tenue. ∆ C’était le jour J. J’avais pris rendez-vous avec Raijû. J’étais aussi excitée qu’une puce en clair. Il me tardait d’arriver au salon et de lui donner ma main, en mode, vas-y fait de moi ce que tu veux, pour qu’il puisse me tatouer mes quatre petits tatouages que je voulais. Un de plus. Alors que le mois dernier il m’avait tatoué la croix à l’envers sur le côté de mon buste. C’était aussi lui qui avait écrit ma phrase française sous mon sein gauche. C’était mon premier tatoueur, et ça resterait, je l’espère, mon dernier. Raijû faisait du bon boulot. Sortant une clope tout en marchant, je frissonnais légèrement. Son salon n’était pas bien loin de chez moi, puisque c’était dans le même quartier. Même si le quartier était grand, je prenais des raccourcis. Je connaissais la ville pratiquement par cœur à force. L’avantage d’avoir fait plusieurs boulots et de trainer un peu partout. Soupirant, je m’achetais un coca à la cerise avant de sourire en coin. Que c’était bon. Reniflant doucement, je pris mon temps avant de vérifier à nouveau si j’avais bien pris les dessins, et l’enveloppe. J’avais mis de côté depuis un moment pour pouvoir le payer. Hors de question que je la perde ou l’oubli ou même l’égard aujourd’hui. Finissant le tout, je jetais tout à la poubelle avant de me frotter les mains. Le salon était là. Totalement folle de joie, je me mis à courir sur les vingt derniers mètres avant d’entrer dans le salon et voir le beau Raijû. « Mon tatoueur favoriiiiiiiiiiiiis. » Dis-je en fermant la porte pour me jeter sur lui, mes pieds décollant du sol, alors que mes bras se tenaient sur ses épaules. Le lâchant, je lui tendis ma main en souriant en coin. « Je suis à toi, fait ce que tu veux de mon corps. » Dis-je en sautillant sur place. J’étais une vrai gosse oui. J’assumais.  

tenue. ∆ Comparé à d'autres, aujourd'hui était comme hier et sera sûrement comme demain. Aujourd'hui, je suis encore au salon pour tatouer, enchaînant parfois plusieurs rendez-vous sans me reposer. Généralement, je ne prends pas sans une date, sinon ça défile sans cesse et mon corps n'arrive pas toujours à suivre la cadence. Suffise que ma vision se floute pour que je me décide à tout arrêter, sans mes yeux, je ne vaux rien. Aujourd'hui, je n'ai que deux rendez-vous prévu, celui d'un homme qui veut un gros truc bien méchant sur la jambe et Rukia, ma petite princesse fétiche. Cette fille est déjà venu deux fois se faire tatouer chez moi, et là, ce sera la troisième fois. Elle m'a parlé de ses doigts, de ses idées, mais j'attends de voir ce qu'elle a vraiment en tête pour mieux rêver. Seul dans le salon, je range un peu le bordel qui traîne entre Serhat et Keera, puis je me fais un café en arrangeant l'une des pièces servant à tatoué. Quelques minutes plus tard et Rukia débarque quand je jette mon gobelet à la poubelle, me tournant vers elle avec un sourire. Sa main tendue vers moi, je l'attrape et fait genre d'embrasser le dessus, en oubliant de me retenir de rire. « Toi, il va t'arriver des problèmes, un jour. » Dis-je sur le ton de sermon, puis je lui indique la pièce que j'ai précédemment rangé. Elle connait le chemin, j'emprunte toujours la même pour mes clients. Chacun possède sa salle, il y en a trois. Le temps que Rukia s'installe sur le siège métallique, je récupère ma petite malette avec mes appareils pour la déposer sur ma table roulante avec la machine contrôlant la vitesse de pointe. Avant de commencer à faire autre chose, je me lave directement les mains avec trois tonnes de savon, puis je vais fouiller dans mes tiroirs pour sortir plastique de sécurité, aiguille de rechange, pot à encre, l'encre, et tout le reste que je dépose sur la même table à côté du siège. « ça va ? Pas trop stressée ? » D'accord, elle a fait pire dans sa vie, comme la croix à l'envers, mais elle doit savoir un truc avec les doigts. « Tu sais que le doigts sont une zone des plus sensibles ? ça risque de faire beaucoup plus mal que les autres. Plus tu iras vers le bout, plus ce sera douloureux. Toujours partante ? » Je préfère savoir, avant qu'elle ne se lance dans cette nouvelle épreuve.   

tenue. ∆ « Toi, il va t'arriver des problèmes, un jour. » Je fais une moue boudeuse avant de rire. « Non, y’a qu’à toi pratiquement que je dis ça. Je ne donne pas mon corps à n’importe qui. » Dis-je en lui tapotant une fesse. Partant dans la salle je m’installais tranquillement comme à mon habitude. Cette fois pas besoin de tomber le haut ou le soutien-gorge, puisqu’on allait me tatouer la main. Le regardant faire, je suivais le moindre de ses faits et gestes. Oh ce n’était pas pour vérifier s’il faisait bien son boulot, parce qu’il le faisait plus que très bien, mais juste parce que je n’avais que ça à faire. Je n’allais pas regarder le plafond ou le mur non ? Je sortis simplement de mon petit sac les dessins que je devrais lui montrer pour qu’il puisse faire ce que j’avais envie de faire. « ça va ? Pas trop stressée ? » Je secouais la tête en souriant. « Du tout, je suis toute excitée, t’as pas idée. » Dis-je en me redressant un peu, des étoiles dans les yeux. « Tu sais que le doigts sont une zone des plus sensibles ? Ça risque de faire beaucoup plus mal que les autres. Plus tu iras vers le bout, plus ce sera douloureux. Toujours partante ? » « Yes sir ! Ce n’est pas ça qui va me faire reculer. » J’avais envie de dire que niveau souffrance j’avais côtoyé plus violent mais je préférais m’abstenir. Dépliant le papier, je regardais les quatre dessins en soupirant longuement. « On va faire la main gauche. Vu que je suis droitière, c’est mieux. » Dis-je doucement en mordillant mes lèvres. Olalala, j’étais toute excitée, à telle point que mon estomac se contractait au plus haut point. « Mon dieu. Je meurs. On dirait que je suis une fille qui va vivre sa première expérience sexuelle. » Dis-je en riant. Pourtant, je n’avais jamais été stressé sur ce plan là. Fallait dire que les litres d’alcool ce soir-là avait aidé.

