Je courais. Je courais à en perdre haleine. Je courais au cas où Minh Hien ne m'eût pas écouté. Je ne voulais même pas jeter un coup d'oeil derrière moi pour m'assurer qu'il était bien resté à l'animalerie. Est-ce que je le fuyais, lui ? Ce n'était même pas certain. Je fuyais ma honte, ma peur, tout ce que j'avais pu ressentir sous ses doigts. Je me rendrais vite compte qu'on ne courait jamais assez vite pour se délester de ses émotions. Je grimpais les escaliers quatre à quatre et arrivais enfin devant la porte. Je fis brusquement irruption dans la chambre de Ying, ne m'arrêtant qu'une fois au milieu de la pièce. J'étais essoufflé, à bout de souffle en fait. Du coup, je posai une main sur mes poumons qui brûlaient et une autre sur l'un de mes genoux. Mon ami était là et, bien sûr, il avait l'air surpris de me voir.
Il me suffit d'un regard, d'une fraction de seconde, pour décider que je ne lui parlerais pas de ce qui venait de se passer. La nuit dernière déjà, je m'étais glissé dans son lit et m'étais rendormi dans ses bras. Il n'avait certes pas posé de questions, mais je me doutais que me voir dans un tel état allait l'inquiéter. Aussi, à peine remis de ma course, je me redressai et lui adressai un sourire idiot dont moi seul avais le secret. « Tu vas bien ? » Mes yeux semblaient rieurs mais j'étais à deux doigts de craquer. Il fallait que je me reprisse. Aussi, j'allai fermer la porte, laissant à Ying l'occasion de voir ma chemise mal glissée dans mon pantalon, la poussière sur ce dernier. Par chance, grâce à mon sprint, j'avais de quoi justifier mes cheveux en bataille. Je m'approchai de son lit et me permis de m'y asseoir. Ici, je savais que je pouvais me laisser un peu aller. Mon ami était gentil, adorable, bienveillant. Je l'aimais beaucoup et pourtant je ne le connaissais que peu. Je pliai mes jambes et les rapprochai de mon torse, posant mon menton entre mes genoux. J'avais peur qu'il vît quelque chose de changé chez moi. J'étais venu ici parce que j'avais besoin d'un peu de réconfort. Je voulais oublier l'animalerie, Minh Hien, ses mains, ses lèvres. Je voulais tout oublier. Je voulais oublier que j'aurais préféré laisser à Ying ou Ayden le soin de me prendre ma virginité. Je ne me départais pas de mon sourire et attendais de mon ami qu'il fût lui-même, qu'il me changeât les idées comme il savait si bien le faire.
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Ce message a été posté Ven 10 Avr - 23:16
Ne me juge pas.
Je ferais tout pour qu'il ne t'arrive jamais rien. Je suis ton ange et si tu te blotti contre moi, mes grandes ailes suffiront à t'envelopper d'une protection pure.
Ying est confortablement installé sur son lit à penser et penser encore à la même personne. Un sourire niais s'affiche sur ses lèvres tout en relisant encore et encore les sms qu'il avait échangé avec Junmin. Était-ce une petite officialisation ? Il est vrai que de dire 'tu es à moi' était assez équivoque. Junmin avait enfin avoué la chose. Ying était à lui et rien qu'à lui. En clair, il ne voulait le partager avec personne alors oui, Ying était heureux. Heureux et il jubilait dans son coin. Son regard se tourna vers le lit vide d'Ellen. Elle serait bientôt hors de course, éliminée. Un sourire malsain apparut sur ses lèvres, sourire qui disparu vite alors qu'il sursautait violemment. Sa porte venait de s'ouvrir d'une force surprenante et un jeune homme était là, plié, le souffle court. Il se leva d'un bon, prêt à courir vers lui, inquiet de savoir l'état de Suhwan mais ce dernier se redressa avec un large sourire. C'était quoi ça ? Pourquoi il débarquait comme un fou, débraillé et. Suhwan s'approcha et posa son postérieur sur le lit, Ying l'observant les yeux rond. « C'est plutôt à toi qu'il faut demander ça, qu'est-ce qui t'arrive ? » Okay, il y avait du monde dans le couloir mais quand même, il était obligé de débarquer aussi violemment ?
