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 » We try hard, but every f*ckin' one loses in the end | ft Roy

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Anonymous
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Ce message a été posté Mer 6 Jan - 0:38





Il n’aimait pas lui en vouloir. Il aurait souhaité être encore capable de le pardonner mais ça ne fonctionnait pas. Pas cette fois. Parce que cela faisait des jours que Roy ne s’était pas rendu au travail, qu’il n’était pas sorti de chez lui et mangeait à peine - oui, à peine - qu’il ne parvenait pas à dormir non plus à cause de tous ses tourments qui l’habitaient et du meilleur ami qu’il n’avait normalement, pas le droit de joindre. Il avait réfléchi pendant tout ce temps, cherchant un moyen à lui seul de s’en sortir, sans avoir à compter sur qui que ce soit. Ryû le connaissait, il savait ô combien le jeune homme détestait parler de ses soucis et jamais il n’en avait informé sa famille. Il n’avait donc personne. Personne de confiance et la seule en qui, pour une fois, il s’était décidé de se confier n’avait pas été là. Son meilleur ami lui avait toujours dit que si nécessaire, il serait présent mais ça n’avait pas été le cas. Et parmi toutes les bêtises que celui-ci avait pu faire, la dernière avait été la pire. Peut-être parce que ça l’atteignait personnellement, que Roy avait cru voir son monde s’effondrait et qu’en l’espace d’uniquement quelques secondes, il s’était senti extrêmement seul. Comme ce mauvais rêve que l’on fait où il n’y a que nous et cette immense fond noir qui ne fait que reculer sans qu’on ne parvienne à rejoindre cette infime trace de lumière. Ca lui avait provoqué cet effet là, tel un coup de poignard dans la poitrine. Et s’il avait bu, principalement, c’était à cause de ça. Puisque oui, en cet instant précis, c’était tout ce qui lui restait : l’alcool. Il avait perdu son plus grand ami, le baseball, ça serait compliqué désormais et même l’espoir de vivre, il ne l’avait plus désormais. Donc à quoi bon ? Il avait son fils, sa petite perle qu’il aimait plus que tout néanmoins comment pouvait-il faire s’il n’était pas en mesure de s’en occuper car il était trop fatigué, car il ne tenait pas debout ou tout bonnement à l’hôpital. Il ne voulait pas lui offrir une telle vie. Il ne savait pas être égoïste et pourtant plus que tout, en ce moment, Roy l’était puisqu’il ne pensait pas à Ryû mais à la blessure qu’il lui avait faite. Certes, il finirait par lui pardonner - cela ne signifiait pas oublier de toute manière - parce que malgré tout, il tenait trop à lui pour le sortir de sa vie mais pas comme ça. Est-ce qu’une maladie pouvait vraiment tout changer ? Oui, désormais le temps était compté seulement ce n’était pas juste. Ce n’était pas juste qu’il revienne juste une fois qu’il a découvert le pire et pas avant...

Il aurait voulu ne pas l’écouter, ne pas l’entendre parce que Roy se connaissait, il n’était pas aussi fort qu’il laissait paraître. Et si Ryû avait raison dans ses propos, que cela l’obligeait à crisper ses doigts contre l’évier à cause de ses mots qu’il se retenait de balancer, le professeur ne pouvait s’empêcher de songer à quel point ce n’était pas une raison. Peu importait le pourquoi son camarade avait répliqué ses mots, le fait était que, colère ou non, il les avait dit quand même et qu’il l’avait blessé. Bien sûr que le jeune homme savait qu’il était d’un naturel impulsif, qu’il ne pensait pas souvent ce qu’il racontait mais cela n’enlevait pas une douleur pour autant. Cette fois-ci, c’était bien plus que des mots que Roy désirait. Il ne voulait plus d’excuses non plus, il voulait des actes néanmoins, il ne le déclarerait sûrement à voix haute. Sa bouche s’était entrouverte pour lui répondre mais s’était refermé aussitôt à la sensation de ses bras qui avaient entouré sa taille alors que ses pupilles s’étaient légèrement écarquillés sous la surprise. Jamais il ne se serait attendu à une telle initiative et lui-même n’avait su comment réagir si bien qu’il n’avait pas bougé, ses bras restant longés devant lui.

Ses mots le frappèrent réellement, contrairement à ceux énoncés il y a quelques instants, l’enseignant avait du se taire, incapable de rétorquer face à la confession de son meilleur ami. Peu importait ce qu’il pensait, la rancune qu’il avait à son égard, il pouvait sentir son inquiétude, son désespoir, ses regrets aussi peut-être et il ne put que se radoucir. S’énerver n’était pas non plus la solution, il le savait mais... Tout était si compliqué. Ses prunelles se baissèrent sur ses mains sans qu’il ne daigne répondre quoi que ce soit. Un faible silence s’était installé alors qu’il ne s’était ni décalé ni n’avait cherché à bouger, à répondre à son étreinte alors que son coeur battait d’une drôle de manière. Lui aussi avait peur, lui aussi ne voulait pas tout perdre maintenant, il n’avait pas choisi tout ça... Incapable de se contrôler, il s’était remis à trembler jusqu’à ce qu’il se décide de se tenir, enfin, aux bras de son camarade et de les agripper de ses doigts frêles.

- Ce n’est pas comme si... On pouvait faire autrement de toute façon.

Sa voix était brisée, presque infime et tremblante elle aussi. Il ne voulait pas en arriver là. Il était bien trop jeune pour ça mais rien ne présageait qu’il pouvait s’en sortir et il n’avait pas envie de se faire opérer. C’était une chance sur deux alors à choisir, il préférait vivre dans le doute de ne pas savoir s’il allait mourir demain plutôt que de subir une chirurgie et de ne pas en sortir vivant. Dans un soupir, le garçon finit par se décaler et repousser son collègue avant de lui faire face, noyant ses yeux sombres aux creux des siens.

