TENUE ○ Comme convenu, si Hinata se faisait faire un tatouage par mes soins, je monterais dans son avion pour un voyage en sa compagnie, même si ça ne dure que quelques jours. Sa reprise est récente, il ne peut pas s'éterniser sur un même lieu d'arrêt. De toute façon, je ne pars pas pour longtemps, juste le temps d'assister à une convention du tatouage sur Paris. Tant qu'à faire, je me suis arrangé pour trouver un évent intéressant sur place. J'en ai parlé avec mon demi-frère, lui informant que nous partons ensemble pour la France. Pour moi, c'était une sorte de réjouissance. Le dernier voyage en sa compagnie remonte à quelques mois, quand nous nous sommes rendu à New York, et ce n'était pas encore la super bonne entente. La disparition de Noa nous a rapproché, lui et moi. Je me sens plus protecteur envers mon cadet, comme si je devais le protéger de n'importe quoi, n'importe quand. Le trajet en avion n'a pas été simple pour moi, au moindre mouvement de l'appareil, j'ai cru que ma vie allait se terminer. Je déteste toujours autant ce moyen de transport, mais j'ai su me tenir à carreau sur mon siège durant les longues heures du vol. Je ne pouvais rien faire à part écouter de la musique ou tenter de dormir, une chose impossible pour moi dans un truc aussi gros et lourd volant à des milliers de mètre d'altitude. Bref, un cauchemar ! à mon arrivée, je suis descendu en dernier de l'appareil, tellement j'étais chamboulé. Un jour, je m'habituerai. Un jour. Pour l'instant, ce n'est pas le cas. Traînant des pieds vers le tapis des bagages, j'ai récupérer ma petite valise contenant de quoi tenir deux ou trois jours seulement. Au pire, je rachète sur place. Cela fait, je me suis installé sur un siège, attendant mon demi-frère dans un coin où il pourrait me voir. En même temps je l'ai sms pour le prévenir, que je ne quitte pas l'aéroport sans lui. Celui-ci semble immense, tout autant que le notre à haneda. Un dédale de couloir, d'escalier, des ascenseurs, des croisements. Bref, un beau bordel. Le temps qu'il arrive, je traîne sur mon portable, checkant Instagram, kakaotalk, etc. D'ici quelques heures, je serais entrain de tatouer des étrangers, des français. Si ce n'est pas la classe, franchement.

TENUE ○ Reprendre le boulot m’a fait vraiment un bien immense, honnêtement je me suis senti à nouveau livre face à l’infini du ciel, traverser les nuages, me retrouver aux commandes d’un appareil, retrouver mes collègues et voir tous ses gens qui nous confiait leur vie, je me sentais heureux et utile. À ma place. Aujourd’hui c’est un jour particulier, c’est le moment où je pars pour Paris avec mon demi-frère. Je connais la peur de Raijû pour les avions, mais en acceptant de me faire tatoué lui, accepté de me suivre ici, dans la capitale de France, j’adore cet endroit. L’ambiance dans cette ville est différente, c’est comme si on était un peu coupé du monde, du moins dans certains coins plus que d'autres. Le voyage fut long, mais pour moi ce n’était pas un problème, j’avais des heures à récupérer après ma longue absence. Bien sûr, mes amis, les pilotes comme les hôtesses de l’air avait tendance à prendre soin de moi et me demander souvent si j’allais bien, ils ont appris pour ma sœur, donc pour eux c’était normal de veiller sur leur petit « bébé » car faut bien avouer que j’étais le plus jeune de la bande des pilotes. Une fois arrivé, l’avion posé, je récupère mes affaires, enfile ma veste d’uniforme et regarde mon téléphone, découvrant que mon ainé m’attend à l’extérieur, un sourire se logeant sur mes lèvres. Le staff est le dernier à sortir, lorsque tous les passagers sont partie, nous pouvons suivre, ma valise en main, je salue mes camarades, on se retrouvera d’ici quelques jours pour le départ, normalement on va tous au même hôtel, mais vu que je suis venue avec mon frère je l’ai croisé surement plus tard sur place. Voyant Raijû assis, je m'approche pour m’arrêter en face de lui. « Je suis là, aller viens on y go. » Pas la peine de rester ici, c’est immense bien sûr, mais à force je connais un peu les lieux, prenant l’escalator jusqu’à rejoindre la sortie, entendre les gens parler français c’est toujours un plaisir, j’aime beaucoup cette langue.  « Faut qu’on rentre à l’hôtel pour poser nos affaires, je dois prendre une douche et me changer aussi. » Commençais-je en le regardant. « Ensuite on peut aller manger un morceau, je pense qu’on aura plus à découvrir demain. » Il est déjà tard et avec le voyage, autant se donner une soirée pour récupérer.  Appelant un taxi, on est très vite pris en charge, nos valises misent dans le coffre, en route pour l’hôtel.  

