TENUE ✩✩ Noël approche, le scintillement des lumières lorsque la nuit tombe me donne l’impression de vivre dans un nouveau monde, toute la ville est éclairé, illuminé, je ne me lasse pas de regarder ce paysage penché à la fenêtre de ma chambre. Ce soir il y a une foire, une sorte de marché nocturne avec des attractions ouvertes à tous. Mon impatience pouvait surement se lire sur mon visage quand j’ai demandé à Gin de m’y emmener, en même temps je doute que mon ami d’enfance me laisse sortir seul. Il fait frais, c’est agréable ! La neige tombe encore à petit flocon, mais c’est la période où les rues sont couvertes de blanc, disons que l’hiver a ses avantages autant que les autres saisons. L’endroit en question se trouve à Shibuya, donc c’est proche du campus, à quelques rues seulement au centre-ville, là où tous s’animent en permanence avec du monde à perte de vue. On y trouve comme à toutes fêtes des stands de nourriture, il y a des brioches chaudes, des onigiris, des soupes en boîtes aussi pour se réchauffer, les gens aiment varier les plaisirs. Puis les attractions de Noël qui semble attirer son public. Je me sens bien dans cette foule, disons que l’ambiance en elle-même n’est pas lourde, les gens profitent du moment et sont heureux d’être ici, ce n’est pas comme lorsqu’on marche dans la rue en se faisant bousculer parce qu’ils sont tous pressé. « Gin ! » M’écriais-je par peur de le perdre de vue en m’enfonçant trop loin entre les personnes, me frayant un chemin jusqu’à être un peu moins pris en sandwich. C’est plus calme de ce côté que là où se trouvent les stands. Le marché est immense, mais avant d’acheter quoi que ce soit je voudrais surtout profiter des manèges. « Il y en a un qui te tente ? » Je pourrais imposer mes choix, mais Gin est plus qu’un simple garde du corps, c’est mon ami avant tout et ça compte pour moi.

TENUE ✩✩ Les fêtes n'ont pas la même signification pour moi que pour les autres. La famille, les gens avec qui on devrait partager ces moments-là, n'existent pas vraiment pour moi. Je n'ai que les Tenjoh comme unique attache, et Mika est le seul avec qui je voudrais passer noël ou la fin de l'année. le reste n'a pas tellement d'importance à mes yeux. Je me fiche de recevoir des cadeaux, d'être invité à manger avec les autres ou juste d'être considéré comme un membre de la famille, tant que je peux passer du temps avec mon ami d'enfance. ça doit être pareil pour lui, puisqu'il pense à me demander pour sortir, n'ayant pas trop le choix avec ses parents. Je suis son garde du corps, où qu'il aille, j'irai. Ce genre de soirée ne me déplait pas, mais ce n'est pas l'extase non plus. Je dois constamment avoir un oeil sur mon cadet, pour m'assurer qu'il ne lui arrive rien. Suffit d'une seconde d'inattention pour le perdre dans la foule ou pire encore. Je préfère même pas imaginer le jour où le « pire » arrivera, tant que je peux lui éviter, je ferais tout pour le faire. Sans Mika, ma vie n'est pas de sens. Non seulement je suis à son crochet depuis mon enfance, mais mon coeur ne voit que lui. Cela fait des années qu'il s'est attaché au garçon, telle une pierre précieuse qu'un collectionneur ne pourrait se défaire. à la différence près que Mika n'est pas un objet pour moi, mais bien plus qu'un simple être humain. Le son de sa voix m'interpelle, tandis que je le suis à travers le monde qui peuple cette foire de noël. Il me pose une question, parlant sûrement des manèges, mais je ne sais que répondre. Lequel  m'intéresse ? Si je dis aucun, Mika va se vexer. Du coup, pour ne pas sembler à l'écart de cet univers, je pointe l'un d'eux au hasard. Un carrousel très lumineux, qui attire le regard avec la beauté de ses finitions. Il est à un étage, très grand, très sophistiqué. Le genre que l'on remarque de loin, très loin. « Il y a des chevaux. » Fis-je, comme pour désigner ceux sur lesquels je préfèrerais monter, bien qu'au final, je n'ai aucune préférence.

