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 » We try hard, but every f*ckin' one loses in the end | ft Roy

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Anonymous
Invité
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Ce message a été posté Mar 15 Déc - 23:45
Mes dents se serrent alors que je pose le front contre la porte et qu’un profond soupir échappe à mes lèvres.

« Rentre chez toi maintenant, Roy. J’ai été clair suffisamment clair, non ?  »

Le con. Je lui ai dit que je n’avais plus envie de le voir, et pourtant il est encore devant ma porte, à tambouriner depuis je ne sais quand. Au début, j’ai fait semblant de ne pas être là, mais j’imagine qu’avoir signalé ma présence par un grand « j’arrive » n’était pas la meilleure idée du monde. Et Yun Hua qui n’est pas là, une fois encore. À se demander comment elle fait pour être toujours absente aux moments où j’aurais besoin d’une excuse pour ne pas accueillir quelqu’un à la maison. Soit.

Je ferme les paupières un instant alors que je m’appuie contre le bout de bois qui me sépare de mon meilleur ami, je me frotte le visage en essayant de trouver quelque chose à faire, quelque chose à dire, parce que je sais parfaitement qu’il va continuer à insister. Il est aussi borné qu’une autoroute. Je ne peux pas simplement faire comme s’il n’existait pas, il serait capable de défoncer la porte. Même si je le connais suffisamment pour comprendre qu’il n’est pas tout à fait en forme. Je l’entends.

« Rentre chez toi,  répété-je pour la énième fois, espérant qu’il obéisse, pour une fois. Tu vas réveiller les voisins.  »

Le jour où je parviendrai à ne pas me mettre dans des situations incroyables n’est visiblement pas arrivé. Un soupir m’échappe à nouveau alors que je regarde l’heure qu’affiche ma montre. 23h30. Qu’est-ce qu’il vient foutre là à un moment pareil ? Il n’a rien de mieux à foutre ? Un fils dont il devrait s’occuper ? Je crois que je cherche des excuses pour le faire partir, mais que c’est totalement inutile. Au fond, je sais que nous devrions discuter, mais je n’en ai pas envie.

Depuis cette foutue soirée où on a fait n’importe quoi, où nous sommes allés trop loin, j’ai tourné et retourné le problème afin de découvrir où tout était partie en vrille, et je ne parviens toujours pas à comprendre. Je sais que je ne l’aime pas. Du moins, pas comme ça. Pourtant, cela ne suffit pas à me faire entendre raison. Je ne veux plus le voir. Pas tant que tout n’ira pas mieux. Pas tant que je ne serai pas fin prêt à arrêter d’attirer des ennuis en tout genre à mes proches, aux personnes à qui je tiens, et visiblement même aux parfaits inconnus, puisque Yun Hua n’était pas vraiment une proche avant toute cette histoire. Je voudrais juste revenir au moment où tout allait bien.

Comme les coups sur cette foutue porte n’arrêtent pas, je prends une profonde inspiration et me décide à entre-ouvrir la porte, les sourcils froncés alors que mon regard se pose sur Roy et que je m’adresse à lui, à l’image de mon attitude.

« Bon, qu’est-ce que tu veux ? »

Anonymous
Invité
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Ce message a été posté Mer 16 Déc - 1:09




Assis sur son lit, dans le noir, Roy ignorait l’heure qu’il était ni depuis quand il était là, il n’avait pas calculé. Sortir de la vie de son meilleur ami n’était pas facile mais il avait essayé de s’y tenir. Vraiment, il avait essayé. Il était allé en cours comme d’habitude, s’acharnant sur le travail et s’occupant de son fils puisque au bout du compte, il ne lui restait que lui. Heureusement qu’il l’avait d’ailleurs sinon le professeur ignorait quel genre de loque il serait devenu. Ryû était important pour lui mais il avait des responsabilité et peu importait la douleur ressenti, il n’avait pas le droit de flancher. Peut-être même que son camarade regretterait et finirait par revenir sur ses paroles. Probablement avait-il posé trop d’espoir en lui cependant c’était aussi ce qui lui avait permis de tenir. Parce que justement il le connaissait mieux que personne, qu’il connaissait la grandeur de sa fierté et qu’il lui faudrait certainement du temps avant que le jeune homme ne s’y fasse. Roy avait souhaité lui accorder le bénéfice du doute, continuant sa vie comme il l’avait toujours fait même si ne pas pouvoir lui envoyer de messages pour avoir des conseils ou lui parler de petits soucis avait été terriblement frustrant. Bien sûr qu’il lui manquait et il y avait eu ces fois où le téléphone à la main, rédigeant un texto avant de l’effacer en se rappelant qu’il ne pouvait plus faire ça. Mais voilà, aujourd’hui c’était différent. Plus rien n’allait. Vraiment plus. Et plus que quiconque il avait besoin de le voir lui, juste qu’il le rassure et qu’il lui fasse comprendre que quoi qu’il arrive, il serait là. Parce qu’il n’y avait pas plus mauvaise nouvelle que ce que le jeune homme venait d’apprendre. Peut-être que c’était égoïste de penser ainsi mais ça l’effrayait. Il n’en avait parlé à personne, pas même à ses parents. Il avait juste déposé son fils chez eux, expliquant qu’il était fatigué ces temps-ci, qu’il voulait juste se reposer un petit peu alors il leur avait confié. Cette fois-ci par contre, il n’avait pas l’intention de le laisser sans nouvelle mais par précaution, il avait préféré le laisser entre de bonnes mains au cas où il lui arrivait quelque chose.

Il n’avait pas menti au fond, il était réellement fatigué mais il y avait une raison. S’il avait cru que certaines de ses réactions étaient du à sa peine, au manque, le garçon avait été contraint de se rendre compte que non. Son épuisement n’était pas du à un surplus d’effort, à un stress incessant ou un manque d’appétit mais parce que soit disant, il était malade. Trois jours étaient passés depuis cet instant où il s’était senti mal et où on l’avait conduit à l’hôpital afin de lui faire des examens approfondies. C’était l’ironie du sort. Tout arrivait en même temps. Personne ne pouvait expliquer la raison de cette venue ni pourquoi cela lui arrivait maintenant... Il y avait des milliers d’hypothèses et il n’avait pas voulu les entendre. Juste qu’on le soigne. Sauf que c’était plus compliqué que ça et encore une fois, il était seul avec ses problèmes. C’était de sa faute puisqu’il n’en parlait pas toutefois le seul individu à qui il l’aurait fait ne voulait plus lui parler, ne voulait plus de lui dans son existence. Et il n’avait pas le droit de baisser les bras. Il avait un fils qui avait tout autant besoin de lui, ce qui était en vérité, le principal souci.

Ses doigts s’étaient agrippés violemment à ses cheveux tandis qu’il avait ramené ses jambes à son torse en guise de protection. Il ne savait pas quoi faire... Ses prunelles s’étaient perdu sur son portable posé sur sa table de chevet, le fixant avec intensité avant que sans réfléchir, il ne s’en saisisse prestement pour contacter son meilleur ami. Au fond, il savait que Ryû ne répondrait pas mais il avait espéré, l’appelant une fois, deux fois et abandonnant à la troisième avant de balancer son téléphone à l’autre bout de la pièce. Pourquoi cet abruti ne répondait pas ? Ne pouvait-il pas comprendre que non, Roy n’était pas capable de sortir de sa vie et qu’il avait besoin de lui ?! En quoi cela était-il compliqué à cerner ?! Non bien sûr, monsieur avait trop de fierté...

Il était en colère et déçu aussi mais la réalité était qu’il ne pouvait pas rester là, que malgré tout, il devait le voir, lui parler, trouver une solution à tout ça, faire quelque chose... Lui ne parviendrait pas à le supporter plus longtemps. Voilà pourquoi le garçon avait quitté son lit, enfilant une vulgaire veste sur les épaules sans chercher à changer sa tenue qui était loin d’être classe comparé à ce qu’il portait d’habitude : Jogging gris, tee-shirt blanc et ainsi donc une veste de sport noire.

Se saisissant de ses clés uniquement, il était sorti de son appartement précipitamment, courant dans la rue alors que pourtant, on lui avait fortement conseillé de se ménager mais c’était plus fort que lui. Sportif dans l’âme, il ne pouvait pas arrêter du jour au lendemain, sous prétexte que son corps entier était exténué. Quand on les observait tous les deux, certainement qu’ils ressemblaient à un couple qui avait du mal de se remettre d’une rupture toutefois l’enseignant ne visualisait pas les choses comme ça. Il ne réfléchissait même pas en réalité, la seule chose qu’il savait était qu’à chaque fois qu’il avait eu un problème, le seul a avoir réussi à lui remonter le moral, c’était Ryû. Peut-être parce qu’il était également le seul présent et qu’il n’y avait pas plus idiot et plus bizarre que lui dans son entourage mais ça n’avait pas d’importance. Il voulait juste lui parler... Tant pis s’il se faisait envoyer balader, au moins il aurait tenté et il n’aurait plus qu’à abandonner mais puisqu’il ignorait s’il le reverrait après tout ça, il aimerait au moins lui faire comprendre que pour lui, ça n’aurait jamais rien changé, que s’il était capable de tourner la page sur leur amitié, il lui souhaitait quand même le meilleur.

Au début, il s’était contenté de sonner mais son coeur s’était serré au moment même où son meilleur ami avait pris la parole. Cela ne serait pas facile seulement à présent qu’il était là, il se sentait encore moins capable de faire demi-tour... La colère avait continué à le gagner, la hargne aussi et sa détermination qu’il avait à montrer que lui ne baisser les bras. Avec le plus de force qu’il avait, le jeune homme avait commencé à s’acharner sur la porte de l’appartement, ne se souciant pas des voisins qu’il pouvait réveiller.

- Je ne partirais pas tant que tu ne m’auras pas ouvert !! S’exclama-t-il sans jamais s’arrêter, Je suis même capable de dormir sur le planché !! T’as pas le droit de me laisser comme ça ! Et puis si tu répondais à mes appels, je ne serais pas là !

Il ferait presque peur le petit. Certainement que si Ryû n’avait pas entrouvert la porte, la voisine aurait fini par appeler la police. Son poing était resté figé dans le vide, prêt à frapper une nouvelle fois et à peine eut-il aperçu le visage de son meilleur ami que toute sa volonté se dissipa. Plus de rage, plus rien de tout ça, juste une certaine tristesse qui brillait dans ses pupilles, sans parler de la fatigue flagrante qui étirait ses traits.

- Juste te parler... Ca va faire quinze jours Ryû,
Reprit le jeune homme doucement, Tu vas bien ?

Il devrait lui en vouloir, continuer de le détester pour le laisser de côté mais pourtant, il était le premier à s’inquiéter.


Anonymous
Invité
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Ce message a été posté Mer 16 Déc - 15:15




Si je n’avais pas ouvert, cet idiot aurait continué à frapper à la porte comme s’il était poursuivi par une horde de loups affamés. Il aurait pu dormir sur le palier, ça ne m’aurait pas dérangé, mais je n’ai pas vraiment envie de voir la police rappliquer parce que mes voisins auraient porté plainte contre un imbécile qui s’acharnait sur ma porte. J’ai assez de problèmes comme ça. Du coup, bien que ça m’énerve profondément, j’ai fini par ouvrir à moitié, essayant de ne pas lui laisser la chance d’entrer comme il le souhaite.

Je garde le regard posé sur lui un instant, j’attends qu’il réponde à ma question, puis je ferme les yeux et pousse un soupir que j’aimerais contenir sans y arriver. Sérieusement ? Il se paie ma gueule, c’est pas possible autrement.

« Eh bien, pas plus mal que d’habitude, réponds-je en haussant légèrement les épaules. Et toi, tu devrais pas être près d’Haru au lieu de passer pour un évadé de l’asile devant chez moi ? »

La vérité, c’est qu’il me manque, même si je me mure dans le déni. Il a été mon plus proche ami au cours des cinq dernières années, j’ai du mal à accepter d’être séparé de lui comme ça, mais j’ai trop de fierté pour accepter de faire le premier pas. Sa présence ici n’est-elle pas la preuve qu’il s’en veut pour ce qu’il s’est passé ? Mon esprit semble ne pas souhaiter l’interpréter de cette façon et, alors que je pourrais tout simplement accepter ce qu’il me dit et le laisser entrer, j’attends encore qu’il reparte. Je finis néanmoins par me résigner, m’écartant un peu de l’encadrement de la porte pour l’entrouvrir un peu plus.

« Entre. »

Je pourrais faire preuve de plus de sympathie à l’égard de mon meilleur ami, s’il l’est encore, mais le fait est que je suis moi-même incapable de déterminer s’il l’est encore. Je sais que je n’ai pas de sentiments particulier envers lui, mais j’ai l’impression que la relation que nous avons eu la dernière fois tous les deux brisé quelque chose. Je ne parviens pas à passer au-dessus aussi facilement que si c’était arrivé avec une autre personne, j’entends quelqu’un de totalement étranger à moi. La preuve, sans savoir si c’est vraiment arrivé avec cet inconnu, l’autre soir, je n’ai pas été particulièrement marqué par l’idée que ça ait pu arriver. Un peu, certes. Mais pas autant que mon meilleur ami.