tenue. ∆ « Ravi de savoir que je ne suis pas n'importe qui. » Et ça me rassure aussi qu'elle ne fasse cela qu'avec moi, sinon je perdrais du temps à faire ma morale comme avec mes frères et soeurs. Merci, j'en ai déjà dix à la maison, je ne voudrais pas en avoir une onzième ici. Cette fille est trop étrange quand même, de là à me taper la fesse l'air de rien, et moi je dis rien non plus. Je roule des yeux et la suit dans la fameuse pièce, où je commence à préparer mon matériel. Le temps que je mette tout en place, Rukia sortait ses modèles qui me permettrait de ne faire aucune gaffe, bien que je n'en fasse jamais -en toute modestie-. Je l'interroge, prend soin de ma petite clientèle tandis qu'elle jubile limite sur le siège. « Je m'en doute, j'ai connu ça aussi. » Avec le pourcentage de peau tatouée, faut dire aussi. Suite à quoi je lui fait un rapide topo sur les doigts et la douleur, puisque moi-même j'ai tenté cette zone pour écrire « free » avec une ancre au pouce. « Une fois que c'est fait, ce ne sera qu'un doux souvenir. » Du moins, d'ici quelques semaines surtout. Rukia me montre les symboles qu'elle désire en choisissant sa main et j'hoche doucement de la tête en prenant une bouteille d'encre noire. « Ce serait mieux, ouais. » Sinon elle va avoir du mal à écrire pour une bonne semaine, voir deux ça dépend. « Calmes-toi, tu vas me faire un malaise! » Pour la calmer, je lui fais comprendre de tenir bien sa feuille pour que je puisse la voir en tatouant. Pas besoin de calque pour ça, c'est tellement simple à faire. « Dis-moi quand tu veux que je commence. » Pendant ce temps, je règle la vitesse de la machine pour ne pas lui détruire les doigts, et prépare aussi du papier pour essuyer. Sa main à faire entre mes doigts, je l'asperge de produit pour bien nettoyer, prêt à commencer quand elle le voudra. 

tenue. ∆ « Ravi de savoir que je ne suis pas n'importe qui. » « T’es mon tatoueur quoi. Puis ça va, tu m’as vu à moitié à poil, on est intime, on ne va pas chipoter. » Dis-je doucement en allant dans la salle. Habitude, rien n’avait changé depuis la dernière fois. Excitée comme une puce je m’installais en sortant la feuille ou j’avais mis les croquis des tatouages que je voulais. Même sans croquis je savais qu’il aurait gérer. Pour faire une croix, une tête d’Alien, un as de pique et deux petites cerises… C’était pas bien compliqué. J’avais confiance en lui. Je n’étais pas du tout stressée non plus. « Je m'en doute, j'ai connu ça aussi. » Je souris doucement. « Faut une première fois à tout. » Mon premier tatouage, avec lui, avait été stressant, mais une fois qu’on est dedans… ça s’en va très vite. « Une fois que c'est fait, ce ne sera qu'un doux souvenir. » Je souris doucement en le regardant finir les préparations. « Ce serait mieux, ouais. Calmes-toi, tu vas me faire un malaise! » Sursautant sous sa phrase, je fis ressortir mes lèvres en baissant la tête, comme une enfant qu’on venait de gronder. « Oui. » Dis-je en tendant bien la feuille. Et puis, je ne faisais jamais de malaise. Il abuse. « Dis-moi quand tu veux que je commence. » Désinfectant ma main, je soupirais en me mettant bien sur le siège. « Quand tu veux, je suis prête. » Dis-je en le laissant alors commencer. Grimaçant sous le premier coup, je laissais mon doigt, s’habituer à la petite douleur avant de le regarder faire. « T’as toujours voulu faire ce métier ? Ou l’envie t’es venu plus tard ? » Demandai-je pour faire un peu la conversation. Il y avait de plus en plus de tatoueur d’ailleurs. Pas que ça soit un monde en crise, mais tout le monde ne se faisait pas tatouer non plus. Ça devait pas être facile dans le fond comme boulot.  

tenue. ∆ Elle me fait rire la Rukia, comme si je l'avais maté à moitié à poil. Genre je suis intime comme son mari, c'est du n'importe quoi mais ça me fait quand même rire. Je me retiens de la taper sur la tête, étant déjà entrain de m'occuper dans la salle où je tatoue. Il n'y a pas plus simple que tatouer des doigts, surtout quand ce sont des signes ou symbole. Je n'ai pas besoin de modèle sur la peau, juste un sous les yeux pour savoir ce qu'elle veut. Je souris à sa réplique, c'est vrai qu'il y a une première fois à tout. ça fait mal sur le coup, puis ça démange pendant quelques jours mais à la fin tu oublies presque les dessins sous ton épiderme, comme s'ils faisaient partie de toi. C'est ta carapace, ton oeuvre d'art et cela jusqu'à ta mort. C'est sûrement le seul truc que tu emportes avec toi, dans la tombe ou ailleurs. Rukia se surexcite trop, je crains qu'elle ne tourne de l'oeil à force mais je plaisante un peu en disant cela. « Boude pas. » Riais-je en déposant ma main sur sa tête pour la tapoter doucement. Mon terrain de travail prêt, je n'attends que la demoiselle pour commencer sérieusement mon boulot. Elle est prête et je souris aussitôt, ravi de l'entendre. Le bruit résonne à mon oreille, tandis que je plonge le bout de la machine dans l'encre, l'apportant à son doigt pour commencer le premier tracé. à chaque avancement, je passe un coup avec du papier pour retirer les gouttes d'encre ou de sang qui perle à peine. « J'ai toujours aimé dessiner, mais j'ai eu l'envie à mon premier tatouage. » C'est là que j'ai eu le déclic et l'envie d'apprendre ce métier. Je continuais de tatouer son premier symbole avec attention, sans lâcher sa main des yeux. « Et toi, tout se passe bien dans ta vie ? » Autant qu'elle me raconte une histoire, ça m'occupera. 

tenue. ∆ « Boude pas. » « Je ne boude pas, promis juré craché. Enfin, je ne vais pas cracher, mais tu m’as compris. » Dis-je en riant doucement, mais sans trop, car je ne voulais pas le déranger. Arrangeant rapidement mes cheveux après son tapotement sur ma tête, je le laissais commencer à tatouer mes doigts. La douleur était là, mais c’était tout de même supportable. Lançant la conversation, histoire qu’il ne reste pas non plus tout le long du tatouage sans parler, je lui demandais, comment lui était venue l’envie de devenir tatoueur. « J'ai toujours aimé dessiner, mais j'ai eu l'envie à mon premier tatouage. » « Je vois. Tu l’as fait à quel âge ton premier tatouage du coup ? » Demandai-je en baissant le regard sur ma main pour le voir faire. « Et toi, tout se passe bien dans ta vie ? » Surprise de sa question, je clignais des yeux avant de soupirer légèrement. Qu’est-ce que je pouvais dire ? Je détestais qu’on me pose la question. Plissant les lèvres, j’essayais de ne pas bouger la main. « Ça va oui. Il me tarde un peu la fin de l’année pour me reposer et ne pas bosser. » Même si je savais pertinemment que j’allais bosser encore plus histoire de faire des heures en plus et avoir un peu plus d’argent. De toute façon, avec qui j’allais passer les fêtes de fin d’année ? Personne, du moins, pour l’instant rien n’était prévu. Sauf le bal de l’école. Keisuke m’avait demandé si je voulais venir avec lui, j’avais accepté. Après tout ça pouvait être sympa. J’osais espérer ne pas y croiser Zero… Ou si oui, seul. Pitié pas avec une fille. « Tu vas faire quoi toi pour les fêtes ? Tu fermes le salon ou pas ? » J’étais un peu curieuse. Mais je voulais surtout et avant tout détourner l’attention et la tourner vers lui, non sur moi. 

