TENUE ➤ « Je ne vois aucun changement, tout ce que je vois ce sont des visages racistes, cette haine déplacée fait honte aux races, je me demande ce que cela nous couterait de rendre ce monde meilleur, arrêtons ces gaspillages. Enlevons le coté malfaisant des gens, ils agiront mieux ensuite, car les noirs et les blancs fument du crack ensemble ce soir. Et le seul moment où nous avons affaire les uns aux autres, c'est pour nous tuer les uns les autres. » Reprendre des chansons, rapper et m’amuser c’est ce que je fais de mieux aujourd’hui, il est tard, la nuit est tombée depuis quelques heures déjà, mais dans cette boite c’est juste l’euphorie, la musique a fond, les gens dansent, crient, boivent, c’est toujours une animation de folie et c’est dans ce genre de milieu que j’ai trouver une place depuis un an. Enchainant les verres les uns après les autres, tequila, whisky, je ne m’arrête pas, je pioche dans les bouteilles des uns et des autres, taquinant les filles, passant de table en table, narguant les mecs, c’est un peu toujours comme ça, une partie de rap en Freestyle, puis les heures files et c’est déjà la fermeture, quittant les yeux en titubant, je tente de marcher droit sans y parvenir vraiment, me tenant a un poteau en m’excusant comme un idiot, puis je me rends compte que je connais l’endroit, je ne sais pas quel heure il est, mais là mon cerveau est quelque peu limité, bien que je sois encore capable de me déplacer ou de réfléchir -un peu- c’est pas la sobriété qui me guète.  Sonnant comme un malade a la sonnette du loft de mon meilleur ami, je ne lui laisse pas une seconde de répits jusqu’à ce qu’il ouvre cette fichue porte.  Restant appuyé sur le bouton quitte à m’endormir dessus. « Reoooon. » Criais-je sans discrétion avant que ma voix ne s’efface en espaçant bien les syllabes d’une a deux secondes.  Mon front tapant contre la porte. Je crois que j’ai besoin d’un litre de café ou de squatter son canapé, au choix.

 TENUE ➤ La journée a été très longue pour moi, entre les élèves qui n'ont pas arrêté de faire les marioles à jouer à la balle au prisonnier plutôt que faire un bon match de foot et certains professeurs qui ont critiqués mon manque de professionnalisme. J'ai encore pleuré dans les toilettes des professeurs, caché des autres pour ne pas subir encore des remontrances sur mon comportement trop sensible. Ce n'est pas ma faute s'ils me poussent à bout et que je craque rapidement. Le reste de ma journée n'a pas été mieux quand les garçons de ma classe ont déchirés les t-shirts des filles pour les siffler honteusement. J'ai dû hausser la voix, avec un visage aussi rouge qu'une tomate. Finalement ils sont tous rentrés chez eux à la fin, tout en rigolant de mon cours « pathétique ». Je ne pourrais jamais passer un an comme ça, c'est impossible. J'ai envie de pleurer à la moindre seconde, ayant perdu trois quart d'heure à nettoyer leur bordel. En rentrant chez moi, j'étais encore plus fatigué qu'à l'époque où nous étions étudiants. Qu'est-ce que je vais faire si je n'arrive à rien d'ici la fin de l'année ? Ils ne vont jamais m'accepter avec un tel tempérament faiblard et bon à rien. Chez moi, je peux m'autoriser n'importe quoi, comme ouvrir un pot de glace et le vider devant un film romantique. Ouais, j'ai trouvé que ça dans mes enregistrements, puis il était trop tard pour me prendre la tête avec la télé. Au bout d'une heure, je me suis endormi sur mon canapé à roulette fait de palette et d'un matelas, le pot vide au sol. C'est seulement plusieurs heures après que je me réveille en sursaut, un fou tapant à ma porte. J'ai le coeur qui bat trop vite et je me demande qui peut bien agresser ma sonnette avec autant d'insistance. à moitié dans les vapes, j'attrape la première arme à portée de main et me dirige vers la porte pour l'ouvrir d'un coup... Cuillère à la main. Sasuke ? L’étonnement se lit sur mon visage et j'abaisse mon couvert. « Qu'est-ce que tu fiches là à cette heure-ci ? » Il est quelle heure d'abord ? Je n'ai même pas eu le temps de vérifier, mais de tout façon il doit être très tard. De ma main libre, je la passe sur mon visage en soufflant fortement, incapable de me sortir de ce brouillard. Punaise, je dormais si bien avant qu'il n'arrive... Pas que je sois déçu de le voir, j'adore mon meilleur ami. Poussant la porte, je le laisse entrer dans mon loft minuscule, doutant fortement de son état. On dirait que... « Tu es bourré ?! »

 TENUE ➤ Le soir je traine souvent dehors dans les bars ou les boîtes, que ce soit juste pour faire la fête, m’amuser avec mes potes, simplement boire quelques verres ou alors rapper je réponds toujours présent, je suis un oiseau de nuit, dormant la journée pour passer ma nuit au grand air. Puis il y a des soirs où je bois un peu trop, heureusement que je ne conduis pas dans ses instants là je serais surement mort depuis longtemps sinon ! Mais par chance mon meilleur ami habite dans le coin et lorsque je reconnais sa maison je n’hésite pas à sonner comme un taré dessus malgré l’heure déclenchant même les aboiements des chiens voisins et puis des lumières s’allumant aux fenêtres des gens, mais ça je m’en contrefiche, trop occupé à attendre qu’il daigne me faire entrer sans me dire qu’il pourrait déjà dormir, mais ce n'est pas étonnant, il doit être entre 4 et 6 h, peut-être... peut-être pas. Finalement je peux arrêter d’appuyer sur le bouton quand j’entends le déclic de la serrure, à moitié endormi contre sa porte. Déglutissant, je rentre en me tenant au meuble, je prends un air assuré, mais complètement faussé par mon état, la question de Reon est trop compliqué pour moi, je ne l’ai même pas entendu, ne donnant donc aucune réponse pour finalement rire en le prenant dans mes bras avec cet air de joyeux loufoque et mes gestes tactiles dont il doit faire les frais. « Paaaas du tout. » Le dénie ça aide parfois. « À peine, un peu. » Bon je ne suis pas totalement stupide finalement. Me reculant pour pincer les joues de mon meilleur ami. « Reon prête-moi ton lit ~ » Je tiens à peine debout, c’est à ce demandé comment j’ai réussi pour venir jusqu’ici sans me casser la gueule ! Mais faut croire que j’ai géré pour un bourré voilà.

