Tenue ↠ Ne me demandez pas pourquoi, ni quand, ni comment car vos questions resteront sans réponse. Je l'ai su, c'est tout ce qu'il y a à savoir. J'étais donc en route pour l'hôpital, cet endroit que je ne connaissais que trop bien, mais pour une fois, ce n'était pas pour moi. Je suis entré dans l'édifice, mon petit sac en papier dans la main et je me suis rendu à l'accueil. Si mon visage n'avait montré aucun signe d'émotion si ce n'est ce regard qui aurait pu tuer quiconque le croisait, un sourire absolument radieux était apparu aussitôt arrivé devant la charmante dame de l'accueil. « La chambre d'Erawan Sakura s'il vous plaît. » La dame me jeta un rapide coup d'oeil et regarda machinalement sur son ordinateur avant de relever à nouveau le regard, l'air plutôt surprise. « Oh, Shintarō c'est toi ? Ça fait longtemps qu'on ne t'a pas vu, tout va bien ? » Un sourire tendre s'affiche sur mon visage masquant ma frustration. C'est si difficile que ça de m'appeler Shin ? « Appelez-moi Shin, s'il vous plaît. Après tout ce temps. » Un rire traverse mes lèvres avant de reprendre. « Je ne suis pas là pour moi, je vais très bien, je viens voir quelqu'un. » « Oui, mademoiselle Erawan ? » Je hoche la tête et elle m'indique simplement le numéro de la chambre, pas besoin de plus, je connais le chemin. Je m'incline pour la remercier et me met en route vers la dite chambre. Je n'aime pas ces couloirs, ils me rappellent beaucoup trop de mauvais souvenirs. Des couloirs blancs et immaculés qui cachent bien leur vrai visage. Tout dans ce monde n'est qu'une supercherie, les gens, la société entière est basé sur des faux-semblants. Ça me dégoûte, mais puis-je vraiment critiquer cela lorsque moi-même je cache la toile noirci de mon être sous une couche de peinture blanche ? Ce monde me dégoûte et je me dégoûte tout autant, mais je ne suis pas encore prêt à partir, pas maintenant, et tant qu'à rester ici, autant s'autoriser quelques curiosités.

Il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour trouver la chambre, et comme je m'en doutais, il a fallu que je croise ce gentil docteur qui a pris soin de moi pendant plus de dix ans. Je sors mon sourire mielleux dès que je croise son regard. Faire comme si tout allait bien, c'était le plus important. Car non, rien ne va jamais bien. Pourquoi ? A commencer par ce docteur. Quels étaient ses propos déjà ? Ah, oui, un pauvre enfant malchanceux. Mal-chanceux. Mais qu'entends-je ? Ne serait-ce pas le plus gros foutage de gueule qu'on m'ait sorti ? Mais si c'est ça ! « Shintarō ! Et bien ça fait un bout de temps. Comment va ta main ?» Je crois que je vais en frapper un. « Bien mieux grâce à vous. » Mon cul ouais. « Content de l'entendre. Alors qu'est-ce qu'il t'arrive aujourd'hui.» J'ai très envie de vomir d'un coup. « Simple visite, je viens voir une amie. » Ou pas. « Pour une fois que ce n'est pas pour toi. Je te laisse, j'ai du travail. Prend soin de toi et évite de frapper un mur la prochaine fois que tu es énervé, privilégie plus ton oreiller, ça fait moins mal.» C'est ta gueule que je vais privilégier plutôt. Son clin d'oeil me donne envie de vomir mais je fais comme si de rien était et je m'incline poliment. Ce qu'il peut m'énerver sous ses airs de gentil docteur. S'il avait été un minimum compétant, il ne m'aurait peut-être pas qualifié d'"enfant malchanceux" durant tout ce temps. Comme si tout ce qui m'est arrivé pouvait être un accident. Bon, je dois tout de même avouer qu'il a fait un travail d'orfèvre quand l'autre imbécile m'a défiguré, mais quand même, il m'insupporte. Puis il pourrait faire l'effort de m'appeler Shin, comme tout le monde. Il m'a tout de même fallu une petite minute pour reprendre mes esprits et ne pas rentrer dans la chambre comme une furie prêt à cassé des gueules. Avec le spécimen qu'il