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yun hua & astéria

tenue ••• Un jour comme un autre, si on ne tenait pas compte de mon abattement actuel. Si on n’observait pas non plus que je me trouvais dans cet état, alors que la bouille la plus adorable du monde se trouvait avec moi. Peu de temps après ce fameux jour, j’avais eu le plaisir de retrouver Roxas, pour la première fois depuis plusieurs semaines, depuis que j’avais découvert que je n’étais pas folle. Et avant que je ne m’engage dans ce stupide voyage d’université, où il serait de nouveau confié à son père. Pour l’instant, j’avais quelques temps pour profiter de ces retrouvailles plus qu’espérées et attendues, et pour autant, je n’en profitais pas vraiment. Pas seulement parce que je travaillais encore à l’animalerie, non, il était le bienvenu et les clients n’affluaient pas tellement. Mais cette boucle d’évènements infernale tournait encore et encore dans ma tête. Mon bout de chou d’un an et demi avait beau être désormais en parfaite sécurité, je n’arrivais pas à me réjouir. Chose plus que compréhensible au vu de la situation. Le problème était que je me trouvais dans un fossé, je n’étais pas folle de joie, mais je n’étais pas non profondément triste. Mes sentiments étaient plus que mitigés, je ne pouvais pas ouvertement être triste pour Seito, mais je ne pouvais pas non plus célébrer son trépas, parce qu’il mettait mon demi-frère dans une situation délicate. Et ça me bouffait, terriblement, plus que je ne pourrais l’imaginer. J’arrivais à peine à dormir, c’était presque si je ne manquais pas cruellement d’attention vers mon bambin. Bien que ce dernier fût encore capable de m’arracher un ou deux sourires dans la journée, chose relevant presque du miracle. Sa présence m’apaisait, j’aurais presque envie de l’amener à son oncle, mais je ne savais pas si je devais le contacter, si c’était un geste bien raisonnable vu ce qui s’était passé. Je ne savais plus comment agir ni comment continuer à vivre avec tout ceci. Ce qui ne m’empêchait pas de garder mes bonnes vieilles habitudes, comme jeter un coup d’œil désespéré à l’horloge qui peinait à avancer pour me sommer de rentrer chez moi. Aussi m’occupais-je comme je pouvais en regardant Roxas gribouiller quelques dessins maladroits, mais jolis tout de même. Un coup de pouce de la génétique ? Peut-être. La petite cloche qui retentit pour m’indiquer l’arrivée d’un client m’empêcha de m’y attarder davantage. Mon visage prit une expression surprise, presque choquée, en voyant un visage familier dans l’animalerie. « Astéria ? Tu parles d’une surprise, ça alors. Qu’est-ce que tu fais ici ? », questionnai-je, interloquée, ma voix presque absente du plaisir que m’apportait sa visite.

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tenue ••• Ce n'était pas facile tous les jours d'être mère au foyer pour deux bambins pleins d'énergie. Iris commençait déjà marcher, alors que son frère prenait son temps. Leurs caractères sont diamétralement opposés, si l'une est vive et éveillée, l'autre est plus lent et calme. Je cours plus après ma fille qui se lâche à corps perdu que mon fils qui préfère rester le cul au sol. C'est davantage compliqué quand le papa n'est pas là, toujours à travailler à droite ou à gauche. Avec les beaux jours qui approchent, les gens semblent plus stupide. Feu, accident, malaise et j'en passe des plus belles. Zéro n'a pas une seconde pour nous, parfois. Cela peut durer plusieurs jours, comme se tasser un certain temps. Je ne sais jamais comment sera fait demain et j'avoue vivre dans une angoisse permanente quand il s'agit de mon meilleur ami. Puis, je n'ai pas encore pu parler avec lui de mes sentiments, du fait que nous soyons toujours dans la même relation qu'avant la naissance des jumeaux. J'aimerai que cela change, qu'il me voit davantage comme une femme, mais pas seulement comme la mère de ses enfants. La dernière fois à la supérette, Zéro était prêt à se tuer pour me sauver, ce que je trouve effrayant et courageux à la fois. Si le choix m'était donné, je ferais en sorte qu'il ne se jette jamais devant moi pour recevoir une balle à ma place. Sauf que je ne choisis pas ce genre de chose, je ne décide pas non plus à sa place. Plus je réfléchi et plus je m'embrouille. J'ai besoin de prendre l'air, de m'aérer, de voir autre chose que mon chez moi. à être trop seule, ça me démoralise. Du coup j'ai préparé les petits, je les ai installés dans leur poussette double et j'ai quitté la maison pour me perdre en ville. Sora s'est endormi en route, comme d'habitude. Quant à Iris, elle gesticule en tendant ses bras, prête à saisir la moindre chose qui passe sous ses mains. Quelques rares personnes s'attendrissent devant eux, d'autres s'en moquent complètement. C'est le Japon, je ne m'étonne plus. Ma fille est tellement active et curieuse que ça me donne une idée en voyant l'enseigne d'une animalerie. Je suis persuadée qu'elle va adorer les animaux, même si je ne compte pas lui prendre quoi que ce soit de poilu pour le moment. Poussant la poussette vers le bâtiment, j'entre à reculons pour ouvrir la porte et la tenir, le temps de faire passer le bolide à l'intérieur. à peine le temps de me retourner qu'une voix m'interpelle. Surprise, je me tourne vers celle-ci et un sourire rayonnant illumine mon visage. « Oh, Yun Hua ! Je suis venu voir les animaux avec les petits. » Enfin, avec Iris surtout. Sora dort toujours, tétant sa sucette comme un bien-heureux. « ça fait longtemps, tu vas bien ? » Demandais-je, n'ayant pas encore vu son bout d'chou.

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tenue ••• Mes sentiments étaient partagés. D’un côté, j’étais amplement ravie de revoir mon amie – ou compagne de galère en maternité précoce – mais d’un autre côté, je n’avais vraiment pas l’esprit à parler avec des gens. Pas si tôt, pas après ce qui s’était passé, je n’étais pas d’humeur, c’était un fait et je peinais à le dissimuler. Toutefois, j’osais espérer qu’elle ne s’en apercevrait, et dans le pire des cas, qu’elle ne le prendrait pas personnellement. Nous avions tous nos mauvais jours après tout, elle comprendrait sans doute que j’en vivais un. Même si on parlait plus de mauvaises semaines en l’occurrence. Ma première observation fut de constater son ventre infiniment plat, qui ne présentait aucun indice sur sa grossesse de l’an passé. Ouah. Des femmes tueraient pour se remettre aussi bien en forme après un accouchement, ce pourrait être dangereux si ça s’apprenait. J’avais été la première à faire une fixation là-dessus, avant de me résigner à écouteur les conseils des professionnels de santé qui me sommaient de me concentrer sur ma rééducation périnéale. Car l’incontinence urinaire poserait bien plus de problème qu’un peu de ventre que je pouvais corriger. Trêve de futilité, elle était venue avec ses jumeaux, ô combien adorables, je devais l’avouer. Si j’avais une situation stable, sur le plan professionnel comme personnel, ça m’aurait sans doute donné envie d’en faire un second. Heureusement pour mon organisme, aucun n’était à l’ordre du jour. Je n’eus pas même le temps de lui répondre que Roxas déboula joyeusement dans la pièce, pour voir les nouvelles têtes. Ses yeux s’illuminèrent dès qu’il comprit que de potentiels compagnons de jeux se trouvaient dans les parages et il fonça aussitôt vers la poussette saluer les jumeaux. Sale gosse. Mais il est si chou en sortant son joyeux « Bonjour ! » qu’il fredonne parfaitement depuis quelques mois, que je ne pouvais pas lui en vouloir. « Je vois. Écoute, ça va, ça va…, énonçai-je d’un air pensif en observant les petits, et toi ? Il semble que tu te débrouilles fort bien avec ces deux-là. ». Ils formaient un ravissant tableau, en particulier Roxas qui cherchait à créer un contact avec la petite fille, celle qui était éveillée. Il la dévisageait avec une fascination emplie de joie, et mon petit doigt me disait qu’il ne faudrait pas longtemps avant qu’il la persuade de quitter la poussette. « Au fait, je ne t’ai pas demandé. Comment tu les a appelés ? », demandai-je en m’approchant du mien, que je tentai de contenir un peu avant qu’il essaie de créer une troisième place dans la poussette. Un vrai hyperactif ce gamin, il pourrait manger autant qu’il voudrait sans jamais grossir à ce rythme. « Et voici Roxas. », déclarai-je finalement, ce dernier saluant Astéria, qu’il avait complètement ignorée jusqu’alors. Ayant plus de cinq ans, elle ne lui avait pas parue intéressante, évidemment.

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tenue ••• Mon physique était source de problème à l'école, quand je voulais toujours plaire aux garçons et avoir des relations, plus ou moins durable. Franchement, c'est d'une stupidité quand je vois que je plais même sans avoir à faire attention à mon ventre, mes cuisses, tout ça. J'ai toujours été fine en vérité, même avec ma grossesse, je n'ai pas pris tant de poids. C'est à peine si on voyait que je portais deux enfants à la fois, alors une fois la grossesse terminée, mon corps est redevenu comme auparavant. Une chance pour moi, mais j'ai arrêté de me regarder dans le miroir puisque seul mon meilleur ami m'intéresse désormais. Zéro ne s'inquiète pas que je sois grosse ou maigre, fine ou en forme, il s'inquiète de sa famille, de ma santé, seulement. Bref, je ne ferais pas toute une histoire là-dessus, je n'ai aucun mérite à avoir quant à mon apparence. En tout cas, je suis contente de tomber sur Yun Hua en venant par hasard à l'animalerie, comme une bonne surprise. Le temps de la saluer que son fils débarque comme une balle pour voir les bébés dans la poussette. Si Sora dort toujours, Iris est de suite captivé par ce petit garçon. Il parle, enfin, il vient de dire un mot... C'est trop mignon ! Je le regarde avec ce sourire tendre et amusé, rêvant que mes enfants sachent utiliser leurs voix pour amadouer et attendrir les mamans dans mon genre, ou juste les gens. à entendre la réponse de la jeune femme, on ne dirait pas que ça. Pourtant je ne dis rien, n'étant pas en droit de l'interroger de suite. « ça va ! Je gère de mieux en mieux. » En même temps, suffit de regarder ce bout d'chou qui dort pour savoir qu'il ne me donne pas autant de fil à retordre que sa soeur. Regardez là, à faire ses beaux yeux de biche devant ce minois ravissant. La digne fille de sa mère. « Oh ! Celle qui fait les yeux doux à ton fil, c'est Iris. Et le dormeur, Sora. » Quelle idiote, j'avais complètement oublié de les présenter à mon amie. Roxas. « Il est vraiment adorable, et il a bien grandi depuis la dernière fois. » Où elle me l'a montré en photo, quand j'étais encore enceinte des jumeaux. ça remonte à l'époque où nous étions étudiantes, toute les deux. D'un signe de main, je salue l'enfant à mon tour, avant de voir Iris s'agiter dans sa poussette. Bah voyons. Soupirant doucement, je m'approche d'elle et la détache. L'équilibre, ce n'est pas encore ça. Elle me tient la main, mais d'un autre côté, elle veut se diriger vers Roxas. « Ils vont avoir quatorze mois, mais Iris est beaucoup plus dégourdit que son frère. » Je ne crois pas avoir besoin de le préciser.  

