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 You drive me crazy ☸ Sayuri

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Ce message a été posté Dim 13 Sep - 23:44


Le premier jeudi du mois d'octobretenue



Fini les vacances, les cours reprenaient. Cela ne changeait pas grand-chose pour Narae puisque durant la période estivale, elle était restée à l’hôpital pour faire son stage. Stage facultatif, mais n’ayant pas forcément les moyens pour voyager ou profiter d’un moment de relaxation loin du rythme effréné de la capitale nipponne, elle s’était inscrite dans le but de gagner de l’expérience, des réflexes qui pouvaient sauver des vies à l’avenir où tout je jouais sur la technicité des gestes. Du moins, c’est ce qu’elle s’était imaginée car au final, elle avait passé l’été aux côtés des infirmières. La demoiselle faisait les visites de routine, recevait les petits bobos quotidiens et profitaient du luxe qu’offrait la cafétéria de l’hôpital. Le stage ne durait qu’une demi-journée, après quoi elle était libre. Au final, ce qui l’avait occupé c’était sa recherche d’appartement. Depuis qu’elle avait quitté l’appartement dans lequel elle vivait avec son amie depuis le mois de mai, elle s’était retrouvée dans une situation cocasse. Le concierge, dans sa grande bonté, lui avait permis d’occuper une chambre libre mais dès que les occupants revenaient, elle devait quitter les lieux illico presto. Elle s’était inscrite trop tard sur la liste des demandes de dortoirs, elle devait attendre. Ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’elle soit chassée (ou reprise de justesse), sa chance se jouait simplement sur le fait que la rentrée n’était pas la même selon les cursus et les années.

Narae était assise sur l’un des nombreux bancs qu’abordait le parc situé à l’arrière de l’hôpital. Elle avait terminé sa journée, journée qui se terminait toujours à la même heure, quatorze heure quinze. Au lieu de rentrer à son domicile temporaire, elle feuilletait les annonces du journal à la quête de la bonne affaire du moment. Elle bossait à la patinoire les jours de semaines pendant les vacances, ce qui lui était une bonne entrée d’argent mais qui disait rentrée, disait aussi fourniture scolaire. Son téléphone vibre dans sa poche, elle décroche sans même voir le numéro. « Là ? Je suis dans le parc. » répondit-elle en reconnaissant parfaitement la voix de la standardiste de l’établissement médical. « Oui bien sûr, j’arrive. » Elle se lève, elle avait du travail sur la planche : le service des urgences avait besoin de renfort.

« Que s’est-il passé ? » demanda la jeune femme à un collègue en essayant de se frayer un chemin dans la grande salle de consultation des urgences. « Accident de circulation, un bus s’est retourné après être entré dans une crevasse. Du coup la voiture derrière a braqué mais a manqué d’écraser des piétons. Que des blessées, seulement 3 graves mais les autres ne souffrent que des contusions ou égratignures mineurs. Tiens, voici la liste des passagers. » Elle remercia son collègue avant de consulter la liste ainsi que les descriptions en marge laissé par les secouristes, notamment sur le degré de blessure. N’étant qu’en deuxième année, elle ne pouvait prétendre soigner les grands blessés mais même les plaies les plus anodines devaient être soigné avec attention et diligence. Cependant, un nom retenu son attention : Usui Sayuri.

Son cœur s’emballe, elle balaie la pièce du regard à la recherche de celle qui possédait ce nom si particulier. Elle cherche parmi les victimes, ouvre les rideaux pour mieux les apercevoir et c’est là qu’elle l’aperçoit. Tout au fond de la salle, son souffle s’arrête. Saisissant sa blouse blanche d’étudiante en médecine, elle l’enfile et ajuste son masque pour dissimuler son visage. Vérifiant son apparence rapidement, elle cache soigneusement la petite étiquette sur lequel était gravé son nom dans la poche de son jean.  « Bonjour, je suis chargée de vérifier à ce que tu n’ais rien . As-tu mal quelque part  ? » dit-elle d’une voix douce, le timbre n’était pas le même qu’à son habitude, elle avait tenté de changer sa voix pour mieux cacher son identité.

© cn.june

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Ce message a été posté Lun 14 Sep - 22:26


Le premier jeudi du mois d'octobre☼tenue



On m’oblige à m’allonger dans un lit qui n’est pas le mien. On m’oblige à attendre je ne sais trop quoi. Puis je m’ennuie, je me sens prisonnière et c’est quelque chose que je ne peux supporter. Je leur affirme –si ce n’est crier- que je vais bien. A vrai dire, non ça va pas trop, j’ai super mal à la cheville et dès que j’essaie de me tenir debout, mes jambes se faiblissent. Mais je mens, je veux juste pas rester là et d’une minute à l’autre, je sais que mon père viendra me redonner une leçon pour ne pas l’avoir écouté lorsque j’ai, comme à mon habitude, pris la porte sans en demander l’autorisation. Me faire plaindre ? Je n’obtiendrais pas ça de lui et encore moins de celle que je devrais nommer « belle-mère ». Mais je le vis bien, j’en ai l’habitude, et les voir là et bien la dernière chose que je veux. Mais l’équipe de l’établissement est intraitable, à quel point je peux leur défendre d’appeler ma famille, ils ne m’écoutent pas.

    En ce qui s’annonçait être une journée banale, dans ma vie banale, un bus à décidé de se retourner et la voiture derrière, de braqué. Bien sur, je me trouvais là, à ce moment là, et j’ai eu l’immense chance de n’avoir été touché que faiblement. On pourrait croire que je prends ça à la légère mais j’ai vraiment eu super peur. Les transports, ça n’a jamais été quelque chose de bon pour moi et personne ne me fera plus monté dans n’importe quel type de véhicule dorénavant. Bref, pleins de camions d’ambulance sont arrivés et chauffeur, passager et piétons ont été pris en charge.

L’hôpital est bondé, infirmières, médecins et aide soignants courent partout. Des patients crient de douleurs, d’autres font connaissance, certains parents blâment ceux qui ont rendus leur enfants dans un tel état, puis d’autre propose à boire, demandent si tout va bien. C’est un mélange de convivialité et de peur qui nous entourent en ce début d’après-midi. Au vus des circonstances, je fais preuve de bonté et me tais, je juge que les professionnel ont assez de travail sans que j’en rajoute.  
 Alors j’attends patiemment. Je prends mon aise sur ce lit au drap blanc. Je rajuste ma casquette, croise les jambes, les bras et m’installe, à demi- allongé en soupirant un bon coup. « si je peux plus faire de la boxe à cause de ces conner… » Le rideau s’ouvre brusquement, je tourne la tête, une jeune femme m’interrompt en pleins barbouillage. Elle s’approche du lit. La tête tournée, je la scrute de la tête au pied. Quelque chose me semble familier, bien trop familier. Même les yeux bandés, je pourrais le sentir. C’est comme une espèce d’aura qui me parle, une odeur qu’elle dégage, c’est tracassant et terriblement étrange. Ses cheveux longs et lisses, cette peau blanche, le portrait banale d’une japonaise parmi tant d’autre, alors pourquoi je semble la connaître ?
Seulement, je veux en finir vite avec tout ça, alors je fais abstraction et l’a renseigne un peu plus : « euh…ouais, la cheville, là » d’un signe de tête je lui désigne le membre droit ayant été le plus touché par cet accident. Mais elle m’intrigue trop, ce genre de chose ne met jamais arrivé. Je me penche franchement vers elle, peut importe que cela plaît ou non, je ne demande jamais d’avis. Nos visages ne sont qu’à quelques centimètres l’un de l’autre.
Un geste de recul. C’est tout ce que peut faire mon corps avant de se bloquer complètement. C’est irréel, impensable, invraisemblable. « Chiharu… » ma voix craque, mon visage se décompose et là, oui, j’ai réellement l’air malade. J’ai réellement besoin de soin, de repos, et surtout d’une thérapie. Est-ce que j’en suis arrivé à un stade où je l’imagine ? Est-ce qu’elle est vraiment là, sous mes yeux ? Sans réfléchir, j’ôte d’un coup de main le masque médical de cette stagière. La suite des événements me dépasse complètement, ma vie allée de nouveau changer. Je savais que ce jour arriverai, je l’avais prédis.  