tenue. ∆ J'allais justement lui dire de ne pas cracher mais Rukia s'est rattrapée juste à temps. C'est une fille quand même, elle doit avoir un minimum de manière... Ouais bon, ça ne veut rien dire surtout. Après cette petite ellipse amusante, je commence à tatouer son doigt pendant qu'elle se remet à parler. Même la douleur ne lui coupe pas la parole, cette fille est fantastique. Ma vie n'est pas si passionnante, autant que mon envie d'être tatoueur n'est pas exceptionnel. Je dois être comme beaucoup de jeune quand il tente un truc, soit ça devient une passion, soit ils en font leur métier plus tard. J'ai un peu des deux, mais faut surtout se donner les moyens de le vouloir. Sa seconde question me fait sourire, il y a quand même des règles à respecter. « Dès que j'ai été majeur pour le faire. » Parce qu'aucun tatoueur ne l'autorise avant et même l'accord des parents ne vaut pas grand chose contre l'âge. à mon tour d'être curieux, c'est surtout pour continuer à alimenter la discussion. Rukia pouvait me répondre n'importe quoi, même qu'elle a mangé une pomme ce matin. Je prendrais tout réponse comme bonne, positive ou négative. « Oh ? Tu vas avoir des vacances à la fin de l'année ? » Les vacances, c'est un peu la chose qu'on attends tous, Rukia doit rêver de se reposer. J'en oubliais les fêtes de fin d'année, surtout parce que je risque d'être la plus part de mon temps avec ma famille... Je devrais m'organiser une soirée pour sortir boire un verre avec des potes, tout en laissant les enfants aux parents. Ils n'ont pas vraiment besoin de moi, puis je suis assez grand pour éviter ce genre de réunion familiale. « Oui, je risque de profiter un peu de ma famille. » Comme si je ne les voyais pas assez dans l'année. « Non en fait, je vais sortir jusqu'à pas d'heure de la nuit. » Là, c'est sûrement plus correcte. La famille, c'est une excuse pour ne pas être au salon, mais là j'ai envie de profiter sans être hypocrite. « Tu vas faire quelque chose toi ? » Je ne me souviens pas lui avoir déjà demandé.

tenue. ∆ « Dès que j'ai été majeur pour le faire. » En effet, question stupide, ça paraissait logique de pouvoir faire son premier tatouage à la majorité. « C’est tellement logique, que j’y ai pas pensé. » Auto dérision, je m’en fichais de me foutre de moi. Fallait bien admettre que pour le coup, je n’avais pas réfléchis, du tout. Continuant de le regarder, tatouer mes doigts, j’essayais de ne pas les bouger tout en contractant parfois ma mâchoire en sentant quelques picotements. Rien de bien méchant, c’était supportable. Parlant de fin d’année, et tout ça, c’était bientôt les fêtes, alors, autant en profiter un max, même si personnellement, je ne faisais pas trop la fête non plus. « Oh ? Tu vas avoir des vacances à la fin de l'année ? » Je me pinçais les lèvres, doucement. « Franchement, je ne sais pas, mais j’espère. Au moins, ne serait-ce que quelques jours d’affilé. Genre quatre jours ? Ça serait super. Mais y’a pas mal de travail durant les fêtes, alors je ne sais pas si mon patron sera d’accord. » Jae n’était pas méchant sur les horaires, au contraire, si c’était un enfoiré de première avec moi, il était de nature plutôt cool et protecteur avec les filles du club. Pas d’heures en plus sauf si elles doivent en rattraper. Il surveillait qu’elles aillent bien. Bref, non, j’étais la seule à avoir une vie de merde. « Oui, je risque de profiter un peu de ma famille. » Oui, la famille c’est important. La mienne, préférée que j’aille faire la fête et m’amuser, au lieu de déprimer à l’hôpital. « Non en fait, je vais sortir jusqu'à pas d'heure de la nuit. » Riant sans pouvoir m’en empêcher, e lui lançais un regard taquin et équivoque. S’amuser jusqu’au bout de la nuit, ça n’avait pas de prix. « Tu vas faire quelque chose toi ? » J’haussais doucement les épaules. « Je pense que je vais faire comme toi. Je n’ai strictement rien de prévu. Noël, je le ferai surement seule avec mes bébés. A moins que mon cousin me demande ? Je ne sais pas. Sinon le réveillon de l’an, je le passe dans un bal d’université, un ami m’y a invité, j’ai accepté. Je ne sais pas ce que ça va donner mais… Je me dis qu’ayant des étudiants, l’alcool y sera et on pourra s’amuser ? Si c’est trop nul je lui susurrerais d’aller en boite de nuit. » Puis c’est pas comme si on ne s’était pas rencontré dans ce genre de lieu avec Keisuke. On avait l’habitude de faire la fête. M’enfin un bal, c’était… Tout autre chose. « Peut-être qu’on se croisera, qui sait. Réserve moi une danse ou deux si c’est le cas hein ? À chaque fois que je te croise tu bosses et me surveille. Cette fois on pourra s’amuser. » Ce qui en soit, pouvait être cool, non ?

tenue. ∆ Sans lâcher ses doigts des yeux, j'écoute ce qu'elle raconte en suivant le modèle qu'elle tient toujours dans sa main libre. Les fêtes arrivent à grand pas et je me questionne sur ses activités ou sur le fait qu'elle puisse avoir des vacances. Certains travailleront plus que d'autre en cette période, c'est triste. Quand tu es gérant, la question paraît beaucoup plus simple. « Personne ne devrait bosser pour les fêtes de noël. » Comme ça, tout le monde serait heureux. Les gens n'auront qu'à se débrouiller seul, sans l'aide des commerçants ou s'y prendre à l'avance. Je plains Rukia qui n'a peut-être pas la chance d'avoir des vacances, comparé à moi qui vais largement en profiter. Je pourrais faire tellement de chose durant ce laps de temps, comme voir davantage ma famille, mais surtout m'amuser comme un grand. à mes paroles, Rukia rit de bon coeur et cela me fait sourire. Cousin, bal d'université, c'est un programme plutôt chargé. « Tu as de quoi faire. Au pire, tu pourras toujours me rejoindre en boite avec ton ami, je vous offrirai un verre à tous les deux. » Je lui fais un clin d'oeil en passant un coup de papier sur son doigt tatoué. Un de fait, ça été rapide. « Avec plaisir, mais je ne suis pas le meilleur danseur au monde. » Je préfère raper, d'ailleurs je devrais aller faire un tour vers les vieux quartiers. J'entame ainsi le second doigt, sans perdre de temps. « Je dois encore poser mes jours à la boite, pour ne pas faire le pied de grue à la porte. » Sinon ce serait nul, mais ils ne peuvent pas me le refuser.