Ying s'assied à côté de lui, posant sa main sur son dos et y effectuant des caresses pour l'aider à reprendre sa respiration, essayer de le tranquilliser pour lui facilité le travail. Son sourire était beau, comme d'habitude, mais curieux. Ying lui en offrit un en retour tout en inclinant la tête. « Ne me dis pas qu'il t'es arrivé des ennuis. » Bah quoi ? Il aurait pu se poser des questions vu comme il était. Il remarqua la poussière sur son dos et la chassa en le frottant mais constata un truc d'encore plus curieux. Son regard était figé sur son cou. Une marque rouge s'y trouvait, et il savait très bien, par expérience, qu'elle était récente. « C'est quoi ça ? Un... suçon... ? » Son index venait frôler la marque sur sa peau, non sans afficher un sourire à la fois amusé, intrigué et inquiet. Généralement, les suçons ne sont pas fait par des ennemis ou des amis. Est-ce que Suhwan fréquentait ? Pourtant, il lui avait dit ne pas avoir de petite amie... Est-ce que ça avait changé ? Ying releva son regard sur celui de son ami, son index continuant de chatouiller la marque sur son cou, comme s'il désirait la faire partir. Est-ce que Suhwan avait encore d'autre secret ?
Bon, en même temps, heureusement que Suhwan ne regardait pas sous le t-shirt de Ying, il y verrait pas un suçon mais des suçons sur son corps. Junmin avait peut-être un peu abusé la nuit dernière... le marquant comme s'il le marquait au fer rouge. Il avait apprit qu'il voyait Suhwan et l'avait mal pris, comme s'il était... jaloux. Encore une fois, Ying avait été heureux de croire ça. Junmin jaloux, ce n'était pas ordinaire. Mais alors que Suhwan en ai, ça c'était extraordinaire !
« C'est plutôt à toi qu'il faut demander ça, qu'est-ce qui t'arrive ? » Si on lisait entre les lignes, ça voulait dire : « Su Hwan, si tu pensais que ton sourire me tromperait, tu as échoué. » Je me crispai un peu, cherchant quoi dire. J'aurais pu dire que j'avais juste envie de le voir, que je m'étais retrouvé dans un endroit trop fréquenté, mais j'étais incapable de mentir, encore plus à celui qui m'avait demandé de ne pas le faire. Mon ami était surpris ; j'aurais du commencer par m'excuser de l'importuner de la sorte. Il se redressa et je me détendis un peu en sentant sa main caresser mon dos. Des ennuis ? Je me mis à tripoter assez nerveusement mes doigts. Je me sentais bien ici, en sécurité. Je savais que personne ne viendrait me déranger et j'avais Ying pour moi tout seul. J'aimais vraiment beaucoup ce garçon. Je me sentais toujours un peu bizarre quand j'étais avec lui. Je relevai mes grands yeux vers lui, m'apprêtant, à contre coeur, à lui répondre que non, il ne m'était rien arrivé. Je ne voulais pas qu'il s'inquiétât pour moi. Je ne voulais pas non plus l'embêter avec mes problèmes de « faire l'amour » et compagnie. Mais au moment où j'ouvris la bouche, je me raidis. Le doigt de l'étudiant était dans mon cou et il parlait de suçon. De suçon… De suçon ?! Oh je savais très bien ce que c'était ! Je serrai les dents, mais je sentais bien les larmes monter. J'allais craquer.
