tenue. ∆ Craquant mes doigts en les tirants loin devant moi, ceux-ci entremêlés pour bien les craquer, je penchais ma tête sur la gauche puis la droite, ma nuque craquant à son tour. Soufflant un bon coup, je me mis à faire trois ou quatre squats pour m’échauffer un peu avant de rentrer dans la boutique. Bordel, c’était bien la première fois que je rentrais dans ce genre de boutique. Quelle honte. Poussant la porte de la boutique, je longeais le couloir sombre avant de descendre dans les escaliers. Les lumières rouge et rosé donnaient clairement l’ambiance. Bienvenue dans un sexshop. Cherchant dans les rayons ce que j’avais besoin, je le pris rapidement avant d’aller à la caisse. Le type me regardait bizarrement. « Quoi ? Tu veux ma photo ? Tu regardes tous tes clients si chelou ? Ben con, t’as pas fini alors. » Dis-je en lui balançant l’argent à la figure avant de me casser avec ma marchandise. Une fois dehors, je me stoppais pour déballer le truc et le mettre dans mon sac à main. Jetant l’emballage dans une poubelle, je pris la direction du lycée, pour aller le voir.  Lui, ce sale mioche qui avait pris la fuite comme une meuf. Bon, okai, toutes les filles ne prenaient pas la fuite ainsi, mais lui il avait eu le cliché de la fuite de faible quoi. Soupirant, j’attrapais une sucette dans ma poche pour la mettre dans ma bouche. Gout cerise. Sautillant sur place trop contente de sucer ma sucette, je continuais sur la voie de ma direction. Une fois arrivée, je me stoppais assez loin de façon à ne pas être vu. Après tout… ça ne faisait que deux jours que nous nous étions revus. C’était encore frais dans sa tête. Et s’il pensait que j’allais abandonner, il se mettait le doigt dans l’œil. J’étais pire qu’une sangsue quand je m’y mettais. Il ne fallait pas réveiller la chieuse en moi. Et lui, l’avait fait. Et puis merde, il avait trop la tête à l’emploi. Le gars qu’on a forcément envie de faire chier. M’amusant avec ma sucette comme une pauvre gamine de six ans, je zyeutais le portail du lycée regardant quand est-ce qu’il allait en sortir. J’allais me le faire, pour sûr. Le voyant sortir et commencer à partir après plus de dix minutes d’attente, je souris en me mettant à le suivre assez rapidement car s’il me grillait, il allait forcément fuir une seconde fois. Attrapant ce que j’avais acheté dans le magasin je pressais encore plus le pas avant de me pencher vers lui et passer la menotte sur son poignet avant d’attacher la seconde partie au mien tout en serrant au maximum. « Salut toi. Cette fois, impossible de te barrer comme une gonzesse. » Dis-je en levant nos poignets. Puis franchement, il pouvait tirer pour me faire mal, aucun souci, y’avait de la fourrure rouge de partout. Tellement glamour. Je le narguais du regard avant de lui tapoter la joue. « Comment ça va aujourd’hui mon petit Raylai chéri ? » Dis-je en gratouillant son menton pour le taquiner et le narguer encore plus. « T’as faim ? Tu dois forcément avoir faim en cette fin de journée, mais sorry not sorry, cette fois, je paie rien, tu le mérites pas. » Dis-je en le tirant pour qu’on parte de ce lieu.

toujours l'uniforme ∆ C'est difficile de tenir sur une chaise, toujours à gesticuler à droite ou à gauche en me retenant de grogner contre l'inconfort. Je l'ai cherché, non ? La nuit dernière, ça n'a pas été la meilleure de ma vie, même la pire de toute mon existence. Je voudrais ne pas m'en souvenir, fermer les yeux et enfermer ma mémoire dans une petite boite scellée. Ce qu'il m'a fait n'a rien d'amusant, ni de saint. Heureusement, l'uniforme cache la moindre marque, jusqu'aux manches que j'ai tiré au maximum pour ne rien apercevoir. J'ai l'air de quoi ? Un maso qui s'abonne à des séances avec Monsieur Grey ? ça me fatigue, mais je ne peux pas y échapper pour autant. C'est triste à dire, mais je peine à savoir si ma résolution sera de fer ou pas. Il va me briser avant que je parvienne à lui faire comprendre quoi que ce soit. Et s'il ne comprenait jamais rien ? Ma salive se bloque dans ma gorge, manquant de m'étouffer tout seul pendant que le professeur explique un truc sur le conflit entre pays asiatique. Je m'en fiche un peu, j'ai horreur de l'histoire, encore pire de la géographie. Ce sont des matières importantes pour le lycée, mais si je pouvais m'en passer, je l'aurai déjà fait. Ce dernier m'interroge du regard et je m'excuse en baissant mes yeux vers ma copie. Mon collier est assez large pour le dissimuler sous mon col de chemise, mais j'ai toujours peur que l'on me fasse une réflexion ou que l'on m'oblige à le retirer contre mon gré. Pas qu'il est important, mais disons que si je le perds.... Je risque très gros. Les heures s'enchaînent plus ou moins rapidement et le professeur fini par nous lâcher quand la dernière sonnerie retentit. Tant mieux, j'en ai marre d'être là. Bientôt, je vais renier l'université et me trouver un boulot dès la fin de mes études lycéennes. ça me gonfle, sérieux. Je n'ai plus envie de reprendre la place de cet homme prenant celle de mon père. J'en ai de devoir leur faire plaisir alors que je n'arrive pas à être heureux de mon côté. Un soupir, et je quitte la cour de l'école pour longer le mur d'enceinte et... Me faire attaquer par une harpie. Un sursaut et mon regard se porte sévèrement sur elle, avant de sentir un truc serrer mon poignet déjà endoloris. Non, non, non! Mais qu'est-ce qu'elle fout ? Un vent de panique sévit dans mon corps et je sens mes paupières s'écarquillées. « Qu'est-ce que tu fous ?! Retire ça! » à peine dans mon champ de vision que j'ai déjà l'envie de la trucider. Bon, elle ne se doute pas de mon calvaire avec ce fou, mais si elle voit les marques rouges autours de mes poignets, elle va de suite se douter d'un truc. « Qu'est-ce que tu me veux à la fin ? Encore ton père ? J'en ai rien à foutre de lui, ni de toi! » Arf, la colère monte trop vite avec Rukia, ce n'est pas possible. Faim ? Je fronce les sourcils, mécontent. « Dégage. » Dis-je poliment, un regard noir braqué sur elle. Cette folle tire sur mon bras, mais je tire de l'autre côté avec plus de force, la ramenant brusquement vers moi sans le vouloir. Elle me cogne et je grimace aussitôt. « Trouve-toi un autre thaïlandais, merde. » Je n'ai pas que ça à faire.

tenue. ∆ « Qu'est-ce que tu fous ?! Retire ça! » Rolalala, il n’était pas obligé de réagir aussi sévèrement. Je n’allais pas le kidnapper non plus. Enfin, si un peu, c’était le but d’avoir mis des menottes, ne pas qu’il s’enfuit. « Qu'est-ce que tu me veux à la fin ? Encore ton père ? J'en ai rien à foutre de lui, ni de toi! » Je grimaçais faiblement en faisant ressortir mes lèvres. Ça n’allait pas être une partie de plaisir avec lui, pourquoi avait-il fallu qu’ils le choisissent lui quand ils sont allés là-bas pour choisir l’enfant ? Je me le demande encore. Putain de sale asiatique. « Dégage. » Au mais ta gueule bon sang. Le tirant pour qu’il vienne avec moi, je me sentis propulser en arrière le percutant de plein fouet, perdant alors l’équilibre, je me rattrapais à son épaule pour ne pas tomber. « Trouve-toi un autre thaïlandais, merde. » « YAH ! » Criais-je en faisant tourner des regards sur nous. Rien à battre, il m’énervait à force ! « Un thaïlandais ça me suffit bordel ! Je n’en veux pas un second ! » Lâchai-je en tirant sur ma main pour soulever mon gilet et me masser faiblement le poignet. Il m’avait fait mal en plus. « T’as cru que j’étais quoi ?! Championne de catch ? Un pantin ? Tu veux me désarticuler ?! » Dis-je en levant le poing sans pour autant le frapper. Aouch ! Laissant tomber ma main je soupirais en me massant faiblement la tempe de ma main libre. « Si t’avais pas fuis, j’aurai pas acheté cette merde. En plus par ta faute, j’ai dû rentrer dans un sexshop et tomber sur un vendeur qui me regardait comme si j’étais la meuf la plus bizarre du monde. » Oui, je mettais ça sur le dos de Raylai. Parce que sans ça, je n’aurai jamais acheté ce genre de chose. Franchement pour quoi faire ? M’auto attacher chez moi ? Je n’étais pas non plus abrutie. Attacher Kang Jae ? La bonne blague, j’allais me prendre un coup de Katana dans la gorge et me vider comme une truie sur son bureau. Non merci. Le regardant longuement, j’haussais un sourcil avant de tirer faiblement sur son poignet pour qu’il me suive. « Allez, s’il te plait, arrête de faire ton chieur, tu crois que ça me plait de faire ça ? » Je n’étais pas masochiste, du moins pas que je sache. Me rapprochant de lui, je me stoppais à quelques centimètre de son visage avant de faire ma tête de petit chien battu tout en attrapant la chemise de son uniforme de ma main libre et tirer faiblement dessus. « S’il te plaiiiiiiiiit. » Je clignais des yeux en penchant légèrement la tête sur le côté. Il n’était tout de même pas insensible à ce point-là, non ?

