignore d’où elle sort, c’est le truc improbable, mais vu mon apparence stoïque, mon manque d’expression semblait m’aider cette fois. J’aurai en effet pu prétexter que nous étions frères, sauf qu’on n'a pas le même nom de famille ni le même sang, ni rien d’autre en commun, je ne veux pas mentir sur ça et me foutre dans la merde s’ils venaient à vouloir une preuve, les gens sont cons et j’ai appris à détourner cela. Je suis le mec franc qui dit la vérité sans détour, pourtant je n’ai pas hésité une seconde à me faire passer pour son copain, comme si c’était la solution évidente. On s’est déjà embrassé, on vit ensemble d’une façon peu commune certes, mais je ne me pose pas plus de question que ça, vu la manière dont j’ai voulue entrer dans l’entrepôt pour le faire sortir ma réponse est convaincante et je peux l’accompagner. Montant dans le camion je sens bien ce petit rire et cet air moqueur de Zeno, le regardant avec mon sérieux habituel, malgré que cette situation n’ait rien de normal, j’avais simplement envie qu’il soit rapidement guéri qu’on en finisse avec cette histoire.

Une fois sur place il fut emmené pour les soins et j’ai dû patienter un moment avant d’être appelé pour remplir des papiers, par chance même si je ne connaissais pas grand-chose d’officiel sur Zeno j’ai pu donner quelques infos, jusqu’à remarquer le brun passé à quelque mètre de moi vers l’entrée pour en sortir. Posant le stylo je me fiche qu’on m’interpelle, j’accélère le pas pour lui attraper le bras valide. « Où tu vas comme ça ? » Mon ton n’était pas accusateur, je cherchais juste à savoir ce qu’il compte faire en quittant l’hôpital et sans me prévenir.

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TENUE ▬ La vue de mes nombreuses cicatrices sur mon cœur en dégoutait plus d’un alors qu’ils étaient eux même du monde médical. On me regardait comme si j’étais un monstre. Même si je l’avais toujours été à cause de mon caractère détraqué, ça ne se voyait pas tout de suite car c’était à « l’intérieur » de moi. Mais là, c’était différent. Les gens ont tout de suite remarqué que j’étais un monstre, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu cette sensation. Celle de ne pas appartenir à ce monde, d’en être exclu. Même si au fond de moi, je l’ai toujours su. Sauf que je préférais jouer celui qui ne voulait pas appartenir à ce monde. C’est pourquoi, ça me dégoutait de sentir leurs regards sur moi. Car je n’avais encore rien fait pour mériter ces regards. Je regardai la sortie d’un œil discret. Je voulais m’échapper d’ici avant de vomir comme un faible. Lorsque les infirmières avaient le dos tourné, je sortis en douce. Je ne scrutais que la lumière de l’entrée qui me servait de direction. Je ne voyais que ça. Le reste n’était qu’un décor sans importance. De toute façon, pour eux, j’étais moi-même qu’un élément de leur décor insignifiant. A tous sauf à un. Celui qui m’avait retenu le bras. Mon regard se posa sur cette personne. C’est vrai que Shadow aussi est un « monstre » comme je l’aimais si bien le dire. Pourtant, je savais que le plus hideux de nous deux, c’était moi. Dès notre première rencontre, j’ai su que ç’a été le « coup de foudre » haineux. Je le détestais parce qu’il était tout ce que je voulais être. Je le détestais car il avait tout ce que je voulais avoir. Et enfin, je le détestais parce que je l’aimais. Je souris d’un sourire tellement innocent que s’en était à en faire douter plus d’un. Je me défis de sa prise. «  Partons. » Tout de suite après, je vins attraper sa main pour le tirer hors de l’hôpital. Sentant l’air libre, je me sentais déjà beaucoup mieux. Après avoir marché une vingtaine de mètres de l’hôpital, je m’arrêtai devant un passage piéton. Je lachais sa main. «  J’étouffai à l’intérieur. » Expliquai-je simplement. Je levais l’attèle pour le lui montrer. «  Ils ont fait tout ce qu’il fallait. Je n’ai pas besoin de retourner pour les soins. » Au cas où ils « s’inquiéterait » pour moi. « J’ai froid. Tu peux bien me passer ta veste, hein petit-ami ?  » Dis-je avec un sourire moqueur. Ma voix avait repris sa tonalité de d’habitude. Je n’avais pas froid mais je voulais cacher mes habits déchirés mais surtout mes cicatrices.