« Pourquoi t’as appelé ? Tu savais que j’allais pas décrocher. »

Oui, bon. C’est une façon comme une autre de commencer une conversation que je n’ai pas forcément envie d’avoir. Je n’ai pas envie de parler avec Roy. Comme je l’ai dit, je n’ai pas vraiment envie de le voir non plus. Enfin, c’est ce que je prétends, car je sais parfaitement que, vu ma situation actuelle, il est bien la personne dont j’aurais besoin. Celui qui a toujours été là pour me soutenir lorsque j’étais totalement seul, lorsque les choses n’allaient pas. En plus, au fond de moi, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter pour une raison plus qu’évidente : la fatigue incroyable qu’il affiche.

Anonymous
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Ce message a été posté Mer 16 Déc - 15:53




Peut-être n’aurait-il pas du venir... Cette confrontation risquait de le briser plus qu’il ne l’était déjà cependant ça avait été plus fort que lui. Ce n’était pas grave s’il ne pouvait pas compter sur son meilleur ami mais au moins, il voudrait pouvoir lui parler, lui dire ce qu’il avait sur le coeur et après il s’en irait si c’était réellement ce que Ryû souhaitait. Il n’apparaitrait plus dans sa vie, se ferait plus discret et il changerait même son numéro de téléphone pour ne pas être tenté à l’appeler. Egoïstement, il espérait que son camarade réfléchirait et qu’il regretterait ses actes. Sauf que si un tel moment arrive, Roy savait que ça serait trop tard puisque ce n’était pas faute d’avoir essayé, de lui avoir montré qu’il tenait à lui, qu’il avait besoin de lui. Aujourd’hui encore, n’était-il pas en train de lui prouver ? Certes, il s’était acharné comme un fou contre sa porte mais au contraire de son vis-à-vis, le professeur n’était pas capable de maîtriser ses émotions, de se voiler la face sous prétexte qu’ils avaient commis l’irréparable. Il adorait Ryû, peu importait les réflexions qu’il avait pu lui balancer, les « conneries » qu’il avait fait par le passé, l’inquiétude qui lui avait infligé, la colère également. C’était son meilleur ami et quoi qu’il arrive, cela ne changerait jamais à ses yeux. Jamais. Peut-être était-il trop fidèle à ses sentiments ?

Son regard fatigué le fixait, ne sachant comment il devait prendre la réponse de son camarade alors que son coeur se compressait un peu plus. Qu’est-ce que Ryû voulait dire par « Pas plus mal que d’habitude » ? Est-ce que cela signifiait qu’il ne se souciait de rien, qu’il n’avait que faire de ce que leur amitié était en train de devenir ? L’enseignant refusait de croire en ça bien que malgré tout, il n’était pas en mesure de juger ni de le cerner sur ce sujet là. Jusqu’alors, ils ne s’étaient jamais disputé donc il ne pouvait pas savoir ce que son vis-à-vis pensait réellement...

« Il est chez mes parents » Avait rétorqué le jeune homme d’un ton détaché, presque tel un automatisme.

Il n’avait même pas besoin de justifier cela seulement les mots étaient sortis d’eux-mêmes sans qu’il ne puisse les contrôler. En silence, il était ensuite rentré à l’intérieur, jetant un coup d’oeil par réflex dans l’appartement avant de reporter son attention sur son meilleur ami. Oui, il savait qu’il n’allait pas décrocher mais une partie de lui l’avait quand même espéré.

- Pour parler ?

Ou plutôt parce que lui-même n’était pas en forme et qu’il avait juste besoin de quelqu’un pour le rassurer mais c’était égoïste de penser ainsi.

- Je ne vais pas te déranger longtemps, t’en fait pas, Reprit-il d’un faible sourire, Je voulais juste que tu saches que si jamais, même si tu me détestes, c’est pas grave, je serais quand même là si tu en as besoin. C’est tout.

« C’est tout » ? Tu t'es déplacé jusqu’ici juste pour lui dire ça ? Idiot...


Anonymous
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Ce message a été posté Mer 16 Déc - 19:07




En voyant mon excuse tomber à l’eau aussi rapidement, je commence sérieusement à me demander si je ne devrais pas tout simplement refermer cette porte et attendre qu’il rentre chez lui. Certes, ça serait courir le risque qu’il reste là, juste devant cette putain de paroi de bois, dans l’espoir de discuter un minimum, mais je sais parfaitement que je ne peux pas agir ainsi. J’aimerais beaucoup, mais non. Je suis définitivement trop faible pour faire ce genre de choses. Quelque part en moi, je n’ai pas pu résister à l’envie d’ouvrir, bien que je sache que c’est totalement stupide et que je le regretterai à un moment ou à un autre. Déjà, je ne devrais pas l’avoir renié comme je l’ai fait. Ensuite, je ne devrais pas accepter qu’il revienne avant de m’être excusé. Mais les excuses n’ont jamais été mon fort. La fierté, par contre, a toujours été une grande part de moi, et maintenant encore, à trente-et-un an, je suis incapable de passer au-dessus et de dire à Roy que oui, il me manque. C’est tout simplement débile.

« Parler de ? reprends-je en un haussement de sourcil, les bras désormais croisés contre mon torse. »

S’il est venu simplement pour savoir comment j’allais, il peut rentrer chez lui. Je n’ai aucune envie de discuter, lui dire que mes problèmes ne se sont pas résolus et que j’ai besoin d’être tranquille n’est pas une réponse correcte. Lui parler de tout ce qui a changé, lui expliquer ce qu’il s’est passé avec Hikari, avec Mi, avec Yun Hua même, tout ça serait une bonne idée, mais je n’ai pas du tout envie d’aborder le sujet avec lui. Pas maintenant. Pas alors que je suis incapable d’accepter ce qu’il s’est passé entre lui et moi. On a toujours été incroyablement proches, je devrais être capable de ne pas m’arrêter là-dessus, mais je n’y arrive pas. C’est comme si j’étais bloqué. Je le suis vraiment, au fond. Bloqué par l’idée que je me fais d’une chose, par la vision que j’en ai, et malgré mes efforts je n’arrive pas à me dire que ce n’est pas parce que j’ai été en position de faiblesse que je suis forcément faible. Je devrais faire un effort supplémentaire pour passer au-dessus.

À ses propos, je desserre les bras et tend l’un d’entre eux vers la porte, comme pour lui indiquer que la voie est libre. Je pince toujours les lèvres, incapable de vraiment m’expliquer au sujet de ce qui ne va pas. Je n’ai jamais été doué pour exprimer ce que je ressens, ce que je pense. Un soupir m’échappe quand il a terminé.

« Bien, maintenant je le sais, tu peux y aller. »

Stupide, je suis vraiment stupide. Mais d’un autre côté je n’y peux rien. Je n’ai pas envie de discuter et je ne suis pas de ceux qui acceptent la conversation même lorsqu’ils n’en ont pas envie. Quand on sait que me demander de répéter un exercice que je viens d’expliquer constitue déjà un crime. Ahah. J’attends donc qu’il s’en aille sans rien ajouter. Même si je le regretterai, je ne suis pas prêt à en parler.


Anonymous
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Ce message a été posté Mer 16 Déc - 19:52




Parfois, lui-même il se demandait pourquoi il faisait ça, pourquoi il se démenait autant alors qu’il savait que c’était peine perdu. Il ne devrait même pas être surpris de la réaction de son meilleur ami et pourtant, il l’était. A quoi s’attendait-il en venant ici ? Que Ryû l’accueille avec un grand sourire et les bras ouverts ? Ils étaient totalement différents et Roy s’en apercevait réellement aujourd’hui. Il aurait pu lutter, résister encore ou même s’énerver face à son camarade qui était si stupide mais à quoi bon ? Cela ne servirait à rien si ce n’était de faire couler plus de peine qu’il y en avait déjà eu. Et en vérité, il n’en avait pas la force non plus. Peut-être qu’il était masochiste mais pas à ce point. Si son camarade souhaitait qu’il s’en aille alors il partirait, il ne se précipiterait plus vers lui et lui laisserait juste l’occasion de revenir s’il en avait envie. Lui ne ferait plus le premier pas, il avait assez fait d’effort comme ça et à force de se prendre des claques en pleine face, il baissait les bras pour de bon. La déception était trop grande pour qu’il se batte de toute manière. Ryû ne le méritait sûrement pas. Probablement que c’était mesquin et narcissique de penser ainsi néanmoins c’était l’amertume du jeune homme qui le faisait songer ainsi. Ses espoirs étaient grands mais son vis-à-vis les réduisait à néant, Roy ne s’attendait plus à énormément de choses de sa part à présent.

- Je m’en vais.

La douleur était profonde. Encore lorsqu’il pensait au fait que le mois dernier, ils étaient encore si proches et que son meilleur ami lui donnait l’impression d’un étranger. C’était triste de constater à quel point tout pouvait se briser instantanément. Au fond, certainement qu’il le détestait. Parce qu’il lui en voulait et parce qu’il avait toujours été là pour lui mais à nouveau, dans un moment important, son collègue n’était pas là. En soit, ce n’était pas vraiment de sa faute puisqu’il ne pouvait pas savoir seulement le professeur refusait de lui expliquer. Il n’avait pas envie de le voir revenir par pitié, Ryû aurait du comprendre par lui-même. Comprendre qu’il avait toujours eu besoin de lui, qu’il avait également ses faiblesses et qu’il n’était pas capable de faire comme si de rien était. Mais c’était tout autant inutile de penser à ça puisque au final, il avait trop de fierté pour s’inquiéter du reste.

Ses doigts s’étaient posés sur la poignée, prêt à l’enclencher cependant le professeur se rétracta au dernier moment, restant quelques instants dos à son interlocuteur avant de lui faire face de plus bel.

- Tu sais Ryû, Dit-il calmement, un brin de reproche se lisant toutefois dans son intonation, Tu m’as dit que je ne comprenais pas. Mais je suis aussi un homme alors je comprends. Sauf que la différence entre toi et moi, c’est que je n’aurais jamais laissé ma fierté détruire notre amitié.

Jamais. Et il était sur de ce qu’il avançait. Sans laisser le temps à son camarade de répondre, il avait ouvert vivement la porte pour quitter l’appartement et s’en aller loin de là. Le plus raisonnable aurait été que Roy rentre chez lui néanmoins ses pas n’avaient pas semblé d’accord avec ça. Il avait marché, traînant dans la rue de la capitale sans objectif précis, riant nerveusement par moment quand il songeait ô combien tout ceci n’avait aucun sens, ô combien il devait avoir l’air pitoyable en cet instant. Encore plus lorsqu’il était rentré dans ce bar et qu’il avait pris un, deux, trois verres jusqu’à ce qu’il ne soit plus vraiment en mesure de les compter. Il disait toujours que noyer les problèmes dans l’alcool n’était pas une solution, que c’était pour les faibles et c’était bien la première fois qu’il buvait de la sorte. Peut-être parce que finalement la seule personne sur qui il comptait le plus n’était et ne serait plus jamais là.

Le barman avait refusé de le resservir alors il avait râlé jusqu’à ce qu’on le mette à la porte. N’avait-il pas l’air misérable ainsi ? L’enseignant lui-même ne devait même pas le remarquer tant il était ivre. Ivre au point de sortir son téléphone et de concevoir un énième message pas très enrichissant au principal concerné qui n’avait pas daigné lui accorder un tant soit peu d’attention. Il aurait dû voir que ça n’allait pas, s’en inquiéter, ne pas le laisser partir aussi stupidement alors qu’avec la tête de déterré que Roy lui avait affiché, c’était certain qu’il irait faire une connerie. Puisqu’il n’était pas aussi fort qu’il n’en avait l’air. Derrière une force comme la sienne se cachait toujours une incroyable faiblesse.



Anonymous
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Ce message a été posté Mer 16 Déc - 22:35




Quand il m’annonce qu’il s’en va, je suis presque trop satisfait de l’effet qu’a eu mon attitude envers lui. Trop, parce que je réalise bien vite que je n’aurais pas dû me comporter de la sorte. Il ne mérite pas que je lui adresse la parole aussi sèchement alors qu’il a été présent pour moi au cours des cinq dernières années, qu’il s’est trouvé à mon chevet à l’hôpital il y a quelques mois à peine, que nous avons toujours pu parler de tout. Est-ce que tout ça en vaut vraiment le coup ? Je veux dire, on a couché ensemble, on a fait n’importe quoi, parce que nous sommes deux imbéciles incapables de nous arrêter lorsque le jeu va trop loin. J’aurais dû refuser de me laisser faire dès le début, pas continuer à jouer, c’est tout. Je le sais parfaitement, mais je refuse de l’admettre. Même lorsqu’il me débite une salve de parole, qu’il vise juste, je baisse un peu les yeux, mais je campe sur mes positions : il doit partir. Me connaissant, je finirai à quatre pattes devant sa porte, à attendre qu’il m’ouvre dans l’espoir de discuter un peu. Tout ça parce que j’aurai été trop con pour accepter d’en parler au moment où il était prêt. Tout ça parce que je suis un imbécile qui passe son temps à ruiner ses relations, comme si le fait d’être totalement seul était une véritable bénédiction plutôt qu’un malheur. Au moins, en étant seul, on ne blesse personne. Mi m’a dit que je l’avais blessée, j’ai sans doute fait beaucoup de mal à Yun Hua. Hikari ? je n’ai même pas envie d’y penser. Le simple fait d’en avoir fait à Roy suffit à me confirmer cette pensée douloureuse alors que je referme la porte derrière lui et retourne m’installer à l’ordinateur que j’ai quitté un peu plus tôt, alors que je préparais les travaux de la rentrée.

