TENUE  ♦ Après ce que j’ai appris sur mon meilleur ami je ne sais pas comment réagir, quoi lui dire. J’ai tenté durant ses deux jours et demi-passé ensemble de ne pas trop en parler justement parce que ce sujet me dépasse. Je veux profiter de son amitié et de sa présence, prier pour qu’ont le laisse tranquille, si seulement je n’avais pas promis je serais surement entrain de sauter au cou de cet enfoiré... Quitte à me blesser en route ou pire, je maudis encore une fois ma faiblesse devant mon incapacité à lui venir en aide... Mais on a pu rire et s’amuser, se retrouver entre-temps, Raylai a promis de ne pas se laisser marcher sur les pieds et je crois en lui, il va arriver à se sortir de ce cauchemar, mon rôle est de le supporter, l’encourager et l’épauler en cas de besoin, c’est ça qui fait la force de notre relation. Malgré tout durant ses journées à ses côtés un autre de mes amis a décidé de se faire la malle, je suppose qu’il a vu que j’étais avec le blond et a choisi de nous laisser, mais où est-il ? Que fait-il ? Avec qui est-il ? Des questions qui à la base ne devraient pas traverser mon esprit, certes c’est une curiosité qui peut semblait banale, mais... Je suis frustré de ne pas le voir et ça, ça n’a rien de normal. J’ai donc quitté la tente pour marcher dans le campement, avec un peu de chance je tomberai sur lui sans difficulté et je pourrais lui parler... Timon et Pumba ne sont pas de ceux qu’on peut séparer aussi facilement.

Pourtant il m’a suffi seulement de cinq minutes pour que mon impatience de le « retrouver » devienne un agacement sans précédent, mes poings se sont automatiquement refermé, c’est inconsciemment que je sens cette vague de colère m’envahir, pourquoi ? À seulement quelques mètres de là mon « ami » discute joyeusement avec une fille, là vous me demanderez surement où est le problème ? Cette nana a courtisé Wolfram... Ou est-ce lui qui l’a fait ? En tout cas c’est une de ces nombreuses conquêtes et je me doute déjà de ce qu’elle doit penser en regardant Loukas, il lui ressemble... Est-ce que Lou' est intéressé aussi ? A t-il les mêmes goûts que mon ex ? Quoique... Justement c’était mon ex donc techniquement... je devrais préciser en tant que femme ? Ou... Je m’embrouille, mon cerveau devient un vrai sac de nœuds et je ne sais même pas pourquoi je suis à ce point irrité.

D’ailleurs... c’est vrai... Pourquoi ? Mes mouvements se stoppent alors que mon regard baissé au sol dans une impression de lenteur, comme si le monde autour de moi était devenu silencieux, qu’il avance au ralenti et c'était mis sur pause. Levant mon regard sur Loukas, mon cœur loupe un battement et je secoue la tête violemment en chassant toutes ses idées complètement folles ! Pour l’instant il me suffit de regarder cette fille pour devenir rouge comme une tomate sous cette pulsion incontrôlable. Sans tarder je m’avance vers eux le regard noir et l’expression fermé, dans cet état je risque d’être vraiment exécrable mes amis.

TENUE  ♦ Deux jours et demi que j'ai déserté la tente pour laisser London avec son meilleur ami. Deux jours et demi que j'essaye de ne pas trop traîner autour d'eux même si l'envie me démange. L'envie d'y mettre mon grain de sel, comme toujours. C'est dur, super compliqué même, mais j'ai su rester à l'écart en squattant un beau coin d'herbe épargné par la tempête. Certes, j'ai été embêté par toute sorte de bestiole, je me suis même lié d'amitié avec un grillon bruyamment et briseur de sommeil. Heureusement, les  nuits sont douces et j'ai eu l'occasion de récupérer des rechanges quand les deux bougeaient de la tente. Une vie de sauvage, j'ai envie de dire. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour qu'ils profitent un peu de ce temps libre ensemble, sans un australien casse-cou dans les pattes. Du coup, je n'ai pas trouvé grand monde avec qui parler. Des solitaires qui ne trouvent pas le bonheur dans leur habitat et avec leur colocataire de fortune. Ou même une jeune fille bavarde qui n'arrête pas de tirer sur son haut pour en faire ressortir sa poitrine. Elle joue avec moi, je l'ai bien vu depuis le début, mais je lui accorde le bénéfice du doute en plaisantant avec elle ou en parlant durant des heures. Peut-être qu'elle connait quelqu'un qui m'échappe ? Ce fameux ancien propriétaire de ma chambre ? Je ne suis pas allé directement au vif du sujet, surtout par rapport à London qui ne tient à rien dévoiler, mais j'aimerai réellement savoir qui est ce garçon.

Plus les minutes en sa présence passent et plus je trouve amusant de parlementer avec elle. C'est une fille qui complimente beaucoup l'apparence et qui a  une manie pour toucher les gens en parlant. Du moins, elle n'hésite pas à le faire avec moi. Ses doigts se posent parfois sur mon bras, à d'autre elle me tapote le torse en riant, puis elle me pique ma casquette pour la mettre sur sa tête et faire genre qu'elle lui va mieux à elle qu'à moi. Enfin bref, un lien se tise lentement entre  nous. à défaut de ne pouvoir rester avec London qui profite de Raylai, je reste avec cette fille qui ne semble pas accorder une once d'attention à sa bande d'amie. Quand j'y pense, elle pourrait être mon genre, mais est-ce que j'ai réellement un genre de fille à apprécier ? Je ne trouve rarement mon bonheur chez quelqu'un, parce que je ne juge pas sur l'enveloppe charnelle mais sur les capacités qui se trouvent à l'intérieur. Il me semble en avoir déjà discuté avec London, quand nous étions à la plage. Je n'ai pas de goût particulier pour le physique, juste que son caractère s'accorde au miens, comme London et moi. C'est mal de penser ainsi... Pourquoi  j'ai pensé cela, d'abord ?