y avait dans cette pièce il me fallait tout mon calme, je devais avoir la tête froide et rester rationnel quoi qu'il arrive. J'ai inspiré un grand coup et j'ai frappé à la porte de la chambre avant d'ouvrir la porte pour y passer ma tête. Un sourire illumina mon visage à la vue de la jeune femme. Je suis rapidement entré et j'ai refermé la porte avant qu'elle n'ait le temps de m'incendier comme elle a l'air d'aimer le faire. « J'ai entendu dire que tu avais eu un accident alors je n'ai pas pu m'empêcher de venir. » Dis-je en prenant place sur le fauteuil libre. Il n'y avait personne avec elle, c'était déjà une bonne chose. Je préfère quand elle est seule, gérer une personne c'est moins pire qu'en gérer des tas et je ne me sentais pas d'attaque pour un tel affrontement. Un sourire orna mes lèvres alors que je détaillais son visage encore bandé. « Comment tu vas ? »

Tenue ↠ Je ne saurais dire la raison exacte qui m'a poussé à m'intéresser à cette fille. J'aurais pu dire que c'est parce qu'elle est incroyablement belle ou parce qu'on a l'impression qu'elle rayonne comme le soleil, comme un garçon normal, mais je ne suis pas vraiment ce qu'on peut qualifier de 'normal'. Je n'ai jamais respecté les normes et je pense que, vu comment c'est parti, je ne les respecterais surement jamais. Non, ce qui a le plus titillé mon attention, c'est sa grande gueule et son caractère assez... Explosif. Surement parce qu'elle change des filles que j'ai tendance à attirer avec mon personnage habituel. Je ne sais pas vraiment, mais ce qui compte, c'est qu'elle me divertissait bien. Étrange quand on sait que tout ce que je fais c'est l'observer. Eh, qui a dit que j'étais normal ? Les filles avec qui je couche n'ont aucun intérêt pour moi, ça ne me ferait ni chaud ni froid si elles mouraient toutes demain. Ça ne me ferait ni chaud ni froid si l'humanité se faisait exterminer demain et que j'étais le seul survivant en fait. C'est à cause de ça que je suis obligé de m'enfermer dans mon rôle de parfait étudiant, comment je pourrais assouvir mes vengeances si non ? Je pourrais tous les assassiner un à un mais ça serait risquer de pourrir en prison avant d'avoir terminé, non merci. Mais passons, si je commence à remplir ma tête d'idées noires, je ne serais pas en mesure d'agir naturellement. C'est donc avec un grand sourire collé sur mes lèvres que j'ai pris place près du lit de Sakura. Apparemment elle n'était pas ravie de me voir. Ça ne me surprend pas le moins du monde, par contre, je trouve assez drôle le fait qu'elle ne puisse pas parler, ça va être plus amusant que prévu. Elle était obligée de griffonner sur un écriteau pour pouvoir répondre à ma question et je n'ai pas pu m'empêcher de rigoler devant sa réponse. Ou peut-être était-ce la situation, je ne saurais dire. Je n'ai pourtant rien ajouté, de toute façon, j'étais bien décidé à rester, qu'elle le veuille ou non. Elle écrit autre chose et j'attends patiemment qu'elle me le montre. Ah, la curiosité. Mon sourire s'élargit à sa question mais je n'ai même pas le temps de lui répondre qu'elle s'impatiente et me lance son écriteau à la figure. Je le rattrape de juste, pris par surprise, mais je rigole quand même à son acte. « Mes petits oiseaux me l'ont dit » Dis-je en me frottant le bout du nez. Elle n'a pas a savoir comment je l'ai su, si non ça gâcherait tout. Un magicien ne révèle jamais ses secrets après tout. Je m'enfonce un peu plus dans le siège, son écriteau toujours dans les mains. « On va dire que je suis un peu comme Varys, en plus jeune, moins gros, avec plus de cheveux et... Avec mon engin toujours à sa place. » Et je rigole encore en lui tendant à nouveau son panneau, même si je lui aurais bien gardé un peu plus longtemps, mais bon, elle serait capable de me frapper même cloué à un lit, je le sens.