TENUE ○ Les trajets en avion sont loin de me plaire, même si je sais que mon demi-frère est aux commandes de l'engin. ça ne m'empêche pas de stresser durant le vol, de craindre pour ma vie ou d'imaginer un crash. La moindre secousse me met dans un état d'insécurité, mais je ne peux pas avouer aux hôtesses pourquoi je m'accroche à mon siège comme si ma vie en dépendait. C'est uniquement quand l'avion se pose que je peux souffler, et encore, j'ai retenu mon souffle pendant la descente et l'atterrissage. Autant dire que je suis nullement à l'aise dans ce genre d'appareil. Faut attendre qu'il soit à l'arrêt pour se détacher et se lever, suivant les gens dans les allées pour se diriger vers l'une des portes de sortie. Respirer l'air frais de l'extérieur me fait un bien fou, au point où je voudrais en profiter davantage avant de rentrer dans le bâtiment. Il y a beaucoup de monde dans cet aéroport, c'est un peu la croisée des mondes ici. Y a plusieurs langues qui se côtoient, mine de rien c'est magique. M'enfin bon, je ne suis pas là pour écouter les gens discuter, mais pour attendre Hinata. Il sort en dernière, puisqu'il est pilote. ça ne me dérange pas de patienter, profiter d'être seul pour flâner sur mon portable. Quand mon demi-frère me rejoint, je le range et me lève de mon siège, acquiesçant ses paroles. Je ne comptais pas m'éterniser ici, pas plus qu'il n'en fallait pour qu'il arrive. La langue française m'est inconnu, je ne comprends rien à ce qu'il raconte. à moins qu'ils se mettent à discuter en anglais, mais je doute qu'ils aient ce genre de délire. « Tout ce que tu voudras. » Je ne suis pas à une minute prêt, Paris peut attendre qu'il se douche. « Tu as raison. Paraît qu'il y a des coins sympa. » En vérité, j'en sais fichtrement rien, mais c'est une grande ville alors doit forcément y avoir des coins intéressants pour manger ou boire. Hinata sait y faire avec les taxis ou l'hôtel, je le laisse gérer et grimpe dans le véhicule, direction l'hôtel. « Tu as choisi quoi comme hôtel ? » Selon le prix, l'hôtel est différent. Je me contente de peu, mais je ne crache pas sur du plus. « Le voyage s'est bien passé ? » Demandais-je, pour meubler la conversation et occuper le temps jusqu'à notre destination. Avec un peu de chance, ça ne sera pas long. Le temps qu'il réponde à mes questions.