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tenue ••• J’aurais voulu avoir le réflexe de bondir de joie, j’aurais voulu avoir l’impulsivité de crier et de la serrer dans mes bras. Mais encore une fois, je n’ai pas pu, cette barrière invisible s’était encore placée devant moi et je m’y étais cantonnée. Pourtant, Astéria est sans doute l’une des personnes avec lesquelles je n’ai pas besoin de prendre des pincettes, ni à me mettre sur mes gardes. Elle est gentille et compréhensive, de mon point de vue en tout cas, parce que nous avons beaucoup partagé, notamment cet épisode de grossesse. Espacées de quelques mois, elles ont constitué notre lien et nous avons chacune trouvé quelqu’un à qui se confesser sans détour. Nos doutes, nous avons pu les partager sans crainte d’être jugées et traînées dans la boue. La revoir en pleine forme avec ses petits me fait chaud au cœur et j’aurais aimé pouvoir transmettre cette émotion. Maintenant plus que jamais, j’aurais voulu pouvoir lui faire part de mon bonheur, soulagée par le poids d’une menacée qui s’est envolée. Mais cela n’est pas sans conséquences, et ces dernières ont pris le dessus, elles m’étouffent plus que je ne le voudrais. Au moins, il y en a un qui ne sache pas son ravissement, c’est bien Roxas, cette petite boule d’énergie, qui fonce sur tout être humain de sa taille qu’il ne connaît pas. Je n’imagine pas le carnage quand il ira à l’école. Heureusement, la petite n’a pas l’air de s’en formaliser, au contraire. Iris. C’est joli, et ça lui va comme un cœur, en même temps, je ne suis pas la mieux placée pour juger de la pertinence d’un prénom. Mais je ne peux retenir un petit rire quand j’apprends que le garçon s’appelle Sora. Tu parles d’une coïncidence. « Ouah. Ils sont destinés à faire une belle équipe ces deux-là. Enfin, s’il veut bien se réveiller de temps en temps. », je commente sans sous-entendu. Chacun son rythme, s’il a envie de dormir, pourquoi l’en priver ? Je l’envierai presque, le mien était insupportable et ne me laissait pas beaucoup de répit, je suis bien contente qu’il fasse ses nuits maintenant. Si elle peut n’avoir qu’à se préoccuper d’un insomniaque sur deux, ce n’est pas plus mal. Astéria me fait remarquer qu’il a bien grandi, c’est vrai que la photo que je lui avais montrée date maintenant. Il sait marcher et parler, des choses se sont passées depuis. Et il n’arrête pas de grandir au fil de mois, je suis certaine que la prochaine fois que je verrai les jumeaux, ils me paraîtront tout aussi grands. Avec un air attendri, j’observe Iris essayer de marcher avec équilibre pour atteindre mon fils. Elle n’ose pas encore lâcher la main, mais je suis peu surprise quand sa mère me donne son âge. Roxas a réussi ses premiers peu avant son premier anniversaire, mais pour gambader, il lui a bien fallu attendre encore quelques mois. Comme s’il comprenait la situation, il tend ses mains à la petite pour proposer son soutien. Sacrément éveillé, la pédiatre me l’a dit plusieurs fois, et empathique aussi. J’en aurais presque peur qu’il soit hyperactif et donc ingérable à terme. Des angoisses de mère poule quoi. « Je vois ça. Chaque enfant a son rythme, c’est pas impossible qu’il la rattrape et qu’il la dépasse un jour, fais-je remarquer en observant ledit frère, mademoiselle voudrait-elle voir des chatons ? », je demande en m’accroupissant pour être au niveau des enfants. Après tout, s’ils sont venus voir des animaux, ce serait dommage de ne pas en profiter. De nouveaux pensionnaires sont arrivés hier, je suis sûre qu’ils vont les adorer. Si Sora se réveille avant de repartir, haha.

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tenue ••• Il est vrai que nous avons partagé pas mal de chose avec Yun Hua, surtout pour nos grossesses. Elle était déjà maman quand moi j'étais encore enceinte, mais elle a pu m'aider et me conseiller du mieux qu'elle le pouvait. Sans elle, peut-être que j'aurai fait une bêtise irrattrapable et que je m'en voudrais à vie. C'est elle qui m'a permise de m'ouvrir plus sincèrement à Zéro et à lui parler de tout ça, même si ça été difficile sur l'instant. Grâce à elle, je ne regrette rien. Grâce à elle, je suis mère. ça me fait tellement plaisir de la revoir, de lui parler à nouveau et même de pouvoir lui présenter mes enfants. Y a eu de l'évolution depuis la dernière fois, en vérité, je n'ai pas eu l'occasion de les montrer plus tôt à mon amie. Mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ? Au moins, ma fille capte plus facilement l'attention de son fils, qui semble déjà accro aux beaux yeux d'Iris. C'est amusant à voir, ils sont si mignons et innocents. Je suis contente qu'ils ne se chamaillent pas ou s'ignorent dès le premier regard. Quoi que, c'est rare des enfants qui ne s'aiment pas dès le premier contact, mais j'aimerai voir comment va se dérouler la suite. Parlant des prénoms de mes jumeaux, ça me rappelle cette fameuse conversation que j'avais entretenu avec Yun Hua à l'époque de ma grossesse. Roxas et Sora, c'était ironique sur le coup, mais maintenant ça me paraît presque prédestiné. « C'est l'idée du père, pour le prénom. J'espère qu'ils s'entendront bien tous les deux. » Même s'il dort les trois quart du temps, comme un gros bébé. Avec un peu de chance, je n'aurai aucun soucis à le mettre à la sieste, même quand il sera un petit peu plus grand. Finalement, Iris se décide à bouger et ce n'est pas pour me faire plaisir, puisqu'elle ne lâche toujours pas ma main. Tenir sur ses jambes est une chose, marcher correctement en est une autre. Elle a su se lever bien assez tôt, mais son équilibre est encore bancale. Quand Roxas lui tend les bras, un sourire se dessine sur mes lèvres. Il veut l'aider, comme un grand. Iris est tentée, je la sens déjà lâcher mes doigts pour se jeter à moitié sur son camarade. « J'ai cette crainte aussi, qu'il devienne pire que sa soeur. » Fis-je dans un soupir, en regardant ladite soeur se débrouiller pour tenir debout. Chaton ? Iris n'a pas encore la notion des mots, mais je suis sûre qu'elle sera subjuguée par les bébés chats une fois qu'ils seront sous ses yeux. « Allons-y pour les chatons. » Riais-je, faisant signe à Iris de suivre Yun Hua. Je profite que la mademoiselle soit occupée entre Roxas et sa mère pour détacher Sora de la poussette et le prendre dans mes bras. Tapotant sa joue, je le force à se réveiller en douceur, pour ne pas qu'il se mette à pleurer ou à grogner. « Hey ho, Sora. Il est l'heure de se réveiller ~ » Soufflais-je à son oreille, le sentant bouger dans mes bras en lâchant des petits bruits. Il ouvre finalement ses yeux, s'habituant à la luminosité, avant d'observer en silence.

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tenue ••• Ce n’est pas souvent que je peux partager mon expérience de jeune mère avec quelqu’un, encore moins quelqu’un qui a à peu près mon âge, un âge auquel on n’attend pas d’une jeune femme qu’elle ait un enfant. Mine de rien, c’est une expérience peu courante qui peut braquer beaucoup de monde, et certains n’hésitent pas à partir en courant quand ils apprennent que j’ai un enfant. Surtout les hommes. Ces lâches. Voir Astéria me fait relativiser, non, elle n’a pas plus l’air d’une victime de la vie que moi, et non, ça n’a pas l’air de l’avoir traumatisée ou marginalisée. Il suffit de nous voir, toutes émerveillées, en faisant la rencontre des enfants de l’autre, de voir ces bouts de chou si prompts à faire connaissance. Quelques mois à peine les séparent, c’est dingue en y pensant, quelle probabilité y’avait-il pour que ça arrive ? C’est une bonne chose à les voir interagir de la sorte, Roxas aura de nouveaux amis si on en croit les premiers contacts. Enfin, une amie sûr, pour Sora – pourtant celui qui devrait être son copain d’office – on verra quand il aura ouvert l’œil. Au moins, ça permet à mon fils d’approcher sa sœur sans que son frère fasse barrage en guise de protection. J’esquisse un sourire amusée – c’est fou comme elle peut me mettre de bonne humeur – en apprenant que c’est le père qui a choisi le prénom. Quelle coïncidence. Au moins, il gagne des points de mon côté. « Au moins, maintenant j’ai la confirmation que c’est un homme de goût. Tu l’as bien choisi. En espérant que ça leur porte chance. ». J’ignore où ça en est pour les deux parents, je ne veux pas paraître intrusive. Mais il est certain que ce n’est pas une simple erreur et qu’elle n’est pas tombée sur un monstre ou un bon à rien, elle n’aura pas cette expression sinon. Et Sora n’aurait pas un prénom si cool. Même si je déteste ce personnage, paradoxe démentiel pour la fan que je suis de la série. « Qui sait ? Il va peut-être renverser les préjugés, et montrer qu’un garçon peut être plus sage qu’une fille ? ». Sait-on jamais, ce pourrait être intéressant. En tout cas, Roxas resterait certainement le plus énergique des trois, une vraie pile, merci maman. Je tente de canaliser ce petit monde en proposant à Iris d’aller voir les chatons et une fois l’approbation de sa mère donnée, Roxas entraîne la petite à l’arrière sans plus de cérémonie. Sale gosse. Je les rejoins rapidement, heureusement, je n’ai pas besoin de courir pour cela, ils sont encore petits. Je montre alors à Iris la cage où se trouvent les petits pensionnaires, arrivés il y a peu. Il y en a quatre, deux jouent, un mange et un autre fait dodo. Roxas montre déjà celui qu’il préfère, le petit turbulent, en chuchotant – de manière peu discrète – à sa nouvelle amie qu’il espère que je craquerai et que je le ramènerai un jour à la maison. Rêve toujours mon petit. Je les laisse un peu regarder, surveillant d’un œil lointain, en allant voir Astéria. Elle a pris Sora dans ses bras et tente de le réveiller doucement. « Ooooooh ~ Le petit s’est réveillé. Il est adorable, je commente en observant la petite bouille, complètement gaga, tu es presque plus mignon que ta sœur, tu sais ? ». Je ne pense pas qu’il comprenne un traître mot de ce que je dis, mais tant pis. Roxas est venu voir le garçon d’un air intrigué, il reste derrière mes jambes, ne sachant pas trop quoi faire. Haha, voilà que monsieur joue les timides.

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tenue ••• Zéro n'a pas fuit en apprenant qu'il allait devenir père, au contraire il a toujours voulu d'une vie de famille, ainsi qu'avoir des enfants et une situation stable. Certes, il est pompier et risque sa vie tous les jours, mais en dehors de son dangereux métier, il a une femme qui l'attend et des enfants qui l'aiment. Je n'ai pas à me plaindre sur mon cadre de vie, qu'importe si je suis trop jeune pour être mère ou si les gens n'acceptent pas cette vision précoce. Je m'en fiche que ça leur plaise ou non, je m'en fiche qu'ils me jugent ou me rejettent. Tant que ma famille est heureuse, que mes enfants vont bien et que Zéro reste à mes côtés, rien ne pourra me faire souffrir. Je ne sais pas comment Yun Hua vit actuellement, si elle se sent vraiment bien comme ça ou si elle a des problèmes, mais je lui souhaite d'être heureuse comme moi. Rien qu'à voir le sourire de son fils, je me doute que c'est un réconfort particulier et une raison d'avancer, de ne pas regarder en arrière et de tenir debout malgré la tempête. Si un jour quelque chose devait arriver dans mon entourage, j'espère simplement être capable de toujours donner le meilleur à mes enfants, à ceux que j'aime le plus au monde. Sora n'est pas un bambin très réactif, ni dynamique, mais sa flemmardise fait son charme. Il n'embête pas sa soeur, qui elle, peut interagir avec Roxas. « Oh pour ça, c'est l'homme parfait. » J'espère qu'ils auront cette qualité et qu'ils seront comme leur père, fort et fier, responsable et confiant. Et qu'ils ne soient surtout pas imprévisible et chiant comme moi. Sincèrement, j'ai eu de la chance que ce soit Zéro et pas n'importe qui, que mon coeur batte pour lui et pas pour un autre. « Ce serait la meilleure des choses, je le vois bien dans le droit et la justice plus tard, à calmer les meurs avec sagesse et délicatesse. » Je ris, imaginant des trucs bizarres alors que mon fiston n'est même pas capable de tenir éveillé plus de deux heures. Yun Hua propose de voir les chatons et même si Iris n'a pas la notion des animaux, elle se laisse volontiers tenter par l'entrain de son nouvel ami. Du coup, je profite de ce moment pour sortir le petit frère de la poussette et le prendre dans mes bras. Il met du temps à ouvrir les yeux ou à se réveiller, presque prêt à se rendormir contre moi. Sora est légèrement plus rond que sa soeur, il a une bouille de poupon et un regard envoûtant. Mon fils me fait penser à l'eau qui dort, silencieux et calme à la fois. « Il sera plus beau que son père déjà. » Plaisantais-je, tout en lançant un regard amusé à Sora. Il regarde les gens à tour de rôle, puis pose ses yeux sur Roxas et Iris qui l'a suivi. « Dis bonjour Sora. » Mais c'est difficilement compréhensible pour lui, qui se contente de faire la moue. Si je pouvais, je lui mangerai ses joues. « J'ai bien peur que l'on ait du soucis à se faire plus tard. » Par rapport aux copains et copines, si jamais ils ont autant de succès. Iris attire déjà l'attention de Roxas en étant un bébé, alors je n'ose imaginer quand ils seront au collège ou au lycée. « Ils peuvent caresser les chatons ? » Demandais-je à Yun Hua, ayant toujours le plus fainéant dans les bras.