Cela semblait beaucoup amuser Ying qu'on eût marqué ma peau de la sorte. Là, juste sous le doigt du jeune homme, je sentis de nouveau la bouche de Minh Hien suçoter ma peau. Un sanglot agita mon corps alors que je chassais le doigt de mon ami pour plaquer ma main sur mon cou. J'avais raison : la honte n'était pas restée à l'intérieur de l'animalerie. Je fondis littéralement en larmes, enfouissant mon visage entre mes genoux. Au fond, j'avais besoin que quelqu'un le sût, alors je me mis à parler, tout de même avec hésitation. « Ce n'est pas de ma faute… Ce n'est pas de ma faute Ying ! C'est lui… C'est lui… Je ne veux plus jamais le voir ! » Je devais avoir l'air bien pitoyable ainsi. C'était une belle journée, placée sous le signe de la détente, mais moi je débarquais et je me mettais à réclamer un peu de réconfort de la part de mon ami, l'empêchant de profiter pleinement de cette fin de journée. Je me sentais vraiment coupable maintenant. Et puis quel tableau ! Totalement replié sur moi-même, j'espérais cacher mes larmes quand elles étaient plus qu'évidentes. Oui mais voilà, je n'en pouvais tout simplement plus. D'abord la nuit dernière et cette intrusion terrifiante, maintenant ce rendez-vous qui avait mal tourné… « Ce n'est pas de ma faute… Je ne voulais pas... » Ne m'avait-il pas dit qu'il serait là pour me protéger ? C'était de ça dont j'avais besoin maintenant.
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Ce message a été posté Ven 10 Avr - 23:56
Ne me juge pas.
Je ferais tout pour qu'il ne t'arrive jamais rien. Je suis ton ange et si tu te blotti contre moi, mes grandes ailes suffiront à t'envelopper d'une protection pure.
Le regard de Ying glissait tantôt sur le visage de Suhwan, tantôt sur le suçon qu'il touchait du bout de son index. Mais il se fit rapidement chasser par Suhwan qui, immédiatement, fondit en larmes. Quoi ? Pourquoi il pleurait soudainement ? Avait-il dit quelque chose de mal ? Paniqué, Ying posa sa main sur le dos de Suhwan à nouveau, l'autre venant se poser sur son bras. « Ne pleure pas Suhwan... » Il disait des choses étranges. C'était qui le lui ? Et de quoi qu'il n'avait pas voulu ? A en voir le suçon, Ying s'imagina très bien ce qui avait pu se produire. Il tira sur le bras de Suhwan et le prit contre lui, l'enveloppant dans ses bras, le tenant serré contre son torse, le berçant et lui tapant le dos pour le calmer. Il avait perdu son sourire et était soudain très inquiet de l'état de Suhwan. Il avait bien pensé, son sourire du départ avait été factice.
« Tu ne voulais pas quoi ? Explique-moi depuis le début Suhwan. Dis-moi tout. »
Il attrapa le visage du jeune homme, essuyant délicatement les larmes de Suhwan de ses mains tout en le regardant. Il avait peur. Peur qu'il soit arrivé quelque chose au jeune homme. Peur qu'il ai eu quelque chose de traumatisant. Peur que ce suçon résulte de quelque chose de vraiment affreux. Il ne lisait pas dans les pensées du jeune homme et ne savait pas que ça n'avait peut-être pas été quelque chose de mal comme un viol – et encore, Junmin l'avait violé la première fois alors ça n'avait pas vraiment d'incidence sur son comportement. Pour lui, c'était presque... normal... Il glissa ses lèvres contre la joue de Suhwan, l'embrassant comme il peut, comme si ça pouvait réussir à calmer ses pleurs, comme si ça pouvait l'aider.