Lorsqu’une vibration se fait entendre bien plus tard, mes yeux rejoignent le téléphone portable posé sur mon bureau, par automatisme. Mes sourcils se froncent, je crains qu’il s’agisse de Yun Hua, qu’il soit arrivé, quelque chose, mais je constate avec surprise qu’il s’agit de Roy. Cet imbécile, complètement stupide, de Roy. Sur le moment, je le pense vraiment, car je ne comprends pas pourquoi il s’est mis dans un tel état. Ivre. Moi aussi j’ai été ivre au cours des jours précédents, si j’avais eu plus d’alcool à disposition, j’aurais certainement fini plein mort. Heureusement, la présence d’une certaine demoiselle à la maison m’a privé d’une partie de la place que j’utilise habituellement pour stocker l’alcool. Une bonne chose, j’imagine. Elle m’aura vu joyeux, tout au plus. Mais ce n’est pas dans les habitudes de Roy. Pas du tout. Il faut que j’aille le chercher.

Yoyogi. Sans attendre plus longtemps, je quitte ma place et rejoint l’endroit où je range ma veste pour l’enfiler avant d’abandonner les lieux. Je prends la voiture, ça épargnera à cet imbécile de se perdre pendant trop longtemps. Ou d’avoir la merveilleuse idée de bouger, d’ailleurs.

Je trouve une place non loin du parc, puis quitte le véhicule sans attendre, plus énervé que jamais. Énervé ? Pas vraiment, à vrai dire. Je crois être bien plus inquiet que je n’aimerais le dire au moment où je commence à parcourir les allées du parc, les yeux scrutant les environs dans l’espoir d’y apercevoir la silhouette de mon ami.

« Kasahara ! crié-je en espérant une réponse. Sans doute. Où tu t’es perdu, imbécile ? »

Toujours rien en vue. Je continuerai à chercher, tant pis. Et je reprends donc ma marche, rangeant les clés avec lesquelles je joue nerveusement depuis quelques minutes désormais. Je vous jure. Si je le retrouve, il va passer un sale quart d’heure.


Anonymous
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Ce message a été posté Mer 16 Déc - 23:11




Il ignorait pourquoi ses pas l’avaient mené là. Titubant, les mains dans les poches, Roy était rentré dans le fameux parc, une mine de chien battu était dessinée sur son visage. Il devait ressembler à un enfant en cet instant mais Ryû avait dit qu’il viendrait le chercher et lui allait se faire gronder. Ce n’était pas juste parce qu’il ne buvait jamais d’habitude donc on devrait lui pardonner cet égard aujourd’hui. Son meilleur ami le faisait tout le temps, il n’était pas en position de le réprimander puis, il faisait ce qu’il voulait d’abord ! S’il avait envie de se saouler, c’était son problème. Le médecin lui avait conseillé de ne pas le faire, le jeune homme ne s’en était pas soucié, pensant que c’était à son camarade qu’il fallait dire ça, qu’il n’était pas un alcoolique lui cependant toute pensée responsable semblait s’être évadé de son esprit ce soir. Il n’avait même pas songé à son fils, ce bonhomme qu’il était censé s’occuper et qui s’inquiétait pour son père qui était bizarre ces derniers temps. Mais lui aussi pouvait avoir des baisses de moral, des doutes, des peurs énormément... Tant de choses le tracassaient et il s’excusait de ne pas être capable de penser à autre chose qu’à lui-même. Peut-être aurait-il mieux fait d’en parler ne serait-ce qu’à ses parents, eux au moins auraient essayé de le soutenir seulement il n’avait pas envie de les angoisser plus qu’il ne l’avait déjà fait. Ses frères, le garçon ne comptait plus là-dessus et puis, à nouveau, il préférait se débrouiller seul plutôt qu’alarmer tout le temps. Il aurait juste voulu en parler avec Ryû. Ce n’était pas grave s’il l’inquiétait lui, c’était son ami, il avait le droit. Au vue du nombre de fois où Roy s’était fait du souci à son sujet, il pouvait bien lui rendre la pareille mais c’était inutile parce que finalement, même à lui, il n’avait pu s’y résigner. Enfin... En omettant le fait qu’il lui avait envoyé des massages en étant complètement ivre. Ce qui ne lui ressemblait pas le moins du monde, nous sommes d’accord...

Il lui avait demandé de ne pas bouger ce que bien évidemment le professeur n’avait pas fait. Il était rentré dans cet immense parc, vacillant de part et d’autre alors qu’il peinait à tenir debout, trébuchant même parfois. Le peu de passant qu’il y avait l’observait d’un mauvais oeil avant qu’il ne se décide à aller s’assoir sur un banc où il s’amusa à triturer ses doigts. Ce serait plus facile pour son camarade de le trouver s’il restait là. Ryû avait dit qu’il viendrait alors il allait venir n’est-ce pas ? S’il n’avait pas envie, il n’aurait pas répondu à ses messages, comme il l’avait fait avec ses appels. Ses doigts frottèrent encore sa poitrine afin d’y dissiper ce pincement qui lui lançait depuis quelques minutes déjà et que ce sentiment d’abandon ne cessait de le gagner. Peut-être que son meilleur ami le laisserait là finalement, peut-être qu’il n’avait vraiment rien à faire de ce qui pourrait lui arriver. Oui, peut-être...

Pourtant, son visage s’était levé soudainement à l’entente de pas qui venait en sa direction puis un sourire illumina sa figure lorsqu’il le reconnut. Un chien qui retrouvait son maître, voilà ce dont il devait avoir l’air en ce moment précis mais le garçon n’y prêta aucune attention, se redressant pour le rejoindre. Sauf que l’alcool dans son corps n’avait pas disparu - malheureusement - et qu’il du se rassoir aussitôt à cause du tournis que ce geste lui avait procuré. Il fallait qu’il se lève avec plus de douceur.

- T'es venu ! Constata-t-il dans un rire en s’approchant de lui, J’croyais que t’allais vraiment me laisser là ! T’aurais pu, j’aurais pas été étonné ! Je dois sortir de ta vie ! Mais t’es là, c’est fou !

Tellement fou, oui. Sa main s’était posé sur le torse de son vis-à-vis afin de garder son équilibre tandis que son rire, faible certes, ne semblait pas s’estomper.

- T’aurais du me laisser là, t’sais, j’allais pas crever de toute façon ! Et j’ai plus de vin, j’peux même pas t’en donner !


En vrai, Roy était content qu’il soit venu, qu’il ne l’ait pas abandonné là et qu’il lui accorde un tant soit peu d’importance. Hors, il était certainement trop saoule pour s’en rendre vraiment compte.


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Ce message a été posté Jeu 17 Déc - 8:46




Ce con va se chopper la mort et après il s’étonnera encore. En fait, je commence vraiment à me demander pour quelle foutue raison je me retrouve à le chercher dans ce putain de parc ; je lui ai bien dit que je ne voulais plus le voir, pas vrai ? C’est comme si je n’arrivais pas à tenir les résolutions que je prends moi-même, et je dois bien avouer que c’est particulièrement frustrant, compte tenu de tout ce qu’il m’arrive actuellement. J’aimerais que tout soit plus simple. Malheureusement, rares sont les occasions où j’obtiens vraiment ce que je veux. Je ne dois pas le mériter.

Quand mon regard se pose enfin sur l’imbécile fini qui me sert de meilleur ami, je ne peux contenir un profond soupir de soulagement dans lequel se mêle son prénom. Je m’approche sans attendre, à la fois énervé, à la fois mort d’inquiétude, et j’agite un peu la main pour lui indiquer de rester assis, bien que je sache parfaitement qu’il risque de ne pas m’écouter. D’ailleurs, il a déjà commencé à parler.

Ses propos me feraient presque rire s’ils n’étaient pas le strict reflet de mon comportement envers lui. Évidemment, je ne serais pas venu le chercher. Enfin, si nous n’étions pas amis depuis des années et que, contrairement à ce qu’il a pu dire, notre amitié n’était pas importante à mes yeux. Si seulement il comprenait que c’est justement pour ça que je suis incapable de passer au-dessus de ce qu’il s’est passé.

« Je m’en fous de ton vin, putain, réponds-je sans attendre, les sourcils toujours froncés malgré mes pupilles qui scrutent frénétiquement son visage, comme pour y déceler une réponse. »

Je suis alcoolique. Par définition, cela veut dire que je suis habitué à ce genre de situation, je devrais savoir exactement comment faire. Oui, sauf que c’est l’inverse, cette fois. Mes lèvres se pincent, je contiens un sourire, mes yeux se posent sur l’espace vert qui s’étend autour de nous. Je ne peux pas le ramener chez lui comme ça, il risque de faire le con. Par réflexe, je passe une main dans mes cheveux déjà en bataille et les ébouriffe un peu plus avant de jeter un œil à l’heure et de relever mes yeux marrons vers lui.

« Tu viens à la maison, soufflé-je finalement, alors que je m’approche de lui pour passer son bras autour de mon épaule et m’assurer qu’il ne titubera pas de trop. On discutera là-bas. »

Boire n’est pas dans les habitudes de Roy, il a même celle de me reprocher de le faire. Quelque chose en moi est en alerte alors que j’aimerais me dire que tout va bien, que ce n’est pas encore pire qu’avant. Il est venu me voir, plus tôt, et je lui ai demandé de partir au lieu de l’écouter ; quel piètre ami je fais.

Je réponds au regard des passants qui semblent nous dévisager alors que je traîne Roy jusqu’à la voiture et le force à s’installer à l’intérieur. Quand sa ceinture de sécurité est bouclée, je vais prendre place du côté conducteur et met le véhicule en marche.

« T’as intérêt à avoir une bonne raison pour avoir bu comme ça, mais alors vraiment. »

Si l’on me demandait ce qui, de la colère ou de l’inquiétude, est le plus fort à cet instant, je ne saurais même pas répondre. Je suis anxieux à souhait et à la fois furieux de le voir tomber dans un des travers qui me cause le plus de problèmes depuis des mois. C’est tout simplement inacceptable de la part de mon meilleur ami. Inacceptable et incompréhensible.

Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 17 Déc - 16:06




Il ne savait pas quoi faire, partager entre l’envie de frapper Ryû, de pleurer et de rire. Des tas d’émotions tournoyaient dans son esprit alors que sa tête lui tournait également et qu’il n’était pas sur d’y voir clair. Pour être troublé, il l’était et il ignorait quoi penser. Il avait vraiment cru que son meilleur ami l’abandonnerait pour de bon, qu’il ne viendrait pas le chercher et qu’il ne tenait pas à lui. Au vue de leur précédente dispute, Roy n’aurait pas été étonné, il aurait même trouvé ça normal. Alors pourquoi son camarade était là aujourd’hui hein ? Il n’aurait pas pu être là avant ? Avant qu’il n’aille dans ce bar et se mette dans un état si misérable. Mais, malgré cette rancoeur qui traversait son âme, le professeur ne parvenait pas à lui en vouloir et sans broncher, il l’écoutait. Ses yeux s’étaient rivées vers le sol lorsque son vis-à-vis le réprimandait, probablement que s’il avait pu ses oreilles se seraient également baissées. Pourquoi le grondait-il ? C’était pour lui qu’il avait pensé au vin. Ils auraient pu le boire ensemble ! Apparemment, ça ne convenait pas donc comme un enfant qui se faisait gronder, ses doigts s’étaient triturés et le garçon s’était excusé.

Sans broncher, il l’avait suivi ensuite, restant appuyé sur lui avant de se laisser faire quand Ryû l’amena à la voiture. Pour une personne ivre, Roy était extrêmement silencieux, ses prunelles fixant le dehors au travers de la fenêtre sans se soucier de son camarade qui l’attachait. Il avait tant de choses à dire mais au final, ne souhaitant pas le mettre plus en colère, il s’était tu, se contentant de tapoter ses phalanges sur sa cuisse. Hors, son regard se tourna vers son meilleur ami quand il reprit la parole et à nouveau, l’enseignant baissa ses yeux sur ses jambes.

- C’était tout ce qu’il me restait, Déclara-t-il d’une petite voix sans daigner le contempler.

N’importe qui réagirait à cette réflexion, songeant qu’il avait son fils, une famille et que sa remarque était stupide. Néanmoins Roy n’était pas capable de penser à tout ça en cet instant puisque au bout du compte, ils étaient son principal problème, la raison de ses tracas, de ses peurs et la seule personne avec qui il avait essayé d’en parler n’avait pas tenté de l’écouter. Donc forcément, tout ce qui lui restait, c’était ça. Il était plus fragile et plus vulnérable qu’il n’en avait l’air. Et, il était sincèrement effrayé. Tout le long du trajet, le garçon n’avait plus parlé, seul ses phalanges bougeaient pour lui alors que ses pupilles s’arrondissaient par moment lorsque, par la vitre, il entrevoyait des choses qui le fascinaient.

A nouveau, le garçon s’était laissé faire lorsque son collègue le mena à son appartement et de lui-même il tenta vainement de retirer ses chaussures, riant en constatant qu’il ne réussissait pas. Après mainte et mainte tentative, il les balança une à une dans le logement puis avança à l’intérieur tout en titubant, s’arrêtant en plein milieu de la pièce.