TENUE ○ Le voyage était long, généralement quand j’arrive c’est l’heure de se reposer, contrairement aux passagers qui peuvent dormir dans l’avion ce n’est pas le cas des pilotes. On doit rester éveiller et surveiller tous les paramètres, suivre le planning de vol, la route jusqu’à notre destination, enchainant les cafés ou mangeant quelques trucs dans le cockpit ou en pause dans la salle arrière. Malgré tout j’aime tellement cette ambiance, je ne m’en lasserai jamais. Une fois Paris en vue, j’ai laissé l’hôtesse prévenir de la descente, du fait que nous étions sur le point d’atterrir et donc bien entendu d’arriver. À cet instant je pensais à mon demi-frère, sachant qu’il n’est pas à l’aise dans l’avion il doit attendre avec impatience le moment de poser les pieds à terre. L’équipage sortant en dernier, je l’ai rejoint un peu après, une fois que tous étaient déjà sortis. À peine rejoins je l’incite à se lever pour qu’on sorte d’ici. Quittant les lieux, je parle d’une bonne douche et j’aimerais aussi mettre une tenue plus légère, j’ai beau aimer l’uniforme et savoir que cela donne un style et attire le regard, je ne compte pas le porter plus longtemps que nécessaire. J’ai tout ce qu’il me faut dans ma valise, faut simplement qu’on arrive à l’hôtel. « Il y en a pas mal, tu vas le découvrir de tes propres yeux. » Je lui souris tout en appelant un taxi. « On y sera dans une vingtaine de minutes, c’est un hôtel cinq-étoiles. Les pilotes ont des moyens autant en profiter. » Je ris en regardant à travers la vitre. « En plus on aura une vue directe sur la Tour Eiffel, c’est à moins de 10 minutes de l’hôtel. » Ça vaut le détour de la voir, de la visiter aussi, mais les lumières la nuit sont à tomber. Pour ce qui est du voyage, je repose mes yeux sur lui. « Tu as eu l’impression que ce n’était pas le cas ? » Je le taquine. « ça c’est très bien passé et toi, tu n’as pas eu trop peur ? »   

TENUE ○ Outre le trajet infernal, je me sens heureux de poser pied à terre. Même si je passe d'un siège d'avion à un siège d'aéroport, le temps que Hinata sorte et me rejoigne. Il n'a pas mit des heures, c'est déjà ça. Je me serais bien ennuyé dans le cas contraire, à l'attendre ici. Quand il me retrouve, nous décidons de bouger et de ne pas s'attarder sur place pour se trouver un hôtel où déposer nos affaires. Je ne suis pas assez fatigué pour me caler dans une chambre, j'ai surtout faim après ce voyage sans fin. C'est la première fois que je viens à Paris, je ne connais rien de cette ville alors je laisse mon demi-frère gérer le séjour. Pour l'hôtel, les restaurants, les activités ou le taxi. Il est doué pour chopper l'un de ses véhicules. Faut dire qu'on n'a pas besoin de ça chez nous, entre le métro, le bus ou nos propres voitures. Malheureusement, je ne pouvais pas emmener ma jeep dans l'avion. « Un hôtel pour pilote ? Tu es sûr que j'ai le droit de venir ? » Déconnais-je en m'installant confortablement dans mon siège. Une vue sur la tour Eiffel ? Le pied ! Je pourrais prendre des photos et narguer mes frères ou mes amis. « J'ai bien fait de partir avec toi. » Y a tellement davantage dans ce séjour avec mon pilote de demi-frère. Au Japon, certains ont vu sur la Tokyo Tower ou le mont Fuji, c'est tout aussi beau. Le chauffeur doit être larguer dans notre conversation, c'est pratique. « Je ne vois que la partie visible de l'iceberg. » ça devrait répondre à sa question. Si il y a un soucis dans le cockpit, les passagers n'en savent rien. « Tu rigoles ? C'était une partie plaisir ! J'ai même pu m'endormir. » Mentis-je, avec un sourire. Non franchement, je me ferais jamais à l'avion, qu'il soit le pilote ou non. « ça n'a pas trop bougé, ça va. » Dans le cas contraire, je ne l'aurai pas supporté.