Tenue ↠ Ça doit être dur quand même d'être confiné dans un endroit sans aucun moyen de sortir ni de communiquer avec l'extérieur. Ça ne doit pas l'être en fait, ça l'est. Chaque minute, chaque seconde même, que j'ai passé dans cet hôpital m'a donné des envies de suicide. Cet établissement m'insupportait, ces murs blancs me donnaient la gerbe, cette tenue dégueulasse me donnait de l'urticaire et ce lit, cette bouffe, c'était à s'en tirer une balle. D'un ennui mortel. C'était, à mes yeux, le pire endroit du monde. Et je ne parle même pas des gens qui le fréquentent, les pires de tous. Si j'en avais eu l'occasion, je crois que j'aurais fait sauter cet endroit, et tous les gens qui y pullulent. En tout cas, je n'aimerais pas être à la place de Sakura, je l'ai déjà trop été et rien que de venir ici en tant que visiteur me file la nausée. Je ne sais même pas pourquoi je suis venu la voir étant donné que cet endroit est celui que je déteste le plus au monde. Faut vraiment qu'elle ait quelque chose en plus pour que je lui accorde un tel privilège. Un sourire suffisant orna mes lèvres lorsqu'elle m'arracha la pancarte des mains, surtout lorsque son mouvement lui arracha une grimace. Elle avait peut-être un truc en plus, ce n'était surement pas ce qui allait me changer. Mon sourire s'agrandit encore plus en voyant sa réplique écrite sur son écriteau, ça m'en arrache même un rire. Ah, ce culte de la beauté, tellement pathétique. « Je n'ai jamais affirmé le contraire. » Dis-je en haussant les épaules. Je ne suis pas né pour être beau, j'ai des objectifs bien plus concrets et élaborés que ça. Elle me trouve moche ? Qu'est-ce que ça peut me faire sérieusement ? On finira tous par être moche, il y en a juste qui le sont plus vite que d'autre et c'est comme ça, pas autrement.

Après ça, j'ai attendu patiemment qu'elle finisse d'écrire et sa question m'a encore fait sourire. Pauvre petite chose incapable de marcher. Un oiseau en cage à qui on a coupé les ailes. C'est triste. Enfin ça l'aurait été si je pouvais éprouver une once d'empathie. « Oh, en ce moment il fait assez chaud. Il y a pas mal de soleil pour la saison. » Dis-je simplement avant de me lever de mon siège pour me diriger vers la fenêtre. « Ils n'ouvrent jamais les rideaux ? » C'est con de les laisser fermer, quand j'étais jeunes ils avaient au moins la décence de passer tous les matins pour ouvrir ces putains de rideaux, même quand tu n'avais qu'une envie, c'était de pioncer. J'ai donc ouvert les rideaux moi-même, histoire de faire rentrer un peu de lumière naturelle et pour lui montrer le beau soleil qui brillait depuis quelques jours. J'ai même voulu ouvrir la fenêtre mais ça ne s'ouvrait pas entièrement. Bien sûr, comment ai-je pu oublier, ce sont ces fenêtres qui m'ont si farouchement empêché de me défenestrer à chaque fois que j'étais coincé ici. Quand je disais que ça me donnait des envie de suicide d'être ici, ce n'était pas une blague. Ne voir qu'une fente laisser un pauvre filet d'air rentrer me frustrait énormément et peu importe à quel point je forçais, elle ne voulait pas s'ouvrir plus. J'ai soupiré gravement avant de poser mes yeux sur la lampe qui trônait sur la table de chevet. J'ai doucement levé ma main pour l'attraper mais je me suis arrêté à quelques millimètres du but, mon attention étant attiré par Sakura qui avait l'air de me regarder bizarrement. Mouais, je devrais faire plus attention à ne pas céder à mes idées tordues. J'ai laissé retomber mon bras et je lui ai fait un simple sourire tout en désignant la fenêtre. « Voilà, tu peux en juger par toi-même maintenant. » Je suis retourné m'asseoir, toujours ce sourire faux aux lèvres. « Un peu d'air frais te fera du bien. »