toujours l'uniforme ∆ Haine serait le bon mot pour décrire mes émotions à l'instant présent. Faut toujours qu'elle tombe au mauvais moment, cette garce. En plus, elle utilise des menottes sur moi, alors que ce n'est pas le truc à faire avec un mec dans mon genre. Merde, je vais pas m’étaler sur les détails sinon elle va encore croire que je me fais bully ou que je suis trop faible. En même temps, elle a qu'à rencontrer Dakota pour voir le démon qu'il est! Mais merde, qu'elle retire ces trucs. Rukia insiste de son côté et j'insiste du miens, tirant brutalement sur mon bras en la ramenant vers moi, jusqu'à ce qu'elle se cogne dans mon torse. Ce n'est pas que mes membres sont douloureux, mais presque. Elle m'arrache une grimace à chaque fois, que ce soit en tirant sur les menottes ou en me touchant carrément. Ouais bah, elle va devoir s'en passer du Thaïlandais, parce qu'il n'a aucune envie d'être avec elle. Je m'en fou qu'elle est mal, je n'ai pas envie qu'elle tire sur mon bras pour dévoiler ma peau marquée. « T'arracher le bras, ce serait une bonne idée. Les deux, même. » Mes dents grincent quand j'arrête de parler, énervé de discuter dans le vent. à son geste, je me recule en levant mon bras libre, comme pour me protéger. Merde, merde, merde. J'en profite qu'elle baisse le bras pour tirer sur ma manche, jusqu'à cacher la menotte et ma main. « T'es bizarre. Il t'a dû te prendre pour le genre de femme accro au sexe, vu ta tête. » Je suis méchant, mais j'ai besoin de l'être. Ses tendances sado-maso ne sont pas mon soucis, je veux juste rentrer chez moi. Malheureusement, Rukia n'est pas décidé à me lâcher et je suis bien obligé de la suivre, même si ça ne me fait pas plaisir. « Pourquoi tu ne dis pas à ton père que je suis mort ? » Ce serait la solution à mes malheurs, surtout à ceux qu'elle m'apporte à me coller. Un regard noir, je la fixe dans les yeux même aussi proche. Elle est moche, sérieux. Je voulais lui faire remarquer sa laideur en ouvrant la bouche mais elle me coupe dans mon élan quand elle attrape ma chemise. Stop, stop, stop. Si les boutons lâchent, elle va voir une chose que je n'ai nullement envie que l'on remarque. De ma main libre, je vire celle qui retient mon vêtement. « C'est bon, je viens! Arrête de me toucher. » Ce n'est pas parce qu'elle insiste que je la suis, mais simplement pour éviter d'être à l'affiche. Il y a trop de genre autour de nous, suffirait que l'un d'eux remarque un truc pour créer des rumeurs. Déjà que je ne suis pas tranquille, alors avec le poids des « askip », c'est la fin de mon monde. « Je vais voir ton père et après tu me lâche. Je ne veux plus entendre parler de toi, ni revoir ton visage. En fait, tu m'oublieras une fois que j'aurai vu ton vieux, okay ? » Ce n'est pas à discuter.

tenue. ∆ « T'arracher le bras, ce serait une bonne idée. Les deux, même. » Je plissais le nez en lui lançant un regard noir. Et pourquoi il gigotait de partout ? Ça me stressait là ! Suivant ses mouvements je soupirais en roulant des yeux. Il avait honte qu’on puisse voir la menotte rouge à son poignet ? On n’était pas un couple sadomasochiste comme dans le film Nana là, fallait pas abuser, y’avait rien à cacher. « T'es bizarre. Il t'a dû te prendre pour le genre de femme accro au sexe, vu ta tête. » Genre. Comme si j’avais couché avec plein de monde. Et puis je n’étais pas du tout accro au sexe… Mais bizarrement, en y pensant, je me senti rougir. La gêne et la honte. Le peu d’expérience que j’avais n’avait pas été mauvais. Au contraire. Sauf avec lui. Jae. C’était l’ennuie total. Le désarroi. « Moi ? Accro au sexe ? Tu me prends pour qui. Je suis sûre que t’as plus d’expérience que moi ! » Enfin j’espérais pas quand même. Il n’avait que dix-sept ans. Ce n’était pas triste à cet âge-là ? Enfin, je n’étais pas en position de parler. J’avais bien rencontré Zero quand il avait seize ans à peine. Mais bon ce que nous avions fait été bien différent ! « Pourquoi tu ne dis pas à ton père que je suis mort ? » Fermant brièvement les yeux, je déglutis en soupirant. « Oye, tu crois que la mort est un sujet à prendre à la légère ? Comment peux-tu être sans cœur ?! Tu crois qu’il sera dans quel état si je lui dis que t’es mort ?! Il s’en voudra encore plus de t’avoir abandonné ! Idiot ! »[/color] Dis-je d’une voix faiblement coupé. C’était rare que je sois si émotionnelle, rare que je puisse avoir les larmes aux yeux devant quelqu’un. Peu de personne m’avait vu pleurer. Et si ça arrivait c’est que vraiment je tenais à la personne. Et bizarrement, rien que le fait d’imaginer Raylai mort, me faisait extrêmement peur au plus profond de mon être. J’étais stupide de m’inquiéter pour un gosse comme lui. « C'est bon, je viens! Arrête de me toucher. » Je le regardais en me demandant ou était l’arnaque. Est-ce qu’il allait réellement venir ? Je ne le saurais qu’en lui faisant confiance. « Je vais voir ton père et après tu me lâche. Je ne veux plus entendre parler de toi, ni revoir ton visage. En fait, tu m'oublieras une fois que j'aurai vu ton vieux, okay ? » Déglutissant longuement je plongeais mon regard dans le sien, un peu perdu, sans rien répondre, avant de baisser la tête. Je ne le saurais qu’en défaisant ces menottes. Et puis ce n’est pas comme si je ne savais pas où le trouver s’il repartait à nouveau en courant… Sans rien répondre, je plongeais ma main par-dessus mon haut pour chercher la clé dans mon soutien-gorge et la sortir. Attrapant son poignet, je pris la menotte la tournant pour trouver la serrure avant de regarder sa peau. Je venais de lui faire cette marque ? Déverrouillant, j’enlevais la mienne aussi en regardant mon poignet. A peine une faible trace rouge. Pourquoi lui était si marqué. Rangeant tout dans mon sac, je relevais le regard vers Raylai. « D’accord. Avant ça, allons faire un tour tranquillement, sans prise de tête d’accord. » Dis-je en sortant mon paquet de clope et m’en sortir une pour la griller tranquillement. « T’es en quelle classe ? Pas trop dur les cours ? Tu verras, le lycée ça passe super vite. Après on ne veut qu’une chose. Retourner à cette période car on ne veut pas vieillir. »

toujours l'uniforme ∆ Elle pourrait me dire non que je prendrais cela pour un oui avec son visage rougit. À qui veut-elle faire croire cela, franchement ? Les menottes me dérangent mais elle, ce sont mes remarques déplacés. Je m'en fiche de dire un truc plus gros que moi, surtout avec un physique aussi maigrichon que le miens. Rukia a la tête d'une fille perverse, je n'y peux rien, même ses achats laissent à désirer. Qu'elle ne me dise pas être innocente, je risque de ne pas la croire. Plus d'expérience ? Elle marque peut-être un point ? À moins qu'elle est déjà tenté le sadomasochiste dans une partie de jambe en l'air ? La bonne blague, je suis réellement perché. Aucune chance que j'aille lui poser cette question pour savoir, ce serait trop ... Trop louche. Quant à mon air détaché, il n'a plus évident que si je rougissais comme elle précédemment. « à mon âge, je suis encore puceau. » mentis-je ouvertement d'une voix neutre, essayant de paraître le plus banal possible. à dix huit ans, on passe surtout son temps à mater du porno en vidant les boites de mouchoir, non ? Entre nous, je ne suis pas l'innocent qu'elle croit, je ne m'ennuie pas non plus. Bon ça, c'est une histoire qui ne la concerne pas des masses. Rukia et dakota n'ont rien à faire dans la même phrase. Dans mon cas, elle pourrait très bien dire à son père que je suis mort, cela ne changerait rien à ma vie surtout. Madame s'offusque ? Bah quoi, je croyais qu'elle ne m'aimait pas ? Quand j'ai horreur d'une tierce personne, je m'en fou qu'elle soit vivante ou morte. Ça ne semble pas être le cas de la jeune fille qui s'emballe. « comme si ça m'inquietait. » soufflais-je doucement. Faut toujours que les gens regrettent une fois qu'ils sont morts, c'est stupide. Rukia parait dans tout ses états pour une simple phrase, au final je m'avoue vite vaincu en lâchant l'affaire. D'accord, je la suis si ça peut lui faire plaisir, à condition qu'elle retire ces merdes et me foute la paix après. Ce n'est pas bien difficile non ? Nos vies reprendront leur cours tranquillement, comme si nous nous étions jamais croisés. « même avec ça, tu vas me dire que tu n'es pas vicieuse ? » je fais référence à la clé cachée dans son vêtement, attendant qu'elle déverrouille la menotte et la retire pour masser doucement mon poignet. J'ai toujours mal depuis la veille, son tour de passe passe n'a pas arrangé la brûlure de mon poignet. « comme tu veux, ça m'est égal. » qu'on bouge ou reste là, c'est du pareil au même. Parler du lycée, c'est comme parler de ma mort. Je soupire, glissant mes mains dans les poches de mon uniforme. « je suis en terminale et je déteste l'école. Peut-être que vous avez tous ce rêve de rajeunir, pas moi. » à dire vrai, j'ignore encore ma préférence. Mon enfance et adolescence ont été un calvaire et je doute que mon futur soit meilleur. « si je suis condamné à te suivre, autant poser des question. Tu fais quoi dans la vie ? » ça ne m'intéresse pas mais je demande quand même, regardant autour de moi en espérant croiser personne de ma connaissance. « il est où ton père ? » le chemin risque d'être long, autant que cette foutue fin de journée.