TENUE ✩✩ Me faire des amis n’est pas difficile, mon tempérament m’aide à aller aisément vers les autres, en apparence du moins, je suis ouvert et sympathique, gentil et souriant, le combo parfait pour être le gars agréable et amical à souhait. Seulement, ce n’est ni en bande, ni avec quelqu’un d’autre que je veux être ici, mais bien avec Gin. C’est mon ami d’enfance, mon meilleur ami, mon garde du corps et plus encore, il pourrait y avoir des centaines de personnes entre lui et moi où j’arriverais à le trouver. Tout est si éclairées, les lumières donnent cette impression d’être en pleine journée alors que la nuit est tombée depuis un bon moment déjà. L’odeur de nourriture qui caresse mes narines donne un côté chaleureux et convivial à ce moment, comme lorsqu’on passe devant un restaurant familial avec une odeur ancestrale, ça donne envie et en même temps on a tous des souvenirs dans ce genre d’endroit à raconter, que ce soit des gens avec qui on y est allé ou bien le plat qu’on y a gouté, tout semble si clair dans notre esprit. J’apprécie ce genre de choses simples, il ne faut pas croire que parce que j’ai été adopté par une famille riche, j’ai oublié d’où je viens. J’en ai peut-être pas les souvenirs, mais je suis toujours le même, je connais le prix et la valeur des choses, je ne suis pas gourmand ou dépensier, je ne regarde pas les gens de hauts, je suis un garçon avec des principes. Pour moi Gin n’a jamais été une personne inférieure à moi, il a toujours été mon égal et je le respecte autant qu’il me respecte, même si mes parents n’apprécient pas forcément ce lien car ils font surement peur que Gin oublie son rôle par ma faute ou soit moins vigilant devant mon insouciance. Face au manège je lui ai posé une question pour savoir ce qu’il voulait faire, à son geste mon regard se pose sur l’attraction et je souris en hochant la tête. « Allons-y ! » Je lui attrape le poignet pour le tirer jusqu’aux chevaux, montant sur l’un d’eux, ça peut sembler enfantin comme manège, mais j’aime beaucoup ! Puis c’est marrant. Mon sourire s’agrandit en regardant Gin, on dirait par moments un gosse dans un corps d’adulte, mais profiter de ces moments de bonheur est aussi une force, surtout quand on sait qu’on est menacé à chaque instant. J’ai beau ne pas y faire attention, ne pas « croire » à ses menaces que je reçois, cela ne veut pas dire que ça ne m’a jamais inquiété.

TENUE ✩✩ L'atmosphère est agréable, malgré le monde qui circule dans cet espace restreint, le décor est sublime. Les lumières font office de soleil en pleine nuit, tandis que les odeurs nous guide à travers la foule et les attractions. Si j'avais le temps, je m'arrêterais pour dessiner, mais je n'ai rien prévu d'autre avec moi qu'un simple stylo noir, bien enfoui dans la poche de ma veste. Au cas où. Je ne sais jamais pourquoi je le garde précieusement sur moi, comme si il pouvait être utile à quelque chose, alors que j'ai rarement le temps de m'en servir. Plus tard, si je me souviens de la clarté des guirlandes, des couleurs des décorations des stands ou de l'ambiance que laisse les fêtes sur leur passage. Un doux souvenir que je pourrais photographier, ceci dit. Pourtant, mon attention toute entière se pose sur le garçon que j'accompagne. Mika est aux anges, ses yeux sont encore plus brillant que les ampoules, plus scintillant que les étoiles. Il me fait penser à un enfant émerveillé, mais heureux. Pour rien au monde je ne voudrais le voir triste ou malheureux, ça me toucherait aussi, comme si mon coeur était lié au sien. C'est bien parce que je tiens énormément à Mika que je fais très attention à lui. Notre lien n'est pas une faiblesse, mais une force. Si il devait lui arriver quelque chose comme cette fois-là, jamais je ne pourrais me le pardonner. Il le sait, et ils devraient tous le savoir. La question de Mika me désarçonne, mais à mon grand soulagement, je trouve rapidement une réponse. Mon ami est d'accord, quoi que je réponde, il l'aurait été. Mika attrape mon poignet, me tirant vers le manège et les chevaux désignés par mes soins. Je grimpe sur celui d'à côté, gardant un oeil bienveillant sur lui. « Tu es heureux. » Je constate seulement, un doux sourire aux lèvres. Mika est heureux, dans ce cas je le suis aussi. Il y a beaucoup d'enfant dans le carrousel, mais aussi des adolescents comme nous, des couples parfois. Je les observe, une expression neutre sur le visage, pendant qu'intérieurement, je les envie d'être libre d'aimer et d'être aimé.

TENUE ✩✩ Personne ne sait le lien qui nous unit, cette force est bien là, présente et puissante. Qu’il soit mon ami ou mon garde du corps importe peu, nous sommes les seuls à savoir ce qu’on représente l’un pour l’autre, bien qu’à mes yeux Gin soit beaucoup plus que ça. Je suis incapable de lui dire la vérité car je sais que son rôle de me protéger pourrait prendre le dessus sur les sentiments et j’aurais peur de mettre un froid dans notre relation ou de le déstabiliser. Au final, c’est pour lui que je me tais, c’est déjà là une preuve d’amour non ? Quand nous étions petits j’ignorais tout ça, quand je l’ai rencontré je ne savais pas qu’il était ici pour veiller sur moi, nous avons grandi ensemble, il est tout pour moi que ce soit par le passé ou le présent rien à changé à mes yeux. Ce soir je veux profiter de ce moment ne peut que nous faire du bien. J’ai conscience que ce genre d’endroit est plus mon délire que le sien, pourtant je lui impose mes choix malgré tout, j’espère secrètement qu’il s’amusera autant que moi. Sur le manège installé sur les chevaux qu’il a choisis je m’éclate comme un gosse, je souris et j’ai le regard qui brille, remplis de joie face à cet amusement. Il faut savoir profiter de tous ces instants car on ignore quand on aura la chance de le vivre à nouveau. Heureux ? Je hoche la tête gardant mon esquisse généreuse. « Yep ! » Même si ce n’était pas une question je réponds en toute honnêteté. Le tour dure un petit moment avant de s’arrêter, on est bien obligé de quitter notre place, mais ce fut amusant ! J’attends Gin en dehors du manège. « Tu as aimé ? » l’interrogeais-je avant de voir ce qu’il y a d'autres. « Celui-là semble plus rapide ! » Des traineaux du Père Noël qui vont à toute vitesse en avant et en arrière accompagné d’une musique à rythme, ça a l’air amusant !