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tenue ••• Parfois, je me demande ce qui se serait passé, si c’était arrivé avec mon copain de l’époque, si ce n’était pas le simple résultat d’une soirée trop arrosée et si Ryû n’avait pas déménagé quelques mois plus tard. Être mère n’est déjà pas forcément simple de fait, en étant jeune et étudiante encore moins, et seule n’arrange rien. Je ne suis pas à plaindre, il est présent, à sa façon, il s’occupe de Roxas souvent et ma mère est davantage de passage qu’elle ne l’a été, mais ce n’est pas pareil. Parfois, je me demande si le petit ne serait pas mieux avec ses deux parents au même endroit, ou avec une figure de substitution tout du moins, s’il ne perd pas un peu ses repères. Il n’en a pas l’air, mais peut-être qu’il intériorise ? Peut-être qu’il voit quand je ne suis pas au mieux de ma forme et qu’il ne dit rien ? Je me prends alors des fois à penser que je suis une mauvaise mère et qu’il va avoir des problèmes affectifs plus tard à cause de ma négligence. Et dans des périodes comme celles-ci, où tout me semble noir, c’est encore pire. Je ne sais pas comment ça se passe pour Astéria, mais parfois, je me sens très seule, voire désemparée, et j’aimerais avoir quelqu’un sur place avec qui partager mes peurs. Mais à l’entendre parler du père, je comprends  en fait que pour elle, il ne doit jamais être très loin. « Tant mieux alors. J’espère vraiment que tout se passe bien pour vous. ». Les choses sont sans doute plus faciles quand on n’est pas concerné par le parricide. La façon dont elle parle de Sora me fait presque rêver, elle imagine tellement de choses déjà, c’est chou. Je n’ai aucune idée de ce que ferait Roxas ou même dans quel secteur je le verrais, l’important, c’est que cette ombre ne plane plus au-dessus de lui. Même si c’était au prix fort. « Ce serait bien. On en a tellement besoin. », je déclare d’un air songeur, presque absent. Au diable la mauvaise humeur, allons-nous remonter le moral avec de la mignonnerie, et comme si les enfants ne suffisaient pas, je propose une visite avec des chatons. Ça fait son effet et je suis absorbée par la découverte des petits êtres par Iris, c’est si adorable. Je pourrais passer des heures à les regarder, mais je ne veux pas non plus abandonner Astéria, ce ne serait pas juste. Surtout en découvrant le spectacle de Sora à peine éveillé dans ses bras, comment résister ? Je ricane suite à la moquerie de la maman. « Je ne peux pas juger, je ne l’ai jamais vu. Mais puisqu’il est croisé avec tes gênes, il serait forcément plus beau. ». C’est mathématique voyons, pas du tout, mais on peut rêver. Personnellement, je trouve que Roxas ressemble plus à son père physiquement, mais c’est toujours difficile à dire à cet âge. Et variable même selon les points de vue, ma mère semble lui trouver tous les points communs avec moi petite. Mon œil. J’hausse les épaules à sa remarque, en observant toute la petite troupe. C’est vrai que je les vois bien en « cool kids », les coqueluches de l’école, suscitant l’admiration de tous. Mais rien n’est joué, je ne le sais que trop bien. « Possible. On va déjà surveiller les bacs à sable, on pourrait avoir des plaintes pour excès de choupitude », j’énonce d’un air faussement sérieux. On va déjà tester leur aura sur les chatons, ce sera bien. J’acquiesce et conduis tout le monde vers la cage, suffisamment espacée pour que les petites bêtes jouent à leur guise, J’ouvre la cage avec précaution et en saisit un, qui tient à peine dans ma main. Doucement, je l’approche des yeux curieux, peut-être arriverais-je même à attirer Sora. Roxas tend timidement la main puis se met à caresser le chaton, qui lâche des petits miaulements à vous faire tomber. Il est encore petit pour que je le laisse gambader tout seul et avec les enfants, je préfère faire preuve de précaution. « Tu veux essayer ? », je demande à Iris, en approchant le chaton d’elle.

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tenue ••• La seule crainte que j'ai à avoir dans ma vie de « famille », c'est que le boulot de mon meilleur ami est raison de lui et qu'il ne rentre jamais à la maison. J'y pense tous les jours, quand la nuit est mon seul ami et que je suis seul à songer à ces choses qui me font peur. La mort, la solitude, le regret, tout ça m'effraie. Seule dans mon lit le soir je prie pour qu'il n'arrive jamais rien de dangereux à celui que j'aime, et même dans mes rêves, cette angoisse me poursuit quand je sais qu'il n'est pas à mes côtés. Ce n'est pas toujours facile pour moi non plus, mais je ne laisse rien paraître parce que Zéro n'est pas bête et qu'il fait attention à lui durant ses heures de travail. Du moins, je l'espère. Même devant Yun Hua je souris sans retenue, parlant des bons côtés de mes journées, des points positifs à être mère et à avoir un père comme lui. Bref, tout semble rose sortant de ma bouche. Même quand je parle de l'avenir de mon fils, j'en fait trop. En fait, la seule chose que je ne souhaite pas à mon fils, c'est qu'il suive les pas de son père et devienne lui-même un pompier. Par pitié, tout les métiers du monde, sauf ça. Et cascadeur à la rigueur, parce que je ne veux pas apprendre que mon enfant c'est brisé la nuque en chutant ou qu'il s'est encastré dans un mur, ou peu importe. « Oui, ou docteur. » Je ris doucement, rêveuse. Il est encore petit, à peine debout sur ses jambes que j'imagine son avenir, sa vie dans vingt ans. Il ne sait pas encore marcher, ni parler, et je le vois déjà en adulte responsable. Il a le temps de grandir, de voir la vie, de faire des erreurs et d'apprendre à se relever. Et si jamais il veut être chanteur, éboueur ou clown dans un cirque, tant que ça lui plait, je ne m'opposerai jamais. Pour le moment, ma fille découvrir pour la première fois un chaton et mon fils ouvre à peine les yeux, sortant de l'une de ses nombreuses siestes de la journée. Je dois avoir les yeux partout, comme sur la route quand on conduit une voiture. Faut toujours que je m'assure qu'ils soient dans un endroit sécurisé, qu'ils n'aient pas les mains partout et que rien de dangereux ne traînent à leur portée. C'est parfois un calvaire d'être mère, surtout de jumeaux. « Oh, je dois avoir une photo de lui dans mon portable ! » à croire que l'idée de montrer Zéro me fait plaisir au point de manquer de lâcher Sora pour récuperer mon téléphone. Bon, je ne l'ai pas fait, heureusement. Ma tante a toujours du mal à trouver une ressemblance avec les parents, alors que ceux de Zéro trouve que Sora a un air avec le père et Iris avec moi. Sûrement parce que l'un est un garçon et l'autre une fille, c'est plus simple à associer. Mais qu'ils ressemblent plus à moi ou au père, ça ne m'inquiète pas. Les jumeaux attirent toujours l'oeil par leur ressemblance, ils auront déjà du succès à l'école avec leur visage similaire, mais à trois ils seront la bande à fréquenter. La remarque de Yun Hua me fit rire de bon coeur, comme si c'était possible d'être arrêté et condamné pour avoir des bébés si beau. « Autant ne pas sortir. » Ajoutais-je, toujours avec ce sourire joyeux aux lèvres. Tout la petite troupe se  dirige vers la cage des chatons, Sora dans mes bras, avec son éternelle moue du bébé pas réveillé et Iris trottinant tant bien que mal à côté de son nouvel ami, Roxas. Quand elle voit le chaton, des étoiles brillent dans ses yeux et sa bouche forme un « oh » d'intérêt et de surprise. Alors quand Roxas caresse la petite tête de l'animal, autant dire que c'est la fin des haricots. Iris se jette limite sur la jeune adulte pour venir poser sa main pleine de doigt sur la boule de poile, la touchant avec la grâce d'un pachyderme dans un boutique de porcelaine. « Doucement Iris ! Tu vas lui faire mal. » La réprimandais-je en récupérant sa main. Ma fille est loin de se brusquer pour ça, râlant un peu pour caresser à nouveau le bébé chat. « Quelle terreur, ahlala. » Je ne sais de qui elle tient, mais c'est infernal quand elle s'y met ... Vraiment.

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tenue ••• La bonne humeur d’Astéria est communicative, malgré mes « soucis », j’arrive à penser à autre chose pendant quelques minutes. Même si je l’envie secrètement d’avoir le père de ses enfants présent, près d’elle, cela s’évapore vite. Sans doute parce que la vue de ces bouilles adorables est capable d’aspirer tout nuage aux alentours. Avoir Roxas près de moi n’a jamais été aussi important et le voir s’épanouir, jouer avec un autre enfant qu’il connaît à peine m’émerveille. Oh, il le fait aussi à la garderie de ce que j’entends, mais c’est la première fois que j’ai l’occasion de le voir par moi-même. Et franchement, je suis touchée en plein cœur. Pendant un instant, je ne vois que lui, je ne pense qu’à être sa mère et j’omets inconsciemment le reste du tableau familial. C’est apaisant, même pour peu de temps. Ça me fait plaisir que la jeune mère me rende visite et que nous puissions échanger nos ressentis, tout simplement, sans songer à autre chose et sans arrière-pensée. Partager ses ressentis quant au futur des tous petits n’est pas quelque chose dont j’ai l’habitude et c’est agréable, surtout pour imaginer le petit Sora endormi en avocat engagé sauvant la veuve et l’orphelin, ou aussi en docteur qui ramène des gens à la vie alors qu’on les croyait condamnés. C’est beau, j’aime son optimisme et je me prêterais presque au jeu. « Je vois tout à fait. J’imagine plutôt Roxas devenir musicien. Ou policier super-héros. Ou dans le jeu vidéo. ». La dernière option a finalement ma préférence, vu les parents qu’il se colle, ce ne serait pas étonnant du tout. Puis, il a tellement besoin de canaliser son énergie que j’hésite déjà à lui mettre une manette dans les mains et je me fais violence pour ne pas céder. Surtout avec la Switch qui est sortie. On se contente des jeux de construction pour le moment, on verra à Noël. Ou son anniversaire selon le timing, même si c’est proche. Intriguée, je m’approche du téléphone de la jeune femme, pour enfin découvrir la tête du géniteur des jumeaux. Ah oui. « Je suis désolée pour toi, dis-je en tapotant son épaule, mais je pense que du coup vous êtes partis pour les voir devenir des stars dans chaque établissement où ils vont aller. ». L’art de faire les compliments déguisés. Ou pas. Mais avec les deux parents, ils ne peuvent qu’avoir de bons gènes et par conséquent, leur popularité va les poursuivre. Jusque dans les parcs, j’en suis certaine. Sans rire, comment voulez-vous que les gens ne crisent pas en les voyant ? Ils sont parfaits à trois, je cligne plusieurs fois des yeux pour m’assurer de ne pas rêver. Non, ce tableau est juste magnifique. C’est comme s’ils étaient destinés à traîner ensemble pour toujours. Alors que c’est probablement le cas, parce que la mère des jumeaux m’a à moitié agressée dans une boutique de fringues. Une bonne histoire pour les apéros en famille plus tard. Avant tout ceci, on va tester leur charisme sur les chatons, c’est une valeur sûre. Roxas s’en accommode facilement, mais il a un avantage le bougre, ce n’est pas la première fois qu’il vient ici, ou qu’il côtoie des animaux. Son père a un chat, ça aide. Iris a du mal à contenir son excitation, ça me fait doucement rire, c’est si spontané et naturel. Astéria la ramène bien vite à la raison, inquiète pour le petit chat. « Ne t’en fais pas, il a l’habitude. Tu aurais dû avoir les gamins ce matin, ils se sont limite rués dessus, j’ai dû me lever en catastrophe pour le sauver. Et les parents regardaient ailleurs, l’air de rien. », je soupire, en caressant la petite bête. Je ne suis pas du genre à lancer la pierre, vraiment pas, mais quand on vient dans une animalerie, on peut faire attention. Surtout quand on demande à voir un chaton. Pour finalement aller à l’autre bout de la pièce avec un air condescendant. Les gens. J’approche le chaton de Sora, pour qu’il ait aussi son tour, un peu de justice dans ce monde. « Et sinon, tu fais quoi maintenant ? Tu comptes reprendre les cours ? », je demande brutalement, cherchant Roxas du regard. Le coquin s’est absenté momentanément, pour aller chercher son dessin et le montrer à Iris. Quel frimeur, je vous jure.