tenue. ∆ « A mon âge, je suis encore puceau. » Fronçant les sourcils à cette révélation, je le regardais de haut en bas avant de secouer la tête. Je ne voulais pas savoir si c’était vrai ou pas. Hors de question d’entrer sur ce terrain-là. Mais bizarrement quand même, j’avais du mal à le croire. Les jeunes de nos jours étaient de plus en plus précoces… Certains couchaient même au collège, pour dire à quel point c’était jeune. Mais soit, chacun faisait ce qu’il voulait de son corps. Décidant de lui enlever les menottes, je soupirais en le regardant tout de même de façon peu sur, avant de chercher mes clés dans mon soutien-gorge. « même avec ça, tu vas me dire que tu n'es pas vicieuse ? » « Pff, c’était pour pas que tu l’as trouvé au cas où t’aurai voulu la chercher. Je savais que tu ne toucherais pas là. N’est-ce pas ? » Dis-je en le regardant avec une grimace. « T’as déjà touché des boobies au moins ? » Demandai-je comme s’il s’agissait d’une question tout à fait normale. Mais venant de moi, franchement, ce n’était pas si étonnant que ça non plus. Je posais toujours des questions un peu déplacée et sans gêne. Fallait pas se coincer et se créer des tabou, ça ne servait à rien. « je suis en terminale et je déteste l'école. Peut-être que vous avez tous ce rêve de rajeunir, pas moi. » On avait tous pensé ça à un moment de notre vie. Mais bizarrement, quand on commençait à grandir, on avait toujours des regrets, quel que soit notre vie. Il y avait toujours un passage, un moment, une journée, que l’on voudrait bien revivre… C’était humain, tout simplement. « si je suis condamné à te suivre, autant poser des question. Tu fais quoi dans la vie ? » Tapotant doucement sur ma clope, je la portais à mes lèvres en soupirant lentement. Au moins, il ne fuyait pas. C’était déjà une bonne chose. « Je suis danseuse. » Dis-je en préférant ne pas dire l’endroit où je dansais. Il n’était pas stupide, si j’annonçais que j’étais danseuse dans un club, on savait tous c que ça voulait dire. Danse dénudé, drague, excitation et j’en passe pour faire débourser le client. Ni plus ni moins. Certaines couchaient, pas moi. Ce n’était pas mon délire. En six mois, j’avais appris à montrer mon corps à n’importe qui. On s’habituait vite, malheureusement. Soupirant une nouvelle fois sous sa question, je tournais le regard vers lui. « Pas aujourd’hui, si tu veux bien, allons le voir une prochaine fois d’accord ? Je commence à bosser dans quelques heures le temps de rentrer me préparer et tout… » Dis-je en passant ma langue sur mes dents. « Tu vis ou toi sinon ? » Demandai-je en le regardant à nouveau.

toujours l'uniforme ∆ Rukia a le droit d'avoir le bénéfice du doute quand je dis être puceau, surtout que ce n'est plus le cas depuis quelques semaines et cela à cause d'un fou psychopathe qui veut toujours me donner une leçon de vie en jouant de la violence. Non franchement, je ne tiens pas à expliquer mon cas de la sorte et réellement passer pour un faible, un gamin victime ou que sais-je encore. Je ne suis pas innocent, et cela depuis le jour où j'ai compris que mon corps appréciait les traitements inhumains de ce timbré. Bref, Rukia se décide enfin à retirer les menottes et j'en suis intérieurement bien content, même si elle sort les clés de son soutien-gorge... Le truc normal. Attendez, elle me traite comme une sorte de mec pas capable de toucher une nana ?? Bon, elle n'a pas tord. Sauf que même dans sa poche, je ne serais pas allé la chercher. « Tu es juste une grosse vicieuse qui cherche à se faire beloter, voilà ce que j'en conclus. » Râlais-je comme d'habitude, l'air irrité. « Je te demande moi si tu as déjà touché une queue ? » Mon mauvais vocabulaire revient à la charge quand ça m'agace, mais Rukia me fout vraiment la pression avec ses questions connes. Alors non, je n'ai jamais touché les seins d'une fille et non, je n'aurai sûrement jamais envie d'une telle chose. Je ne suis pas coincé, y a juste que je n'aime pas ça. Quelques mois plus tôt, j'avais même horreur des relations humaines, telle qu'elle soit. D'ailleurs, j'en dis un peu trop sur mon compte, répondant aux questions de mon aîné sans chercher à être sauvage ou muet. Grandir, c'est pour les gens qui rêvent d'avenir, pas les gamins en retard dans mon genre. Je n'ai pas envie d'être demain, pas envie d'avoir dix ans de plus et... Mais qu'est-ce que j'attends de cette vie ? Moi-même je me le demande. à mon tour de poser une question, à commencer par son boulot. Danseuse ? Une minute de silence avant que l'information grimpe au cerveau. « Genre, danseuse dans une troupe de théâtre ou un groupe ? » Je crois être loin, très loin, de la réalité. Je l'imagine danseuse dans un groupe pour faire des représentations en spectacle, loin de l'image vulgaire qu'elle peut avoir en vérité. Je parle de vulgarité, mais je ne suis pas mieux avec mes tendances masochistes qui me rattrape... Sommes-nous dans le même navire ? Pour le moment, je dirais surtout qu'on rame. Où est donc son père ? Rukia n'est pas emballé par l'idée de le voir aujourd'hui. « Tu comptes m'harceler jusqu'à quand ? » Non parce que ça commence à être lourd. Quelques heures ? Elle bosse tard pour une danseuse. « à Chuo dans une résidence pour riche. » Les détails qui valent rien mais que je dis quand même, pour faire genre. Ce n'est pas ma maison, mais à présent que j'y suis... D'ailleurs, je n'ai même pas récupéré leur nom de famille, comme s'ils voulaient que je garde une trace du passé. « Tu veux faire quoi en attendant ? à moins que tu ne me laisses rentrer chez moi ? » Je n'ai plus trop espoir, en fait. Elle m'a eut, elle me tient désespéremment.

tenue. ∆ « Tu es juste une grosse vicieuse qui cherche à se faire beloter, voilà ce que j'en conclus. Je te demande moi si tu as déjà touché une queue ? » Je plisse le nez et lui lance un regard légèrement noir tout en ruminant dans ma barbe. « Si encore on pouvait me peloter en douceur, je pourrais dire que j’aime ça. » Mais ce n’était pas le cas. Et je continuais de ruminer pour moi-même. C’était tout de même cool le sexe, quand on était consentant et qu’on avait envie. Oui, envie. Non parce que subir les pulsions sexuels d’une personne alors qu’on n’a pas envie, je ne voyais pas ou était le plaisir là-dedans. Soupirant, je chassais ses pensées de ma tête en préférant parler de tout autre chose, à savoir parler de tout et de rien et d’apprendre un peu plus à se connaitre malgré tout. Sinon on allait réellement finir par s’entretuer, et ce n’était pas le but de cette rencontre, je ne voulais pas de ça. Je voulais la paix. En quelque sorte. « Genre, danseuse dans une troupe de théâtre ou un groupe ? » Je soupirais longuement en passant une main dans mes cheveux. J’aurai bien aimé ce genre de boulot sincèrement. Mais c’était loin du compte. Enfin, il m’arrivait de danser en troupe oui, avec d’autres filles à moitié à poil, tout en se caressant et effectuant des danse aussi chaude les unes que les autres… « Dans un groupe… Oui. Même solo, surtout solo en fait. Je ne suis pas fan de la danse de groupe. » Dis-je en soupirant longuement. J’aurai bien voulu lui balancer la vérité. Mais… Non. Je ne lui faisais pas totalement confiance. Il serait capable de sortir devant mes parents mon boulot. Mon vrai boulot. « Tu comptes m'harceler jusqu'à quand ? » « Et toi, t’arrêtes de râler ? » Dis-je en roulant les yeux vers le ciel. Ça devenait chiant. Toujours à se plaindre là. [color:ef09= #abc8e6]« à Chuo dans une résidence pour riche. » Ça ne m’étonnait pas. Tant mieux pour lui. Au moins il ne manquait de rien. Et il ne subissait pas ce que la famille avait subi s’il était resté avec nous. Hochant simplement la tête, j’écrasais ma clope et jetais le mégot dans une poubelle. « Tu veux faire quoi en attendant ? À moins que tu ne me laisses rentrer chez moi ? » Me tournant vers lui, je le regardais longuement avant de sourire un peu. Passant mon bras autour du sien avec délicatesse, je lui fis signe de me suivre. « On va faire un détour avant de rentrer chez toi, d’accord ? Et après je te laisse vivre ta vie. » Dis-je en prenant la direction du centre-ville en passant par de petites ruelles, bien plus rapide que les grandes et belles rues. « J’ai besoin de me défouler un peu… Tu fais du sport toi ? Genre un club ou quoi au lycée ? » Demandai-je curieuse. C’était rare que j’amène quelqu’un là où j’allais, mais une fois n’était pas coutume. Puis dans le fond, c’était Raylai.