Désolé, très très court mais je ne savais pas du tout quoi dire d'autre ! :-063-:
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Ce message a été posté Sam 11 Avr - 0:11
Ne me juge pas Ying & Su Hwan
Il y avait les bras de rassurants de Ying et je m'y blottis instinctivement. Moi qui n'attendais jamais rien de personne, je me rendais compte que mon ami faisait exactement ce que j'attendais de lui. Pourtant, je n'arrivais pas à me calmer. Il me demandait d'arrêter de pleurer mais voilà, la pression avait été trop forte et je relâchais tout ce que j'avais retenu depuis la veille. Ce qui allait suivre n'était pas du tout agréable pour moi. Je détestais parler de moi et je haïssais encore plus parler de choses embarrassantes. Pourtant aujourd'hui j'en avais besoin. Mes grands yeux remplis de larmes trouvèrent ceux du jeune homme et je le laissais caresser mes joues, en embrasser une. Venant de lui ça ne me dérangeait pas. Je me pris à penser que j'aurais préféré que ce fût lui qui me fît tout ça. J'échappais à ses mains pour nicher mon visage contre son torse, passant mes bras autour de sa taille. Je ne savais pas si j'avais le droit de faire ça mais je ne pouvais de toute façon pas le laisser me regarder. Sinon je ne serais pas en mesure de lui raconter.
« Cette nuit, il est venu dans ma chambre… Il m'empêchait de bouger… J'avais peur et il m'a embrassé… Et… Et il a enlevé son t-shirt… Moi je ne voulais pas regarder… Je ne voulais pas qu'il m'embrasse... » Les sanglots m'empêchaient de débiter une phrase entière. J'avais décidé de donner par conséquent les informations essentielles afin qu'il comprît sans que j'eusse à faire de longues suites de mots. Mes larmes s'étaient calmées un peu parce que j'avais fait un effort. Mais la suite faisait déjà ressurgir le flot salé. Rien que de les dire à voix haute, ces mots me faisaient trembler. J'avais encore du mal à réaliser que tout cela n'était pas un cauchemar. « Et là… Tout à l'heure… Il était différent, gentil et… Et Minh Hien a dit qu'il m'aimait… Et après… Après il a recommencé à m'embrasser… Je ne voulais pas ! Je le lui ai dit ! Et… Il a dit que ce n'était pas mal mais moi je sais que ça l'était. Il… On… On a fait l'amour… Ying… Moi je ne voulais pas ! Je te le jure ! » Je ressentais ce besoin incompréhensible de me justifier. Non, je ne voulais pas de ce qui était arrivé, pourtant mon corps m'avait trahi et j'avais été forcé de supporter jusqu'au bout ce que Minh Hien me faisait. Maintenant j'étais mort de honte et terrifié à l'idée de le revoir. J'allais bien devoir récupérer ma veste pourtant. Je n'avais pas les moyens d'en acheter une autre.
T'inquiète Chou ♥
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Ce message a été posté Dim 12 Avr - 19:39
Ne me juge pas.
Je ferais tout pour qu'il ne t'arrive jamais rien. Je suis ton ange et si tu te blotti contre moi, mes grandes ailes suffiront à t'envelopper d'une protection pure.
Pour Ying, un ami devait être présent dans n'importe quel moment. Les bons, comme les mauvais. Le chinois n'avait pas vraiment d'ami sincère. Il avait des amis avec qui s'amuser, avec qui il sortait et avec qui il faisait les 400 coups mais quand il était mal, qu'il avait besoin de soutien, aucun n'était là pour le rassurer ou le consoler. En vérité, c'est sûrement parce que Ying n'acceptait pas vraiment l'aide dans ce genre de situation. Il est plutôt discret, préférant ne pas que l'on s’apitoie sur son sort. Il montrait alors toujours son sourire, ses bons côtés, même si derrière cette façade se cache une grande douleur. Se plaindre ou demander de l'aide n'était pas vraiment ce qu'il savait faire. En faite, il ne le faisait pas du tout. Ying a toujours été comme ça et ne faisait rien qui pouvait donner du soucis à n'importe qui. Pourtant, à l'inverse, il était toujours là quand on avait besoin. Il aimait consoler ses amis, il aimait leur donner des conseils, bien qu'il ne savait pas forcément toujours faire. Quelque peu maladroit quand c'était vraiment grave. Mais au final, il essayait tant bien que mal de leur redonner le sourire. Il était donc tout à fait normal pour Ying de prendre Suhwan dans ses bras, d'essayer de le consoler et de sécher ses larmes peu importe comment. Mais voilà, Ying n'est pas au bout de ses surprises. Tout ce que pouvait lui raconter Suhwan était surprenant et n'importe qui aurait paniqué en l'entendant dire ça. Ça pouvait sonner comme un viol pur et dur. Mais Ying avait vécu la même chose... en deux fois pire puisque Junmin avait été jusqu'au bout des choses dès le premier jour. Il n'avait pas prit le temps de tâter le terrain ou de le préparer mentalement à la chose. Ils l'avaient fait, c'est tout.