tenue. ∆ « Personne ne devrait bosser pour les fêtes de noël. » Il avait raison. Personne ne devrait travailler pour noël, et tout le monde devrait le passer dans la joie et la bonne humeur. Avec de quoi faire un bon repas de fêtes et avoir des cadeaux. Malheureusement, tout le monde ne pouvait pas se le permettre. « Ça serait cool, si c’était possible. » Dis-je doucement en le regardant toujours faire. C’était bizarre quand même de le regarder faire. Il me charcutait, si on pouvait appeler ça ainsi, et moi je le fixais. Parlant de nos projets pour la fin de l’année et tout ça, je lui parlais du bal et du fait que si c’était nul, je susurrerais l’idée à Keisuke de partir ailleurs. Après tout il m’avait invité parce qu’il avait eu envie de sortir sans trop savoir avec qui, lui comme moi aimions faire la fête, alors ça ne poserait pas de souci, si le bal est merdique. « Tu as de quoi faire. Au pire, tu pourras toujours me rejoindre en boite avec ton ami, je vous offrirai un verre à tous les deux. » Répondant à son clin d’œil, par un sourire, j’hochais la tête. « Merci, t’es adorable. » Dis-je en souriant un peu plus. « Avec plaisir, mais je ne suis pas le meilleur danseur au monde. » « C’est pas grave ça. Parce que c’est toi, je ne dirais rien. » Dis-je pour le taquiner en lui tirant la langue. « Je dois encore poser mes jours à la boite, pour ne pas faire le pied de grue à la porte. » Plissant le nez je soupirais quelque peu. « C’est pas trop dur d’ailleurs comme boulot ? Ça doit être éreintant parfois. Rester debout devant l’entrée, regarder la tête des gens et voir s’ils ont l’air suspect et tout… Du coup, t’es plutôt fort, non, pour lire le visage des gens ? » Après tout, si parfois certains videur ne laissaient pas rentrer des garçons car ils étaient en trop grand nombres et que ça pouvait porter préjudice, d’autres se cantonnaient à refouler ceux qui semblait être bizarre, qu’il soit seul ou pas. « Quand tu me vois, tu penses quoi de moi ? » Demandai-je alors en ne le quittant plus du regard.

tenue. ∆ Parfois c'est bien de rêver, d'espérer, d'avoir des envies quelconques sur une période de sa vie. On voudrait bien avoir des vacances pour noël, des cadeaux et de la joie aussi. Malheureusement, nous ne pouvons pas tout avoir et c'est triste. J'ai déjà la chance d'avoir les vacances et la famille, de quoi est-ce que je me plains ? Mon argent servirait pour les cadeaux des petits, voilà tout. Un repas en famille, une ambiance festive et on mettra au placard la guerre entre les aînés. Ce serait bien pour une fois de calmer le jeu, au moins pour le plaisir des autres et pour éviter une catastrophe. Je ne devrais pas y penser en tatouant Rukia, même si je reste concentré sur mon travail. C'est le seul métier où tu peux faire atrocement mal à quelqu'un sans qu'il ne te déteste et qu'il soit fier du résultat final. Je la torture, mais elle est bien contente quand même. Un paradoxe que j'apprécie dans mon métier, même si je n'aime pas réellement faire souffrir les gens. Ce n'est pas volontaire, c'est plutôt obligatoire. Son histoire de bal me rappel mes années d'études, quand j'allais encore à l'école. J'ai vécu cela à une époque, entre cours et fêtes scolaires, mais aujourd'hui je ne vois plus l'intérêt d'y retourner. Rukia me propose une danse quand je l'invite à me rejoindre au club, et même si je ne suis pas le meilleur, j'accepte son offre. « T'es adorable. » rétorquais-je comme elle, amusé par ses paroles. Dur ? J'hausse des épaules avant de tremper la pointe de ma machine dans l'encre. « C'est du boulot, mais ce n'est pas plus dur que faire la sécurité dans un supermarché. Je dois juste choisir qui je laisse entrer ou pas, et j'avoue parfois je refuse les gens qui m'ont souvent agacés. » C'est mesquin mais qu'est-ce qu'ils me font chier! ça, et je refuse les gamins, les gamines, les suspects et ainsi de suite, tant que ça n'entre pas dans le cadre de mes ordres. « Que tu es une fille formidable, très attachante et amusante. » Je la décris comment moi je la vois au naturel, mais j'ajoute pour le côté "analyse". « Tu as l'air plutôt enjoué et festive, je te laisserais rentrer à coup sûr. Surtout avec ton sourire et tes beaux yeux de biche. » Je n'ai pas de honte à la complimenter, ce n'est qu'en toute amitié. Puis je termine un autre dessin. Nous en sommes à combien déjà ? Deux ou trois. Un coup de papier avec un peu de produit liquide et je passe un coup de vaseline sur la marquage, qu'il soit protégé.

tenue. ∆ « T'es adorable. » Je souris doucement à ses paroles. Adorable ? Surement oui. Je marmonnais un rapide merci. Parce que ça faisait plaisir d’entendre cela. « C'est du boulot, mais ce n'est pas plus dur que faire la sécurité dans un supermarché. Je dois juste choisir qui je laisse entrer ou pas, et j'avoue parfois je refuse les gens qui m'ont souvent agacés. » Il avait fait la sécurité dans un supermarché ? Pour dire cela, je présumais que oui. Peut-être à tort, qui sait. Mais il avait raison. Au moins son job avait des avantages, fallait qu’il en prenne des avantages c’était toujours cool, non ? « Que tu es une fille formidable, très attachante et amusante. » Attachante et amusante ? J’étais ce genre de fille moi ? Vraiment ? Amusante ? C’était bien la première fois qu’on me disait que j’étais amusante, tiens. « Tu as l'air plutôt enjoué et festive, je te laisserais rentrer à coup sûr. Surtout avec ton sourire et tes beaux yeux de biche. » Souriant amusée, je baissais quelque peu la tête. Enjouée ? Festive ? C’est vrai j’aimais faire la fête, ou du moins j’aimais surtout et avant tout, danser. Que ça soit seul ou accompagné. Tant que ceux qui m’accompagnaient été de bon danseurs, ça m’allait parfaitement. « Merci. T’es adorable. Mais tu m’as bien cernée, je pense. J’ai toujours du mal à m’analyser, alors que j’arrive à analyser les autres. C’est bizarre hein ? » Dis-je en le regardant faire. Profitant qu’il ne fasse plus rien le temps de prendre un papier pour m’essuyer, pour bouger un peu mes doigts engourdis. « Enfin, tant que tu me laisses rentrer moi ça me va. Mais parfois tu dois avoir un quota non ? Niveau homme ? Je crois que les night-clubs font rentrer plus de femmes que d’hommes non ? » C’était pour qu’ils aient du choix ? Ou je ne sais pas quoi ? Je n’avais jamais rien compris au système. « Hum… Je sais que ce n’est pas prévu au niveau du dessin et tout mais… Tu crois que tu pourrais sur le pouce me tatouer un cookie s’il te plait ? Fais le comme tu le veux. Un cookie c’est un cookie. » Je mordillais mes lèvres en demandant celui, le rouge me montant aux joues.