Légèrement dérangé par mes pensées, je vois du mouvement dans le coin de mon champ de vision. Quand on parle du loup, on en voit la queue. London se dirige vers nous d'une manière que je juge étrange, voir inconnue à mes yeux. Je ne l'ai jamais vu avec ce regard ou cette expression, comme si c'était un autre London qui s'approchait de nous. Un fin sourire se dessine sur mes lèvres et je décide de chasser mes songes pour le regarder. « London! ça va ? Tu as pu parler avec ton ami ? il va mieux ? » Dans ma démarche, je me tourne vers lui pour faire face, oubliant que la fille est toujours là, à côté de moi. Je l'entends pouffer, ses yeux rivés sur mon ami. Il se passe quoi entre les deux ? Je ne comprends rien à la situation, voyageant d'une personne à l'autre sans comprendre. « Vous vous connaissez ? » Je ne sais pas pourquoi je demande une telle chose, alors que je pourrais parfaitement voir des éclairs sortir des yeux de cette fille. Je ne serais pas surpris qu'elle veuille étrangler London. Pourquoi ? Je l'ignore. L'atmosphère pèse entre les deux et j'ai la sensation d'être au milieu. « Qu'est-ce qu'un tel enquiquineur vient faire là ? » Ils se connaissent, à ne pas en douter là-dessus.

TENUE  ♦ J’avais cette envie de le voir que je ne comprenais pas, non plutôt je ne voulais pas comprendre ce qui se tramer doucement dans mon esprit ou peut-être un peu plus bas... Me prendre la tête avec des sentiments inutiles je n’en avais plus la force, je ne voulais plus jamais que ça arrive, du coup je chassais rapidement toutes ses idées traversant mes pensées, les jetant dans un coin en essayant de ne pas y faire attention. Mais j’avais toujours cette envie de le retrouver, nous étions habitués à passer du temps ensemble, j’étais heureux de pouvoir profiter de Raylai, mais je me sentais bizarrement mal aussi de le mettre « dehors » bien qu’il ait décidé tout seul de ne pas revenir, où a-t-il passait son temps pendant que je discutais avec mon meilleur ami et avec qui il était ? J’espérais avoir des réponses et lui dire de revenir, mais ce que je vis quand mes yeux se posèrent sur lui fit rapidement pencher la balance, j’étais sur les nerfs, en colère... Que faisait-il avec elle ? Est-ce qu’il avait passé la nuit avec ? Non... Ce n’est pas les bonnes questions bordel ! Quoique, si ça l'est ! Cette fille a eu des rapports avec Wolfram, une de ses nombreuses admiratrices, je peux donc déjà imaginer ce qu’elle veut en étant avec Loukas, son physique est son genre, mais lui ? Je me pince la lèvre, je suis en train de bouillir sur place devant les nombreuses images traversant dans ma tête, je tente de les empêcher de me submerger, mais je suis blessé, j’ai mal sans savoir pourquoi, je la déteste et elle me déteste, mais ce rire, son sourire, Loukas semble bien s’entendre avec... Je suis un idiot, je devrai juste tourner les talons et les laisser, arrêter de tenter le diable, mais... Mes pas se mette à avancer dans sa direction, le regard noir de colère, l’expression froide et en même temps je dois dégager une aura distante, le calme a disparu et quand la voix de Loukas s’adresse à moi je le regarde sans un mot. Mais rapidement mon regard se détourne de mon ami pour se poser sur cette imbécile riant dans son coin, je sais très bien ce qu’elle pense, elle m’exaspère... Je me suis fait de nombreux ennemis en sortant avec Wolf, il a arrêté toutes ses activités pour être avec moi alors que je ne lui ai jamais donné ce qu’il voulait. Mon cœur me fait encore mal, pour quelle raison ? Wolf ? Loukas ? Je suis perdu, mais je sais une chose, l’idée qu’elle puisse s’approcher du blond me met dans une colère que je serais incapable de gérer si elle venait à exploser. À la nouvelle question de Loukas, je le regarde alors que la voix de la fille me devance.

« Oh la ferme, tu es toujours aussi pitoyable ma parole. » Je suis loin du London taquin et amusant... Non, mes démons ressortent, celui que j’étais bien avant de rencontrer Wolfram n’avait aucune pitié, j’étais celui qui attaqué et à cet instant j’ai l’impression de retrouver certaines marques délaissées. « Pi... Pitoyable ? Non, mais regarde qui parle ! Juste parce qu’il t’a choisi pense pas pisser plus haut que tout le monde espèce de tapette. » Je soupire... « Vocabulaire enrichissant. » J’applaudis. « Non franchement je m’incline devant ton intelligence déplorable. » À cet instant je me fiche complètement que Loukas puisse découvrir des choses sur moi. « Juste parce qu’il lui ressemble tu veux le sauter ? » J’étais sec, mais je ne mesurai plus mes paroles. Elle se colle à Loukas avec un sourire qui me donne envie de vomir... « Qui te dit qu’on l’a pas déjà fait~ après tout j’ai eu Wolfram avant toi. » Je vois rouge, serrant les poings fortement, ancrant mon regard dans celui de Loukas... L’a-t-il fait avec elle ? Bon sang je vais vraiment exploser.

TENUE  ♦ Parler est mon point fort, j'ai toujours été à l'aise avec les gens, même la fille la plus canon du pays. Ce n'est peut-être pas une bombe mais elle a ses atouts, je suppose. Pourtant, ce n'est pas ça que je regarde chez elle. Mes yeux ne sont pas plongés dans son décolleté et mes mains encore moins posées sur une quelconque partie de son corps. Entre nous, je suis clean et saint d'esprit. Je parle avec elle comme je pourrais parler avec n'importe qui, discutant de la nourriture servit au camp ou du bois que j'ai ramassé tout seul durant deux jours, tandis que London passait du temps avec son meilleur ami. Je me suis occupé l'esprit avec d'autres lycéens et même des étudiants plus vieux mais tout aussi sociable que moi. En deux jours, je me suis seulement ennuyé de mon nouvel ami à la tignasse blonde. Flipper m'a manqué à plusieurs reprises mais je n'ai pas cédé à l'envie de squatter avec lui et son ami, surtout pas pour les déranger alors qu'ils semblaient enfin passer du temps ensemble. Le plus petit des deux semblaient en avoir grandement besoin, vu sa tête de déterré qu'il a tiré les premiers jours. Je ne m'attendais juste pas à voir London débarqué en mode requin, prêt à bouffer cette fille qui parle gentiment avec moi. Elle n'a rien tenté, si ce n'est me prendre ma casquette et sourire sans arrêt. Mes questions partent dans le vent comme s'il venait de m'ignorer, tournant rapidement son attention vers la fille, cette même fille qui rigole doucement en regardant London. Je ne comprends pas. Quel est leur rapport ? Elle ne semble pas l'avoir dans son coeur, lui encore moins. Suis-je au milieu d'une tempête dont je ne connais pas le déclencheur ? Ils se connaissent, je le vois à leur façon de s'affronter du regard, mais quand je pose une seule question, celle-ci est évincé par les paroles de ma camarade. Enquiquineur ? Je n'ai jamais vu London se prendre la tête avec qui que ce soit, il a même été superbe avec moi depuis le début, alors pourquoi ça tourne ainsi quand je suis avec quelqu'un d'autre ? Mes questions restent sans réponses, pendant que je joue le rôle du spectateur dans ce combat de coq. Je devrais miser sur mon ami, il semble avoir de la hargne à revendre avec son regard de tueur.