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tenue ••• Si on nous enlevait le droit de rêver, je crois que la vie serait vraiment triste. J'aime l'idée de voir mes enfants comme des héros, des citoyens modèles, des personnes qui marqueront peut-être l'histoire de leurs actes. Rêver, c'est la porte ouverte à l'imagination. Ou inversement. Je ne doute pas une seconde que mes jumeaux puissent être des vandales ou des méchants, parce qu'ils auront une bonne éducation entre une mère aimante et un père héroïque. J'espère que Roxas pourra grandir sans s'écarter du chemin, et en comptant sur sa mère. Musicien, c'est beau. Je serais content d'avoir un enfant dans la musique, peut-être même qu'ils voudront tenter de jouer d'un instrument ou de participer à une chorale ou des cours de danse. Jamais je ne refuserais, qu'importe le prix. « Quel bel avenir, même si j'aurai peur qu'il soit policier. » Plaisantais-je, avec une part de vérité. « J'ai un ami dans le jeu vidéo, autant dire qu'il gagne très bien sa vie. » Même s'il est insomniaque et gamin sur les bords. Il a attendu plus de vingt ans pour voir une fille comme une femme et aimer tel un véritable homme. Mieux vaut tard que jamais, comme dit le dicton. Sora et Iris n'auront aucun soucis à se mettre aux jeux-vidéos avec un tonton et un tata dans ce domaine-là. Je crains même qu'ils deviennent des bêtes sur les jeux en réseau, quand ils seront plus grand... Parce que je ne compte pas les laisser flinguer leur jeunesse et leurs journées sur un ordinateur ou une console. Pareil pour un portable, quand ils auront l'âge et la nécessité de posséder un truc pareil. Notre génération est pourrie gâtée et bancale, à vivre de travers et à croire en des choses qui n'ont jamais fait des grands hommes ce qu'ils ont été de leur vivant. Par contre, c'est pratique un téléphone quand tu veux montrer une photo. Avec un sourire, je dévoile la tête de mon meilleur ami et père de nos enfants. Faut dire que Zéro a son charme, il est beau et gentil à la fois. Yun Hua confirme mes songes, riant sous cape. « Je saurai gérer ce problème. » Pas de fille ou de garçon avant la majorité, rentré avant vingt deux heures à la maison et seulement quand ils seront au lycée. Bref, ça va filer droit avec moi. Tant qu'ils sont enfants, j'ai le temps de respirer. ça sera plus compliqué une fois l'adolescence à nos portes. C'est la première fois pour les jumeaux de voir des animaux de si près. Normalement je n'autorise pas mes bambins à toucher les bêtes des autres, qu'ils soient dressés ou propres. J'ai toujours peur qu'ils se blessent ou quoi, une vraie mère poule. Or, Yun Hua est là et ce ne sont que des chatons. J'ai plus peur pour la boule de poil que ma fille qui s'existe dessus. Je dois la rappeler, tentant de la calmer avant qu'elle n'arrache des poils du pelage de l'animal. « Pauvre petit chaton, il a dû avoir peur. » Dis-je en caressant doucement le bébé, tout en tenant Iris à l'écart. Comparé à sa soeur, Sora est beaucoup plus doux. Il fixe l'animal, fait un duel de regard, mais n'ose pas le toucher. « C'est un peureux. » Ou alors un timide, j'en sais trop rien. J'imagine qu'il sera l'ami des bêtes plus tard, à vouloir sauver le moindre chaton de la rue. Moi ? Je fais une légère moue, déposant mon fils par terre. « Je fais des ménages de temps en temps, pour ne pas rester tout le temps à la maison. C'est éreintant d'être une mère au foyer, j'aimerai bien faire quelque chose de plus. » Les enfants ont la garderie, ça leur permet de voir d'autres gosses, de se sociabiliser et de ne pas rester accroché à moi. « Non, je ne vois plus l'intérêt de retourner à l'école. Et toi ? Tu t'en sors ? » Avec ces cours. Roxas me fait sourire à montrer son dessin à Iris, qui veut déjà se l’accaparer.

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tenue ••• Retourner à ma vie tranquille de mère célibataire est étrange dans un certain sens. Avoir les idées claires déjà, c’est beaucoup par rapport à ces derniers mois. Je peux m’occuper de Roxas comme il se doit, son père me fait à nouveau confiance pour le garder et, comble du bonheur, je n’ai plus à m’inquiéter de cette ombre malfaisante qui planait au-dessus de lui. Parce qu’elle n’existe plus, pour le meilleur comme pour le pire. Aussi, mes seules préoccupations se résument désormais à m’assurer de bien-être et son avenir, ce qui n’est déjà une chose à prendre à la légère. Pourtant, cela permet de rêver un peu, d’imaginer un futur, et pas seulement parce que celui-ci se trouve menacé au fil des jours par une mauvaise personne. Non, l’horizon s’est éclairci et je peux accorder toute mon attention au bambin, plaisanter quant à son futur métier et ce, sans jamais penser qu’il pourrait être compromis par qui que ce soit. Et ça, ça m’a enlevé un poids terrible. Je devrais avoir honte de penser cela, mais non, ce n’est pas ma faute si mon paternel a tout fait pour être une menace plus qu’un bienfait dans ma vie. « C’est vrai, ce n’est peut-être pas le métier le plus sûr qui soit, je reconnais, en soupirant, vraiment ? C’est un signe, je pense que c’est la voie destinée pour Roxas. ». Ce n’est pas comme si on l’avait nommé d’après un personnage de jeu vidéo hein, non, du tout. Imaginez la catastrophe si jamais il n’aime pas ça et qu’il devient un sportif populaire, de haut niveau, une vraie célébrité dans le domaine. Je crois qu’on ne s’en remettrait pas, même si le plus important est qu’il soit heureux et épanoui. Il faut déjà attendre sa réaction quand il comprendra d’où vient son prénom, et de savoir s’il va nous maudire pour lui avoir collé un nom pareil. Au moins, il a le nom japonais de son père, c’est déjà bien, non ?

D’un air intéressé, j’observe la photo du fameux père des jumeaux, que je n’ai jamais eu l’occasion de rencontrer. En même temps, je vois mal Astéria planifier une rencontre, juste pour qu’il me rencontre parce que je l’ai aidée à un moment, par solidarité. Ça n’aurait pas beaucoup de sens et il y a des chances qu’il parte en courant en plein milieu. Si ce n’est pas moi qui le fais. Je reconnais volontiers qu’il y a de bons gènes pour les petits, avec deux parents si beaux, ils ne peuvent être que magnifiques. Même s’ils le seront toujours moins que Roxas, ça va de soi, mon ego de maman ne peut pas être impunément mis à mal de la sorte. « Tant mieux alors, parce que tu risques d’en baver dans quelques années », je plaisante, imaginant très bien la scène. Une foule de filles et de garçons qui les suivent jusque chez eux, juste pour leur offrir des chocolats à la Saint-Valentin, des absurdités du genre quoi. J’espère simplement que ce ne sera pas tant le cas pour mon fils, parce qu’il développe le même caractère introverti que moi au fil des ans, ça va devenir problématique. Heureusement, il semble qu’il tienne plus de son père sur ce plan, pour le moment. Ce qui n’est pas plus mal.

Ils sont adorables avec les chatons et si Iris se montre un peu brusque, je ne suis en rien inquiète. Elle n’est pas aussi inconsciente que d’autres enfants que j’ai pu voir, parce qu’ils n’ont vraiment pas l’habitude et que les parents s’en contrefoutent. A croire que certains pensent que des bambins sont comme des poupées, sages comme des images, et faciles à s’occuper. Je vous jure. « Oh, il est brave, il a juste baisser les oreilles et manquer d’en griffer un. Et bien sûr, ç’aurait été de sa faute hein. », je râle avec ironie. Pauvre petit, j’espère qu’il va rapidement trouver un foyer, avec sa fratrie, des gens qui sauront s’occuper de lui avec affection. Je retiens un petit rire en voyant que Sora est bien moins enclin à faire connaissance avec le chaton, qui lui a très envie de faire connaissance. Pour sûr, si je le lâchais, il irait se frotter à lui sans retenue. Autant profiter du temps que le petit met à se lancer pour savoir un peu comment ça se passe pour la jeune femme. Je ne désespère pas, avant de partir, il aura caressé le chaton ! « Je comprends, être « juste » une mère, c’est pas si cool, j’acquiesce avec une grimace, je ne me verrai vraiment pas rester à la maison tout le temps pour Roxas. ». Et pourtant, je l’adore, mais j’ai besoin de faire autre chose aussi, c’est pour ça que c’est si important que je poursuivre mes études. Bien que je n’aie aucune idée de comment les payer à présent. Chose à laquelle Astéria a renoncé apparemment. « Oh. Ça se comprend. Tu vas chercher un travail alors ?, je demande, tiquant soudainement, tu cherches quelque chose de précis ? Une place vient de se libérer ici. ». Et c’est pas que je me plaigne tellement de travailler toute seule, mais un peu d’aide n’a jamais tué personne. Surtout que le chef n’est pas tant regardant sur les qualifications en vérité, sinon il ne m’aurait jamais prise. Un coup d’œil vers les deux autres bambins me fait remarquer que Roxas a décidé d’offrir son dessin à Iris, en signe d’amitié. Et de lui promettre de lui en faire d’autres, avec des yeux qui brillent. Oh oh. Première romance en vue ?

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tenue ••• Ce n'est peut-être pas à nous, les mères ou les adultes, de choisir l'avenir de nos enfants. Nous vivons à une époque où ils ont le droit de suivre leur voie, celle qu'ils souhaitent. évidement, je veux le meilleur pour mes enfants. S'ils veulent devenir médecin, avocat, chanteur ou vendeur, je ferais en sorte qu'ils aient les moyens d'aller dans la meilleure des écoles qu'il soit. Roxas pourrait devenir policier, comme pompier. à la place de Yun Hua, j'aurai peur pour son fils. Autant que j'ai peur que l'un de mes enfants se mette à suivre leur père. Le Gaming est moins risqué d'après moi, même si j'ai déjà vu mon ami dans des états secondaires après des jours à jouer sans repos. Dawn est spécial, mais c'est cette spécialité qui fait de lui ce qu'il est aujourd'hui. Un garçon honnête, amusant et plein de sous. Roxas pourrait être comme lui plus tard, mais j'espère que sa mère le soutiendra dans ce choix, plutôt que vouloir le foutre à la porte. à mon avis, cette discussion sera à nouveau d'actualité d'ici une quinzaine d'année, quand nos gamins seront en âge de savoir quelles études choisir. Pour le moment, ils ne savent pas encore bien parlé, du moins pour les miens.