tenue. ∆ Dès que j'ai eu l'âge de me débrouiller seul, j'ai commencé à travailler à droite et à gauche. Je cherchais des petits boulots de partout, quitte à faire n'importe quoi pour deux ou trois sous. J'étais curieux, motivé mais je n'ai rien perdu de cela puisque j'enchaîne toujours deux métiers à la fois. J'ai déjà touché un peu à tout, ménage, transport, vente, service et j'en passe. En cinq ans, j'ai fait contrat sur contrat, bien que cela ne dure que quelques semaines ou quelques mois, pas plus. Mon métier de tatoueur est celui qui dure depuis longtemps, presque depuis toujours, mais je ne m'en plains pas. Rukia est une fille que j'apprécie beaucoup, elle apporte de la joie dans mon salon et ce serait mentir si je disais qu'elle n'est pas précieuse. Sûrement une bonne amie à chérir, à prendre soin. Ce n'est pas facile de faire un descriptif de la personne face à soi, mais j'espère ne pas avoir dit de bêtise sur elle. De toute façon, j'ai avoué ce que je pensais d'elle. Bizarre ? « Je ne pense pas que cela soit bizarre. Je ne pourrais pas non plus me décrire tout seul, ou tout serait faux. » C'est ça être humain, nous ne sommes pas capable de nous analyser seul, mais on peut le faire chez les autres. Je ne suis pas si stricte que ça, les gens ont tendances à venir vers moi pour entrer plus facilement en boîte. « Exact, mais je n'ai pas vraiment de calculette dans la tête. » Pour dire qu'ils ont de la chance, quand je le veux. Généralement, les gens viennent en groupe, ça équilibre déjà bien la balance sans que j'ai à faire un tri. Un cookie ? Je relève la tête pour la regarder, tout en visualisant un cookie. « Aucun problème, mais tu es sûre de vouloir un cookie ? » Je ne lui demande pas la signification, ce n'est pas prévu au programme. Peut-être qu'elle adore juste manger des cookies, allez savoir. Je lui fais signe de remettre sa main pour continuer et terminer les symboles prévus, réfléchissant toujours au biscuit. « Tu aimes les cookies, c'est ça ? » Plaisantais-je.

tenue. ∆ « Je ne pense pas que cela soit bizarre. Je ne pourrais pas non plus me décrire tout seul, ou tout serait faux. » « Hum pourquoi ? Tu te décrirais comme parfait sans aucun défaut ? Ou à l’inverse, trop de défauts ? » En général c’est vrai qu’on avait tendance à aller dans les extrêmes, soit on était trop généreux soit trop pessimiste. Tout dépendait du caractère je présume. Parlant de son boulot, et du fait qu’il faisait le tri des gens qui rentraient, j’avançais l’idée qu’il devait en général faire rentrer plus de filles que d’hommes. Tout simplement parce qu’il y avait plus d’hommes en général dans ce genre de lieu. D’ailleurs pourquoi il fallait qu’il y ait du choix en fille ? Ça pourrait être l’inverse… « Exact, mais je n'ai pas vraiment de calculette dans la tête. » Je souris amusée. « Et tu t’es déjà fait draguer ? Y’en a qui sont prête à tout parfois pour rentrer. » Oh j’en avais déjà vu se faire refouler et draguer le videur juste pour pouvoir avoir une chance. La fierté était jetée dieu sait où. Le regardant faire, je vins alors, timidement, à lui demander s’il pouvait me tatouer un cookie sur l’intérieur du pouce. Ce n’était pas prévu, mais j’en voulais un. A y être autant franchir le pas. « Aucun problème, mais tu es sûre de vouloir un cookie ? » J’hochais la tête en souriant niaisement. Oui. J’étais plus que sûre. Je le voulais ce cookie. C’était une part de ma vie. Une énorme part. A défaut de marquer son prénom, je mettais simplement ce symbole qui le représentait. C’était comme ça. « Tu aimes les cookies, c'est ça ? » Souriant doucement je soupirais en repensant à notre rencontre, nos débuts tout ça… « On peut dire ça. Mais ce cookie-là ne représente pas un gâteau, mais une personne qui m’est très cher… C’est le surnom que je lui donne et... » Et sans finir ma phrase, je soupirais à nouveau. C’était cookie. C’était comme ça. Même s’il faisait sa vie de son côté à présent et moi la mienne de mon côté, on ne pourra jamais enlever ce que je ressens pour lui. Il y a des liens qui ne se détruisent jamais parait-il.

tenue. ∆ « Qu'est-ce que tu crois, toi ? Je me vois comme le mec le plus parfait de Tokyo, genre le meilleur grand frère au monde. » C'est pour cela que je n'ai aucune copine, aucun crush. Je dis ça sur le ton de la plaisanterie, bien qu'à mes yeux, je sois vraiment un bon frère pour mes cadets. Après, je vanterais ma patience et mon indulgence, mais je critiquerais sûrement mon côté sympathique et pas assez sévère. Le sujet dévie sur mon boulot de videur et on parle du fameux quota d'entrée dans une boite de nuit. ça concerne surtout les mecs, parce qu'ils sont nombreux et envahissant comparé aux filles. « Ouais, c'est déjà arrivé plus d'une fois. Certaines sont déjà bourrées avant d'entrer, ça donne des situations marrantes. » Pas pour tout le monde, c'est sûr. J'en reviens à mon travail principal quand Rukia me parle de cookie à tatouer sur le pouce. Je n'ai aucune raison de lui refuser, c'est son doigt, sa peau. évidement, je m'assure qu'elle ne dise pas de bêtise avant d'agir, c'est un protocole. Je suppose qu'elle aime manger des cookies, même si cela doit avoir une autre signification. Une personne ? Je comprends mieux. « Très bon choix dans ce cas. Tu le veux en couleur ou juste en noir gris ? » Questionnais-je avec un sourire, prêt à chercher de l'encre colorée si elle voulait. « Ton petit copain ou ton meilleur ami ? » Je fais pas du tout mon curieux, mais ça m'intrigue un peu.

tenue. ∆« Qu'est-ce que tu crois, toi ? Je me vois comme le mec le plus parfait de Tokyo, genre le meilleur grand frère au monde. » Je souris doucement à ses dires. Je le trouvais mignon bizarrement. Pas physiquement. Enfin, si physiquement, il était très mignon, il avait ce genre de regard intriguant qui pouvait captiver notre attention. Le genre de regard qui nous faisait boguer tout simplement. Mais sa façon d’être le rendait encore plus mignon à mes yeux. « Tu es l’aîné si je comprends bien ? Tu n’as jamais voulu avoir un aîné ? » Il parait qu’avoir un grand frère ou une grande sœur, c’est le pied. Moi, je me souvenais de Loki puis un jour il est parti… Mais c’était cool d’avoir un aîné, quand celui-ci s’occupe de nous en quelque sorte. Sinon ce n’est pas intéressant. Parlant de son boulot de videur, on se mit surtout à parler du fait qu’il devait trier les gens à l’entrée et précisément les filles et tout ça. « Ouais, c'est déjà arrivé plus d'une fois. Certaines sont déjà bourrées avant d'entrer, ça donne des situations marrantes. » « Tu m’étonnes. Ça ne doit pas être joyeux certains soirs. J’trouve ça triste de voir des gens se bourrer la gueule jusqu’à l’inconscience tout ça. » Et c’est moi qui disait ça. Bien sûr ouais… L’hôpital qui se fout de la charité. Soupirant, je regardais ma main pour voir les tatouages, avant de lui demander s’il était possible de pouvoir faire un tatouage en plus. A savoir sur mon pouce. Un cookie. Ce cookie. Le petit cookie de ma vie. J’essayais plus ou moins de lui expliquer pourquoi un cookie, mais je m’arrêtais en plein milieu de mon explication. J’étais trop émotive comme fille, ça devenait lamentable. « Très bon choix dans ce cas. Tu le veux en couleur ou juste en noir gris ? » Je passais rapidement ma langue sur mes lèvres à cette demande. « En couleur s’il te plait. » Parce qu’il méritait d’être unique vis-à-vis des autres tatouages. « Ton petit copain ou ton meilleur ami ? » Surprise de la question, je souris en sentant mes joues rosir quelque peu. « Mon âme sœur. » Susurrai-je d’une voix un peu enfantine à ces mots. « Ça peut te paraitre un peu fou, mais tu connais ces films hollywoodien, ou les âmes sœurs sont fait pour être ensemble mais le destin fait tout pour les séparer ? C’est ce que j’ai vécu et que je vis toujours. Je sais que ce cookie ne m’aidera pas à l’oublier. Mais je sais qu’un jour ce tatouage sera un très bon souvenir et qu’il me fera sourire de bien-être plus tard que je le regarderai. » Un jour oui, quand le temps sera passé, je ne regretterai plus rien, j’en suis sûre.