TENUE ○ Je suis content d’avoir embarqué mon demi-frère avec moi, il y a tellement à voir à Paris que je suis certain qu’il va s’amuser et ramener plein de souvenirs. En tout cas ces prochains jours sur place vont être vraiment mémorables j’en suis sûr, je connais plusieurs endroits où l’emmener, mais je pense qu’on risque d’en découvrir pas mal ensemble aussi. Sur la route vers l’hôtel je lui parle des lieux, riant à sa remarque. « En plus tu ne passes pas vraiment inaperçu si je voulais te cacher. » Un ours c’est visible. Je le taquine bien sûr, cet hôtel est ouvert à tous, juste que les pilotes ne se font pas chier lors des voyages et je m’inclus aussi dans le lot. Si on doit visiter les villes dans lesquels on vole autant ne pas se contenter du minimum, surtout que nos voyages sont pris en charge. « Tu me rediras ça une fois que le séjour sera terminé. » Je voudrais entendre son avis sur le sujet à ce moment-là, s’il s’est bien éclaté et tout ça en profitant des avantages que je peux lui offrir et du reste. « Tu marques un point. » Je souris en le fixant devant ses paroles sonnant fausses à des kilomètres. « ça j’en doute. » Me moquais-je, mais non, il n’y a pas eu de secousses ou d’intempérie pour gêner le vol donc c’est une bonne chose. Au bout de plusieurs minutes on finit par arriver à destination, sortant de quoi payer le taxi je lui balance un billet en euros que j’ai échangés a l’aéroport, sortant de la voiture pour récupérer nos affaires, je fais signe à Raijû de regarder plus loin. « Tu peux voir un bout de la tour Eiffel. » Ce sera plus visible une fois qu’on sera monté à notre chambre, puis on ira sur place aussi bien sûr. « Tu vas pouvoir prendre pas mal de photo. » J’avais fait ça aussi lors de ma première visite. En entrant dans l’hôtel nous sommes accueillis par une hôtesse, avec mon uniforme je ne passe pas inaperçu, elle me demande de la suivre et je dis à Raijû de venir, on va partager la chambre, mais c’est une grande avec deux lits, donc ce n'est pas dérangeant. Une fois arrivée, elle nous parle en français en sachant que je comprends, pour nous avertir que si on a besoin ils sont là, le room service est ouvert 24h/24 et des différents avantages de l’établissement. La remerciant dans la langue de Molière je ferme la porte pour me retrouver seul avec mon ainé. « Et voilà. » Dis-je en le laissant admirer la pièce avec un petit sourire amusé. C’est très Français en même temps, donc quand on découvre ça change de ce que nous connaissons de notre pays. « Je vais aller prendre une douche et me changer. Tu vas survivre sans moi ? »  

TENUE ○ C'est amusant de partir à l'aventure avec Hinata, je ne l'aurai pas fait quelques années plus tôt, comme quoi tout peut changer. Son hôtel est l'endroit favoris des employés de son agence aérienne, à croire qu'ils se réunissent tous là-bas durant leur séjour. ça me gênerait si c'était réservé qu'à eux, puisque je ne suis ni pilote, ni steward, ni rien du tout. « C'est vrai que je suis trop beau pour ça. » Riais-je, sans modestie. Un ours tatoué, ça ne passe pas inaperçu dans le coin. Je devrais faire attention, sinon mon retour à Tokyo serait source de danger. Après tout, je flirte avec un fille là-bas, ce n'est pas rien. Et en amour, en relation amoureuse, je suis plutôt sérieux. « Tu risque d'entendre la même chose à la fin du séjour. » Qu'il ne s'attende pas à mieux ou à pire, je ne pense pas changer d'avis entre temps. Surtout à voir la gueule de l'hôtel, je suis sûr que je vais me plaire ici. Quant à la ville en elle-même, de ce que j'ai vu par le hublot de l'avion, c'était cool. Le vol s'est bien déroulé, c'est tout ce qui compte. J'aurai pu mourir dix fois, mais je suis toujours vivant. Alors tout va bien. Hinata sait gérer les gens de ce pays, donc je ne m'occupe pas d'interragir avec eux, quittant le véhicule après un « au revoir » à peu près correcte. La tour Eiffel ? Je lève les yeux pour apercevoir ce dont il me parle. Un bout de ferraille. « La Tokyo Tower en moins coloré. » Plaisantais-je, prenant mon sac pour qu'il puisse refermer le coffre et laisser le taxi s'en aller. « Qui a dit que je prendrais des photos ? Je veux vivre l'instant présent. » Je la joue beau gosse, alors qu'effectivement, je vais sortir mon portable à diverses occasions. Déjà pour cette tour Eiffel. à l'intérieur, nous sommes derechef abordé par une hôtesse qui parlemente avec mon demi-frère dans une langue dont je ne connais rien, à part bonjour, au revoir et merci. Leur dialogue m'échappe, du coup je ne fais que suivre jusqu'à notre chambre. « Je ne savais pas que tu parlais français. » Il m'en cache d'autres, des surprises dans ce genre-là ? Je le dévisage deux secondes, m'attendant à le voir parler dans cette langue. J'en reviens à la chambre, rien à voir avec nos hôtels à Tokyo, plutôt simple. « Je ne quitte pas la chambre, ça devrait le faire. » Fis-je en le chassant d'un mouvement de main, un sourire en coin. Je commence déjà par déposer mon sac sur un fauteuil, puis me jette sur l'un des lits. La grande classe cette chambre !