 TENUE ➤ Sasuke ne sait pas à quel point mon métier peut être dure, je ne peux pas vraiment lui en parler sans ramener le sujet « sport » sur le tapis, puisque j'enseigne justement cette matière. Du coup, je me console à coup de glace à la vanille dans l'espoir d'oublier mes folles journées à l'université. L'époque où nous étions étudiants me manque, quand il aimait encore jouer au basket et faire des paniers avec moi. J'en rêve dans ma demi somnolence, revoyant ce temps où nous nous amusons comme des gosses... Puis la sonnette retentit dans mon unique pièce, me réveillant rapidement. Quand je rêve du loup, il montre le bout de sa queue. Sasuke est appuyé contre ma sonnette, attendant que je lui ouvre la porte pour s'incruster chez moi, puant l'alcool. Bon sang, il abuse ! Il ne devrait pas sortir aussi tard, ni boire autant. J'ai l'impression d'être la voix de la raison pour mon meilleur ami, son jiminie cricket. Quand je lui pose la question, il fait genre de rien, mais qui croit-il tromper avec son jeu d'acteur à la noix ? Sake était joueur de basket, pas comédien, sinon je l'aurai su. Il me prend dans ses bras, mais avec lui je ne suis pas autant gêner qu'avec les autres, je le laisse simplement faire. Un peu. « Beaucoup. » Je corrige à sa place, roulant des yeux en lâchant un soupir à fendre l'âme. Il n'y a qu'avec lui que je suis sans gêne et grande gueule, sinon je me serais déjà écrasé depuis perpette. Je râle même quand il me pince les joues, le fusillant de mon regard sombre. Bon, j'ai toujours une tête de biche mais passons. « Sake, tu abuses! Tu pues l'alcool et la transpiration... » Après quoi s'est-il collé, hein ? à moins qu'il est dansé ? ça reste du sport, je suis sûr qu'il pourrait s'arrêter de marcher s'il pensait comme moi. « Viens sur le canapé. » J'attrape ses mains pour le tirer vers le canapé où je le pousse pour le faire s'asseoir dessus. Il va louper des marches si je le fais monter dans ma mezzanine.

 TENUE ➤ Je pourrais surement me faire arrêter pour tapage nocturne avec mes conneries, mais je n’y pense pas, le premier qui sort la tête je la lui fais rerentrer illico presto ! Ne me demandez pas comment je l’ignore moi-même, ce que je sais c’est que je lâche pas ce putain de bouton et qu’un jour ou l’autre mon lionceau préféré va pointer le bout de son nez. Par chance cela n’a pas duré si longtemps et je peux faire face à mon meilleur ami et à ses questions aussi, mais ça j’aurai dû m’en douter, c’est à se demander comment on peut être sir proche et soudé en étant pourtant si différent, j’ai bu, je l’avoue, un peu. Mais il renchérit, ok, beaucoup. Je ne rajoute rien alors qu’il me fait part de mon état et de mon odeur succulente, alcool et transpiration ça donne envie tiens, mais moi ça me fait rire, comme un idiot bah ouai, j’ai un alcool gentil, heureusement sinon j’aurai surement inconsciemment déjà commis des meurtres. « C'est la fragrance de l'homme Re'. » Je lui demande son lit, mais c’est sur son canapé que je finis, plus proche, plus facile, il réfléchit le meilleur ami, c’est cool. Bon il me pousse et je tombe comme un merde, d’une position assise je vire fini allongé, habillé, j’ai pris la peine de rien retirer, il me manque juste un coussin, un bien dur et confortable à la fois, mes yeux fixent mon best et je me relève pour le tirer et le faire s’asseoir, calant ma tête sur ses cuisses. « Cinq minutes~ » il n'y a pas de gêne entre nous, depuis qu’on se connaît ce n'est pas ce genre de geste qui risque de nous choquer où nous arrêter, je suis claqué et rapidement je me mets à ronfler, épuisé par cette soirée.

 TENUE ➤ Il ne trompe que lui, son odeur est différente de l'accoutume et je peux nettement sentir celle de l'alcool et d'humain en général. C'est étrange dit comme ça, mais je veux dire qu'il était entouré par des personnes, beaucoup de personne. Son parfum n'est pas le même et cela me perturbe légèrement. Sasuke est dans un autre monde, complètement à l'ouest et je peste quand je dois le reprendre ou lui éviter de tomber. Il pue, quoi. Je suis gentil, je le dis franchement. Y a qu'avec Sasuke que je peux être aussi franc, oubliant ma timidité et ma gêne pour dire la moindre chose qui me passe par la tête. L'homme quoi ? Je le regarde sans comprendre, l'air perdu. C'est qui Re' ? « Tu te foutrais pas de ma gueule, par hasard ? » Je vous jure, des fois. Sasuke réclame mon lit, mais je lui propose mon canapé pour éviter qu'il ne dévale malencontreusement les escaliers menant à mon demi étage. Il ne râle pas, je suppose que cela lui convient quand même, il s'allonge et là, je peux affirmer que ça lui va. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je me fais tirer sur le canapé et tombe dessus, mon meilleur ami à moitié sur mes cuisses. Tranquille, il ne se gêne nullement pour se mettre à l'aise. « Sake... » Soufflais-je doucement, même si je le connais très bien, ça n'empêche pas mes joues de prendre automatiquement cette couleur rosée. Cinq minutes, mais bien sûr. Ma main se lève et je viens faire glisser mes doigts entre ses cheveux, penchant ma tête sur le côté pour l'observer sous un angle différent. « Pourquoi tu bois autant ? Je suis sûr que tu ne vas te souvenir de rien demain. » L'alcool, c'est mal. J'ai testé une fois et cela c'est très mal passé... Je ne comprends pas mon meilleur ami et si il lui arrivait une chose grave pendant cet instant ? Je fronce les sourcils et tire sur une mèche de cheveux pour lui faire mal. ça lui apprendra d'être aussi stupide et insouciant.