- Pourquoi tu m’as amené là ? C’est pas chez moi !

Bravo Roy. Ce n’est que maintenant que tu t’aperçois d’un tel détail ? Ce n’était pas comme si Ryû ne te l’avait pas dit...

- Tu sais, s’tu veux qu’j’sorte de ta vie, faut qu’t’arrête d’faire ça ! Moi ça me fait mal. T’auras pas du v’nir me chercher et me laisser là-bas. Si c’pour m’abandonner après, c’tait pas la peine.

Ses joues se gonflèrent légèrement sur ses dires alors que sa lèvre supérieur rentra dans celle inférieur pour mimer une moue quelque peu boudeuse avant que de les larmes naissent le long de son visage sans qu’il ne puisse le contrôler.

- J’te déteste... Pourquoi tu m’as amené ici ? Rend-moi mon coeur !


Voilà, voilà. On l’avait perdu... Ses propos commençaient à ne plus avoir vraiment de sens. Le pauvre...



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Ce message a été posté Jeu 17 Déc - 20:43




La maison est certainement l'endroit le plus sûr pour Roy en cet instant. Je suis bien placé pour savoir que, dans une situation comme la sienne, il est largement préférable d'être empêché de courir partout comme un poulet sans tête, quitte à être frustré par la suite parce que l'on n’aura pas fait tout ce que l'on veut. Parce que oui, je sais également que, dans ce genre de cas, on a envie de faire mille et une choses que l'on ne ferait pas aujourd'hui; des choses interdites, des choses que l'on ne devrait pas vouloir faire, comme coucher avec une étudiante sous prétexte qu'elle ne l'est pas vraiment. J'ai bien vu où ça nous a mené, elle et moi. Je crois qu'il vaut mieux arrêter de tenter le diable et, tout simplement, le ramener en sécurité.

« Mauvaise réponse, soufflé-je sèchement alors que nous prenons la route. »

On dirait un enfant. Je me fais la réflexion à plusieurs reprises alors que l’on se rend à l’appartement, jetant de temps un temps dans sa direction, comme pour m’assurer qu’il est encore là, qu’il vit encore, mais il a l’air tellement pris par son observation de ce qu’il se passe à l’extérieur qu’il ne doit pas le remarquer. C’est peu important, de toute façon. Je suis juste mort d’inquiétude, mais c’est normal. C’est de ma faute si tout ça arrive. Encore. Je devrais arrêter de détruire les gens qui m’entourent, un jour. Ça ne serait pas du luxe, je crois.

Une fois à l’intérieur de l’appartement, j’ôte ma veste et range les clés de la voiture où j’ai l’habitude de les mettre, hésitant un instant à aider Roy à enlever ses chaussures, puisqu’il semble avoir beaucoup de mal. C’est un peu le bordel, mais je suis déjà assez désordonné en temps normal, alors imaginez avec une femme à la maison. Je lève les yeux au ciel quelques instants plus tard.

« Chez toi t’aurais fait n’importe quoi. »

Le voir se mettre à pleurer me donne un pincement au cœur, je ferme les yeux pour ne pas y penser, mais je sais parfaitement que j’ai été con. Et je préfère ne pas essayer de comprendre la fin de sa phrase. Je crois que ça vaut mieux, à vrai dire.

« Je vais pas t’abandonner Roy, certainement pas dans cet état, lui réponds-je en un soupir. Arrête de pleurer. »

Je m’approche de lui et pose mes mains sur les épaules de mon meilleur ami afin de le faire asseoir dans le canapé et de le regarder dans les yeux.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi t’as bu comme ça ? demandé-je avant de scruter son visage quelques instants. T’as l’air épuisé. »

C’est précisément la question. Il n’a pas l’habitude de boire, je sais que c’est même une chose qu’il me reproche tout le temps, alors j’aimerais bien comprendre un peu plus. Même si je sais être un véritable connard ces derniers temps, je doute qu’il soit capable de boire à cause de ça.

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Ce message a été posté Jeu 17 Déc - 21:19




Peut-être que chez lui, il aurait fait n’importe quoi mais et alors ? Cela n’aurait pas changé grand chose de d’habitude. Qu’est-ce que Ryû en avait affaire de toute manière ? Puis, c’était quoi cette colère qui le gagnait tout à coup ? Sûrement que l’alcool le faisait divaguer sur de nombreux points et que plus le temps avançait, plus le professeur vacillait. Le fait était qu’au moins s’il l’avait ramené à son appartement, il n’aurait pas eu autant mal au coeur, il n’aurait pas eu à se tracasser autant et il aurait pu plus facilement sortir de sa vie si c’était ce que son meilleur ami désirait. Il n’aurait même pas du répondre à ses messages et le laisser boire si c’était ce dont Roy avait envie. Il ne pouvait pas apparaître et disparaître de son existence comme bon lui semblait à chaque fois. Ce n’était pas juste et lui ça le blessait. Oui, c’était lui qui l’avait contacté, qui avait sonné à sa porte et qui avait continué de lui envoyer des textos même après cependant si Ryû souhaitait renier leur amitié, qu’il ne s’occupe pas de lui, qu’il le laisse se morfondre et tant pis pour ce qui devait arriver.

Les larmes ne cessaient de déferler le long de ses joues avant que le garçon ne s’arrête subitement afin de fixer son vis-à-vis, perplexe. Vraiment ? Il ne comptait pas l’abandonner ? Ce n’était pas ce qu’il avait dit avant pourtant, ni même montré d’ailleurs. Il l’avait mis à la porte cependant il n’avait pas l’intention de le laisser tomber ? Est-ce que lui pouvait croire en ses paroles ? Peut-être Ryû avait simplement pitié de lui parce qu’il était dans cet état mais est-ce que lorsqu’il irait mieux, son ami serait encore là hein ? Ses prunelles tristes ne l’avaient pas lâché du regard, reniflant par moment, l’enseignant n’osait pas lui répondre. Pour dire quoi de toute façon ? Qu’il ne le croyait pas, qu’il lui en voulait et que c’était avant qu’il fallait réfléchir avant de l’abandonner... Mais, même ça, il n’était pas capable de le dire parce que le fait était qu’il était quand même content d’être là et qu’il avait besoin de lui. Donc, peut-être qu’il devrait essayer de le croire. Ce n’était pas grave si ses espoirs étaient brisés de plus bel, il n’était plus à ça prêt de toute façon.

Son corps tomba doucement sur le canapé alors que ses iris avaient rivé pour la énième fois vers le sol face aux interrogations de son camarade. Pourquoi avait-il bu ? Vraisemblablement que Roy avait encore un peu de lucidité au fond puisqu’il était encore en mesure à réfléchir sur ce qu’il pourrait dire. Peut-être était-ce un tout ?

- Je... Commença-t-il en reniflant à nouveau, frottant ses yeux de son bras afin de sécher ses pleurs.

Il ressemblait réellement à un enfant en cet instant.

- C’ta faute...


Encore ?

- Y’a b’soin d’une raison pour boire hein ? Tu d’vrais le savoir mieux que moi !

Aie. Un petit pic mal placé bien que le jeune homme n’avait pas tout à fait tort. Ryû était dépendant de l’alcool donc il devrait comprendre que lui aussi, il avait eu besoin de penser à autre chose pendant un temps.

- Ma vie c’est du n’importe quoi, c’est tout. Genre, je m’envoie en l’air avec mon meilleur ami, j’me tape une étudiante ! Deux fois en plus, ouais deux fois !

Sur ses dires, il avait mimé le chiffre de ses doigts avant de reprendre.

- Mon frère est un connard, j’suis pas capable d’gérer mon fils qui s’bat à l’école et tu m’demandes d’sortir de ta vie. Ce genre d’truc, ça se fête non ?! Alors j’ai bu.

Au bout du compte, Roy n’avait même pas dit le principal, ce qui le tourmentait réellement cependant à défaut, il avait pu parler de ce qui le tracassait depuis quelques temps maintenant et qu’il n’avait pu en discuter avec son camarade. Il ne pouvait décidément pas lui dire qu’il était, soit disant, malade et obtenir encore plus de pitié. Jamais.



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Ce message a été posté Jeu 17 Déc - 23:01




Voir Roy pleurer est une véritable épreuve à mes yeux. Je n’ai jamais supporté de faire du mal à ceux que j’aime, mais c’est encore moins le cas dans le cas des personnes qui ont été là au moment où je n’avais plus personne. Durant cette période sombre de ma vie, il a été la seule personne capable de me rendre le sourire, d’être là lorsque j’en avais besoin, parce que mes parents étaient trop occupés de leur côté, que Hikari était partie, que j’étais seul, désorienté. À cette période, j’avais perdu mon argent, mes projets, tout ce qui aurait pu me permettre de tenir le coup, ne serait-ce qu’un peu. Et c’est à cette période que j’ai rencontré Roy. Ce foutu soir où j’étais prêt à tout, mais surtout à n’importe quoi. En fait, je ne sais que trop bien comment les choses auraient fini s’il n’avait pas été là, si je n’avais pas bourré dans cet imbécile qui n’était pas capable de regarder où il allait, ivre mort, si je ne m’étais pas agrippé à lui désespérément, de peur de tomber. Si je ne lui avais pas raconté ma vie, moi qui suis habituellement si silencieux à ce niveau. Le pire est sans doute que je ne lui ai jamais vraiment dit à quel point il compte pour moi. C’est comme si je n’en avais jamais eu le besoin, comme si tout était compréhensible naturellement. Peut-être que je me suis trompé.

« Je sais, réponds-je à voix basse lorsqu’il m’accuse. »

Il mentionne l’alcool, un soupir m’échappe encore. Est-il vraiment obligé de jouer au con avec moi ? Il sait parfaitement que la situation n’a rien de comparable, pas vrai ? Je prends sur moi, difficilement mais sûrement, et je serre légèrement le poids pour ne pas m’énerver par rapport à ce qu’il dit. C’est difficile pour moi, impulsif comme je suis, mais je dois éviter d’empirer les choses, de m’emporter contre lui.

« Ce n’est pas pareil, Roy, rétorqué-je sans trop attendre. Ici, c’est ponctuel. »

Je doute qu’il ait souvent l’idée de prendre une bouteille et de la descendre, comme ça, parce qu’il aurait décidé qu’il avait besoin de boire. C’est une addiction dont j’essaie de me débarrasser. Une addiction dont j’aimerais que Roy ne soit pas la victime. Mes pupilles se posent sur les phalanges de mes mains dont je détaille les traits avec une infinie patience, comme pour m’aider à me concentrer. Par honte, aussi. Je finis par relever les yeux vers le plafond, y cherchant rapidement une réponse. Rien. Je ne sais pas ce que je peux lui dire.

«Tu sais, mes yeux se posent sur le lustre alors que ma voix se fait plus calme… L’alcool t’aidera pas à aller mieux. »

Mes paupières se ferment, laissant le bord de mes yeux plus humide alors que je pince un peu les lèvres. Je suis tellement peu doué pour réconforter les gens, pour leur remonter le moral lorsqu’ils vont mal. Je fais légèrement craquer mes doigts après les avoir entrelacé, appuyant mes mains contre mon menton alors que je prends une profonde inspiration et ferme les yeux.

« Ça fera qu’empirer les choses, tu peux me croire. »

Le soupir que je pousse ensuite résonne dans cette pièce bien trop silencieuse, j’appuie désormais mon front contre mes mains jointes, tournant finalement les yeux vers Roy.

« Je suis vraiment désolé d’avoir dit tout ça, Roy, reprends-je finalement. Je le pensais pas. »


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Ce message a été posté Ven 18 Déc - 0:17




Qui savait, peut-être que quelqu’un là-haut était vraiment en train de tester ses limites et de voir jusqu’à quand il pourrait tenir. C’était peut-être pour ça aussi, parce qu’il était trop fort alors on essayait de le tuer tout en faisant en sorte qu’il vive dans la crainte et dans le doute. Parce que Roy était en mesure d’endurer beaucoup de choses, du moment qu’il n’était pas seul, il y arrivait. La rupture avec Saori, il avait réussi à passer outre pour son fils, parce qu’il n’avait pas le droit de flancher et il s’en était plutôt bien sorti. Les bêtises de son ami, même si ça l’inquiétait, il ne s’était pas laissé abattre non plus. Tout ce qui était tombé sur sa vie ces derniers temps, encore une fois, le jeune homme avait réussi à s’en relever, à faire avec et essayer d’aller de l’avant. Même sans Ryû, il avait durement essayé, vraiment. Il gardait encore ce sourire sur ses lèvres, il faisait en sorte de ne pas tomber parce qu’il croyait en son meilleur ami, parce qu’il savait au fond qu’un jour ou l’autre ce dernier regretterait et reviendrait vers lui. Cette réflexion lui avait permis de tenir le coup, de ne pas trop souffrir et même s’il avait des doutes à cause de cette histoire avec Yeo Jin, à cause de son fils qui faisait des siennes bien que celui-ci se soit calmé un minimum, il avait pensé qu’il s’en sortirait. Et que si jamais ça n’allait pas, peu importait ses mots, son camarade ne le laisserait pas tomber puis l’aiderait à résoudre ses problèmes. Des années d’amitié ne peuvent pas s’effacer si facilement... Peut-être qu’il avait placé trop d’espoir en son meilleur ami, peut-être s’était-il trompé seulement Roy le connaissait plus que personne et au plus profond de lui-même, il savait qu’il ne se trompait pas, que s’il lui arrivait quelque chose, Ryû serait le premier à accourir pour avoir des nouvelles. Peut-être même qu’il en pleurerait, qui sait.