Même si je montre une photo de Zéro à Yun Hua, cela ne veut pas dire que je ne peux l'inviter chez moi pour le dîner, un jour ou l'autre. Nous ne sommes pas des personnes sauvages ou associables, au contraire. Zéro est le garçon le plus gentil que j'ai connu sur cette terre, si je parle de Yun Hua avec lui, il voudra forcément la rencontrer. Je ne doute pas qu'un jour, je la ferais venir à la maison pour lui présenter officiellement celui que j'aime. « Merci de me donner confiance en moi. » Je plaisante aussi, même si il y a une part de vérité dans ses paroles. Je vais en baver quand ils auront l'âge de sortir avec des filles et des garçons, mais aussi de nous désobéir, de faire leurs crises ou de ne pas rentrer à l'heure imposée. Autant profiter qu'ils soient petits et innocents, avec leur caprice de bébé. Je préfère qu'ils se disputent pour une part de gâteau ou un jouet, qu'une copine ou un copain, une privatisation de soirée, etc. « Mais tu vas en baver aussi. » Souriais-je, imaginant la même galère pour Roxas et son charme irrésistible. Quand nous serons à la retraite, ridée avec des cheveux blancs, on verra lequel de nos enfants nous a le plus traumatisé.

Quand je les vois jouer avec les chatons, quitte à arracher quelques poils au passage, je me dis qu'ils ne pourront jamais être grand et embêtant. Ils sont si adorable, si angélique -avec une pointe de sadisme-. Iris possède un caractère brusque et vif, je dois toujours faire plus attention avec elle qu'avec son frère, beaucoup plus calme et silencieux. La vue de la boule de poil l'a excité, mais je comprends que l'inconnu l'attire. Je plains le chaton, même s'il semble habitué à ce traitement-là de la part des bambins. « C'est toujours de la faute de l'animal, si on écoute les gens. » S'il venait à griffer ma fille, je saurais qu'elle l'a bien cherché. Le chaton doit avoir peur par moment, comme si l'enfant était une bombe à retardement. Il ne voudrait pas qu'elle lui explose dessus, du coup il ferait en sorte de s'en éloigner et d'être saint et sauf. Or, les gens ne comprennent pas les animaux et les accusent à tort. Sora n'est pas si réactif au chaton, jouant son timide qui ne veut pas lâcher sa maman. Il va se lancer, d'une minute à l'autre. Il lui faut toujours du temps pour analyser et se décider, même si ça peut prendre parfois un peu de temps. « juste » une mère, c'est le mot exact. « C'est agréable d'être comprise. Des fois j'ai la sensation que les gens ne se mettent pas à ma place et me jugent. » Comme une mère indigne, alors que j'aime mes enfants, mais que j'aimerai être humaine comme tout le monde, avec un boulot, un salaire, du mérite, de la fierté. Faire des ménages, ça occupe un peu. évidement, mon métier de Seiyuu me manque énormément, mais je préfère attendre que mes enfants grandissent pour me lancer à nouveau sur cette voie. La proposition de Yun Hua allume une petite lueur dans mes yeux. « Une place ? » Ce serait tellement bien de travailler ici avec elle, comme des partenaires. Souriante, je lance un regard à Iris et Roxas qui se charment déjà, tandis que Sora capte enfin l'attention du bébé chat. « ça me ferait plaisir de travailler ici, vraiment. » C'est une chance pour moi d'avoir une place fixe, pour un certain temps. Sans me ruiner le dos à frotter le sol ou les bras avec la poussière, le balais, tout ça.

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tenue ••• Regarder Roxas s’épanouir est sans doute le plus beau cadeau qui puisse m’avoir été donné. Je ne saurais décrire l’angoisse qui m’a submergée quand j’ai pensé que je ne serais plus capable de m’occuper de lui, quand on m’a convaincue que j’étais inapte à agir sainement, quand on m’a mis en tête que les spectres de mon passé me hanteraient pour toujours. J’ai presque l’impression que cela s’est produit dans une autre vie, cela me semble si lointain maintenant que j’ai repris possession de mes moyens et – surtout – de mon esprit. Il y a quelques mois, voire quelques semaines à peine encore, je n’aurais pas été capable de parler à Astéria comme je le fais, sans avoir subitement une angoisse injustifiée. Ce n’est pas entièrement la joie, pour une raison évidente, mais c’est mieux qu’avant. C’est presque monstrueux de dire que tout va mieux désormais mais malheureusement, c’est bien le cas. Et la culpabilité ne saurait prendre le dessus sur le soulagement profond qui m’habite désormais. Et la satisfaction de pouvoir reprendre ma vie en mains, pour de bon cette fois.

Mine de rien, je suis assez curieuse concernant le père des jumeaux, c’est peut-être incongru, mais j’aimerais bien voir de quoi il a l’air. Une photo c’est une chose, mais discuter avec la personne en chair et en os en est une autre. Cependant, je vois mal comment cela pourrait se produire, ce n’est pas vraiment comme si on pouvait arranger une rencontre de parents improvisés sans prévenir. Ce serait pour le moins étrange, même si à vrai dire, je ne suis plus à ça près, c’est dérisoire en comparaison aux récents évènements. Et vu comment Roxas commence à s’attacher à Iris, il y aura peut-être matière à se revoir en fait. Ça me fait plaisir de le voir ainsi, à la garderie, il joue avec les autres enfants mais je n’ai pas l’impression qu’il ait tant noué d’affinité avec eux que cela. Et parfois je me demande si les autres mères ne mettent pas en garde leurs chérubins vis-à-vis de mon fils à cause de notre situation quasi unique. Heureusement, il en faut plus pour empêcher des enfants de sociabiliser, à cet âge, ils s’en fichent pas mal des conventions sociales. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il a l’air bien seul parfois. « Il faudra compter les points alors. Je garderai toutes ses lettres d’amour sans qu’il le sache », je lance avec malice. Je devrais avoir honte mais cette pensée m’amuse et j’imagine déjà l’adolescent outré me faire la morale. On n’en est pas là cela dit.

La pensée de ces parents irrespectueux me fait soupirer. La vie animale n’est pas anodine juste parce que ce ne sont pas des êtres humains, ça reste des êtres vivants et parfois, certains peinent à s’en apercevoir. Je ne suis pas sûre qu’ils apprécieraient si un gamin venait tirer les oreilles du leur, juste pour « jouer », alors bon. Un chaton n’est pas moins sensible, c’est pourquoi je reste toujours vigilante en l’approchant de jeunes enfants, bien que je sois assez tolérante envers les petits présents. Roxas a l’habitude, il sait montrer l’exemple et faire preuve de prudence, et Iris n’est pas une sauvage non plus. Quant à Sora, on va dire que je n’ai aucun doute sur le fait qu’il ne va pas se ruer sur le petit chat, c’est plutôt lui qui doit se motiver à tenter une approche et ne pas se laisser intimider. C’est si adorable. Alors quand Astéria me fait part de son envie de reprendre une vie active – ce que je comprends parfaitement – c‘est sans hésiter que je lui propose de travailler à l’animalerie. Une place est disponible et au fond, ce n’est si compliqué. Et ça nous permettrait de passer plus de temps ensemble aussi, un bonus. « Tout à fait ! Un collègue est parti récemment et je suis un peu seule à tout gérer, c’est pas évident. Tiens, voilà l’annonce, dis-je en lui montrant le prospectus en question, l’important c’est que tu sois motivée et enthousiaste comme toujours, ton charme fera le reste. », je conclus en plaisantant. Je l’imagine parfaitement dans les locaux, avec son naturel et sa patience. « En plus, si tu as du mal à trouver quelqu’un pour garder les jumeaux, ils peuvent rester ici. A condition d’être sages, évidemment, mais bon, ça devrait aller. ». Ces deux petits anges ne devraient pas trop perturber les lieux. Après, avec trois enfants en bas âge dans les lieux, on aura de l’animation mais rien de bien méchant. Ce sera l’occasion pour Roxas de partager sa passion du dessin avec ses compères, ce n’est pas l’activité la plus bruyante.

Doucement, mon fils vient s’approcher de Sora, qui semble enfin l’intéresser après sa sœur, et saisit sa main pour la poser doucement sur le chaton. Je fais les gros yeux au bambin qui lâche aussitôt sa prise et vient se réfugier derrière moi, l’air de rien. Non sans esquisser un timide « désolé » à Sora. « Je crois que je vais devoir lui enseigner la patience un jour à celui-là », je soupire, en ébouriffant la tête de Roxas. Il peine encore à comprendre que tout le monde n’est pas aussi spontané que lui et pourtant, il faudra qu’il s’y habitue.

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tenue ••• Zéro est parfait à mes yeux, mais puis-je dire à Yun Hua que c'est le meilleur des hommes quand je ne vois que lui ? Ce serait comme dire que mes enfants sont les plus beaux du monde, mais ce sont mes enfants. Je ne peux pas dire le contraire, à moins de les haïr et ce n'est pas le cas. En bref, je vois Zéro comme je vois Iris et Sora. Pour moi, il n'y a personne de plus précieux qu'eux, et je sais que si je venais à les perdre... Je n'aurai aucune raison de rester. Touchons du bois, ils seront toujours en pleine forme, en bonne santé. Rien qu'à voir les bambins se débrouiller, s'éveiller et découvrir le monde avec une vision si différente et innocente de la notre. C'est magique. Ils ne font pas attention au mal, au bien, à la douleur, toute ces choses qui nous préoccupe. Des fois, je regrette de ne pas être comme eux, dans une bulle. Gérer la vie de nos enfants est notre but, à nous les mères. Il ne faut pas qu'ils tombent dans n'importe quoi, ni qu'ils se laissent tenter par la première lumière qui passe sous leurs yeux. C'est dure d'être mère, vraiment. « Tu veux t'attirer les foudres de ton fils ? » Mais je suppose que je ferais pareil avec les jumeaux, pour les préserver un maximum. L'amour, ils ont le temps pour ça. Ils auront toute la vie même. Je veux qu'ils profitent de leurs années d'études pour se faire une place dans la société, voir dans le monde. Après, ils feront ce qu'ils désirent tant que c'est ce qu'ils souhaitent vraiment faire.

Le comportement de certains parents me laisse perplexe. Il faut de tout pour faire un monde, mais je ne pense pas qu'on ait vraiment besoin de ce genre de personne. Un animal est une vie, et ne dit-on pas qu'une vie est précieuse ? Il n'y a pas si longtemps, j'avais des araignées comme animaux de compagnie dans la chambre de mon dortoir universitaire. Des grosses araignées poilus qui ont eu des tonnes de bébé. Finalement, je n'ai pas pu les garder et j'ai eu la bonne idée de les confier à mon petit cousin qui adore les insectes. Néanmoins, à l'heure où je regarde cette boule de poil... Bah, j'ai envie d'avoir un chat chez moi, pour les enfants. ça pourrait aider Sora à s'ouvrir, à battre ce côté flemmard et timide de sa personnalité. Et au contraire, ça adoucirait Iris et lui apprendrait à être calme, surtout délicate. Pour l'instant, j'ai surtout envie de reprendre une vie normale et d'avoir un bon boulot. Ne pas être simplement femme de ménage, à astiquer chez les autres quand je le fais déjà chez moi. Idem pour la garde des enfants, j'en ai assez avec les miens. La proposition de Yun Hua me réchauffe le coeur, comme si elle venait de m'offrir le plus cadeau de noël -avant l'heure-. Je rayonne de bonheur quand elle me présente le prospectus, saisissant le papier avec une lueur dans les yeux. « C'est formidable ! » Pour le job, parce que ça me fait rougir d'avoir des compliments de sa part. Motivée, enthousiasme et mon charme fera le reste. « Je ne suis pas si charmante. » Boudais-je, même si ça ne me valorise pas sur le coup. Garder mes enfants dans cette animalerie ? Vraiment ? J'en pleurerais si je ne savais pas me retenir. « Oh, Yun Hua... » Ma voix tremble, partagé entre l'envie de sauter de joie et celle de fondre en larme. Depuis que je suis mère, jamais je n'aurai cru posséder une situation si... Stable ? Agréable ? Il n'a pas de mot pour décrire cela. C'est juste parfait.