TENUE ✩✩ Ce que Mika ignore, c'est que nos sentiments ne sont pas bien différent. Je tiens à lui d'une manière bien particulière, sans mettre de mot dessus. Je ne peux pas savoir ce que c'est réellement, et dans le fond, je ne veux pas savoir non plus. Si ses parents le savaient, ça serait un désastre. Je ne veux pas être séparé de lui pour des sentiments, pour quelque chose que je ne peux contrôler, alors je les étouffe jusqu'à les oublier. Si je fais l'aveugle, personne ne pourrait le voir. Je suis son garde du corps, c'est tout. Il n'y a rien de plus entre nous, il ne devrait rien y avoir de plus surtout. C'est comme ça, sinon je ne suis pas digne d'être à ses côtés et de le protéger. Sa vie vaut plus que ce que je ressens ou ce que je pourrais désirer. Quand je suis avec Mika, je ne peux faire autrement que le suivre dans tout ce qu'il fait, et donc de partager l'instant. ça me fait plaisir et en même temps j'ai la sensation d'abuser. Je ne devrais pas m'amuser ou baisser ma garde sous prétexte que tout brille, que tout est beau et joyeux. Ce n'est qu'une illusion pour mieux se tromper, et oublier que le danger peut être derrière chaque boule, chaque guirlande ou chaque sapin. Mika est souriant, il me suffit de le regarder avec ce bonheur dans les yeux pour être moi-même heureux. Il le confirme et mon esquisse s'élargit. Quand le tour se termine, je libère le cheval et descend du manège, ramenant mes iris sur mon ami. « Hm, oui. » Affirmais-je, avec un léger mouvement du menton et ce même sourire. Rapide ? Je regarde l'attraction en question et fronce légèrement les sourcils. Est-ce dangereux ? Dois-je le dissuader ? Je remets tout en question d'un coup. « Tu veux faire celui-là ? » En fait, ça ne me rassure pas. Les traineaux vont vite, il pourrait y avoir un problème et... Si je commence à énumérer chaque petit danger susceptible de causer du tort à mon cadet, je risque de lui gâcher sa soirée. « Si tu y vas, je viens. » Comme à chaque fois, rien ne change de ce côté-là.

TENUE ✩✩ Il y a des moments où je n’ai pas envie de refouler ce que je ressens, c’est arrivé à plusieurs reprises. Comme cette fois où il était endormi et que j’ai brisé cette proximité entre nous pour le toucher au plus près, si je m’écoutais je demanderais à vivre cette émotion tous les jours, mais pour le moment je continue simplement d’avancer en évitant de faire une fixation sur ce que je veux vraiment. Quand le manège se termine je propose un autre qui va beaucoup plus vite, ce sont des traineaux qui accélèrent et suivent le rythme de la musique, puis s’arrête et reparte en arrière, c’est assez rapide, on voit à peine les gens quand il est a sa vitesse maximum, mais je suis intrigué par les sensations fortes, j’aime assez tester les choses pour me faire ma propre idée quand ça me rend curieux. Hochant la tête activement à sa question, je veux le faire ! Mon sourire en témoigne davantage et je le supplie presque de venir avec moi, ce qui ne semble pas utile vu que si j’y vais il vient avec moi. Parfait ! Je ne demande pas s’il a peur ou autres, je suis sûr que ce n’est pas pour lui qu’il s’inquiète, depuis le temps je le connais. Grimpant jusqu’à trouver un des traineaux libre, je m’installe et le laisse s’asseoir à côté de moi, nous sommes en pente, donc ça va tourner ! L’animateur vérifie qu’on est bien attaché, il y a une barrière qui nous coince pour éviter qu’on tombe, puis il nous demande de lever les bras et de crier alors que le manège débute ! C’est très enjoué et festif. On tourne lentement d’abord, puis petit à petit ça va de plus en plus vite, tenant la barre, je glisse sur Gin quand ça va trop vite, l’écrasant sur les descentes, mais il retombe sur moi dans les monter. C’est amusant ! Je ris plus que ce que je crie, en fait je m’éclate.