tenue. ∆ Mignon, ce n'est pas trop le mot que j'utiliserai pour me qualifier, mais chacun me voit à sa façon. J'aurai préféré qu'on me trouve charmant ou sexy, pas adorable ou un truc pour gosse. Sa question me fait réfléchir... Est-ce que j'aurai voulu avoir un aîné ? Sûrement! Je n'aurai pas autant de boulot comme ça. « Je suis le plus vieux de la bande, mais j'avoue qu'un plus vieux m'aurait été utile. » Parce que je ne peux pas compter sur le second aîné qui passe son temps à voyager, en plus de ne pas s'aimer. C'est moi qui m'occupe des autres et de moi-même, j'ai ce rôle que les plus jeunes adorent mais qui devient rapidement fatiguant pour la personne concernée. Être videur est aussi compliqué d'être grand frère, mais je gère sûrement mieux les cas sociaux de Tokyo que ma famille. « Ouais, mais nous ne pouvons rien faire pour eux, sauf si c'est des amis. Ces gens-là ne savent pas à quoi ils exposent dans un tel état. » Malheureusement, à part refuser une entrée, je ne peux rien faire de plus. Puis, j'aurai peur qu'ils aillent se jeter sur la route. Choix difficile, finalement c'est un travail à toute épreuve. Quant à moi, j'évite de boire à en perdre la raison, surtout parce qu'il faut toujours un mec raisonnable dans le lot. Quatre doigts de sa main sont terminés, mais Rukia me demande un dernier sur le pouce. Un cookie. J'avoue que cela m'a étonné mais je ne lui refuse pas pour autant. Si c'est ce qu'elle veut, je peux lui en faire des tonnes. Un cookie en couleur, c'est noté. « ça marche la belle. » Tout en posant la question, je me relève pour aller chercher un tube de couleur, même deux pour varier les teintes et le rendre plus réel. Une âme soeur ? Qu'est-ce que ça veut dire pour elle, une âme soeur ? Oh, une histoire impossible avec l'homme qu'elle aime, c'est triste. « ça arrive. Ce n'était peut-être pas l'homme de ta vie, même si c'est ton âme soeur. » Ce n'est pas trop mon genre de délire, mais je peux le concevoir malgré tout. Je reviens vers elle et reprend place sur mon tabouret à roulette. Deux échantillons en plus et je verse l'encre dedans pour continuer mon boulot. Je commence d'abord par passé un coup de produit sur son pouce, avant de faire les contours du biscuit, avec les pépites.

tenue. ∆ « Je suis le plus vieux de la bande, mais j'avoue qu'un plus vieux m'aurait été utile. » « Et vous êtes combien ? » Ca ne semblait pas si facile que ça d’être l’aîné. Je savais que ce n’était jamais facile. On le voyait dans les dramas et puis j’avais eu des amis aussi qui avait un aîné, ou était l’aîné et dans tous les cas c’était loin d’être facile. Les parents attendent surement bien plus de responsabilité sur le premier afin qu’il s’occupe des plus petit. Ce que je trouvais horrible. On faisait des enfants pour s’en occuper. Pourquoi était-ce à l’aîné de devoir le faire ? Tout comme pourquoi le petit dernier de la famille avait des traitements de faveurs contrairement aux autres ? Je n’arrivais pas à comprendre. Peut-être que le jour où je serais maman, je comprendrais ? « Ouais, mais nous ne pouvons rien faire pour eux, sauf si c'est des amis. Ces gens-là ne savent pas à quoi ils exposent dans un tel état. » Il avait raison. Mordillant mes lèvres, je préférais ne rien dire. Pourquoi ? Car je me sentais un peu coupable aussi. J’étais dans ce panier-là. Pourtant je savais pertinemment à quoi je m’exposais. De toute façon, avec ma chance légendaire, je ne pouvais pas vivre pire que ce que j’avais vécu en croisant le chemin de l’autre plouc. Une fois les tatouages finis, je lui demandais s’il pouvait me faire un cinquième tatouages qui n’était pas prévu. Un cookie sur le pouce. Il accepta sans souci. Et en couleur. Parce qu’il méritait d’être à part. « ça marche la belle. » Souriant, il me posa alors la question. Je tentais de lui expliquer un peu qui était le fameux cookie car non ce n’était pas pour ma passion des cookies à manger. Bien que j’aimais manger des cookies. « ça arrive. Ce n'était peut-être pas l'homme de ta vie, même si c'est ton âme soeur. » L’homme de ma vie ? Si ce n’était pas lui alors qui c’était ? Bonne question. Je ne m’étais jamais posé la question. Allais-je le rencontrer ? L’avais-je déjà rencontré ? Wouha. J’étais à la fois curieuse et pas du tout curieuse. Est-ce que cet homme de ma vie allait surpasser Zero ? « Tu crois ? Je verrais bien de toute façon. Tu y crois toi à tout ça ? Ou t’es plutôt le mec qui s’en fout et qui laisse le temps faire sans se poser de question ? » Beaucoup d’hommes étaient comme ça. L’amour c’était pas leur truc, ils sont en couple certes, mais pas dans le mode love nian nian tout ça. Ça avait son charme aussi ceci dit.