toujours l'uniforme ∆ J'attaque dure là, coup critique, sa barre de vie a dû baisser de moitié au moins. Ce n'est pas un jeu, mais ça m'agace quand on pose des questions indiscrètes de ce genre. Hein ? Je la regarde sans comprendre, sceptique. Cherche pas à savoir, Raylai. Je n'ai réellement pas envie de savoir ce qu'elle fout avec son corps, autant qu'elle n'a sûrement pas envie de savoir ce que je fous avec le miens. Heureusement, elle prendrait peur et ne voudrait plus me ramener jusqu'à son papounet. Ce serait une bonne idée, mais je doute que Dakota me laisse vivant s'il apprend mon stratège à deux yens. Je tiens à ma vie, même si je joue souvent avec le danger ou le feu. J'ai beau me brûler ou me fracasser au sol, je me relève toujours la gueule en vrac et le cerveau retourné pour mieux replonger deux secondes plus tard... C'est pitoyable. Rukia me parle de son boulot, danser et je demande où elle pratique ça. Je suis loin de la réalité, mais qu'elle me laisse rêver quand même. « Okay... Ce n'est pas bien clair, mais d'accord. »  Je m'en contente surtout, évitons de creuser dans le vide. Rukia a des sujets sensibles à ne pas aborder, tout comme moi. ça ne me plairait pas qu'elle cherche à savoir un truc qui me déplaît ou me ruine presque la vie. Sur ce point-là, je compatis. ça ne m'empêche pas de râler, de n'être d'accord avec tout ce qu'elle dit et de vouloir rentrer chez moi au plus vite. « Je ne râle pas. » Dis-je quand même en râlant. Je peux au moins me vanter sur la baraque de mes parents adoptifs, ils sont aisés, autant qu'elle le sache ~ Je dis ça mais ce luxe ne fait nullement mon bonheur... Je ne suis pas né dedans, je n'y comprends rien et je crois même que je déteste cela. Bon, puisqu'on ne va pas voir son père et qu'elle ne veut pas me lâcher, qu'est-ce qu'on compte faire à présent ? Je m'impatiente, n'aimant pas tourner en rond sans raison. Je n'aime pas cette sensation de son bras autour du moins, affichant une grimace indescriptible. J'ai toujours mal aux bras, surtout après le traitement du fou. « Sérieux ? C'est vrai ? » Je pourrais presque me réjouir de vivre ma vie! En attendant, je la suis sans trop savoir quoi dire. Aborder les sujets, ce n'est pas mon fort. « Je suis dans le club de basket à l'école mais j'y pige rien à ce sport. » Pourtant j'ai grandi depuis l'année dernière, j'arrive presque à atteindre la panier! Mais non, c'est trop dure de jouer sans louper le cercle. « Je n'ai pas vraiment la carrure pour faire du sport... » Fis-je en montrant mon bras tout fin à travers mon uniforme. Je suis plutôt grand et mince, mais il n'y a pas l'ombre d'un muscle. « Pourquoi ? Tu fais du sport en plus de la danse ? » Ce n'est pas déjà un sport la danse ? Il y a vraiment des gens qui aiment faire deux choses à la fois ? Je ne sais pas comment ils font, mais moi ça me fatigue rien que d'y penser. En même temps, j'ai toujours excellé dans le domaine de la délinquance, pas de l'effort physique. Sinon, je ne me serais jamais fait prendre par les flics ce soir-là ou j'aurai défoncé la tronche à ce sale blond.

tenue. ∆ « Okay... Ce n'est pas bien clair, mais d'accord. » Passant brièvement ma langue sur mes lèvres, je détournais la tête sans répondre. Qu’il reste dans l’ignorance. Peut-être qu’un jour il saura, mais franchement, pour l’instant, je ne préférais pas. C’était pas le genre de chose que je disais. Je préférais garder cette activité, plus ou moins secrète, en quelque sorte. « Je ne râle pas. » Je ris franchement pour le coup. Il était quand même mignon quand on regardait bien. C’était encore un petit bébé. Même sa peau était douce comme celle des bébés. Ça donnai limite envie de croquer ses petites joues. « Baka. Tu râles. » Dis-je sur le ton de l’humour. Au moins, ça me faisait un peu rire et ça détendait l’atmosphère non ? Ou c’était juste pour moi ? « Sérieux ? C'est vrai ? » Il avait vraiment hâte de se débarrasser de moi ce sale mioche. Bon okai, je n’y étais pas allée de main morte je le méritais surement, mea culpa ! Mais voilà… Il l’avait tout autant cherché que moi. « Oui, c’est vrai. Alala, il en faut peu pour te voir sourire Raylai. » Dis-je en passant ma main dans ses cheveux pour les fourrager un petit peu. Mais soit. Je voulais en apprendre un peu plus sur lui. Du style s’il était dans un club au lycée, s’il faisait du sport ou pas. Je voulais juste discuter normalement. « Je suis dans le club de basket à l'école mais j'y pige rien à ce sport. Je n'ai pas vraiment la carrure pour faire du sport... » Il fallait dire que jouer au basket avec la carrure qu’il avait… voilà quoi. « Franchement, pourquoi t’es dans le club de basket ? Ça ne te va tellement pas… Tu dois te faire écraser non ? » Demandai-je curieux, en essayant de l’imaginer sur le terrain. « Pourquoi ? Tu fais du sport en plus de la danse ? » « Hm… Disons que c’est plus pour me défouler, ça me permet de… Me vider l’esprit, et de ne plus… penser à certaines choses. » Marmonnai-je doucement en continuant de marcher un moment avant d’arriver dans l’un des endroits où j’aimais aller. Une salle de baseball. C’était cool de pouvoir shooter sur les balles sans trop se prendre la tête ni rien. « Tu sais jouer au baseball ? » Demandai-je en tendant de l’argent au monsieur lui demandant de compter pour deux. Une fois la clé du box et les deux casques pour la sécurité en main, je le remerciais avant d’aller dans une des box ouvrant la porte métallisée et refermer une fois que Raylai soit passé. Posant mes affaires sur le petit banc, j’enfilais mon casque en me tournant vers lui. « Je pourrais y passer des heures. Quand je frappe la balle j’imagine que ce sont les gens que je hais le plus. Que se sont mes soucis. C’est con mais ça défoule. » Attrapant la batte je m’amusais avec avant de la lui tendre. « Tu commences ? »

toujours l'uniforme ∆  Râler, c'est un peu ma marque de fabrication. Je râle quand je me lève, quand je mange, quand je me lave, quand on me parle, quand on m'ignore, quand on ne m'ignore pas. En fait, je trouve toujours matière à râler même si ça me plait ou me tente carrément. Je ne me nomme pas Raylai pour rien, Raylai râler ? Ok non, tant pis. Je ne réponds rien, pour ne pas râler justement. Elle me traite de baka, que suis-je censé dire contre ça ? Rien. Je suis trop gentil, je ne dis rien pour une fois. ça n'empêche que je me réjouis de me débarrasser d'elle, envers et contre tout. Je souris ? Si seulement je pouvais m'auto-voir, j'aurai eu réponse à ma question sans loucher comme un idiot. Bon, peut-être que j'ai souris à l'idée d'avoir la paix et de ne plus être stalké par mademoiselle menotte à fourrure rose. à son geste, je fais la moue en pinçant mes joues tel un gosse pas content d'être privé de friandise. Bon, nous sommes dans le même navire non ? Autant être en bon terme si je ne veux pas finir à la mer. Le sport, ce serait presque ma hantise tellement je  n'aime pas cela. Le basket, c'était par curiosité et parce qu'on m'a proposé de rejoindre le club, sinon je n'y serais jamais allé. Je suis mince mais grand, c'est sûrement cela le point positif pour ce sport... Sauf que je ne sais pas réellement jouer. « On m'a proposé, j'ai rejoins le club par défaut. Hey! Je suis plus grand que la plus part! » Répondis-je avec un peu plus de voix. à mon tour de savoir ce qu'elle aimait comme sport, même si je m'en fiche -ouais à force je vais juste faire genre mais continuer à l'interroger-. Certaines choses ? Là, je devrais faire genre de m'en foutre comme si c'était le cadet de mes soucis sur terre, pourtant j'ai la tronche d'un gars qui se pose des questions quand même. Bon bah zut! J'y peux rien si elle tourne ses phrases de façon à ce que je m'en intéresse un tant soit peu. Suivant Rukia où elle allait, je regardais l'endroit sans savoir où nous étions. Base-ball ? J'en ai jamais fait... Faut dire que je n'ai pas encore eu l'occasion depuis toujours. « Non. » Pas besoin d'explication, il n'y a pas encore eu cours de base-ball au lycée et je ne fais aucun sport en dehors du bahut. Les places achetées, je récupère les affaires que donne l'homme et suis Rukia vers un boxe. C'est une salle de base-ball, j'ai compris. Des gens que je hais le plus. Un fin sourire se peint sur mes lèvres, tandis qu'un visage se dessine dans mon esprit. Ah oui, je voudrais bien le taper à coup de batte. Quand elle me tend la batte, j'enfile rapidement mon casque et attrape le manche, motivé comme jamais. « Ouais je vais tenter. » Cela aussi, ça me réjouit étrangement. Positionné au centre du box, je saisis la batte à deux mains et la passe par dessus mon épaule en attendant. Imagine que la balle est ce sale fou, imagine deux secondes... Mais j'imagine tellement fort que je tape brutalement dans l'objet rond qui venait vers moi, ne le loupant pas. ça résonne encore dans mes oreilles comme une victoire, emballé par l'idée. « J'aime bien ce sport. » Soufflais-je en ramenant la batte en arrière, prêt à recommencer. ça fait un bien fou de taper.