« Suhwan... Je sais que ça peut être très perturbant mais... c'est normal ces choses-là. »
Oui, normal pour Ying mais n'importe qui qui aurait vécu les choses différemment n'aurait pas trouvé ça normal. Normal n'était pas vraiment le mot approprié mais qu'aurait pu dire Ying ? Il releva la tête de Suhwan et figea son regard dans le sien. « J'ai vécu la même chose, tu sais ? Et... hm... on l'a fait aussi. Je sais que ça fait mal au début mais... ce n'était pas si horrible que ça après, n'est-ce pas ? Tu as eu du... plaisir... non ? » Ying, même s'il n'avait pas voulu le faire au départ avec Junmin, avait finalement apprécié et, depuis, il ne cessait de lui en redemander. Rien qu'à cette pensée, Ying se prit lui-même pour un pervers. C'était presque comme... comme s'il aurait aimé que Junmin soit là à nouveau pour lui redemander de refaire leur première fois. Mais, franchement, ce n'était ni l'endroit, ni le moment. Un sourire apparut sur les lèvres de Ying pendant qu'il effaçait les larmes sur les joues de son ami. « Écoute, peut-être qu'il en avait vraiment trop envie. Et que maintenant, tu en auras envie aussi. Je... j'y pense beaucoup maintenant au sexe et à ces choses-là. Depuis que j'ai eu la même chose que toi, j'y pense souvent. C'est ça être adulte. » Penser au sexe avec une personne, non, ça n'était pas vraiment ça être adulte mais Ying n'arrivait simplement pas à dire ce qu'il ressentait alors tout s'emmêlait et il sortait des choses insensées que Suhwan pourrait prendre au premier degré.
Le chinois passa ses mains dans les cheveux du jeune homme et le fit reculer un peu. Il inclina la tête et se mordit la langue. Ying n'avait pas pensé au protection et tout ça, parce que leur première fois, avec Junmin, il n'y avait eu aucune protection. Alors non, Ying n'allait franchement pas lui faire un cours de prévention. « La prochaine fois, ça sera encore meilleur, tu verras. Et... tu sais, si vous l'avez fait, c'est que c'est ton âme sœur. C'est comme ça. » Après lui avoir dit que lui aussi avait eut le même genre de chose avec un garçon, donc en lui annonçant son orientation sexuel, il était en train de lui dire que Suhwan était amoureux d'un garçon ? Suhwan allait faire une crise cardiaque à cette allure. Il lui tapota l'épaule et se leva, allant chercher un pansement assez large qu'il lui appliqua sur le suçon, de sorte à ce que personne ne puisse la voire. Parce que si Suhwan était déjà le souffre-douleur, il le serait deux fois plus si les autres venaient à voir ça. Il se ferait taquiner et Suhwan n'en serait que plus mal.