C’était la raison pour laquelle le jeune homme lui avait rendu visite ce soir parce que plus rien n’allait, parce qu’il ignorait vers qui se tournait et que plus que quiconque, il avait besoin de lui. Il ne lui avait jamais rien demandé, il s’était toujours débrouillé seul, gardant ses tracas pour lui-même. Il fallait toujours que cela soit son meilleur ami qui insiste pour qu’il se décide à parler mais aujourd’hui, Roy s’y était rendu de lui-même. Parce qu’il était épuisé et qu’il avait peur néanmoins tous ses murs s’étaient écroulés dés l’instant même où son vis-à-vis lui avait demandé de partir. Ryû n’avait pas idée à quel point ce simple geste avait pu lui être douloureux... Aux yeux des autres, cela devait paraître comme complètement stupide mais aux yeux de cet enseignant, ça ne l’était pas. Il ne lui en voulait pas, il ne le lui reprocherait pas non plus puisque après tout, c’était lui qui avait placé ses espoirs en lui sans penser que peut-être, il était véritablement sérieux lorsqu’il disait vouloir le sortir de sa vie. Il avait juste été déçu et pour la première fois, il avait compris ce que représentait la solitude et à quel point, être seul était terrifiant. Alors plutôt que de contacter sa famille, quelqu’un à qui il aurait pu parler, il avait bu. Voilà ce qui était vraiment arrivé. Il avait bu parce que de toute façon, que cela soit maintenant ou dans quelques mois, sa vie était fichue.

Hors s’il avait réfléchi, s’il avait fouillé plus intensément dans ses souvenirs, Roy aurait pu deviner que derrière ce masque froid que lui avait adressé son meilleur ami se cachait une inquiétude extrême à son égard mais qu’il n’était simplement pas en mesure de s’exprimer, par fierté. Ca l’avait toujours été donc pourquoi cela aurait changé désormais ? Mais, il n’avait pas été dans les bonnes conditions pour penser correctement et il s’était précipité. Probablement parce que le temps était compté désormais.

Ses yeux ne se détournaient pas de son interlocuteur, écoutant avec sérieux ce qu’il lui disait, son coeur se réchauffant malgré lui à l’entente de ses excuses. Ryû ne s’excusait pas facilement mais il le faisait pour lui aujourd’hui et quelque part, ça lui enlevait un énorme poids de la poitrine. Cela signifiait bien qu’il n’avait pas besoin de sortir de sa vie, n’est-ce pas ? Alors qu’il se rapprochait quelque peu de lui, ses doigts s’emparèrent de son poignet afin de l’obliger à le regarder. Son visage était encore humide, rosis par les larmes et cernés, assurément par la fatigue.... Il n’avait pas attendu une seconde plus que ses bras avaient entouré son cou et que se blottissant un peu plus contre lui, Roy éclata en sanglot. Ses phalanges s’agrippèrent violemment à son tee-shirt, comme une supplication, comme une nécessité pour s’assurer que son meilleur ami disait vrai, qu’il n’allait pas le mettre dehors, qu’il restait.

- Pardon, S’excusa-t-il à son tour, Pardon...

C’étaient les seuls mots que le professeur parvenait à rétorquer, les répétant sans cesse tandis que ses doigts se crispaient un peu plus sur son vêtement. Si certains avaient l’alcool joyeux, apparemment, cela ne semblait pas être le cas du jeune homme qui ne faisait que pleurer et s’enfoncer depuis qu’il avait bu.

- Tu ne m’abandonneras pas ? J’ai besoin de toi, Ryû... J’peux pas rester comme ça. Regarde, t’as vu, t’es pas là et j’fais n’importe quoi. C’est peut-être moi l’plus faible. Ouais, peut-être. Mais j’veux plus être tout seul...

Principalement en ce moment où la seule personne sur qui il pouvait réellement se reposer, c’était lui, son meilleur ami.



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Ce message a été posté Ven 18 Déc - 17:42




M’excuser a toujours été une véritable épreuve, une exigence à laquelle je refuse de me plier. Ma fierté est trop grande, trop importante à mes yeux pour que des excuses franchissent mes lèvres à tout bout de chant. Cependant, je n’ai pas d’autre volonté que celle de présenter les miennes à mon meilleur ami que je viens de blesser. On ne devrait pas faire du mal à ceux que nous aimons, et pourtant j’ai le sentiment de ne faire que ça ; les briser, réduire à néant de si belles relations que je devrais protéger, que je devrais chérer plus que d’habitude, pour lesquelles je devrais tout risquer. Même cette satanée fierté. Il paraît qu’il faut faire des sacrifices en amour. Je crois qu’il faut encore que j’apprenne ce que ce mot signifie vraiment.

Lorsque sa main se pose sur mon poignet, je relève les yeux vers Roy et, cherchant son regard à mon tour, mon cœur se serre fortement. Le voir dans un tel état me démoralise clairement, je ne peux tout simplement pas supporter l’idée de le blesser, de l’avoir tiré vers le bas alors que, par logique, un meilleur ami se doit de remonter le moral à celui qui ne va pas bien plutôt que s’apitoyer sur son propre sort ? Je suis un égoïste. Ce n’est pas la première fois, d’ailleurs, alors je comprendrais parfaitement qu’il refuse de me pardonner.

Par réflexe, mes bras se nouent autour de lui lorsqu’il commence à pleurer, je ferme les yeux pour ne pas finir par l’accompagner, car je sais parfaitement que m’y mettre également ne serait pas utile et ne ferait que l’empêcher de se calmer. Mes doigts se mêlent à sa chevelure, mon autre main lui frotte doucement le dos dans l’espoir de le réconforter, mais j’ai en même temps l’impression que cela ne suffira pas.

« Jamais Roy, jamais, lui soufflé-je alors que je le berce un peu, presque inconsciemment, les yeux clos. Tant que je serai en vie, tu ne seras jamais tout seul. »

Et il sait que je dis la vérité. J’ai beau être con, le plus débile de tous les hommes que cette bonne terre ait porté, il sait que je serai toujours là, à m’inquiéter, même en silence, parce que je ne m’attache pas aux gens pour de faux. J’en suis même bien incapable, à vrai dire, et je ne peux pas m’investir à moitié avec quelqu’un ; à chaque fois que quelqu’un disparaît soudainement, sans crier gare, c’est comme si je perdais une part de moi-même. J’en ai déjà fait les frais plusieurs fois.

« Tu veux un verre d’eau ? demandé-je finalement. Tu devrais dormir un peu. Sauf si tu veux m’expliquer ce qui ne va pas. »

Oui, parce que tout ça me semble bien compliqué. Certes, je suis au courant d’une partie, celle qui me concerne, mais il a parlé de son fils et de cette étudiante. Je veux bien l’aider, mais je ne promets pas de miracle ; après tout, on parle quand même du prix Nobel du plan foireux, là.

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Ce message a été posté Ven 18 Déc - 19:24





Ses bras se serraient un peu plus autour de son meilleur ami, ses doigts se contractant violemment sur son haut alors que ses larmes ne semblaient pas cesser. En vérité, Roy était plus effrayé que jamais. Pas seulement par la solitude mais par l’avenir en général et il savait que sans son camarade à ses côtés, il n’y arriverait jamais. Il enchaînerait les bêtises, se perdrait certainement encore dans l’alcool puisque quitte à foutre sa vie en l’air autant le faire bien. Il se ferait renvoyer de l’université - ou démissionnerait - on lui retirerait la garde de son fils parce qu’un père qui n’est pas capable de se gérer lui-même ne peut pas élever un enfant. Sa famille finirait par lui tourner le dos à cause du foutoir que le jeune homme mettait dans son existence ces derniers temps. Sans parler du fait que tous croyaient qu’il avait emprunté de l’argent à des malfrats, ce qui n’était pas le cas. Mais là tout était différent, il avait l’impression de n’avoir rien sur quoi s’accrocher, comme s’il coulait encore et encore, ne parvenant pas à remonter à la surface. Il aimait la vie, plus que tout au monde, il s’était toujours battu pour profiter, pour être heureux. Il était sûrement l’exacte type d’individu qui positivait constamment, qui souriait dans n’importe quelle circonstance et qui s’amusait d’un rien. Il était facilement émerveillé et avait toujours gardé en lui son âme d’enfant. Roy pouvait être à la fois très mature et à la fois, le contraire. Il n’y en avait pas deux des comme lui et il savait que nombreux étaient ceux à le charrier sur sa façon de vivre, sa façon de concevoir les choses. On lui disait souvent qu’il avait l’art de surmonter tous les problèmes, qu’il était fort et on l’admirait pour ça, pour son optimisme à tout épreuve. Lui-même en était fier. Mais s’il était ainsi, c’était grâce à son passé qui l’avait forgé, à ses personnes qui avaient été auprès de lui et qui rien qu’avec sourire lui rappelaient ô combien la vie était précieuse.

Il ne remercierait jamais assez le ciel pour avoir permis à sa route de croiser celle de Ryû ce soir-là. Ils étaient tellement différents, sur de nombreux points cependant ils s’étaient toujours complétés. Ca avait longtemps fait leur force à tous les deux. Ils en étaient arrivés à un point où ils n’avaient même plus besoin de parler pour se comprendre. Il était plus qu’un frère à ses yeux. Leur lien était inexplicable mais par-dessus tout, il était puissant. Roy ne pourrait pas dire à partir de quand exactement cette personne était devenu indispensable dans son existence mais c’était le cas. Ils se voyaient tout le temps, squattant chez l’un chez l’autre, se racontant des tas d’anecdotes et se soutenant à leur manière. Son collègue avait été plus présent pour lui que tous ses frères réunis, s’il avait ses faiblesses, il lui avait offert une force incroyable mais aussi, il l’avait rendu tellement vulnérable. Justement parce qu’aujourd’hui, l’enseignant n’était pas en mesure de concevoir sa vie sans son meilleur ami à ses côtés.

Voilà pourquoi tous ses murs s’étaient effondrés. Parce que si habituellement il arrivait à gérer ses problèmes seuls, celui-là, il n’en était simplement pas capable...

- Je n’ai pas soif, chuchota-t-il d’une petite voix sans jamais le lâcher, Mais je... Je suis fatigué.

Il n’avait pas envie d’en parler, expliquer qu’en réalité cela n’avait rien à voir avec ce qu’il avait déclaré plus tôt puis il était vraiment exténué. Probablement la raison pour laquelle, quelques minutes après, l’emprise qu’il avait sur le corps de son camarade s’était affaiblie et que de sa tête posée sur son épaule, il s’était endormi. Avec les cachets qu’on lui avait donné, Roy était extrêmement fatigué, le fait de forcer autant n’aidait pas non plus, encore moins s’il peinait à trouver le sommeil à cause de ses tourments qui le hantaient depuis plusieurs jours.

Lorsqu’il avait ouvert les yeux, le garçon dut cligner à plusieurs reprises ses paupières afin de s’habituer à la luminosité de la pièce alors qu’un affreux mal de crâne le prenait à la tête. Une grimace se forma sur figure, songeant au fait que c’était la première fois qu’il se mettait dans un tel état et qu’il devait avoir l’air bien pitoyable. Peu à peu les souvenirs remontèrent dans son esprit et un soupir franchi ses lèvres quand il remarqua un détail important. Il n’était pas chez lui mais bel et bien chez son meilleur ami qu’il avait jugé bon de contacter, complètement ivre. Mais il fallait dire que son moral était au plus bas et que peu importait ce qu’avait pu lui dire Ryû la veille, cela ne changeait pas grand chose. Il ne pouvait pas s’immiscer dans sa vie, faire comme bon lui chante si ce n’était pas le véritable souhait de son camarade. Certes, il lui avait déclaré qu’il ne le laisserait pas seul, qu’il ne l’abandonnerait pas cependant c’était le prendre en pitié car il l’avait vu dans une piteuse condition, qu’il avait vu sa peine et ô combien le professeur se détruisait. Roy ne voulait pas de ça.

S’asseyant au bord du lit, il souffla de plus bel avant de se masser durement les tempes et se motiver à se lever. Ce serait également la première fois où était si embarrassé de se retrouver chez son meilleur ami et qu’il ignorait quoi lui dire. Appuyé contre l’entrebâillement de la porte de la cuisine, il l’observa quelques instants en silence avant de le saluer d’un simple « Hey. »

- Désolé pour hier soir, S’excusa le jeune homme calmement, Je sais que je n’aurais pas du alors, désolé.

Sur ses dires, il inclina légèrement son visage avant de frotter sa paume contre sa poitrine à cause de ce pincement qui ne semblait pas vouloir disparaître.

- Je ne vais pas t’embêter plus longtemps ne t’en fait pas, je vais rentrer.


Est-ce qu’il était en train de fuir ? Peut-être. Mais il ne se sentait pas capable de l’affronter.