Pitoyable. Les hostilités sont lançés, je les regarde à tour de rôle, sans comprendre la bataille verbale qui se joue sous mes yeux. Choisis ? Qui l'a choisis ? Attendez, elle le traite de tapette ? Ce n'est pas très sympa, ni ouvert d'esprit. Mon avis ne doit pas trop compter en ce moment même, mais quand même. ça revient. Ce truc refait surface sans que je n'ai demandé à le ramener sur le tapis. Je lui ressemble mais je ne sais toujours pas de qui ils parlent, ni de qui il est. ça m'agace par moment, surtout de ne rien piger à la situation. Les voilà à se crêper le chignon, à se bouffer la face comme des bulldogs. Collée à moi, je l'écoute déballer son mensonge avec une mine plutôt surprise, voir perdue. Comment ça ? Wolfram ? London me tue des yeux mais je n'ai rien fait dans l'histoire! « ça suffit London, c'est ridicule de se disputer. » Je tente de repoussé la jeune fille avec délicatesse, un sourire désolé aux lèvres. « Je ne sais pas de quoi vous parlez, ni de qui, mais je n'ai rien fait avec personne. » Je vois à sa grimace qu'être à contre-sens ne lui fait pas plaisir, autant que London qui se retient de manger quelqu'un. « London, je te l'ai déjà dit. Je pense pas à ça, puis tu me dois des explications, non ? Wolfram ? » Quitte à y venir, autant le faire de suite. Je veux savoir, même s'il refuse de me répondre, je parlerais avec elle s'il le faut.

TENUE  ♦ Je sais que je ne devrais pas le détester de parler avec elle, en fait le détestais-je vraiment à cet instant ? J’ai cette boule de nerfs qui semble ne pas vouloir s’en aller, agacé, frustré, est-ce que j’aurais réagi différemment si cela avait été une autre nana totalement inconnue au bataillon ? Je ne sais plus quoi penser, tout ce que je sais à cet instant c'est que je vois rouge, tel un taureau je fonce dans le tas les yeux rivés sur ma proie. Malgré les apparences je n’ai jamais été réellement quelqu’un de « calme » j’ai un caractère bien personnel qui se dissimule facilement sous un quotidien tranquille et sans problème. Pourtant au club je suis considéré comme un sadique. Je pousse mes membres à se dépasser, je suis réellement un tyran, au fond je ne recherche qu’à gagner et je veux rendre mon équipe plus forte, passionné comme je le suis-je dois atteindre mon rêve et ce sont ses gens autour de moi qui vont m’y aider, pour ça je ne lésinerai pas sur mes ordres en tant que capitaine. Là est la preuve de mon acharnement et de mon fort tempérament. Avec Wolfram je suis devenu « faible », avec Loukas je redeviens fort, mais ensuite ? Que suis-je réellement ? Faible où fort ? Je connais la réponse, mais cette force est aussi ma faiblesse.

Cette fille m’a provoqué à peine ses yeux posés sur moi, elle est jalouse de cette relation que j’avais avec l’homme qu’elle convoitait, elle se moque de moi pour se venger, joue avec Loukas pour me blessé, mais... Je soupire en essayant de décortiquer mes pensées, mais rien à faire, je suis toujours énervé. La voix de mon ami est comme un vent traversant le champ de bataille, rapide et inaudible, je l’ignore totalement pour me concentrer sur l’affrontement, elle est pitoyable, me traiter de tapette, quoi ? Parce que j’ai aimé un homme ? Je rirai presque si je n’étais pas en surtension. Mais à défaut, j’applaudis, c’est déjà ça. Ça vole dans tous les sens, elle parle de Wolf, elle se colle à Loukas, puis le doute plane, a-t-il ... couché avec elle ? Cela ne devrait pas m’énerver, ni même me regarder, pourquoi suis-je aussi agacé par cette réalité, s'il dit que c’est vrai j’ai l’impression que mon cœur va se briser, mais je ne le réalise pas encore, je suis fermé à tout ce qui pourrait toucher mes sentiments, je ne veux plus jamais y avoir accès, je ne comprends même pas ce qui se passe au fond, mettant ça sur le compte que je déteste cette fille, c’est la seule chose que j’accepte dans mon comportement... Me voilant doucement et véritablement la face. Cette fois j’entends les mots de Loukas étant donné que j’étais pendu au son de sa voix et a ses lèvres.

Mais je n’aime pas vraiment ce que j’entends, c’est à moi qu’il dit d’arrêter ? Ridicule ? Je serre les poings, il fait monter doucement la pression, je déteste ça. Et à elle, il sourit ? Hahaha... ha... Je pouffe devant cette vision ridicule en effet, je dois passer pour un fou, mais c’est peut-être bien ce que je suis. « Je vois, je vois... » Mes paroles sont sèches et mon ton aussi froid que mon regard, a sa demande je le fixe en affichant un sourire blasé. « Quoi Wolfram ? » On dirait que je fais le sourd, mais ce n’est pas le cas, que veut-il savoir ? Qu’il ressemble à mon ex ? Enfin... puis-je vraiment dire qu’il est mon ex, on s’est embrassé, aimé, mais je n’ai jamais rien fait avec et il a fini par me trahir et m'abandonner, la bonne blague... Je suis un idiot tout simplement. De toute façon même si je reste silencieux ou que je ne donne aucun détail l’autre pouffiasse ne se retient d’y répondre avec un ton moqueur en touchant le bras du blond.

« Quoi ? Il ne t'a pas dit que tu étais le portrait craché de son ex ? Hahaha, mais à ce que je sais il est parti non ? Pauvre chou~ » Elle me ... Je pince ma lèvre à la faire saigner, avant de lui lancer un regard meurtrier. « La ferme. » Reposant mon regard sur Loukas. « Tu es content, tu as tes réponses comme ça. » J’espère au moins qu’il est fier d’en savoir d’avantage de cette façon...  C’est génial, vraiment.