Tenue ↠ C'est chiant de faire semblant sérieux. Si seulement je pouvais buter tous ces connards une bonne fois pour toute. Si seulement c'était aussi simple que ça. Mais ça ne l'est pas. Je veux qu'ils souffrent, tous, et pour ça, je dois faire semblant, je dois apprendre à tous les connaître, à connaître leurs faiblesses et leurs forces. J'aurais pu buter toute leur famille, les laisser seul dans ce monde de merde comme on l'a fait avec moi, avec uniquement leurs yeux pour pleurer. Je ne serais pas le seul a souffrir. Je ne laisserais plus jamais personne me faire souffrir, plus personne ne m'atteindra, ce sera à leur tour de côtoyer les lits d'hôpitaux. C'est d'ailleurs assez ironique de voir Sakura les fréquenter la première. C'est bien la seule qui ne m'inspire pas personnellement des envies de meurtre. Alors ce qu'on dit est vrai, Dieu rappelle toujours les meilleurs à ses côtés. Quel enfoiré. Il créer la vie et dès qu'Il s'est rendu compte que c'était de la grosse merde, Il a décider de sauver des gens random qu'Il considérait comme méritant pour les rappeler dans son paradis tout cheaté. Bah tiens. Je suis censé être quoi moi ? Un remake de Jésus le martyr ? Il me semble qu'avant de devenir cette merde, j'étais un gars plutôt honnête non ? Pas assez pour Lui il faut croire. En plus, Jésus a eu la chance de crever lui. Mais bref, il faut croire que ce n'était pas non plus l'heure de notre chère Sakura alors autant en profiter un peu. En plus, elle a l'air ravi de me voir, que demander de plus ? Enfin, ce qui me ravi personnellement, c'est le fait qu'elle ne puisse pas parler. Ah, ce que c'était drôle de la voir s'énerver avec son petit tableau, je me retenais violemment pour ne pas exploser de rire, la scène était juste trop belle. Mais bref, après quelques échanges assez houleux toujours plus hilarant, elle me demande finalement quel temps il fait. Ah, le temps, l'air frais, le vent, le soleil. C'est à cause de cet endroit que je ne supporte plus rester en intérieur. Claustro, peut-être pas, mais enfermez moi quelque part et vous êtes sur de réveiller la bête. Je lui fait l'honneur d'aller lui ouvrir la fenêtre même si je ne peux même pas l'ouvrir en entière. De toute façon, une simple lampe n'aurait pas suffit à la briser, j'aurais au moins dû lancer la chaise, mais j'ai refréné cette envie urgente de sortir d'ici à toute vitesse. Et puis son regard en dit bien long, tu me trouves étrange jolie coeur ? Ce n'est que le début.

Mon sourire s'agrandit lorsqu'elle me demander d'aller la promener. Ça tombe bien, je n'ai rien prévu aujourd'hui et j'ai deux cafés en stock, je peux tenir un petit moment. J'observe Sakura écrire quelque chose d'autre sur son truc avant de me le balancer. Encore. Ça va, j'ai de bon réflexe alors je le rattrape encore, mais je ne regarde pas ce qu'elle a écrit tout de suite, je me contente de la regarder, un grand sourire aux lèvres. Elle a l'air énerver c'est trop drôle. Je jette enfin un coup d'oeil à l'écriteau et je ne peux m'empêcher de pouffer. « Ne me tente pas. » Lui dis-je simplement en rigolant doucement. Ne plus jamais l'entendre parler ? La voir s'énerver toute seule avec son petit tableau ridicule pour pouvoir communiquer ? Nan, ce serait tellement beau. Tellement drôle surtout. J'avais envie de la laisser pourri dans son lit juste pour ça maintenant, mais bon, je n'allais pas le faire, allez savoir pourquoi. Oui, c'est bizarre, je n'ai pas à faire mon gentil avec elle, elle n'a aucun intérêt pour moi, je ne cherche pas à me venger d'elle ou de quelqu'un qu'elle connait, je devrais m'en foutre complètement, mais bon. J'en ai décidé ainsi. Peut-être mon côté un peu con et naïf de mon enfance qui ressort. M'enfin, je me lève et prend le fauteuil roulant qui était dans un coin de la pièce. Je le rapproche de son lit et je me positionne à côté d'elle. « Je peux ? » Dis-je innocemment en tendant les bras vers elle. Je demandais la permission, mais je savais qu'elle n'allait pas me répondre étant donné que je ne lui avait pas rendu son ardoise qui gisait maintenant sur la chaise où j'étais assis plus tôt. Je n'attends donc pas de réponse pour passer mes bras sous son corps et pour la transporter jusqu'au fauteuil roulant. C'est les plâtres qui font ça ou elle est super lourde ? Je m'attendais