TENUE ✩✩ Si je devais écouter la petite voix dans ma tête, Mika serait malheureux. Je pourrais l'empêcher de faire tout ce qu'il souhaite sous prétexte que c'est trop dangereux pour lui et qu'il ne doit pas se blesser. Sauf que, mon coeur me dicte de ne pas l'arrêter, de le suivre et de veiller sur lui de façon à ne pas interrompre son bonheur. Ce n'est pas toujours évident d'écouter son coeur en ignorant sa conscience, c'est un effort que je dois faire chaque jour pour ne pas pourrir l'existence de mon ami avec les exigences de sa famille. Ils sont tellement inquiet dès que leur fils quitte la maison, que ça en devient étouffant pour moi aussi. Si Mika veut faire un manège à sensation forte, avec des traineaux qui vont à pleine vitesse, je ne peux que le suivre. Ce n'est pas mon truc, la vitesse, les sensations fortes ou les attractions en elles-mêmes, mais je ne m'écoute pas pour le plaisir de mon ami. Grimpant dans l'un des traineaux, je m'installe à côté de Mika et vérifie que tout va bien, d'un simple coup d'oeil. Si il y a un soucis, je le verrais de suite. Difficile de suivre les instructions de l'animateur, je lève les bras pour suivre le mouvement, mais aucun son ne quitte mes lèvres. En fait, je tente d'être comme tout le monde, mais j'ai mes propres limites. Crier est l'une d'elles. Quand Mika me tombe dessus, mon coeur s'accélère brusquement, et ne ralentis pas une seconde même quand les rôles sont inversés. Outre la vitesse qui pourrait me déplaire, la sensation d'être dans des montagnes russes serait presque capable de me rendre malade. Ce n'est pas le manège en lui-même qui me donne cette impression, mais la proximité avec l'autre garçon. Au moins, il rit. Ce simple son me réjouit, bien que mon organe vital soit au bord de la crise cardiaque. Il m'intime de tout arrête, de descendre et d'éviter ce genre d'attraction ... Mais pour Mika, je suis même prêt à ne plus écouter mon coeur, et à ne voir, ne suivre, que lui.

TENUE ✩✩ J’ai conscience que parfois je peux être égoïste avec mes demandes. Gin ne me dis jamais non –ou presque- et même si j’aimerais qu’il me parle plus sur ses désirs, ses envies ou au contraire, ce qu’il ne veut pas faire, je finis simplement par prendre la décision seul. Je le questionne sur les manèges, il accepte, mais je ne peux dire si c’est ce qu’il souhaite vraiment ou juste s’il veut me faire plaisir. Je m’amuse vraiment, mais ce n’est pas seulement l’attraction qui en est la cause, c’est simplement parce que je suis avec lui. Partager quelque chose de cette façon en oubliant nos rôles « professionnels » me fait du bien. Nous sommes amis avant tout bien entendu ! Mais je reste toujours celui que Gin doit protéger et parfois j’ai peur que cela joue sur notre relation, j’ai confiance en lui, mais je doute aussi. Est-ce que s’il n’était plus mon garde du corps le garçon resterait avec moi ? Je voudrais lui demander et savoir ce qu’il en est. Pour l’instant j’apprécie la vitesse du manège et la proximité avec le brun, jusqu’au dernier instant. Ça va vite, ça crie dans tous les sens, on fait même des tours en arrière, je suis le rythme, mais ce n’est pas facile ! Finalement il ralentit jusqu’à s’arrêter et on descend, de mon côté je ris encore, les cheveux décoiffés et tout excité par l’expérience. « C’est cool ! T’en a pensé quoi ? » Je l’interroge car il n’est pas aisé de lire les émotions sur son visage, il a sa propre façon de s’exprimer ou de faire comprendre les choses, Gin est Gin. « Tu veux faire quelque chose de moins rapide ? » Je souris, au fond je sais que ça ne lui plaît pas que je prenne des risques, même si à mes yeux c’est loin d’en être, puis l'attraction restée au sol, j’aurais pu choisir bien pire ! « On fait le tour des stands ? » On peut aussi faire des jeux simples.

TENUE ✩✩ Ai-je vraiment mon mot à dire dans l'histoire ? Je ne suis pas totalement l'ami de Mika, du moins aux yeux de ses parents. Si pour eux je ne suis qu'un garde du corps, alors je me dois d'être toujours d'accord avec leur fils, que ça me plaise ou non. Les manèges à sensations fortes ne me rassure pas, mais je ne peux empêcher mon cadet de vouloir les faire ou de s'amuser comme un enfant. Si je devais ouvrir la bouche et protester, il ne ferait plus rien. Du coup, nous montons dans ce traîneau qui bouge à toute vitesse et serait capable de me rendre malade, si je n'avais pas le coeur bien accroché. C'est plus pour Mika que pour moi dont je m'inquiète, ma propre santé n'a pas de valeur, ni mes désires, mes intérêts, tout ça. Je n'écoute que lui, ne vois que lui, quitte à m'effacer moi-même. Si je n'étais plus son garde du corps, je pourrais pleinement assumer ce lien d'amitié et peut-être même plus. Parce qu'au fond, je ne ressens pas seulement de l'amitié pour le jeune homme, mais des sentiments forts, différents. Qui n'ont pas lieu d'être, techniquement. Si ses parents apprenaient mon attachement pour leur fils, ils trouveraient quelqu'un d'autre pour le protéger, et je ne veux pas arrêter de veiller sur Mika. Quitte à être une machine, un robot, je préfère rester avec lui qu'être séparé. Descendant du manège, mon coeur bat toujours à pleine vitesse, comme prisonnier du manège. Quand Mika m'interroge, je ne sais que répondre sur le coup, prenant le temps de choisir mes mots et de ne pas gaffer. « C'était cool. » Faut croire que je n'ai pas suffisamment réfléchi. Vraiment, j'ai adoré malgré mes appréhensions. Ce que je veux faire ? Encore une fois, Mika m'interroge directement, comme si mon avis avait beaucoup d'importance. Pour lui, certainement. D'un hochement de tête, j'acquiesce mais ne désigne aucune attraction en particulière. « Tu as faim ? » Il y a les stands de nourriture, mais aussi ceux des jeux. « Ou tu veux jouer ? » Autant que je sache vers où me diriger, et que faire. Il y a plusieurs sortes de jeux parmi les stands, avec des lots en rapport avec noël.