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Ce message a été posté Ven 18 Déc - 21:46




Lorsque mon meilleur ami s’accroche à moi, je ne peux que resserrer l’étreinte que j’ai sur lui. Je ne veux pas qu’il continue à pleurer, qu’il continue à aller mal alors que je suis là et que j’essaie de comprendre ce qui ne va pas, mais je ne possède pas de baguette magique afin de le faire parler, et encore moins de quoi lui remonter le moral. Je me sens profondément inutile. D’un autre côté, j’essaie de penser que, au moins, je suis là. N’est-ce pas ce qu’il voulait ? Un nouveau soupir m’échappe alors qu’il refuse ma proposition, et je hoche légèrement la tête. S’il est fatigué, il vaut mieux qu’il dorme. Alors que je vais lui proposer d’aller se poser dans le lit pour se reposer un peu, je constate qu’il s’est déjà endormi, ce qui m’arrache un sourire pincé, inquiet.

En essayant de ne pas le réveiller, je le porte jusqu’au lit, tant bien que mal, et le couvre des draps. Pour l’instant, c’est moi qui y dors, de toute façon, Yun Hua n’aura qu’à dormir sur le canapé. S’il le faut, je dormirai par terre, ça ne me pose aucun problème. J’aurai juste encore plus mal au dos, mais Roy vaut bien ça. Un nouveau soupir m’échappe alors que je murmure un « bonne nuit » à peine audible, et je quitte la pièce après avoir éteint la lumière.

Moi aussi, je devrais aller dormir, je devrais me reposer, essayer de récupérer un peu ce retard que j’ai accumulé depuis que Roy et moi avons sérieusement dérapé chez lui. C’est totalement ridicule. Sauf qu’au lieu de dormir, je ne fais que réfléchir à ce qui pourrait avoir causé ce mal être chez lui. Est-ce cette histoire d’étudiante ? Son fils ? Moi ? Je n’en sais rien et ça m’obsède un peu ; il est hors de question que je le laisse aller mal. J’y pense. J’y pense. Encore et encore. Tant et si bien que, au bout d’un bon moment, je ne réalise même pas que la fatigue m’emporte, je m’endors assis au bureau, appuyé sur mes bras croisés.

Quelques heures plus tard, je suis réveillé par les griffes d’Arisu qui a trouvé bon de se poser juste sur mes épaules, mais qui semble avoir glissé. Je lui adresse un soupir agacé alors que je la vois gambader un peu plus rageusement sur le sol. Elle a l’air de reprendre du poil de la bête depuis quelques temps, je dois avouer que ça me fait plaisir.

Alors que je suis à la cuisine, occupé à me préparer un café, la voix de Roy m’interpelle et j’y réponds brièvement. Haussant un peu les épaules à sa réponse, je prends la tasse qui vient d’être servie et la porte à mes lèvres silencieusement.

« Pas de problème, vas-y. »

J’attends qu’il s’éloigne de moi, le suit jusqu’à l’entrée de la cuisine et, quand il a pu constater que la porte est fermée à clés et que celle-ci n’est pas dessus, je conserve un air des plus sérieux avant de prendre une gorgée de café.

« Tu penses vraiment que tu vas t’en sortir sans rien dire ? demandé-je après avoir avalé la boisson chaude, plantant mes yeux sur lui. Tu partiras pas d’ici avant de m’avoir expliqué ce qui ne va pas. Je veux tout savoir. »

Je lui adresse un signe pour lui indiquer de s’installer dans le canapé, je vais m’asseoir près de l’ordinateur, comme à mon habitude, je pose ma tasse et je sors une clope que j’allume pour la porter à mes lèvres ensuite.

« Je te dirais bien que j’ai les moyens de te faire parler, mais j’aimerais autant que tu me forces pas à inventer des trucs louches pour ça, ok ? »


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Ce message a été posté Ven 18 Déc - 22:12





Il était stupide. Complètement stupide. Il connaissait son meilleur ami mieux que personne, il aurait du savoir qu’il ne le laisserait pas s’en aller aussi facilement. Néanmoins Roy n’avait pas réfléchi et après lui avoir adressé un faible sourire, il s’était incliné puis avait fait demi-tour, mettant ses chaussures l’une après l’autre avant de se préparer à sortir. Sa main sur la poignée, il fronça les sourcils en constatant que cela ne s’ouvrait pas. Tel un idiot, il avait essayé à plusieurs reprises avant de soupirer et d’insulter son camarade intérieurement. Lui-même aussi d’ailleurs. Quelle idée avait-il eu de le contacter en étant ivre aussi ? Maintenant, il allait faire quoi pour se sortir de là ? Il ne voulait pas lui mentir non plus, c’était juste compliqué... Du coup, le jeune homme retira à nouveau ses chaussures pour le rejoindre dans le salon en soufflant. En premier lieu, il resta silencieux, se contentant de le regarder comme si l’observer allait lui donner des réponses à ses questions à ce qu’il pourrait bien lui dire. C’était toujours en silence qu’il s’était laissé tomber sur le canapé et que ses doigts ne cessaient de se triturer à cause du stress.

- Tu ne crois pas que c’est un peu tard pour t’en inquiéter ? Lui balança-t-il tout à coup sèchement.

Ce n’était pas ce que le professeur aurait voulu rétorquer néanmoins l’accuser était plus facile à faire qu’avouer la vérité. Prenant une profonde inspiration, il ferma ses paupières avant d’expirer et de lutter pour ne pas grimacer à cause de la douleur qu’il ressentait. Ca irait. Il n’avait pas d’autres choix que d’aller de toute façon.

- Pardon... Je ne voulais pas dire ça, désolé.

Surtout que Ryû n’y était pour rien si c’était lui qui, volontairement, ne parlait jamais de ses problèmes. Certes, en tant qu’ami c’était son devoir de le remarquer cependant si Roy s’assurait de faire en sorte qu’il remarque rien, ce n’était donc pas de sa faute à lui.

- Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? C’est un tout. Tu sais à force d’accumuler les choses, tu coules. Je stresse toujours avec cette histoire de Koji, j’ai du mal à gérer Haru, c’est pour ça que je l’ai laissé chez ses grands parents quelques jours... Et puis cette étudiante, c’est juste compliqué. Y a une espèce d’attirance étrange et que je ne pourrais pas expliquer mais voilà, ça reste une étudiante et je suis un professeur.

Ce n’était même plus le problème puisqu’il avait réussi à passer au-dessus, à ne plus se prendre la tête pour rien et penser un peu à lui. Ce qui l’inquiétait et qui l’effrayait vraiment, c’était le reste. Parce que ça remettait toute sa vie en jeu, ses occupations, ce qu’il pouvait faire et ne pas faire, comme se faire enfumer par de la cigarette, par exemple.

- Enfin, en vrai, ce n’est pas ça le problème... Se reprit-il aussitôt, en secouant nerveusement ses cheveux, Je m’en fous de tout ça, c’est pas ça qui va me tuer.

Ah, non. C’est autre chose. Un soupir franchit ses lèvres alors qu’il ne put se retenir cette fois-ci qu’une légère grimace se forma sur son visage et qu’il pinça son tee-shirt discrètement de ses mains.

- Dit... Tu veux pas me ramener chez moi ? Je ne me sens pas très bien là.

Il avait juste besoin d’un médicament. Un médicament que le médecin lui avait dit de garder toujours sur lui mais que sous la précipitation hier soir, le jeune homme n’avait pas pris. Son teint était devenu plus pâle qu’il ne l’était déjà à l’origine et l’inquiétude, la peur, se reflétait également dans les pupilles du garçon. Qu’est-ce qu’il allait advenir de lui ? Combien de temps parviendrait-il à supporter ça ? Rien ni personne ne pouvait le prévoir et c’était sûrement ce qui l’effrayait le plus.



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Ce message a été posté Dim 20 Déc - 1:10





C’est qu’il est plutôt énervé, monsieur le professeur de baseball. Allez savoir pourquoi, je parviens à garder mon calme lorsqu’il s’agit de lui, sauf lorsque j’ai quelque chose à me reprocher, et en cet instant je pense ne pas être celui qui s’énerve sur l’autre. Je me contente de tirer un coup sur ma cigarette, inhalant profondément la fumée qui me donne toujours cette impression d’être plus serein, avant de relever les yeux vers mon collègue qui est, rappelons-le, avant tout mon ami.

Son frère, son fils, c’est quelque chose que je peux parfaitement comprendre. Quand il évoque cette étudiante, par contre, un sourire point sur mon visage alors que je laisse s’échapper la fumée que j’ai inspiré un peu plus tôt.

« Je sais que tu m’admires, mais pas besoin d’en faire autant. »

On va éviter de lui préciser tout ce qu’il se passe ici, surtout que je ne suis moi-même pas convaincu de ce que je fais pour l‘instant par rapport à Yun Hua.

« Pas ça qui va te tuer ? »

Mes sourcils se froncent un peu à l’entente de ces quelques mots. Ouais, il est louche le petit là. Je me retiens de faire un commentaire en le voyant blêmir de la sorte, mais je m’approche de lui après quelques instants.

« Je te ramène, je veux des explications en chemin. »

Je plante la cigarette entre mes lèvres avant de sortir la clé du fond de ma poche, sans prendre le temps d’enfiler ma veste. Je prends juste mon téléphone, au cas où Yun Hua rentrerait entre temps, puis je prends la direction du parking où je gare habituellement la voiture, tout en guettant d’un œil attentif l’état de mon meilleur ami qui ne semble clairement pas au mieux de sa forme.

« T’as choppé une merde ? demandé-je en ouvrant le véhicule. »

Il a peut-être la grippe, quelque chose du genre. Je ne sais pas, moi, c’est la saison alors c’est parfaitement possible. Un soupir, j’abandonne la clope dans un cendrier, puis je prends définitivement place au volant, indiquant au GPS l’adresse de mon ami en espérant qu’il n’y aura pas trop de circulation, bien que j’en doute fortement. Après quelques instants de route, je lui adresse un sourire.

« Alors, ton étudiante. Je peux en savoir plus ? »

Autant commencer par le sujet cocasse, non ? Je sais qu’il m’a reproché ce genre de choses la dernière fois que l’on s’est vu, alors bon. Je ne peux pas m’imaginer qu’il ait couché avec l’une d’entre elles après m’avoir reproché de le faire. Bon, en soit, la première fois n’était pas tout à fait volontaire. Disons consciente. La deuxième par contre. Oh, c’est bon hein, la ramenez pas.


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Ce message a été posté Dim 20 Déc - 2:29





Roy avait du se retenir de dévisager son meilleur ami lorsque ce dernier avait daigné lui faire un sous-entendu en rapport à sa situation avec Yeo Jin. Il n’était pas vraiment d’humeur à plaisanter et tout était déjà assez compliqué comme ça. Il savait l’erreur qu’il avait commis, le « merdier » dans lequel il s’était immiscé et qu’en plus de cela, il avait été le premier à lui faire la morale quand il avait appris pour Yun Hua. Certes la situation était différente puisque Roy n’était pas ivre lorsque tout ceci était arrivé néanmoins cela n’empêchait pas le fait qu’avoir une relation avec une étudiante était mal. Il en avait conscience mais n’avait-il pas le droit d’être un tant soit peu égoïste et de transgresser les règles pour une fois ? Au fond, il n’y pouvait rien si elle l’attirait plus que de raison. Les émotions ne se contrôlent pas et bien qu’il avait essayé, le professeur n’y était pas parvenu. Quand il s’était aperçu que la jeune fille avec qui il avait partagé une nuit étudiait dans la faculté où il travaillait, Roy s’était aussitôt braqué et avait, en adulte responsable qu’il était, déclaré que cela ne devait pas se reproduire ni même se savoir. Hors, il avait également était le premier à ne pas suivre ses propres résolutions. Parce qu’il y avait une forte tension qui persistait entre eux et qu’il n’était pas en mesure de maîtriser. Il aurait pu lui dire qu’ils ne devaient pas se revoir, ne pas chercher à aller plus loin et faire en sorte de s’éviter mais ça non plus, le garçon n’avait pu s’y résigner. Comme un besoin qu’il n’avait pas eu depuis longtemps, il s’était attaché à cette demoiselle d’une bien drôle de manière.

Dans un soupir, il s’était relevé afin de suivre son meilleur ami et d’y enfiler ses chaussures. Il n’avait pas envie de s’expliquer. Il détestait parler de lui et il ne voulait pas débattre sur le sujet Yeo Jin alors que ce n’était pas son principal souci. Mais d’un autre côté, il ignorait comment parler du reste, malgré tout, il ne souhaitait pas l’inquiéter. La veille il était prêt à tout pour cela, parce qu’il se sentait vaciller réellement néanmoins aujourd’hui, Roy n’était plus sur de rien. Il se disait que peut-être être seul n’était pas si mal, Ryû n’aurait pas eu à se tracasser de le voir ivre ni de se poser des questions sur sa misérable vie. Il n’aurait pas à le supporter dans son existence juste parce qu’il avait pitié et qu’il se sentait redevable. Hors, c’était trop tard désormais pour penser ainsi.

« Ca doit être l’alcool » Rétorqua l’enseignant avant d’ouvrir la porte du côté passager, « Je ne suis pas habitué à boire autant. »

Ce qui au bout du compte n’était pas un mensonge. A la base, on lui avait demandé de ne rien boire du tout mais il n’en avait fait qu’à sa tête. N’importe qui à sa place serait malade même s’il aurait certainement du éviter. Ca n’arrangerait pas son état. S’installant sur le siège, ses doigts restèrent agrippés au niveau de sa poitrine alors que sa tête s’était posée contre la fenêtre sans qu’il n’égare ses yeux vers son vis-à-vis. Un silence avait commencé à planer dans le véhicule bien que Ryû risquait de perdre patience s’il ne répondait pas rapidement à sa question.