© cn.june+ © image : http://hyesusuzy.tumblr.com/

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Ce message a été posté Mar 15 Sep - 15:36


Le premier jeudi du mois d'octobretenue



Les souvenirs se ravivent, une veille blessure se rouvre. Plus que jamais, elle se retrouve devant cette boite de pandore où elle a enfermé précieusement, les épisodes les plus douloureux de sa mémoire. Mille et un cadenas interdisent l’accès, chacun posé pour bloquer un souvenir amer. Elle pensait se protéger, mais elle savait pertinemment qu’elle ne faisait que fuir. Elle avait mis trois ans pour s’amputer de la douleur, mais maintenant qu’elle la retrouvait, tout ce qu’elle avait construit perdait son sens, tout retournait dans le néant. Elle pensait enterrer ses démons, maintenant qu’ils étaient libres de toutes entraves, elle ne les voyait pas. Il n’y avait qu’elle. Sayuri.

Elle est juste sous ses yeux et elle n’a jamais été aussi proche qu’aujourd’hui. Toutes ses années à fuir et se cacher n’avaient été que gâchis. Couardise, faiblesse, impuissance, des excuses à son absence. La blessure était béante, son cœur se serrait. Pourtant, devant elle, la jeune femme gardait un calme olympique. Narae n’arrivait pas à détacher son regard d’elle, à observer et constater à quel point elle avait changé et s’était épanouie. Elle avait perdu les rondeurs du passé et semblait être quasiment une jeune femme. Plus elle remarquait les changements et plus se sentait désolée de ne pas avoir été là pour les voir avant. « Eh…ouais, la cheville, là. » Elle tressaillit légèrement et avant même qu’elle ne puisse bouger, la jeune blessée rapproche son visage du sien. Surprise par cette soudaine proximité, elle recule d’un pas mais elle sait qu’il est trop tard lorsqu’elle voit s’allumer dans son regard, ce soudain éclat. Elle avait compris. « Chiharu… » À cet instant précis, elle voulait disparaître tel un mirage, une illusion. Rapidement, elle se calme, elle voulait réfuter l’affirmation, mais à nouveau, Sayuri perce sa défense et lui arrache le masque médical. Le dernier rempart est tombé.

Calme, elle reste de marbre voire indifférente pour mieux cacher son trouble. Elle fait mine de chercher le pins où est gravé son nom avant de l’accrocher sur la poche cousu à gauche de sa poitrine. « Baek Narae » dit-elle calmement en esquissant un sourire léger, avant d’ajouter « rallonge-toi et ne bouge pas, je vais voir ta cheville si rien n’est cassé. » Elle n’était pas certaine que sa sœur connaisse son deuxième prénom, personne ne l’avait jamais appelé comme ça lorsqu’elle vivait encore avec eux. Rapidement, elle se dirige vers le pied du lit et localise facilement la jambe blessée par la présence d’hématome plus épais. « Dis-moi lorsque ça fait mal » dit-elle en palpant délicatement la partie enflée. Le fait que les secouristes ne lui aient pas mis d’attelle montrait bien qu’il y avait peu de chance que l’os soit cassé. Il y avait de grande chose qu’elle se soit juste foulé la cheville. « Je vais te prescrire un examen du pied, il me faudra des scans pour vérifier que rien n’est cassé » lui explique-t-elle en écrivant sur une fiche de soin à l’attention de ses collègues, les documents qu’elle demandait à l’issu des petits examens. « As-tu mal ailleurs ? Pas même un maux de tête ? »  Elle semblait avoir eu de la chance, ses réflexes l’avaient certainement sauvé du pire.


© cn.june

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Ce message a été posté Dim 20 Sep - 20:05


Le premier jeudi du mois d'octobre☼tenue



J e sais qu’il s’agit de Chiharu, je sais que c’est elle, devant mes yeux, prête à prendre soin de moi comme avant. Alors comme ça elle étudie la médecine. Ma grande sœur est une fille si intelligente que cela ne m’étonnes même pas, ce poste ne peut que lui aller, elle doit être la meilleure des stagiaires.
 Je veux alors avoir plus mal, pour rester plus longtemps auprès d'elle, pour qu'elle passe encore plus de temps avec moi. Si ce bus s'est retourné, si cette voiture a manqué de m'ôter la vie, ça n'était pas pour rien, et je comprends alors pourquoi. Rien n'arrive au hasard, sachez le, c'est ma philosophie.

« Baek Narae » le son de ce nom étrange glace mon sang. C'est quoi ça Baek Narae ? Je n'arrive même pas à le prononcer. Elle sourit. Je le reconnais ce sourire, je suis d'ailleurs la seule personne de ce monde à pouvoir l'identifier. Je n'avais jamais entendu ça, et cela sonne plutôt coréen. Bizarre. Je suis irrité, mon visage s'assombrit alors qu'elle palpe mes pieds blessés, comme si c'est ce qu'il y a de plus important là, maintenant. Je ne sais pas comment mais je prends tout de même sur moi, je l'écoute, comme jamais je n'ai écouté personne. Je m'exécute lorsqu'elle me demande gentiment de m'allonger, je réponds à ces questions à propos de la douleur –que je ne sens pas tellement sur le moment-. Je ne la lâche pas des yeux, je la regarde écrire sur son papier, puis je n'hésite pas à me pencher pour regarder de plus près de ces fiches. L'écriture, je n'arrive pas à l'identifier, je ne me souviens plus de l'écriture de Chiharu, et cela me rend encore plus confuse. Ma seule envie du moment est de frapper dans un mur, de jeter tout à terre, d'arracher les rideaux. Je me sens mal, vraiment, puis j'en oublie même que je viens de passer à quelques pas entre la vie et la mort. Quelque chose de grave aurait pu arriver, mais ma sœur disparu semble être là, face à moi.
 J’ouvre la bouche, lui répondant : « Si, j'ai pleins de mots de tête, je suis perdue là en fait, je veux… je veux rester ici ». Auprès de toi ces derniers mots restent enfermés en moi, je les garde au chaud. Une part de moi semble s’être changée en ces quelques dernières minutes, le visage de cette prénommée Baek Narae me trouble. Non, en fait, le visage de Chiharu me trouble. Je sais que c’est elle, et je n’abandonnerais pas, elle cédera forcement : « pourquoi tu as changé de prénom Chiharu ? » soufflant d’un naturel ces paroles, je ne compte pas en arrêter là : « tu avais peur qu’on te retrouve ? Tu n’aimes pas être une Usui ? Tu ne m’aimes pas ? » Mes termes se font peut-être de plus en plus durs, pouvant la blesser mais je ne sais pas être douce. « je reste sur ce lit, je voulais vite partir au début tu me connais, j’aime pas être enfermée, mais c’est pas plus mal ici », puisque je suis avec toi de nouveau. Incapable de refaire sortir des sentiments, incapable de sortir de tels mots qui pourtant me démangent, je fini par me taire.


