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 Trouble Trouble, Our destiny

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Ce message a été posté Mar 19 Jan - 23:23




Entre le stage en début de matinée et les cours d’amphithéâtre, les journées de Narae étaient plutôt bien chargées. Heureusement qu’elle pouvait compter sur la présence de quelques camarades pour la distraire et la faire sortir de la routine par leur bêtise ou simplement leur présence. Une fois seule, sa barre d’énergie faisait un plongeant drastique frôlant presque le zéro. Somnolant dans les transports en commun entre les stations, elle arrive souvent à destination grâce au conducteur de bus qui était habitué à la croiser au terminus, paniquée, quand il ne la réveillait pas d’une annonce spéciale. S’étirant tout en marchant, les écouteurs aux oreilles, elle fut réellement réveillée par les sept étages qu’elle devait monter pour atteindre son appartement, soit plus de deux cent marches – précisément deux cent vingt-quatre – . L’ascenseur étant toujours immobilisé dans les étages supérieurs ou en panne, elle préférait s’adonner à son petit sport quotidien. Après tout, qu’importe la fatigue, la journée n’était pas prête de se terminer. Au programme, elle avait prévu de lancer le téléchargement de son drama, mais surtout, nettoyer son appartement. Après avoir vécu comme un ermite pendant plus d’un mois pour ses partiels, son logis avait grandement besoin d’être nettoyé. Poussant la porte de son appartement après avoir déverrouillé la porte, elle jeta son sac sur fauteuil et pris la direction de sa cuisine pour se verser un verre d’eau. Remarquant son hérisson courir vitesse tortue vers elle, elle alla à sa rencontre pour le prendre dans ses bras et lui chatouiller longuement l’estomac. La motivation n’y était pas réellement, mais elle commença à nottoyer, peut-être cinq minutes car la sonnette retentit. Observant depuis le judas de sa porte, le mystérieux visiteur, elle ne put s’empêcher de pousser un cri de surprise. Sayuri. Elle ouvre la porte instantanément. « Que-que fais-tu ici ? » demanda-t-elle surprise, elle ne s’attendait pas à voir sa sœur débarquer, encore moins avec une valise.  

© cn.june

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Ce message a été posté Mer 20 Jan - 18:00




E« Mais tu peux passer dans mon appartement, dormir de temps en temps lorsqu’il n’y a personne  à la maison » Ces paroles, elles ne les avaient jamais oubliés. Cette voix, elle pouvait se la remémorer à tout moment. Certes, il y avait eu un refus de la part de Chiharu, ce jour là, lors de leurs retrouvailles à l’hôpital, mais la cadette des Usui ne les avaient jamais entendus ou plutôt n’avaient jamais voulu les entendre.
Ainsi, elle avait soigneusement programmée son petit voyage chez son aînée, peut importe ce que son entourage en pensait. D’ailleurs, elle n’avait pas fait ça en secret, si ses parents prenaient cela à la légère pensant à des mots d’adolescente en crise, il se trompait pas mal et confirmaient ne pas connaître leur enfant. Du côté des frères, elle s’était faite plus discrète, notamment avec Keisuke, le plus strict et celui qui serait l’obstacle dans son projet. Alors elle avait rassemblé le minimum d’affaire vitale tels que des paquets d’Oreo, ça petite collection de casquette (dont deux qu’elle avait piqué à son grand-frère) et les quelques photos importantes à ses yeux. Oh, et les trois paires de baskets qu’elle s’était payé en gagnant fièrement des paris aux arcades seraient également de la partie dans le petit sac de voyage. Elle sècherait le cours de 10h, profitant de la maison vide pour déplacer ces dernières affaires et partir librement, le temps de faire ces adieux à ce piteux endroit qu’est l’appartement familial.
 Et tout fut exécuté à la perfection, sans aucun encombre, tel que son plan avait été pensé. Parfait, il restait à se rendre à cet endroit. Si la lycéenne avait eu du mal à trouver l’habitation de Chiharu, elle n’était du moins pas peu fière de son travail, lorsqu’elle avait enfin déniché l’endroit. Alors facilement, grâce à quelques voies de métro, elle se trouva en face de cet appartement. Celui qui serait son nouvel appartement. Oui, elle l’avait décidé, personne ne lui en empêcherai. De tout façon, Chiharu craquerait, elle l’a connaissait par cœur. D’un pied décidé, elle gravit les marches montant jusqu’au septième étage (après vérification du nom sur l’interphone). Tout sourire, elle pressa vivement son doigt sur la sonnette. La porte s’ouvrit, donnant sur le joli minois de sa grande sœur. « HEY YO ! » Elle levait le bras, donnant un signe de main comme « bonjour ».  « Bah, jsuis venue m’installée ! » Répondait-elle à son aînée, d’un naturel propre à elle. Décalant le corps de la jeune femme sur le côté, elle se laissait la place pour entrer dans l’appartement, tournant la tête de droite à gauche pour découvrir les lieux. « C’est cooooool ici ! » Faisant un clin d’oeuil en direction de Chiharu avant de poser son sac au sol, voilà qu’elle était partie pour faire le tour des lieux.
 