tenue. ∆ « En m'incluant, nous sommes onze. » Plus les parents, ça fait treize. Ce n'est pas un chiffre apprécié à table mais généralement on met toujours une assiette en plus pour briser les superstitions. Être l'aîné veut aussi dire s'occuper des plus jeunes, et vu que les parents bossent souvent à toute heure de la journée, c'est moi qui assume la garde. J'ai beau avoir deux boulots, ils trouvent le moyen d'empiéter sur mon temps de repos. Je ne peux même pas compter sur Hinata, monsieur préfère voyager que s'occuper des jeunes frères et soeurs. En bref, je suis seul au monde contre la fratrie. Au moins je serais sûrement un bon père plus tard, qui sait. J'en reviens au sujet des clients, tout ça. C'est malheureux mais on ne peut pas tout le temps aider tout le monde, même les amis parfois. L'alcool est néfaste pour la santé, mais je ne suis pas un saint non plus. Moi aussi je picole en soirée, peut-être pas des litres au point d'oublier qui je suis, mais je touche à cette flotte là quand même. Nous sommes tous les mêmes, faut pas se mentir. Certains sont plus chanceux ou raisonnables que d'autres, voilà tout. Je termine les tatouages prévues avant qu'elle n'en demande un dernier hors liste. Un cookie, je m'interroge aussitôt sur l'origine de cette envie. Ce n'est pas par gourmandise, mais plutôt pour désigner une personne qui se trouve être son âme soeur. Aah les filles~ J'espère pour elle qu'ils ne se disputeront jamais ou qu'elle ne finira pas par le haïr plus tard. Je ne lui souhaite pas. « Je suis un mec, je ne crois pas à ce genre de fabulation pour faire rêver les femmes. » ça me fait rire, parce que je ne m'imagine déjà pas avec une copine, alors une femme ou mère de famille. Ouais mais non, tout ça est très loin. « Les choses qui doivent arriver, arriveront. Tu ne penses pas que c'est mieux de laisser faire les choses sans vouloir les forcer ? » Je trouve ça logique, pourquoi obliger le destin à nous apporter un truc qui arrivera forcément tôt ou tard ? ça ne m'inquiète pas en tout cas. Quant à la fameuse copine, j'ignore comment je pourrais être une fois amoureux et en couple. Jusqu'à présent, je n'ai jamais été gaga, juste naturel et protecteur. Sauf que ma famille fait généralement fuir toutes les potentielles femme de ma vie, c'est limite une preuve. Dans les contes de fée tu as le dragon protégeant la tour, là c'est la famille qui rôde dans la baraque.

tenue. ∆ « En m'incluant, nous sommes onze.» Ecarquillant les yeux, je le regardais presque ben oui choquée. Onze ? Onze… Oh mon dieu. C’était énorme. Onze enfants… Je n’aimerais pas être à la place des parents. Enfin, ok, ils devaient les aimer et tout ça mais onze. Le chiffre me choquait. De quoi faire du sport en groupe sans aller dans un club. « J’ai envie de dire… amen ? Franchement onze… T’as jamais eu envie de te barrer et de prendre des vacances ? En tant qu’aîné, parfois tu dois en avoir marre… » Parfois ? Peut-être même tous les jours… le pauvre… « Le plus jeune a quel âge ? » J’étais curieuse de savoir jusqu’à quel âge ça allait. Mais ça ne devait pas être de tout repos… Impossible de toute façon au vu du nombre. Avançant dans la création de mes tatouages sur mes doigts, je le regardais faire, alors que j’en vins à lui demander un autre tatouage, pas prévu du tout. Un cookie sur le pouce. Je le voulais, je m’étais décidée. Il accepta, sans aucune hésitation, et se mit à me le faire tout en me posant des questions sur le pourquoi un cookie et tout ça. Oui pourquoi… Parce qu’il y avait lui. Mon Zero. Celui qui avait fait qu’il était mon cookie et que ce simple mot pour moi, ne désignait pas un gâteau mais lui, son visage. « Je suis un mec, je ne crois pas à ce genre de fabulation pour faire rêver les femmes. » Haussant un sourcil, je me demandais du coup, si Zero était pareil. Non, il ne l’était pas. Il ne ferait pas ça juste pour me faire rêver. Impossible. Je le connaissais par cœur. Raijû était simplement différent. Tout le monde ne pouvait pas être comme Zero. « Les choses qui doivent arriver, arriveront. Tu ne penses pas que c'est mieux de laisser faire les choses sans vouloir les forcer ? » Passant brièvement ma langue sur mes lèvres, je soupirais en hochant un petit peu la tête. « Si… C’est pour ça que je ne force rien… Je le laisse faire sa vie, en voyant que je le perds un peu. C’est la vie. » Ouais enfin, je n’allais pas non plus parler de ma vie sentimentale avec lui… Y’avait mieux comme sujet de conversation non ? Largement oui. « Du coup toi, pas de copine ? Rien ? T’es du genre à draguer ? Ou à te laisser draguer ? » Oui, comment il était dans ce genre de situation lui ?

tenue. ∆ Rukia marque un point, j'ai souvent envie de me barrer pour prendre des vacances mais si je fais ça, ils seront sûrement tous perdu que ce soit à la maison ou en dehors. Un sourire aux lèvres, je secoue doucement la tête. « Même si l'envie est là, je ne peux pas. Hinata le fait à ma place, puis ça réduit les charges quand il n'est pas là. » Je suis trop sympa avec lui, mais je vais finir par bien l'apprécier à force d'être vache. Le plus jeune ? Je réfléchis rapidement pour faire la liste. « Trois ans, en fait ce sont des triplés. » ça explique pourquoi nous sommes autant nombreux avec les triplés et le fait que nous soyons déjà deux familles avec des gamins chacun d'un côté. Au départ nous étions cinq, puis les autres sont nés un par un, puis trois d'un coup. C'est tout un plan et il est compliqué. J'en reviens à mon boulot quand elle me demande un dernier tatouage en forme de cookie, je lui accorde sans problème tout en étant curieux. Chacun son point de vue, je ne crois pas tellement à ces choses comme le destin ou les âmes soeurs, mais peut-être que son ami oui. Les hommes ne sont pas tous les mêmes, heureusement sinon le monde serait ennuyant à mourir. On se tournerait tous les pouces en sachant comment est son prochain, puis voilà. « Tu as bien raison, ne force pas les choses. » Je ne dis pas cela pour qu'elle baisse les bras, certaines personnes valent la peine qu'on s'accroche et insiste un peu plus. Pourtant, faut savoir quand cela s'arrête ou quand cela doit s'arrêter. Ses questions me firent rire, je ne lâchais pas mon travail des yeux tout en lui répondant. « Difficile d'avoir quelqu'un dans sa vie avec autant de boulot et une famille si envahissante, mais je ne cherche pas tellement. J'attends qu'elle me tombe dessus, par hasard. » Oh, je ne crois pas au destin mais je me laisse facilement berné par le hasard, il semble m'adorer. Je souris et termine son cookie après quelques minutes à le travailler. « Voilà, il est terminé. » Dis-je en passant de la crème dessus pour le protéger, pas besoin de pansement, faut qu'ils respirent pour cicatriser.