TENUE  ♦ London me ferait presque peur à défier la jeune fille avec ses yeux de prédateur. Il agit comme un inconnu, comme une personne que je ne connais pas. Qui est ce garçon en face de moi ? Il a la tête et le corps de mon ami mais son caractère est tout autre. Je ne reconnais rien chez lui si ce n'est son physique, même son regard est différent au point que je ne parviens à rien discerner dans ses orbes flamboyantes de colère. Pourquoi est-il en colère, d'abord ? Qu'est-ce qui peut autant le mettre sur les nerfs ? Elle ? ce n'est qu'une fille parmi tant d'autre, pas besoin de s'énerver contre elle. Je ne comprends pas ses intentions, ni pourquoi il répond aussi méchamment. Il applaudit, mais ce n'est que pour se moquer d'elle, avant de persister dans son jeu sans aucune règle. La fille se colle à moi en sous-entendant une chose impossible et outre de la haine, je vois aussi du doute dans les yeux de London. Il doute de moi ? Il va croire les mots de cette presque inconnue ? Pourtant j'ai été claire la dernière fois, les coups d'un soir ne m'intéresse pas. Peut-il seulement deux secondes hésiter sur mon compte ? Je n'en reviens pas qu'il me lance un tel regard, comme si j'étais capable de coucher avec la première « belle » fille me tombant sous la main. ça devrait me blesser, mais je suis simplement blasé. Son comportement me laisse sans voix, avant de réagir en repoussant doucement ma camarade. Elle n'hésite pas à dire n'importe quoi pour embrouiller et énerver London, c'est encore plus agaçant que de voir cet idiot rentrer dans son stupide jeu. Va-t-il ouvrir les yeux et se rendre compte qu'elle joue avec ses sentiments en racontant des bêtises ? Je voudrais le secouer pour qu'il réalise et qu'il cesse d'être autant remonté contre le monde entier.

Faut arrêter cette scène avant qu'elle ne dégénère, mais je n'emploie pas les bons mots ou plutôt, je ne les dit pas pour la bonne personne. Je me suis adressé à London, parce qu'il est sûrement le plus raisonnable des deux. Aurais-je tord ? Va-t-il redoubler d'effort et me jeter aussi ? Je n'ai rien fait de mal, pourtant. Je veux juste calmer le jeu et retrouver le garçon que je connais, celui qui rit à mes paroles et me trouve des surnoms complètement dérisoire comme pumba ou idiot. Ce garçon-là n'est pas London, pas celui que je connais et apprécie tel un frère. Il est mauvais dans sa façon de parler, froid et désabusé. J'insiste, cherchant à savoir qui peut bien être ce Wolfram, mais il fait la sourde oreille. J'attends une meilleure réponse de sa part, pas quelque chose balancé sèchement à la face comme si je n'étais rien à ses yeux. à cette idée, je fronce à peine les sourcils, plutôt calme malgré la situation enflammée. Aucune réponse vient de lui, le premier ami que je me suis fait en arrivant à Tokyo. Elle vient de cette fille dont le prénom m'échappe encore, une fille que je connais très mal.

Le portrait craché de son ex ? Wolfram est son ex ? Wolfram couchait avec des filles comme elle ? Il me compare à ce Wolfram ? Il me voit comme son ex ? C'est pour cela qu'il reste avec moi ? Je ne comprend plus rien, fixant doucement et en silence mon ami, l'air préoccupé. Qu'est-ce que je suis pour London ? Le reflet de son ex ? Cette fille a fait mouche apparemment et London cours dans son piège. « Pas vraiment. » Fis-je d'une manière détachée, avant d'attraper la main de la jeune fille pour la retirer délicatement de mon bras, un sourire désolé aux lèvres. « Je suis désolé de t'écarter mais je dois parler avec lui. » Son visage affiche une mine déplaisante, avant qu'elle ne tourne son regard mauvais vers London. « Quoi ? Tu préfères parler avec ce gringalet plutôt qu'avec moi ? Il reste avec toi parce que tu ressembles à Wolfram, sinon il n'aurait jamais été ton ami! » Je suis sûr que c'est faux, London n'est pas comme ça.

« Ce ne sont pas tes affaires. » Ma voix n'est pas méchante et je souris toujours avec gentillesse. Voyant qu'elle a perdu, la jeune fille lâche un grognement énervé avant de tourner les talons pour partir vers sa bande. Ce n'est pas avec elle que je veux discuter, mais avec London. « Pourquoi tu ne m'as rien dit ? » ça sort tout seul dès l'instant où nous nous retrouvons tous les deux. Je  ne vais pas le disputer, ni m'énerver contre lui. Je n'ai aucune raison de le faire, il a dû avoir les siennes pour me cacher tout cela. « Si je te rappelle ton ex, pourquoi es-tu devenu ami avec moi ? » Dans le fond, ça me blesse sans que je n'y fasse attention. Je ne m'en rend même pas compte ô combien s'est frustrant d'être la réplique d'un sale type. « Tu dois avoir tes raisons, j'en conçois mais... Je ne les comprends pas. » C'est dit. Je ne comprends pas ses choix, ni ses décisions. J'ai dû lui faire mal à être proche ou à plaisanter avec mes sous-entendus débiles, et il n'a jamais rien dit.

TENUE  ♦ C’est la première fois que je suis aussi froid avec Loukas, jusque-là nous étions toujours entrain de nous amuser, de rire, de se chercher en se complétant parfaitement, nous sommes un duo inséparable, on se traite d’idiot, se trouve des surnoms nous collant à la peau, on se fourre dans des situations pas possibles, mais au final on est soudé malgré le fait qu’on ne se connaisse pas depuis des années. Cette nana m’a sorti de mes gonds, j’ai l’air peut-être idiot à lui parler ainsi, à entrer dans son jeu, mais j’ai mes raisons. Je suis aussi un abruti, un gosse blessé qui a dû faire face à une douleur que je ne penser pas surmonter et pourtant j’y suis arrivé, mais maintenant c’est des doutes, des sentiments qui naissent lentement et que j’aimerai pouvoir arrêter, sceller, avant qu’il ne sois trop tard et que je tombe dans un piège qu’il me sera impossible à quitter. Oui, je suis aussi un enfoiré, je fais preuve de méchanceté et je fonce dans le tas quand on me provoque, pourtant je suis déçu de voir qu’aux yeux de Loukas je suis celui qui est en tort. Bien sûr, je doute, mais pas pour les raisons qu’il doit penser, je sais qu’il n’est pas comme Wolfram, je le sais très bien, mais sa capacité à sourire à n’importe qui, à prendre leur défense, a être si sociable me met au dépourvu, comment pourrais-je vraiment être à l’abri dans cette histoire, il peut ne pas aimer les coups d’un soir, mais... Et si c’était sérieux ? Cette fille a des atouts, elle était déjà folle de Wolf, elle peut le voir en lui, si moi je connais Loukas, si je l’apprécie pour ce qu’il est, pour l’ami que je m’en suis fait, elle, elle ne voit qu’un remplaçant...  