- Tu crois que j’ai envie de ça moi aussi ? Je n’en ai peut-être pas l’air, Ryû mais je suis terrifié et c’est pour ça que je t’en veux. Je t’aurais laissé tranquille vraiment mais si je suis venu te voir, j’avais une bonne raison. Alors oui ça m’a blessé et je ne peux pas prétendre le contraire non plus... Et là, je ne sais juste pas quoi faire. J’y pense tous les jours, je ne fais que me tracasser à me ronger le sang... Je veux juste... Je ne sais pas... Qu’on me dise que tout ira bien.


Pour une fois. Juste une fois. Il aurait voulu qu’on lui dise ça, qu’il n’avait rien à craindre, qu’il s’en sortirait parce qu’il avait de la hargne, qu’après tout ce qu’il avait vécu, il ne pouvait pas se laisser emporter maintenant. En vérité, il avait surtout besoin de son meilleur ami. Mais lui aussi, il était quand même trop fier pour l’admettre une nouvelle fois.




Anonymous
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Ce message a été posté Ven 8 Jan - 21:48




Au bout du compte, je sais qu’en vouloir à Roy pour ce qu’il s’est passé entre nous est totalement stupide. Nous étions deux, ce soir-là, nous avons agi comme des idiots tous les deux. Au lieu de me braquer et de décider de rentrer chez moi sans discuter plus amplement des événements, j’aurais dû rester, tenter de parler, lui dire que je ne pensais pas aller jusque-là avec lui avant que ça n’arrive et que j’avais beaucoup de mal avec tout ça. Ce n’est pas comme si j’avais véritablement eu l’intention de me mettre dans un tel état avant que ça n’arrive. Mais tout ça est-il vraiment important par rapport à ce que Roy vient de m’annoncer ? Comprend-t-il que je regrette ce que j’ai pu lui dire, que je n’en pensais rien ? J’ai vraiment trop de fierté.  Alors, sans poser la question, je garde les bras autour de sa taille, silencieux comme jamais, dans l’attente d’une réaction de la part de mon meilleur ami.

C’est insupportable, vraiment. J’ai l’impression d’être un accusé qui attend la sentence. J’espère n’écoper que de quelques mois, quelques semaines même, si possible. Je ne sais pas comment je pourrais m’excuser encore. J’ai si peur. Et lorsqu’il commence à trembler, je resserre un peu plus mon étreinte comme si j’avais peur de le voir s’effondrer d’un moment à l’autre. Ses propos ne me font pas vraiment de bien, mais je ne sais que trop à quel point je les mérite, et lorsqu’il pose son regard sur le mien, je le soutiens quelques secondes, incapable de dire quoi que ce soit alors qu’il reprend la parole.

Tout ce qu’il me dit, je le sais. J’en ai conscience, de cette imbécilité qui m’a poussé à le renvoyer chez lui alors qu’il tambourinait à ma porte depuis des heures, de cette fierté qui m’a fait lui tourner le dos parce que nous avions été un peu trop proches. J’ai terriblement mal agi envers lui et il aurait toute les raisons du monde de m’en vouloir, mais tout ce que je parviens à faire actuellement est de pincer un peu plus les lèvres et essayer de ne pas réagir n’importe comment, de ne pas dire n’importe quoi. Je ferme les yeux quand il a terminé, un léger soupir m’échappe, je déglutis difficilement.

« Je sais, murmuré-je finalement, avant que ma voix ne reprenne un peu de force, c’est normal d’avoir peur. »

Un bref silence s’installe. Je suis vraiment incapable de réconforter les personnes auxquelles je tiens, c’est un véritable supplice.

« Roy, je… Je ne peux pas te dire que tout ira bien…  » Sachant que tout ne va déjà pas bien pour moi, ça serait effectivement compliqué d’imaginer un monde de bisounours. « …mais je veux être là si ça va mal. » C’est si dur de s’exprimer ? « Écoute, je sais que j’ai été vraiment horrible, que je t’ai demandé de sortir de ma vie, que j’ai dit d’autres conneries du genre. » Et ça devient encore plus dur à mesure que les pensées me traversent l’esprit. « Mais sans toi je serais surement même plus là pour les dire. »

Non, je ne pleure pas. Mes larmes sont contenues de justesse, mais je ne pleure pas. C’est juste que… Non, il ne peut pas lui arriver quelque chose. Juste non.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 8 Jan - 22:19





Bien sûr qu’il avait besoin de Ryû et bien sûr qu’il était incapable de le sortir de sa vie. Hors, qu’on lui pardonne si certaines douleurs ne s’effacent pas si facilement et qu’il avait été sincèrement blessé par les agissements de son meilleur ami dernièrement. Au fond, Roy ne lui en tenait pas rigueur, il était le principal fautif pour ne lui avoir rien dit, pour avoir traîné sans avouer la vérité et pour ne pas l’avoir retenu ce soir-là non plus. Mais il s’était dit que son camarade reviendrait sur ses paroles, qu’il serait le premier à ramper vers sa porte seulement ça avait été le contraire. Parce qu’il s’était senti démuni, qu’il avait perdu tous ses repères et que l’unique personne qui aurait pu l’aider, lui apporter un tant soit peu de force et de courage n’était pas là. En cet instant, le jeune homme se sentait plus vulnérable que jamais comme si un rien suffisait pour le faire s’effondrer néanmoins malgré tout, il continuait de lutter, tremblant de tout son être alors qu’il ne cessait de songer ô combien, il n’avait pas envie de mourir. Ryû lui avait déclaré ne pas vouloir le perdre, pas de cette façon mais comment faire s’il n’en avait pas réellement le choix, si au bout du compte, c’était sa destinée et que cette maladie le tuerait pour de bon ? Evidemment que le professeur souhaitait vivre, qu’il donnerait n’importe quoi pour retrouver sa vie normal, cette stabilité qu’il avait encore il y a quelques mois et qu’on arrête de venir y ajouter des troubles. Sauf que tout n’était pas si simple, qu’on n’avait malheureusement pas toujours ce qu’on voulait et que le fait d’être effrayé n’y changerait probablement pas grand chose. Pourtant Roy aurait bien désiré qu’on le rassure, qu’on le réconforte et qu’on le réveille. Qu’on lui explique que tout cela n’était qu’un mauvais cauchemar, qu’il n’avait rien de grave et qu’il s’en sortirait. Pourquoi personne n’était fichu de réaliser son souhait ?