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TENUE ▬ Pendant qu’il était pris en charge je faisais ce que j’avais à faire, même si cela semblait fou et totalement idiot, j’agissais souvent avec sérieux et implication, le genre de personne qui malgré son tempérament, son caractère, sa force, était fiable. Sauf que je n’ai pas le temps de finir de remplir les papiers, j’ai rapidement remarqué Zeno passé, comme si j’avais un radar pour lui, n’hésitant pas à le suivre et à le stopper, retenant son bras en le questionnant, ne sachant pas ce qu’il a en tête ou ce qui s'est passé, j’essaie de comprendre. Fixant son sourire, il m’attrape la main pour m’emmener hors de l’hôpital, je ne saisit pas ce qu’il fait, mais ne l’arrête pas pour autant. Restant silencieux jusqu’à ce qu’il s’arrête plus loin, je regarde son bras, ils ont au moins pu le soigner, mais je me demande surtout ce qui l’étouffait vraiment. « Si tu le dis. » Je ne le forcerais pas à faire demi-tour. Petit ami ? Je n’ai aucune difficulté à voir qu’il se moque de moi, mais ça ne me dérange pas, j’assume mes paroles. « N’en profite pas trop. » Heureusement que j’avais mis une veste par-dessus ma chemise, sinon il aurait été difficile de lui passer quoi que ce soit. « t’aurais préféré venir ici seul ? » Demandais-je en retirant ma veste, sans cette excuse ils ne m’auraient pas laissé le suivre. Je lui donne en attendant de savoir s’il arrive à la mettre seul avec son bras ou si je dois l’aider, de toute façon il va falloir qu’on trouve un endroit où aller et se changer, surtout lui, dès demain ça risque d’être beaucoup moins calme, je n’ai pas oublié ma quête de trouver ces enfoirés et même s’ils ont une journée de répit ils connaitrons ma vengeance bien assez tôt.

“going crazy”  

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TENUE ▬  Respirer l’air frais m’a fait du bien. Je me ressentais de nouveau moi-même. J’avais fait le plein d’énergie et me sentais d’attaque à martyriser les gens. Car dans son monde, pour ne pas se faire marcher dessus, il faut d’abord marcher sur les autres. Mon côté taquin est revenu. Je me moque sans crainte de Shadow. C’est étrange mais j’ai l’impression que notre relation est légèrement différente depuis cet accident. Ou du moins, ça m’a permis d’ouvrir les yeux sur certaines choses. « Ce n’est pas moi qui ai forcé à dire ça. Maintenant, tu assumes tes mots. C’est tout.   » Je souris, toujours pour me moquer de lui. « Mais ne dit-on pas mieux vaut être seul que mal accompagné ?  » Moi et ma bouche perfide. Il enlève sa veste sous mon sourire satisfait. « Quel parfait petit ami que tu fais.   » Dis-je avec plein de sarcasme. Je récupère sa veste avec le bras valide. Ne pouvant pas passer mon poignet blessé dans la manche, je choisi de simplement mettre la veste par-dessus mes épaules. Je la mets du mieux possible avec mon bras valide. Comme je ne pouvais fermer la veste, je tiens avec ma main le haut du vêtement pour ne pas qu’il tombe. Son expression en dit long sur ses pensées. Par moment, je lis en lui comme un livre ouvert. Je soupire avant de reprendre. « N’y va pas sans moi. Je compte leur faire payer moi aussi.  » Et même avec un poignet en moins, je ne serai pas une gêne. La fumée aspirée me fait soudainement tousser. Je ne suis certainement pas resté assez longtemps sous le masque à oxygène pour me faire expirer tout le gaz aspiré pendant l’incendie. Mais ce n’est pas ça qui m’empêchera d’aller me venger. Même si la vengeance est un plat qui se mange froid, pour moi, elle est meilleure chaude. « Tu as combien sur toi ?  » En attendant d’avoir un bon logement, autant errer quelques jours dans un taudis pas cher, avec les moyens du bord.