À ses questions je suis froid, mais c’est la colère que je ressens en moi, tout semble m’agacer, je suis totalement perdu encore une fois, où je suis, où je vais, qu’est-ce que je fais, je ne sais plus rien. Il me questionne sur Wolfram, mais que pourrais-je lui dire ? Wolf m’a abandonné parce que je ne pouvais pas coucher avec, est-ce ça qu’il veut entendre ? Est-ce ça que je dois dire ? Qu’est-ce que ça peut bien faire qu’il soit mon ex, que je sois sorti avec son sosie ? Est-ce qu’il pense que je suis avec lui parce qu’il lui ressemble ? Combien de fois ai-je pensé « Il n’est pas lui » ? Je le sais très bien... Je n’en ai pas douté une seconde, si je peux le superposer parfois par crainte, peur d’être à nouveau jeté, incompris, je sais que Loukas et mon ami... Je me pince la lèvre assez fort pour en sentir le sang couler, le gout dans la bouche est désagréable, mais je passe outre, cette fille m’horripile, si je pouvais je la frapperais, heureusement pour elle je ne suis pas violent, pas physiquement en tout cas. En balançant une chose que j’avais évité de dire jusqu’à maintenant elle m’a mis un coup en traitre, est-ce qu’il est satisfait de cette manière ? Il sait maintenant qui est ce gars qui lui ressemblait, celui qui dormait dans cette chambre devenue la sienne, qu’est-ce qu’il en pense, croit-il que je le vois et m’amuse avec lui parce qu’il est physiquement comme Wolfram ?

Loukas est celui qui m’a sorti de tout ça, avec l’aide de Raylai et la sienne j’ai pu passer à autres choses, dès notre première rencontre il a réussi à me faire sourire alors que je broyais du noir, il est une lumière bien plus forte que celle de Wolf et je ne voulais pas qu’il le découvre comme ça, pourtant je suis tellement énervé... J’ai envie de pleurer sous les nerfs qui ne cessent de pulser en moi. Elle lui tient le bras et il continue à lui sourire, j’en ai marre de souffrir sans comprendre pourquoi, marre de ses questions auxquels je ne trouve aucune réponse... marre de tout ça. Il est « désolé », Loukas est trop gentil, définitivement... Je sais qu’elle ne lui a rien fait, mais elle m’attaque, me blesse et il continue de lui sourire, de dire des mots aimables, j’ai l’impression qu’il n’est pas de mon côté et cela est vraiment... douloureux. Je lance un regard noir à la fille qui fait de même avec son petit air mauvais de pimbêche écœurante. Les mots qu’elle prononce me font réagir, j’entreprends de parler, mais je referme mes lèvres, ce pas en avant que j’ai fait reviens à sa place, elle sait frapper où ça fait mal, c’est pourquoi je garde le silence.

Elle finit par s’en aller, mécontente de s’être fait « jeter » me retrouvant seul avec Loukas, je le fixe droit dans les yeux, attendant ses questions, mais je ne suis pas d’humeur à être amical, il l’aura surement compris déjà.

« Dire quoi ? » Je suis peu réceptif à ses questions, mais... croit-il que c’est facile d’en parler ? Il n’a pas idée de ce par quoi je suis passé, genre j’allais lui dire « hey tu ressembles à mon ex, cool ! » haha la bonne blague.

« Alors toi aussi tu penses que je traine avec toi parce que tu lui ressembles ? » Je ris jaune un instant avant de reprendre. « Qu’est-ce que tu ne comprends pas au juste ? Qu’est-ce que tu veux entendre merde ! Elle t’a tout dit pourquoi continuer à discuter. Oui tu lui ressembles, oui au début ça m’a troublé, oui je t’ai parfois superposé à lui... Ça veut dire qu’on ne peut pas être ami ? Dois-je couper les ponts pour te satisfaire ? Mais bordel tu n’es pas Wolfram ! » Partager en colère et détresse, je finis par lâcher un souffle blasé, j’ai l’impression de retomber dans un gouffre et je suis déjà fatiguée rien qu’à cette idée. « Tu es bien trop gentil de toute façon. » Ça sonne franchement comme un reproche, mais pour le coup j’ai mes raisons aussi après ce que je viens de voir.

TENUE  ♦ Si London est perdu, qu'est-ce que je suis ? Cette fille que je pensais sympathique balance des faits que je n'arrive finalement pas à saisir. Elle parle de ce garçon, de ce sosie, comme si c'était la seule raison de mon amitié avec London. Je ne me suis pas lié avec lui parce qu'il ressemble à une quelconque personne, je ne suis pas devenu son ami par intérêt... Pourquoi le ferait-il aussi ? Je ne doute pas de London, même si je donne l'air de me poser beaucoup de question. Oui, je m'en pose énormément à l'instant où il se chamaille avec cette fille. Elle marque des points important pour son adversaire et je désapprouve sa façon d'être désagréable avec lui. Pourquoi s'amuser à lui envoyer ce genre de réplique au visage ? S'il a été en couple avec ce Wolfram qui couchait avec des filles faciles dans son genre, n'est-ce pas London le plus blessé des deux ? Je ne vais pas dire qu'il soit à plaindre, parce que je ne veux pas le prendre en pitié alors qu'il a été fort jusqu'à présent. Quant aux paroles de cette fille, je ne suis pas d'accord avec elle. Autant pour son mensonge, c'est évident que je n'ai rien fait de tel avec elle, que ses blabla futiles qui s'ensuivent. Ce serait bien que London ne doute pas de moi, pas après les confidences qu'on a eut des semaines plus tôt. Je ne suis peut-être pas le plus intelligent sur terre, mais je n'irai pas commettre des trucs pareils pour une quelconque raison qui m'échappe toujours.

