heart shaker ★ dakota & raylai
TENUE ★ Avec l'aide de loukas, j'ai pu trouver un logement provisoire dans l'hôtel de son père. Évidement, je n'ai pas les moyens pour rester ici mais grâce à un marché, je peux me le permettre sans trop de prise de tête. Du coup, des que j'ai du temps libre, je remplis mes heures de travaux à l'hôtel. C'est à dire avant et après mes heures au salon de coiffure. De toute façon je n'ai rien de mieux à faire de mes journées et ça me permet d'être occupé, de ne pas penser à lui surtout. C'est un cauchemar quand mes songes se dispersent et que mes pensées s'évadent. Je ne suis pas vraiment guéri de cette rupture. Le syndrome persiste, maintenant je dois oublier et me faire à l'idée que ça ne sera jamais plus comme avant. Heureusement que bosser m'occupe l'esprit, quitte à nettoyer ou faire la réception à l'entrée. C'est d'ailleurs ma nouvelle tâche pour ce soir. Je dois me charger des entrées et des sorties jusqu'à une certaine heure, ensuite je serais libre. Le point positif en cette période, c'est qu'il n'y a presque personne dans le hall, si ce n'est un employé de temps en temps. Alors évidement, je m'ennuie plutôt vite. Au point de faire du rangement dans le bureau, avec minutie. Des fois je m'étonne moi-même, ce n'est pas une tâche qui me correspond, mais comme la coiffure, je m'améliore plutôt rapidement. La tête dans les dossiers, je ne fais pas trop attention au reste, pris dans ma mise en ordre des papiers auxquels je m'en ficherais en temps normal. Je ne remarque même pas cette personne s'approcher du comptoir, râlant pour rien dans mon coin.

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TENUE ★ Cela faisait déjà plusieurs jours que j’étais à Tokyo, je reprenais mes marques à ma façon, sans pour autant faire d’effusion, je me la joue assez discret, n’ayant aucune envie d’attirer les ennuie comme avant ni de rencontrer ceux qui en voulait à ma peau et m’ont presque tué. Je devais me trouver un boulot, mais honnêtement je n’avais aucune idée de sur quel plan me lancer, j’avais beaucoup de compétences, mais les utilisé comme je le faisais en tant que Dakota ne m’aidera pas, alors je dois trouver un moyen de me sortir de ma zone de confort pour tenter d’autres choses, relever d'autres défis. Revenant à L’hôtel où je loge depuis mon retour, les portes s’ouvrent sur mon passage, c’est un endroit vraiment luxueux, je me sens assez bien ici, même si ce n’est pas vraiment le genre de lieux qu’on peut appeler « chez soi » me dirigeant vers l’accueil, je ne remarque pas de suite qui se trouve de l’autre côté du comptoir. « Je peux récupérer ma clef. » Je la laisse ici avant de sortir, c’est plus pratique. Quand il relève la tête je souris. « Tiens, comme on se retrouve. » Je ne savais pas qu’il bossait là ou même qu’il y vivait en réalité, bien que la question du logement m’ait travaillé en voyant mon ancien appartement vide. « Qu’est-ce que tu fais ici, je croyais que tu étais dans la coiffure. » Bah quoi ? Je m’interroge simplement, les bras croisés sur le comptoir en attendant par la même occasion ma clef, la montrant du doigt pour qu’il ne cherche pas pendant trois heures, c’est le numéro 145, facile à retenir. « Tu es aussi employé ici ? » Je profite qu’il n’y a personne pour poser mes questions, en règle générale on n’a pas vraiment le temps de taper la discute à l’accueil d’un hôtel comme celui-ci, toujours bondé.

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TENUE ★ Toujours la tête dans les archives, je ne capte la personne qui approche qu'une fois qu'elle s'adresse à moi. Par habitude, je bronche avant de le relever la tête. « Un bonsoir n'a jamais tué personne. » Le client est roi, qu'ils disent. Ce n'est pas parce que je bosse dans un hôtel de luxe que je dois être traîté comme un bouffon. Encore une fois, je croise son regard qu'après coup, jurant dans ma tête. Ouais, comment on se retrouve. Mon coeur a loupé un battement, frôlant presque la crise cardiaque en imaginant une autre personne... Ce n'est que ce Caleb. « Je suis dans la coiffure. » ça ne change pas, c'est mon « métier » de base. Lui, qu'est-ce qu'il fait là ? Ce gars a aussi les moyens pour crécher dans un tel hôtel ? Eh ben, de mieux en mieux. La clé, c'est vrai. Récupérant l'objet accroché sur le mur dans mon dos, je la dépose devant lui sur le comptoir. « Faut croire. Et toi, tu es qui au juste ? » Pour se payer une chambre ici, faut être riche ou le fils du proprio. « Tu cherches vraiment du boulot ? J'ai presque un doute en sachant que tu loges dans cet hôtel. » Il n'a jamais dit qu'il était pauvre, ceci dit en passant. C'est moi qui me suis imaginé que je ne le croiserai jamais ici, dans ce bâtiment. « Je loge ici pour le moment, c'est pour ça que je suis là. » à perdre mon temps derrière un comptoir plutôt que faire quelque chose de plus instructif... même si j'ignore quoi. heureusement qu'il n'y a personne, ça me permet de discuter avec lui et d'occuper mon temps.

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TENUE ★ « Bonsoir » dis-je comme pour répondre à ses attentes sans chercher à débattre sur la politesse. Je veux simplement récupérer mes clefs. Seulement il s’avère que je connais la personne derrière le comptoir et ne tarde pas à le faire remarquer, si on s’est quitté avec un sourire et d’une façon assez amicale, il est redevenu un peu aigri dans sa manière de parler. « Ok. » Dis-je en guise de réponse, montrant là où repose ce que je suis venue chercher pour qu’il me la donne, ce qu’il fait et je la ramasse sur le comptoir en faisant face à ses questions. « Caleb. » Je lui ai déjà dit qui j’étais non ? « Tu me prends encore pour ton ami ? » Je ne vois pas vraiment l’utilité de sa question. « Avoir des sous sur son compte signifie qu’on doit glander ? » Je ne savais pas. Mon sourire toujours présent sur mon facies, je l’observe une seconde en restant accoudé devant lui. « Si tu juges les gens ou les classes dans des cases c’est encore moins irrespectueux que d’oublier de dire « bonsoir » » Le taquinais-je simplement. « Donc tu bosses ici pour te payer ta chambre ou un truc du genre ? » Je comprends mieux, mais après c’est une coïncidence, je n’ai pas choisi cet endroit parce que Raylai s’y trouver, j’imagine que c’est une bonne chose. Un bon coup du sort ? Enfin. « Tu es dans quelle chambre ? » Il connaît la mienne vu qu’il a surement vu le numéro sur la clef, après c’est plus par curiosité que pour aller le déranger, si on peut compter l’un sur l’autre dans cet immense hôtel ce n’est pas une mauvaise chose non ? « Tu travailles jusqu’à quelle heure ? »