tenue. ∆ « Même si l'envie est là, je ne peux pas. Hinata le fait à ma place, puis ça réduit les charges quand il n'est pas là. » J’haussais doucement les sourcils. Hinata. Un de ses frères s’appelait donc Hinata, et ne restait apparemment pas souvent à la maison. « Il fait quoi ? Pour ne pas être à la maison avec vous ? »C’était surement impoli de demander. Mais comme on en parlait, autant le savoir. « Trois ans, en fait ce sont des triplés. » Des… Triplés. Oh my god. Des triplés. Je n’osais même pas imaginer la souffrance de la mère. Et puis même pour tous les jours. Des triplés. Nom d’un chien. C’était chaud. « Quel a été ta réaction quand tu as su qu’il y aurait des triplés ? Et non qu’un seul bébé en plus ? » ça devait pas être une joie intense au vu du nombre d’enfants déjà présent dans la demeure. Demandant un dernier tatouage, tout en parlant de cette signification, je lui racontais alors plus ou moins, sans forcément entrer dans les détails. Parler de Zero avec Raijû semblait un peu bizarre, mais ça ne faisait pas de mal, d’avoir un peu l’avis d’une personne extérieure à tout ça. C’était aussi une façon de voir différemment. « Tu as bien raison, ne force pas les choses. » « C’est pas sain en effet et puis ça rime à rien. » Je n’étais pas le genre de fille prête à tout pour avoir l’homme qu’elle convoitait. Ça me rappelait un peu les mangas ou les filles sont prêtes à tuer pour que personne ne touche leur amour. Soupirant, je lui demandais alors pour lui. Après tout on parlait de moi, mais on pouvait aussi parler de lui. Ce n’était pas une option quand même. « Difficile d'avoir quelqu'un dans sa vie avec autant de boulot et une famille si envahissante, mais je ne cherche pas tellement. J'attends qu'elle me tombe dessus, par hasard. » Je souris amusé. Pourquoi ça ne m’étonnait pas ? J’aurai dû prévoir ce style de réponse venant de lui. « Tu as bien raison. Mais je suis sûre que tu trouveras quelqu’un qui saura concilier ton boulot et ta vie de famille tout en t’aimant. » Après tout par amour on était prêt à en faire des choses, parfois folle, mais on en faisait qui pouvait surprendre. « Voilà, il est terminé. » Le laissant mettre de la crème, je récupérais ma main une fois finie pour regarder mes tatouages. « Wow ! Comme d’habitude c’est juste parfait ! T’es le meilleur des tatoueurs. Tu peux être sûre que jamais je te tromperai ! » Dis-je en ayant les yeux rivés sur les tatouages. C’était trop beau mon dieu. Quand je voyais certains changer de tatoueurs comme de chemise, moi je ne les comprenais pas. C’était pire que de l’amour, Raijû c’était mon unique tatoueur. A la vie à la mort. « Merci ! Merci énormément. » Ajoutai-je en souriant franchement.

tenue. ∆ Pourquoi je parle de lui ? Je devrais faire comme s'il n'existait pas mais je le mentionne sans réfléchir, continuant à parler ainsi de sa petite personne. « Pilote d'avion, il a des voyages gratuits partout dans le monde. » C'est un avantage comme boulot, puis sérieux ça me permet de moins le voir et de mieux le supporter. Ma famille est très grande, mais c'est à cause de doublon et des raccords, sinon ce ne serait peut-être pas ainsi. Les triplés ont été le frein pour ma mère, parce que ce n'est pas évident d'avoir autant de bébé dans le ventre et qu'elle ressemblait vraiment à une pastèque. Ma réaction ? Je ris à sa question. « Je l'avais déjà accepté avec les précédents, puis je ne pouvais pas avoir pire qu'Hinata. » Ouais encore lui, mais faut dire qu'il anime mes journées quand il traîne dans les parages. Dans le genre chiant, c'est une perle. Pendant que je m'occupais de son dernier tatouage sur le pouce, Rukia me parlait un peu plus d'elle. C'est étrange de parler premier amour et âme soeur avec une fille, mais faut de tout pour faire une conversation. Nous sommes d'accord, il ne faut jamais forcer le destin et croire au hasard ou à la chance, ça revient toujours au même. L'amour, ce n'est pas mon truc, je laisse ça à ceux qui le désirent réellement. Je ne suis pas un coureur de jupon, ni à fond sur ce sujet. Si jamais je dois trouver une copine, ça sera un coup de foudre ou un heureux coup du hasard, rien de plus. « Une cliente ? Je ne m'en fais pas trop pour ça. » Faudrait qu'elle soit bien accrocher pour tout supporter sans faillir, parce que ça demande beaucoup de boulot. Je terminais son tatouage après quelques minutes à travailler sérieusement dessus, le résultat était pas mal malgré la petite taille. « Merci princesse, ça fait plaisir à entendre. Tu peux revenir quand tu veux, je suis toujours prêt à écouter tes demandes. » Je souris, retirant mes gants pour les jeter à la poubelle. Les gens sont étranges, mais je sais que Rukia n'ira jamais chez un autre, sauf si je venais à arrêter. Je ne le ferais jamais, bien évidemment. Tatoueur est bien plus qu'un métier, c'est une passion, un besoin, une envie folle. Je me relève pour jeter ce qu'il doit être jeté à la poubelle et ranger le reste. « Y a pas d'quoi. » C'est mon boulot aussi, mais j'aime voir la joie sur le visage des gens quand le tatouage est terminé.

tenue. ∆ « Pilote d'avion, il a des voyages gratuits partout dans le monde. » Pilote d’avion… En effet… je pouvais mieux comprendre du coup… C’était pas facile d’être souvent à la maison quand on faisait ce boulot… Mais ça devait être cool, il devait voyager partout… mais bon ça avait son avantage comme son inconvénient… rester non-stop dans un avion à piloter tout ça… voilà… « C’est cool ça ! Du coup tu peux profiter aussi ou pas du tout ? » Moi à sa place j’en profiterai un max. Mais bon, il avait aussi la responsabilité de sa famille… Partir voulait dire ne pas ramener d’argent pendant ce temps là… Surtout quand on a autant d’enfants à la maison… Et puis en dernier des triplés… ça ne devait pas être facile tous les jours non plus… « Je l'avais déjà accepté avec les précédents, puis je ne pouvais pas avoir pire qu'Hinata. » Pire ? Ah ? Le fameux Hinata était un phénomène alors ? Mais alors tant mieux s’il n’était pas souvent là non ? Je fronçais les sourcils en essayant de comprendre un peu. « Tu n’as pas l’air de trop l’apprécier ? Il est méchant avec toi ? T’es l’aîné, montre lui qu’il te doit le respect, te laisse pas faire. » Dis-je en tendant mon bras libre pour tâter du bout de doigt son bras. « Et puis oh, t’es un vigile, t’as des biscotos. Fait lui peur avec. » Je riais bien évidemment mais bon en général, quand on est vigile, c’est qu’il y a de quoi l’être. On n’allait pas prendre la première girafe du coin sans aucune once de muscle… Parlant amour et tout ça, je restais persuadée qu’il allait trouver la fille faite pour lui qui accepterait sa famille telle qu’elle est. « Une cliente ? Je ne m'en fais pas trop pour ça. » « Une cliente ? Pourquoi pas haha. On t’a déjà dragué dans ton salon ? » Pour qu’il dise ça, c’était surement arrivé alors ? Enfin, ça ne voulait strictement rien dire non plus. Tatouage enfin fini, je regardais mes doigts avec émerveillement. « Merci princesse, ça fait plaisir à entendre. Tu peux revenir quand tu veux, je suis toujours prêt à écouter tes demandes. » Oh que oui, j’allais bien revenir oui, je ne comptais pas m’arrêter à ceux-là… Hors de question même ! « Y a pas d'quoi. » Me levant je m’étirais longuement faisant craquer mes articulations avant de revenir à la contemplation des tatouages. « De toute façon, dès que j’aurai assez d’argent de côté je reviendrais. J’ai envie de me faire tatouer le bas ventre. Mais là, une journée te suffira pas je pense... » Ouais non, j’y connaissais rien en tatouage mais là, clairement au vu de la taille et tout… ça allait prendre un long, très long moment.