TENUE ✩✩ Il ne faut pas se prendre la tête, je pourrais facilement le faire si je m’arrêtais à la vision sombre du quotidien, à ma situation globale ou encore à ce qui pourrait arriver dans le futur. Au fond je ne suis qu’un gosse abandonné par son père et détruis par sa mère, adopté par une famille aimante, mais qui mettent ma vie en sursit. J’ai un garde du corps qui passe pour un ami, parfois même pour plus que ça devant les autres, mais ce ne sont que des détails. Je suis heureux ainsi, quand je suis avec Gin, quand je suis moi sans artifices, sans rôles, sans sérieux ou sans manières. Aujourd’hui je profite de cette ambiance de Noël avec l’autre garçon ne pensant à rien d’autre. Manèges, nourritures, stands, nous avons tout à notre porté. Je souris à sa réponse, au moins il ne dit pas le contraire. Je sais qu’il est plus prudent que moi, il ne voit pas la vie du même œil, Gin est parfois trop terre-à-terre et moi pas assez. J’aimerais qu’il apprenne à se lâcher, après tout c’est un garçon de mon âge, il n’a pas la vie facile et j’ai conscience qu’avoir à me protéger n’est pas intéressant et au contraire, peut être fort ennuyant, mais j’ai confiance en lui et je me sens en sécurité quand il est là. Je ne veux pas perdre ce lien, j’ai peur que si on venait à l’annuler je ne sois plus rien à ses yeux. Faim ? « Tu as faim ? » Je lui retourne la question, il a le droit de faire part de ses propres envies aussi. « Mangeons après, on devrait faire les jeux d’abord pour ne pas avoir les mains encombrées, qu’est-ce que t’en penses ? » Je souris toujours, m’approchant de certains stands. « Je suis sûr que tu serais capable de les réussir sans problème.  »

TENUE ✩✩ Comment ne pourrais-je ne pas me prendre la tête quand je suis celui qui risque le plus dans l'histoire ? Mika est Mika, si il fait une bêtise, ses parents adoptifs n'iront pas le taper ou l'humilier. Si il arrive quelque chose à leur fils, c'est le garde du corps qui subit les conséquences. Être puni est une chose, ça ne m'effraie pas vraiment, mais savoir que Mika puisse être en danger me terrifie. Ma propre vie n'a pas d'importance si celle de mon cadet est touché. C'est d'ailleurs pour cela que je prends mon rôle très au sérieux. Si je fais un faux pas, si je ferme les yeux trop longtemps, il pourrait arriver n'importe quoi à Mika et jamais je ne pourrais me le pardonner. Cette sortie n'échappe pas à la règle, je m'amuse avec lui, je profite de l'ambiance, mais il y a toujours une part de moi sur le qui-vive. Au cas où. Ce sont toujours des « au cas où » qui guide mon existence, pour ne pas être remplacé et détruit par des « j'aurai dû ». Le protéger n'est pas ennuyant, pas dans le sens où je ne voudrais pas être avec lui ou ne pas faire tout cela, plutôt dans le sens où je voudrais le faire librement, sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit. Des fois, j'aimerai être le fils d'une bonne famille, être aimé et chouchouté, ami avec Mika sans avoir à porter de masque ou être enchaîné à des principes. Juste être Gin, ami de Mika, et plus si on le désire. Ce ne sont que des rêves, impossible à réaliser de mon point de vue. Faim ? Ai-je faim ? Je me questionne moi-même, avant d'hausser les épaules. Non, pas vraiment. Je disais ça juste pour savoir, pas pour moi. Je ne pose jamais la question pour moi, en fait. « Si on gagne des lots, on aura les mains prises aussi. » Fis-je valoir, mais parlons plutôt dans le cas où nous  n'ayons pas encore faim. « Lequel veux-tu que j'essaye ? » Je demande après son commentaire sur mes talents. J'ai appris pleins de truc durant mes stages, mes entraînements, tout ces trucs pour me former à mon poste de garde du corps. Est-ce seulement équitable pour les forains et leurs stands ? Ou pour tout les gens ici présent ? Mika doit sûrement se dire que ça n'a rien à voir, que je ne dois pas me priver pour les autres, etc. Ce n'est pas difficile de savoir ce qu'il en pense, parce qu'il prête toujours attention à moi, à ce que je veux ou à ce que je pense, alors que je ne demande rien.