Roxas est adorable, à le voir, on dirait qu'il prend soin des autres. Peut-être a-t-il comprit que Sora n'était pas comme sa soeur et qu'il fallait un peu le pousser pour qu'il se réveille ? En tout cas, son geste l'a surpris, mais ça lui a permis d'ouvrir les yeux et d'oser une caresse vers la boule de poil. « Je trouve son impatience adorable, et je sens qu'il pourrait aider Sora à faire un pas en avant. » Iris tente d'imiter son jeune ami, montrant à son frère comment toucher le chaton. Ils sont jeunes, mais j'ai l'impression qu'ils comprennent beaucoup. M'accroupissant pour être à la hauteur de Roxas, je lui souris gentiment. « Merci d'être leur ami. » Dis-je simplement à l'enfant, tendant ma main dans sa direction pour caresser tendrement ses cheveux. J'ignore s'il me comprend ou s'il réalise, mais ce lien me comble de joie.

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tenue ••• Plus je la regarde et je parle avec elle, plus je me prends à envier Astéria. C’est fou, mais sa vie semble si simple, si facile en comparaison avec moi. Je veux dire, à part le fait qu’elle ait dû affronter une grossesse à un âge plutôt jeune, tout paraît aller pour le mieux. Elle s’entend parfaitement avec le père, sur lequel elle peut compter en tout temps et elle assume parfaitement son nouveau rôle de mère. Sans avoir à se préoccuper de retrouver sa forme d’antan qui plus est. Sincèrement, elle me fait penser à ces stars qui deviennent mères mais qui gèrent tout bien, telles des superhéroïnes que rien ne peut arrêter. Roxas a beau ne pas m’avoir causé de soucis particuliers, rien n’a été simple, depuis le début et encore aujourd’hui, je ne suis pas pleinement sereine. Alors que la menace majeure a disparu, mais quelles conséquences cela aura-t-il ? Est-ce que je saurais regarder mon fils dans les yeux et lui dire que son grand-père maternel a été tué par le majordome, sans état d’âme ? Pas sûr. J’ai le temps d’ici à ce qu’il s’y intéresse mais j’appréhende déjà, j’en dors mal et je n’ose plus vraiment me regarder dans un miroir. Alors les foudres de mon fils parce que j’aurais gardé les lettres de ses admiratrices me paraissent pour l’heure bien dérisoires.

Peu étonnant que je canalise tout ceci en m’attardant sur la choupitude de petits chatons, et autres bébés animaux en tous genres. Observer Roxas apprendre à se familiariser avec les petites bestioles m’aide à penser à autre chose, pour un temps. Je devrais sans doute songer à en prendre un, un à moi, qui pourrait m’apaiser quand mon fils n’est pas là ou qu’il dort, ou quand je suis prise d’insomnie. A réfléchir, après tout, je ne suis pas certaine d’être encore tout à fait au point concernant les chats. Et je n’ai pas assez de temps à consacrer à un chiot malheureusement, alors bon. On verra tout ça. En attendant je peux toujours proposer à Astéria de travailler avec moi pour baver devant ces anges à longueur de journée et je suis ravie de voir que l’offre l’intéresse vraiment. Non seulement on pourrait faire mieux connaissance, mais cela permettrait aussi aux enfants de se rapprocher, surtout qu’ils ont l’air de s’attacher rapidement, en particulier Roxas et Iris. « Moi je trouve que si. Mais de toute façon, les clients te le feront savoir assez vite », je la taquine avec un petit rire. De toute façon, plus sociable que moi, ce n’est pas si compliqué et les gens seront contents de voir une nouvelle tête. Quand je lui précise qu’elle pourrait même amener les jumeaux, j’ai l’impression qu’elle s’apprête à craquer. Est-ce si miraculeux ? Quand on m’a proposé l’offre, j’étais moi-même folle de joie, je dois bien l’avouer, c’est compréhensible. « Ne me remercie pas et ne fais pas cette tête. Ça me fait plaisir. Vraiment. », dis-je en tapotant son épaule, de crainte qu’elle ne perde son calme face à l’émotion. Je ne sais pas gérer des personnes émotives, je ne sais pas gérer mes propres émotions déjà, alors bon.

Par contre, Roxas se soucie peu de ce que pense Sora et lui force la main vers le chaton. Ah je vous jure. Je le sermonne gentiment du regard, je n’arrive pas à lui crier dessus et je ne pense pas que ce soit bon de toute manière. Pas pour si peu en tout cas. Surprise, j’observe Astéria remercier mon garçon pour l’attention qu’il porte au plus timide, retenez-moi, je vais tomber. Tout content, Roxas répète le mot « ami » - il venait de l’apprendre récemment en plus – puis les trois prénoms pour sceller ce lien précieux. La joie le pousse même à enlacer Iris, puis Sora, sans prévenir, comme ça, sur un coup de tête. Il est tellement plus extraverti que moi, ça me soulage et me rend heureuse, quoique mélancolique par moments. « Je crois que tu viens de créer le plus beau jour de sa vie, je commente en l’observant faire son petit tour, tout content, saisissant par moments la main de ses compères, en répétant « ami » encore et encore, on dirait qu’ils vont devenir inséparables. Désolée, tu es coincée avec moi pour un moment apparemment. », je ris nerveusement. Car il ne me laissera assurément pas le priver de ses amis pendant plus d’une semaine, sinon ce sera la guerre.

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MACFLY

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tenue ••• Je ne réalise pas à quel point ma vie peut-être « bien », surtout depuis que j'ai accepté mon rôle de mère et mes enfants. Durant ma grossesse, ce n'était pas toujours tout rose. Être mère après avoir vu la mienne mourir... Je ne voulais pas infliger ça à mes enfants, mais je ne voulais pas non plus assumer cette image de femme tout en ayant peur des fantômes de mon passé. Finalement, ils ne m'ont pas empêché d'être ce que je suis aujourd'hui. Une personne aimante, qui ferait tout pour sa famille et qui se sent bien comme elle est. Sora et Iris ne rencontreront jamais leurs grand-parents maternelle, mais pour l'instant ils ne comprennent pas et même plus tard, ce ne sera pas si compliqué pour eux. Ils ont les parents de Zéro à disposition, ainsi que Dawn et Candy comme tonton et tata. Non, finalement je ne suis pas à plaindre, ni moi, ni mes bébés. Un jour ils comprendront, mais même en sachant la vérité, leur vie sera la même.

Voir autant de bestiole dans un seul endroit est affreusement mignon, et pratique. Les jumeaux qui n'avaient jamais eu la chance de toucher des chatons se retrouvent à s'amuser avec une boule de poil. Iris est aux anges, c'est limite si elle va adopter l'animal. Sora est plus sur la réserve, s'interrogeant sûrement sur la provenance de cette bestiole. Il n'a pas l'habitude des chats, ni des animaux en général et faut croire que ça ne le rend pas si curieux. Sa soeur s'émerveille d'un rien, mais malheureusement elle peut être parfois trop brusque. Observant mes enfants avec attention, je ne m'attendais pas à l'offre de Yun Hua. Travailler dans cette animalerie ? Je suis ravie ! Bien plus que ma fille devant le chaton. Un métier stable et durable, c'est justement ce que je voulais. Sans oublier que je pourrais bosser avec Yun Hua et voir plus souvent son fils Roxas. Quoi de mieux ? C'est un cadeau de noël avant l'heure qu'elle me fait. Mon charme semble un atout majeur dans ma candidature, bien que je n'ai pas conscience. ça me fait sourire d'imaginer des gens me complimenter sur mon attitude. Faut dire que j'ai rarement travaillé avec autant de monde, les studios d'enregistrement ne comportaient qu'une équipe habituelle, quant aux ménages, des clients habituels. En bref, jamais un large choix de clientèle comme pour un poste de vendeuse ou conseilleuse. « J'ai hâte de voir ça. » Souriais-je, légèrement intimidé à l'idée de faire face à autant de personne. Alors en sachant que mes enfants pourront m'accompagner... Wouah, le rêve ! Bon, y aura toujours la garderie, mais je suis si contente ! Cette tête ? Posant mes mains sur mes joues, je presse doucement mon visage comme pour cacher ou changer d'expression. Inspirant à fond, je relâche les émotions qui me submergent et offre un grand sourire à mon amie. « ça va aller, je contrôle. »

C'est l'instant parfois pour l'intervention de Roxas, avec tant de délicatesse. Sora a dû avoir peur sur le coup, mais une fois le chaton dans les bras, il se relâche et semble ne plus vouloir le laisser partir. Fallait un petit coup de pouce, c'est tout. En tout cas, je suis heureuse que ce petit garçon fasse autant pour mes bébés, et je ne peux me retenir de le remercier. Roxas semble tout joyeux, enlaçant Iris et Sora en répétant le simple mot. Ami. Je trouve qu'il a beaucoup d'impact sur les gens, ce petit mot en trois lettres. « Je ne fais que lui rendre la pareille. » Je plaisante, mais Roxas, j'aurai beaucoup plus de difficulté avec les jumeaux. Ce bout d'chou me fait rire, sincèrement rire. Et ça fait une éternité que je n'ai pas ris de la sorte, en dehors des moments hilares avec mes bambins. « Quel dommage. » C'est ironique, y a absolument rien qui me dérange dans cette situation. Si roxas veut voir Iris et Sora, je n'aurai qu'à les ramener avec moi. De toute façon, ce n'est plus une question de semaine, mais d'années d'amitié. « Du coup, que dois-je ramener pour le poste ? » ça ne va pas se faire comme ça par magie, si ? Mais si c'était possible, je commencerais dès aujourd'hui !

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MACFLY

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tenue ••• Jouer les mécènes pour une jeune maman permet de varier un peu mon quotidien et d’alléger mes pensées. Peut-être est-ce pour me prouver que je ne suis pas un monstre fini malgré ce qui s’est passé ? Ou simplement parce que je ne comprends que trop bien la situation dans laquelle Astéria se trouve. A la naissance de Roxas, j’ai dû me battre pour faire concorder mon statut d’étudiante et de jeune mère, heureusement qu’au début son père était encore dans la métropole, j’aurais craqué au bout du compte autrement. Car même avec une mère aimante et dévouée, je n’aurais pas réussi à joindre les deux bouts je pense. Et c’est peut-être en raison de la stabilité que j’ai fini par acquérir que Ryû a décidé qu’il pouvait partir dans sa ville natale pour un nouveau départ, non sans s’acquitter de ses obligations parentales en parallèle. S’occuper en dehors des couches et des biberons est important à mon sens, sinon c’est psychologiquement très dur de se donner corps et âme pour sa progéniture, sans pouvoir respirer à côté. Non pas que l’université ait été le meilleur endroit pour décompresser, au moins ça me permettait de me focaliser sur autre chose, à savoir mon avenir professionnel. Encore un autre point indécis de mon quotidien.

Alors oui, si je peux aider la jeune femme à trouver une occupation professionnelle, c’est avec bon cœur que je le fais. Ce n’est pas le rêve absolu, c’est un petit poste et ça ne paie pas une fortune, suffisamment en tout cas pour subvenir à divers besoins. En l’occurrence, je pense aux besoins des jumeaux et aux frais de garderie par exemple. Des petites choses bien utiles, qui donneront aussi sans doute moins l’impression à mon interlocutrice de vivre aux crochets du père, qui travaille déjà si j’ai bien suivi. Mine de rien, ça aide pour son estime personnelle aussi, quand bien même il lui dirait qu’il n’y a absolument aucun problème. On vit dans une société où il est si facile de tomber dans le schéma de l’homme qui travaille et la femme qui reste à la maison, qu’il faut vite réagir si on ne veut pas de ce modèle. Pour moi, c’est les études, pour elle ce sera l’animalerie, le temps de retrouver ce qu’elle veut faire. Puis, on formera une belle équipe, je n’en doute pas, même si je n’ai pas forcément la tête à ça pour l’instant. Même si les choses paraissent un peu gênantes pour le moment car au fond, à part nos grossesses respectives, on ne sait pas grand-chose l’une de l’autre. C’est déjà beaucoup cela dit, et cela nous permettra de nous rapprocher. Je l’espère. Mais pas trop. Certaines choses sont mieux à être tues.