 TENUE ➤ Je suis tous les soirs entourés par des tas de gens, des amis, des femmes, des conquêtes, des fans, vivant la nuit je sors dans des bars, des boîtes, on chante, on danse et on boit. C’est ainsi qu’est ma vie aujourd’hui aussi lamentable que ça puisse paraître c’est le chemin que j’ai choisi. J’aime squatter chez Reon à la première occasion, en plus il vit proches des boîtes où je traine alors ça m’arrange et il fait les frais de mes soirées arrosées. Je pue . Je sens l’homme et ça m’amuse en plus, riant a sa question. « Paaas du tout. » J’insiste sur le « pas » à rallonge en levant mon index, riant de nouveau comme un pauvre idiot. Guidé vers son canapé je m’installe confortablement, me mettant entièrement à l’aise est pas mon meilleur ami qui va me dire quoi que ce ne soit pas vrai ? Mais j’ai besoin d’un coussin et je choisis Reon pour qu’il me prête ses cuisses, c’est mieux comme ça. Je pousse un petit son d’aise au contact de ses doigts dans mes cheveux, comme un gosse, mes lèvres s’étirant automatiquement. « Hum~ » mes yeux fermés, déjà prêt à rejoindre Morphée pour récupéré toute ma lucidité, je suis pourtant encore conscient lorsque mon meilleur ami pose sa question, mes paupières s’ouvrant doucement, ma main était sur le point d’attraper la sienne, mais il me tire les cheveux me faisant gémir de douleur. « Yah ! » Râlais au ralentis, pas très convaincant, encore dans mon monde. « Cha fait mal. » Sans blague... Puis je me mets à ronfler m’endormant aussi net, c’est désespérant.


Combien de temps ai-je gardés les yeux fermés ? Je l’ignore, mais je reprends doucement conscience alors que j’ai un mal de crâne pas possible, ma main sur le front, je râle en ne me souvenant pas de ce que j’ai bien foutu la nuit dernière, d’ailleurs, quand j’arrive à garder un minimum les yeux ouverts je me rends compte que je ne suis pas chez moi... « Reon ? » On dirait que je suis encore venu chez lui, me redressant doucement ayant des courbatures partout, cherchant mon meilleur ami du regard.

 TENUE ➤ Avec Sasuke, nous vivons vraiment dans deux mondes différents mais nous sommes nous-même différent l'un de l'autre. Je suis plutôt celui qui reste chez lui à broyer du noir ou à prier pour que le lendemain se passe bien, tandis que Sasuke est un oiseau de nuit qui n'a pas peur que le jour se lève ou pas. J'ai appris à vivre ainsi, mais aussi à côtoyer une personne comme mon meilleur ami. Ce soir, il est complètement ivre et à l'ouest mais je sais que je pourrais dire ce que je veux, demain il aura sûrement oublié. C'est toujours ainsi avec lui, dès qu'il boit, c'est la merde pour discuter. D'ailleurs, je pourrais l'embêter avec le sport, lui proposer un match de basket à deux, demain il ne s'en souviendra même pas. Ce n'est pas marrant, je n'aime pas le voir bourré. Il rigole pour rien, mais même si j'aime le voir rire, ce n'est pas dans cet état que je préfère le voir joyeux. Et s'il lui arrivait une merde comme j'ai pu le vivre ? Je m'en voudrais de ne pas le prévenir suffisamment. Tous les deux installés sur mon canapé, je le regarde distraitement en caressant ses cheveux de mes doigts. Qu'est-ce que je ferais sans lui ? Sasuke est la seule personne en dehors de mes parents avec qui je peux être naturel et réellement moi. Ma main tire sur sa tignasse et je souris légèrement quand il geint, amusé malgré tout. Il ne fait rien pour m'arrêter, mais je retire mes doigts par moi-même pour le laisser tranquille tandis qu'il s'endort. Finalement, j'ai fermé les yeux à mon tour, m'endormant assis sur le canapé. Le réveil risque d'être douloureux, mais je pourrais toujours me venger sur cet idiot !


Les heures ont passés et je me suis réveillé avant Sasuke, tordu par la douleur dans mes membres. Je grimace en soulevant doucement sa tête de mes cuisses pour me lever et traîner les pieds vers la cuisine, juste derrière le canapé. J'allume une petite lumière au dessus de la plaque chauffante et met en marche ma machine à café qui coule dans un bruit répétitive au effet calmant. Mon meilleur ami ne tarde pas à m'appeler tandis que je sors un paquet de cadeau de mon placard, le déposant sur ma table de cuisine. « Bien dormi ? » Demandais-je en venant m'appuyer contre le dossier du canapé, un sourire aux lèvres. Je viens fourager ses cheveux comme si c'était l'un des chiens du refuge, puis je l'invite à me rejoindre de l'autre côté de la pièce, sur une chaise. « J'ai fait du café, si tu en veux. »

 TENUE ➤ Bien que nous soyons différents nous sommes ensemble depuis si longtemps qu’on se complète, Reon pourrait être les freins me faisant ralentir quand j’accélère et enfreins des effractions alors que je suis son accélérateur, celui qui le pousse à se montrer tel qu’il est, à garder sa personnalité, à extériorisé ses pensées. On est comme le Ying et le Yang, mais rassembler on est plus fort c’est cette réalité qui fait que nous sommes des meilleurs amis malgré nos différences. J’ai encore bu hier soir, je ne me souviens pas de tout, j’ai seulement quelques bribes de la soirée qui me remonte en mémoire, sans plus et voilà que je me réveille chez mon best, je n’ai aucun souvenir, mais je sais que je viens souvent squatter en sortant des boîtes. Depuis que j’ai changé de vie, l’alcool est devenu une habitude, boire est devenu une routine, je ne suis pas alcoolique, mais j’aime faire la fête et me saouler la gueule. Une fois assis, j’appelle Reon en cherchant à savoir où il est, ne mettant pas encore retourner, j’entends sa voix dans mon dos, tournant à peine la tête, j’ai un mal de crâne pas possible. « J’ai des courbatures partout putain. » Ça faisait longtemps tient, je rigole comme un idiot. « Et ma tête est comme un ballon qui menace d’exploser à la moindre pression. » Je m’étire malgré tout pour me relever, titubant encore, le temps de tenir bien sûr mes jambes et de me réveiller, je contourne le canapé et le rejoins dans la cuisine, m’écroulant sur une chaise, m’écroulant sur la table le temps que le café se fasse, j’ai encore la tête dans le cul putain, je ne sais même pas quelle heure il est, relevant mon regard pour chercher la réponse. « Je me disais que j’avais faim. »