© cn.june

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Ce message a été posté Mar 22 Sep - 14:00


Le premier jeudi du mois d'octobretenue



Face à elle, je sentais ma volonté vaciller dangereusement. J’avais envie de la prendre dans mes bras, la rassurer et lui dire que pas un jour, je n’avais cessé de penser à elle, mais que j’étais également désolée de l’avoir laissé. Dire ces simples mots m’était impossible, se tenait au-dessus de ma tête, une épée de Damoclès accroché par notre belle-mère. N’essaie plus jamais de nous recontacter si tu veux qu’elle vive encore ici, m’avait-elle dit  lors de notre dernière conversation téléphonique, il y a deux ans de cela. J’avais peur que Sayuri connaisse le même sort que moi, j’avais peur qu’elle se perde tout comme je l’avais été. Au moins, dans cette maison, je savais où la retrouver lorsqu’un jour, je pourrais affronter notre Belle-mère. Mais aujourd’hui, je n’avais pas le courage pour le faire, ni même les armes pour vaincre. Je vivais au jour le jour et je m’accrochais dans ses études dans l’espoir qu’un jour, je ferais fortune. Suffisamment pour la prendre avec moi, mais les années s’accumulent et la longue semble des plus longues. Maintenant que je la rencontre, je regrette toutes ses années à m’être caché. Du temps perdu pour des ambitions futiles, je passais à côté de son bonheur. Mais abandonner aujourd’hui se serait détruire tout ce que j’avais construit pour moi, pour nous. Attends.

« Si, j'ai pleins de mots de tête, je suis perdue là en fait, je veux… je veux rester ici ». Mon cœur se fend, se devine ses intentions au travers de son regard. Blessée, un peu bouleversée, elle allait bien. Depuis l’enfance, elle avait toujours été un peu chipie. Je le savais mais je m’étais toujours laissé faire. Cependant, aujourd’hui, face à elle, je me tiens impassible. Je ne pouvais pas tout gâcher, elle allait en payer les conséquences sinon. Je ne pouvais rien lui dire, seulement espérer qu’elle allait oublier. Elle m’avait retrouvé mais je ne pouvais pas disparaître, seulement me cacher un peu plus longtemps.  « Tu ne peux pas rester juste parce que tu en as envie, d’autres personnes attendent d’être consulté. » Une admission à l’hôpital ne se faisait pas par la volonté, il fallait contacter les parents ou les tuteurs pour signer la fiche et dans le cas de Sayuri c’était inutile, elle pouvait rentrer sans soucis après les examens de simple inspection. Je ne pouvais pas la laisser rester, je ne voulais pas non plus revoir davantage de visages familiers. « Pourquoi tu as changé de prénom Chiharu ? » Elle avait le don de poser les questions les plus simples mais aussi les plus tranchantes. Je tentais de feindre la surprise, étonnée par cette question comme une autre personne l’aurait fait.  « Tu avais peur qu’on te retrouve ? Tu n’aimes pas être une Usui ? Tu ne m’aimes pas ? » Une boule dans l’estomac se noua, son honnêteté avait toujours été son arme la plus dangereuse. Je l’écoute protester toujours davantage. Son ton se fait plus dur mais mon cœur se fait plus tendre. Doucement, je lui tapote le haut de la tête, un demi-sourire sur les lèvres. Sage enfant, j’étais une mauvaise sœur pour la faire souffrir ainsi au point qu’elle me demande si je ne l’aimais plus.  « Rester ici ne changera rien, sois gentille et pars lorsque j’aurais les résultats » lui murmurai-je tendrement, « je suis désolée de ne pas être ta Chiharu mais tu dois m’écouter lorsque je te dis que tu ne peux pas rester ici, Sayuri. »


© cn.june

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Ce message a été posté Dim 27 Sep - 3:02


Le premier jeudi du mois d'octobre☼tenue

P ourquoi Narae ? D’où à t’elle cherché un nom si loin ?

Je la bombarde de questions, je veux tout savoir, être au courant au plus vite de tout son manège incompréhensible. J’étais encore en état de pouvoir lui pardonner de n’avoir donné aucune nouvelles. Elle s’est fait viré de la maison, mais n’a jamais montré un signe, pas même quelques mots. Suis-je également égoïste de ne pas avoir cherché ? J’ai jamais été trop loin, c’est vrai, j’attendais sans agir, espérant chaque jour ce retour où elle m’expliquerait qu’elle a beaucoup travaillé et qu’elle est à présent pleine de succès, qu’elle vit avec beaucoup d’amour, et qu’elle n’attend que moi. J’ai malgré tout ]trop rêver.
N’empêche, elle est devenue étudiante en médecine, et ne sera pas loin du chemin de la victoire. Encore une autre prédilection de ma part, ouais, j’en fais pas mal, et je peux l’assurer, Chiharu sera une gagnante et j’ai hâte du jour où elle pourra regarder cette femme cruelle de haut tout en m’emportant à ses côtés, me sauvant de ce quotidien dégoûtant.

Mais pour le moment, elle nie encore, jouant à la parfaite ignorante. Ma sœur à raté une vocation dans le théâtre, je n’avais pas idée de ses talents. Elle a même pensé à changé sa voix, mais pour combien de temps encore… je doute que cela puisse durer éternellement.  Des doutes sur son identité ? Je n’en ais aucuns, ce n’est pas cette « Narae » inexistante sous mes yeux, c’est ma sœur, ma grande sœur et deuxième maman. Je fixe son pins, ça sonne faux, ça sonne moche, s’en est insupportable. Je veux lui arracher, parce cette inscription est un rejet de notre lien de sang, de notre nom commun de « Usui », c’est comme ça que je le vois. Certes, notre père est loin d’être un homme envieux, dont on veut se venter, mais notre famille à un nom qui lui est propre et qui appartient à tout jamais à chacun d’entre nous, Chiharu y comprit.

« Rester ici ne changera rien, sois gentille et pars lorsque j’aurais les résultats »

Pars, alors c’est ça qu’elle veut, j’ai du mal à y croire mais après tout, je n’y peux rien. Elle semble vraiment  vouloir continuer sans moi, et elle y arrivera surement mieux ainsi, c’est vrai. Même les mots qui sortent de sa bouche « en tant que médecin » résonnent comme ceux de ma sage grande sœur qu’a toujours été et que sera toujours Chiharu. Ces ordres m’avaient manqués, ses conseils que j’ai toujours mis à la trappe, tout ça, je viens en quelque sorte de le retrouver. Mais ça me fait du mal à moi, autant que ça doit lui en faire à elle, de reparler de tout ça, de replonger dans le passé. Alors je me redresse, et saute du lit pour arriver face à elle. Je lève légèrement les yeux pour capter son regard, à cause de sa grande taille.
« je suis désolée de ne pas être ta Chiharu mais tu dois m’écouter lorsque je te dis que tu ne peux pas rester ici, Sayuri. » L’appel de mon nom de sa part me glace une nouvelle fois, et plus que ça, c’est comme un poignard en plein cœur.
« T’as raison, je devrais filé hein ? Et puis si je reste ici, on sait toutes les deux qu’ils vont débarqués d’une minute à l’autre, tu pourrais te faire voir, Chiharu. » Un souffle, puis je tire violemment le rideau qui nous sépare du reste du couloir où les nombreux lits des autres patients sont à la chaîne. Je marche à pas lent, avant de m’arrêter : « Je parle de notre famille, les Usui, évidemment ». (respiration) « Les Usui ou les demi-Usui… » fini-je par chuchoter laissant mes mots en suspends. Cette femme qui m’a séparé de ma grande sœur, jamais je ne pourrais accepter de porter le même nom qu’elle, mariage ou pas.