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TENUE ▬ Je n'avais aucune idée de ce qui se tramait dans l’esprit de Zeno, tout ce que je savais c’est qu’il était sur le point de quitter l’hôpital et que si je ne le stop pas il pourrait disparaitre je ne sais où une nouvelle fois. Je l’ai accompagné à l’extérieur, marchant plusieurs minutes avant qu’il ne semble reprendre ses esprits, le remarquant à sa façon de se moquer de mes paroles en me cherchant précisément sur ce lien que j’ai inventé pour ne pas rester derrière et l’accompagner. « Parce que tu veux que j’assume ? » Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? Nous ne sommes pas ensemble, que devrais-je assumer ? Prendre au sérieux mes paroles ? En réalité je m’en fiche, je ne me prends pas la tête, s’il veut jouer à ce jeu je n’ai aucune objection, qu’il se moque de moi ou non ce n’est pas ce qui risque de me toucher. « Si tu pensais être mal accompagné tu n’avais qu’à dire que je mentais. » Il m’aurait mis dehors de suite. ça ne m’empêche pas de lui passer ma veste, je n’ai pas si froid, là encore il se moque, mais je me contente de hausser les épaules, réfléchissant a ce qu’on devrait faire, bien qu’en réalité mes pensées vont vers ceux qui ont mis le feu à mon entrepôt, dès qu’on me cherche c’est foutu, je retrouverais n’importe qui et je me vengerai au centuple. Je ne suis pas un enfant de choeur, même si je pourrais donner l’illusion d’être un gars bien, je suis aussi un monstre et quand on s’en prends à moi ou à mes proches ça a des conséquences énormes. Zeno semble deviner à quoi je pense et étrangement ça ne m’étonne pas. « Pense déjà à te soigner. » Surtout qu’il tousse encore à cause de la fumée, cet imbécile n’est pas resté a l’hôpital assez longtemps. « Pourquoi tu l’as quitté comme ça ? » Le questionnais-je tout en fouillant dans mon portefeuille, j’ai tous mes papiers et ma carte pour retirer, donc ça devrait le faire. « Qu’est-ce que t’as en tête ? » Où veut-il aller surtout.

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TENUE ▬ Je ne souhaite pas spécialement qu’il assume ses mots. Je veux qu’il le fasse pour le faire chier. «  N’est ce pas toi qui as une parole en or ?  » Celui qui ne ment jamais et qui fait toujours ce qu’il dit, tout le contraire de moi. S’il ne se prend pas la tête avec ça, je ferai tout mon possible pour que ça en devienne le cas. «  Ce ne serait pas drôle sinon. Et puis, tu sais très bien que je n’aime pas dire la vérité. » Dis-je en ricanant avant de récupérer la veste. Je fais de mon mieux pour cacher les horribles marques sur mon corps. Dire que mon corps était censé être sacré et impeccable. C’est à cause de lui que je suis dans cet état. Sauf pour mon bras. Mais là, c’est une autre histoire, qui est plus facile à résoudre. Je peux lire en Shadow sa volonté de les retrouver. «  C’est secondaire. La vengeance d’abord non ?  » Il doit être le mieux placé puisqu’il ne pensait qu’à se venger de moi. «  L’hopital ? J’ai dit que j’étouffais. Ça ne me servait à rien de rester plus longtemps la bas. Et si tu dis ça à cause de ma toux, ça finira par s’arrêter quand j’aurai craché toute la fumée de mes poumons. » Tellement évident et simple à faire. Je ne vais pas mourir parce que j’ai trop de CO2 dans mes bronches. Par contre, je risquerai de broyer du noir si cette vengeance reste inachevée. Je l’observe fouiller son portefeuille. Il a tout sur lui. «  Rien.  » Dis-je en récupérant son portefeuille. Je sors quelques billets puis les donne à Shadow, rangeant son portefeuille dans la poche de la veste. «  Laisse moi une heure trente et je trouverai ceux qui m’ont fait ça. En attendant, tu devrais aller nous chercher un endroit pour dormir. » Je suis sérieux dans mes propos. Pour mes recherches, je n’ai pas besoin de lui.