- Je l’ai rencontrée dans une soirée. La première fois, j’ignorais qu’elle était étudiante. Ca s’est fait comme ça, de fil en aiguille, le feeling passait plutôt bien. La deuxième fois, c’était à l’université.

On ne préciserait pas exactement où cela s’était déroulé. Roy lui-même peinait à en revenir encore aujourd’hui, lui qui était si droit et semblait si sage, si responsable habituellement avait l’air de changer, de se laisser plus aller aussi.

- Je lui ai dit que ce n’était pas possible mais je n’ai moi-même pas tenu mes résolutions. Je sais que c’est mal et que je t’ai fait la morale sur ça seulement qu’est-ce que j’y peux si elle m’attire ? J’ai toujours été à cheval sur les règles, penser aux autres avant moi et pour une fois, j’ai juste envie de penser à moi.

De toute façon, il avait déjà fait son choix avant qu’il n’arrive tout cela et à présent, il ne savait plus quoi faire.

- Mais je te l’ai dit... Ce n’est pas ça le problème.

Sa voix s’était fait plus faible, quelque peu brisée et brillante d’émotions alors qu’il avait rivé son regard vers l’extérieur. Il savait qu’il ne pouvait pas le lui cacher, que Ryû finirait par le lui reprocher cependant il ignorait comment s’y prendre. Dans ce genre de moment, mentir était tellement plus facile.


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Ce message a été posté Ven 25 Déc - 20:41





Hm, je doute étrangement de ce qu’il me raconte là. L’alcool, j’en ai déjà bu beaucoup, et même lorsque j’étais plus jeune, je ne suis jamais devenu aussi pâlot sans raison. Soit, on va faire semblant de le croire et tenter d’en savoir un peu plus, petit à petit, comme ça, voilà. De toute façon, je suis sûr qu’il a énormément de choses à me raconter, comme cette histoire d’étudiante, cette histoire de fils qui se bat, tout ça. J’espère qu’il va cracher le morceau sans me forcer à lui passer un interrogatoire. Un sourire naît au coin de mes lèvres alors que je regarde la route.  

« Je vois,  réponds-je en riant un peu. Je pourrais te juger si j’avais couché qu’une fois avec Yun Hua, mais je crois que j’ai rien à dire pour le coup.  »

Lui expliquer ce qu’il s’est passé lors du voyage de cet été ne m’a pas semblé essentiel, d’autant qu’il m’avait déjà reproché d’avoir couché avec une étudiante la première fois. Au moins, cette fois-là, j’avais beaucoup d’alcool dans le sang, j’étais à moitié excusé, inconscient de ce que je faisais. La deuxième, c’était beaucoup moins involontaire, beaucoup plus conscient, et je mentirais si j’affirmais que cela ne m’a pas plus. En fait, je crois que la relation que j’entretiens avec Yun Hua depuis ce moment est encore plus compliquée. L’attirance physique est un véritable fléau, vous savez.

« Alors vas-y, accouche, c’est quoi le problème ? On joue aux devinettes ?   »

Il a tout intérêt à me donner les informations dont j’ai besoin, sinon je vais lui en coller une et il se demandera d’où elle vient.

« C’est à propos d’Haru ? De ton frère ?  »

J’ai l’impression de manquer un détail important, de pas trop savoir dans quel sens je dois orienter mes questions, mais je compte bien découvrir ce qu’il me cache, même si je dois le harceler toute la journée et la nuit suivante. Je saurai ce qui lui prend, pourquoi il est aussi bizarre.

«  Je pourrais te questionner des heures, mais ça sera plus simple si tu m’expliques. En plus, ça me permettra d’être rentré et sûr que Yun Hua va bien. »

Comment ? Non, je n’essaie pas de le culpabiliser, voyons. C’est totalement hors de propos. Ok, peut-être que j’essaie un peu quand même, mais s’il refuse de parler autrement, comment puis-je faire ? Je continue à conduire tranquillement pendant ce temps.


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Ce message a été posté Sam 26 Déc - 1:09





Roy avait préféré ne pas relever. Et même s’il avait détourné un instant son visage en direction de son meilleur ami à cause de la surprise, il avait égaré ses yeux à nouveau vers le paysage qui défilait par la fenêtre. Il n’était plus en mesure de pouvoir le réprimander sur quoi que ce soit, particulièrement à cause du fait qu’il avait à présent commis la même bêtise que son camarade. Il ignorait à quel point ce dernier était proche de Yun Hua ni ce qu’il ressentait vraiment pour elle néanmoins lui n’était pas d’humeur aujourd’hui à entrer dans tous les détails et il remerciait Ryû de ne pas le faire non plus. Qu’est-ce que ça changeait qu’il l’ait fait une ou deux fois de toute manière ? La faute avait été là dés le début et maintenant le véritable problème était ce bébé que l’étudiante attendait. Une histoire encore bien compliquée et le professeur s’excusait mentalement de ne pas être assez présent pour son collègue qui devait aussi avoir son lot de souci en ce moment. Il aurait préféré lui épargner tout ça, en dehors du fait qu’il se sentait abandonné, il aurait surtout souhaité éviter de lui ajouter un énième tracas en plus. Il ne savait même pas quoi faire s’il devait lui mentir comme il aimait le faire à chaque fois, choisissant de se débrouiller seul plutôt que d’inquiéter son entourage ou bien, est-ce qu’il devait lui expliquer toute la vérité ? Au fond, Roy avait conscience qu’il n’y arriverait pas si son meilleur ami n’était pas là cependant il y avait toujours cette partie stupide de lui qui détestait alerter ses proches, se faire plaindre aussi. Il aimerait juste que tout aille bien pour eux, rien de plus. Il avait du mal à être égoïste et pourtant, il savait également qu’il aurait bien besoin de l’être.

Un nouveau soupir franchit ses lèvres sans qu’il ne daigne répondre à son vis-à-vis, fixant toujours l’extérieur. Ses propos pourraient le faire culpabiliser c’était vrai toutefois en cet instant précis, l’enseignant n’en avait que faire de l’endroit où se trouvait la colocataire de son camarade. Si Ryû était véritablement son ami, c’était son devoir de rester près de lui et ce, peu importait le nombre d’heures que cela prendrait. Parce que s’il était à sa place, Roy ne se soucierait certainement pas du reste mais encore une fois, ils étaient bien trop différents. Cela ne servait donc à rien d’essayer de comparer.

« On en parlera chez moi » avait-il simplement rétorqué sans le regarder.

Il avait besoin de réfléchir encore un peu, de savoir exactement ce qu’il pouvait lui dire et comment le faire aussi. Que Ryû lui pardonne, ce n’était pas un problème dés plus facile à annoncer parce qu’au bout du compte, il y avait tant de détails à prendre en compte et des détails qui l’effrayaient de plus en plus. Qui savait, peut-être que si son meilleur ami apprenait la vérité, il le laisserait tomber pour de bon. Peut-être que lui-même ne se sentirait pas capable de gérer ça. Il avait tant de problème à régler qu’avoir en plus son meilleur ami malade, cela n’aidait pas...

A peine arrivé, le jeune homme avait quitté faiblement la voiture, la fatigue se reflétait de plus en plus sur sa figure pâle alors qu’il devait se retenir de ne pas grimacer. Du mieux qu’il le pouvait, il essayait de ne rien montrer, de rester fort et de ne pas inquiéter son meilleur ami qui n’avait pas l’air d’avoir deviné, ce qu’il en était. En même temps, à sa place, Roy n’aurait pas deviné non plus. Puisque bêtement, il refusait d’imaginer qu’un jour ou l’autre, il risquait de le perdre pour de bon alors il concevrait toutes les hypothèses possibles sauf celle-ci. Ryû n’était pas malade au moins ? Par réflex, il s’était retourné, le détaillant de haut en bas avant de songer au fait que sa condition était en train de le rendre, en plus de ça, complètement paranoïaque.

Retirant ses chaussures, il invita son collègue à l’intérieur et s’échappa aussitôt dans la cuisine, Ryû sur ses talons.

- Tu devrais t’assoir, Lui conseilla le professeur d’un ton sérieux, C’est préférable.

Signe que ce qu’il avait à dire était important. Sur ses mots, il tendit de quoi boire à son interlocuteur avant de se servir un verre d’eau et de s’installer en face de lui. Un silence avait commencé à naître dans la pièce sans qu’aucun d’eux ne semble vouloir l’interrompre. Roy n’avait pas détaché ses yeux du jeune homme comme si effectuer un tel geste l’aiderait dans sa décision à prendre. Et il souffla de plus bel pour la énième fois de la soirée.

- Ecoute, je...


Allez dit-le. Il suffit de se lancer, de ne pas tourner autour du pot, ça ira mieux après. Closant ses paupières quelques secondes, il les rouvrit ensuite, la bouche entrouverte, enfin motivé à parler.

- Je suis amoureux de toi !

Ah, non. Ce n’était pas ça. Lui-même s’insultait intérieurement d’avoir balancé une connerie pareille mais sur le coup, il s’était dit que si Ryû le croyait, il le renierait peut-être pour de bon, il n’aurait pas à se tracasser pour sa santé et lui n’aurait pas à s’expliquer. Sauf que paradoxalement, Roy n’avait pas envie d’être renié par son meilleur ami. Ce qui créait un sacré dilemme cependant il s’était rattrapé bien vite en agitant ses mains devant son visage, déclarant qu’il avait menti et que ce n’était pas vrai.

- Ca aurait été tellement plus simple si ça avait été ça, Dit-il dans un rire nerveux bien que ses pupilles transmettaient son propre désarroi et brillaient encore d’émotion, J’aurais juste voulu ne pas avoir à t’inquiéter et te laisser tranquille pour une fois... Désolé. Je comprends que tu ne puisses pas accepter tout ce qui s’est passé, je le conçois très bien même et je n’avais pas l’intention de m’immiscer encore mais c’est juste que je suis paumé, que je ne sais pas quoi faire... J’aurais voulu me débrouiller seul mais je n’y arrive pas, pas cette fois.

Ses yeux s’étaient baissés sur cette réflexion tandis que ses lèvres se trempaient dans le verre et qu’il en but quelques gorgées. Il ne pouvait plus reculer désormais... Il n’avait plus le choix que de s’expliquer. Sans attendre de réponse de son vis-à-vis, il avait rivé ses prunelles en sa direction.

- Cela fait un moment que je ne me sens pas très bien. J’ai toujours mis ça sur le stress, la pression et la fatigue mais j’ai fait un malaise il y a quelques jours alors on m’a fait tout un tas d’examens. Je ne pourrais pas tout expliquer parce que je n’ai pas trop compris. Juste que je suis malade et que... C’est grave.

Des tremblements s’étaient mis à parcourir son être alors que par réflex, sa main avait attrapé son poignet afin de tenter d’atténuer ses sensations. Le déclarer à voix haute signifiait accepter la dur réalité et c’était encore plus angoissant.



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Ce message a été posté Mar 5 Jan - 22:51





Cela fait désormais des années que je connais Roy, que je fréquente cette tête de mule insupportable qui me force à chaque fois à user de mille-et-une ruse pour le faire parler, et pourtant il me faut toujours autant de subtilité pour parvenir à lui tirer les vers du nez. Sauf que la subtilité et moi, nous sommes bien étrangers, et que je n’arrive pas à m’en sortir aussi facilement que lorsque je me retrouve en tête à tête avec l’écran de mon ordinateur, à entrer des codes qui me permettent d’obtenir les informations que je cherche. J’aimerais que tout soit aussi simple que dans ces moment-là, avec un bouton undo, des anti-virus pour protéger des indésirables, un filtre pour empêcher les mauvaises choses de m’atteindre. Si seulement. Je hoche légèrement la tête à son affirmation, jugeant que reprendre la conversation n’est pas vraiment une bonne idée pour l’instant, bien que cela me dérange un peu, et je continue la route sans prononcer un mot, réfléchissant simplement au chemin, au code de la route – oui, je vous promets – et à ce qu’il se passe en cet instant. Roy est tellement bizarre. Bon, il a bu hier, je sais qu’il n’était pas dans son état normal, mais quand même.

Plus les secondes passent dans l’habitacle de la voiture, plus j’ai l’impression d’étouffer dans mes propres pensées, comme si elles m’oppressaient, me nouaient la gorge et l’estomac à la fois. Sans vouloir me l’avouer, je m’inquiète vraiment de ce qu’il pourrait avoir à dire, de ce qui pourrait lui causer du souci. En dépit de tout ce qu’il s’est passé entre nous, des moments difficiles qu’on a passé et de la dispute stupide que l’on a eue récemment à cause de cette soirée où nous étions quelque peu hors de contrôle, je sais qu’il comptera toujours, à mes yeux, plus que n’importe quel ami. Il faut que je me calme. Je prends une profonde inspiration et repose mon regard sur la route alors que nous approchons de l’adresse de Roy, cherchant des yeux un endroit où je pourrais garer la voiture sans risquer d’avoir des problèmes, mon récent accident étant largement suffisant dans la catégorie « mésaventures inutiles ».