Ses pupilles brillantes n’avaient pas quitté son interlocuteur, un fin sourire - tellement triste - étirant ses lèvres alors qu’il écoutait chacun de ses mots. Ca le touchait sincèrement et ce malgré sa rancune. Néanmoins cela ne suffisait pas pour lui permettre d’aller mieux. S’il savait que son camarade avait l’intention d’être auprès de lui, Roy n’était pas certain de ce qu’il souhaitait réellement en cet instant précis. Ryû était là devant ses yeux, il lui montrait les plus sincères de ses émotions, des choses que jamais l’enseignant n’avait pu voir jusqu’ici et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de se sentir incroyablement seul. Ce n’était pas de la faute de son camarade mais bel et bien de la sienne. Puisqu’il était tellement perdu qu’il ignorait quoi faire et il n’avait jamais eu aussi peur qu’aujourd’hui. Des milliers d’images défilaient dans son esprit, des merveilleux souvenirs du passé, des moments plus difficiles, plus insupportables mais qui lui avait tout de même permis de construire son existence ainsi que l’aider à devenir ce qu’il était à l’heure actuelle. Etait-ce égoïste de vouloir simplement vivre et de profiter ? Lui non plus, il n’avait pas envie de le perdre et avait envie d’être là pour Ryû si ce dernier avait besoin. Certes, s’il quittait ce monde, le garçon ne se rendrait pas compte de ce qu’il laissait de côté cependant de son vivant, il ne voulait tellement pas perdre ce qu’il avait déjà obtenu jusqu’à maintenant. Tout était si injuste.

- Je suis trop bien pour toi, c’est tout, Balança-t-il toutefois d’un air quelque peu grincheux.

Il ne l’avait pas regardé non plus. En vérité, il n’avait pas su quoi lui dire. Parce qu’il n’en était pas moins touché mais aussi parce qu’il avait toujours ce morceau de fierté qui avait besoin de montrer le bout de son nez. Il refusait de lui avouer que quoi qu’il arrive, il serait encore là, même si son ami venait à le détester. Il le lui avait déjà assez dit de toute manière. Hors, plutôt que parler, ses mains tremblantes s’étaient avancé pour passer en-dessous des bras de son vis-à-vis et de l’enlacer de plus bel. Tout était si ironique mais il n’avait pas envie de débattre sur ce sujet là. Il avait peur et plus que jamais, Roy avait besoin de sentir qu’il ne s’agissait pas uniquement que de mots, que Ryû était et serait vraiment là.

- Ca va aller, Souffla le jeune homme, certainement plus pour se convaincre lui-même, Je ne devrais pas être terrifié... J’ai toujours été un warrior de toute façon, non ?

Ses doigts qui agrippaient avec force le haut de son meilleur ami contrastait tellement avec les paroles qu’il énonçait, signe que non, le professeur ne croyait assurément pas en ses propres mots.



Anonymous
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Ce message a été posté Ven 8 Jan - 22:53




Vous n’avez pas idée du point auquel je me déteste lorsque je commence à m’exprimer de cette façon, sans la moindre barrière à la sincérité de mes paroles. Durant cinq, presque six ans, j’ai refusé de véritablement m’exprimer par rapport à la situation dans laquelle j’étais au moment de notre rencontre. À mes yeux, c’était inutile, il avait largement compris la gravité de la chose ce soir-là, et j’ai préféré en faire un tabou. Mais je ne peux pas continuer à jouer aux imbéciles alors que mon meilleur ami risque de mourir d’un jour à l’autre, je ne peux pas le regarder s’éteindre doucement, sans bouger. C’est inadmissible.

Alors je l’ai dit, j’ai essayé de lui faire comprendre à quel point il était important à mes yeux, à quel point je tiens à lui. Je sais parfaitement que lui promettre que tout va bien serait absurde, qu’il n’y croirait pas lui-même, mais je peux au moins lui faire comprendre que je suis à ses côtés, pas vrai ? Je n’aurais jamais pu l’abandonner pour de vrai, de toute façon. Quand il reprend la parole, je ferme un peu les yeux et pousse un soupir.

« Dis pas de conneries, Roy. C’est pas toi l’alcoolo qui fout sa vie en l’air. »

Au final, je me suis déjà posé plusieurs fois la question. Celle de savoir pourquoi il a décidé, le soir où nous nous sommes rencontrés, d’aider le pauvre ivrogne totalement désorienté qui lui avait foncé dedans. Un élan de pitié ? De la compassion ? Je n’arriverais même pas à trouver un mot pour qualifier son geste. Je crois que je ne suis clairement pas le « trop bien » des deux.