NOUVELLE TENUE ○ Une chose est sûre, mon demi-frère ne manque pas de confiance en lui, je ris en secouant la tête. « Fais gaffe les chevilles~ » elles vont doubler de volume là ! J’espère vraiment que Raijû passera un bon séjour et sera toujours aussi content à l’heure du départ, même si pour l’instant nous venons seulement d’arriver et cela nous laisse donc du temps pour en profiter, même si ça passe souvent bien trop vite à mon gout. Je lui présente la tour Eiffel une fois arrivée à notre hôtel, elle n’est pas très loin, même si on doit marcher un peu pour y être vraiment. « Exactement, la tour de Tokyo est un peu plus grande, mais c’est surtout le symbole ici, c’est toujours cool de la voir en vraie non ? » Un peu comme la statue de la liberté, quand je suis allé New York c’était obligé que je la vois, j’adore ce qui représente les pays, les villes, les monuments historiques, ça donne un charme et ça rend curieux aussi. « Tu peux vivre l’instant présent tout en l’immortalisant non ? » Je garde mon esquisse, parlant avec l’hôtesse qui nous a accompagnés jusqu’à notre chambre où on se retrouve assez rapidement seuls. « Faut croire qu’il y a encore des choses que tu ignores sur moi~ » Je fais un jeu de sourcil en le taquinant sur ma remarque, mais quand j’ai décidé d’être pilote j’ai aussi appris à apprendre d’autres langues, puis les voyages, les séjours, on arrive à s’y faire avec le temps. Faut que je me lave et me change, abandonnant mon ainé dans la pièce principale. « Cri si jamais t’a un souci. » Je me moque de lui, je suis sûr que l’ours survivra haha. Partant dans la salle de bain, je me déshabille, accrochant mon uniforme a l’abri de l’eau, l’hôtel se chargera de l’envoyer se faire laver, la douche fait un bien fou, j’en avais bien besoin après toutes ses heures de vol. Ayant préparé une tenue plus décontractée, je m’habille après m’être séché, une serviette encore sur les cheveux je sors de salle de bain pour retrouver mon frère. « Tu as déjà mangé français ? » 

TENUE ○ Ce n'est pas la modestie qui m'étouffe, même si c'était plus de l'humour, rien de très sérieux. Arrivé à l'hôtel, Hinata me présente la tour Eiffel, visible de notre chambre. C'est une superbe vue qui s'offre à nous, je peux comprendre le prix de la nuit. ça me rappel surtout la Tokyo Tower, que l'on voit s'illuminer chaque soir, du haut de sa bute. « Et elle n'est pas en plein centre ville. » Comme celle-ci, apparemment. D'un hochement de tête, je réponds à sa question. « Il n'y a pas que ça à voir quand même ? » Tout comme chez nous, il y a plusieurs endroits typiques de notre capitale à voir. évidement, ça doit être plus simple pour eux d'afficher une tour Eiffel sur un tee-shirt ou une tasse qu'autre chose, bien que je ne sache pas encore tout les monuments de la ville. « évidement, c'est le principe d'un voyage non ? » Vivre l'aventure à fond en gardant des souvenirs, des photos. Je ne suis pas ici pour voir le paysage à travers l'objectif de mon appareil photo ou portable. « J'ai tout le temps de les apprendre. » Toute ces choses sur lui dont j'ignore, comme le fait qu'il parle français. Être pilote doit inclure des tonnes de choses à savoir, les langues, peut-être les coutumes. Il voyage tellement qu'au final, il apprend sans même que ce soit une obligation, juste par curiosité ou plaisir. à sa place, je voudrais tout savoir, du moins dans la mesure du possible. Hinata m'abandonne le temps de prendre une douche, j'en profite pour me poser et tester la réception de l'hôtel, son room service. « Laisse la porte ouverte, sait-on jamais. » Lui rendis-je, prêt à chopper le combiné posé sur la table basse proche du lit. Je commande juste de quoi boire, sans alcool. La livraison se fait plutôt rapidement et je remercie la personne en anglais, avant qu'elle ne s'en aille. Hinata ne tarde pas à revenir dans la chambre, pendant que je squatte le lit en buvant mon coca. « Non ? Tu veux m'inviter à manger un plat français ? Tu dois connaître des bons restaurants dans le coin, je me trompe ? » Si il est déjà venu, ça doit être le cas. Je fais confiance à mon frère, terminant ma boisson et déposant mon verre sur le bureau après m'être levé du lit. « Tu veux sortir ? »