 « Je reviendrai, Chiharu, à plus ! »
 C’est en faisant du forcing que ce bout de femme craquera et sautera dans mes bras, je le sais mieux que personne. Si je n’utilise pas ces mots blessants, si je ne vais pas exploiter au plus loin en cherchant à touché son coeur, jamais je n’arriverai à mes fins.
Mais alors pourquoi suis-je sur le seuil de la porte ? Sur le point d’abandonner, je suis à bout de mes forces, et puis… si ça n’était pas elle au final… ? Je perds toute confiance en une seconde, c’est inexplicable. Sans la regarder, de peur de me décomposer, c’est dos à elle que je prends mon air le plus naturel :
« Et si je prêtant que ça n’est pas toi, et si j’imagine que tu es vraiment cette Baek Narae, portrait craché de ma sœur disparue, tu ne le regretteras pas ? Tu en es sûre ? On continue à vivre l’une sans l’autre alors ?  … »

© cn.june

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Ce message a été posté Dim 27 Sep - 19:50


Le premier jeudi du mois d'octobretenue



Face à elle, je perdais toujours, car dans une relation, la personne qui aime le plus est toujours la plus faible.  Avant même que le combat commence, je baissais déjà les armes et elle le savait au fond d’elle, même inconsciemment, que j’avais cette mauvaise habitude. C’était peut-être pour cela qu’elle pouvait toujours me tenir tête, me faire des caprices, car elle savait qu’au final, je finirais par toujours lui ouvrir mes bras.  J’avais cette faiblesse qui avait un nom, l’amour. Cela faisait trois ans qu’on ne s’était pas vu, et encore, elle me jouait cette même chanson. Je savais qu’il me suffisait d’un mouvement, d’une parole pour que je tombe délibérément dans le panneau, dans le piège qu’elle me tendait et que je voyais. Elle me torturait, autant que je le lui faisais subir aujourd’hui. La blesser, je ne voulais pas et j’étais certaine qu’elle le savait. Mais ce n’était pas ce qu’elle voulait, son souhait ? Je le connaissais que trop bien, j’avais le même mais je ne pouvais me résoudre à le lui réaliser maintenant.

Tantôt, elle voulait rester et maintenant, elle jouait la carte du départ à mon plus grand désarroi. Toujours, elle refusait de m’écouter et lorsqu’elle le faisait, c’était à sa façon. Elle voulait me le faire payer tout en me tendant le remède. Je n’étais pas dupe, mais je voulais le rester plus longtemps. Y-a-t-il quelque chose de mal dans mon désir que de nous garder ainsi ? Étrangères mais proche, visible à bout portant.  « Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, Sayuri, écoute moi » murmurai-je d’une voix quasi-inaudible, mais elle avait tiré les rideaux et déambulait d’un démarche entre vacillante entre le couloir de lit. Mais je suis incapable de bouger, je la regarde, impuissante, tiraillée entre ce que me dictait mon cœur et mon cerveau. Elle avait toujours ce don de m’en faire vaciller plus que jamais. « Je reviendrai, Chiharu, à plus !  » Je devinais où elle voulait en venir, mais je n’y arrivais pas. Pas cette fois-ci.  Je serre contre moi mon ma pochette cartonnée où j’avais inscrit son nom, les soins à lui procurer mais je suis incapable de détourner le regard.  « Et si je prétendais que ça n’est pas toi, et si j’imagine que tu es vraiment cette Baek Narae, portrait craché de ma sœur disparue, tu ne le regretteras pas ? Tu en es sûre ? On continue à vivre l’une sans l’autre alors …?  »

Sans le réaliser, j’avançais et je lui pris le poignet fermement et la forçait à se retourner. « Tu ne peux pas partir, tu dois passer tes examens » murmurais-je en la regardant droit dans les yeux.  Ma poigne était ferme mais j’étais désespérée. Je ne voulais pas qu’elle interprète mal mes paroles. Bien sûr que j’étais folle de joie de la retrouver, mais il y avait toutes ses situations qui compliquaient les choses. « Retourne t’asseoir, je ne voudrais pas te voir t’effondrer quelques mètres plus loin. Crois-tu que j’aimerais avoir ça sur la conscience ? Sois sage, et attends qu’on te fasse les examens. Je dois consulter les autres patients, on discutera plus tard  » ma voix était plus douce, presque suppliante mais je ne pouvais pas la laisser. Et la venue d’une infirmière me rassura, rapidement, je lui confiais le dossier de Sayuri. « Ça sera rapide, on se retrouve dans une demi-heure ? Je dois vérifier que tout aille bien avant de te libérer. Ok ? »


© cn.june

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Ce message a été posté Dim 27 Sep - 23:23


Le premier jeudi du mois d'octobre☼tenue



P artir définitivement ? Suivre « Narae » au pas ? Me cacher ? En fait, Je suis plutôt perdue, je ne vois pas quel chemin prendre et je laisse mes pulsions gérer la situation, bien que cela ne puisse être la meilleure des choses.
Au pire, je sais où elle est, c’est tout ce qui me traverse l’esprit pour le moment. Peu importe si je quitte cet endroit là, maintenant, peu importe si je la perds de mon champs de vue pour aujourd’hui, dorénavant, j’ai un repère, et je ne la laisserais plus filer aussi facilement. Forcer, sortir de durs mots, j’en ai assez, j’ai usé mon stock, je suis à épuisement. Alors je me prépare à sortir, vraiment, je me mets en tête de ne pas répondre après les derniers mots que je prononce, faisant mine de l’abandonner et de l’oublier. Mais elle me retient, encore sous cette couverture de médecin. Derrière sa veste blanche et ce nom gravé, fixer à sa poitrine. Elle me saisit le poignet, ce premier contact physique me provoque un vent de frissons, un genre de peur. La même peur que j’ai eu le premier soir où maman à pris la porte, une boule à la gorge que j’avais toujours caché de tous. Je veux verser des larmes, je veux poser ma tête sur l’épaule de ma grande sœur et tout oublier, vivre en sérénité sans avoir à me demander chaque jour où peuvent se trouvées chacune de mes deux mamans, si elles vivent bien et si elles pensent encore à moi. Je veux qu’elle me sert dans ses bras, qu’elle me rassure de sa douce voix. Mais pour la première fois depuis trois ans, c’est d’un ferme saisissement de poignet que je retrouve la sensation et la connexion de la peau de ma grande sœur contre la mienne. J’aurais espérer de meilleures retrouvailles. Comme j’aurais espérer avoir une mère honnête, un père protecteur et une grande sœur plus forte.
« Je suis contente que tu me retiennes. » Des visages se tournent en notre direction, maintenant que nous sommes dans le couloir et face aux nombreux patients de l’accident, la scène est devenue publique attisant la curiosité de certains.
« Oh Narae tu es là, quelques patients attendent là-bas, je te les confie. » Une infirmière s’adresse à Chiharu, puis j’ai une pointe au cœur à entendre quelqu’un prononcé ce qui semble être son nouveau nom. Alors c’est vrai, alors elle a vraiment recommencé une vie sous Baek Narae. Elle s’est reconstruite, et est devenue quelqu’un d’autre. Elle reste tout de même la même dans son fond et cela est inévitable. Même sa façon de dicter les ordres n’a pas changé, je la reconnaîtrais entre mille, ma grande sœur, Usui Chiharu.
Je lâche un soupire, et bruyamment je m’exprime sans vraiment la regarder : « Bien… vais m’asseoir c’est bon ! » D’un air agacé, je me dirige vers les fauteuils de la salle d’attente tant bien que mal, en boitant un mini peu. Les regards de ces étudiants blessés, ces parents effrayés, pleins de paires d’yeux me suivent du regard comme si j’étais la dernière chanteuse en vogue. « Bonjour, bonjour » m’inclinant en exagérant les faits, je prends finalement place sur l’extrémité de la ligné de sièges, embarquant entre mes mains un magazine pris au hasard, juste comme ça. « Vous aurez pas un chewing-gum madame ? » Au loin, je surveille Chiharu, je ne la quitte pas des yeux, jusqu’à ce qu’elle s’éloigne assez loin pour laisser l’ombre du long couloir derrière elle la cacher. Une demi-heure, okay, je t’attends. Je t’attendrais toujours.