Quand il s’approche de moi, je le laisse faire avant de l’enlacer également, les yeux fermés alors que j’essaie de me calmer. Je suis le pire ami du monde, incapable de soutenir ceux qu’il aime. Incapable de soutenir Roy alors que je ne demande que ça. Parce que je suis pessimiste. Je serre un peu plus mon meilleur ami contre moi, sans ouvrir les yeux, je prends une profonde inspiration et j’hoche doucement la tête, espérant me convaincre de ce qu’il dit.

« Oui, ça va aller. »

Je ne sais pas si j’y crois, si j’en doute, si j’ai peur que ça ne soit pas la vérité. Je n’en sais rien. Mon étreinte se resserre légèrement autour du torse de mon ami, sans son dos, alors que je garde les yeux fermés.

« Qu’est-ce que tu as exactement ? demandé-je finalement, alors que mes yeux reviennent à hauteur des siens. »

Au fond de moi, j’ai besoin de savoir ce qu’il a. Je ne peux pas l’aider si je n’ai pas la moindre idée de ce que c’est. Certes, je pourrai être à ses côtés, mais je ne pourrai pas m’assurer qu’il ne fait pas de conneries, qu’il ne joue pas aux idiots.

« Ça se soigne ? »

Sur ces mots, je tente de capter son regard, essayant d’y trouver des réponses, en vain. Je devrais vraiment apprendre la télépathie un jour, surtout avec lui.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 8 Jan - 23:50




Ses doigts qui agrippaient avec force le haut de son meilleur ami contrastait tellement avec les paroles qu’il énonçait, signe que non, le professeur ne croyait assurément pas en ses propres mots.
Roy n’avait pas relevé, se contentant de rester blottit dans les bras de son meilleur ami. Leur relation avait toujours été bizarre et il s’apercevait aujourd’hui à quel point elle l’était encore plus que ce qu’il avait pu l’imaginer. Ils avaient un lien indescriptible et irremplaçable. Personne ne pourrait prendre la place de Ryû dans sa vie parce qu’il lui était bien trop précieux. Ce, malgré son sal caractère, malgré leurs différences et les conneries qu’il a pu faire jusqu’à aujourd’hui. Ils se sont toujours soutenus. Toujours. Souvent, ils n’avaient même pas besoin de se parler pour comprendre l’autre. Ils étaient deux idiots et si son meilleur ami ne se tiendrait pas là si le professeur n’avait pas été là. Ca valait probablement dans l’autre sens.  Roy ignorait où est-ce qu’il serait si son chemin n’avait pas croisé celle de son camarade. Certes, il avait une grande famille, un soutien hors norme avec eux néanmoins avec Ryû, c’était différent. Il ne lui avait jamais rien caché et bien qu’il avait déjà essayé, ce dernier avait toujours réussi à le deviner. Il lui avait été d’une force inimaginable. Pourquoi avait-il choisi de l’aider ce soir-là ? Certainement qu’il s’était agi en réalité d’un désir égoïste au départ... Il souffrait dans son coin, il ne savait plus quoi faire face à la situation qu’il affrontait avec Saori, il se voyait bousiller petit à petit. Personne n’était au courant puisque tel l’idiot qu’il était, il faisait croire à ses proches que tout allait bien, qu’il vivait le couple parfait alors qu’en réalité, il était en train de se détruire à petit feu. Ce soir-là, il était sorti pour s’aérer les esprits, se changer les idées et boire - oui boire. Hors, il avait trouvé plus dépité que lui et il s’était vu au travers ce garçon installé au comptoir qui lui parlait de ses problèmes. Peut-être qu’inconsciemment Roy s’était dit qu’en l’aidant, ça lui permettrait de s’aider aussi. Finalement, ce coup de main qu’il lui avait offert lui avait apporté tellement plus. Il avait eu un ami, un frère, un confident... Une personne qui en cinq ans avaient pris une place si importante dans sa vie qu’il avait même choisi d’en faire le parrain de son fils.

Ca lui avait fait mal de se dire que Ryû voulait le sortir de sa vie. Ca lui avait fait bizarre aussi parce que personne n’aurait pu remplacé une amitié aussi forte que la leur. Et s’il ne le déclarait pas ouvertement, l’enseignant était heureux qu’il retire ses paroles là. Il n’aurait sûrement pas su le faire de toute manière. Pas de cette façon. S’imaginer fâcher avec lui, il ne pouvait pas le concevoir. Peu importait les raisons, à ses yeux, c’était inimaginable. A nouveau cela prouvait ô combien leur lien était bizarre mais quand on est passé après ce qu’eux avait traversé, il n’y avait pas besoin de chercher à comprendre. Ils avaient juste besoin l’un de l’autre, voilà tout.

Est-ce que cela suffirait à atténuer les tourments du malade ? Certainement pas. Puisque contrairement à leurs problèmes d’autrefois, ce n’était pas quelque chose qu’on pouvait régler avec de la simple volonté. C’était bien plus compliqué et plus difficile à supporter. Ses phalanges ne l’avaient pas quitté, se compressant un peu plus alors que sa lèvre se mordait si férocement qu’elle allait finir par être irritée... Du mieux qu’il le pouvait, Roy luttait pour ne pas craquer. Mais, comment était-il censé lui expliquer ce qu’il avait ? Lui-même refusait de mettre des mots là-dessus, ce serait accepter la réalité donc les dire à voix haute, comment pourrait-il ? Il n’avait pas répondu, se plongeant dans un mutisme avant que ses yeux ne croisent les siens et qu’il ne les abaisse aussitôt à la seconde question de son vis-à-vis. Il n’avait pas bougé, osant à peine le regarder avant qu’il ne secoue légèrement sa tête pour se serrer plus fortement contre lui, crispant ses doigts au dos de son vêtement. Il n’avait pas besoin de parler pour comprendre ce que cela signifiait. Le médecin lui avait expliqué que selon la gravité de son état, c’était soignable. Une opération pourrait lui permettre de vivre un peu plus longtemps sauf qu’il y avait un inconvénient à tout ça, que c’était très risqué puisque son coeur serait à l’arrêt pendant l’intervention, qu’il y avait une chance sur deux qu’il se réveille. Et surtout, il y avait également une probabilité à ce que cette opération seule ne suffise pas à le garder envie très longtemps. Donc, à quoi bon tenter ? Si cela lui permettait de vivre un ou deux mois de plus, qu’est-ce que ça changerait ? Mis à part le fait qu’il devrait vivre chaque jour avec la hantise de savoir s’il allait mourir le jour suivant ou non, rien. Il ne se ferait pas opérer.