Il ne me faut que quelques secondes pour quitter le véhicule, après l’avoir dans la rue de mon meilleur ami. Un profond soupir m’échappe alors. Qu’est-ce que je dis ? Qu’est-ce que je fous ? J’ai l’impression que tout est toujours aussi confus, comme si mes interrogations criaient plus fort que mes convictions habituelles. Tout va bien, ça va passer, il est peut-être juste un peu fatigué. Tout est remplacé par des craintes beaucoup plus fortes. Je ne devrais pas, pourtant. Je sais qu’on a toujours tendance à dramatiser, en particulier moi-même, mais je ne parviens pas à m’en empêcher. Dois-je vraiment m’en faire à ce point à chaque fois que quelque chose semble aller mal ? Je suis vraiment une créature pitoyable lorsque je veux. Je dois simplement avoir envie de protéger ceux qui me sont chers.

Sous le regard de mon meilleur ami qui semble me dévisager légèrement, mes sourcils se froncent. Pourtant, au lieu de lui demander ce qu’il cherche, je reste silencieux. De toute façon, j’ai l’impression que je ne parviendrai pas à parler tellement j’ai cogité durant le trajet. Je crois que le mieux est d’attendre qu’il prenne la parole de lui-même, qu’il explique ce qui ne va pas. Avec un peu de chance, ce n’est pas si grave qu’il a l’air de le prétendre. Si ça tombe, ce n’est rien.

Dans l’entrée, j’abandonne mes chaussures auprès de celles de mon collègue avant de prendre sa suite à l’intérieur de son logement, jetant un œil autour de moi en constatant que rien n’a vraiment changé. Je ne peux malgré moi pas m’empêcher de penser que, la dernière fois que je suis venu ici, les choses ont furieusement dérapé, mais cette pensée ne parvient pas à m’arracher un sourire. Je suis trop occupé à réfléchir, encore. Que l’on m’arrête. Je me retrouve assis plus vite que je le pensais, à observer Roy avec attention dans l’espoir d’une explication. Il a l’air si sérieux. Je prends le verre qu’il me tend et tapote doucement le dessous de ce dernier avec le bout de mes doigts, mes yeux toujours rivés sur mon meilleur ami.

Mon sérieux est tel qu’au moment où il ouvre enfin la bouche, j’ai l’impression que l’information me passe totalement au-dessus. Amoureux de moi ? L’espace d’un instant, j’ai comme un bug, mes cils battent plusieurs fois et je reste à l’observer dans un silence de mort. Bon. Finalement, ce n’est peut-être pas si grave que ça ? Je devrais rire de cet aveu, demander s’il est sérieux, mais mes yeux scrutent son visage avec une telle intensité que la question doit être clairement implicite. Qu’est-ce qu’il se passe, Roy ? J’aimerais lui demander, mais les mots semblent encore bloqués dans ma gorge. Ce trajet m’aura certainement fait réfléchir, le silence qui a pesé durant son cours également. Je ne sais que faire, je ne sais pas que dire. Je ne sais même pas quoi penser. Heureusement, ce problème est rapidement résolu par le comportement de mon meilleur ami, à qui j’accorde une fois encore toute mon attention.

J’ai envie de lui dire d’abréger, de lui demander de se taire, d’aller à l’essentiel, d’arrêter de tourner en rond. Rien ne vient. Pourquoi faut-il toujours que l’on se retrouve dans des situations pareilles ? Je prends une gorgée d’eau pour me dénouer la gorge, sans succès. Il me fait peur. Mes yeux se posent sur les siens alors qu’il reprend la parole, je recommence à jouer nerveusement avec le dessous de mon verre, écoutant chacun de ses mots, chaque son qu’il prononce. Une fois de plus, je me mure dans le silence, les lèvres pincées, continuant à jouer avec ce foutu verre dont le cliquètement commence à m’exaspérer alors que j’en suis le seul responsable. Il ose parler de tout ce qu’il s’est passé ? J’ai osé refuser de lui parler ? Je ne sais pas. Un silence s’installe, brisé par le seul bruit que je fais avec mon verre, mes tempes battent douloureusement. Il est malade et c’est. Il est malade. C’est grave. Grave.

« Grave comment ? »

Un murmure qui brise le silence, à peine audible, à peine intelligible, sûrement. Ai-je vraiment envie d’entendre ce genre de nouvelle ? Je porte difficilement le verre à mes lèvres, dans l’espoir de me calmer, de m’ôter ce nœud au ventre, mais je tremble un peu malgré moi. Je n’ai pas été là quand il avait besoin de moi, j’ai joué à l’idiot pour une histoire d’un soir, vraiment ? Je mériterais des claques… Je ne veux pas que ça soit vraiment grave. Je préférerais limite qu’il soit vraiment amoureux.

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 5 Jan - 23:25





Qu’est-ce qu’il était censé faire ? Qu’était-il censé lui expliquer ? C’était vrai, Roy n’avait pas le sentiment de pouvoir se débrouiller seul cette fois-ci néanmoins qu’est-ce que ça lui apportait de courir après cet ami qui au bout du compte l’avait mis dehors de son propre appartement ? Bien sûr qu’il comprenait la fierté qu’avait ce dernier, il s’y était même préparé à recevoir une telle attitude de sa part mais maintenant qu’il y songeait, qu’il avait les idées plus claires, ça lui faisait mal. Il avait eu besoin de lui, plus que jamais, et Ryû n’avait pas été là. Peut-être le serait-il à présent mais n’était-ce pas trop facile après que le professeur ait eu à le supplier de le faire. Pourquoi devoir dépendre de lui si finalement son meilleur ami, avant, avait encore la ferme attention de le sortir de sa vie. C’était stupide de penser ainsi après lui avoir avoué tout cela mais c’était parce que paradoxalement, Roy comptait un tant soit peu sur lui... Seulement, il n’avait pas envie qu’il revienne vers lui par pitié et s’il mettait tant de temps à donner des explications, c’était certainement pour ça aussi. Il ne voulait plus le lui dire, il ne voulait plus que Ryû le sache parce qu’il n’avait pas envie de l’inquiéter, parce qu’il savait que ça le briserait sûrement mais surtout parce qu’il refusait sa pitié. Il n’avait rien contre ça mais pas de la part de son meilleur ami. C’était plus douloureux que quiconque pouvait imaginer et à peine l’enseignant eut-il prononcer ses paroles, cette affreuse sentence qui lui rappelait que sa vie ne tenait plus qu’à un fil, il avait regretté de les avoir déclaré. Il aurait du trouver autre chose, relancer ce qui avait brisé leur amitié, qui avait atteint la fierté de son collègue et qui l’aurait peut-être fait fuir de plus bel. Il n’aurait jamais du lui avouer la vérité, lui dire qu’il était gravement malade... Il aurait du prendre sur lui et mentir pour une fois.

Il pouvait le lire dans le regard de son meilleur ami ô combien ça avait l’air de le toucher, il l’entendait dans sa voix et si lui-même aurait dû en être ému, Roy en était tout bonnement incapable. Il n’en avait jamais voulu à Ryû pour ses bêtises, il l’avait toujours soutenu. Toujours, même lorsqu’il aurait du le trucider sur place, qu’il aurait sûrement du le renier de sa vie depuis longtemps, il n’avait jamais pu se résigner à le faire. Parce qu’il était son meilleur ami, son frère et que c’était son devoir de le soutenir, de l’aider à changer, à devenir quelqu’un de meilleur mais parce qu’il pensait aussi bêtement que peu importait ce qui leur tomberait dessus, quoi qu’il arrive, le jeune homme serait toujours présent pour lui. Même s’ils venaient à se haïr pour diverses raisons. Revoir ces derniers jours défilés dans son esprit, se souvenir des paroles de son camarade la veille, ses agissements, le professeur ne parvenait pas à rester de marbre face à ça. Il ne parvenait pas à pardonner autant qu’il aimerait. Pourtant, il essayait durement. Il essayait de se dire que ce n’était pas grave, que l’important était que Ryû était là maintenant et qu’il était véritablement tracassé. Hors non, il n’y arrivait pas. Si son collègue lui reprochait de l’avoir touché dans sa dignité, Roy lui reprochait autre chose qui à ses yeux comptait bien plus que tout le reste.

Peu à peu ses phalanges se détachèrent de ses bras afin de river son regard vers son vis-à-vis. La tristesse, la fatigue s’y reflétaient toujours à l’intérieur mais contrairement à il y a quelques instants, une certaine froideur, une amertume si lisait également.

- Qu’est-ce que ça peut te foutre ? Balança-t-il soudainement d’un ton plus sec, Désolé de dire ça maintenant mais oui, qu’est-ce que ça peut te foutre ?!

Au final, il était en colère. Il aurait préféré que Ryû continue de jouer les ignorants, qu’il s’en aille après l’avoir déposé puisque au moins, à l’heure actuelle, lui vivrait encore dans le déni et ne réaliserait pas tout ce qui leur était tombé dessus ces derniers temps.

- Je devais sortir de ta vie et à présent, c’est révolu ?! Tu changes d’avis et tu décides de t’inquiéter parce que je suis malade ? Je ne sais même pas pourquoi je t’ai dit tout ça ni pourquoi je suis venu te voir ! A quoi ça sert ? Qu’est-ce que ça va changer ? Tu vas revenir parce que t’as peur pour moi ? Je ne veux pas de ça.

Sur ses paroles, il s’était redressé avant de déposer brusquement son verre vide dans son évier et de rester face au meuble, ses doigts s’agrippant légèrement au niveau de sa poitrine, encore. Il en avait marre de tout ça et au final, c’était lui le plus grand des idiots dans cette histoire. Ryû lui avait demandé de ne plus le contacter, plutôt que de jouer aux bornés, il aurait dû s’y tenir. Au moins, il n’aurait pas à se prendre autant la tête en cet instant.



Anonymous
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Ce message a été posté Mer 6 Jan - 0:01




Au final je ne sais pas ce qui me fait le plus peur entre la possibilité de perdre mon meilleur ami et celle de ne pas être capable de me racheter pour le comportement stupide que j’ai eu. Dans tous les cas, je suis paralysé, incapable de dire quoi que ce soit, quelque chose de plus malin qu’une question dont j’attends la réponse. Pourquoi ne suis-je pas capable d’être l’ami que tout le monde souhaiterait avoir ? Pourquoi suis-je toujours en train d’essayer de remonter le moral des autres sans savoir comment m’y prendre ? J’ai l’impression d’être aussi utile que les histoires que l’on lit, celles qui nous émeuvent, nous font pleurer, mais ne peuvent nous demander pour quelles raisons nous sommes tristes à la lecture de mots qui ne sont pas forcément prévus pour nous mettre dans un tel état. Mon cœur bat de crainte, il bat de l’horreur de perdre celui qui, au cours des dernières années, a toujours été à mes côtés dans les moments difficiles, m’a toujours soutenu, sans exception. J’ai juste envie de balancer ce verre à l’autre bout de la pièce, qu’il valse en éclat, comme cette amitié l’a fait il y a quelques jours, car c’est vraiment l’impression qui me vient lorsque j’entends les propos de mon meilleur ami.

J’ose à peine lever les yeux alors qu’il s’adresse à moi, mon cœur accélère un peu, mes tempes me font mal et j’ai l’impression d’être un enfant que l’on réprimande. Je le mérite. Plus que n’importe qui, d’ailleurs. Je ne devrais pas tenir rigueur à mon meilleur ami d’un défaut qui m’a suivi pendant des années à partir de ma séparation avec Hikari. Je ne devrais pas lui en vouloir pour m’avoir accompagné dans un moment de pure décadence, un moment que nous n’aurions certainement pas du vivre ensemble. Je reste pourtant sans réponse à ses paroles. Un enfant sage, dirons-nous. Alors que je suis particulièrement impulsif d’habitude. Je crois que je ne peux pas vraiment m’énerver contre Roy.

Mes yeux scrutent vaguement le fond de mon verre à travers l’eau qui s’y agite, je réfléchis à toute allure pour trouver quelque chose à faire, à dire, à répondre à ce qu’il me balance au visage, mais je ne peux pas. Oui, je m’inquiète pour lui. Non, ça ne va rien changer. Je ne sais pas quoi penser, je ne sais pas quoi faire. J’ai juste peur. S’il sortait de ma vie, il pouvait toujours y revenir. Pas en étant gravement malade. Je serre les dents à plusieurs reprises, le claque le verre contre la table, m’éclaboussant la main au passage, et je ferme les yeux.

« Mais qu’est-ce qu’il te faut alors, Roy, putain ? Je suis désolé, je… j’ai été totalement con, vraiment, j’ai pas assumé que ça soit arrivé. Tu sais qu’il faut pas écouter tout ce que je raconte quand je suis en colère, à force, non ?! craché-je avec énervement, mais pas seulement, car les larmes me montent doucement aux yeux alors que je me redresse. J’ai jamais pensé tout ça. »

Et je me suis approché de lui. Mes bras se sont enlacés autour de sa taille et je l’ai serré contre moi, retenant mes larmes par fierté, incapable de desserrer les lèvres avant quelques secondes.

« Je veux pas te perdre, Roy. Surtout pas comme ça. »

J’ai déjà perdu une grand-mère par maladie, je sais parfaitement la douleur que ça représente, et voir mon meilleur ami mourir de l’une d’entre elle serait certainement la pire chose qui pourrait m’arriver.


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» We try hard, but every f*ckin' one loses in the end | ft Roy

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