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TENUE ★ Entre le « pardon » de l'autre fois et le « bonsoir » de ce soir, on dirait que j'en veux particulièrement à ce gars. Ce n'est pas le cas, je n'ai rien contre lui. Si j'étais vraiment aigri, je ne répondrais même pas à ses paroles, c'est juste que c'est le début de notre conversation. Et qu'il a toujours la même tête que Dakota. Pour une seconde rencontre, ça me perturbe toujours autant. N'empêche il doit avoir les moyens pour loger ici, c'était le sens de ma question. « Je sais. Je n'ai pas oublié ton prénom. » Répondis-je, faussement sidéré. « Non, c'était une question rhétorique. » Rien à voir avec son nom ou le fait que je puisse encore le confondre. Je demandais par-là si il était riche ou de bonne famille. « Si j'étais riche, je le ferais. » Glander, mais je ne suis pas riche et je ne serais jamais riche. Irrespectueux ? Donc pour lui, je suis irrespectueux ? Soit, un peu. Je n'ai jamais eu une bonne relation avec la politesse et le respect, donc je ne m'offusque pas tellement. « Je range les gens dans des cases, c'est mon droit. » Je lui souris, à peine innocent. « Bien deviné. Je n'ai nulle part ailleurs où aller. » En dehors de ma famille adoptive qui me jugerait d'irresponsable pour me retrouver dans une telle situation, après avoir voulu mettre les voiles. Je dois avoir l'air d'un gamin paumé qui cherche une solution pour ne pas être réprimandé après une bêtise, sauf que c'est ma vie entière que je mets en jeu. Ma chambre ? « 147. » Deux portes de la sienne, mais je n'ai jamais fait attention à lui avant ... Maintenant. Il pose beaucoup de question, rien à voir avec Dakota. ça me surprend toujours autant, à croire que ce n'est qu'une grosse blague. « D'ici une demi-heure. Pourquoi ? Tu veux m'inviter ? » Je plaisante, et dans un sens, c'est la première chose qui me passe par la tête.

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TENUE ★ Je pouvais paraître idiot à répondre ainsi alors que j’avais parfaitement compris ce qu’il sous-entendait, mais c’était la version dakota 2.0 si vous voyez le genre ? Enfin bon, dans tous les cas je réponds à tout ce qu’il a pu dire avec légèrement, simplicité et naturel. « C’est justement parce que tu ne l’es pas que tu penses ça. » Quand on a de l’argent on tourne vite en rond, il y a eu des périodes difficiles quand j’étais jeune, quand je suis parti seul de Thaïlande pour venir vivre au Japon, je me débrouillais seul et j’ai vécu dans la rue, je me suis ensuite démerdé grâce à mes talents jusqu’à me hisser là où personne n’était censé m’atteindre et même ainsi j’avais un job de danseur, je n’ai jamais vraiment pu rester sans rien faire bien longtemps. Et c’est encore le cas aujourd’hui, même si je prends mon temps pour justement tout mettre en ordre dans cette « nouvelle » vie. « Tu as raison, c’est ton droit, mais tu ne dois pas avoir beaucoup d’amis non ? » Bah quoi ? Je dis les choses comme ça vient, je ne parle pas en tant que Dakota, mais en tant que Caleb. « Ça confirme ce que je pensais. » Le fait qu’il n’ait aucun endroit où aller c’est que forcément il n’a pas beaucoup de personnes sur qui compter non ? Encore une chose que je semble avoir « deviné » même si ce sont des choses que je savais déjà pour avoir vécu avec lui un certain temps, même si ça me parait loin aujourd’hui. Le questionnant sur le numéro de sa chambre ça pourrait être bien de compter l’un sur l’autre ici, vu qu’on se connaît non ? « Pas loin de la mienne, c’est cool. » Je souris, comme si j’avais une idée derrière la tête, mais c’est simplement que je trouve cela plus simple que de balader entre les étages si on doit se parler. « T’inviter ? Ça dépend à faire quoi, tu as un truc en tête ? » Je garde toujours mon esquisse, les bras croisés sur le comptoir et les yeux sur lui.

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TENUE ★ C'est parce que je suis pauvre que je pense que les riches glandent ou que je ferais cela à leur place ? Possible. Avoir de l'argent ne veut rien dire, je m'en doute bien. Quand quelqu'un aime faire quelque chose, il va se servir de ses sous pour y parvenir et continuer à le faire jusqu'à s'en lasser, jusqu'à ne plus pouvoir, ou peu importe. Je généralise vraiment le cas, mais en vérité je ne sais pas ce que cela fait d'être riche ou juste passionné par un truc. Ranger les gens dans des cas est mon droit, personne ne peut m'empêcher d'appeler un gars avec de l'argent un « riche », et ainsi de suite. Caleb soulève un nouveau point et je fronce les sourcils. Pas beaucoup d'amis ? Je me renfrogne légèrement. « Je n'ai pas besoin d'amis. » Marmonnais-je. J'ai London, mon meilleur ami. ça me suffit amplement. Mieux vaut être seul que mal accompagné, comme dirait le dicton. ça confirme quoi ? Le fait que je n'ai nulle part où aller signifie que je sois vraiment seul ? Peut-être. Et alors ? J'aime ma solitude. Comment pourrais-je avoir confiance en qui que ce soit après ce que j'ai vécu ? Dakota m'a d'abord humilié et menacé, avant que je tombe sous son charme et qu'il me tourne la tête. Dans le fond, je n'ai pas envie de vivre à nouveau ce cauchemar, d'aimer mais de ne pas l'être vraiment en retour. C'est douloureux, affligeant. Quand je balance le numéro de ma chambre, je m'interroge sur son esquisse. Oui, nous sommes à côté, presque. « En quoi c'est cool ? » Juste pour savoir si je dois m'inquiéter ou me préparer à être dérangé à l'avenir. Une invitation est une invitation, je disais cela pour plaisanter mais on dirait qu'il le prend au sérieux. « Je ne sais pas. à manger ? J'ai la dalle à force de glander ici. » Par contre je le laisse payer l'addition, je n'ai pas l'argent suffisant pour m'offrir un restaurant, sauf les trucs à emporter qui ne coûte pas cher, mais généralement j'achète dans les konbini ou commande au room-service en usant de mon boulot pour « régler » ma note.