En attendant, la présence d’Astéria et des jumeaux a une influence plus que positive sur Roxas, tout heureux d’avoir de nouveaux amis. C’est un mot fort de sens, il le comprend déjà et je suis émue au possible. C’est presque si je ne vais pas me mettre à pleurer, comme ça, sans prévenir. J’esquisse un sourire sincère à l’écoute de la réponse de la rouquine, touchée par ses mots. C’est fou comme certaines personnes peuvent être spontanées dans leurs paroles et leurs actes, ça me fait toujours bizarre. « Oui, je ne doute pas que tu regrettes déjà d’être passée par-là. Maintenant c’est fichu, il va les coller pour un moment. ». Car il s’accroche aux gens bien plus que moi, plus facilement en tout cas, plus vite aussi. Ils vont former une joyeuse bande ces trois-là, aucun doute là-dessus. Je reprends soudainement mes esprits, après avoir contemplé les compères d’un air songeur, en entendant Astéria reprendre. Avant toute chose, les affaires, oui oui. « Oh. Un CV et une lettre de motivation, rien d’extraordinaire. Si tu as déjà côtoyé ou que tu t’es occupée d’animaux avant, n’hésite pas à le mentionner. Mais ce n’est pas un prérequis, ce n’était pas mon cas, par exemple. ». Ma recommandation devrait aussi convaincre le propriétaire de l’engager, après l’avoir vue bien entendu. En soi, ce sera plus une formalité pour s’assurer qu’elle n’est pas une « personne à problèmes » comme il le dit si bien, sous-entendu personne agressive, ou avec des problèmes d’addiction par exemple. Il a des idées bien fixées sur certains points mais il va adorer la jeune femme, je n’en doute pas. Son faible pour les jeunes enfants le trahit toujours. Après quelques minutes, je me décide à replacer le chaton dans sa cage, avec ses frères et sœurs, il s’est assez amusé pour la journée. Il ne faudrait pas trop l’énerver, lui et les enfants. « Vous aurez l’occasion de le revoir », je dis pour consoler les moues mécontentes des petits. « Et du coup, que fait le père de son côté ? ». Ce serait bien que j’en sache un peu plus, histoire de me faire une idée, si je dois regarder un film en déprimant sous mon plaid ce soir devant tant de bonheur.

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MACFLY

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tenue ••• Faut pas se mentir, Zéro gagne très bien sa vie avec ses boulots que je pourrais juste être femme au foyer sans trop me fouler, mais je n'aime pas cette perspective de rester enfermer chez moi à m'occuper de mes enfants. Les garderies sont là pour alléger le poids d'une mère, la belle-famille aussi. Les parents de mon copain sont toujours heureux de revoir les enfants et moi, je peux faire autre chose à côté qu'être une simple femme au foyer, une simple mère. Comme trouver un job, pour cela Yun Hua m'aide énormément. Je n'aurai pas rêvé mieux qu'une place dans cette animalerie, avec la possibilité d'emmener mes enfants de temps en temps. Je ne compte pas en abuser, évidement. Sora et Iris sont aussi bien à la garderie, chez ma tante ou chez leurs grand-parents, mais une fois de temps en temps, ça ne sera pas de refus que de les amener ici avec moi. Pour l'instant, ce ne sont que des projets, je verrais bien quand tout se mettra en place. Au moins, je pourrais discuter davantage avec Yun Hua et sortir du contexte mère. Parce que, quand je réfléchis bien à notre relation, je ne sais rien d'elle. Sans entrer dans de trop gros détail, si jamais ça la dérange. Chacun possède ses secrets, si j'ai les miens, elle doit aussi avoir les siens. Nos vies ne sont pas des livres ouverts, fort heureusement. Ce serait triste sinon de ne pas cultiver une part de mystère, de garder certaines choses pour soi comme un trésor.

Si Roxas comprend le sens du mot « ami », ce n'est pas le cas des jumeaux qui sont plus jeune que le petit garçon.  Certes, Iris semble s'accrocher au fils de Yun Hua, mais je ne pense pas qu'elle sache encore pourquoi, ni comment. L'amitié n'a pas d'âge, mais faut-il encore qu'elle comprenne le sens du mot. à côté, Sora est loin d'être dans cette phase, mais tant qu'il ne rejette personne. Roxas est un ange, il me fait sourire rien qu'à sa manière d'être ou de faire avec les jumeaux. Yun Hua a de la chance d'avoir un fils comme lui. « Oh ça, je ne le regrette pas. Faut bien qu'ils grandissent comme les autres enfants. » Parce que vivre cloîtré dans une maison à attendre l'âge requis pour l'école, ce n'est pas une bonne idée. J'adore mes bébés, mais je ne veux pas qu'ils soient toujours collés à moi comme des sangsues. Autant qu'ils s'accrochent à des enfants de leurs âges, approximatif. Les enfants misent à part, je m'interroge sur le boulot qu'elle me propose. Que dois-je ramener, par exemple. Je note mentalement ce qu'elle me dit, un cv, une lettre de motivation, ce genre de truc habituel pour une postulation. Je ris à son exemple, me souvenant de mes chers « bébés ». « Je sais y faire avec les araignées, si jamais. » Fis-je, mais pas que les araignées. Avec mon cousin, j'ai pu manipuler d'autres bestiaux dans ce genre. Serpents, geckos, rats, insectes en tout genre etc. Le chaton de retour dans sa cage, je m'assure que Iris n'aille pas l'embêter, têtue comme je la connais. Le père ? « Il est pompier et serveur dans un bar, mais sauver des vies passe avant tout pour lui. » Je roule des yeux, comme si ses actes héroïques me fatiguaient. C'est un peu le cas, pas pour les gens qu'il aide, mais pour sa famille qui l'attend. « Je dois être égoïste, mais j'ai toujours du mal à accepter son métier de pompier. Savoir qu'il risque sa propre vie pour d'autres... » ça me contrarie si fort que j'en fronce les sourcils, les lèvres pincées. Je refuse de penser à mal, sinon je vais sentir les larmes monter et mon nez piquer. « Mais c'est le chemin qu'il a choisi. » à mon grand malheur.

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tenue ••• Regarder Roxas grandir, s`épanouir & créer de belles amitiés fait voltiger mon cœur. Jamais je n`aurais espéré le voir un jour mener une vie si… normale. Et dépourvue d`inquiétude, d`appréhension & d`angoisse. Comme s`il avait hérité du meilleur, sans tenir compte du pire. La génétique fait bien son travail. Parfois. Dans mon cas, elle m`a fait hériter d`un passé brisé, de soupçons finis & d`une confiance rapidement mise à mal par la moindre contrariété. Sinon comment expliquer le vide criant de ma vie sentimentale & sociale ? Et ce, avant la naissance de Roxas, non il n`est responsable de ce désert terrible quand j`ouvre mon répertoire téléphonique. J`exagère à peine, beaucoup riraient ou compatiraient en voyant le peu de personnes dont je possède le numéro. Comme si chaque fois que je créais un nouveau contact je laissais une partie de moi s`en aller, faiblir & devenir vulnérable. Car plus on a de personnes proches de soi, plus de personnes sont armées de notre vie & plus aptes à nous blesser. Mais aussi pour nous réconforter quand les fardeaux deviennent trop lourds à porter. Une éternelle dualité qui me donne peur de prendre des risques & qui expliquent pourquoi j`ai autant de mal à communiquer, à part pour parler du bout de chou qui a illuminé ma vie. Contre toute attente. Contre tous les pronostics de gens lambda au regard compatissant malaisant quand je me promène avec mon fils dans la rue.

Laisser entrer Astéria dans nos vies a peut-être été la décision la plus lumineuse que j`ai pu prendre récemment. Non seulement j`ai quelqu`un qui me comprend, mais Roxas côtoie aussi des enfants de son âge, ou presque. Je ne ressens pas un décalage terrible qui me prend parfois avec d`autres mères quand je vais le chercher à la garderie, celles qui me parlent de leur travail & de leur époux, de leurs voyages & des attentes de la belle-famille. Tous ces préoccupations que je n`ai pas et auxquels je n`ai pas envie de penser. Avec qui je ne peux pas parler d`études ou de petit travail, de choses & d`autres qu`on est censé faire à mon âge. Ou même de la perspective de tisser une amitié d`enfance pour toujours avec les petits. « Tu as raison. Bientôt on sera de trop. », j`énonce d`un ton presque mélancolique. & qu`est-ce que je ferais moi, quand il en aura assez de m`avoir sur le dos ? Vers qui pourrais-je me tourner ? Je préfère ne pas y penser, pas de suite, profiter de l`instant. Cueillir le jour, comme dirait l`autre imbécile. Et c`est plus drôle d`entendre les prouesses curieuses de la jeune femme avec les animaux que de se morfondre sur un avenir incertain. « Qui sait ? Il rêve peut-être secrètement d`en mettre à disposition mais n`ose pas ? Oublie pas de le mentionner en tout cas, ça sera un plus. ». Si elle se débrouille avec les araignées, toute autre bestiole devrait être une tasse de thé. Bien que je ne sache pas ce que ça implique, de s`occuper d`une araignée, je ne pensais pas à vrai dire que ça se trouvait en animal domestique. Mais bon. Pourquoi pas ?

Elle accepte aussi de m`en dire plus sur le père des jumeaux, ce fameux meilleur ami inconnu dont je n`ai eu que des échos jusque-là. & m`explique combien cela peut être difficile à vivre parfois. « Oh. Peu commun. Dur mais très noble. C`est important. Sans les pompiers, je ne me trouverais pas face à toi aujourd`hui. ». J`avais lâché cette bombe sans faire attention, j`avais ouvert cette boîte de Pandore sans y prendre garde. Ce serait un miracle si elle ne m`en demande pas plus. Merde. Moi qui souhaitais simplement dédramatiser, souligner la beauté du métier, me voilà bien. Vite détourner la conversation. « Et vous en êtes où finalement ?, je relance, sans grande finesse, je veux dire… Tu lui as dit ce que tu ressentais ? ». Heureusement que je peux compter sur ma mémoire, faute de tact. Ou de présence d`esprit. Reste à espérer qu`elle morde à l`hameçon.

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MACFLY

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tenue ••• Ma vie n'est pas si intéressante, même si je suis très jeune pour avoir des enfants, ça ne fait pas de moi une bête de foire à pointer du doigt. Certes, je n'ai pas voulu être mère durant les premiers mois de ma grossesse, pensant seulement à trouver une bonne famille à mes enfants, mais quand ils sont arrivés dans ma vie... Je n'ai pas pu me résoudre à les confier à qui que ce soit d'autre. C'est ma chaire, mon sang, ils sont ce que presque toutes les femmes veulent, quand elles ne se consacre pas uniquement à leur boulot, leur carrière, leur avenir professionnelle. Je ne rêve pas d'être célèbre ou riche, juste de vivre avec ma famille. Ils sont ceux qui resteront à mes côtés jusqu'à la fin, ceux pour qui je me battrais à corps perdu, sans hésitation. Les amis, j'en ai quelques uns, mais ils ne valent pas un mari et des enfants. Candy est comme une soeur pour moi, Dawn comme un frère, ils font partie de ma famille. Yun Hua, je suis sûr qu'avec le temps je pourrais la considérer comme un membre de ma petite fratrie. Je sais bien que, les gens qu'on s'autorise à aimer, sont des gens qu'on prend le risque de perdre. C'est la vie, c'est ainsi que je le vois, mais se priver d'une belle amitié est stupide. Je ne veux pas me renfermer dans mon cercle privatisée sous prétexte qu'ils peuvent me blesser, sinon avancer serait difficile, voire impossible. J'ai eu la preuve qu'ouvrir mon coeur est une expérience magnifique, surtout quand je vois Yun Hua et Roxas, quand je discute avec elle ou que je souris à son fils. Je ne regretterai jamais de l'avoir abordé dans cette boutique, bien que je sois passé pour une folle sentimentale.