- Quelque chose au coeur, Finit-il par avouer en se reculant enfin.

Son regard fuyait le sien alors qu’un faible soupir traversait ses lèvres avant qu’il ne le devance pour s’emparer de sa boîte de cachets présentes sur le meuble du fond. Il en sortit un comprimé qu’il avala la seconde d’après puis, il retourna s’assoir sur sa chaise, ses yeux fixant un point dans le vide mais jamais son meilleur ami.

- Je ne sais pas trop comment c’est arrivé et en vérité, je ne veux pas savoir non plus. Juste que c’est là et c’est tout. Je ne peux rien faire contre ça... A part prier, peut-être ?

Un rire nerveux franchit ses lèvres tant la situation lui semblait ironique et pitoyable. Prier quoi de toute manière ? Ce n’était pas comme si une bonté divine viendrait le sauver par miracle. Après toutes les misères qu’on avait pu lui infliger dans son existence, il était un peu tard pour essayer de l’en tirer désormais.

- Je suis désolé Ryu, vraiment, Reprit le professeur en se tournant vers lui cette fois-ci, une fine esquisse se traça sur ses lèvres, J’aurais aimé ne pas t’imposer ça en plus. Alors, désolé.

Si son sourire reflétait une infime tristesse, il n’avait jamais été aussi sincère qu’en cet instant précis. Parce que Roy était réellement désolé de l’inquiéter, de lui rajouter de nouveaux tourments dans son existence alors que son camarade en avait déjà bien assez et parce qu’il aurait voulu être plus fort. Assez fort pour surmonter ce nouvel obstacle. Malheureusement, il n’était pas un personnage de film ou de roman, il n’était pas un héros et surtout, il n’était pas invincible.



Anonymous
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Ce message a été posté Sam 9 Jan - 22:09




Parfois, je réalise que mon lien avec Roy est certainement le plus puissant que j’aie. Il a été présent pour moi à chaque fois que j’en ai eu besoin, j’ai essayé en faire de même, en dépit de mon incapacité flagrante à passer au-dessus de mes propres problèmes et de mes addictions. Comment pourrais-je l’abandonner dans une situation aussi désagréable et alarmante que celle dans laquelle il se trouve actuellement ? Je ne peux tout simplement pas m’y résoudre. Et visiblement, les choses sont beaucoup plus inquiétantes qu’elles ne peuvent en avoir l’air.

Un soupir m’échappe alors que j’observe mon meilleur ami, je suis comme pétrifié lorsque je le vois secouer la tête, et j’ai l’impression de ne pas savoir quoi faire pour l’assister comme je le voudrais. Ensuite, ce sont les réponses qui arrivent. Un problème au cœur. Mais son boulot ? Il pourra toujours enseigner le sport s’il est malade en plus de s’être blessé au bras il y a peu ? Mes lèvres se pincent bien que je tente de réprimer cette expression que j’adopte facilement lorsque je suis pensif, mais je ne parviens pas à m’en empêcher ; mon regard continue à le suivre, je reste parfaitement muet.

Prier serait une solution, effectivement, mais je n’ai jamais été du genre à me rendre au temple pour implorer les forces supérieures, si vous voyez ce que je veux dire. Je suis plutôt du genre à attendre et voir si les choses se passent comme je le souhaite. Pourtant, en l’occurrence, j’aurais bien envie de courir au sanctuaire le plus proche pour demander qu’on garde mon meilleur ami. Ne serait-ce qu’un peu plus longtemps que prévu. Plus longtemps que moi, si possible.

« Mais de quoi tu t’excuses, imbécile ?  »

Mon ton amusé n’est pas celui d’un homme qui trouve la situation hilarante, je ne comprends juste pas pour quelle raison il ose me demander pardon. Aurait-il choisi d’être malade, par hasard ? Il est vraiment, purement, un imbécile. Un soupir m’échappe encore, je regarde autour de nous sans savoir quoi lui dire de plus, les lèvres de nouveau pincées.

«  Il y aura un moyen, reprends-je finalement.  La médecine avance vite, si ça tombe, d’ici quelques temps, ils trouveront quelque chose pour ça.  »

Du revers de la main, je viens arrêter la perle salée qui dévale ma joue, essayant de réprimer ses semblables aussi longtemps que possible. Pourquoi Roy ? Pourquoi celui qui a choppé une merde, entre nous deux, est celui qui, à mes yeux, le méritait le moins ? J’ai envie de coller des claques au destin, s’il existe.

«  Je te laisserai pas tomber, quoi qu’il arrive. D’accord ?  »

Si je lui dis tout ça, c’est parce que j’aimerais, à sa place, entendre que les autres sont là pour moi. Que je ne suis pas seul. C’est ce que tout le monde ferait, non ? Je me rappelle de ma grand-mère et de son sourire lorsqu’elle discutait avec moi, sur son lit d’hôpital, même lorsqu’elle savait qu’elle était condamnée.