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TENUE ★ J’ai toujours eu des « amis » sauf que de mon côté je n’étais pas vraiment capable de ressentir le vrai sens de l’amitié, faire confiance, croire en quelqu’un ou se confier. Je n’ai jamais su faire ça et quand je l’ai faits avec Raylai il m’a « trahis » en se rapprochant d’un autre groupe sans tenir compte de ma présence, je m’en souviens encore, même si désormais j’efface peu à peu ses souvenirs, me formatant pour être uniquement « Caleb » je ne peux pas dire que je sois quelqu’un de très entouré non plus. Les gens que j’avais à mon service étaient contraints par la peur et ceux qui me sont resté fidèles et m’ont aidé à m’enfuir du pays sont peu nombreux. Je ne peux plus les voir car ils étaient les « potes » de Dakota et je dois couper les ponts avec toutes ces fréquentations, alors pourquoi pas avec Raylai ? Surement parce que je n’en ai pas envie, au fond de moi je veux essayer de vivre normalement cette fois, avec lui, sans ordres, sans violence, sans peur ou incompréhension. « Si tu le dis. » Je souris simplement sans chercher à en savoir plus. Niveau chambre nous sommes à côté, je trouve que c’est cool. « Tu es un peu déprimant. » Me moquais-je avant de reprendre. « Être à côté d’un futur ami c’est cool non ? Et puis tu es le seul que je connaisse dans le coin, alors pour moi c’est plutôt une bonne chose. » Oui, je ne manque pas de cran et de confiance, mais je sais parfaitement que je finirais par me rapprocher de lui, petit à petit. « L’autre fois tu mangeais aussi, en fait tu es maigre, mais t’es plutôt gourmand. » La glace et désormais le repas. « On va se voir uniquement pour manger ? » Je le taquine, mais je ne refuse pas pour autant de l’inviter. « Où veux-tu manger ? » Il sait que j’ai de l’argent, donc il a le choix.

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TENUE ★ L'amitié ne vaut rien si c'est par intérêt ou par peur, par chantage ou manipulation. Je ne comprends pas ce genre de lien, et pourtant je l'ai vécu au début de ma relation avec Dakota. La suite, c'est uniquement de ma faute, quand je n'ai su partir au bon moment pour rester accroché à lui et tout perdre en fin de compte. Depuis, j'évite de me faire des « amis » de passage, à part London, je n'ai personne d'autre sur qui compter réellement. Loukas est son copain, mais je ne peux pas dire que nous soyons super pote, lui et moi. Pour ce Caleb, j'en sais trop rien. Il est là, il me parle, mais je ne sais pas à quoi ça pourrait aboutir à la fin. Si il doit être de passage, autant qu'il passe vite. Quant à cette histoire de chambre, je ne vois pas trop pourquoi il se réjouit. Déprimant ? Je lui lance un regard sombre, presque menaçant. Je ne lui ai pas demandé de m'adresser la parole ! Futur ami ? Voilà, là c'est délicat. « Tout dépend si tu comptes rester sur Tokyo ou disparaitre du jour au lendemain. » Fis-je, sans vouloir être plus déprimant. En vérité, j'ai été trop blessé par les gens pour accorder aussi facilement ma confiance. « Si tu rencontres quelqu'un d'autre, tu vas arrêter de me parler ? » Bah quoi ? Je ne suis pas fan du « tu es le seul » comme si c'était réversible ou modifiable par la suite. Maigre ? Oui, pas faux, mais je ne mange pas autant. C'est juste qu'il tombe sur moi quand je le fais ou quand j'ai faim, comme maintenant. « Pas vraiment. » pour le côté gourmand. « Il y a au moins cinq repas par jour, de quoi tu te plains ? » Rétorquais-je, avec un sourire amusé. Il est bête celui-là. Où ? Je hausse les épaules, l'air de dire que ça m'importe peu. « Si tu as les moyens, dans un restaurant de luxe. » Je plaisante, je ne vais pas le ruiner, puis je  n'aime pas ce genre de cadre. « N'importe où, je m'en fiche. » ça devrait lui laisser de quoi réfléchir, si jamais il veut tenter un truc. 'Fin, un endroit pour bouffer plutôt.

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TENUE ★Si je compte rester ou partir ? Je souris en le regardant sans répondre de suite, me contentant surtout de creuser sur son visage pour comprendre qu’il a finalement « peur » de s’attacher. « J’ai prévu d’y rester, donc ça devrait le faire, je ne vais pas t’abandonner si c’est ce qui te fait peur. » Je décoche un clin d’œil accompagné de mon sourire indélébile. Je suis sérieux, Caleb ne l’abandonnera pas, même si je ne sais pas ce que demain nous réserve ou si un jour je serais à nouveau en danger, en attendant je suis sur de moi dans mes propos. « Décidément, tu vas remettre en doute toutes mes paroles ? Tu as tellement peur que je t’utilise pour passer le temps ? » Je suis franc donc direct et ne cherche pas à dissimuler les choses, surtout quand je lis derrière ses paroles ce qu’il veut vraiment dire au fond. « Si tu ne me rejette pas avant de me connaitre je pense qu’on peut vraiment être ami, ne me juge pas en pensant que je suis comme ton pote, ce n’est pas le cas. » Je suis quelqu’un qui va droit au but, si j’avais des intentions cachées ou si j’avais comme projet de l’ignorer je ne serais pas revenu et je ne serais pas ainsi. Comme l’autre jour il a faim, donc forcément je le vois comme quelqu’un de gourmand, comment je devrais le voir alors qu’il mange a chaque fois qu’on se rencontre ? Ou qu’il ait faim plutôt en l’occurrence. Restaurant de luxe ? Je ris et hausse les épaules. « Si tu y tiens cela ne me dérange pas, mais faut savoir que dans ce genre de restaurant tu ne manges pas beaucoup, personnellement je préfère encore un bon snack ou restaurant familial qui te bourre bien la pense. » Après je lui laisse le dernier mot, l’argent n’est pas un problème et je l’invite donc bon.