TENUE ✩✩ C’est injuste quelque part, parce que je vois Gin pour ce qu’il est. Je n’ai aucune obligation envers lui, mais je sais une chose avec certitude, c’est que j’ai besoin qu’il soit à mes côtés. Si je suis aussi « libre » et détendu dans ma vie, si j’ai pu grandir sereinement et en bonne santé, c’est parce qu’il était toujours là avec moi. Gin est dans chacun de mes souvenirs, alors même que je perdais les images de ma véritable famille, ceux de Gin sont présents dans ma mémoire aussi loin que je m’en souvienne. Sans lui rien n’aurait de sens, je ne le montre pas avec autant de clarté, mais c’est pourtant la réalité. Il est mon ami, mais il est plus que ça pour moi. Je sais que je serais toujours le fils Tenjoh qu’il devra protéger, mais quelque part je voudrais que ce rôle-là disparaisse. Le garde du corps, je voudrais que ce ne soit qu’un titre secondaire et qu’il soit plus libre et plus détendu. Manger peut attendre, on a tant de stand à voir ou à faire, on pourra toujours commander des trucs à emporter pour quand nous rentrerions aux dortoirs. Lequel ? « Le tir a la carabine ! » Je suis sûr qu’il va tout péter avec, je connais les talents de Gin et pourtant je sais que je n’ai pas tout vu. Je me fiche de savoir si c’est fairplay pour les autres à cause de l’éducation du brun, après tout qui a dit qu’il n’avait pas le droit de faire usage de ses talents en public ? Je veux qu’il se lâche, qu’il s’amuse aussi et pas seulement pour moi. « Détends-toi un peu et amuses-toi. » Dis-je avec un grand sourire, je lui tapote l’épaule comme pour l’encourager à suivre mes conseils, puis lui montre le stand en question. « Si tu perds tu devras m’acheter quelque chose~ »

TENUE ✩✩ Ce n'est pas à moi de décider si ce rôle de garde du corps est secondaire ou non, si ce n'est qu'un titre ou une obligation. La famille Tenjoh m'a acheté pour être proche de Mika, pour le surveiller, le protéger au péril de ma vie. C'est ainsi, je ne peux rien faire de plus dans cette histoire qu'être son gardien. Même si Mika désire plus, que ce soit en amitié ou autre, ce n'est pas à moi de choisir. Tout passe par ses parents, je ne suis qu'un pion. Aussi triste cela soit-il, je n'ai pas mon mot à dire. En attendant, je peux profiter de ce marché de noël, m'amuser avec mon ami et prendre du bon temps, tout en restant sur mes gardes. Mika préfère jouer en premier et manger ensuite, je suis d'accord. Je suis toujours d'accord avec lui, de toute évidence. Le tir à la carabine. C'est presque évident venant de lui. J'aurai dû m'en douter. Mes yeux se portent sur le stand en question, où la moitié sont des enfants et l'autre des adolescents qui veulent juste se la jouer tireur d'élite. J'hésite. Est-ce une bonne idée ? Mika doit le sentir, à l'entente de son commentaire. « Je suis détendu. » C'est ce que j'aimerai faire croire, mais dès que mon regard s'attache quelque part, je me pose des tonnes de question de sécurité. Mika lance un deal étrange, auquel je pourrais presque perdre volontairement pour lui accorder ce qu'il souhaite. « D'accord. » Commençais-je, avant d'ajouter, plus détendu. « Mais si je gagne, c'est toi qui devra m'acheter quelque chose. » C'est la première fois que je me comporte comme autre chose qu'un garde du corps qui dit toujours oui à tout. Avec un sourire, je me rapproche du stand de tire et demande une partie. J'attends que Mika soit à côté de moi pour commencer, le manche de la carabine contre mon épaule. Le viseur est mal fichu, si je me concentre là-dessus, je vais me louper à coup sûr. Autant le faire à l'instinct, à l'oeil.