« T’es plus fort que cette merde. »


Anonymous
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Ce message a été posté Dim 10 Jan - 11:36




Pourquoi s’excusait-il ? Le professeur lui-même semblait l’ignorer. Pour tout et rien à la fois. Parce qu’il aimerait ne pas avoir à l’inquiéter, il aurait préféré être capable de sortir de sa vie et que Ryû n’apprenne jamais ce qu’il lui arrivait afin de ne pas trop en souffrir. Il aurait voulu être en mesure de se débrouiller seul, comme toujours mais il avait fallu qu’il aille frapper à sa porte pour obtenir un tant soit peu de réconfort. Il aurait dû réfléchir, penser au fait que cela affecterait énormément son meilleur ami qui avait déjà bien assez trop de problème comme cela. Maintenant c’était trop tard pour revenir en arrière, pour lui faire croire qu’il s’en sortirait, que tout irait bien alors que lui-même peinait à s’en convaincre. C’était toujours lui le plus fort des deux normalement. C’était lui qui donnait des conseils, qui montraient ô combien sa vie valait la peine d’être vécu, qu’il était heureux et c’était également lui qui donnait des leçons, qui grondait lorsque l’autre faisait des bêtises. Il aurait souhaité que rien de tout ça ne change. Il voulait garder son rôle. Tout était si compliqué...

Le seul moyen qu’il y avait, Roy le connaissait néanmoins il l’avait refusé dés le départ et il ne reviendrait pas sur sa parole. Quand ce garçon avait décidé quelque chose, il était difficile de le faire changer d’avis, particulièrement si sa vie était en jeu. Puis, il doutait sincèrement que la médecine fasse un gros progrès en une marge de si peu de temps toutefois, il ne pouvait déclarer cela à son camarade qui montrait clairement des traces de faiblesses face à la nouvelle qu’il venait tout juste d’apprendre. Le professeur lui avait souri doucement, tentant de lui montrer qu’il y croyait, qu’il avait espoir et que peut-être il s’en sortirait alors que pessimiste, il savait pertinemment que non, il ne s’en sortirait pas.

« Ca serait bien, j’espère » Avait-il répondu « Mais je ne me laisserais pas abattre. »

Il était un « warrior ». Il lui avait dit quelques instants plutôt et c’était vrai que quoi qu’il arrive, Roy ne devait plus se montrer aussi vulnérable, se reprendre et profiter certainement de chacun de ses jours qui lui étaient à présent comptés. Son regard ne l’avait pas quitté des yeux, souriant tristement en le voyant s’essuyer une larme tandis qu’il était sincèrement touché par ses mots. C’était toujours rassurant de se sentir soutenu et c’était sûrement ce que l’enseignant avait souhaité en se rendant chez son ami la veille néanmoins désormais, il n’était plus sur de rien. Il n’avait jamais apprécié qu’on se tracasse autant pour sa personne, qu’on l’aide, qu’on le pleure aussi et qu’on éprouve une certaine pitié pour lui. Il remerciait Ryû pour ses paroles, pour sa présence également cependant ce que Roy désirait était que son camarade reste le même, qu’il ne soit pas triste par sa faute, qu’il compte encore sur lui comme il l’avait toujours fait, qu’il lui parle de ses « conneries » et le fasse rire. A l’heure actuelle, le jeune homme doutait que cela soit réellement possible et il n’avait pu s’empêcher de déclarer un simple « Merci » alors que son esprit fulminait d’un tas de réflexion. Ce qu’il lui fallait surtout c’était changer d’air... Seulement, à nouveau, cela risquait d’être encore un désir égoïste mais si ce n’était que pour quelques temps, ça irait non ? Pourquoi vouloir toujours à tout prix se débrouiller seul quant on a la chance d’avoir des proches pour être prêt de nous ? Roy était idiot néanmoins il ne pourrait expliquer tout ce qui lui passait par la tête et ô combien tout était complexe. Il n’aurait jamais dû mêler Ryû à tout cela. Il aurait du le laisser extérieur à cette histoire, ne jamais venir le chercher. Vraiment il aurait du faire ça.

- Ca ira. J’ai juste été choqué mais ça ira. Je ne suis pas du genre à baisser les bras et tu le sais ! Ne t’en fais pas, c’est moi qui gagnerais !

Evidemment qu’il ne gagnerait pas toutefois faire croire à son vis-à-vis qu’il avait foi en ça, il le pouvait. Son devoir était de l’encourager et pas de le tourmenter plus qu’il ne l’avait déjà fait. Sur ses dires, le professeur lui avait souri sincèrement avant de se redresser de plus bel, le regardant dans les yeux.

- Fait-moi confiance, d’accord ?


Anonymous
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Ce message a été posté Dim 10 Jan - 23:38




À la place de Roy, qu’est-ce que je ferais ? Franchement, cette question semble aussi pertinente que si l’on me demandait ce que je ferais dans le cas de la préparation d’un gâteau à la cerise, sachant que je n’ai jamais été foutu de faire un truc pareil. Je connais Roy depuis des années, mais certaines de ses réactions m’ont toujours surprise. Alors dire ce que j’aurais fait à sa place ? Une bonne blague : j’ai l’impression que j’aurais simplement baissé les bras, attendu de voir comment les choses allaient se passer. Je ferais tout comme d’habitude : j’abandonnerais. Je suis un code foiré, en fait. Si seulement nous n’étions que des codes contrôlés par une entité capable de remettre tout à zéro lorsque les choses partent en vrille. Mais non, évidemment, ou alors le joueur doit être un putain de sadique.