tenue. ∆ « On m'a proposé, j'ai rejoins le club par défaut. Hey! Je suis plus grand que la plus part! » Je ne pus m’empêcher de rire. Franchement ? Moi je le trouvais petit pour un basketteur, mais bon, il était encore jeune, et allait forcément grandir encore dans les années à venir. Enfin, la grandeur ne faisait pas tout non plus. Il était bien trop mince. Heureusement qu’il ne faisait que du Basket et pas autre chose, il finirait bien trop souvent à l’hôpital sinon. « Va falloir que je vienne voir ça de mes propres yeux… Je viendrais à l’un de tes matchs. » Dis-je en me disant qu’il faudrait que je vois quand est-ce qu’il jouait la prochaine fois. Ça pouvait être intéressant. Et puis ça serait un peu l’occasion de faire quelque chose de nouveau. En attendant, je l’amenais là où j’aimais aller pour passer le temps et surtout pour me défouler. Surtout pour ça. Frapper les balles me faisait un bien fou. Ça permettait de se vider la tête et d’évacuer pas mal. Soupirant lentement, j’entrais dans le bâtiment et payais pour deux. Prenant les équipements et tout ça, je me dirigeais suivis de Raylai dans la boxe ou nous devions aller avant de poser les affaires et me préparer. Lui donnant la batte de baseball, je souris doucement avant de me laisser tomber sur le banc pour le regarder faire. Ce n’était pas bien compliqué, il suffisait de suivre la balle des yeux et de tirer au plus juste. « J'aime bien ce sport. » Je souris doucement en repliant les jambes contre ma poitrine, posant de ce fait les pieds sur le banc. Enroulant mes mollets de mes bras, je le regardais frapper la balle à nouveau avant de soupirer. Ça faisait bizarre de passer du temps de la sorte avec Raylai, mais ça restait aussi agréable. J’en venais même à me demander comment serait notre relation aujourd’hui si nous l’avions gardé. Mieux ne valait pas savoir. Avec les si on refaisait le monde. « T’as vu ? Ça fait du bien hein ? Ça soulage et je trouve que ça enlève la frustration qui s’accumule quand on ne peut rien faire… » Dis-je doucement en pensant surtout pour moi-même. Je ne savais pas si Raylai avec des soucis, mais il devait surement avoir des soucis d’adolescent, comme on en avait tous eux. Me levant à mon tour, je fis craquer mes articulations avant de prendre une batte et aller à côté de lui, un grillage nous séparant pour éviter tout souci de balle. Mettant un programme plus rapide que le sien, je me mis en position prête à frapper. Tapant une première fois normalement, la seconde je tapais plus fort avant de taper encore plus fort à la troisième pour pouvoir me sentir mieux. Tapant une autre balle je stoppais la machine avant de soupirer de bien-être. « Ah bordel je me sens mieux. » Dis-je avant de taper les autres balles sans m’arrêter. Quand je commençais on ne m’arrêtait plus. J’avais un besoin de bouger et de frapper non stop.

toujours l'uniforme ∆  Un rire nerveux s'échappe d'entre mes lèvres. Venir à l'un de mes matchs ? La honte. Surtout que je squatte plus le banc de touche que le terrain... « Ouais non, oublie cette idée. » Dis-je avec une grimace. Franchement, qu'elle se sorte ça de la tête, sinon elle va être déçu. Pas que cela me fasse quelque chose, je m'en fiche de comment elle me voit. Plus je raisonne, moins je suis compréhensible avec moi-même. J'ai un gros soucis pour m'accorder, c'est dingue. Rukia trouve sûrement la meilleure idée au monde, même si je n'oserai jamais le formuler à voix haute. Jusqu'à présent, je n'ai jamais pensé à faire du sport pour me défouler, même s'il m'arrive d'utiliser le terrain de basket proche de chez moi pour m'entraîner tout seul. Le base-ball n'a jamais été dans ma liste d'activité à faire dans l'année ou dans ma vie, pourtant Rukia m'y emmène et je me surprend à me prêter au jeu. Serais-je moins sauvage ? Rukia paye et je la suis dans un boxe sans faire de vague. Je n'ai jamais tenu de batte jusqu'à présent et voilà que la demoiselle m'en donne une pour que je commence. à tout les coups, je vais me louper en beauté et manquer la balle, mais quand elle explique le pourquoi du comment c'est bien, je ne peux que me concentrer sur cette raison. étrangement, une seule personne me vient à l'esprit et je prend un malin plaisir à frapper dans la balle quand je la vois venir sur moi. Si seulement c'était Dakota, je serais ravi de pouvoir le taper à coup de batte pour lui faire regretter sa méchanceté gratuite et ses sales coups d'enfoiré. Aaah ça fait un bien fou ~ Je ne peux pas le cacher à Rukia qui doit m'observer taper balle sur balle, de plus en plus détendu. Pour une fois, elle a raison et je suis même de son avis. Un miracle, puisque j'ai horreur de me ranger de son côté ou d'approuver un seul de ses mots. Là, je suis carrément d'accord avec elle. « Grave! Dommage que ce ne soit pas lui à la place de la balle, j'aurai encore moins de frustration. » Le mec pas logique du tout. Je l'aime ou je le déteste ? Des fois, je me demande si je suis sérieux avec moi-même. J'en perds ma concentration, loupant la dernière balle qui se cogne dans le grillage derrière moi. Et si notre relation évoluait... Pourrais-je parler de mes problèmes ? Au fait tu sais, j'ai été violé et maintenant j'adore ça. Putain non, jamais de la vie. Je laisse Rukia prendre la place pour souffler un peu, la regardant à travers le grillage qui nous sépare. à la voir jouer, je me demande quel genre de problème elle peut avoir en dehors de son père. ça m'agace d'être curieux à son sujet, vraiment. « Pourquoi tu fais ça ? » Demandais-je brusquement en montrant la machine avec ma batte. Pourquoi elle s'acharne sur ce sport ? Pour ma part, j'avais complètement stoppé la machine pour la regarder jouer, preuve qu'elle vient sûrement souvent ici. « Tu ne t'es jamais dit que si tu avais été plus persévérante, aujourd'hui on serait demi-frère et demi-soeur ? Ou que j'aurais pu me calmer ? Tu aurais pu me sauver... » Je souffle bruyamment en lâchant maladroitement la batte. Si la famille de Rukia ne m'aurait pas remit au foyer, je ne me serais pas attiré autant d'ennuie à la suite. Je n'aurai pas connu Kô, ni Dakota et je serais un garçon modèle. Merde, je me prend trop la tête avec le passé.

tenue. ∆ « Ouais non, oublie cette idée. » Un faible sourire se logea sur mon visage. Oh que non je n’allais pas oublier cette idée. J’allais même la garder au fond de moi et débarquer à l’improviste un de ces jours pour pouvoir le voir à l’œuvre. Puis c’était plaisant non, quand quelqu’un venait nous voir dans ces moment-là. Est-ce que sa famille assistait à ses matchs ? Peut-être que je la verrais d’ailleurs, qui sait. Soupirant, sans rien répondre, je l’amenais dans mon lieu de prédilection. Là où je pouvais me défouler, là où je savais que je pouvais rester pendant des heures sans me lasser. Frapper les balles était un défouloir. Mais aussi un peu, une sorte de passion. J’aimais pas mal le baseball après tout. C’était un sport national de base. « Grave! Dommage que ce ne soit pas lui à la place de la balle, j'aurai encore moins de frustration » Lui ? Tournant mon visage vers lui, je soupirais en me demandant s’il parlait de la personne qui semblait le bully. Il avait l’air de souffrir pas mal au lycée. Et puis pour avoir fréquentée RPS, même si je n’avais été qu’à l’université, je savais que le lycée ne pardonnait pas. Après tout, beaucoup de gosse de riche s’y trouvait. Et on savait tous comment été les gosses de riche. Moi-même je l’avais été. J’avais bully et frappais d’autres filles. C’était elles ou moi. Fallait faire un choix plus judicieux. Frappant la balle de toutes mes forces je soupirais sans rien répondre. Je ne voulais pas poser des questions indiscrète, pas quand il avait l’air de se défouler ainsi. Frappant d’autres balles, le souffle court, je sentis une goutte de sueur perler sur ma tempe. « Pourquoi tu fais ça ? » Parce que ça m’aide à ne pas craquer. Parce que si je ne faisais pas ça, j’allais littéralement devenir suicidaire. Mais ça, je n’allais pas le lui dire. Mes doigts se resserraient sur cette batte, alors que je commençais à trembler un peu. « Tu ne t'es jamais dit que si tu avais été plus persévérante, aujourd'hui on serait demi-frère et demi-sœur ? Ou que j'aurais pu me calmer ? Tu aurais pu me sauver... » Le bruit de la batte tombant au sol me fit sursauter alors que je me tournais vers lui. « Qu… » Me prenant la balle sur le bras, je gémissais sous la douleur avant de stopper la machine. Merde ça faisait un mal de chien. Lâchant la batte aussi je portais ma main sur l’endroit où la balle m’avait touché. J’allais avoir un bleu énorme. « Je me le suis dit plein de fois ça Raylai mais… Te sauver de quoi ? Tu es dans une famille, tu as un toit… Si on t’avait gardé à l’heure qu’il ait, tu serais pratiquement dans la rue comme moi, à vivre sans aucune fierté pour pouvoir joindre les bouts. T’aurais des usuriers au cul pour te menacer de rembourser les dettes… Tu nous haïrais de te faire vivre ça. » Dis-je en grimaçant ayant vraiment mal au bras. Soupirant doucement je baissais la tête en fermant les yeux quelques instants. « Est-ce que… C’est cette famille qui te maltraite ? Les bleus et tout ça… Ce sont eux ? »[/color] Demandai-je en m’approchant de lui pour tirer sur sa manche. « Ca. Ce sont eux ? » Demandai-je en plongeant mon regard dans le sien. Si c’était vraiment le cas… J’allais m’y pointer avec la batte et les démolir.

