Bon même si Amy a beau se dire que c’est une journée comme les autres, elle n’y croit pas. Déjà il faut dire à quel point la joie brillait sur le visage de Jiao quand elle lui a dit de faire moins de bruit parce que Il Nam devait sans doute dormir. Oh cela fait quelques semaines que son cousin vit chez elle et elle apprécie le fait de pouvoir le voir plus souvent. Pour ce qui est de Jiao elle n’est pas très sûre, elle hésite entre la joie et l’extase. Oh, mais plus sérieusement ; Ces deux-là sont sorti très tôt ce samedi matin histoire de se promener un peu avant d’aller à l’hôpital pour la première écographie. Cela fait déjà six semaines et Amy n’a pas changé d’un pouce, elle qui angoissait de rapidement ressembler à une baleine, mademoiselle est rassurée. Seulement, elle envisage de passer le relai à Nono pour s’occuper du club des cheerleaders… Si tout se passe bien, elle pourra entrer dans sa robe de bal sans avoir à la retoucher. Sa robe qu’elle n’a toujours pas achetée d’ailleurs. Qu’est-ce que le temps passe vite. Si seulement elle pouvait juste le mettre en pause juste quelques minutes. Parce qu’il y a tellement de choses qu’il faut qu’elle fasse.
Finalement assis dans le bus qui n’est pratiquement pas remplit, elle pose sa tête au niveau de son épaule puis murmure alors ;
Amy – Je sais que tu aimes beaucoup Il Nam mais arrête de faire cette tête… J’ai peur que tu me quittes pour lui. Elle passe son bras sous le sien et réajuste son écharpe de sa main libre avant de reprendre C’est très important pour moi de le savoir à proximité et de pouvoir l’aider en ce moment…
Les arrêts défilent avant qu’ils ne descendent un arrêt avant dans un parc. La jeune femme glisse sa main dans la sienne et fredonne distraitement un air tout en marchant d’un pas tranquille. Ils sont en avance de toutes façons, c’était prévisible.
Je ne meurs jamais ni de doute Je t'aime comme on vient au monde Comme le ciel éclate et règne Je suis la lettre initiale Des mots que tu cherchas toujours La majuscule l'idéale Qui te commande de m'aimer - eluard
Cela lui écorcherait la gorge avec des couteaux aiguisés qui défileraient lentement un à un, que de dire qu’il comprenait. Pour l’instant, dire qu’il sait est suffisant. Puis, il ne le déteste pas tellement, mais il se réservera de dire le nombre d’insulte qu’il associe à chaque fois qu’il entend son nom. Il s’était dit que quitter le dortoir, enfin ce n’est pas encore totalement fait ou officiel mais, s’il quitte le dortoir c’est pas pour revoir le cousin d’Amy. Et pourtant. La vie mets des roues dans ses bâtons. Il a failli proposer de lui payer un logement en face s’il faut, mais il s’est retenu en mémoire de son épaule qui finira un jour disloquée par les coups d’Amy. Alors il se contente de faire plus de bruit quand elle lui demande d’en faire moins, à chacun ses victoires il faut croire.
Et puis, le temps n’est pas à penser à Il Nam ou au fait qu’il a encore retrouvé des chips dans le lit et que c’est vraiment triste il a sa propre chambre non, le temps est plutôt doux et plutôt joyeux. « Mhf » on a dit, le temps est plutôt doux et plutôt joyeux, deuxième prise. « C’est juste que c’est aussi important pour moi de t’avoir à proximité… seule… » Il pose sa tête contre la sienne et il n’a pas le temps de trop y réfléchir qu’ils sont arrivés. Un regard à sa montre lui assure que l’heure n’est pas à leur désavantage et pourtant un sentiment étrange s’empare de ses entrailles. Ce n’est pas du stress, mais ça y ressemble un peu. Ah oui, les scénarios abracadabrantesque commencent à défiler, c’est pour ça. Inquiéter Amy serait peu judicieux, mais, et s’ils apprennent que l’enfant a un problème, ou qu’elle a un problème, ou qu’elle va mourir ? Depuis quand est-il si dramatique…
Un sourire un peu forcé de la part de la femme à l’accueil, de sa part aussi, il semble un peu expéditif mais elle lui indique avec le même sourire l’étage où se rendre et le docteur vous attends, il y a peu de monde en ce moment. Serait-ce bon de s’inquiéter de la qualité de l’hôpital à ce moment précis ? Et s’il y avait peu de mondes parce que les gens mourraient tous ? Qu’un dangereux psychopathe était médecin ? Du calme. Il serre la main d’Amy sur le chemin, tout ceci semble si réel. La porte du médecin avec le nom gravé dessus. Salle d’attente. Je suis à vous dans deux minutes. Très bien, très bien, il ne porte pas attention aux magazines sur la table basse et se tourne entièrement vers Amy. « Ça va ? Tu te sens bien ? T’as assez mangé ce matin ? Rien d’anormal ? Tu bois de l’eau ? Je peux aller acheter une bouteille si tu veux. Tu veux ? » Ou c’est juste qu’il n’aime pas particulièrement les hôpitaux, c’est peut-être ça. Il réfléchit avant de chuchoter, assez fier, « J’aurais dû jouer au docteur pour te préparer »
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