© cn.june

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Ce message a été posté Mer 30 Sep - 14:05


Le premier jeudi du mois d'octobretenue



Faire une petite scène, un petit tapage pour ensuite écouter avec diligence, c’était bien le portrait craché de ma petite sœur. L’idée qu’elle n’ait pas beaucoup changé me rassurait quelque part, les trois années qui nous avaient séparé ne l’avait pas transformé en une parfaite étrangère. Fidèle à elle-même, comme toujours, je la laisse prendre ses grands airs sans un seul instant froisser sa fierté. Je me pliais docilement à ses désirs, pour la forme car au fond, c’était pour mieux veiller sur elle et m’assurer qu’elle restait toujours dans mon champ de vision. Je la vois s’asseoir et je retourne à mon devoir de stagiaire.

Tout en continuant l’exercice qu’imposait ma profession, je l’observais de temps en temps du coin de l’œil, dès lors qu’elle avait le regard rivé ailleurs. Trente minutes, le temps allait être long pour elle, surtout qu’elle n’était pas la personne la plus patiente que je connaissais, du moins elle l’était suffisamment. Après trois ans d’attente, une demi-heure semblait ridicule. Je n’étais pas encore certaine de mes plans, si je devais l’affronter ou la fuir. Plusieurs fois, l’idée de m’échapper par la fenêtre, ou la porte de secours ou en empruntant des accès seulement autorisé au personnel pour la semer, m’avait traversé l’esprit. J’effectuais les soins les plus simples, les examens les plus rudimentaires afin d’alléger la charge de travail des médecins plus qualifiés. Les cas se ressemblaient, les blessures étaient presque les mêmes mais je devais rester vigilante, prendre des habitudes étaient un défaut dans ce type de métier.

Alors que j’examinais une enfant légèrement blessée au bras, une infirmière qui avait enmenée ma sœur pour faire différent examen, m’apporte les résultats. Normalement, elle n’avait pas à le faire, mais parce que je lui ai demandé de le faire, elle s’était exécutée.  Rapidement, je tourne les feuilles du dossier pour voir les différents résultats avant de me diriger vers la petite brune que je voyais s’impatienter sur son siège. « Je reviens, il me reste une chose à faire » murmurai-je à un collègue tout aussi stagiaire que moi, avant de m’asseoir à côté de Sayuri. « Les résultats sont sortis, hormis quelques contusions mineurs, tu n’as rien.  Pas d’hémorragie interne, aucune fracture, tout est parfait » déclarai-je en lui montrant le petit paquet de feuille que je tenais entre les mains, avant de lui sortir un papier et le lui tendre « voici ton ordonnance, des bandages, un gel pour réduire les douleurs musculaires qui pourraient se manifester et surtout, une attelle pour ta cheville et des béquilles. Trois semaines et tu seras libre. Des questions ? » j’en attendais beaucoup, et surtout celles qui dérangent.


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Ce message a été posté Mer 30 Sep - 16:03


Le premier jeudi du mois d'octobre☼tenue



U Une infirmière ose venir me voir en me demandant de baisser le débit. Quoi, je suis si imposante que ça ? Fallait pas traîner une personne en forme dans un hôpital, voilà tout. N'ayant aucunement l'envie de rester cloîtrer sur cette chaise et devant régler un petit quelque chose, je fais un bon en direction de l'accueil. Je dois m'assurer à ce que personne ne m'empêche d'avoir des réponses à mes questions, à ce que personne ne nuit mes futurs plan. « Usui Sayuri, dites, vous n'avez pas appelé mon tuteur ? » m'adressant à une secrétaire, je prends un air sérieux. « Vous êtes dans les prochains de la liste mademoiselle. » me répond-elle. « Vous pourriez me rayer de la liste ? Je vous en prie, c'est super important. Je suis en pleine forme on m'a dit de repartir chez moi. Je vais vraiment bien ! » Bien sûr c'est un mensonge mais faut savoir s'y prendre avec les adultes. Me regardant d'un oeuil sceptique, elle est sur le point d'ouvrir la bouche quand je la coupe en plein élan : « C'est très gentil à vous, merci ! » C'est en vitesse et sans même prendre en compte son avis que je pars rejoindre de nouveau la salle d'attente : une infirmière est censée m'appeler pour faire une série d'examen surement inutile et qui fera perdre du temps à tous. Mais quand je la vois, cherchant auprès des autres patients mon nom, je montre ma présence et m'exécute lorsqu'elle me fait signe de la suivre. Je ne suis pas certaine que la femme de l'accueil prendra en compte ma requête, mais il n'y a rien de mieux que d'y croire et troubler une bonne femme en lui faisant croire à la confiance.
Radio, tests divers, je passe par à peu près tout et lorsqu’on me libère, je me retrouve de nouveau dans le flou, cherchant mes repères. Et si je restai sage ? Drôle d’idée mais je vais cependant me diriger vers la chaise précédemment laissée. Finalement, les minutes se passent rapidement et le visage de Chiharu réapparait face à moi. « Les résultats sont sortis, hormis quelques contusions mineurs, tu n’as rien.  Pas d’hémorragie interne, aucune fracture, tout est parfait, voici ton ordonnance, des bandages, un gel pour réduire les douleurs musculaires qui pourraient se manifester et surtout, une attelle pour ta cheville et des béquilles. Trois semaines et tu seras libre. Des questions ? » J’apprécie ce genre de conversation complètement banale et qui me rappelle le passé. Souriant bêtement, je ne fais pas complètement attention aux mots de ma jolie grande sœur mais j’écoute néanmoins sa voix avec beaucoup d’attention. J’ai l’air ridicule mais je m’en fou, j’ai avec moi la personne la plus importante. Attelle, béquille, j’entends ces mots mais je ne réagis pas. En revanche « des question » résonne dans ma tête et elle me tend ici une grande perche pour la suite des événements.  J’apprécie ce genre de conversation complètement banale et qui me rappelle le passé.
« Des questions ? T’as pas idée ! En fait, on en aurait pour bien quatre jours si j’avais à t’énumérer tout mes questions. »

  Ça me saoule pas mal d’avoir à parler de ça devant tout ces gens, puis il y a tout ces regards encore rivés en notre direction lorsque je prends la parole. Faisant abstraction, je reste cependant concentrée sur Madamejemefaispasserpourunecoréenne. « Quand est-ce que tu accepteras t’as réelle identité ? Tu peux me l’affirmer ? Juste ça ? On peut aller dehors si tu préfères que personne ne nous regarde, ou… si tu veux cacher quelque chose. » Respirant un coup, je lance un méchant regard à une madame non loin de là qui nous observe fixement. Elle détourne le regard bien rapidement, parfait. « Qu’est-ce que tu as à la fin ? C’est bon, on s’est retrouvé maintenant, tout va bien, y a quoi à la fin ? » A vrai dire j’ignore tout. Mais il y a bien une raison pour laquelle elle reste si secrète, et je m’impatiente. « Tu vis où maintenant ? »