toujours l'uniforme ∆  Ce n'est pas vraiment le lycée qui me pose problème. D'accord, il y a cette bande d'emmerdeur qui adore pourrir ma vie à l'école et la dernière fois, je me suis ouvert le front par leur faute, mais ce n'est pas après eux que j'éprouve autant de haine. Rukia ne peut pas le savoir, elle ne connait sûrement ce garçon qui fait de ma vie un enfer. Elle ignore presque tout de moi, du moins, du moi de maintenant. J'ai grandi, emportant les ennuies avec moi. Elle ne se doute de rien, ni de lui, ni de ce calvaire et quand je lâche une phrase à son intention, j'aurai dû avoir peur qu'elle découvre un indice. Pourtant là, dans l'immédiat, je m'en bat complètement les steaks. Tant que je frappe pour me soulager, tant que je tape pour me vider la tête, le reste n'a aucune importance. J'ai la haine au ventre, la rage dans les veines et je ne cesse de renvoyer violemment la balle jusqu'à me sentir pleinement satisfait. Ce n'est pas bien compliqué et pourtant ça fait un bien fou. Pour une fois, je ne fais pas la guerre à Rukia, mais je pourrais presque la remercier de me faire découvrir une telle sensation de bien-être dans mon malheur quotidien. Pourtant, je ne comprends pas pourquoi elle fait tout ça, ni quels sont ses problèmes. Les miens, ils reviennent juste pour noircir mes songes et cracher mon venin à la figure de mon aînée. Je lui en veux malgré tout, parce qu'elle m'a rejeté à une époque où j'avais le plus besoin d'aide. Et maintenant qu'elle est là pour m'écouter, c'est moi qui la repousse. Je suis trop stupide, je devrais fermer ma bouche pour ne pas me trahir, mais non. Je parle trop vite, m'énerve et jette la batte dans un coin. Déstabiliser Rukia n'était pas dans mes intentions, mais je ne suis pas d'humeur à y réfléchir. Voilà, je me rends compte de ma bêtise seulement quand elle me pose LA question. Pour me sauver de quoi ? Elle n'a pas la vie facile, pourtant je l'envie. « J'aurai sûrement assez de problème pour éviter le pire. » Répondis-je tout simplement en détournant le regard, affligé. Mes yeux s'écarquillent à la suite de ses questions et je me mords la lèvre en jurant mentalement contre moi-même. Qu'est-ce que je peux bien lui répondre ? Rukia affiche mes marques sous mes iris, je ne peux pas fuir. « Non, ce ne sont pas eux. » Je soupire en retirant sa main pour rabaisser ma manche, cachant bleus, rougeurs et brûlures. Les yeux dans les yeux, j'affiche un léger sourire qui n'a rien de joyeux. « Ne poses pas de question, s'il te plait. » Je suis poli pour une fois, mais je n'ai pas du tout envie qu'elle sache pour lui. « Tu as vraiment tout ces problèmes ? » Demandais-je finalement pour changer le sujet et parler plutôt d'elle. Ce n'est pas fair-play, alors que je ferme complètement à ses questions. Je n'ai pas la chance de n'avoir que des usuriers au cul, ni de vivre dans la rue. En même temps, je suis de me douter qu'elle connait un cauchemar similaire au miens, avec des vrais connards en prime.

tenue. ∆ « J'aurai sûrement assez de problème pour éviter le pire. » Pour éviter le pire ? De quoi parlait-il bon sang ? Avec la merde que je vivais, je ne savais pas trop ce qui était pire. Il aurait été mêlé, et je ne sais même pas comment je pourrais faire pour l’envoyer à l’école et autre… « Non, ce ne sont pas eux » Plissant le nez, je le regardais longuement en soupirant. « Qui c’est ? C’est à l’école ? On te brutalise ? Qui ça ? Je connais du monde. Je peux m’en occuper. Je veux bien qu’il y ait des conflits à l’école, j’ai été aussi dans le camp des maltraitants mais pas à ce stade-là ! T’as vu tes marques ?! » Dis-je en soupirant longuement. « Ne poses pas de question, s'il te plait. » Trop tard. Je voulais en savoir plus. Je voulais connaitre le pourquoi du comment il était comme ça. J’en avais le droit. Pourquoi ? Parce que je me le donnais pardi ! C’était comme ça et pas autrement. « Tu as vraiment tous ces problèmes ? » Pinçant mes lèvres, je détournais le regard, en lâchant un énorme soupire. Il détournait l’attention, classique, mais souvent efficace. Passant mes mains dans mes cheveux, je le regardais à nouveau avant de rouler les yeux au ciel. « Ouais. Papa a fait faillite. Mais… Pas que. Il avait fait un prêt à des prêteurs sur gages… Tu connais la chanson. C’est l’horreur. Il n’avait pas prévu de tomber malade… On a dû tout vendre, on est venu sur Tokyo pour l’hôpital, j’ai abandonné l’université et je cumule des petits jobs par-ci par-là, même si depuis sept mois, hormis quelques ménages je n’ai qu’un job. Tu sais à quoi j’en suis réduite ? A faire du putain de strip-tease devant des putains de vieux qui bande car leur femme écartent pas les cuisses. Ou pire. A satisfaire visuellement des vieux qui peuvent plus bander. » Crachai-je en plissant le nez, sans omettre le fait qu’à côté, le patron du dît club, abusait de moi allègrement et en venait même à me taper. « Et même en faisant ce job qui paie bien. J’ai dû mal à toucher les deux bouts. L’hôpital me revient une fortune, les intérêts du prêt ne font qu’augmenter. C’est un cercle sans fin. Je vis dans un studio qui n’a même pas le chauffage ou l’eau chaude. Je doute que tu aurais été heureux, Raylai. » Dis-je en me laissant tomber sur un des bancs.

toujours l'uniforme ∆  Déjà qu'elle est chiante à me suivre sans relâche, mais voilà qu'elle se met à me poser des questions indiscrètes qui, je l'avoue, me gêne carrément. Je ne sais que répondre à cela. C'est privé, c'est mon calvaire mais c'est aussi mon plus grand secret. London a déjà prit le risque de le savoir et regardez où j'en suis aujourd'hui... Amoureux de mon bourreau. Rukia ne s'arrête pas à ma réponse, continuant d'insister tandis que mon visage perd doucement de ses couleurs. Une échappatoire, un miracle, quelque chose -n'importe quoi- pour éviter le sujet. « Je me fais bully, tu l'as dit toi-même! Contente ? ça ne te regarde pas, alors reste à ta place. » Je hausse encore la voix, mais c'est plus fort que moi. Je ne veux pas que Rukia se mêle à ce problème, surtout en sachant que Dakota n'est pas tendre. Il pourrait la pousser dans un nouveau nid à ennui, et même si Rukia m'insupporte, je ne lui souhaite nullement cela. Je me sens résigné, au point de la supplier pour qu'elle arrête. Au bout du compte, c'est moi qui change de sujet pour en venir à elle. Je sais très bien que si elle me répond franchement et sincèrement, elle va attendre que je fasse de même avec elle, mais c'est impossible. Elle ne sait pas le risque que je prend à chaque fois que j'ouvre ma bouche et prononce ne serait-ce que son nom. Im-po-ssi-ble. Son histoire n'est pas toute rose, je n'aurai pas dû l'envier. Je ne sais plus quoi dire, ouvrant la bouche pour la refermer aussitôt. Même si je sais une telle chose sur elle, sur sa famille, sur ses problèmes d'argents... Je ne peux pas lui dire que j'ai été violé par un connard et que maintenant, j'éprouve un truc bizarre pour lui. « Finalement, ce serait mieux si ton vieux mourrait. » Dis-je inconsciemment comme si cela pourrait résoudre le soucis de l'hôpital. Je suis immonde, n'est-ce pas ? à quel moment ai-je arrêté de lui faire la guerre ? J'ai l'impression d'avoir un drapeau blanc dans les mains. « Je ne voulais pas dire cela. » Pour cette fois, je m'excuse, même si c'est à ma manière. ça doit être dure de vivre tout ça, même si j'ai perdu mes parents, ma maison, mon ancienne vie pour subir un changement quotidien dans un monde instable. Je n'ai pas longtemps connu le bonheur, habitué à être en relation avec les mauvais côtés de la jeunesse et de l'existence. « S'ils s'amusent de ma situation, c'est seulement pour me tester. Pour eux, j'ai dû être un délinquant pour être enfermé dans une maison de redressement ... Mais quand ils ont compris que ce n'était rien de cela, que je n'avais que les mots pour me défendre, ils en ont profité. » Je ne parle que de mes camarades d'école, pas de Dakota. Parce que lui, c'est carrément de sa faute si j'en suis là à présent. Sans sa rencontre, je n'aurai pas fait la pire connerie de ma vie.