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TENUE ★ Ce n'est pas difficile de comprendre mes sous-entendus, j'ai bel et bien peur de m'attacher à quelqu'un d'autre. Ce Caleb, aussi sincère soit-il, ne peut prédire l'avenir. Si il doit partir, il partira très certainement. « Tu penses déjà à ça ? » à être ami au point de ne plus se lâcher. J'aimerai qu'il me le prouve, pas seulement avec des mots ou des phrases dans ce genre-là. Qu'il me donne des preuves de sa sincérité, même si ça doit prendre des jours ou des semaines, voire des mois. Il n'y a qu'ainsi que je pourrais avoir confiance en lui, peut-être même entièrement confiance. « Exact. » Approuvais-je, une esquisse sournoise sur les lèvres. Je peux douter de lui même quand il respire. C'est à lui de me permettre de ne plus douter à l'avenir, et à moi ensuite de le croire. Caleb est doué pour comprendre le sens de mes réponses, et comparé à Dakota, il les exploite de façon à ce que je cesse de le faire. « D'accord, Caleb. Faisons un marché. Enfin, ce n'est pas vraiment un marché, mais disons que je t'accorde toute mon attention tant que tu es comme tu es à l'heure actuelle. » Persévérant, franc et amical. Si ça venait à être différent, sans raison, sans explication, alors le marché ne tiendrait pas. Je le cherche un peu, mais ça serait trop facile de dire juste amen. Caleb m'a rencontré quand j'allais mangé une glace et maintenant, j'ai faim après des heures sans rien avalé. Ce n'est pas de ma faute ! Je plaisante pour le restaurant de luxe, je n'oserai pas ainsi abusé. « Je déconnais, je n'aime pas les resto' gastronomique. » Mais il m'a presque pris au sérieux ou alors, il comptait vraiment m'emmener dans ce genre d'endroit ? Je pouffe légèrement en m'imaginant dans un cadre pour riche. Quoi que, je le suis déjà en bossant dans cet hôtel, bien que je ne porte pas d'uniforme super classe à la M.I.B. « Un snack, ça me convient. » Ajoutais-je avec un sourire. Quant à mon travail, je peux bien partir un quart d'heure plus tôt, qui le verrait de toute façon. « On y a va maintenant ? » J'ai déjà arrêté ma tâche précédente de ranger, surtout que ce sera à nouveau le bordel d'ici demain.

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TENUE ★Je souris en haussant les épaules. « Je sous-entends simplement que je ne suis pas un abruti qui lâche les gens, je sais ce que je suis donc je peux l’affirmer. » C’est simple non ? Si jamais nous devenons amis, ce que je ne doute pas au fond, et bien je serais quelqu’un de présent qui lui montrera une autre facette de l’amitié et de la confiance. Il peut douter de moi, de mes mots, mais cela m’importe peu, car un jour ou l’autre il comprendra que je suis sérieux et qu’il n’y a pas de raison de penser que je manigance des choses ou je ne sais quoi. Je l’écoute et ris en levant mon pouce. « Ça marche, de toute façon je ne peux pas être autrement que ce que je suis, alors ça devrait être facile. » Je garde mon esquisse et parle de restaurant, honnêtement cela ne me dérangerait pas de l’emmener dans un endroit de la haute société, style restaurant étoilé et super cher, mais dans les assiettes il n’y a vraiment pas grand-chose et on est plutôt du genre à rester sur notre faim et tout ça pour un prix abusé, alors bon. « Tu y es déjà allé ? » Je l’interroge parce qu’il dit ne pas aimer les restaurants gastronomiques, donc il a peut-être mangé là-bas. « Un snack c’est parfait alors. » Je pense que cela nous correspond bien après la glace de l’autre jour, mettant les clefs de ma chambre dans ma poche, je les garde avec moi cette fois, même si je sais que quelqu’un prendra le relai à l’accueil pour les visiteurs de nuit. « Quand tu veux, je suis prêt. » Il semble ne pas se soucier de partir en avance donc bon, je ne vais pas l’en empêcher. « Tu en connais dans le coin ? Je n’ai pas encore pu visiter tous les endroits depuis mon arrivée, donc je te laisse guider. »

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TENUE ★  Ok, je veux bien le croire si il me dit qu'il n'est pas un abruti qui lâche les gens, mais ça n'empêche que moi, je suis un idiot qui ai peur. ça fait la différence. Il pourrait être le plus honnête du monde, cela ne fonctionnerait moyen si la personne face à lui est sceptique, voire hésitant. Ce qui est mon cas, ça l'était déjà bien avant de rencontrer Dakota et de tomber pour lui. Finalement, je propose un deal simple. Il n'a qu'à me prouver qu'il est cool et sincère, en ne changeant pas de comportement brusquement. Je peux lui faire confiance, ou essayer de lui accorder un peu de celle-ci. Il ne peut être autrement que lui-même, ça je n'en doute pas. Le truc, c'est que je dois découvrir qui il est, en réalité. ça, c'est mon boulot. C'est donnant-donnant quand on veut être ami, l'un doit se dévoiler à l'autre, et inversement. Ma plaisanterie semble faire mouche, est-il idiot ou naïf ? C'est censé être mon rôle, pas le sien. Puis, nous ne nous connaissons pas suffisamment pour un tel endroit. Autant se contenter d'un truc simple, qui puisse me plaire. « Non, mais ce n'est pas mon truc. » J'ai déjà du mal ici, dans ce genre d'hôtel cinq étoiles où la plus part des clients ont plusieurs comptes en banque bien fournis. Ce n'est pas pour moi, c'est tout. Dans ce cadre, je ne serais toujours qu'un pauvre employé. Restons sur le snack, je préfère de loin. Avec son accord, je préviens l'un de mes collègues que je m'en vais. La personne qui me répond sur le téléphone de service acquiesce et me dit juste d'attendre deux minutes, qu'elle puisse venir. Je peux quand même sortir de derrière le comptoir d'accueil et m'étirer librement. « Mince, et moi qui voulais savoir tes goûts en matière de nourriture. » On dirait que je vais devoir le guider. Quand mon remplaçant arrive, je le remercie et le salue, faisant signe à Caleb de me suivre. Je rattraperais ce quart d'heure demain, quand je n'aurai rien de mieux à faire. En attendant, je quitte l'hôtel avec mon nouvel « ami » pour l'amener dans une ruelle, quelques mètres plus loin. Je n'ai pas besoin de m'éloigner trop pour trouver un snack sympa, ils font surtout des plats japonais et je connais la plus part d'eux pour venir ici quand je n'ai pas vraiment envie d'aller ailleurs. « Leurs Gyudon sont bons. » Ce plat à base de riz et de lamelles de boeuf avec des oignons. C'est plutôt simple, mais délicieux.