Maintenant je sais que ce garçon qui me ressemble, Wolfram, était son ex. Je sais une chose que London n'a jamais voulu me dire, bien qu'il fasse souvent l'erreur de mettre les pieds maladroitement dans le plat. Même si cette fille est le pire démon sur terre, je ne peux pas être méchant avec elle et la repousser d'une manière odieuse. Au contraire, je m'excuse pour pas grand chose, trouvant un prétexte pour qu'elle nous laisse tranquille et que je puisse mettre les choses au clair avec London. C'est entre lui et moi, pas elle. Il devrait savoir que je suis trop gentil, voir tellement naïf avec les autres, même les filles dans son genre. La preuve, je ne l'ai mentionné une seule fois de « nana » ou de « meuf » comme on le ferait vulgairement avec quelqu'un qu'on n'aime pas. Je suis pacifiste, il devrait le savoir.

Les mots sont dit, bien qu'ils fassent mal et que je ne dise rien contre elle, puis elle s'en va. J'ai été trop gentil, comme d'habitude. London doit me déteste d'être ainsi, bien que je ne sois pas comme ce wolfram à traiter les filles comme des conquêtes ou des morceaux de viande. Enfin seul, mes questions ne tardent pas à arriver, qu'importe s'il est en colère ou haineux envers moi ou les autres. ça ne m'empêche pas de vouloir savoir et de comprendre aussi. Dire quoi ? Cesse donc de faire la sourde oreille, London. Il se trompe, j'ai connu la rupture aussi, même si je l'ai vécu beaucoup mieux que lui. Je sais ce que cela fait d'être jeté pour une quelconque raison. J'aimais ma passion plus qu'elle, ça n'a pas été bien prit et me voilà encore comme avant.

« Je n'ai rien dit, London. » Je n'ai jamais dit être comme Wolfram, ni d'être lui complètement. Je n'ai jamais dit qu'il traînait avec moi par rapport à l'autre, puisque je n'ai jamais su jusqu'à maintenant. J'y ai pensé deux secondes parce qu'elle en parlait et que ça devait forcément me traverser l'esprit, mais je ne doute pas de lui pour autant. Trop gentil ? Est-ce un reproche ? Je soupire doucement en passant ma main dans mes cheveux, un peu embrouillé par tout ça. « S'il te plait, London... Je ne doute pas de toi en t'accusant de quoi que ce soit, je veux juste savoir. » Savoir quoi ? Moi-même je l'ignore. « Tu me reproches d'être trop gentil parce que je n'ai pas mal parlé de cette fille ? Ou parce que je continue à me chercher des excuses pour arranger les choses et ne pas ternir notre relation ? » Qu'il me le dise de suite pour ne pas que mes efforts soient vains.

Mon sourire semble bien difficile à tenir sur mes lèvres, parce que je ne tire toujours pas la tronche malgré son reproche et ses paroles. « Justement, je ne suis pas Wolfram. Je ne suis pas ce mec qui pourrait se taper ce genre de fille, je ne suis pas ton ex. » Si moi je m'en rend compte et l'admet, ne peut-il pas faire de même et passer à autre chose ? « Tu n'éprouves rien de tel pour moi et tu le sais. Tu l'as dit toi-même l'autre fois, tu ne pourrais jamais tomber amoureux de moi, et moi non plus. » Parce qu'on avait convenu ainsi, sur un coup de tête. Pas de sentiment, juste de l'amitié.

TENUE  ♦ Je n’avais aucune envie qu’il sache pour Wolfram, pas comme ça en tout cas. Loukas est mon ami, j’ai encore mes secrets et je n’aime pas être forcé d’en parler, j’ai souvent failli un peu trop en divulguer, donnant des indices et le mettant sur la voie, mais je ne voulais vraiment pas en discuter. La blessure laissée par mon ex n’est pas comme les autres, certes c’est une rupture douloureuse et les gens en vivent chaque jour, ceux qui en plus ont le contact physique doivent surement avoir plus de mal à tourner la page, mais moi si elle est aussi marquante c’est parce qu’en plus d’être le « premier » envers qui j’ai ressenti des sentiments, il a aussi détruit mon combat. Je n’étais pas prêt certes à dépasser les limites, pas prêt à lui donner mon... corps, pas prêt du tout à surpasser ma phobie, c’est impossible et encore plus aujourd’hui. Mais le fait d’avoir voulu lui en parler, de lui avoir témoigné de ma détresse, jusqu’à tenter de la surpasser avec Raylai, il m’a juste simplement et facilement jeter. Je me souviens de ses mots encore ancrés dans mon esprit, de la douleur de mon cœur, de ce trou noir dans lequel je me suis enfoncé, je n’ai rien oublié. Alors comment pourrais-je lui raconter sans paraître pour un idiot ? Plus que le fait qu’il lui ressemble, c’est tout ce qui se trouve en dessous qui m’est insupportable.

Cette fille malgré le fait qu’elle soit juste une nana des plus enquiquineuse sait frapper où ça fait mal, ne serait-ce que pour mettre le doute sur Loukas, pour ma part entendre que je me suis fait jeter ravive des plaies, mais mine de rien ce qui me fait la plus peur c’est les pensées de mon ami, comme si Wolfram était bien loin maintenant et qu’il avait su s’imposer à sa manière sans que je ne le sente venir. Mais il est gentil, bien trop gentil, ça m’énerve vraiment, même s’il fait partir la nana, il lui sourit, lui lance des mots aimables, je suis agacé, frustré. Du coup même lorsque nous sommes seuls je ne suis pas du tout aimable, je ne réponds pas à ses questions, je les évite en montrant clairement que je n’apprécie pas son comportement et je préfère de loin faire le sourd, couper court, après tout que veut-il savoir ? Il sait déjà le principal non ? Je ne peux que mettre sur le tapis cette appréhension qu’il pense que je vois en lui un remplaçant, une image que je n'ai aimé et rien d’autre.

« Tu l’as pensé très fort alors » Je veux qu’il soit franc, n’importe qui aurait pensé ça, moi le premier. Mais je n’oublie pas de remettre dans la conversation cette gentillesse que je n’approuve pas, je sais que c’est ce qu’il est, mais qu’il prenne la défense de cette fille ou que je sois en tort à ses yeux alors qu’il ne savait pas, ses sourires et ses mots étaient-ils nécessaires ? Je ne lui demande pas d’être méchant, ni de l’envoyé chié, mais était-il obliger de me montrer cette douceur qu’il donnait à cette fille qui me déteste ? N’est-ce pas cruel ?