NOUVELLE TENUE ○ Peu importe la ville où nous irons il y aura toujours des choses nouvelles à voir. À travers mon rêve d’être pilote je suis aussi capable de découvrir ces endroits, ces histoires et les coutumes des lieux que je viens à visiter. J’adore en apprendre plus, rencontrer des gens différents, nous avons tous à découvrir des uns et des autres. Même au niveau culinaire, j’ai pu manger dans plusieurs restaurants ou simplement gouter les spécialités de chaque coin où je me suis posé, que ce soit asiatique, occidentaux ou autres, toutes les saveurs ne se ressemblent pas, les plats sont parfois étranges, on doit forcément s’habituer à la présentation, se demandant souvent ce qu’il y a dedans ou quel gout cela peut avoir, mais c’est ce que j’aime. Pouvoir me faire ma propre idée, ma propre opinion et dire « j’ai gouté ça ! » m’instruire simplement sur le monde. C’est une chance et je sais que je suis un privilégié. « Bien sûr que non. » À écouter mon frère on dirait qu’il manque d’entrain, mais je me ferais une joie de le guider dans les rues de Paris. « Tu crois ? » Je le taquine, mais il a raison, nous sommes devenu plus proches donc il peut découvrir ce qu’il ignore sur moi a force de trainer à mes côtés, nous avons tous les deux encore des découvertes à faire, mais en même temps on ne peut pas tout savoir, ce n’est pas comme si nous avions passé toute notre enfance proche ni grandit avec cette envie de partager les choses qui nous tiennent à cœur. Ce partage est récent et il faut du temps pour pouvoir rattraper les années à se détester. « Tu pourrais en profiter pour m’épier. » Je me moque simplement, allant prendre ma douche en le laissant s’occuper comme il veut, j’en ai pas pour trois heures en même temps. Juste le temps de me rincer, passer le savon et me rincer à nouveau, ça m’a pris quelques minutes, me séchant et m’habillant rapidement avant de le rejoindre dans la chambre. « On est à Paris autant en profiter non ? » On ne va pas aller dans un restaurant japonais alors qu’on est dans la capitale française. « C’était l’idée, pourquoi tu voulais rester ici ? » Je souris et me dirige déjà vers la sortie, pas besoin de me mettre sur mon 31 pour se faire un petit resto dans le coin, j’ai juste besoin d’argent. « Il y a quelque chose qui te fait envie ou tu me laisses choisir ? » Si jamais il a déjà entendu parler d’un truc français en particulier, je préfère demander. 

TENUE ○ Je peux comprendre l'enthousiasme de mon frère lors de ses nombreux voyages où il découvre des tonnes et des tonnes de nouvelles choses. ça doit être formidable de parcourir le globe tout en étant payé pour cela, même si ce n'est pas un but commun à la base. Certes, il a besoin d'argent pour vivre, mais je pense qu'Hinata fait cela par passion, avant la nécessité. Comme pour le tatouage et moi. Je n'ai pas ouvert un salon pour me faire du fric, mais parce que j'adore le tatouage et tatouer. C'est un métier qui ne permet pas de voir du monde, ni de voyager à l'oeil, mais chaque personne que je tatoue garde une part de moi, de mon art. Je suis fier d'être ce que je suis, alors Hinata doit l'être à son tour. Il est le mieux placé pour me guider dans cette ville dont je ne sais rien, à part ce que j'ai pu voir sur le net ou à la télé. Paris, j'en entends parler un peu partout, mais ça ne vaut pas une visite directe dans la ville des amoureux. Avec pour guide, mon demi-frère adoré. J'ai autant