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TENUE ★ Raylai a tout à faire le droit de ne pas avoir confiance en moi, si ce dont il a besoin est une preuve de ma sincérité alors il l’aura bien assez tôt, je ne suis pas vexé qu’il me demande cela, ni même inquiet car je suis bien décidé à continuer sur ma lancée et rester « moi-même », celui que je suis aujourd’hui est celui que je serais demain et ça, je ne pense pas que cela puisse changer. J’ai pris cette décision d’être Caleb, je ne suis plus Dakota et même si de mon côté il est plus simple de croire en ce garçon avec qui j’ai partagé un bout de chemin, je suis une personne nouvelle, quelqu’un qui recommence du début et lui aussi. Avec moi. Quoiqu’il arrive il m’acceptera, parce que je ne le laisserais pas tomber et je lui ferais oublier le passé tout comme j’ai dû le stocker dans un coin de mon esprit, comme s’il n’avait jamais existé. D’accord pour aller manger un morceau, je l’invite donc où il souhaite, que ce soit un restaurant étoilé ou un snack du coin, ça m’importe peu, je paierais pour lui, mais je n’hésite pas à lui dire que dans les restaurants de luxe il n’y a pas l’accueilli ou le plat consistant qu’on pourrait retrouver dans un restaurant de rue, qui est sans aucun doute beaucoup plus conviviale. « Tu auras le temps de le découvrir, je suis assez simple tu sais. » Niveau nourriture comme tout le reste, je ne me prends pas la tête et il en jugera par lui-même très rapidement. Une fois prêt je l’invite à sortir et je le suis jusqu’à une rue où il me montre un petit snack japonais. « Ça a l’air cool ici. » J’approuve et lorsqu’il parle des gyudon je souris avant d’ajouter. « Je sais déjà ce que je vais prendre alors, autant faire confiance au connaisseur. » Lui lançant un clin d’œil je le laisse entrer et le suis de près, saluant les propriétaires des lieux tout en commandant deux bols avant de s’installer à une table. « J’aime ce genre d’endroit. C’est chaleureux et je trouve ça plus agréable, comme quoi avoir de l’argent ne signifie pas qu’on aime obligatoirement le luxe. » Je garde mon esquisse, mais je suis sincère.

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TENUE ★  C'est quand même difficile d'accorder toute sa confiance à un inconnu, surtout un gars avec la même tête que mon bourreau pour lequel j'avais des sentiments, mais qui m'a laissé en arrière. Il y a une cicatrice à l'intérieur qui m'empêche de m'ouvrir totalement à ce garçon, à ce Caleb. Il peut être le meilleur des hommes, le plus sympathique et amical, ça ne change pas la blessure dans mon coeur. Avec un peu de chance, il pourra la panser et la rendre moins douloureuse, mais je préfère de ne pas trop y croire, pour ne pas être déçu plus tard. Nous sommes donc d'accord pour sortir manger un morceau ensemble, pour la seconde fois depuis notre rencontre. Les restaurants de luxe ne m'attire pas, déjà parce que l'ambiance est attirante que pour les gens ennuyants et ensuite, comme il vient de le préciser, l'assiette n'est pas bien rempli. Ce sont des raisons suffisante pour préférer le bas peuple et leur nourriture. Il dit vraiment cela comme si nous allions nous rencontrer à chaque fois, tous les jours. Ce n'est sûrement pas une mauvaise chose, je devrais relâcher les épaules et souffler un coup, plutôt que rester sur la défensive. Le guidant à l'extérieur, je l'emmène dans un restaurant japonais beaucoup moins côté qu'un étoilé, mais bien meilleur. « Et encore, tu n'as pas goûté leurs plats. » Il n'y a pas que la vue qui soit bonne. Quand quelqu'un parle d'un truc, forcément ça influence l'autre, mais je suis d'accord avec Caleb. Saluant les employés, je choisis une table tandis qu'il commande deux bols de Gyudon. C'est chaud, ça nous fera du bien. « C'est pour me faire la leçon que tu me dis ça ? » Plaisantais-je, un coude sur la table et mon menton posé sur ma main. « Je n'ai jamais dit que les riches aimaient obligatoirement la luxure. » Enfin, le luxe. ça peut porter à confusion ce lapsus, parce qu'il y a une légère différence entre luxe et luxure. « Tu avais l'habitude de manger quoi, de là où tu viens ? » Il n'est pas du Japon, ça je le sais. Il m'a dit la dernière fois qu'il venait d'arriver, et qu'il vient de ... « Tu viens d'où déjà ? » Je ne me souviens pas l'avoir entendu, ni demandé plus tôt... Ou alors, j'ai oublié.

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TENUE ★ Je sais parfaitement que les gens n’accordent pas facilement leurs confiances en général, je suis pareil ou du moins je l’étais. Pour moi le monde était pourri et les gens des déchets vivants, j’ai changé ma vision et ma perspective des choses qui m’entour jusqu’à croire profondément que ce que je suis là et ce que je suis vraiment. Comme si j’avais effacé Dakota pour de bon et qu’il ne laisser pas son poison me toucher et me perturbé, c’est un peu ça. Je me suis focalisé sur cette personnalité, ce comportement qu’à Caleb, mais au fond si je suis capable d’agir ainsi c’est surement parce qu’au fond, j’avais un bon côté aussi par le passé, sauf qu’il était bien caché. Face au restaurant je trouve qu’il a l’air bien accueillant et puis on peut sentir l’odeur caresser nos narines, ça sent vraiment bon. « Ça ne va pas tarder. » Je vais le gouter très vite et j’ai hâte d’ailleurs. D’où ma rapidité pour commander une fois à l’intérieur, aucune hésitation, je rejoins Raylai à la table et lui fait une nouvelle remarque sur les riches, j’ai beau avoir de l’argent j’aime les choses simples. « Peut-être ? Disons plutôt que j’essaie de sortir de la case dans laquelle tu m’as mise ? » Mes lèvres s’étirent dans un nouveau sourire. « La luxure hein ? » Je le taquine. De là où je viens ? Je réfléchis et hausse les épaules. « Des plats thaïlandais ? Tu connais surement. » On partage la même origine donc je suppose qu’il en a souvent mangé. « Je viens de Bangkok. J’y vivais avec ma famille, mais j’avais besoin de prendre le large. » Les bols arrivent et j’attrape des baguettes pour venir gouter, même si c’est chaud. « Hum, je confirme, c’est délicieux !» Je ne mens pas, levant mon pouce à la personne qui cuisine, le faisait rire par la même occasion, il doit en recevoir des compliments. « Tu as déjà vécu ailleurs qu’ici ? » Autant être curieux.