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TENUE ▬ Autant on peut rapidement m’emmerder autant je peux avoir la patience d’un mort. Disons que je me fiche de « mentir » ce n’est pas comme si j’avais fais vœux de vérité ou un truc dans le genre, certes j’ai un franc-parler et une attitude qui me pousse simplement à dire ce que je pense quand je le pense, ne trouvant rien à gagner dans le mensonge, pourtant aujourd’hui j’ai jugé bon d’en faire usage. « Je n’ai jamais cherché à l’avoir. » Je suis comme ça. Contrairement à moi Zeno est loin d’être honnête, nous faisons bien la paire quand on y pense. Deux opposés. Une force brute honnête contre un menteur intelligent. Une chose est sûre il me comprend sans que je n’aie besoin de dire le moindre mot. La vengeance se lit surement dans mon regard et il n’a aucun mal à le cerner. Quand on ne me fait rien je peux être inoffensif comme un nounours, mais dès qu’on me cherche c’est foutu, je suis pire que la peste, traquant ma proie jusqu’à la trouver et remplis ma vengeance. Zeno en a conscience et ces types le comprendront aussi rapidement. Pas besoin de répondre à sa question, plus vite on les aura trouvé, plus vite on passera à autre chose. « Ok, continue de cracher alors. » Que pouvais-je dire d’autre ? Parlant argent j’ai sorti mon portefeuille pour voir que j’avais tout ce qui fallait sur moi, l’interrogeant sur ses intentions. Je le fixe, prenant les billets alors qu’il garde mon portefeuille, je pige pas ce qu’il fout et honnêtement son plan ne me plaît pas. « Qui me dit que tu vas pas en profiter pour t’enfuir ? » La confiance ? On en est pas là, puis j’aime pas être mis sur la touche, cette vengeance je la veux plus que quiconque. « Ne pense pas que je vais me contenter de trouver une chambre. » S’il veut faire des recherches seules soit, mais quand il est question de retrouver des personnes je ne suis pas en reste, même lui je l’ai retrouvé après tout. « On a qu’à se retrouver ici. » Dans une heure et demie comme il l’a dit.

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TENUE ▬ Personne ne pouvait faire changer Dan. Il était différent de Zeno mais tout aussi borné que lui. La réponse de l’ancien second fit rire le blessé, même s’il s’attendait à ce genre de réponse. «  Toujours aussi aimable.  » Cracher ses poumons ne lui faisait pas peur, par contre, il ne pouvait laisser tomber une vengeance. Le fougueux récupéra le portefeuille de son gardien. Il sortit quelques billets avant de ranger l’objet presque plein dans sa poche et rendre les billets au propriétaire, comme s’ils venaient de sa poche. Le plus petit jugea son interlocuteur du regard, avec une mine déçue par la question de Shadow. Il lâcha un gros soupire. «  Waaa, après tout ce qu’il s’est passé, tu ne me fais même pas confiance ? Je suis déçu et vexé ! » Dit-il avec la voix qui allait avec ses mots. D’un côté, s’il souhait réellement s’enfuir, il ne serait pas là à se prendre la tête avec Shadow. Ce dernier ne semblait pas convaincu par l’idée de se séparer et proposa de se rejoindre dans une heure et demie. Shadow pouvait être aussi chiant qu’un vieux pépé quand il s’y mettait. «  Très bien. On se rejoint ici, dans une heure et demie. » Zeno posa sa main sur l’épaule de l’ancien second pour lui faire une petite tape avant de le quitter, non pas sans tousser les dernières fumées qui lui restaient dans les poumons.
Après avoir tourné dans l’angle de la rue, il avança de quelques pas puis se tourna pour regarder derrière lui. Il ne semblait pas être suivi. Un immense sourire se hissa sur ses lèvres. Un sourire sincère et heureux dont il n’avait pas l’habitude de faire. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu cette sensation de liberté. Il n’avait pas oublié sa vengeance, ni le rendez vous dans plus d’une heure mais il était enfin à l’extérieur ! On aurait dit un petit chiot qui découvrait le monde pour la première fois. Cet instant d’innocence ne dura pas longtemps. Comme on le dit, chassez le naturel, il revient au galop car à cet instant, le visage de Zeno n’affichait rien de bon pour ses ennemis.