à découvrir sur lui que l'endroit où nous sommes, mais c'est ça qui est amusant. Je ne le suis pas pour rien, ça vaut le détour et je ne suis pas déçu d'avoir à nouveau surmonter ma peur de l'avion pour être là. « à peine. » J'en saurais encore sur lui quand nous serons en âge d'être dans une maison de retraire, parce que l'humain évolue tout au long de sa vie et pour connaître quelqu'un sur les doigts de la main, il faut vivre à ses côtés jusqu'à la mort. Je ne dis pas que je vais coller Hinata jusqu'à son dernier souffle, mais un simple contact est suffisant pour se donner des nouvelles. « Bien sûr, et prendre des photos. » Fis-je en roulant des yeux. Pendant sa douche, je me commande un truc à boire. C'est rapide, puisque je suis servi avant qu'il ne termine sa douche. « C'est vrai. » Autant profiter d'être sur le sol français pour goûter à leur fabuleuse cuisine. « Non du tout, tu me rassures. » Ce serait du gâchis de rester dans cette chambre pour la première nuit de notre séjour, alors qu'il est déjà si court. Je ne veux perdre aucune seconde de notre voyage. Vidant mon verre, je me lève et le suis vers la sortie. « Je n'ai pas eu le temps de me renseigner sur le net, je te laisse choisir. » En gros, je n'y connais rien en matière de bouffe parisienne. Je fais confiance à Hinata pour trouver une enseigne qui vaut le coup ! Au moins un cinq étoiles, tant qu'il ne propose pas un mcdo. ça, je connais. « Paraît qu'ils ont des bons vins. Je veux bien goûter. » Ouais du vin, comme pour les vieux ou les riches. J'ai toujours l'impression que l'alcool range les gens dans des cases, et moi, j'en suis à la bière.

NOUVELLE TENUE ○ C’est bien d’apprendre des choses sur un membre de notre famille, vaut mieux tard que jamais pas vrai ? Je pense qu’avec Raijû notre passé nous permet en réalité de nous rapprocher aujourd’hui. Nous avons un tempérament différent et en même temps qui s’enflamme vite, on en a fait les frais l’un contre l’autre toutes ces années, mais on sait aussi qu’il y a plus à découvrir que cette haine stupide et cette rage réciproque. Aujourd’hui je l’apprécie vraiment et je sais que sans lui je ne me serais surement pas remis aussi « bien » de la disparition de ma sœur. Disons que même si je souffre quotidiennement en silence, je prends les devants et j’avance, je me suis relevé et je sais que c’est son soutient permanent qui me l’a permis, parce que déjà, j’aurais surement été tué écrasé par une voiture sans son intervention l’autre soir. Raijû est mon frère et je veux continuer à partager des tas de choses avec lui. Ce voyage à Paris j’y tenais aussi, un voyage ensemble loin de Tokyo, tout comme j’ai pu me faire tatouer par ses soins, jamais j’aurais cru ça possible et pourtant. En sortant de la douche je lui propose de sortir manger, autant profiter qu’on soit à Paris, il y a des tas de choses à voir. « Tu connais le cassoulet ? » Je l’interroge en le regardant, tout en sortant de la chambre. « C’est un plat typiquement français. » Je souris, il y en a pleins d’autres, mais c’est celui qu’on m’a fait gouter lors de mon premier voyage ici. « C’est sûr que le vin ce n’est pas de la merde, on commandera une bonne bouteille ! » Je garde mon esquisse en lui faisant signe de me suivre tout en quittant l’hôtel, il y a des tas de restaurants dans le coin, mais je ne suis pas habillé pour aller dans les coins les plus luxueux, optant pour un endroit tranquille et agréable, mais pour ça on doit prendre le métro jusqu’à la prochaine station, descendant donc les marches pour rejoindre ce dernier, achetant deux tickets j’en donne un à mon frère et passe la barrière pour attendre l’arrivée du train. « Il fait bon, on a de la chance. » Je me suis tapé des averses lors de mon dernier voyage, il pleuvait non stop, c’est mieux sans la pluie faut bien l’avouer.