 TENUE ➤ Même si Sasuke m'a réveillé à une heure tardive de la nuit -ou un peu trop matinal ?- je me suis levé normalement comme à chaque fois. Habitué à ma petite routine, je suis allé directement dans la cuisine pour allumer la machine à café, cherchant de quoi manger dans les placards. Entre temps, Sasuke a daigné ouvrir ses yeux et sortir de son sommeil de plomb. Il m'a ruiné le dos à dormir sur mes cuisses, tandis que je suis resté assis durant des heures. Il me cherche rapidement du regard en m'appelant et je lui fais part de ma présence, l'invitant à me rejoindre dans la cuisine pour un petit déjeuner. « Qu'est-ce que je devrais dire ? » Soufflais-je en prenant deux tasses dans un tiroir sous la table. « J'ai des médicaments contre la douleur. » Dis-je alors qu'il quitte mon canapé pour venir s'échouer sur une chaise, à moitié avachit sur ma table. Je retrousse mon nez et lui dis d'attendre là, filant dans la porté à côté menant à la salle de bain. J'en récupère une boite de doliprane que je ramène à Sasuke, m'occupant même de lui sortir un comprimé que je dépose à côté de lui sur la table. « Prends ça. » Je lui prend aussi un verre et lui verse du jus de fruit dedans. Quant à la nourriture, je regarde dans un autre tiroir sous la table pour savoir ce que je pourrais lui donner. « Une préférence, monsieur ? J'ai des gâteaux aux chocolats, des brioches, des mochis, des donuts, des kitkats, des oréos, sinon je peux descendre à la boulangerie ? » Limite si je ne me plie pas en quatre pour lui, c'est dingue ça. Pour l'instant, je lui sers un café et dépose un pot à sucre à côté de sa tasse avec une cuillère et la bouteille de lait, si jamais.

 TENUE ➤ Ce n’était pas le premier réveil que je passais chez Reon et encore moins après une soirée bien arrosée, mais à chaque fois j’avais un de ses maux de crâne, ça devrait me consoler dans l’idée de ne plus refaire ça, de ne plus boire à m’en ruiner le cerveau, mais c’est impossible ! Lorsque je m’amuse je n’ai aucune limite et bien que je ne sois pas alcoolique, boire en soirée est quand même une base pour nous, alors tant pis ça passera. Reon est toujours du genre attentionné et lorsque je m’affale sur la table de la cuisine et qu’il part récupérer quelque chose dans sa salle de bain je ne peux que sourire en le regardant. « Merci l’ami. » Juste pour la rime, c’est cool ! Je prends le cachet et le verre de jus de fruit qu’il vient de me servir pour avaler le médicament avec. Mais je ne serais pas contre un bon petit déjeuner, écoutant tout ce que me propose Reon, ce gosse alors. Je me lève pour lui faire un câlin amical. « Comme si j’allais t’envoyer à la boulangerie. » Il a tout ce qu’il faut ici, je ne suis pas difficile et puis il n'a pas besoin d’en faire autant, c’est toujours comme ça avec lui, je ne lui reproche rien, je trouve ça adorable, mais j’ai peur parfois qu’il agisse ainsi avec les autres et se fasse marcher dessus, je déteste cette idée. « Tu n’as pas de céréales ? » Je demande au cas où vu que c’est ce que je préfère avec du lait, c’est mon petit kif perso. Me séparant de lui pour retourner m’asseoir non sans un étirement bien mérité, je mets un sucre dans le café. « Faudrait que je te fasse faire un stock pour quand je squatte chez toi. » Des choses que j’aime tout ça ! Je ne m’impose pas du tout, c’est une fausse idée que vous avez là !

 TENUE ➤ Il y a des fois où je ne comprends pas la jeunesse d'aujourd'hui et où je me sens particulièrement vieux comparé à Sasuke ou à ses amis. Je n'aime pas tellement ce genre de soirée, ni boire mais déjà tester pour savoir ce que cela faisait et je pourrais toujours me forcer à le refaire pour l'accompagner, mais ce n'est définitivement pas mon tripe. Sasuke est fait pour ce genre de vie, pas moi. J'ai déjà du mal à assumer la mienne sans faire une vague ou couler, alors vivre celle d'un autre, ça risque de m'emporter vers le fond sans moyen pour remonter à la surface. Sake se plaint de sa tête et je m'empresse d'aller chercher de quoi le soigner, mettant tout en place pour qu'il n'est qu'à ingurgiter les médicaments pour la douleur. Vu l'heure, il doit mourir de faim et je ne suis pas en reste non plus, ainsi je lui fais une rapide liste de mon tiroir et sursaute légèrement quand il vient me câliner. « ça ne me dérange pas. » Me défendais-je, même si je préfère rester au chaud dans mon petit studio. Sasuke devrait déjà savoir que je me fais marcher dessus facilement, à moins qu'il est oublié l'époque du lycée ? Même en étant prof, ça ne s'arrange pas pour moi et mon comportement de crevette. « Ah, il doit me rester des miel pops quelque part... » Je cherche du regard en même temps que je parle, mais apparemment j'ai terminé le sachet sans penser à en reprendre. « Désolé, j'en ai plu... » Je n'ai pas prévu qu'il passe la nuit chez moi, sinon j'aurai déjà acheté de quoi le nourrir. Sasuke me relâche et je lui lance un regard désolé. « Si tu étais capable de me prévenir à l'avance, aussi. » Bah oui, parce qu'il est bien gentil le sake, mais je ne suis pas devin pour savoir qu'il va squatter ou pas. Au pire, il n'a qu'à se servir dans les placards, il sait où tout se trouve. En attendant, je récupère une petite boite de médicament sur le plan de travail entre la plaque chauffante et mon four, une boite blanche sans étiquette. Je prend un gélule avec mon verre de jus de fruit et souffle. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire aujourd'hui ? Je commence à croire que je vais réellement descendre faire des courses, Sasuke n'aura qu'à m'accompagner pour choisir ce qu'il veut. Faudrait aussi que je passe faire un tour chez mes parents, mais ce sera plus difficile avec mon meilleur ami qui n'aime pas les bêtes et nombre incalculable d'animaux là-bas. « Accompagne moi faire ton stock ? »