pas à soulever ça quand on la voit comme ça toute frêle. M'enfin, elle a de la chance que j'ai de la force. Je la dépose dans le fauteuil délicatement et j'installe rapidement tout ce dont elle a besoin niveau perfu et tout le bordel sur les emplacement prévu à cette effet. Pas besoin d'infirmière por le faire, quand on est seul dans une chambre d'hôpital pendant plusieurs jours avec deux jambes cassés, on apprend à se démerder seul pour sortir de cette prison. « Oh. J'allais presque oublier. » Je suis aller chercher son ardoise que je lui ai rendu et au passage, j'ai pris le sac en papier que j'avais ramener. J'ai plongé ma main dedans et j'en ai sortie un lait myrtille. « Une petite soif ? » Je lui ai montré un grand sourire avant de déballer la paille et la planter dans le petit pot que je lui ai, par la suite, tendu. Pour ma part, j'ai sorti un grand gobelet de café bien noir venant tout droit du starbuck où je travaille. « Prête ? »

Tenue ↠ Franchement, j'ai trop envie de la voir se couper la langue. Sérieux, ce serait tellement drôle. Le but ultime de ma vie c'est de manipuler les gens pour qu'ils souffrent, s'ils s'infligent les souffrance eux-même, alors là j'aurais gagné le jackpot. Je ne me serais même pas sali les mains donc pas d'accusation et je pourrais vaquer à mes occupation sans la moindre once de remord. Le scénario parfait. Je m'approche d'elle après avoir pris le fauteuil roulant qui gisait dans un coin et je lui ai tout de même demander la permission avant de la soulever pour l'installer dans le fauteuil. Je l'ai sentit se crispé a mon contact. Un sourire microscopique s'installe sur mes lèvres pendant une demie seconde. C'est bien ce qui me semblait, son point fait c'est le touché des hommes. Pas surprenant. Pauvre petite chose. Au moins je sais comment riposter en cas de faux pas de sa part. Je pense toujours comme ça et ce serait me sous-estimer gravement que de ne pas croire que je puisse faire ce genre de chose. Je suis capable de faire n'importe quoi, même les choses les plus horribles, et ce, sans hésitation. Mais bon, elle n'était pas sur ma liste, elle a de la chance. Espérons pour elle qu'elle n'y soit jamais. Je l'ai déposé sur la chaise, finissant les quelques installation nécessaire avant de lui donner un petit quelque chose que j'avais acheté rien que pour elle. Ah, tant d'attention, je me surprends tous les jours. Je rigole gentiment fasse à sa réaction, lui donnant la bouteille et prenant mon café dans les mains. Je n'attends pas son feu vert pour sortir de la chambre et me diriger vers l'extérieur. Je marchais tranquillement dans les couloirs de l'hôpital, lui jetant quelques coups d'oeil de temps à autres. Nous sommes arrivé dehors et un sourire étire mes lèvres face à sa réaction. Je me doutais bien que ça faisait longtemps qu'elle n'avais pas manger autre chose que la bouillasse de l'hôpital. Je compatis, c'est à en rester traumatisé à vie. Je la laisse se remettre de ses émotions sans rien faire de plus à vrai dire. Elle lève soudain le bras pour m'indiquer la direction qu'elle veut que je prenne. Je suis du regard ce qu'elle montre, le parc de l'hôpital. Je m'en serais douté, c'est l'endroit le plus agréable de cette prison. J'étais sur le point de reprendre ma marche lorsque son rire attire mon attention. Qu'est-ce qui lui prend ? « Oï, qu'est-ce qu'il te fait rire ? » Je hausse un sourcil avant de soupirer, amusé. Cette fille. Je me remets en marche vers le parc de l'hôpital, marchant lentement pour la laisser admirer le paysage. Moi, je me contentais de boire mon café en la poussant, préférant ne pas trop m'attarder sur le paysage. Je savais qu'elle me ferais savoir si elle voulait s'arrêter ou changer d'endroit, je ne m'en faisais pas là dessus alors je continuais de marcher tranquillement. J'aurais même pu la faire sortir mais pour le moment, ses plâtres et ses perfusions sont trop encombrant, ce ne serait pas une partie de plaisir et on aurait plus de chance de se faire chopper.