Quand je vois Roxas, Iris et Sora, je ne peux m'empêcher de penser à ma petite bande d'amis d'enfance, dont l'un est désormais celui que j'aime par dessus tout au monde. Nous étions quasiment comme eux, des voisins avant d'être des amis, puis nous sommes devenus meilleurs amis. Je suis sûr que les trois seront pareil, inséparable et toujours là les uns pour les autres, même une fois qu'ils auront notre âge. « C'est un risque à prendre. » D'être de trop, mais nous ne seront jamais de trop pour eux. Le bonheur de nos enfants devrait passer en premier, mais ça veut aussi dire qu'un jour ils voleront de leurs propres ailes et que nous devrions pas les retenir. à les voir comme ça, ça paraît sûrement dingue, mais j'ai bien peur que le temps s'écoule trop vite pour des mères. Bientôt mes jumeaux iront à l'école, bientôt ils apprendront à lire et à écrire, puis une chose en amène une autre et en battement de cil, ils seront déjà à l'université entrain de suivre leurs rêves de gosse. ça me fait peur dans un sens, une peur irrationnelle en sachant qu'ils font comme nous, comme tout le monde. J'en reviens aux bestioles et animaux, parlant de mon don pour les araignées. Beaucoup de personne les déteste parce qu'elles sont moches et effrayantes, personnellement je les trouve adorable et très belle avec des teintes colorées. « Je n'hésiterai pas à proposer l'idée et même à me proposer moi-même pour m'en occuper ! » Je ris, emballée malgré moi par l'idée. Si j'arrive à gérer une bête de ce style, je peux très bien être en charge de serpent, lézard, reptile en tout genre. Puis, j'apprends vite.

Zéro devient subitement le centre de notre conversation, parlant de lui comme un enfant parlerait de son héro favoris. à sa manière, c'est mon héro. Son métier me rend malade parfois, mais je ne peux pas l'empêcher d'être ce qu'il est ou ce qu'il veut être. « Oh, vraiment ? » Demandais-je, n'osant pas trop sauter sur les conclusions ou tout bonnement sur Yun Hua. L'intervention des pompiers n'est jamais pour des raisons joyeuses, ça annonce toujours une catastrophe ou un problème. Quand Zéro s'en va dans son camion, je sais que ce n'est pas pour s'amuser. Où j'en suis ? Je me pince les lèvres, le regard tourné sur les enfants. « Nous sommes sur la bonne voie. » Ce n'est pas encore la demande au mariage, mais nous sommes proche. Je n'ai pas tellement besoin de l'interroger pour savoir qu'il tient à moi, après l'épisode du supermarché, je sais qu'il est prêt à tout pour sa famille, pour moi. « Il le sait déjà, enfin il doit le sentir. Comme je le sens moi aussi. » Que je suis importante pour lui. Souriant doucement, je relève le regard vers Yun Hua et lui adresse une nouvelle esquisse. « Je devrais peut-être rentrer chez moi, je t'ai suffisamment importuné dans ton travail. » Mais la prochaine fois, nous aurons plus de temps à se consacrer, notamment si je suis embauchée.

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yun hua & astéria

tenue ••• Qui aurait cru qu`on serait amenées à se rencontrer, à partager une expérience similaire et à s`épauler mutuellement au fil du temps ? Jamais je n`aurais cru pouvoir encore m`attacher à quelqu`un, m`ouvrir à une personne & créer de beaux souvenirs ensemble à se remémorer plus tard. Surtout pas pendant l`une des périodes les plus éprouvantes de ma vie, quand bien même elle a fini par m`apporter un bonheur incommensurable. Vivre ma grossesse n`a été de tout repos, surtout en essayant de rester à l`abri de regards indiscrets, nullement concernés mais terriblement curieux. Ce qui a expliqué ma réaction hostile la première fois que j`ai vu cette charmante tête blonde – maintenant rousse mais peu importe – devant moi. Jamais je n`aurais pu deviner d`avance qu`elle pouvait comprendre & ressentir les mêmes doutes, les mêmes angoisses et affronter les mêmes défis que moi. Parce que comme beaucoup de gens, j`ai des a priori et je n`aurais jamais pensé qu`une jeune fille comme Astéria puisse venir me voir parce qu`elle était aussi enceinte. Comme quoi, on a beau être en plein dedans, ce n`est pas moins difficile de se défaire des préjugés. Mais plus facile de faire preuve d`empathie & de compréhension une fois devant les faits, je pense.

Alors je ne doute pas qu`elle puisse comprendre aussi mon angoisse de voir Roxas s`éloigner peu à peu, une angoisse commune à bien des parents. Sauf que la plupart ne souffre pas d`un manque cruel de personnes proches dans leur entourage, de personnes vers qui se tourner quand ils n`auront plus à s`occuper de leur progéniture au quotidien. C`est égoïste dans un sens mais je sais que le moment venu, je ne le retiendrai pas, parce que c`est dans ma nature de cacher mes sentiments et ne pas en faire un frein pour les autres. J`anticipe beaucoup trop, je sais bien, mais je préfère y penser dès maintenant pour ne pas m`effondrer plus tard. C`est ainsi. Et je ne peux rien y faire. « Tu as raison. Et l`inverse peut être vrai aussi. Il fait le fier mais je vais peut-être devoir le virer moi-même », je suggère avec un petit rire. Ce serait plus difficile, assurément, mais ce serait pour son bien. Comme tout le monde, il va grandir et il ne peut pas rester attaché à moi indéfiniment. Dans mon cas, je tiens beaucoup à ma mère, malgré le nombre incalculable de nos différends, cependant, j`ai besoin de mon indépendance et je ne sais pas si je rentrerais un jour en Corée du Sud. Ce n`est pas dans mes plans pour le moment. En revanche, travailler avec la rouquine paraît imminent et je suis plus qu`enthousiaste à cette idée. Surtout si ça peut diversifier les animaux présents. « Je t`en prie ! Ça me permettra aussi d`élargir mes connaissances ! ». Qui sait au final, je vais peut-être me retrouver à adopter un lézard ?

Sans trop réfléchir, je me mets à lui poser des questions sur sa situation avec le père des jumeaux. Et sans réfléchir je lui parle insidieusement de mon accident parce qu`il faut l`avouer, sans l`intervention des pompiers, j`aurais été mal. Très mal. Et je les remercie chaque jour d`avoir pris ce risque pour me sortir de l`enfer où j`étais plongée. Seulement, je n`ai encore le courage d`en parler ouvertement parce qu`il y a un bagage familial & émotionnel trop dur derrière. Maintenant plus que jamais. Alors je me contente de hocher la tête sans développer. Il y aura d`autres occasions et elle n`a pas vraiment besoin d`en savoir plus. Parler de ses avancées sentimentales est plus facile je suppose. Et apparemment tout va dans le bon sens. Sentir qu`on tient à quelqu`un & qu`il tient à nous, instinctivement ? Je ne peux retenir un sourire. C`est si idéaliste et pourtant, ça me parle tellement. Ça me fait penser à quelqu`un aussi. Je suis presque perdue dans mes pensées quand Astéria m`annonce son départ, il faut dire que je n`ai pas vu le temps passer. « Tu ne m`as pas du tout dérangée !, je proteste en regardant la boutique, désespérément vide, tu es toujours la bienvenue. Mais oui, j`en connais qui doivent fatiguer. », dis-je en observant les petites bouilles adorables. Une illumination me prend soudain et je tends fièrement mon poignet devant elle, mettant en évidence le bracelet qu`elle m`avait offert lors de notre dernier échange. « Comme promis, je l`ai souvent avec moi, j`énonce avec un franc sourire, allez, je ne te retiens pas. De toute façon, tu as mon numéro si besoin. ». J`espère bien avoir des nouvelles de son entrevue prochainement. Non mais.

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yun hua & astéria

tenue ••• Le rôle d'une mère est de vouloir le bonheur de leurs enfants, mais pour cela, il faut savoir quand il est nécessaire d'être dure, sévère ou juste de lâcher prise. C'est difficile, même quand on les regarde et qu'ils n'ont que quelques années à leur compteur. Nous, nous les imaginons à vingt ans passés, quand ils décideront de voler de leurs propres ailes. ça fait peur, j'en ai conscience aujourd'hui et ça sera pire avec le temps. Un jour, ils seront grands et nous, nous serons vieilles. Je ne veux pas me projeter si loin, juste les voir grandir et apprécier mes journées à leur côté. Quand l'heure sera venu d'ouvrir les portes pour qu'ils s'en aillent où bon leur semble, je le ferais avec tout l'encouragement et l'amour que j'éprouve pour eux. Puis, ils ne partiront jamais vraiment. Ils seront toujours là à nous rendre visite, et qui sait, un jour à s'occuper de nous. Pouah, je déteste vraiment me projeter dans l'avenir, me voir ridé et incapable de me débrouiller seule. Je suis jeune, autant profiter à fond. « Ce serait triste de les mettre à la porte. » Mais faudra bien s'ils abusent de notre patience et nos hospitalités. à trente ans, ça ne sera plus possible. Même pour eux, ce serait une nouvelle vie d'avoir son appartement, son job, son salaire, etc. M'enfin, ce n'est pas pour demain la veille. « Avec plaisir ! » Pour élargir ses connaissances, bien évidement. Je me ferais une joie de lui montrer des espèces dont presque tout le monde a peur, alors qu'ils sont juste adorable.

Ce n'est pas rare que je parle de Zéro, après tout c'est l'homme que j'aime et le père de mes enfants, j'ai toute mes raisons de parler de lui, surtout à Yun Hua. Je devrais me taire en sachant qu'elle élève son fils seul, mais c'est plus fort que moi. Zéro, c'est ma fierté de femme. Iris et Sora sont ma fierté de mère. Être pompier est le pire métier à mes yeux, pourtant ils sauvent des tonnes de vie chaque jour. Puis sans eux, Yun Hua aurait sûrement des problèmes, bien que je ne sois au courant de cette histoire et que je n'insiste pas une seconde à le savoir. Si un jour elle veut en parler, elle sait que je suis là pour l'écouter. Elle n'a pas non plus à s'en faire pour mon histoire romantique avec le beau pompier, ça avance dans le bon sens et je suis heureuse de l'admettre. C'est tellement idéaliste que parfois j'ai la sensation de rêver, mais non. Je touche enfin à un but auquel j'ai envie de m'investir à fond, entre mes enfants et mon futur mari. Mais suffisamment parlé, j'ai été contente de la voir et de passer du temps avec elle, mais il serait temps que je rentre à la maison. Iris et Sora ont dépensé pas mal d'énergie en quelques minutes, faut penser à eux aussi. « La prochaine fois ça ne sera pas qu'une simple visite. » Avec de la chance, je serais sa nouvelle collègue et nous aurons tout notre temps pour discuter. Le temps d'attraper mes monstres pour les remettre dans la poussette, relevant mes yeux vers le poignet orne d'un bracelet de Yun Hua. Un immense sourire se dessine sur mes lèvres, reconnaissant ce bijou entre mille. « Je suis contente de le revoir. » Fis-je, me disant qu'il lui va à ravir. « Merci, et bon courage pour terminer ta journée. » ça risque d'être un peu long avec si peu de client, heureusement que Roxas est là. « Je te tiens au courant, pour tu sais quoi. » L'entretient d'embauche, tout ça. Dès que j'ai postulé et que j'ai des nouvelles, bien sûr. Pour l'instant, je me contente de ficeler les jumeaux dans leur poussette et de filer, direction la maison où j'ai hâte de retrouver Zéro.

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MACFLY