Je soupire à ses mots, savoir ? Que veut-il savoir ? Je reste silencieux pour finalement répondre après ses questions posées. « Décidément tu es vraiment un idiot hein. » Je ne pouvais pas me retenir, il est stupide, j’ai l’impression qu’il fait semblant de ne pas comprendre et... Mais que devrait-il comprendre au juste ? Bon sang j’en ai marre, même moi je suis perdu dans tout ça. « Qu’est-ce que ça change au fond, dans tous les cas je déteste cette gentillesse que tu donnes à tout le monde, tu ne pèses pas la situation en te foutant complètement de savoir si ton comportement peut blesser les gens autour de toi, tu es juste... un idiot. » Les derniers mots étaient soufflés plus doucement étant donné que les lui disait tout le temps, j’étais en train de m’emporter et ça ne semblait pas vouloir s’arrêter.

« JE SAIS ! » Je gueule à ses mots en me tenant la tête entre mes paumes et répétant encore. « Je sais, je sais, je sais ! » Je deviens complètement fou bon sang. Mais je sais très bien qu’il n’est pas wolfram, mais le pire fut ses derniers mots qui auraient dû être banale, après tout c’était la vérité. Alors pourquoi j’ai l’impression d’avoir entendu le son d’un brisement. Pas de sentiment hein ? Je ne peux pas ? Il ne peut pas ? haha...ha. Je dois vite me sortir de cette emmerde je crois que je vais pleurer, c’est trop pour moi. Me calmant doucement, je le regarde en disant simplement et à la limite d’être froid.

« Tu veux savoir autre chose ? »

TENUE  ♦ Je ne voulais pas le blesser en ouvrant ma bouche ou en étant trop gentil avec cette fille qui fait du mal à mon ami. En fait, je suis vraiment un idiot. Plutôt qu'être avec London pour le soutenir et prendre son partie, j'ai préféré sourire et défendre l'autre en me doutant déjà de son rôle mesquin qu'elle porte dans cette histoire. Je suis trop stupide. Mon problème avec moi, c'est que je ne veux blesser personne, encore moins une fille. J'aurai dû penser à London avant, plutôt qu'à elle. Celle-ci, je ne la connais que depuis quelques heures, sans trop en savoir sur elle non plus. C'est une sorte de connaissance plutôt qu'une amie, pourtant je suis toujours trop gentil alors qu'elle attaque celui qui compte davantage à mes yeux. Où est-ce que mes parents ont échoués pour donner un fils aussi mou et idiot ? London doit bouillir face à mon comportement, mais c'est bien plus fort que moi. Même quand je la somme de partir et de nous laisser tranquille, je trouve le moyen d'être doux et sympathique, comme si je ne pouvais rien lui reprocher. C'est faux, j'aurai tellement à lui balancer dessus si j'étais un brin plus mauvais. C'est London qui  l'est à ma place, d'une façon irritante et désagréable, comme s'il cherchait à me blesser à travers son comportement. Ai-je réellement mal agit pour qu'il se montrer si mauvais envers moi ? D'accord, je n'ai pas insulté ni repoussé violemment cette nana, mais est-ce une raison pour me parler froidement et limite me faire comprendre que je suis un con ?

ça m'agace cette façon de penser à ma place. « C'est possible. » Répliquais-je pour entrer dans son jeu et couper court à ses réflexions à la noix. Je l'ai pensé durant deux secondes, sur le coup. Est-il content de le savoir ? Ou veut-il que je sois moins gentil pour le dire ? Je ne comprends ce qu'il cherche, ni pourquoi il ne m'a rien dit jusqu'à aujourd'hui. Faut-il toujours une tierce personne pour apprendre les choses telle qu'elles sont ? Ne peut-il pas l'avouer par lui-même sans me faire passer pour un idiot de première ? J'ai l'air de quoi maintenant ? Cette fille aurait sûrement voulu un truc que je ne peux lui donner, un truc que je n'accorde pas si facilement, voir pas du tout. Je ne m'en doutais pas avant qu'il n'arrive, je n'ai rien vu avant qu'il n'ouvre la bouche et j'aurai été encore plus idiot si le manège de cette fille ne s'était pas arrêté.

Il recommence à me traiter d'idiot, alors que je ne fais rien de méchant pour le mériter. Il déteste cette gentillesse que je donne à tout le monde ? Est-ce qu'il se rend seulement compte que c'est une partie de moi qu'il déteste ? Je suis gentil de nature, je n'y peux rien. Je ne peux pas me montrer dégueulasse avec quelqu'un alors que je ne le veux pas. Je ne l'ai pas été avec lui non plus, pas à mon souvenir. « Je t'ai blessé, donc. » Notais-je principalement en soufflant à nouveau. Décidément, je plonge toujours les deux pieds dans le plat. Il me traite souvent d'idiot, j'ai l'habitude à présent et cela me semble plus comme un surnom qu'un moyen de m'atteindre. De tout façon, il ne pourra jamais rien éprouver pour moi, et moi non plus. Je lui ai promis en quelque sorte, parce que ça semblait évident que nous ne pourrions jamais nous aimer autrement qu'en étant des amis. ça me paraissait évident pour moi, du moins.

« Non. » Je souris faiblement pour ne pas lui paraître vidé, secouant doucement en la tête en reprenant. « Je crois que j'en sais assez. Désolé d'avoir insisté sur un sujet que tu ne voulais pas aborder, j'aurai dû faire l'aveugle. » Comme je l'ai si souvent fait par le passé, pour ne pas l'énerver. C'est trop tard, hein? Il est sur les nerfs, quasiment prêt à m'en retourner une si je fais un faux pas. « Tu veux bien te calmer ? Et faire comme si ... Comme si nous n'avions jamais discuté de tout ça. » C'est la seule chose que je peux faire pour lui éviter d'autres soucis. J'ai eu tord de jouer les curieux, mais il m'est impossible de faire marche arrière à présent.

« Je suis juste un idiot, pas la peine de t'énerver pour si peu. » Je ris comme si je prenais cela à la rigolade, pour mieux faire passer les mots qui devraient me rester en travers de la gorge. Je dois donner l'impression de m'en foutre, d'être intouchable mais ce n'est pas ça. J'ai appris à vivre loin des malheurs, à faire comme si je flottais à la surface de la mer, perdu au large là où personne ne pourrait venir me déranger. Seul mes sourires se reflètent à la distance où je suis, comme un signal de détresse qui a trop souvent été négligé et oublié. Je ne m'en fiche pas, mais je ne veux pas persister pour autant.