Normal ? Sous la surprise, mes pleurs se calmèrent un peu. Ying trouvait ça normal ? Je ne m'étais jamais renseigné sur le sujet mais il me semblait tout de même que faire l'amour était quelque chose d'important qui ne se faisait pas avec n'importe qui. Est-ce que je me trompais ? Le regard de mon ami rencontra le mien et je ne pus qu'être embarrassé par ce qu'il me disait. S'il disait que ça avait été pareil pour lui… Alors effectivement, ce devait être normal. Oui, j'avais eu mal, et puis je n'avais plus eu mal. Du plaisir ? Je détournai les yeux, sentant mes joues chauffer un peu. C'était sûrement de ça dont j'avais le plus honte. Pendant un instant, mon esprit avait semblé m'abandonner et mon corps s'était totalement abandonné aux caresses de Minh Hien. Je ne savais pas vraiment si on pouvait appeler cela du plaisir. Pour moi, manger avec Ying et faire des manèges avec lui, ça c'était un plaisir. Un plaisir qui n'était pas comparable à ce que j'avais vécu dans l'animalerie. Absorbé par cette réflexion, je ne m'étais même pas rendu compte que mes larmes avaient cessées de couler. Ying les essuyait doucement et quand je relevai les yeux, il me souriait.
Je ne savais plus vraiment comment je me sentais. Ce qui me semblait catastrophique avait l'air si banal pour l'étudiant que j'étais perdu. Et puis il me faisait des confidences, ce qui faisait gonfler mon coeur de bonheur. J'avais envie d'être proche de lui. Mais en même temps, cela me faisait de la peine de savoir que lui aussi avait déjà vécu une expérience similaire. Il était amoureux alors ? J'avais eu raison de m'empêcher de penser à lui. Ou du moins d'essayer. Je ne me sentais pas adulte, malgré ce que m'assurait Ying. J'étais vraiment confus au milieu de tout ça. Si bien que je clignais un peu bêtement des yeux en le regardant. Comme il me faisait reculer un peu, je me rendis compte que nous étions vraiment proche l'un de l'autre. Mes joues étaient toujours roses de parler de choses comme ça. Je ne savais plus vraiment quoi penser. Mais je secouai la tête en entendant Ying parler d'une prochaine fois. « Oh non ! Je ne veux plus le voir. » Mon âme sœur ? Mon âme sœur ne pouvait pas être Minh Hien. Je me mordillai nerveusement la lèvre et baissai les yeux sur mes mains. Je les imaginais jointes en un geste de prière et sentis mes épaules s'affaisser un peu. Je posai mes doigts sur le pansement que mon ami venait de coller dans mon cou. Il avait dissimulé la marque que m'avait faite Minh Hien, c'était tant mieux. « Il ne peut pas être mon âme sœur. C'est un garçon… Je veux… Je veux me marier avec une fille. » Je relevai des yeux tristes sur Ying. Je me demandais s'il serait en mesure de comprendre ce que j'éprouvais, s'il pouvait, le temps de son absence inexpliquée, remplacer Ayden. Ce dernier avait toujours la solution. Alors j'étais anxieux à l'idée de ne pas trouver de réponse à mes problèmes. Les âmes sœurs ne pouvaient être que de sexe opposé. C'était comme ça. Voilà ce qui était normal pour moi.
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Ce message a été posté Ven 15 Mai - 15:34
Ne me juge pas
Ying pouvait comprendre que, pour une première fois, ça pouvait perturber. Lui-même s'était sentit profondément perturbé lors de sa première fois qui s'était passé, sans qu'il ne le sache, plus violemment que pour Suhwan. Lui, encore, n'avait pas été complètement violé. Ying, quant à lui, avait fini complètement nu sur un lit, à se faire abuser. Le pire étant qu'il avait vraiment apprécié. Alors non, ça n'avait pas été la relation qu'il s'était imaginé, en sachant également qu'il vivait un véritable amour sans retour mais c'était une raison dont il devait se faire. Vivre l'enfer n'était jamais bien pire que de vivre la réalité. Ying entreprit d'essuyer les douces joues de son amis du bout de ses doigts, comme s'il désirait lui chasser ses peurs par la même occasion. Comme si ça pouvait servir à quelque chose d'essayer de le réconforter alors qu'il était prit dans un de ses pires cauchemars. Il avait beau se poser mille et une question, un seul visage revenait dans son esprit et c'était Junmin. Alors si Suhwan venait à penser trop souvent à cet homme, il pourrait se dire qu'il était amoureux également. Comme lui. Il ne faut pas oublier que l'amour ne se commande pas. Il ne faut pas oublier qu'il est particulièrement incontrôlable et qu'il nous tombe souvent sur le coin de la figure sans que l'on ne puisse y faire grand chose. Le mieux, c'était de ne pas avoir trop peur de ça, même si c'était plus facile à dire qu'à faire. Peut-être que Ying n'était pas un fin connaisseur en amour mais il avait tout de même des éléments à charge.