tenue. ∆ « Je me fais bully, tu l'as dit toi-même! Contente ? Ça ne te regarde pas, alors reste à ta place. » Soupirant longuement, je plongeais mon regard dans le sien, comme pour tenter de lire son regard. Est-ce que c’était vraiment la vérité ? Je devais le croire ou pas ? Je n’avais pas le choix de toute façon. Fallait bien que je le crois. « Comment un merdeux comme toi arrive à se faire bully. Quand on voit ton caractère on penserait que tu es de l’autre côté. Comme quoi. » C’était triste dans un sens, car il avait de la gueule, ne se laissait pas faire, mais… Physiquement parlant, c’était l’inverse. En même temps, il n’avait pas un corps qui annonçait qu’il savait se battre. Soupirant longuement, alors que je tentais d’en apprendre plus sur lui, la situation se retourna, je me mis à parler de moi, un peu comme une sorte de message subliminal. Parlons d’abord de moi puis après de toi. Ça marchait souvent comme ça, les gens avaient besoin de confidence pour lâcher les leurs. « Finalement, ce serait mieux si ton vieux mourrait. » Je souris faiblement à sa phrase. Il avait raison. Et ça serait mentir que de dire que je n’y avais jamais pensé. Etais-je une mauvaise fille ? « Je ne voulais pas dire cela. » « T’inquiète. J’y ai pensé et il m’arrive d’y penser dans les moments les plus durs. C’est une réaction humaine. Faut pas avoir honte. » C’était ça aussi la liberté de penser. On pensait un peu à toutes les options, les bonnes comme les mauvaises, c’était normal. Tout à fait normal. « S'ils s'amusent de ma situation, c'est seulement pour me tester. Pour eux, j'ai dû être un délinquant pour être enfermé dans une maison de redressement ... Mais quand ils ont compris que ce n'était rien de cela, que je n'avais que les mots pour me défendre, ils en ont profité. » Fronçant les sourcils, je le regardais longuement puis plongeais ma main dans mes poches pour me sortir une clope et l’allumer. Un peu de nicotine pour calmer les nerfs. « Maison de redressement ? Qu’est-ce t’as foutu pour être mis là-bas ? » Fallait en faire des conneries à ce stade-là. Ça ne m’étonnait pas de lui, mais quand même… Pour en arriver à là, c’était grave. « Tu devrais apprendre à te battre Raylai. Tu sais, quand tu commences à rendre les coups et à montrer que tu peux mobiliser quelqu’un, on te fait plus chier. Donner un coup de poing ça sert à rien. Faut user de la vraie violence. Du genre taper dans le cou pour bloquer la respiration, donner un coup sec entre les pectoraux… » Dis-je en relevant le regard vers lui, tout en tirant sur ma clope. « J’suis pas experte en arts martiaux, mais je connais quelques prises et coups. Bon bien sûr dans mon cas, j’avoue que suivant sur qui je tombe ça sert à rien. Mais toi contre des lycéens, tu devrais t’en sortir. » Ouais, c’était pas face à Kang Jae que j’allais réussir à faire ça. Et puis, je n’étais pas suicidaire au point de me défendre. Je tenais à la vie.

toujours l'uniforme ∆  Rukia doute de moi, je le sens à des kilomètres. « Je n'ai pas suivi ton éducation, faut croire. » Dis-je ironiquement en me souvenant d'elle, à l'époque où je créchais sous son toit. Mon caractère ne m'aide pas toujours, en même temps, je ne cherche pas tellement à me défendre. J'encaisse sans broncher, pour ne pas faire de vague comme l'espère ma nouvelle famille. Je veux être un modèle pour eux, mais j'ai juste l'impression d'être une coquille vide qui attends le bon moment pour partir en fumée. Je pourrais me protéger, faire la misère à ces gars, me rebeller, ouvrir ma bouche, mais ce n'est pas le cas. Je fais le faible, celui qui n'a rien à redire contre la débilité des autres. Puis, un contre une bande, ce n'est pas toujours facile. Je ne suis pas Bruce Lee, ni Jacky Chan pour savoir me battre contre cinq ou dix petits cons dans leur genre. D'ailleurs, c'est sûrement pour cela qu'ils s'acharnent sur moi, à cause de mon apparence désavantageuse. Je les emmerde, mais ils savent déjà. Rukia vide son sac pour essayer de percer le miens, mais ça ne marche pas comme ça. Mon secret n'est pas aussi simple à avouer, malheureusement. Pour une fois, j'ai l'impression d'avoir un semblant de coeur avec elle, regrettant mes mots contre son père. Je n'aurai jamais voulu que quelqu'un souhaite la mort du miens, jamais de la vie. Finalement, je ne suis pas si mauvais que je le pense, puisque Rukia pense pareil. Je ne trouve rien à redire, soufflant légèrement. C'est dingue comme l'humain peut-être égoïste et sans gêne dans certains moments et pourtant je comprends parfaitement mon aînée. à ce moment-là, je fournis une raison au comportement des autres, oubliant qu'elle ignorait pour la maison de redressement. « D'après eux, je suis l'investigateur d'un braquage. » Répondis-je clairement, gardant les détails pour moi. Je ne vais pas parler de la bande à Dakota qui m'a lâchement abandonné en profitant de moi pour réussir leur coup. Rukia me fait une leçon de combat, de violence et je l'observe en haussant un sourcil. Elle est sérieux ? J'ai vraiment la tronche d'un mec qui pourrait faire tout ça ? « Tu es entrain de me proposer des leçons de combat, c'est ça ? » C'est plutôt hasardeux comme question, mais c'est l'impression qu'elle me donne en parlant. « Montre moi une prise ? » Juste pour voir et apprendre, vite fait. Contre des camarades de classe, ça pourrait le faire... Mais contre Dakota, ce sera inutile.

tenue. ∆ « Je n'ai pas suivi ton éducation, faut croire. » Je roule des yeux en soupirant quelque peu. Comme si mes parents m’avaient éduqué pour que je ne sois pas bully. J’avais brutalisé les autres plutôt ouais. Mais ça, je ne savais pas trop si l’éducation y jouait énormément. Certains avaient une éducation parfaite et se retrouvait à intimider les autres… Ça ne voulait strictement rien dire. On vivait dans un monde où tout pouvait surprendre. Soupirant quelque peu, on parlait de lui, du fait que s’il se retrouvait dans cette position, ce n’était que parce que les autres ont vu qu’il n’avait que de la gueule, en clair, mais qu’il ne savait pas se défendre, physiquement parlant. Ce qui était étonnant venant de lui, mais avec son gabarit… C’était à prévoir aussi. « D'après eux, je suis l'investigateur d'un braquage. » L’investigateur d’un braquage ? Wow, ce n’était pas quelque chose d’anodin, comment il avait fait pour se retrouver embarqué là-dedans encore ? Mauvaise fréquentation, il n’y avait pas trente-six milles solutions non plus. « Tu t’es fait choper pendant ? Ou plus tard ? » Tout était relatif, mais pour être enfermé dans une maison de redressement… J’avais plus l’impression qu’il avait été choppé pendant. Histoire de ne pas pouvoir contrer la décision de la justice. Trop de preuve. « Tu es en train de me proposer des leçons de combat, c'est ça ? » Je souris doucement en écrasant lentement ma clope, à présent fini sur le banc et jeter le mégot dans la poubelle. « Montre-moi une prise ? » Je souris doucement en me levant. « Tu as les plus courante. » Dis-je en attrapant sa main. Tendant son bras je souris doucement. « Le gars veut te donner un coup de poing, esquive le sur le côté, attrape son poignet et avec ton pied, donne un rapide coup à l’arrière de sa cheville pour lui faire perdre son équilibre. Et pousse-le vers l’arrière avec le poids de ton corps. Ou alors, t’as l’option plus radicale. » Sans un mot, en tenant son poignet je me tournais dos à lui rapidement tout en le tirant pour le faire passer au-dessus de mon dos et le jeter au sol. Le retenant histoire qu’il ne se fasse pas mal, je souris doucement. « Toi tu es super léger donc ça  passe. Tu comprends que moi, étant une fille je peux pas faire ça à tout le monde. » Dis-je en le relevant.