Tenue ↠ Je n'aime pas cet endroit. Je l'ai déjà dit mais je ne le répèterais jamais assez. Ces murs blanc immaculé me donne de l'urticaire, j'ai très envie de les redécorer avec un peu de rouge, encore plus maintenant qu'on est sortie de la chambre. Ce serait mentir que de dire que je ne suis pas connu dans cet hôpital. C'est le plus grand de Tokyo et c'est celui ou j'allais toujours, peu importe où j'ai habité alors il faut dire que la quasi totalité des employés de cet établissement me connaissent. Et forcement, comme tout le monde me connais, je suis obligé de me coltiner toutes les petites salutations dès que je croise le regard de quelques. Les faux sourires, les petites courbettes, les signes de main et tous ces trucs chiant à souhait que tu fais quand tu es 'gentil'. La plupart des gens ici me voient encore comme le gamins que j'étais. S'ils savaient... Je ne suis pas sûr qu'ils seraient en train de sourire si naïvement. Mais bon, on ne peut pas leur en vouloir, je ne montre pas mes cartes facilement. On a marché dehors pendant un petit moment, du moins j'ai marché pendant un petit moment en direction du parc. Je ne sais pas vraiment pourquoi elle s'est mise à rire toute seule mais soit, chacun ses délires. Elle ne doit pas être plus saine d'esprit que moi après tout. Un petit sourire élargit mes lèvres pendant qu'elle secoue la tête. Mouais, je n'irais tout de même pas jusque là. Je présume que rire pour un rien doit être 'humain'. J'ai beau y réfléchir, je ne pense pas être capable de rire pour un rien comme ça. Je ne serais même pas capable de rire du tout en fait. Du moins pas de façon spontané et honnête. Les gens sont trop naïf. Il n'a pas fallu très longtemps avant que Sakura se remette à agiter son bras pour me montrer une direction. J'obéis sans rien dire, poussant le fauteuil dans la direction qu'elle voulait. Une fois arrivé, je m'arrête en la voyant lever son panneau vers moi. Ah... Je vais encore devoir la porter ? Je me position plus en face d'elle pour qu'elle n'est pas à trop bouger pour me montrer son panneau et je rigole face à sa tête. Elle essaye de faire quoi là ? M'attendrir ? Je secoue la tête et m'empresse de passer mes bras autour d'elle avant qu'elle ne se casse quelque chose d'autre. J'arrange un peu ma position et la soulève de son siège. Est-ce qu'elle est au courant qu'elle a encore des tuyaux partout et que ça va être une galère pour l'allonger dans l'herbe ? Je devrais même pas faire ça sérieux, si mon médecin me voit il va encore me faire la morale. Je soupire et la dépose délicatement sur l'herbe, rapprochant au mieux son fauteuil pour qu'elle ne tire pas trop sur les tuyaux. Je m'installe à côté d'elle, m'allongeant de tout mon long, mains derrière la tête et les yeux rivés vers le ciel bleu. Qu'elle en profite, je ferais pas ça tous les jours.

Tenue ↠ Le soleil brillait aujourd'hui, ça devait lui faire du bien. Rester dans une chambre d'hôpital sans en sortir peut être rageant, je connais. Je me demande si elle a déjà eu des visite avant moi. Ça nous aurait fait une chose en commun tiens. Mais je ne suis pas sur qu'on puisse comparer les deux situation, j'ai juste été plus rapide que les autres si je suis le premier à venir. Si seul je ne serais pas venu, j'aurais préféré être partout plutôt qu'ici sérieusement. Je m'étais promis de ne jamais revenir en plus. Tout ça pour une petit distraction, c'est insensé. Je prend quand même le temps de sortir Sakura et de pousser sa chaise à travers le parc, doucement pour lui faire profiter de l'air frais. Je l'ai même allongé sur l'herbe, c'est pour dire. J'essaye d'éviter de lui faire trop mal en la soulevant et en la posant sur le sol, ça ne doit pas être très confortable après tout, puis je m'allonge à côté d'elle, sans un mot. Je ne pouvais pas nier que c'était agréable de se poser comme ça. C'était une chose que je n'avais jamais pris le temps de faire auparavant. Après tout, les seuls fois ou je me suis retrouvé à terre, c'est à cause de mes bullies donc forcement, ce n'est pas l'un de mes endroits préférés. J'observe Sakura se débattre légèrement pour poser sa tête contre mon torse. C'est amusant, elle qui a l'air de me détester, elle a l'air bien docile avec tous ces plâtres. Il faudrait qu'elle reste comme ça tout le temps, ce serait peut-être plus facile de l'approcher. Je ferme