 TENUE ➤ Je n’ai pas eu de jeunesse à proprement parler, bien sûr je n’ai rien à regretter, mais la manière dont je vis aujourd’hui est une sorte de liberté restée enfermée dans ma passion durant des années, je n’avais pas pris le temps de me poser et aujourd’hui on ne peux simplement plus m’arrêter. Reon et moi sommes différents, on pourrait se demander comment l’on peut s’entendre et être meilleur ami en étant en tout point opposé, mais je ne m’arrête pas a ce genre de détail, l’amitié ne se juge pas, elle ne se contrôle pas, même si nous n’avons plus les mêmes occupations et que je passe mes soirées en boîte, je sais comment me rattraper en venant l’emmerder et squatter chez lui à n’importe quelle heure, il ne va pas me mettre dehors de toute façon, je le connais assez pour savoir qu’il peut rouspéter avec moi, mais pas me repousser. « Moi si. » Je ne veux pas qu’il fasse le coursier pour moi ou quelque chose du genre, surtout quand il y a de quoi manger dans ses placards. Je sais que Reon est faible face aux autres, au fond de moi j’espère qu’avec son nouveau statut de professeur il a réussi à se débarrasser de tous ceux qui profiter de lui, mais je ne suis plus là pour le « protéger » de ses enfoirés jouant avec la faiblesse des gens. Il n’y a qu’avec moi qu’il se montre plus « sûr » et direct, je suis privilégié. Je souris quand il cherche les céréales et qu’il se rend compte qu’il n’en a pas, haussant les épaules. « Ce n’est pas grave, j’en mangerai plus tard. » Comme si je pouvais le prévenir avant de venir. « Je ne sais même pas comment je me retrouve chez toi, c’est difficile de t’envoyer un texto. » Je ris en fouillant dans ses placards, me servant sans gêne et revenant m’asseoir sur ma chaise avec le café devant moi. « Laisse-moi déjeuner et on y va, je n'ai rien de prévu jusqu’à ce soir. Par contre faut que je prenne une douche, prête-moi des vêtements aussi. » Je n'ai pas envie de retourner chez moi juste pour me changer.

 TENUE ➤ Les opposés s'attirent, comme le dicton l'affirme très bien. Notre relation est un peu comme le yin et le yang, d'un côté nous avons la partie noire qui caractérise la passivité, l'introversion, alors que le côté blanc représente l'activité, l'extraversion. Certes, le Yin et Yang sont surtout un côté homme et un côté femme, mais au vu de mon caractère, on ne va pas s'étonner si je me compare au côté hivernal et sombre du Yin, plutôt que l'autre qui correspond mieux à Sake, pour la chaleur, le soleil et l'été. Bref, tout ça pour dire que nous sommes complémentaire et que l'un a besoin de l'autre pour exister. Sasuke s'inquiète suffisamment pour moi et j'ai toujours l'impression d'abuser quand il me fait la remarque. Mon meilleur ami devrait savoir que nous n'avons plus l'âge pour qu'il me protège contre tout danger et que je suis assez grand pour le faire moi-même. évidement, ma vie n'a pas changé pour si peu et les gens continuent à profiter de mes faiblesses mais je ne veux pas que Sake s'emmêle pour autant. De toute façon, je n'ai l'occasion de parler d'une telle chose avec lui, puisque le sport le répugne. J'en reviens à son petit déjeuner où je cherche un quelconque paquet de céréale mais ne trouve rien du tout. Le temps qu'il fouille par lui-même dans mes placards, je prend mes médicaments qui traînent toujours la cuisine. « Tu étais bourré et vu que j'habite pas très loin des bars et des clubs, tu es venu ici par habitude. Je crois que ton cerveau se met en mode automatique quand tu bois trop. » Je rigole, l'imaginant avec un radar dans le crâne. Puis je lui propose de sortir faire des courses avec moi, si jamais il veut s'acheter un stock pour la maison. « Fais comme chez toi. Tu sais où est la salle de bain et mon armoire. » La porte à côté de la cuisine et l'escalier face à lui menant à la mezzanine, il n'y a pas trente six milles chemins dans ce studio. « Je crains juste que tu sois serré dans mes vêtements. » Après tout, je suis petit et il est légèrement plus grand que moi. J'ai la taille d'une fille, sans oublier que je n'ai pas énormément de forme non plus. à mon tour, je prend un sachet de gâteau que je vais tremper dans mon café tout en mangeant tranquillement. Nous avons le temps, de toute façon.

 TENUE ➤ Je n’ai jamais été quelqu’un de compliquer, même au lycée où avant je ne choisissais pas mes potes pour leur statut social, leur passion commune ou leur caractère identique aux miens, j’aime la différence, apprendre à connaitre les autres, il suffit quelqu’un rigole à l’une de mes blagues et ça me donne envie de parler avec, c’est aussi simple que ça. Pourquoi se compliquer la vie quand elle l’est déjà bien assez toute seule, Reon est moi ça c’est fait naturellement, on s’est rencontrés, on s’est apprécié et notre amitié à éclos comme une fleur au printemps. J’aime ce sentiment, cette union fidèle, je sais qu’on peut compter l’un sur l’autre, même si nous sommes opposés, je le protégerai quoiqu’il arrive et il sera là à m’écouter et me croire dans les moments difficiles, j’ai confiance en lui, même s’il paraît faible avec les autres, je connais sa personnalité, celle qu’il a avec moi et c’est ce privilège que je veux garder. « Ouai je pense aussi, j’ai un GPS pour venir direct chez toi, tant que c’est ici ça me va, j’imagine pas si je me rendais chez une de mes ex ou autres en mode gros looser. » Je rigole en imaginant la scène, le pire c’est que je serais surement capable de plaider ma cause et de trouver un refuge, je suis plutôt convaincant à ma manière, mais faut croire que l’endroit où je préfère aller reste chez lui, puis c’est près de la boîte de nuit. « Yep je connais ta tanière. » Je lui fais un sourire amical avant de manger les gâteaux, je prends mon temps on n'est pas pressé de toute façon. « Ce n'est pas grave, je piocherai dans tes affaires les plus larges, va me falloir un boxer aussi, si t’en a un xxl. » Je l’embête, c’est bien des blagues de mec ça. Je bois une gorgée de mon café en soupirant, ma tête me fait encore mal avec tout ce que j’ai bu hier soir, mais fallait s’y attendre.

 TENUE ➤ Je crois que sans Sasuke, je serais ce genre de garçon qui reste enfermé chez lui à broyer du noir ou à croire que tout le monde est mauvais et méchant, qu'il n'y a aucun espoir en ces gens et qu'il vaudrait mieux ne jamais croiser personne. Sasuke m'a rendu humain en étant mon meilleur ami, bien qu'il ne puisse me faire vaincre cette timidité envers autrui. Avec lui, tout est différent, mais avec les autres c'est toujours la même chose. Sasuke est unique, un peu comme l'anneau pour gollum. Ou Sauron. Dans les deux cas, la comparaison est moche. Sasuke me parle de ses ex et je ris en imaginant aussi le carnage. « Ton GPS est bien réglé, dans ce cas. » Parce que je ne pourrais jamais l'aider contre ces filles du diable, ni contre les conquêtes qu'il a pu avoir jusqu'à aujourd'hui, ni même contre son ombre. De toute façon, je préfère de loin qu'il vienne ici plutôt qu’ailleurs. C'est possessif comme comportement, mais Sasuke est un peu à moi, beaucoup plus qu'à elles réunirent. Puis il connait mon studio comme sa poche, même si ce n'est pas compliqué. Disons qu'il sait où chaque chose est rangé. Quant à mes vêtements, je regrette d'être petit et mince, mais il risque de devoir rentrer le ventre dans mes tenues. « C'est dommage, je n'ai que du xs dans mes tiroirs. » Rétorquais-je comme pour conjurer le sort et briser sa taquinerie. Un à un, je mange mes biscuits et bois doucement mon café sans dire un mot, laissant le silence prendre place. Ce n'est pas gênant quand je suis avec Sasuke, j'ai plutôt l'impression que c'est reposant entre nous. Je n'ai pas à réfléchir sur un quelconque discours à avoir, ni sur une expression à aborder. Je garde simplement mon sourire en sirotant ma boisson, l'air serein et de bonne humeur. En même temps, je me fais ma liste de course dans la tête, songeant à l'écrire sur un papier pour ne pas oublier. Mon but de la matinée serait de ravitailler mon chez moi, puis peut-être rendre visite à mes parents.