toujours l'uniforme ∆  Elle est marrante, ce n'est pas facile de rendre la monnaie de sa pièce à ces petits cons. Puis entre nous, ils n'ont rien fait de vraiment mal dans leur vie pour se permettre une telle bassesse, comparé à moi qui possède un beau casier judiciaire. Kô pourrait me le faire sauter, mais les erreurs ont déjà été commise, c'est trop tard. Les gens connaissent les rumeurs, ils peuvent apprendre les échos et qu'importe la blancheur de ce foutu casier, ça ne changerait rien à mon passé. Un mec faiblard comme moi, investigateur d'un braquage, qui pourrait le croire ? Ce n'est pas totalement faux, j'ai aidé puisque la famille visée m'avait hébergé. Je savais comment rentrer dans cette baraque, mais aussi ce qu'elle pouvait renfermer. Je connaissais les cachettes après avoir discrètement fouillé, mais de là à avoir tout prévu, non. La bande a juste dérapé une fois la porte ouverte, séquestrant les habitants pour avoir beaucoup plus. Sa question me fait doucement sourire. « Prit sur le fait. » Répondis-je sans être perturbé. Ils m'ont eut sur les lieux du « crime », mais j'ai été le seul abandonné et capturé, évidement. J'oubliais qu'un fils de flic était là, du coup j'étais l'accusé parfait pour sauver la mise. Rukia me parle de défense, d'art martiaux et je cherche à savoir si elle pourrait me montrer, pour un simple aperçu. Courante ? Je laisse Rukia prendre ma main pour tendre mon bras, n'essayant pas de reculer. De toute façon, elle a déjà vu les marques, à quoi bon les cacher encore. Ses explications étaient tellement simple que je pouvais visualiser la scène dans ma tête, hochant celle-ci avec lenteur pour montrer que j'avais bien compris. Je ne m'attendais juste pas à passer par dessus son épaule et manquer de m'étaler par terre, m'accrochant presque à ses bras. Léger ? C'est ça son excuse! « J'ai cru que j'allais me casser la gueule! » Beuglais-je en m'appuyant sur elle pour me relever, le coeur battant rapidement. « Je crois avoir compris. » Je crois, pas sûr que je sache le refaire si jamais ils tentent de me frapper. Puis, je ne peux pas faire cette prise s'il se sert d'un balais brosse comme la dernière fois dans les toilettes.

tenue. ∆ « Prit sur le fait. » Pris sur le fait ? C’était sérieusement con… Comment pouvait-il se faire prendre sur le fait ? Soupirant doucement, je secouais quelque peu la tête. Il avait été bien con. Je ne pouvais pas juger de toute façon. Ce qui avait été fait, été fait. Pourquoi reparler ou refaire l’instant ? C’était simplement dommage qu’il ait pu se faire prendre sur le fait. Il n’avait pas dû être seul durant ce moment, comment pouvait-il être seul ? Il avait été trop con. Ou tenait à ses amis. Mais qu’avait-il comme fréquentation sérieusement ? Pour faire ce genre de connerie. A sa place je changerai d’amis directement. « Change de fréquentation. Quand t’aura vingt-et-un an, ce n’est pas la maison de redressement ou t’ira. Mais la taule. » Dis-je en lui pinçant doucement le nez. Mais soit, c’était fait, on y pouvait rien de plus. Parlant de se défendre, je lui proposais de lui apprendre quelques trucs, puis il me demanda de lui montrer. Je ne perdis pas de temps. Ni une ni deux, je lui montrais une technique, avant de le faire passer par-dessus mon épaule et le réceptionner, ou du moins, lui éviter de se rétamer la tête au sol lourdement. « J'ai cru que j'allais me casser la gueule! » Riant doucement, il s’agrippa sur moi pour pouvoir se relever. « Je crois avoir compris. » Je souris doucement en lui arrangeant les vêtements, avant de plonger mes deux mains dans ses cheveux et les fourrager doucement en riant un peu. « T’es trop mignon Raylai. » Dis-je en soupirant quelque peu. Lui tirant la langue, je le poussais légèrement avant de me laisser tomber sur le banc en m’étirant longuement, un long gémissement s’échappant de mes lèvres. Qui aurait cru après la dernière altercation, que l’on puisse rire ensemble et s’entendre. Ce n’était pas gagné, mais dans le fond, peut-être que le fait d’avoir murit et grandi avait joué. « Tu te sens mieux ? » Demandai-je en relevant le regard vers lui.

toujours l'uniforme ∆  C'est moi qui suis sérieusement con, mais bon. J'ai été naïf, stupide, trop confiant et voilà où j'ai terminé à la fin. Ils m'ont bien eu, je devrais les applaudir pour leur lâcheté. C'est du passé, je devrais justement laisser ça à sa place et éviter de le ramener sur le tapis, pourtant je n'y parviens pas. Quand je vois la tronche de Kô ou même celle de Dakota, je me souviens parfaitement de ce jour et c'est mort, impossible d'oublier. Je retiens ma respiration quand elle me pince le nez, fermant à moitié mes yeux sur le coup. « C'est ce que j'ai fait récemment, mon meilleur ami est cool et clean. T'inquiète, je ne compte pas recommencer ce genre de délire. » Puis je n'ai plus aucune raison de me venger de qui que ce soit... Quoi que, si, j'ai toujours un foutu chat noir dans les pattes, mais lui je me réserve le droit d'être sournois à son sujet. Traître et lâche, je m'en fiche complètement. Rukia parle de défense, mais je ne sais pas vraiment me battre. Alors elle me montre, et c'est là où je risque le plus ma peau! Heureusement elle me rattrape à moitié, juste ce qu'il faut pour ne pas retrouver ma cervelle éparpillée partout par terre. Je râle, encore et toujours. Accroché à elle, je me redresse correctement et ne bronche pas quand elle s'occupe de mes vêtements, grimaçant simplement à son geste dans mes cheveux. à ce moment-là, on dirait réellement un frère et une soeur. Mignon ? Je rougis un peu à son commentaire, ne sachant pas quoi dire à part faire une nouvelle grimace comme un gamin. J'en oubliais notre relation avec tout ça, à croire que je me suis habitué à la voir squatter mon espace vital aussi souvent. « Ouais, et toi ? » Je viens m'asseoir sur le banc à côté d'elle, les bras appuyé contre mes cuisses, penché vers l'avant. J'enterre la hache de guerre avec elle, j'en ai marre d'être contre tout le monde. Kô, Dakota, London, puis Rukia. Quand est-ce que je vais grandir et accepter les gens tel qu'ils sont ? D'ailleurs, je devrais toucher deux mots à mon meilleur ami pour arranger le soucis. « On devrait peut-être rentrer, non ? » Quelle heure est-il ? J'ignore depuis combien de temps nous sommes là, à camper entre les grillages.

tenue. ∆ « C'est ce que j'ai fait récemment, mon meilleur ami est cool et clean. T'inquiète, je ne compte pas recommencer ce genre de délire. » Le regardant en coin, je soupirais avant de sourire faiblement. Pourquoi je devrais me méfier ? Il avait l’air tout ce qu’il y a de plus sincère. Je ne pouvais pas me méfier non plus de lui. Impossible. « D’accord. Parce qu’en plus c’est ton meilleur ami qui t’a trainé là-dedans ? Mais c’est quoi ce meilleur ami ? Si jamais t’as besoin, n’hésite pas à m’appeler. Pour quoi que ce soit. » Dis-je en soupirant à nouveau. Je ne pouvais pas non plus le laisser dans la merde si jamais il lui arrivait à nouveau quelque chose. Je ne savais pas ce que je pourrais faire, mais si je pouvais l’aider un minimum, alors ça serait déjà ça de fait. Parlant de se défendre et tout ça, je lui appris deux trois trucs, dont la fin se termina avec lui au sol. A moitié au sol, puisque je l’avais retenu afin qu’il ne se crash pas non plus. Se relevant, je souris doucement en lui susurrant qu’il était mignon. Sa grimace me fit sourire. C’était bel et bien un gamin. Mais c’était ce qui le rendait encore plus mignon, non ? Me laissant tomber sur le banc je soupirais, j’étais tout de même détendu à présent, et rire un peu avec lui, faisait du bien. « Ouais, et toi ? » Je le regardais faire en venant poser ma tête sur son épaule l’air de rien. On ne me changerait pas. J’étais la fille tactile de base. Je me sentais moi-même quand j’étais près des gens, c’était comme ça. « Super. » Soupirai-je en fermant brièvement les yeux. « On devrait peut-être rentrer, non ? » Me redressant, je cherchais mon téléphone pour regarder l’heure avant de pousser un cri. J’allais être en retard au boulot ! Je n’avais pas vu le temps passer ! « Oh bordel. Je vais me faire tuer. Je bosse dans même pas trente minutes. » Le temps d’y aller et de me préparer, c’était mort. J’allais encore me faire tuer. Me levant rapidement, je pris les affaires et sans une parole je quittais le box pour rendre le tout au monsieur à l’entrée. Attendant que Raylai me rejoigne, je me mis à fouiller dans mon sac avant d’attraper mon portefeuille et en sortir un billet. De quoi s’acheter à manger si besoin. Le lui tendant je souris avant de le mettre dans sa main. « Achète toi ce que tu veux avec. J’y vais. On se revoit bientôt, d’accord ? » Déposant un baiser sur sa joue je l’abandonnais là. Me stoppant, je fis demi-tour avant de revenir vers lui. « Attends. » Fouillant à nouveau dans mon sac, je pris de quoi écrire. Lui notant mon numéro de téléphone je lui donnais le papier. « Plus pratique comme ça. Appelle moi dès que tu veux qu’on aille à l’hôpital, ou même ailleurs si tu veux. Soit prudent sur la route hein ! Et pas de bêtise. Et ne rentre pas tard, tu vas inquiéter tes parents. » Dis-je en repartant à toute vitesse.