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Ce message a été posté Dim 24 Jan - 19:19




Ce matin, ce n'est qu'à 9h30 que j'ouvris les yeux, heureux après cette bonne nuit de sommeil. Oui, nous sommes en plein milieu de la semaine mais j'ai eu un jour de repos. Le mois dernier, j'ai fait tellement d'heures supplémentaires - non payées bien sûr, comme tous les travailleurs japonais - mon patron m'a accordé une journée de repos. Heureusement il est assez cool et sait reconnaître quand on bosse dur. Je suis pas certain que tous les patrons traitent leurs employés de la sorte. Comme à mon habitude je n'avais infirmé personne de mon emploi du temps, personne n'était donc au courant que j'étais encore dans ma chambre et pas au travail. Je ne vois pas pourquoi je leur aurais dit, je n'ai pas l'habitude de leur parler tout cours en fait. A part Anh Hao mais il est très occupé en ce moment avec l'école, alors j'évite de l'embêter pour des choses inutiles et le laisse travailler tranquillement.

J'entends du bruit, c'est étrange, l'appartement devrait être vide à cette heure-ci. Je grogne quand j'entends la porte de la chambre de Sayuri, à côté de la mienne, se refermer. Ca je m'en doutais, elle a encore séché les cours. Je m'apprête à sortir de ma chambre, furieux, pour lui remonter un peu les bretelles, mais je me ravise finalement et colle mon oreille à la porte. Elle a l'air de bouger dans tous les sens, elle a l'air en effet très occupée. Je décide de rester là, écoutant ses allers et retours dans le couloir, curieux de ce qu'elle prépare encore une fois. Finalement, au bout de quelques minutes, j'entends la porte de l'appartement se refermer. Je cours vers ma fenêtre et attend de voir Sayuri arriver dans la rue. Qu'est-ce qu'elle fait avec ce gros sac de voyage ? Elle ne tenterait pas encore de fuguer ? Je fronce les sourcils, enfile un jean, un pull et attrape mon manteau à la volée avant de courir dehors. Je cours pour retrouver la trace de Sayuri, mais je me doute bien qu'elle est partie vers le métro.

Je la suis donc de loin, pendant plusieurs minutes, changeant plusieurs fois de métro. Je ne sais pas du tout où est-ce qu'elle va, mais le pire c'est qu'elle non plus n'a pas l'air de savoir. Elle m'énerve, elle me fait perdre mon temps, je n'avais franchement pas l'intention de passer mon jour de repos à la suivre dans toute la capitale. J'aimerai l'attraper par le poignet tout de suite et la ramener à la maison, mais je doute qu'elle m'écoutera, c'est donc mieux que je la laisse d'abord atteindre son but pour savoir où elle va.

Finalement elle entre dans un immeuble mais la porte se referme avant que je n'ai le temps d'entrer à mon tour. Je parcours l'interphone des yeux à la recherche d'un nom connu. Nan, je ne vois vraiment pas où elle a pu aller. J'appuie au hasard sur un interphone et la personne de l'autre côté m'ouvre gentiment. Je vois les portes de l'ascenseur se refermer sur ma petite soeur. J'attends, regardant les étages défiler sur le petit panneau lumineux. Un, deux, trois, ..., sept. L'ascenseur s'est stoppé. Je m'empresse de le rappeler et monte à mon tour au septième étage. Sayuri va entendre parler de moi. Je n'ai franchement pas que ça à faire. Je marche d'un pas décidé vers la porte que je viens de voir se refermer. Je frappe d'un coup sec et attend.