J’esquisse un sourire blessé, un sourire difficile que j’aurais préféré plus affirmé, mais je n’arrive pas vraiment à montrer de la joie en cet instant ; je viens d’apprendre que mon meilleur ami n’allait peut-être pas échapper à une maladie cardiaque, que j’allais peut-être perdre la personne qui était la plus importante à mes yeux. Comment pourrais-je feindre la bonne humeur dans de telles conditions ? Et pourtant, j’essaie vainement. Il n’a pas à me remercier pour ce que je fais, encore moins d’être là. C’est mon devoir de meilleur ami, un devoir auquel j’ai bêtement failli hier. Je suis tellement con.

« Oui, je le sais. »

Pourtant, mes lèvres se pincent et je n’ai pas vraiment envie de lever le regard vers lui. Est-ce que j’ai peur qu’il baisse les bras, comme j’ai pu le faire il y a quelques années ? Sans doute. Je crois que rien ne m’effraie plus que l’idée de le perdre, à l’heure actuelle, pas même l’idée de ce bébé qui arrive à grand pas et pour lequel je n’ai toujours pris aucune décision, bien que j’y réfléchisse de plus en plus sérieusement.  Je ne veux pas que Roy se retrouve seul, qu’il ait des conneries à l’esprit et décide de faire n’importe quoi. C’est juste inadmissible.

« Je te fais confiance,  réponds-je finalement, incapable de répondre quelque chose de plus avant de fermer les yeux. Je devrais y aller. Tu m’appelles si ça ne va pas, d’accord ? Enfin… Oui, tu m’appelles, je te laisse pas le choix. »

Je ne sais que dire de plus alors que mon regard reste figé sur le visage de mon meilleur ami. Je suis censé avoir peur qu’il s’écroule d’un moment à l’autre ? Avoir peur de l’abandonner ? J’ai l’impression d’être ridiculement inquiet, et pourtant je suis incapable de m’en empêcher. Je lui adresse un sourire que je souhaite rassurant, me redressant légèrement alors que je passe une main dans mes cheveux, essayant de reprendre un peu de contenance, de ne pas me rendre encore plus ridicule pour l’instant. La dernière fois que j’ai quitté cet appartement, le contexte était totalement différent, mais quitte à choisir je préférais ça. D’ailleurs, au bout de quelques minutes de plus, silencieux, je quitte l’appartement de mon meilleur ami. Bordel de merde. Putain de bordel de merde.

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Ce message a été posté Lun 11 Jan - 0:38





Quand Ryû avait déclaré s’en aller, aussi étrangement que cela puisse paraître, Roy n’avait pas cherché à le retenir. Il était presque soulagé d’apprendre que son ami partait. Ce n’était pas contre lui cependant cela lui faisait presque plus de peine de lire cette inquiétude dans ses yeux que de le savoir à ses côtés. Il comprenait les agissements de son camarade et ne pouvait lui en vouloir pour cela. Si les rôles avaient été inversé, le professeur se ferait un sang d’encre et doutait d’être capable de lui face sans se ronger les ongles par peur de le perdre. Pourtant il était mieux le placé pour savoir que ce n’était pas la solution, que le mieux était de continuer d’agir avec lui normalement toutefois lorsqu’on tient énormément également, certains sentiments ne sont pas maîtrisables. Il ne le reprocherait jamais à Ryû et lui en était extrêmement reconnaissant bien qu’il n’était pas sur de le contacter si ça n’allait pas. Le jeune homme le connaissait assez pour savoir que Roy ne le ferait pas. S’il avait craqué aujourd’hui, il ne reproduirait pas une telle bêtise de plus bel. Il ignorait lui-même pourquoi il avait tant tenu à avoir son meilleur ami auprès de lui... Peut-être parce que justement savoir qu’il ne l’abandonnait pas lui donner une raison de se motiver à vivre plus longtemps. Hors, il aurait du savoir que son collègue n’avait pas autant de volonté, que ça l’aurait affecté et qu’à présent, il risquait de passer le restant de ses journées à se tracasser à son sujet. Un soupir discret avait franchi ses lèvres tandis que l’enseignant songeait ô combien, il ne supporterait pas ça. Et c’était la raison pour laquelle, malgré tout, égoïstement, il voulait partir. Il aurait dû le faire avant mais tout était compliqué...

Le remerciant et le promettant de l’appeler, il l’avait raccompagné à la porte non pas sans le serrer dans ses bras une dernière fois avant de le laisser partir. Ses yeux avaient vaqué autour de lui, pesant le pour et le contre, ce qui était nécessaire, ce qu’il devait faire et pour la première fois depuis longtemps, Roy choisit volontairement de faire quelque chose d’égoïste. Parce qu’il savait très bien que son meilleur ami ne serait pas d’accord avec ça, qu’il aurait probablement besoin de lui tout comme son devoir aurait du d’être à ses côtés lorsque la jeune étudiante accoucherait. Que Ryû ne lui en veuille pas, c’était sur un coup de tête, seulement aujourd’hui lui avait réellement fait réaliser qu’il devait s’aérer, partir loin, sans compter sur qui que ce soit. C’était seul qu’il se devait d’affronter ses démons... Il les avait assez mêlé comme ça et puis de toute manière, il refusait de le voir avec cet air affligeant au sein de ses pupilles. Cela ne faisait que le détruire un peu plus à chaque fois, l’obligeant à prendre conscience de la réalité un peu plus à chaque fois.