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heart shaker ★ dakota & raylai
TENUE ★  C'est tout ce qu'il a retenu de nos échanges ? Que je le range dans une case. ça me fait sourire, même si c'est absurde. J'avais déjà oublié cette histoire de case, de toute façon. Si je traîne avec lui, c'est parce que je le veux et que je ne le considère pas comme ces gens qui abusent de leur argent ou de leur privilège. Si c'était le cas, je ne lui proposerais pas de manger ensemble. « Tu prends cela trop à coeur. » Soulignais-je, pour qu'il s'en rende compte. La luxure ? C'est ce que j'ai dit oui ... Je me pince les lèvres, léger lapsus. Il est thaïlandais, donc il mangeait des plats de thaïlande. Rien d'étonnant là-dedans. Si je connais ? Hm, plus ou moins. J'ai quitté la Thaïlande assez jeune, pour être traîné un peu partout en Asie. Des fois, je me demande d'où je viens réellement. Bangkok. C'est le même nom que ma ville, là où j'ai déjà fugué dans l'espoir de trouver les tombes de mes parents. Avant de savoir la vérité. Il a de la chance d'avoir une famille, pourquoi vouloir la quitter ? C'est son droit, à la longue ça ne doit pas être le rêve. Face à mon bol, je regarde la fumer s'échapper en songeant à ma propre famille, mes parents, ma ville natale... Les souvenirs sont si flou, si dispersé. Au son de sa voix, je relève mes yeux de mon plat et l'observe. « Oui et non. Je suis orphelin depuis l'âge de huit ans, à peu près. » C'est résume quasiment toute ma vie du gosse paumé. « J'ai connu toute sorte de famille d'accueil, des biens et des moins biens. En Thaïlande ou ici au Japon. » Là où ils voulaient de moi, avant de me jeter comme un déchet. Prenant mes baguettes, je goûte enfin à mon plat avec précaution, pour ne pas me brûler la langue. « Je ne sais même pas pourquoi je te raconte ma vie. » Peut-être parce qu'il m'écoute ou que Dakota n'en avait rien à faire de mes histoires ? Ce garçon est différent, malgré sa ressemblance physique.

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TENUE ★ Ce n’est pas vraiment comme si j’avais faits une fixation dessus, simplement que je me souviens de tout ce qu’on me dit, donc de cette histoire de « case » et j’aimerais que Raylai me voie comme quelqu’un de « normal » sans croire que je suis comme tout le monde, même si je sais qu’il faudra du temps pour qu’il me fasse confiance ou réalise qui je suis ou ce que je suis. Je me contente de sourire, goutant à mon plat lorsque celui-ci est apporté, si on parle nourriture je connais la cuisine thaïlandaise, mais en vérité j’ai vécu plus longtemps ici ou même en Amérique, je suis un habitué des plats japonais, du moins Dakota l’est. Je change ma façon de voir, d’agir, d’être, parce que Caleb est différent. Même parler de ma famille, c’est une chose que je n’aurais jamais faite avant, ils ne sont pas des parents modèles et je ne les aime pas à cause de ce jugement qu’ils ont toujours eu sur moi, ils ne m’ont jamais compris et pourtant j’ai accepté de les voir, comme de parler à ma sœur aussi, j’ai l’impression que mon changement opère sur tout ce qui m’entoure, même sur les gens. « Ça n’a pas dû être facile. » Si je ne pouvais pas compatir avant, je le peux désormais. « J’imagine que c’est à cause de ça que tu es aussi méfiant ? » Je souris en le regardant, tout le monde a son histoire, son expérience et c’est ce qui nous fait évoluer. « Peut-être parce que tu as besoin d’en parler ? Ou simplement parce que je te parle de moi, ça aide à en faire de même quand quelqu’un s’ouvre à nous. » Même si petit à petit. « Du coup tu n’as pas de famille actuellement ? » Adoptive j’entends.

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TENUE ★  Ma vie n'a pas été facile, j'ai enchaîné les péripéties et les bourdes jusqu'à aujourd'hui. à croire que je n'ai jamais su faire les choses correctement ou dans l'ordre. Comme être envoyé en maison de redressement et perdre trois ans de ma vie pour des bêtises d'adolescent rebelle. Je me souviens que c'était de la faute à Dakota et sa bande si je m'étais fait attraper par la police, laisser à l'arrière comme un appât, un dommage collatéral. Tellement de chose se sont passé après cet événement que ce n'est qu'un épisode parmi tant d'autre dans cette longue série qu'est ma vie. Pourtant, c'est étrange de le raconter à ce garçon, juste de dire que je suis orphelin et que j'ai voyagé de famille en famille sans avoir de véritable attache. Facile ? Effectivement, non. Répondre n'est pas utile, je me contente de manger mon plat sans rien ajouter de plus à ce commentaire déjà bien réaliste. Juste, je me demande bien pourquoi j'en parle avec lui. « J'imagine aussi. » Il y a de ça, et du reste aussi. Ma relation avec Dako ne m'a pas aidé. Que ce soit par besoin ou juste pour échanger, ça ne change pas mes paroles et mes aveux. Qu'est-ce que j'ai à cacher, de toute façon ? Le passé est le passé, que j'en parle ou non, il ne changera pas. « Oui et non, je ne veux pas causer du tort ou des soucis à ces gens. » La famille dans laquelle je vivais avant de rencontrer Dakota, cette famille qui m'a soutenu jusqu'à présent malgré mes nombreuses incartades. Ils sont trop gentil pour m'avoir dans leurs pattes et s'inquiéter tout le temps. « J'ai l'âge de vivre par moi-même. » C'est mieux ainsi, de ne compter sur personne, pour ne pas être déçu et ne pas décevoir en retour. « Et toi, pourquoi avoir quitté ta famille ? » Autant poser des questions et en savoir plus sur lui, que je me fasse ma propre image de mon vis-à-vis.