Toutes les confidences que Ying lui faisaient, il était le seul à les savoir. Jamais il n'en avait parlé à qui que ce soit d'humain. Outre le fait qu'il en ai parlé à sa peluche et à un chien errant, personne ne pouvait se douter de tout ce que ressentait Ying au fond de lui, même si parfois, en présence de Junmin, tout pouvait se lire sur son visage ou rien qu'à la façon dont il avait de le regarder. C'était une évidence et à la fois c'était si surprenant. Suhwan était aussi perdu que l'avait été Ying, donc le chinois pouvait le comprendre et pouvait même parvenir à lire sur son visage sans qu'il n'ai besoin de lui dire quoi que ce soit. C'était comme s'il s'était retrouvé devant un miroir, il retombait à quelques années auparavant. « Tu as peur, parce que c'est la première fois que tu ressens ça. Tu ne le voulais pas, et pourtant c'est arrivé sans que tu l'en empêches. » Il détourna le regard, ses yeux vides fixant le sol. « Il t'a touché, il t'a forcé. Tu avais envie de vomir au début puis ça t'a fait bizarre dans le ventre et tu en voulais soudainement plus. Ou peut-être que ça ne s'arrête pas. Et quand c'est fini tu as fuis, comme j'ai fuis. Tu es partis parce que tu avais peur de ce qui se passait en toi. » Un bref sourire s'afficha sur les lèvres de Ying qui se leva et sorti, de dessous le lit, un sac. Il l'ouvrit et en sortit des vêtements en lambaux, tâché de sang par endroit. « Je ne peux pas les jeter. C'est lui qui m'a fait ça. Je ne peux pas les jeter, parce que c'est mon plus précieux des souvenirs. Moi aussi je pensais me marier. Je voulais même trois enfants. Maintenant je ne veux plus rien sauf lui. »
Il observa les vêtements souillés et les remis dans son sac, soudainement, comme s'il avait peur que quelqu'un d'autre ne les vois. Il poussa le sac sous le lit et se releva, tapotant son pantalon. « Tu ne peux pas faire autrement, Suhwan, tu es à lui maintenant. » Ying ne savait pas tout ce qui se passaient dans le cœur des gens, lui était simplement tombé amoureux de Junmin parce qu'il avait été le premier à le toucher, parce qu'il avait été le premier à le contrôler comme il l'avait fait, parce qu'il était le premier à l'avoir touché comme ça, ça signifiait forcément qu'il était celui qu'il lui fallait, et Ying est tombé amoureux de Junmin dès cet instant. Il était forcé que ça soit pareil pour Suhwan. Un sourire étira les lèvres du chinois qui attrapa les joues de Suhwan. Il plaqua ses lèvres sur les siennes, soudainement, sans le prévenir. Puis il s'écarta. « Désormais, tu devras réfléchir. Est-ce que son baiser était meilleur que le mien ? As-tu ressentis autant de chose que tu en as ressenti dans son baiser ? Ne te laisse pas envahir par des émotions parasites, je suis sûr que tu as vu son visage à lui quand je t'ai embrassé. Ça, ça veut tout dire. » Ying eut un petit rire et s'installa à son bureau, refermant ses cahiers de cours éparpillés un peu partout, histoire de faire de la place. Il attrapa une feuille blanche et se mit à dessiner histoire de passer le temps tout en laissant à Suhwan le temps de réfléchir un peu et de se remettre les idées en place.