TENUE ○ Le passé est derrière nous, je ne peux pas l'oublier mais je peux m'en souvenir pour m'améliorer aujourd'hui. Ce n'est sûrement pas grand chose comparé à ces années à se bagarrer et se disputer, mais un jour, ça prendra vraiment de la valeur. J'ai été là pour lui quand notre soeur est parti, je serais encore là pour lui à la moindre occasion où il aura besoin de moi. C'est mon rôle, mais pas seulement. Je ne fais pas tout ça parce que Hinata est mon demi-frère ou que nous sommes de la même famille. Je fais ça parce qu'il est comme une sorte de super ami dont je ne pourrais me passer pour me sentir bien, pour me sentir moi-même. Ce voyage à Paris est une opportunité pour apprendre à mieux se connaitre et rattraper le temps perdu à nous chamailler comme des gamins. Sortant de la douche, Hinata propose de sortir manger et je l'interroge sur les plats français. Je ne connais absolument rien à cette ville, ni à ce pays. Sauf peut-être les viennoiseries exportés au Japon. Les quelques pâtisseries aussi. Enfin bref, les trucs dont raffolent les Japonais. Du Cassoulet ? Qu'est-ce donc ? à mon expression, il va vite comprendre que je n'en sais rien. Mes sourcils sont froncés, mes lèvres légèrement pincés et mon regard toujours sur lui. « J'en sais rien. C'est quoi ? » Qu'il m'étonne, je suis prêt à faire la découvrir de n'importe quel plat. Par contre, je connais la renommé du vin. Paraît que ce sont les meilleurs. « Tu sais comment me faire plaisir. » Oui, juste avec du vin. Je ne suis pas alcoolique, ni fan de l'alcool en particulier, mais j'aime cela malgré tout. De temps en temps, ça ne tue pas. Sur les pas de mon cadet, je le suis jusqu'à l'extérieur, lui faisant totalement confiance. Le métro n'est pas bien différent des nôtres, la propreté en moins. En fait, ce n'est pas vraiment pareil. Les gens ne se comportent pas de la même manière que chez nous. Ici, y a pas de fil pour rentrer ou sortir, c'est chacun pour soi. « Bon, dans le sens où il fait chaud ? » En cette saison, le temps est mitigé. On ne sait pas si il va pleuvoir ou si le soleil va daigner rester avec nous toute la journée. Ma foi, ce n'est pas comme si il faisait jour à cette heure-là. Nous sommes arrivés assez tard, juste le temps de manger en morceau et je pense que la journée se termine.

NOUVELLE TENUE ○ J’étais content de pouvoir faire découvrir des choses que je connaissais à Raijû, le cassoulet c’était un plat français, pas le genre qu’on trouve dans les restaurants de Tokyo ou alors faudrait que le chef soit du pays, mais j’en avais jamais entendu parler avant de voyager. C’est fou comme la culture même au niveau alimentaire est différentes dans chaque pays. J’ai vraiment de la chance de pouvoir en profiter et apprendre de chaque nation. « Tu verras ~ » Je ne vais pas lui décrire le plat, je suis sûr qu’il va aimer quand il goutera, je lui laisse la surprise. Pour le vin, nous sommes en France, c’est ici que le meilleur vin se trouve donc il ne risque pas d’être déçu, on va se prendre une bonne bouteille ensemble. « Tu n’es pas difficile en même temps. » Je souris en le taquinant un peu, marchant dans les rues jusqu’au métro, il ne faut pas longtemps de trajet donc on devrait bientôt retrouver l’air frais. « Il ne fait pas froid et il ne pleut pas, la dernière fois je me suis pris que des averses. » Ce n'est pas le temps idéal pour sortir dans ces moments-là. Arrivant à notre station, je fais signe à mon demi-frère de me suivre, grimpant les marches, il n'y a pas mal de sans abri qui traine par ici, ils attendent la fermeture du métro pour dormir, c’est triste pour eux. Arrivé devant le restaurant, je pointe l’enseigne du doigt pour la montrer à Raijû. « C’est ici~ » Entrant à l’intérieur, je tiens la porte à mon frère, puis viens saluer les propriétaires, souriant et avec un accent japonais, je parle assez bien français donc ils me comprennent facilement. La serveuse me reconnaît, pourtant je ne suis pas souvent venu ici. « C’est ça d’être beau on reste dans les mémoires. » Je parle en japonais à mon frère, riant un peu de ma blague, je ne suis pas aussi arrogant. Prenant deux places, je commande deux cassoulets et une bouteille de vin. on va passer un bon repas et après on pourra rentrer se reposer pour entamer une journée plus chargée demain, mais ça me fait plaisir d’être ici.