Quand la porte s'ouvre mon coeur s'arrête de battre, toutes mes fonctions vitales cessent de fonctionner en fait, comme si le temps s'était arrêté. Ma bouche s'entre ouvre légèrement alors que je détails de haut en bas la silhouette de la personne qui vient de m'ouvrir « C'est pas possible... »
 

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Ce message a été posté Lun 25 Jan - 22:40




Ce fut une Narae hébétée qui se retrouvait à ouvrir la porte à sa cadette qui entra dans son appartement comme un petit tourbillon. Elle n’avait eu le temps de répliquer, ou de réagir que la voilà confortablement installée. Refermant néanmoins la porte, elle masse ses tempes devenues soudainement plus douloureuse. La présence de sa sœur ne la gênait pas, c’était davantage le gros sac qu’elle voyait au pied de la mini-tornade. Anormalement gros, anormalement présent, ce n’était pas un sac à main ou un sac de cours, il semblait même être trop bien rempli. Les yeux plissés, elle fixa le sac, espérant que ce n’était que le fruit de son imagination bien trop fertile. L’étudiante tenta de rester calme mais ne put retenir un long soupire, n’avait-elle pas dit qu’elle pouvait passer la voir de temps en temps ? Sous-entendant ainsi qu’elle pouvait lui rendre visite, rien de plus anodin parce qu’elle ne voulait pas se frotter à Keisuke. Du moins, pas encore, elle n’était pas prête, ni préparé. Mais la déclaration de sa jeune sœur suffit à confirmer tous ses doutes, elle venait de débarquer dans l’optique de s’installer et non pour partager une tasse de chocolat. « Sayuri, ne me dis pas que tu comptes réellement t’installer ici » commença-t-elle avec prudence, car avec sa cadette, elle pouvait vraiment s’attendre à tout, il ne fallait surtout pas qu’elle lui fasse une petite crise.  Elle pouvait se montrer sévère, mais son cœur trop tendre l’obligeait souvent à prendre les choses doucement avant de se montrer ferme. « Pour quelle raison as-tu quitté la maison ? » La connaissant, il ne devait pas y avoir de réelle raison si ce n’est l’opportunité de quitter le cadre et la retrouver. D’un côté elle trouvait cela mignon, mais d’un autre, elle ne pouvait simplement l’accueillir les bras ouverts.

On frappe à la porte, ne prenant pas la peine de regarder à travers le judas sous le coup de l’émotion, elle regrette amèrement de ne pas l’avoir fait en découvrant sur le palier de sa porte, un visage bien trop familier. Cela faisait presque cinq quand qu’elle ne l’avait pas revu, mais elle le reconnaissait, c’était comme s’ils s’étaient quitté hier dans ses souvenirs. « C'est pas possible... » Coïncidence ou non, elle pensait exactement la même chose. Restant interdite une fraction de seconde, « deux secondes » souffla-t-elle et claqua presque instantanément la porte, et se tourna vers sa cadette. Si Sayuri était un petit tourbillon, elle venait d’apporter avec elle la tempête. Narae ne savait pas quoi dire, quoi penser, quoi faire. « Tu. Il… Keisuke est là… » À plusieurs reprises, elle ouvrit la bouche pour émettre un son, mais pas de mots, ou alors ils étaient incohérents. Mentalement, elle faisait le deuil de sa tranquillité, du moins des jours paisibles et anonymes. Sa famille lui manquait cruellement, certes, mais la situation ne s’annonçait pas comme de joyeuse retrouvaille. Elle connaissait le caractère de l’ainé, il ne faisait rarement dans la dentelle. Elle rouvrit la porte, il devait savoir qu’elle n’était pas le genre à se défiler, pas de cette façon en tout cas. Quand elle demandait du temps, c’est qu’elle en avait besoin, sincèrement. « Entre » dit-elle d’une voix étranglée, elle n’avait pas réellement le choix, ce genre d’histoire devait se régler entre quatre murs, et non avec les voisins pour audience. « Cela faisait longtemps » murmura Narae, ne sachant pas quoi dire. Lui proposer un verre d’eau n’était pas la solution. Elle n’espère qu’une chose, une conversation calme, sage, d’adulte.