 TENUE ➤ Je n’ai jamais pensé à ce qu’aurait été ma vie si je n’avais pas rencontré Reon, pourtant je suis certain que je ne m’en serai pas sortie aussi bien, enfin... J’ai pu rapidement partager une passion avec lui et tous les jours je passais des moments amusant au point de ne pas remarquer l’heure tournée, j’étais content d’avoir un allié et un ami comme lui, je savais qu’il ne me trahirait jamais, qu’il ne retournerait pas sa veste du jour au lendemain en m’abandonnant comme un chien, bien que cela serait ironique étant donné que ses parents tiennent un refuge, mais soit. La fidélité de notre amitié a mené à la relation qu’on entretient des années après, qu’il soit lui-même qu’avec moi et qu’il se laisse aller qu’en ma présence me convient, je ne suis pas là entrain de dire que c’est une bonne chose, parce que je sais combien c’est difficile pour lui et combien on l’a embêté avec ça, mais il m’a soutenu quand j’en avais besoin, je serai toujours pour lui. Je souris en haussant les épaules. Je le taquine en parlant de la taille des sous-vêtements, mais il reste imperturbable et répond naturellement, pff il n'est pas drôle. « Je savais que tu serais petit de partout, mais quand même. » Je n'ai aucune gêne, il le sait. Puis on mange tranquillement sans se presser, prenant notre temps tout en laissant le calme s’installer un instant, je termine mon café et les gâteaux avant de m’étirer et de me lever. « Je file à la douche~ » Ébouriffant les tiffes de mon meilleur ami je pars en rigolant vers sa salle de bain, virant tous mes vêtements sans prendre le temps de fermer la porte, je la pousse une fois à poil pour passer sous l’eau, une bonne douche froide ça fait du bien, ouai ça réveille surtout j’en avais besoin. Dix minutes plus tard je sors ayant pioché dans les tiroirs de Reon, il met du 14 ans ou quoi ? Blague à part, je trouve quelques vêtements assez larges, ah ! Il y a même des affaires à moi tient, ça c’est quand je squatte chez lui et laisse tout derrière moi, sans aucun doute. Je reviens dans la cuisine après m’être coiffé, tout est ok, je me sens mieux. « Tu as marqué ce qu’il te fallait ? » On peut y aller alors . Moi je verrai sur place.

 TENUE + VESTE ➤ Sasuke est un privilégié avec moi, c'est l'un des seuls à voir cette facette honnête de ma personnalité. Avec lui, je ne possède aucune limite et je me sens libre d'agir à ma guise. Il n'y a aucune petite voix dans ma tête pour m'intercepter, ni pour me gêner et dans n'importe quelle situation qui se voudrait embarrassante, je serais le plus naturel avec lui. Néanmoins, j'ai beau savoir cette capacité impressionnante dont je suis finalement capable avec mon meilleur ami, cela ne change rien en dehors de cette amitié et de ce cercle privé entre nous deux. Je serais toujours l'éternel timide et lui, mon exutoire. Quand Sasuke tente la carte de la plaisanterie avec moi, je déjoue son petit jeu en étant aussi ironique que possible. Je ne suis pas gêné à l'idée d'être plus petit que la moyenne, ni de porter une taille minuscule comparé à lui ou à un garçon normal. Après tout, même en étant adolescent, je pouvais toujours porter mes vêtements d'enfant. « HEY! Tu veux voir si c'est petit partout! » M'offusquais-je non sans rougir brusquement à l'idée qu'il parle de ... Enfin bref, de « ça » quoi. Le calme revient rapidement et nous terminons de déjeuner, avant qu'il annonce prendre sa douche. Le temps qu'il se lave, je fais rapidement la vaisselle et attends qu'il quitte la pièce pour rentrer me laver les dents et passer un coup d'eau sur mon visage. Je prend ma douche le soir généralement, un coup de brosse dans mes cheveux emmêlés -grâce à sake- et le tour est joué. J'ai eu le temps de tout écrire sur un papier bloc-note avant qu'il ne revienne dans la cuisine, lui montrant la petite liste avec un sourire innocent. « Oui, je pense avoir tout noté. Tu veux ajouter quelque chose ? » En même temps que je lui demande, je lui tends le stylo et lui laisse ma place pour écrire dessus. Qu'il note ou pas, je récupère la feuille juste après et la fourre dans la poche de mon jean, enfilant une veste qui traîne sur une chaise proche du bureau sous la fenêtre. « On peut y aller. »

 TENUE ➤ Je suis un gars assez libre dans ma façon de vivre, j’étais beaucoup plus sur la retenue il y a quelque temps, mais je n’ai jamais été d’un calme ou d’une gêne quelconque, plus du genre à agir selon mes envies et mes désirs, fonçant dans le tas et profitant pleinement de ceux qui m’entourent. Reon a le même âge que moi, pourtant j’ai l’impression parfois que c’est un petit frère, le genre de personne que je pourrais protéger et sur qui je me dois de veiller et cela depuis des années maintenant. Je me moque un peu de sa taille en laissant parler mon esprit déplacé, il est mignon quand il s’énerve et rougis. « Fais pas ton timide avec moi ~» Je lui souris avant de parti dans la salle de bain prendre ma douche, j’en ai seulement pour quelques minutes, allant à l’étage pour m’habiller, j’ai trouvé des affaires à moi, ça me convient mieux que sa taille mini-pouce ! Je rigole devant mes pensées et ses vêtements, comment il fait pour rentrer dedans sérieux. Je le rejoins ensuite pendant qu’il note ses courses, regardant par-dessus son épaule ce qu’il a noté, a sa question je souris en attrapant le stylo qu’il me tend, mais je ne sais pas vraiment si j’ai besoin d’écrire quoi que ce soit, plus habitué à voir les choses sur place, mais juste pour la forme je note les grandes lignes, genre les céréales, le lait, les choses que j’aimerais retrouver chez lui lorsque je viens squatter. Une fois fait je boutonne ma veste et le laisse ranger le bout de papier dans sa poche. « Yep, allons-y. » On n'a pas besoin de s’éterniser plus longtemps, prenant la route jusqu’ à la supérette du coin, a cette heure-ci on ne devrait pas croiser beaucoup de monde. « On prend un caddie. » Sans réellement le questionner je sors une pièce de ma poche pour le prendre et le faire rouler vers Reon. « Tu pousses ou tu veux monter dedans peut-être, ta la taille requise~ » Je rigole en passant ma main dans ses cheveux d’un air taquin.