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TENUE ★ Je vois Raylai sous un autre angle, en tant que Caleb je prends le temps de l’écouter et de le comprendre, peut-être que c’est ça qui me manqué autrefois, j’étais incapable de compatir ou de voir ce qu’il ressentait, que ce soit la peine, la joie, l’amour, j’étais aveugle et ne comprenais pas ce qui se passait vraiment dans sa tête ou dans son cœur. Je ne prétends pas pouvoir le comprendre aujourd’hui, mais je l’écoute et le laisse me parler sans être indifférent, au contraire. Je pense que c’est ce dont il a besoin au fond, je sais qu’il a déjà son meilleur ami, mais je ne veux pas être son ami, mes intentions ne sont pas aussi innocentes au fond. Je voudrais qu’un jour il puisse m’apprendre ce qu’est l’amour, qu’il m’aime tel que je suis désormais et non celui que j’étais, peut-être est-ce trop demander et surement qu’avec mon visage inchangé c’est une ambition qui mérite réflexion, mais je serais présent cette fois, je serais à ses côtés et le ferais sourire plutôt que pleurer. « Il n’y a pas de mal à dépendre des autres, personne n’est vraiment capable de vivre seul, ce n’est pas une situation qui nous rend heureux. » Je souris en continuant de manger mon repas, avoir l’âge de prendre son indépendance est une chose, mais ne pas être proche des autres de peur de leur causer du souci en est une autre. « Personne n’a dit le contraire, mais tu n’as pas à fermer la porte aux autres pour autant, tu as le droit d’avoir du soutien et d’être entouré comme tout le monde. » Je le regarde en étant sincère, il ne doit pas se dire que c’est mieux d’être seul, j’ai vécu ainsi toute ma vie après tout et c’est ce que je fuis désormais. « Pour avoir mon indépendance aussi ? J’avais besoin de découvrir d’autres choses, mais je n’ai pas coupé les ponts avec, disons que ce n’est pas mal non plus de prendre un nouveau souffle ailleurs. »

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TENUE ★  Il n'est pas difficile de me cerner, je suis un gamin qui a mal grandi et qui ne sait vers qui se tourner. Les choses du quotidien me paraissent parfois insurmontable, parce que je n'ai pas eu de parents à mes côtés pour m'expliquer, pour me guider. En vérité, j'ai toujours été seul dans ce tourbillon qu'est ma vie. C'est difficile pour moi d'avoir confiance en qui que ce soit, bien que je me sois confié à mon meilleur ami, London. C'est le seul dans mon entourage à qui je pourrais donner ma vie, et en même temps, je ne sais pas quoi faire de celle-ci. Rencontrer ce Caleb n'est peut-être pas une si mauvaise chose. Il n'a pas l'air mauvais, ni méchant. Je pourrais le laisser entrer, ouvrir une porte et attendre de voir le résultat. Qu'ai-je à perdre de toute façon ? Je suis déjà vide et fatigué. Un peu plus ou un peu moins, ça ne changera pas grand chose à mon existence. « Je dépends déjà de mon meilleur ami et de son copain. Je pense que c'est suffisant. » Ils m'aident beaucoup, alors qu'ils ne sont pas obligé de le faire. Caleb a encore raison, vivre seul n'est pas possible. Et si ça l'est, la personne n'est pas heureuse. Là-dessus, je veux bien le croire. Parce que je ne suis pas heureux depuis la disparition de Dakota. « Je ne ferme pas ma porte avec toi. » Fis-je valoir, bien qu'il ait dû forcer un peu sur la poignée pour l'ouvrir. Malgré moi, j'ai gardé ce côté « gamin effrayé » qui a peur de l'inconnu et du monde des adultes. Peut-être ai-je aussi peur de grandir, d'être comme eux, et de me perdre davantage. Quant à lui, il a laissé sa famille derrière pour avancer de son côté, tel un oisillon qui quitte le nid et devient un bel oiseau. Je souris à cette image, ayant l'air stupide. « Tu deviens un adulte à ton tour. » En prenant son envol, il devient grand et peut se débrouiller par lui-même. « En fait, tu ne lui ressemble pas du tout. » Mentalement parlant, parce qu'il a toujours le même visage. Doucement, je sens cette chaleur se diffuser dans mon corps, jusqu'à mon coeur. Je me sens à l'aise avec lui, comme si je le connaissais depuis longtemps.

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TENUE ★ Au début, quand je suis revenu à Bangkok après ma fuite et avoir survécu à mes blessures je me suis demandé ce que j’allais faire. Je me suis rendu compte que je n’avais pas trente-six mille solutions et que je devais essayer de recommencer pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Je suis fier de ce que je suis, de ce que j’étais. En tant que Dakota j’ai su imposer mes lois à ce monde que je hais, j’ai su survivre seul et ne jamais me faire avoir même quand la situation s’avérer difficile et compliquée. Puis j’ai rencontré Raylai. Il a été le début de ma fin, mais en même temps il m’a apporté beaucoup de choses, des choses que je ne voyais pas à l’époque ou que je ne voulais pas accepter. J’ai réalisé au fond que je ne me sentais plus seul avec lui et dès lors j’ai pensé à revenir en me libérant de ma vision obscure sur ce monde, je voulais essayer autre chose et j’ai réussi. Maintenant je compte bien agir d’une façon différente avec lui et surtout de voir ce qui m’entoure d’un nouvel œil que par le passé. Dakota c’est terminé, maintenant c’est Caleb que je serais. « Je vois. » Dis-je simplement en l’entendant parler de son meilleur ami, je me souviens de lui étant donné que je l’ai menacé à une époque pour obtenir ce que je voulais de Raylai, mais cela me parait loin tout ça, comme si c’était une autre personne, un autre temps, une autre personne. Mon esprit se ferme à ses anciens souvenirs pour ne garder que ceux que je crée actuellement. « Vraiment ? J’en suis ravi alors. » Un sourire trônant fièrement sur mon visage, cela me fait plaisir qu’il le dise ainsi et laisse une porte ouverte, on pourrait croire que je veuille faire le forcing, mais je veux au contraire qu’il soit celui qu’il m’accueille cette fois.  « Il faut croire, tout le monde passe par là un jour ou l’autre. »  Continuant de manger, je lève le regard sur lui, terminant ma bouchée en silence. « C’est une bonne ou une mauvaise chose ? » Je parais sérieux en lui demandant, mais toujours aussi détendu et attentif. « D’un côté je suis plutôt content d’entendre ça, je n’ai pas envie d’être le remplaçant de ton ami~ » Décochant un clin d’œil je prends mon verre pour boire une gorgée d’eau.