TENUE ✩✩ J’aimerais vraiment que Gin ne se fige pas sur le fait que mes « parents » soient ses maitres, certes ils l’ont acheté et bien que je l’aie su bien plus tard, je crois que depuis le temps il a remboursé sa « dette » et je ne veux pas qu’il vive en étant un serviteur… Je veux croire que s’il est là avec moi c’est parce qu’il le souhaite et non parce qu’on lui a demandé de le faire. Si je pense autrement je ne sais pas si je serais capable de sourire autant ou de profiter de chaque instant, car ça me blesserait vraiment. En tout cas ici il n’y a ni ma mère ni mon père, seulement nous deux et je ne veux pas qu’on nous voie comme un maitre et son garde du corps, mais comme deux amis, voire même un couple, c’est ce que certains pensent à l’école et je n’ai jamais démenti leurs propos à ce sujet. Je lui propose de faire un stand, le tir à la carabine me semble amusant et bien à son image, voyant qu’il est tendu je le rassure en le poussant à se détendre justement, ce n’est pas comme s’il jouait sa vie et ce n’est qu’un jeu, tout le monde a le droit d’y participer et de faire la démonstration de ses talents. Je souris, l’encourageant toujours plus et puis s’il perd il doit m’acheter quelque chose, ça va surement le pousser à faire de son mieux non ? Je ne m’attendais pas à ce qu’il me propose un autre deal, je suis content et je pense que ça doit se voir à mon expression, riant, je lève le pouce. « Ça marche ! » Je l’observe se mettre en place, jaugeant de la distance et de ses cibles, il ne fera rien à moitié je le sais. Gin est un garçon qui se donne toujours à fond et je pense que j’ai commencé à l’aimer quand je me suis rendu compte de sa détermination, de son dévouement, l’avoir à mes côtés et le voir tout le temps si fort et si protecteur envers moi, ça aurait été difficile de rester insensible non ? Seulement je suis joueur et même si je l’encourage à réussir ça ne m’empêche pas de tenter de le déconcentrer, c’est amusant de voir si mon comportement à son biais va le distraire ou pas.

TENUE ✩✩ Ce n'est pas une obligation d'être avec lui, je me sens vraiment bien à ses côtés, que je sois son garde du corps ou son ami. J'en dois beaucoup à ses parents, parfois j'ai la sensation d'en devoir encore et d'être lié à eux à vie. Mika ne peut pas comprendre, il ne doit rien à personne, rien de tel. Une chose est sûre, je ne fais pas semblant de m'amuser ou de sourire avec lui, je me sens heureux. Comme des amis, des amis proches. Ce n'est pas encore évident pour moi d'en souhaiter davantage, je prends déjà ce qu'il me donne généreusement. Mika propose de jouer à l'un des stands, le tire à la carabine et j'accepte volontiers. Certes, je suis peut-être plus doué que la moyenne, mais comme il l'a dit, j'ai moi aussi le droit de tenter ma chance et d'être comme tout le monde. Je veux bien le croire et me lancer, quitte à passer pour un accro de la gâchette. Si je perds, je dois lui acheter un cadeau. ça me va, mais si c'est l'inverse, alors je veux aussi quelque chose de sa part. C'est la première fois que je rétorque ainsi, c'est étrange mais rien ne m'est tombé sur la tête pour l'instant. Mika semble content de me l'entendre dire, m'arrachant un doux sourire. Si ce n'est que ça, je pourrais prend goût à sortir de ce moule dans lequel ses parents m'ont placé dès mon arrivée. La carabine en place, je n'ai pas besoin de viser correctement pour toucher ma cible. Une, deux, trois ... Et Mika qui tente de me déconcentrer. Veut-il que je perde pour lui offrir quelque chose ou que je gagne ? C'est dans ces instants-là que je m'interroge, à savoir que faire. Si je le voulais, je pourrais toutes les descendre mais... Peut-être que Mika veut vraiment un truc de ma part. Ce n'est pas le moment de se prendre la tête ! Reprenant mes esprits, je termine d'abattre les cibles en faisant abstraction de l'autre garçon et de ses tentatives de perturbation, pour gagner ma partie. Le forain est étonné, je n'ai pas manqué un seul coup, j'ai même réussi à en gagner un ou deux en touchant deux cibles à la fois. Ce qui me laisse le choix d'un cadeau. « C'est pour toi. » Dis-je à Mika en montrant les lots du stand.

TENUE ✩✩ Je ne suis pas différent de Gin. Mes parents adoptifs m’ont élevé, ils m’ont sorti de l’enfer que me faisait vivre ma mère et de sa tentative pour me tuer dans les flammes, ils m’ont sauvé la vie en me prenant sous leurs ailes et je ne veux pas les décevoir, j’ai souvent l’impression de faire des choses pour répondre à leurs attentes et qu’ils ne regrettent pas de m’avoir adopté justement. Sauf que d’un autre côté je ne veux pas vivre enchainé à une vie qui m’empêcherait de faire ce que j’aime, ce que je désire. Le danger me guette et c’est en ayant conscience de ça que je veux profiter de chaque instant, sourire quand je peux sourire, rire, jouer, être un grand enfant qui n’aurait pas de regret. J’ai bien plus besoin de Gin qu’il n’en a conscience, mes parents ne gagneraient rien à l’éloigner de moi car je pourrais surement tout abandonner pour pouvoir rester à ses côtés, cela fait si longtemps que nous sommes ensemble, pour moi c’est devenu essentiel. Devant le stand je tente de le déconcentrer un peu, mais Gin est de marbre et il réussit ses tirs sans problème, je n’ai pas tant de pouvoir sur lui pour le déconcentrer, mais ce n’est pas grave. Il a gagné donc je dois lui acheter quelque chose, c’était le deal. « Pour moi ? Tu as gagné, ça ne devrait pas être à moi de choisir quelque chose. » Je souris, mais je ne veux pas qu’on s’éternise devant le stand, du coup je regarde les différents lots du stand. Évidement la première chose qui me tape à l'œil c’est comme beaucoup de personnes, la grosse peluche. J’adore ça donc j’hésite à la choisir, sachant que si je la prends on ne pourra plus faire de manège avec, mais elle est mignonne. « Il n’y a rien qui t’intéresse ? »  