(c) crackle bones
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Ce message a été posté Sam 16 Mai - 10:28
Ne me juge pas Ying & Su Hwan
Je découvrais une facette de Ying que je ne connaissais pas. Est-ce que cela me faisait plaisir ? Rien n'était moins sûr… Si je m'étais précipité dans cette chambre en particulier, ce n'était pas un hasard. J'étais venu trouver refuge dans les bras réconfortants de mon ami mais au final… J'étais déstabilisé par ce que j'y avais finalement rencontré. Au fond, je voulais sûrement qu'il mît en application ce qu'il m'avait proposé. J'avais envie que quelqu'un allât remettre Minh Hien à sa place, puisque j'en étais incapable. Moi, il ne m'écoutait pas. Dans les yeux du chinois, je pouvais voir toute l'empathie, mais aussi la compréhension dont il était capable. Pourtant, j'étais hésitant. Me comprenait-il vraiment ? Ou comprenait-il ce qui l'arrangeait ? J'étais perdu. En fait il se trompait. J'avais essayé de l'empêcher. J'avais fui parce que je ne voulais plus que Minh Hien me touchât. Pour le reste… Il avait sûrement raison. Mais à présent que je savais que son coeur n'était pas pour moi, je ne pouvais pas lui avouer que j'aurais préféré que ce fût lui qui me touchât le premier.
Je ne pouvais pas parler. Je n'y arrivais plus. Je sentais qu'ouvrir la bouche reviendrait à craquer de nouveau. Je n'avais plus envie de pleurer devant Ying. En moi se mêlaient la tristesse, la colère… Je ne me sentais soudainement plus à ma place ici. Quand je vis ces vêtements, j'eus un imperceptible mouvement de recul. Cela se faisait toujours violemment la première fois ? C'était ce qu'il essayait de me dire ? J'avais pourtant une toute autre conception des choses. J'avais vu des films – que j'avais aussitôt arrêtés – dans lesquels les gens faisaient ça en douceur, sans se faire mal, sans forcer l'autre. Avant aujourd'hui, j'étais sûr que c'était ainsi que ça devait se passer. A présent…
« Tu ne peux pas faire autrement, Suhwan, tu es à lui maintenant. » Je me rendis compte que j'avais détourné les yeux des vêtements souillés quand ils se reposèrent sur Ying. Il était debout et je me sentis soudain minuscule. J'entrouvris les lèvres pour répondre, pour lui crier que c'était faux. Je n'en eus pas le temps. Les lèvres de mon ami, si douces, se pressèrent contre les miennes. Mon coeur rata un battement et je dus me retenir de m'accrocher à son haut quand il recula aussi vite qu'il était venu. En l'entendant parler, je sentis les larmes me monter aux yeux. J'en voulais à l'étudiant, terriblement. Son air détaché, un brin protecteur, me révoltait. Il n'avait pas le droit de me malmener comme il le faisait. A aucun moment je n'avais vu le visage de Minh Hien quand il m'avait embrassé. Je savais qu'il ne m'aimerait jamais, qu'il ne me regarderait pas comme je le faisais ; mais j'avais espéré qu'il ne rendît pas les choses plus compliquées qu'elles ne l'étaient déjà pour moi.
De nouveau, les larmes roulaient sur mes joues. Mais cette fois, j'avais compris que Ying ne me serait d'aucun secours. Alors je me levai et… « Je ne suis à personne ! » Tous les autres mots que je retenais arrivaient dans le désordre au bout de mes lèvres. Aussi, je sortis en courant avant qu'ils eussent pu s'exprimer à voix haute. Je courais de nouveau, vers l'extérieur cette fois. Au final, il n'y avait qu'un seul endroit qui ne m'eût jamais trahi, qui m'eût toujours offert le réconfort dont j'avais besoin. Alors je fendais la foule, bousculant des passants, suffocant de tant de contact. Je fuyais loin de cette école qui menaçait de faire exploser ma tête.
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