Il le savait. Après tous ces mois d’absence, il avait perdu de sa notoriété. Il n’avait plus son réseau téléphonique, et donc plus aucune nouvelle information qui lui parvenait. Ce qui signifie qu’il n’avait plus aucun moyen de pression pour obtenir ce qu’il voulait. C’était la principale raison pour laquelle il avait pris le portefeuille de Shadow. Ce n’était pas assez pour acheter les grosses têtes mais suffisant pour que les plus petits vendent la mèche. Mais avant, il fit un petit tour dans les boutiques pour se refaire une nouvelle tenue. Zeno n’était pas coquet mais il tenait à son style. Après avoir trouvé la bonne tenue qu’il avait acheté avec l’argent de Shadow, il demanda à la vendeuse de jeter ses anciens vêtements. La jeune femme accepta avec politesse et alla récupérer les vêtements ou plutôt le reste de vêtements car tout était déchiré ou brulé à divers endroits dans la cabine d’essayage. Tout sauf la veste de Shadow dont il en avait oublié l’existence.
Le porte feuille ne lui servait pas seulement à payer ses frais mais aussi parce qu’il avait des documents avec la photo de son propriétaire dedans. C’était plus facile de parler de quelqu’un avec une image.

Il n’avait pas fait attention à l’heure. Il avait pris du retard non pas parce qu’il n’avait pas eu ce qu’il voulait mais parce qu’il s’était perdu avec les stands de nourriture du coin. Des mois sans liberté ça changeait une personne ! Il n’avait jamais été friand des choses sucré mais il en avait soudainement envie. Il profita même de la carte de crédit pour s’acheter un nouveau téléphone. Il avait imité à la perfection la signature au dos de la carte. Personne ne s’était douté de rien. Zeno revint à l’endroit de rendez vous avec plus de dix minutes de retard.   Shadow était là, à quelques dizaines de mètre de lui. Mais ce n'était pas sa présence qui étonnait Zeno. Il y avait une personne louche près de lui. Il semblait le guetter en cachette. Est ce que le second l'avait remarqué ? La personne louche décida de passer à l'assaut, il tenait une arme dans sa main. Sans réfléchir, Zeno balança ce qu'il avait dans la main - à savoir sa crêpe avec un extra de chantilly sur le visage de la personne. Ce n'était pas ça qui allait l'arrêter mais au moins, Zeno était sur que Dan l'avait remarqué.