TENUE ✩✩ D'un certains point de vue, nous ne voulons pas décevoir les Tenjoh qui, à tour de rôle, nous ont sauvé la vie ou l'ont rendu meilleure. Je n'étais qu'un gosse de famille pauvre, cette « adoption » était une bonne opportunité pour eux de ne pas s'écrouler sous les charges d'une trop grande famille et je n'en veux pas à mes parents de m'avoir vendu pour assurer la protection de Mika. Sans ça, je ne serais pas là avec lui. Certes, j'ai sacrifié mes origines, mes liens familiaux, mais c'était nécessaire. Aujourd'hui je vais bien, je me porte bien, je n'ai pas à me plaindre malgré ce rôle que l'on me donne et cette sensation de devoir rester à l'écart de la vie de Mika. Les Tenjoh ne voudrait sûrement pas que leur fils, même adoptif, soit trop proche d'un enfant comme moi, d'un garde du corps blanchit et nourrit pour la surveillance du plus jeune. Cette sortie au marché de noël est une bonne opportunité pour oublier qui nous sommes l'un pour l'autre, ou qui ses parents voudraient que nous soyons. De mon côté, Mika est Mika, et il parvient à faire battre mon coeur irrégulièrement, de manière affolante et parfois embarrassante. Alors que j'ai la carabine en main, que je vise les cibles, que je suis concentré, je le sens s'agiter à côté de moi pour me déconcentrer. J'ai un entraînement derrière moi, je ne suis aussi facilement perturbé, et pourtant je me pose trouze milles questions sur ce que je devrais faire. Perdre ? Gagner ? Offrir ? Recevoir ? Je ne sais plus. Je pourrais faire les deux à la fois, mais j'ignore si c'est une bonne idée. « Je n'ai pas gagné pour moi. » ça serait idiot de jouer et de choisir un truc pour moi-même, à ce prix-là, j'aurai préféré que ce soit Mika qui joue. Celui-ci est transparent d'ailleurs. Il n'a toujours pas dit ce qu'il voulait, mais ses yeux louchent sur la grosse peluche du stand. Lâchant un léger soupir, je pointe la fameuse peluche du doigt. « ça. » Encore une fois, ce n'est pas pour moi, mais pour lui. En vérité, j'analyse plus facilement Mika qu'on ne pourrait le croire. à mes yeux, il est simple à comprendre, comme il peut être très compliqué. Ce garçon possède une nuance de couleur impressionnante, mais je les aime toutes. « Tu sembles l'apprécier. » Ajoutais-je, avec un petit sourire. Si il a peur qu'elle prenne de la place, il n'a qu'à la considérer comme une troisième personne. Je ne pense pas qu'elle soit plus encombrante qu'un invité surprise.

TENUE ✩✩ Je ne suis personne d’important, jusqu’à il y a quelques années je pensais que Gin était seulement mon ami et je n’avais pas réalisé qu’il avait était « engagé » pour me protéger et rester à mes côtés. Quand on est petit on ne se pose pas de question de ce genre, de plus après avoir perdu mon frère, mon père et avoir vécu l’expérience avec ma mère j’ai totalement fermé mon esprit à mon passé, je me suis raccroché aux personnes qui m’ont sauvé et avoir Gin avec moi me faisait me sentir bien, je lui fais confiance depuis toutes ces années, il est comme une ombre pour moi, dans le sens où nous sommes toujours ensemble, je ne peux pas m’en séparer, après tout personne ne vit sans « ombre » ou sans « lumière » au final. Notre relation n’a pas à être mise au grand jour, si nous arrivons à « mentir » à nos camarades je sais que je pourrais « mentir » à mes parents adoptifs, mais là n’est pas la question, après tout nous ne sommes « que » des amis à l’heure actuelle et j’ignore même s'il pourrait ressentir la même chose que moi, Gin est un peu compliquée à cerné quand ça concerne les sentiments, les émotions, mais j’ai au moins la certitude de savoir ce que moi je ressens. Gin est impressionnant, je le regarde et je l’admire sincèrement. Impassible, c’est un véritable pro, d’ailleurs il a attiré les regards facilement autour de lui, mais ce n’est pas ce qui va le perturber si je n’ai pas réussi à le faire. Pour le cadeau je ne devais pas être celui qui choisit, il a gagné, mais Gin me connaît et je ne peux que sourire quand il demande la peluche. « On dirait que je ne peux rien te cacher. » Plaisantais-je en serrant ma nouvelle acquisition dans mes bras. « Merci~ » il y a encore tant à faire, mais je ne rentrerais pas les mains vides. Entre manèges et nourritures on a encore le temps avant de rentrer, mais ça fait du bien ce genre de soirée.