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Ce message a été posté Dim 4 Oct - 22:17


Le premier jeudi du mois d'octobretenue



Même après trois ans, je la trouvais toujours aussi mignonne. Son sourire stupide, un peu perdu, me donnait qu’une seule envie, lui tirer les joues et se moquer de cet air hébété qu’elle avait. Elle semblait boire mes paroles sans réellement m’écouter réellement et je trouvais ça plutôt drôle car je devinais qu’elle cherchait désespérément une faille à mon armure, ou du moins ce qu’il m’en restait car face à elle, il n’avait pas fait long feu. Ce n’était plus qu’une carcasse, il m’avait percé au grand jour mais tout ce qu’il lui manquait, c’était que je lui confirme que j’étais cette sœur qui l’avait quitté il y a trois ans et qui ingratement n’a jamais donné de nouvelles. Une sœur qui aujourd’hui semblait plutôt mener une bonne vie, elle faisait ses études et puis ne semblait pas avoir une trop mauvaise mine. Une sœur qui n’avait pas joué son rôle, qui avait disparu pour réapparaître un beau jour tout en feignant la connaître. Je me sentais désolée et je n’attendais pas d’elle qu’elle me pardonne, car je ne lui dirais rien. Les raisons qui m’ont séparé d’elle, je comptais les garder pour moi. Mes soucis, mes coups durs, je ne voulais pas que cela la peine et l’attriste. « Des questions ? T’as pas idée ! En fait, on en aurait pour bien quatre jours si j’avais à t’énumérer toutes mes questions. » Elle était sérieuse, mais je ne pus m’empêcher d’avoir un petit sourire. Elle était décidément adorable lorsqu’elle prenait les choses à cœur, qu’elle voulait obtenir ce qu’elle désirait ardemment. J’étais mesquine de lui pendouiller la chose au bout du nez, d’un autre côté, ce n’était pas prévu. Je ne pensais pas qu’elle allait se montrer aussi persistante. J’aurais dû m’en douter, mais j’étais trop naïve.

« Quand est-ce que tu accepteras t’as réelle identité ? Tu peux me l’affirmer ? Juste ça ? On peut aller dehors si tu préfères que personne ne nous regarde, ou… si tu veux cacher quelque chose. » Trois questions à la suite, pour une seule réponse. Mais cette réponse était trop difficile à expliquer, et je n’avais pas spécialement envie de coopérer dessus. Un demi-sourire s’étira sur mes lèvres, je passe ma main dans les cheveux, gênée tout de même. Je doute qu’elle veuille entendre un refus, alors j’esquive doucement ses questions. « Restons ici, tu ne peux pas vraiment te déplacer avec ta jambe. Et puis pour l’attelle et les béquilles, ils vont te les amener. » Je n’allais pas tout de même la laisser sautiller jusqu’à la pharmacie, du coup j’avais déjà demandé à une infirmière de me l’apporter pour que je puisse le lui mettre. Au moins, ça me rassurerait de savoir qu’elle ne se baladait pas sans rien pour maintenir sa cheville. Et puis, avec tout le bruit qu’il y avait, peu de personne écouterons notre conversation. De plus, Sayuri semblait s’en charger, à fusiller du regard les yeux ou oreilles indiscrètes, elle nous créait un petit espace de discussion. « Qu’est-ce que tu as à la fin ? C’est bon, on s’est retrouvé maintenant, tout va bien, y a quoi à la fin ? Tu vis où maintenant ? » Cette fois, je ne pus m’empêcher de lever la main, timidement, avant de lui tapoter le haut de la tête et lui ébouriffer sa petite crinière d’un blond décoloré qui ne me plaisait pas vraiment. Je savais que par ce geste, je me trahissais, que je lui confirmais tous ces doutes. Mais je ne me voyais pas continuer à l’ignorer, à lui faire du mal de cette façon. J'abandonnais.

« Les choses ne pouvaient pas aller plus mieux que ça, Sayuri » ma voix se mourrait, j’avais un nœud à la gorge. Maintenant que je n’avais plus à maintenir mon masque, je sentais toute ma joie m’envahir. Je me sentais bête d’avoir joué à ce petit jeu alors que j’avais perdu d’avance. « Je doute pouvoir répondre à toutes tes questions, il va te falloir être encore plus patiente. Mais, je suis là maintenant » c’était ma façon maladroite pour lui demander de ne pas trop me poser de question. Non pas que je ne voulais pas rattraper ses trois années perdues, mais parce qu’il y avait des choses à dire en temps et en heure voulu. Le moment n’était pas arrivé, je l’avais retrouvé elle mais il restait les autres. Il y avait beaucoup de morceaux à recoller. « Sache que je n’ai jamais cessé d’être une Usui, peu importe mon nom, à l’intérieur, ça n’a pas changé... mais pour autant, pour le moment, tu devras rester à la maison » murmurai-je en lui prenant les mains. Je savais où elle voulait en venir, et je ne pouvais lui dire où je vivais. Je savais qu'à coup sûr, je verrais sa petite frimousse sur le palier.


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Ce message a été posté Jeu 8 Oct - 23:04


Le premier jeudi du mois d'octobre☼tenue


E lle évite mes questions, pourtant, elle souffle quelques mots, plus inutiles les uns autant que les autres. Je ne les comprends même pas, je ne veux pas avoir à y réfléchir. Tant pis.
Chiharu ne sait pas être direct, elle ne veut pas me donner ce que je veux. Je ne demande pas des choses incroyables, je ne demande pas l’impossible, je veux juste un oui, juste qu’elle m’affirme de sa propre bouche que oui, elle est née sous le nom d’Usui Chiharu et qu’elle est la sœur d’Usui Sayuri qu’elle n’a jamais cessé d’aimer.
Elle dirige sa douce main en direction de ma crinière, qu’elle ébouriffe d’une façon qui lui est propre. On y es. Ou presque c’est indirect, ça n’est pas exactement ceux à quoi j’aurais espéré, mais nous y sommes. A travers ce geste elle me l’avoue enfin, elle a finalement craquée. Chiharu est de retour. Elle semble être devenue plus mature qu’elle ne l’était déjà face à moi. Peut-être que c’est finalement moi, qui n’ai pas grandi tant que ça. J’ai pourtant appris à me responsabilisé un mini peu ces trois dernières années : je n’avais plus d’épaule sur laquelle m’appuyer lors de blessures, plus de sourire rassurant lors de peur, plus de couverture lors de bêtises. Alors, j’avais appris petit à petit, ce qu’était de se retrouvé seule, face aux épreuves de la vie. Néanmoins, quand son visage m’est réapparu en pleine face, tout ce que je m’étais efforcée d’apprendre toute seule avait coulé à l’eau. J’avais perdue toute mesure, en une seconde, j’étais redevenue une enfant bête et insouciante.