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TENUE ▬ Je n’avais pas réellement peur que Zeno s’échappe, en fait s’il avait voulu le faire je suis bien conscient qu’il en avait l’occasion plus tôt, sauf s’il regrette et là il pourrait évidemment s’en aller pour de bon, sauf qu’il sait aussi que je le retrouverais si jamais il faisait ce choix-là. Déçu ? Vexé ? « Ce sont des choses que je t’imagine mal ressentir » dis-je avant de lui donner rendez-vous ici, je n’avais pas l’intention de m’occuper des trucs minimalisme pendant que monsieur jouait les informateurs. Se séparant donc pour se retrouver d’ici une heure et demie, je pris un chemin différent du sien, sauf que très vite je sentis une présence. C’était mal me connaitre si ces gens pensaient pouvoir me suivre sans être repéré, j’étais un « pro » dans ce domaine, mais je restais pourtant tranquille, jouant de cette situation pour essayer de savoir qui c’était ou, qu’est-ce qu’il voulait à la moindre occasion. J’ai tout de même pris une chambre dans un hôtel, je savais que j’étais suivi, donc j’ai fait plusieurs aller-retour ici et là pour brouiller les pistes et au cas où, je saurais l’attendre de pied ferme s’il venait à découvrir l’emplacement de notre toit pour ce soir. Contrairement à Zeno j’avais toujours mes informateurs, je n’étais pas aussi doué que lui, mais je savais très bien comment avoir des hommes de main, en cas de besoin ils étaient bien pratique, même si pour le coup aucun n’avait de réponse à me donner sur ceux qui avaient mis le feu à mon entrepôt. Au final je suis revenu sur le lieu du rendez-vous attendant que Zeno arrive, faisant exprès d’être à l’écart mais exposé aussi, sachant que j’étais observé. L’heure tourne et il n’est toujours pas là, soupirant en patientant, quand je sens du mouvement, j’attendais le dernier moment, mais Zeno arrivé à cet instant à balancer un truc à la figure du type, profitant de cette distraction pour le retourner et attraper l’arme dans ses mains, lui faisant lâcher en le plaquant au sol. « T’es qui enfoiré? » m'attaquer par derrière, que des lâches. Moi par contre je ne compte pas le lâcher sans avoir de réponse, le regard sévère, je finis par lever les yeux sur Zeno. « T’es en retard... » Voyant ses vêtements et sa bouche salie par les sucreries. « Tu cherchais des infos ou tu as fait du shoping ? » Je le juge avant de reposer mon regard sur l’autre conard au sol. « Ce type me suit depuis qu’on s’est séparé. » Dis-je pour Zeno, l’informant ainsi que je savais qu’il était là.

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TENUE ▬ Shadow n’avait pas besoin de moi pour remarquer le type qui l’espionnait. Pourtant, je me senti obligé d’être concerné par ce problème puisque je n’ai pas résisté à balancer ce que j’avais dans la main sur l’intrus. Strike ! En plein dans la face ! La suite est semblable à celle d’un film d’action, vous savez, celle qui montre la différence de puissance entre le personnage principal et un figurant. Le bonhomme se fait facilement attrapé. Dan le saisit violemment puisque le sous fifre se plaint de douleur. Shadow lève les yeux sur moi. En retard ? Je l’étais surement. En même temps, je n’avais pas fait attention à l’heure. Il ne pouvait pas s’en plaindre, j’avais longtemps oublié ce que c’était que de se balader librement à l’extérieur. « Désolé.  » Dis-je sans la moindre sincérité. « Les deux héhé !  » Je termine ma sucrerie puis observe le prisonnier. Je n’éprouvai pas de pitié pour lui, il n’avait qu’à mieux géré son coup. Moi par exemple, je ne l’aurai pas attaqué directement. « Tu veux pas parler ? Je pense que tu dois l’avoir deviné mais si nous étions tous les deux policiers. Lui... (Je désigne Shadow du regard) serait le méchant policier et moi le bon. Tu devrais parler pendant que le gentil policier te parle non ?  » Il garde la bouche close et ne dit rien. Je lâche un soupire de désespoir, non pas pour moi mais pour lui. Je m’approche de lui et m’accroupis pour être plus près de lui. « Manque de chance, je ne suis pas policier.  » Je tire un magnifique sourire sadique.  Mes deux doigts s’approchent lentement mais dangereusement de ses yeux. Manque de chance, il a commencé à parler avant que mes doigts atteignent leurs cibles. Ce qu’il dit confirme ce que j’avais trouvé. Je me relève puis tapote sur mon pantalon pour enlever la poussière. Je pense que Shadow doit l’avoir compris, ce gars nous est d’aucune utilité. A cet instant, il m’était tout simplement transparent. Shadow pouvait faire ce qu’il voulait avec lui, le tuer, le libérer, je n’y prêterai aucune attention. Je me tourne dos à la scène. « Alors cet hôtel ? » Le ton de ma voix l’insinuait à se dépêcher de me rejoindre et m’emmener à son hôtel.