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TENUE ★  La disparition de Dakota m'a affecté au point que je me suis dit qu'il serait mieux pour moi de ne plus m'attacher à personne d'autre. London est mon meilleur ami, il a toujours été à mes côtés depuis que nous nous connaissons, je ne peux pas me séparer de lui sous aucun prétexte. Pour les autres, je me suis fermé et je les ai empêché de rentrer, égoïste et prévoyant à la fois. Alors quand ce Caleb a subitement débarqué dans ma vie, je me suis demandé... Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi lui ? Pourquoi un type qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau ? Avouez que c'est étrange, comme si Dakota se foutait de moi ou que le coup du sort était vraiment cruel. Pourtant, quand je discute avec lui, quand je passe du temps en sa présence, ça me réconforte, je me sens léger et bien. C'est une sensation étrange après tant de déception. Je ne veux pas revivre cela et me sentir une nouvelle fois vulnérable, facile à atteindre ou à réduire en pièce. Je ne suis pas un jouet, on ne s'amuse pas avec moi pour me jeter ensuite comme une ordure. Malgré sa ressemblance et mon appréhension, je lui laisse une porte ouverte et l'invite à tenter sa chance. Il est déjà arrivé jusque là, ce serait dommage qu'il rebrousse chemin en si bon parcours. Oui, tout le monde devient adulte, certains plus vite que d'autre. De mon côté, je voudrais rester un enfant et ne pas m'encombrer avec des obligations et des responsabilités, mais c'est trop tard. « C'est une bonne chose, je suppose. » Qu'il ne soit pas comme Dakota, qu'intérieurement il soit totalement différent. Je n'avais pas besoin d'un autre tyran, un seul m'a suffit. « Tu as peur que je t'appelle Dakota par inadvertance ? » Plaisantais-je, souriant à son clin d'oeil. Un truc en moi s'est agité à ce geste, mes yeux toujours fixés sur lui pendant qu'il boit. J'en oublie mon repas, l'observant d'un air absent. Est-ce la ressemblance qui me fait cet effet ou le fait qu'il est tout ce que je cherchais chez Dako ? Fronçant doucement les sourcils, je reviens à moi, baissant mes yeux sur mon plat. « Tu ne crains pas que mes sentiments pour mon « ami » se répercutent dans notre relation ? » Qu'à la fin, je cède à sa ressemblance et à tout ce qu'il a de plus que mon « ex », comme l'homme idéal à mes yeux et à mon coeur.

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TENUE ★ Je me doute bien que Raylai n’a aucune envie d’avoir à nouveau un « tyran » dans sa vie, mais faudrait encore qu’il ait envie d’avoir quelqu’un tout court. Je ne force pas les choses avec lui, je reste amical et ouvert et ça marche assez pour qu’il me laisse entrer là où ça semblait fermé. Je ne suis pas Dakota, je ne suis pas mon passé, tant qu’il le croit j’ai une chance de changer et d’avancer sans me retourner sur mes pas. Peur ? Je souris en haussant les épaules. « J’avoue que je serais blessé. » Plaisantais-je en emmenant ma main sur mon cœur, riant ensuite en le regardant. « Je ne suis pas Dakota, mais si m’appeler ainsi te fait du bien je pourrais le supporter. » Je souris en reprenant mon repas, à l’écoute de ses blessures j’aimerais qu’il puisse guérir de toute cette histoire, qu’il puisse passer à autre chose. Raylai est la cause de ma chute, mais il est aussi celui qui m’a permis de prendre un nouveau départ, c’était un mal pour un bien et je ne laisserais pas passer cette chance. Les yeux sur mon bol, je les lève en sentant le regard de l’autre garçon sur moi, restant calme je me contente aussi de le regarder jusqu’à entendre sa question. « Tu penses que si ça me faisait peur je serais là avec toi ? » Je garde mon esquisse qui s’est rapidement redessiné à ses mots. « Mais je t’avoue que je n’ai pas envie d’être une simple substitution. » Ce n’est pas ce que je recherche, je ne veux pas qu’il voie Dakota en moi, peut importe qui je suis. Je veux qu’il voie ce nouveau moi, Caleb. Ramenant le bol à mes lèvres pour boire la soupe, je m’essuie la bouche, ayant fini de manger, c’était délicieux. « Je pense que je reviendrais ici, en plus ce n’est pas loin de l’hôtel. » Pratique donc.

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TENUE ★  Je ne sais pas trop où j'en suis, à dire vrai. J'ai aimé quelqu'un pour la première fois avec Dakota, et ce quelqu'un n'était pas capable de me le rendre comme je le souhaitais. Ce n'était pas de l'amour, nous n'étions pas en couple, mais ça n'empêche que j'ai vraiment ressenti quelque chose de fort pour lui. Perdre tout ça, du  jour au lendemain, prématurément et brusquement, ça laisse des traces. Je ne suis peut-être pas près à laisser une autre personne entrer dans cette zone, mais je n'empêche pas les gens de m'approcher, malgré ma méfiance. Caleb le prend à la rigolade quand je dis que je pourrais le confondre avec Dako, tant mieux. Je n'ai vraiment pas envie de le blesser avec une baisse d'attention ou un lapsus. « Je doute que ça me fasse du bien. ça serait juste une erreur de ma part. » Si je venais à me tromper de prénom, mais il doit sûrement sentir de la rancoeur dans mes paroles. J'en veux à Dakota quelque part de m'avoir lâché, abandonné, sans accepter que je me rattrape ou que je l'aide à s'en sortir... J'aurai pu, d'une manière ou d'une autre, quitte à y laisser ma peau. Ces blessures vont guérir, un jour ou l'autre, j'oublierai. Peut-être qu'avec quelqu'un d'autre dans ma vie, je serais capable de grandir, de me sentir mieux, d'effacer ce passé qui me tourmente. « Que dois-je comprendre ? » Qu'il serait capable d'accepter que je tombe sous son charme ou que je confonde mes sentiments ? « Donc, tu ne verrais pas d'inconvénient à être plus qu'un simple ami ? » Je plaisante, même si ça sonne comme de la drague. Je pourrais, qu'est-ce qui m'en empêche dans le fond ? Caleb est sympa, il n'est pas moche, et je suis sûr qu'à force de le voir, j'en saurais plus à son sujet. Terminant mon bol à mon tour, avec plus de difficulté que l'autre garçon, je lâche un gros soupir d'aise en m'aplatissant contre le dossier de ma chaise. « Content que tu sois content. » Riais-je doucement. Nous serons amené à nous voir encore, que ce soit à l'hôtel ou ici, ou partout ailleurs dans la ville. « Il est tard, je ferais mieux de retourner à l'hôtel. » Il peut me suivre, puisque nous sommes voisins.

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