doucement les yeux, profitant comme je pouvais de la journée ensoleillé qui s'offrait à nous. Je ne voulais pas trop penser, je voulais oublier l'endroit dans lequel nous nous trouvions et juste faire comme si j'étais normal devant elle. Je ne sais toujours pas pourquoi je fais tant d'effort autour d'elle, elle n'a rien de spécial pourtant, elle n'a aucun intérêt pour moi, elle n'est pas utile pour aucun de mes projets, mais bon, elle m'intrigue. Juste à voir ça, ce changement drastique de comportement alors que la veille elle m'aurait balancé tout ce qui lui serait passer sous la main. Ce que l'humain peut-être faux. Toujours à tourner les situations à leur avantage, à profiter des autres et s'entre-détruire. Mais bon, c'est intéressant à observer. Je sursaute légèrement lorsque je sens quelque chose me tapoter le torse. J'ouvre les yeux et baisse la tête vers Sakura pour voir ce qu'elle veut et je sursaute encore plus en voyant ce qu'elle avait dans les mains. Je n'ai pas pu m'empêcher de me redresser et de reculer violemment pour me mettre hors de porté de cette chose qu'elle laisser crapahuter librement sur sa main. Je n'ai même pas pensé que j'aurais pu lui faire mal, c'était juste un réflexe de survit, mon corps a réagit instinctivement. Ouais, il a réagit instinctivement mais maintenant je vais devoir expliquer ce geste brutal sans passer pour une mauviette et perdre toute ma crédibilité. Ah, mon coeur a raté un battement, il bat tellement vite. « Ah... Ne fait plus jamais ça tu m'as surpris... » Bordel de merde c'était une coccinelle en plus, comment passer pour un bouffon. « J'ai cru que c'était autre chose... » N'en dit pas plus Shin, tu vas t'enfoncer.

Tenue ↠ C'était rare de me voir aussi serviable, vraiment. Surtout que je n'avais aucun projet particulier pour cette fille. Elle ne m'était d'aucune utilité pour mes petites vengeances et je doute qu'elle est une assez grande influence sur les gens que je fréquente pour que je sois forcé de faire attention à ce que je fais en sa présence. Bon, je dois toujours faire attention à ce que je fais, mais pourquoi je viendrais délibérément la voir ? Je ne sais pas moi-même, elle a ce côté divertissant qui me fait un peu oublier la pourriture que je suis. Du moins ne serait-ce qu'un peu. Comment oublier que je suis "le fils du Diable", surtout quand tout le monde me le rappelle sans cesse. Je ne sais pas, l'observer m'amuse, je n'ai pas forcement besoin de lui parle, juste son comportement de fausse dur à cuire, ça me fait rire. M'enfin ça c'est quand elle ne me fou pas un insecte sous le nez. Je suis presque partie en courant quand j'ai vu la bestiole qu'elle avait osé approcher de moi. Franchement j'étais pas prêt. Bon, j'ai essayé de rattraper la chose et d'agir de façon un peu plus décontractée mais c'était pas gagné. Je la regarde gribouiller sur son écriteau pendant que j'essaye petit à petit de me calmer. C'est pas cool d'exposer de telled faiblesses comme ça. Je rigole légèrement devant ce qu'elle avait écrit. « Ouais, c'est vrai. C'est mignon... » C'est ça, mignon de rien du tout, c'est tout aussi diabolique que tout le reste des insectes de cette planète, c'est répugnant. Comment une monstruosité pareil peut porter bonheur. J'observe Sakura lorsqu'elle joins ses mains, me faisais un signe que je ne suis pas sûr de comprendre. C'est quoi ça ? Elle veut que je prie ? Pourquoi il faudrait prier devant une coccinelle ? Je la regarde d'un air bizarre avant de reporter mon attention vers l'endroit où la chose s'est envolé. Ah. Il n'y a pas un truc à ce sujet ? Du genre quand une coccinelle s'envole il faut faire un vœu ? C'est ça qu'elle veut me dire ? Elle pense vraiment qu'un petit monstre comme ça va exhausser son vœu ? L'autre con qui est sensé être tout puissant ne le fait même pas lui même alors comment tu veux qu'un insecte tout droit sortie des abîmes de l'Enfer peut le faire lui ? Sérieusement, c'est ridicule. Je claque ma langue de façon irrité avant de reprendre ma position initial. Je ne crois pas à ces conneries et ce n'est pas demain la veille que je vais y croire. Dieu n'a jamais rien fait pour moi alors ce n'est pas un insecte de pacotille qui va régler tout mes problèmes. Il n'empêche... Si j'avais à faire un vœu... Je pense que j'aurais aimer avoir une famille, une vraie famille... Normal... Aimante.