Je la laisse faire, appréciant le geste. Elle m’avait manqué, plus que jamais je m’en rends compte. Puis lorsqu’elle en fini (bien trop rapidement à mon goût), j’hôte ma casquette de nouveau grimaçant et m’affaissant dans le fauteuil, bras et jambes croisés.
Malgré tout, il n’y a aucune différence entre nos derniers mots échangés, il y a trois ans et ceux là, à présent. Ces années d’absences disparaissent, c’est comme s’il n’y avait aucune différences après tout. Bien sur, son visage d’adolescente c’est métamorphosé en celui d’une splendide jeune adulte. Mais à la voir là, près de moi, à me résonner de son discours, rien à changé, et je me sens proche d’elle, plus que jamais. « Sache que je n’ai jamais cessé d’être une Usui, peu importe mon nom, à l’intérieur, ça n’a pas changé... mais pour autant, pour le moment, tu devras rester à la maison » me dit-elle d’un ton rassurant, digne de celui d’une aîné. Une idée me traverse l’esprit, une idée complètement folle et qui contredit totalement ses dernières paroles qui m’inspirent cependant. Me redressant vivement je la regarde droit dans les yeux, mon visage s’éclaircit. « Mais oui ! Tu vis où ? Je peux te rejoindre ! Tu continues tes études et moi je peux même bosser s’il faut ! T’es adulte maintenant, tu peux être ma tutrice, tu l’as toujours été après tout… » Je voie déjà ma vie changé, mes jours devenir meilleurs, quitter ce foyer trop rempli, cette petite chambre où jouets s’entassent avec linges sales. Oui, je m’imagine déjà dans une nouvelle maison, une maison rien qu’à nous deux où je rentrerais tôt et où je serais accueillie d’un « bon retour ! » pleins d’enthousiasme. La tête pleine d’idées je me surprends à rêvasser comme pimbêche, les yeux aux ciels. Rapidement je me re-concentre sur ma grande sœur, lui faisant face. « Bon alors ? T’habites où ? »


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Ce message a été posté Jeu 22 Oct - 17:33


Le premier jeudi du mois d'octobretenue



Mille fois, dix mille fois, je m’étais imaginé nos retrouvailles et maintenant qu’elle était juste en face de moi, tous les discours que j’avais préparé semblaient inutiles. Je voulais simplement la serrer dans mes bras, pour la première fois depuis trois ans, mais je réprimais cette envie, je ne méritais pas plus. J’avais l’impression que ces trois années étaient une éternité, elle semblait être si calme, si mature que ça me serrait le cœur.  Au fond de moi, j’avais espéré qu’elle reste une enfant, une enfant pour que jamais, elle puisse grandir et me quitter. Ironie du sort, ce fut moi qui suit partie et elle, elle s’était épanouie. Ma main serre la sienne, tiède, un contact qui me réchauffa bien plus que Sayuri pouvait se l’imaginer. Je réalise amèrement que j’avais été crédule d’agir de la sorte, qu’au final, j’aurais dû être plus égoïste. Le mal était fait, la machine à remonter le temps n’était qu’une fantaisie car je savais pertinemment que si j’étais revenue plutôt, j’aurais tout raté, et peut-être à qu’à l’heure actuelle, je ne serais même pas ici. « Mais oui ! Tu vis où ? Je peux te rejoindre ! Tu continues tes études et moi je peux même bosser s’il faut ! T’es adulte maintenant, tu peux être ma tutrice, tu l’as toujours été après tout… » Je finis par rire, doucement, la tête remplie d’images et de pensées qui suivaient ses paroles. Vivre de nouveau ensemble était une idée tentante, mais ensemble ne signifiait pas seulement elle et moi, il y avait aussi Keisuke, Anh Hao… Pour le moment, je n’étais pas prête à leur faire face, surtout de mon plein gré.  

Mon rire cesse et je reprends une expression plus sévère, plus contrariée. « Impossible, tu ne peux pas vivre avec moi » ma voix était ferme, sans appel, la situation ne me le permettait pas, la prendre avec moi c’était risquer la colère de bien trop de personne. Ma belle-mère déjà, puis mon père, et je n’osais pas imaginer mes deux frères. « Pas question que tu te mettes à travailler, tu dois te concentrer sur tes cours » je préférais mille fois qu'elle aille en cours, quitte à s'endormir parce que trop de connaissances lui avait été donné que de la voir se mettre à travailler. Les petits boulots ? Non. Ma sœur devait rester sur les bancs de l’école, à étudier et sortir de temps à autre avec ses amis, l’argent devait être le cadet de ses soucis, de ses préoccupations. « J’espère que tu ne bosses pas, si c’est le cas, quitte ton travail ! je te donnerais de l’argent s’il faut » je ne savais pas ce qu’elle était devenue depuis trois ans, et j’espère sincèrement que nos parents tenaient encore la barque. J’y croyais car je savais qu’ils étaient tout aussi capables du pire.  « Il faut que tu m’écoutes Sayuri, même pas c’est un ordre, tu dois m’écouter sinon je vais devoir partir.. » j’exagérais mais je voulais lui faire comprendre la chose, qu’il n’était plus question de choix. Elle ne pouvait pas vivre avec moi, ni même continuer à me chercher. J’étais là, et je resterais là. Et lorsque l’occasion se présentera, je pourrais le lui dire, mais pas aujourd’hui. C’était trop tôt.

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Ce message a été posté Lun 26 Oct - 14:43


Le premier jeudi du mois d'octobre☼tenue


J e sens les beaux jours m'arriver. Dans cette vie de chien dont je m'ennuie à défier l'autorité d'un père dépassé, dont je ne cesse à m'accrocher avec les membres de la famille –du moins les restans et ceux qui s'y sont rajoutés- ; et dont je m'accroche chaque jour en me levant tout en espérant que le prochain soit meilleur, j'ai peut-être enfin trouvé une solution à ce que mon monde soit meilleur. Tout va changer, je le sais, et pour la deuxième fois, je peux le ressentir en moi. A croire que je deviens familière avec les soudaines retrouvailles des membres disparus de la famille, manquait plus que je croise la mère par hasard, et j'aurais tout le monde à l'appel. Enfin, en attendant, j'avoue que l'amour maternel ne m'appelait pas tellement. Pour moi, Chiharu est la seule à avoir droit au statut de « maman » en ce qui me concerne. C'est étrange, cette pensée, parce qu'au fond, elle m'a également abandonné tout comme l'autre femme, à la différence (et pas des moindres) qu'elle, en a été forcé, à partir.
 Bref, j'aurais une meilleure existence et ce, parce que je n'aurais plus à me cacher dehors en essayant de trouver un endroit chaud le soir pour éviter le contact dans cet appartement bien trop petit pour y contenir tout le monde. Je n'aurais plus à crier sur les uns, les autres, et je n'aurais plus à supporter ces dîners ou finalement, on constate que cette « famille » n'est que du bidon, puis qu'il en manque une partie, Chiharu.