Il ne lui avait fallu que quelques secondes avant qu’il ne balaye la pièce du regard et s’échappe dans sa chambre pour s’emparer de sac de voyages ainsi qu’une valise, y mettant la plupart de ses affaires à l’intérieur. Ensuite, il fit de même avec ceux d’Haru, le reste il aviserait plus tard. Il aurait tout le temps de revenir si jamais il avait pour intention de ne jamais retourner vivre à Tokyo. Cet homme réagissait trop hâtivement mais s’il ne le faisait pas, il risquait de changer d’avis et de souffrir encore plus. Dés qu’il eut terminé, il rangea le tout avant de s’installer sur son canapé pour commencer à rédiger une lettre qu’il plaça dans sa poche avant de quitter l’appartement. Il passa un long moment chez ses parents, inventant diverses excuses quant à ce départ précipité puis c’était en compagnie de son fils qu’il avait quitté les lieux. Il avait expliqué à ce dernier qu’il devrait changer d’école pendant quelques temps, que Papi et Mami ferait le stricte nécessaire quant à la maternelle de la capitale puis qu’ils partaient tous les deux ailleurs, que cela leur permettrait de visiter un peu plus le Japon. Là où ils allaient, c’était bien différent de l’île d’Honshu mais c’était tout autant fascinant et apparemment, c’était à voir. Haru était encore trop petit pour comprendre la réalité de la situation néanmoins il ne sembla pas malheureux de quitter ses camarades de classe, précisant que de toute façon il ne les aimait pas tant que ça. Roy avait simplement souri avant de prendre la route vers l’aéroport. Lui n’avait pas à se tracasser de sa place à la royal private school, il avait déjà démissionné depuis quelques jours déjà. Le sport, il devait éviter. Il n’avait pas envie d’enseigner à ses élèves si lui-même n’avait plus le droit de pratiquer le baseball. Cela le frustrerait, il aurait envie de jouer, il se connaissait et il n’avait pas envie d’être plus à mal qu’il ne l’était déjà. Donc, il avait démissionné. Et voilà comment il s’était retrouvé dans cet avion, son regard rivé sur le paysage au travers du hublot tandis qu’il pensait qu’il ne savait pas quand est-ce qu’il reviendrait ici. Il n’avait même pas pris de retour... Il n’avait pas prévenu grand monde. En cet instant, il était comme un éclair tellement en un rien de temps, il avait déjà tout décidé. Ryû l’avait déposé au matin et voilà qu’au soir, il était prêt à décoller pour Naha, à Okinawa.

Les yeux clos, un nouveau soupir traversa ses lèvres avant que son coeur ne se mette à battre à tout rompre à cause du stress. Il espérait vraiment que son meilleur ami comprendrait...Ce n’était uniquement après qu’il soit arrivé et correctement installé dans sa chambre d’hôtel - pour l’instant - qu’il avait commencé à lui rédiger une lettre. Il aurait pu lui envoyer un e-mail néanmoins il se sentait plus à l’aise de décrire ce qu’il avait sur le coeur avec un papier et un stylo. Il disait tant de choses à l’intérieur, des détails futiles, d’autres plus utiles. Jamais il n’aurait cru avoir à écrire ça un jour mais ses doigts avaient défilé naturellement sur cette feuille.

« Hey Ryû !

Tu dois te demander pourquoi je t’envoie une lettre alors que j’aurais pu t’appeler mais excuse-moi, je n’avais pas envie de le faire. Parfois mettre tout sur du papier, c’est plus facile pour dire tout ce qu’on pense. Je sais que tu as promis d’être là pour moi, que tu ne me laisseras pas tomber non plus et je t’en remercie vraiment. Je suis content de savoir que tu me soutiens aussi, n’en doute pas, ça m’aide plus que tu ne le penses. Et si besoin, cela ne change pas, tu sais que tu pourras toujours compter sur moi aussi...

Ce qui est paradoxal avec ce que je vais dire ensuite parce que j’ai quitté Tokyo, Ryû. Je m’excuse pour ça, d’avoir fait ce choix si précipitamment mais j’en ai besoin. Et je ne veux pas que tu viennes pour l’instant s’il te plaît. Ni ne me contacte sauf si ça ne va pas, que c’est urgent, je viendrais sans le moindre doute. Mais là moi pour le moment, je crois qu’il faut juste que je sois seul. J’ai toujours été comme ça et tu le sais. Je n’ai pas envie de t’inquiéter même si je sais qu’en faisant ça, je te tracasserais encore plus. Seulement tu sais... C’est un peu égoïste parce que je viens te voir pour finalement m’en aller... Je ne peux simplement pas te voir dans cet état, te voir si triste pour moi. Je ne veux pas ça. Je ne te juge pas parce que j’agirais certainement pareil à ta place. C’est normal de s’inquiéter pour ses amis, d’être triste pour eux si on sait qu’on risque de les perdre... Mais je ne peux tout de même pas supporter ça. Je serais fort, je trouverais une solution et j’irais mieux. Fait de même de ton côté, arrête tes conneries, fait-moi plaisir... Y a assez de galère comme ça pour en rajouter tu ne crois pas ?

Je ne t’en veux pour rien. J’ai juste besoin de m’éloigner quelques temps, c’est tout. Je ne veux pas baisser les bras et si je reste à Tokyo, je sais que c’est ce qui risque d’arriver. Je suis parti à Okinawa, je t’enverrais des mails régulièrement, ne t’en fait pas et je te donnerais mon adresse aussi. Seulement, ce n’est pas pour que tu viennes d’accord ? C’est pour te rassurer, pour que tu saches où je suis, que tu vois que je vais bien et que si toi ça ne va pas, un jour, tu sauras où me trouver.

Je ne serais pas là pour toi alors que c’est une période cruciale et je m’en excuse. Je te fais confiance, je suis certain que tu trouveras quoi faire puis si tu as besoin de conseils, cela ne change pas. Tu ne me perdras pas si facilement, je te le promets.

Merci pour tout, à bientôt,

Roy.
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