Tenue ↠ Je déteste les insectes, c'est un fait. Peu importe quel sorte, je les déteste tous. Ça rampe, ça pique et ça sert à rien d'autre que torturer les gens. Je déteste ça. Je regarde le démon s'envoler et reprend ma place, quelque peu irrité d'avoir été ainsi humilié par une chose aussi pathétique qu'un vulgaire insecte. Je regarde Sakura qui s'agitait un peu trop à mon goût, visiblement pour pouvoir marquer quelque chose sur son tableau. J'avoue que mon expression était plutôt froide à ce moment là, toujours irrité par le petit incident de toute à l'heure, mais un faible sourire vint adoucir mes traits en lisant ce qu'elle avait marqué. Alors c'était ça de rendre service aux gens ? Et bah, si c'est tout ce qu'on reçoit, tu parle que ça en vaut la peine. Je comprend pas pourquoi il y a des gens qui trouve le bonheur en aidant les autres. Les gens sont tous pareils, tous égoïstes, ils pensent qu'à leur cul et s'ils peuvent te sacrifier pour sauver leur peau ils hésiteront pas. Mais bon, je lui rend un sourire chaleureux, juste histoire de sauver les apparences. Je place mes mains sous ma tête pour m'en faire un oreiller et ferme les yeux, appréciant les faibles rayons du soleil qui frappait ma peau. Sakura aussi a reprit sa position, posant sa tête sur mon torse. J'ouvre légèrement les yeux pour l'observer, elle avait l'air fatiguée vu comment elle baillait. Ou du moins, comment elle essayait de bailler. Je l'ai observé pendant un petit moment, sans me rendre compte qu'un fin sourire avait étiré mes lèvres. Il faut se l'avouer, elle était vraiment belle, mais c'était différent de toutes les autres filles que j'avais fréquenté. Normalement je ne serais pas aller par quatre chemins pour obtenir ce que je veux, je n'aurais pas fait tout ça, surtout que je n'ai pas particulièrement d'arrière pensée avec elle, pas de projet particulier, rien de spécial. J'ai même placé mon manteau légèrement sur elle de sorte à couvrir son corps, assez peu protégé par sa tenue d'hôpital, il faisait tout de même froid, on ne va pas se le cacher. Je soupire doucement et ferme a nouveau les yeux, me laissant bercé par le vent et l'herbe qui chatouillait ma peau, sentant le souffle chaud de Sakura traverser mon pull. Nous sommes resté comme ça un bon moment, je ne sais plus trop combien de temps, mais lorsque j'ai rouvert les yeux, attiré par l'agitation de Sakura, j'ai vu que le soleil était déjà bas dans le ciel. Il était temps de rentrer. Je me suis redresser à mon tour, posant ma main derrière le dos de Sakura pour lui offrir un appui histoire qu'elle ne se fatigue pas trop. « Il semblerait que ce soit l'heure de rentrer. » Je l'ai regardé avec un sourire, puis j'ai enlevé ma veste pour la déposer sur ses épaules avant de la soulever du sol et la remettre bien confortablement sur sa chaise. Je l'ai reconduite à l'intérieur, tranquillement pour qu'elle puisse encore profité un peu de l'air frais, puis je l'ai reconduite à sa chambre ou je l'ai déposé sur son lit, prenant soin de reprendre ma veste avant. J'ai replacé la couverture par dessus elle. « Bon, et bien, j'y vais. Ce fut un plaisir de te voir. » Ce fut surtout un plaisir de ressortir d'ici sans trop de séquelles. Elle était particulièrement agréable aujourd'hui, il faudrait qu'elle se fasse renverser par une voiture plus souvent. Je lui est offert un dernier sourire avant de reprendre mon sachet avec mes deux cafés et m'en aller. Je n'avais même pas toucher à mon deuxième verre, c'est surprenant tiens.