TENUE  ♦ Je ne devrai pas être autant énervé, mais c’est plus fort que moi, j’aurai juste voulu qu’il me soutienne plus, c’est égoïste je sais et je ne devrai même pas espérer ce genre de chose, mais pour le coup j’ai encore l’impression d’être « abandonné » ce n’est pas vraiment extrême, pourtant ça me fait mal, je ne sais pas pourquoi j’attends autant de lui, je ne devrai pas, on est que des amis, alors qu’est-ce qu’il m’arrive d’un coup ? Même quand elle n’est plus dans nos pattes je n’arrive pas à être aimable avec lui, restant sur mes gardes, froid et distant. Mais je finis par exploser doucement, mais surement. Puis il a pensé que je trainai avec pour sa ressemblance avec Wolfram, bien qu’il ne l’avoue pas de suite j’en suis certain et en insistant j’obtiens ce que je veux entendre, du moins en partie. Je soupire en lâchant un : « Bien. » simple et unique. Mes mots s’enchainent à tenter de lui faire comprendre son erreur, c’est un idiot, un véritable idiot et je ne sais pas quoi faire de lui... A sa conclusion j’ancre mes yeux dans les siens. « Laisse tomber... » Surtout qu’inconsciemment il appuie là où ça fait mal et je ne m’en rends compte que maintenant, bien que je sois fermé à la réalité des choses pensant que c’est seulement la situation et la colère qui me font réagir de cette façon. Veut-il savoir autre chose maintenant ? Tant qu’on y est, il peut faire parler librement sa curiosité...

« Tant mieux. » Répondis-je au tac-o-tac à son « non », mais je ne souris pas de mon côté. « Maintenant que c’est fait pourquoi s’excuser ? Ça ne changera rien. » Je n’étais pas le London gentil, non j’étais blessé, frustré, en colère. Et Loukas devait l’avoir déjà remarqué depuis un moment, mais quand il me demande de me calmer je garde le silence un instant soufflant bruyamment.

« Je ne peux pas. Même si je me calme, je n’aime pas faire semblant, tu connais la vérité, je la connais aussi, pourquoi faire genre qu’on en a jamais parlé ? Qu’est-ce que ça changerait ? On jouerait un rôle, on ferait semblant ? Je ne veux pas de ça. » Après qu’il ait rit je me suis approché de lui pour donner un coup -pas fort- sur son torse en le fixant droit dans les yeux.

« Tu es un idiot en effet. » Je me calme doucement en desserrant les poings et soupirant. « La prochaine fois fait attention quand tu poses des questions sur moi... quand ça me concerne je préfère être le seul à en parler, quand je suis prêt. Ne me fait pas te détester Loukas. » Doucement je redescends la tension. « Je vais me reposer, Raylai a quitté la tente, j’étais venu te dire de revenir... Mais tu fais ce que tu veux. » Terminais-je en m’éloignant un peu.

TENUE  ♦ Je l'ai blessé. Il me dit de laisser tomber, mais j'ai bien compris que mon comportement « trop gentil » l'a heurté et mit dans un état que je ne pensais même pas capable en venant de London. Puis-je réellement laisser tomber ? Oui, je pense. Parce qu'il a l'air à bout de nerf, sûrement prêt à exploser violemment si j'ose insister. Au final, j'abandonne la conversation en me jugeant de « méchant » dans l'histoire. Pourtant je n'ai rien fait de mal, si ce n'est aidé le mauvais partie. Je n'aurai pas dû me lier avec cette fille... Dans ce cas, je ne devrais parler avec personne ? Qui sont ces gens qui m'entourent ? Sont-il digne de confiance ou ressemblent-ils tous à cette fille ? Je ne sais plus trop quoi penser de tout ça. Autant pour London, que Wolfram ou tous les autres qui m'entourent. Si j'ai d'autres questions à poser ? Non, pas après avoir vu sa colère et entendu ses paroles froides et sans douceur. J'ai eu mon compte, surtout que je ne tiens pas à le blesser davantage. Il en a eut suffisamment assez avec Wolfram, pourquoi son sosie devrait ajouter sa couche. Il approuve, ça ne me désole pas au final. J'ai eu raison de dire non, sûrement.

C'est grisant que de l'entendre être si sec dans sa façon de parler avec moi, comme si mes mots n'avaient pas lieu d'être. Moi qui suis si bavard à l'accoutume, j'ai juste envie de fermer ma bouche. Ne peut-il pas se calmer et passer à autre chose ? C'est bon, je me suis excusé, je ne referais pas la même erreur, maintenant ça ne changera plus rien. Autant fermer les yeux et continuer comme avant, ne sommes nous pas une équipe de choc ? Où est passé le timon qui accompagne toujours le pumba ? J'ai l'impression que notre délire s'efface lentement.

« Qu'est-ce que tu veux, alors ? » Je demande cela avec une simplicité déconcertante, comme si je l'écoutais à moitié. C'est faux, j'ai bien compris mais je ne sais pas ce qu'il veut réellement pour le coup. S'il ne peut pas oublier et faire semblant, qu'est-ce qu'on pourrait faire ? Je ne veux pas attendre un truc du genre « ne nous parlons plus » ou que nous ne sommes plus des amis comme avant. Ce serait injuste de punir notre amitié pour une vérité, je m'en fiche de ce Wolfram, je m'en fiche qu'il soit son ex-copain et qu'il est pu l'aimer. Je ne suis pas Wolfram, je ne lui ai jamais rien fait de mal. Pourquoi devrais-je pâtir pour ce sale type ? Je ne comprends pas.

Idiot, idiot, idiot. Je n'entends que cela depuis tout à l'heure. Je l'ai compris, qu'il change de disque un peu. Ces mots me blessent et cette fois-ci, je m'en rend bien compte. Ne me fait pas te détester. J'y repense et ça me fait serrer les dents. « Je ne te poserais plus de question, si ce n'est que cela. » Tant pis, il parlera de lui-même s'il a quelque chose à dire. J'ai été curieux trop souvent, ça m'a causé des soucis, mais je vais remédié à cela. Si je dois savoir un truc, il devra se confier tout seul. Sinon, tant pis. J'ai la sensation d'avoir une boule à l'estomac, comme si ce terrain était minée et que je ne savais pas où poser les pieds. « D'accord. Je reviendrais quand tu te seras reposé, profite d'être seul. » Je souris doucement pour ne pas paraître mal, bien que cela est réussis à m'atteindre quelque part. Puis je le laisse partir, sans savoir quoi faire à présent.