 TENUE + VESTE ➤ ça a beau être mon meilleur ami qui me parle de « ça », je ne peux m'empêche de me transformer en tomate mûre à l'idée de prouver quoi que ce soit sur la taille de mon truc. Même ma pensée ne veut pas dire les mots, comme si c'était interdit ou trop gênant. Je lui tire la langue à son commentaire, jouant l'enfant irrespectueux. Je ne fais pas mon timide avec lui, il dit n'importe quoi. Sasuke s'en va prendre sa douche et j'en profite pour faire un peu de rangement avant qu'il ne quitte la salle de bain pour que je puisse me faire un rapide brin de toilette, tandis qu'il s'habille à l'étage. Penché sur ma liste de course, Sake ramène sa fraise et je lui confie la tâche de noter ce qu'il veut, même si je sais qu'il choisira sur place. C'est juste pour ne pas oublier ce qu'on a en tête, vu que je suis plutôt maladroit sur ça. Je récupère le papier et enfile une veste ainsi qu'une paire de bottine noires. Prêt, je le laisse sortir pour fermer la porte à clé derrière lui et prendre la direction de la supérette. J'hoche la tête, bien que ce ne soit pas une question et qu'il est déjà entrain de le faire. Le voyant revenir avec son caddie, je souris et agrippe les bords de mes mains. « Je monte! » Même si je suis petit, je ne pourrais jamais rentrer dans le compartiment pour enfant, mais je peux toujours poser mes fesses contre le siège replié, les mains tenant le guidon. Il me décoiffe et je ris, secouant la tête pour le chasser. « En avant! » Dis-je en pointant un couloir du doigt, prêt à me pencher de côté pour attraper les articles sur les étagères. à voir comme ça, je ne parais pas tellement timide et renfermé, mais c'est surtout grâce à l'effet « sasuke ». Seul avec lui, je ne me sens ni en danger, ni gêné. Mon comportement change en fonction de l'environnement et des gens autours de nous, mais tant qu'ils sont loin et qu'ils nous parlent pas, ça peut aller. De toute façon, je ne fais pas attention à leurs regards quand je suis avec mon meilleur ami, comme s'il exerçait une barrière protectrice entre eux et nous.

 TENUE ➤ Bizarrement j’étais en train de me moquer de sa taille, mais encore une fois il se prend au jeu et je vois grimper dans le caddie, riant simplement devant son innocence, dire qu’il est professeur, des fois j’ai vraiment peur pour lui, honnêtement. Mais je hausse les épaules le sourire toujours incrusté sur mes lèvres poussant le charriot, passant les portes coulissantes, on se fiche bien du regard des gens ou de ce qu’ils peuvent penser... Moi en tout cas je n’y fais pas attention, j’ai beau devenir de plus en plus célèbre je fais du rap pas du classique, puis ce n'est pas comme si je commettais un crime, je compte bien rester naturel et faire ce que j’ai envie quoi qu'il arrive, populaire ou non, c’est surement ce qui fait de moi une personne authentique même avec mes faiblesses, car nous savons tous, du moins lui et moi, mes proches ce qu’elles sont. Je le regarde attraper les articles dans les étagères. « Fais gaffe de pas tout faire tomber, j’ai pas envie de me retrouver à ranger les rayons ! » J’imagine le bordel si c’était le cas, mes yeux naviguent sur les produits, allant directement dans les rayons petit-déjeuner je ne perds pas le nord ! Je compte bien faire les pleins. « Attrape là ! » Lui montrant mes céréales préférées pour qu’il prenne deux boîtes, je préfère prendre des réserves, je les dévore trop vite il faut se rendre à l’évidence. Je lâche le caddie pour aller prendre quelques gâteaux et barre chocolatées les posant devant mon meilleur ami. « Marche pas dessus avec tes petits pieds hein. » Je le taquine, reprenant les commandes pour accélérer profitant qu’il n’y ait personne pour donner de petite sensation forte à Reon. « Il te faut quoi ? Café ? conserve ? Boissons ? » Savoir dans quel rayon je m’arrête. « Ah il me faut le lait aussi sinon je suis niqué avec mes céréales. »

 TENUE + VESTE ➤ Sur l'instant, j'oublie un peu que je suis un professeur dans une grande école privée de Tokyo. Là, dans l'immédiat, rien ne compte plus que faire les courses avec mon meilleur ami, quitte à passer pour un gamin venant tout droit du collège. On pourrait presque croire que je suis son petit frère, si nous avions un seul trait de ressemblance. C'est avec joie que je monte dans le caddie, prenant presque toute la place dans celui-ci pendant que Sasuke me pousse dans la supérette à travers les rayons où je choppe les articles à ma hauteur. On se croirait dans un jeu télévisé, c'est marrant ! « T'inquiète pas, je fais très attention ! » Rigolais-je en manquant de faire tomber une rangée de produit, mais je l'évite de justesse avec une mine triomphante. Sake change de rayon pour les gâteaux, je sens que je vais avoir mal aux bras tellement il y a de chose à prendre ici. J'attrape son paquet de céréale comme voulu, même trois. Ils sont tombés dans le chariot, autant les garder. Quand il arrête la machine, j'en profite pour mater les boites et prendre celles qui me plaisent bien. « Sake look! Un lion! » Je lui montre des gâteaux en forme de lion, avec l'animal dessiné sur la boite. Oui, ça me fait tellement plaisir. Mes yeux tombent sur mes pieds et je lui tire la langue, ils ne sont pas petits! La course reprend et je suis sûr d'avoir manqué la moitié des étagères à cette allure, va falloir repasser. « Du chocolat! » En barre, à fondre, à boire, du chocolat quoi. « Faudrait aussi prendre du jus d'orange, puis des légumes, du riz. » Je sors la liste de ma poche et lui montre, y a tout un paragraphe pour la bouffe. Je lui souris franchement, décidant de descendre du caddie pour faire plus sérieusement mes courses et ne rien rate. « Je vais d'un côté et toi de l'autre ? On se retrouve aux caisses ~ » Je lui fais un signe de la main et m'enfuis rapidement vers les rangées de rayon à gauche.