Mais la pièce manquante se trouve entre mes mains, ou presque, parce qu’elle n’est pas facile à avoir, ni même à se l’appropriée. Je lui fais pars de ma super idée, sur le fait d’emménager avec elle, d’en faire mon tuteur. C’est cependant sans même d’étonnements que je me vois recalée par ma grande sœur, ne prenant pas parti à la proposition. Bien.  « J’ai une tête à travailler ? » Lui lançant ces quelques mots, je ne trouve rien d’autres à redire sur ces interdictions. Mais je ne peux pas me laisser faire, je ne me suis jamais laisser faire. Seulement, lorsqu’elle évoque le mot « partir », je fais un blocage. Impossible, elle ne peut pas, elle ne peut plus me quitter. « Tu en seras malade, et tu m’en rendras aussi malade, on le sait toute les deux. » Je sens alors un début de bonne position, alors vite, je continue : « tu ne sais pas à quel point c’était dur après ton départ Chiharu, à quel point je me suis sentie seule. Je me suis mise à détester ma vie, mon existence. » (J’ai peut-être exagérer pour la dernière phrase, mais il y a toujours une part de sincérité dans mes paroles.)  Soupirant, je reprends à faible voix : « C’était un peu la disparition de ma mère x1000 si tu vois ce que je veux dire… ». Et elle voie très bien. Ne pas avoir mangé pendant une semaine, s’être enfermé dans une petite chambre, se cacher dans un placard la nuit, elle est après tout celle qui est la mieux placée pour le savoir puisqu’elle en avait été témoin. J’avais encore exagérée sur mes propos mais son départ avait bien été la pire période de ma vie, jusqu’à maintenant, bien que j’avais eu le temps de m’y habituer et de m’y adapter. Seulement, en ce jour, elle a tout chamboulé en une seconde et à présent, plus rien ne peut plus être pareil. « C’est pourquoi j’ai besoin, vraiment le besoin de te voir avec moi. » Me confesser ainsi, dévoiler mes sentiments, ça n’est pas de mon genre mais plus que jamais, j’ai besoin de ça pour la faire craquer et cela me libère d’un cœur lourd, très lourd. C’est plutôt bon en fin de compte, que de lui avouer tout ce que j’ai au fond de moi. Alors je continue, sans même lui laisser un temps de parole : « tu ne sembles pas vouloir m’en faire part mais j’espère que tu vis bien quand même, que tu as quelqu’un pour veiller sur toi. Chez nous ce n’est jamais facile, et il n’y a pas un jour où je me lève sans regretter le temps où nous étions tout les cinq, sans cette femme qui aujourd’hui ne fait rien de plus que d’élever ses moucherons en nous méprisant. C’était il y a longtemps… mais je me rappelle de tout, absolument tout, Chiharu. » Finalement, des larmes me voilent les yeux et ne tardent pas à faire chemin tout au long de mes joues. Je ne prends même pas la peine de les cacher, tant pis si tout cet hôpital me voit ainsi, tant pis si j’ai l’air ridicule, tout ce qui compte maintenant, c’est Chiharu. Je pose délicatement ma tête sur son épaule, fermant les yeux tout en m’apaisant de son odeur familière. Elle est avec moi, elle me protège maintenant.

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Ce message a été posté Sam 31 Oct - 17:03


Le premier jeudi du mois d'octobretenue



Sa détresse se lisait dans sur son visage, résonnait dans ses mots, s’exprimait à travers chacun de ses gestes, je voyais tout cela mais j’étais incapable de la rassurer, de lui dire que tout était terminé. Égoïstement, je lui demandais encore de m’attendre sans pouvoir lui dire quand est-ce que tout se terminerait, je lui donnais des promesses sans savoir si je pourrais les réaliser ; je nourrissais son espoir pour ma seule satisfaction. Je me sentais pathétique et si détestable, que je n’arrivais presque plus à comprendre pourquoi elle continuait à m’attendre, aujourd’hui encore. Je l’aimais, sincèrement, ma chère petite sœur, mais je ne la méritais pas et elle ne méritait pas une grande-sœur faible. Elle avait bien grandi, trop bien grandi, et sans moi. J’en étais fière et désolée à la fois. Elle qui avait l’habitude d’être boudeuse, capricieuse et immature, je la voyais sous un autre jour, elle était tristement plus rayonnante. Elle me raconte mon absence, elle se dévoile à moi et évoque même sa mère biologique. J’ai le cœur qui se serre dans ma poitrine, cette mère a toujours été un sujet douloureux autant pour elle que pour les deux autres frères. « C’est pourquoi j’ai besoin, vraiment le besoin de te voir avec moi. » Ses mots me fendent le cœur, je me sens injuste et tellement froide mais les mots m’échappent, comme toujours. J’ouvre la bouche mais aucun son de sort, j’ai l’esprit vide, je n’arrive plus vraiment à savoir ce que je veux, ce qui est bien pour elle et ce qui pourrait être le mieux pour nous ou tout simplement pour elle. Du moins, je le sais mais je ne peux calculer sans calculer les risques. Être heureuse, j’en rêvais presque car cela signifierais que je pourrais enfin être avec eux, de nouveau ensemble.

Tendrement, mes bras l’entourent alors qu’elle pleure et doucement, ma main lui tapote le dos, à rythme régulier, tandis que je lui chuchotais « que tout irait bien ». Je ne savais pas si ces mots étaient destinés à la rassurer elle ou me rassurer moi, mais je réalisais qu’il était peut-être temps que je cesse de tout redouter. Ses larmes me font aussi pleurer, sans le réaliser, j’ai la vision qui s’embrouille et le cœur en émoi. D’une certaine façon, je commençais à faire la paix avec moi ancien moi, céder à ses caprices, c’était ma plus grande faiblesse. « Je ne pense pas que tu puisses vivre avec moi, ce serait trop compliqué avec les parents et aussi avec nos frères… Mais tu peux passer dans mon appartement, dormir de temps en temps lorsqu’il n’y a personne  à la maison ». Je doute qu’elle m’écoute réellement, de ces paroles elle ne comprendra certainement qu’une phrase qui lui plaît, quelque chose comme tu peux venir dans mon appartement. L’amour est une faiblesse, mais elle faisait naître en moi une nouvelle force pour l’en protéger.

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Ce message a été posté Jeu 5 Nov - 19:36


Le premier jeudi du mois d'octobre☼tenue


Je me sens affaiblie, et je suis affaiblie. Jamais je n’ai agis comme ça et seule la présence de Chiharu me rends comme ça. Dans l’hôpital, le monde s’estompe, et c’est tant mieux. Tous les patients ont maintenant du être pris en charge. On entend encore quelques braillements, des bruits de fond rappelant que malgré tout, nous ne sommes pas seules dans cet endroit. Cependant la salle d’attente est plus vide qu’elle ne l’était précédemment.
J’aurais espérée de meilleures retrouvailles, j’aurais espérée un meilleur environnement, des paroles plus douces et facile à encaissés, mais malgré tout, je voulais des retrouvailles. J’avais quelque peu perdu espoir quant à ce moment que j’avais tant attendu. Chaque jour je me levais sans Chiharu. Chaque soir je me couchais sans Chiharu. Chaque bons moments, je n’avais personne avec qui les partagés. Ça devenait de plus en plus difficile de rester avec cette famille qui petit à petit se décomposait, devenait un désordre complet. Mais finalement, voilà que ce jour se présente, si soudainement, sans même que j’en ai eu le temps de m’y préparer.   « Tout irait bien » me chuchote Chiharu… oui, je le sens maintenant, plus que jamais, tout sera meilleur. Elle me tapote le dos, une sorte de connexion nous lie, celle qui nous a toujours liés.   « Mais tu peux passer dans mon appartement, dormir de temps en temps lorsqu’il n’y a personne  à la maison ». Eh ? Je lève ma tête d’un coup sec. Je ressens mon cœur battre plus fort. Je la regarde droit dans les yeux, puis un large sourire prend peu à peu place sur mon visage. « C’est vrai ? Vrai de vrai ??! » Par magie, je réussis à me contenir, sautillant (seulement) sur ma chaise. Je lui tape dans les mains avant de finalement l’attrapé par le cou tout en l’enfermant d’une énorme étreinte. Celle que j’ai toujours voulu lui donner.
Vraiment plus que jamais, je me sens revivre. Renaître de cette vie qui jour après jour m’ennuyais, où un élément manquait et laissais un blanc troublant. Difficile de croire qu’après tout, aucun lien de sang ne me lie avec Chiharu. C’est pourtant étrange de voir à quel point j’ai besoin d’elle pour tout, partout. Et la savoir maintenant près de moi me soulage, m’apaise. Alors oui, tout va bien maintenant. Tout ne peux aller que mieux.

FIN




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