 TENUE ➤ C’est un véritable gosse ! Enfin je peux parler je ne suis pas mieux quand je m’y mets, mais juste qu’à côté de Reon j’ai presque l’air super mature, mais c’est juste une fausse impression que les gens pourraient avoir, rien de plus. « Ne prends pas cet air, ça c’est jouer à deux doigts ! Enfin vu tes doigts... cinq peut-être. » J’adore tellement me moquer de lui, il n’est pas si petit en fait, mais c’est une sorte de jeu instauré avec qui peut s’imposer dans n’importe quelle situation au final. Je profite de prendre ce qu’il me faut dans le rayon en essayant de répondre aussi au désir de mon meilleur ami installé dans le caddie, genre où il est son lion ? Je recule pour chercher et aperçois la boîte venant la prendre et la jetée dans le caddie d’un geste professionnel qui pourrait me faire vomir si je réalisais la comparaison avec mon passé, mais bon j’ai bien visé. Je reviens me moquer de ses pieds cette fois, décidément tout y passe avec moi. « Tu vas remplir le charriot avec ton chocolat je suis sur ! » Je rigole, mais faut croire que sur cette planète rare sont ceux qui n’aiment pas cette sucrée et douce saveur. J’aime le chocolat moi-même, mais je n’aime pas les bonbons, enfin tout ce qui confiseries j’évite un max. Je regarde sa liste, mais il vaut mieux en effet qu’il sorte de là pour prendre ce qu’il lui faut, moi j’en sais rien et je vais oublier la moitié de toute façon. On n'a qu’un caddie ce n'est pas très pratique de se séparer... Mais il a déjà filé, je le regarde s’éloigner en soupirant comme un père regardant son fils partir ! D’ailleurs j’ai toujours pas parlé à Reon de mon « enfant » faudrait que je lui en touche deux mots plus tard avant qu’il ne l’apprenne autrement, enfin si je n’oublie pas bien sûr. Je prends ce qu’il me faut, c’est rapide pour moi, j’ai pris quelques trucs à grignoter et des boissons, avant de rejoindre Reon, le cherchant dans les rayons... Il ne va pas porter tout sur ses petits bras voit, il ne m’a pas remarqué, je m’approche doucement avec le caddie pour lui rentrer dans les fesses. « Hey gamin, aller jette tout dedans~ idiot. »

 TENUE + VESTE ➤ Il y a des moments comme ça où je pète une petite durite et retombe en enfance, même si je n'ai jamais été ainsi en étant gosse. Allez savoir, c'est étrange. Sasuke se moque encore de moi et je me retiens de lui balancer son paquet de céréale à la figure. Mes doigts ne sont pas petits! Ils sont normaux, comme les siens. « Attention que mes cinq petits doigts n'aillent pas dans ton énorme joue. » Rétorquais-je avec une pointe de sérieux dans la voix et une lueur d'amusement dans le regard. La seconde d'après je l'interpelle pour des gâteaux lions qu'il attrape et lance dans le caddie comme un basketteur. Ce simple geste me rappelle le passé, quand nous jouons encore ensemble. Il abuse à faire des blagues sur mon physique, j'ai des grands pieds pour ma taille en plus, 'spèce d'aveugle. « Bien sûr, t'as cru quoi ? » Je fais le fier, bien décidé à remplir l'espace de chocolat. La liste sous ses yeux, je propose qu'on se sépare pour aller plus vite et terminer les courses avant la fermeture du magasin. Sake ne proteste pas et je file rapidement vers un autre rayon, récupérant ce que je trouve, inscrit ou pas dans mes choses à acheter. ça se joue à l'oeil à la fin. Après plusieurs rayons, je me retrouve avec des articles dans les poches de mon jeans et de ma veste, mais aussi pleins les bras, jusqu'à sentir une pression sur mes fesses. J'en fais tomber un truc par terre et me tourne vers lui, bougonnant. « Heureusement que ça ne se casse pas! » Je dépose mes courses dans le chariot et récupère la boite tombée pour la mettre avec le reste. « Tu as terminé ? » Demandais-je en vidant mes poches, tout à fait normal. On a plus qu'à payer et rentrer pour ranger.

 TENUE ➤ Je ne peux pas m’empêcher de me moquer de lui, c’est trop tentant, bien que ce soit plus pour l’empêcher qu’une vérité avouer, il est petit, mais pas à ce point quand même ! Je ris à se remarquer, comme si ça allait m’effrayer, en fait je serai même tenté de prendre une mine outrée devant cette « menace » c’est si rare venant de Reon enfin, avec moi pas tant que ça, disons que si les autres le voyaient agir personne ne penserait qu’il est le même que d’habitude. On fait le tour du rayon gâteau, je l’imagine déjà mes bras pleins de chocolats, cet accro avant qu’il ne décide de partir prendre ses courses de son côté, c’est malin ça, mais je fais rapidement le tour de mon côté pour le rejoindre et le voir les bras remplis -et pas que- lui rentrant doucement dedans en souriant. « Quand c’est que tu arrêteras de râler ? » Je vous jure. Hochant la tête je n'avais pas grand-chose à prendre de toute façon, je pousse le caddie jusqu’aux caisses, par chance il n’y a pas beaucoup de monde ! C’est déjà notre tour, je dépose tout sur le tapis sans tenir compte de ce qui est à lui ou à moi, on n'est pas à ça près. « Je paye laisse. » On ne chipote pas entre meilleurs amis non ? Je squatte chez lui, je peux bien faire quelques courses aussi. Rangeant tout dans les sacs, je paie avec ma carte, saluant la caissière pour quitter le magasin. « Aller on peut rentrer maintenant~ » On croirait que je parle de chez moi, mais c’est encore une fois qu’un détail, marchant jusqu’à la porte de son studio on a fait rapidement le chemin du retour, bien que ce fût quand même assez lourd, heureusement qu’on n'a pas les forces au cul sinon ça aurait été plus compliqué. Je le laisse ouvrir la porte pour tout poser sur la table, ouvrant le frigo pour choper une bouteille d’eau et boire dedans plusieurs gorgées. « Tu en veux ? » Je lui tends simplement.