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Ce message a été posté Jeu 28 Jan - 21:38




Elle savait que sa grande sœur aurait à en redire sur ses intentions d’installation. « Elle ne peut pas simplement sourire et m’accueillir, elle ne peut pas juste être heureuse et me proposer ses bras ? » Pensait la jeune lycéenne, perdant peu à peu son sourire face aux dires de son aînée.  « Si on devait faire la liste des raisons qui me pousse à v’nir ici, on a pas fini… » Soufflait-elle agacée, avant de continuer : « Et oui, je compte réellement rester ici, regarde, je m’accroche ! ». Agrippant le canapé, en position grenouille dessus, elle montrait ses intentions d’un comique innocent. Mais soudainement, la sonnette retentit, coupant l’élan des deux filles. Non, elles n’allaient pas être tranquilles, pas pour le moment. Tout aurait été bien trop facile si cela en avait été le cas, et si l’élément perturbateur n’avait pas surgit aussi rapidement. Mais il était là, bien, là, et pourtant, personne ne pouvait en croire ses yeux. Après tout, il aurait été plus avantageux de ne pas y croire.  Mais la réalité faisait face aux Usui. « Tu. Il… Keisuke est là… » Oui, l’aîné était bel et bien présent et ainsi au courant de tout ce remue-ménage. « QUOI ? » S’affolant, l’adolescente manqua de s’écraser au sol, après un bond de quelques mètres. Elle s’approchait à petit pas de la porte, et ne put que s’étonner de percevoir le visage de son grand frère, qu’elle n’avait vu pas plus tard que la veille au soir. « Onii-san… » murmurait-elle, la tête baissé, les yeux rivés vers le sol. Son corps à elle aussi, se figea, sa bouche aussi ne pouvait plus lâcher le moindre son. Seule Chiharu –ou Narae de son nom à présent officiel- trouva des mots débloquant quelque peu cette situation des plus glaciales. « Cela faisait longtemps »  . C’est ce qu’elle disait après quelques secondes, et ce qui décrocha un rire à Sayuri. Une sorte de rire nerveux. Parce que cette phrase sonnait si justement mais d'un son tellement bizarre qu’elle en devenait comique pour la lycéenne. Seulement, il n’y avait rien de drôle à cette situation : bientôt Keisuke n’hésiterai pas à leur faire comprendre et entendre ses pensées ainsi qu'à agir sur les idées de la cadette. Les filles avaient à courir. Néanmoins, Sayuri de son dur tempérament ne voulait pas se démonter. Il fallait qu'elle lâche un mot, quelque chose : « Tu viens récupérer tes casquettes ? Bon ok… j’pensais pas que tu t’en rendrais compte si vite… c’est bon t'as gagné j’te les rend.  » Dans la famille Usui, cherchez l’idiote petite sœur qui essaie de relativiser la situation quelle qu’elle soit.
 

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Ce message a été posté Ven 29 Jan - 19:22




Mon sdeouffle était saccadé comme si j'avais monté les escaliers plutôt que pris l’ascenseur. Je ne réalise même pas quand Chiharu me referme la porte au nez, restant figé, les bras le long du corps, les poings serrés. La porte s'ouvre de nouveau, je n'ai pas bougé mais je réagis malgré tout à la voix de Chiharu que je réentends pour la première fois depuis quatre ans et demi. Je l'ai eu que de très rares fois au téléphone lorsque j'étais à l'agence donc oui, on peut bien compter bientôt cinq ans que je n'ai ni vu son visage ni entendu sa voix... Sans dire un mot je m'exécute et entre dans l'appartement. Je ne regarde même pas l'environnement qui m'entoure, où elle vit maintenant, je n'en ai absolument rien à foutre. Tout ce qui m'intéresse à l'heure actuelle c'est qu'elle vit à quinze putains de minutes de chez nous alors que j'ai passé tant de temps à chercher sa trace, et le pire dans l'histoire ? Sayuri, qui se tient là, à côté de sa soeur, comme si tout était normal. Ca fait combien de temps au juste, qu'elle sait où est Chiharu ? S'est-elle foutue de moi pendant deux ans ? Le sait-elle depuis le début ?

Tout un tas de pensées et de questions envahissent mon esprit mais je suis incapable de sortir quoi que ça soit. Mon corps est entièrement contracté, tellement que je commence à sentir mes muscles me faire mal. Je foudroie Sayuri du regard lorsqu'elle essaie de détendre l'atmosphère. « Tu fous quoi là toi ?! » Lui demandai-je ne détachant pas pour autant mon regard de Chiharu. J'aimerai dire quelque chose à cette dernière, mais j'hésite entre lui hurler dessus ou l'insulter. Triste choix... Finalement, je reprends malgré tout. « Alors c'est là que tu te cachais. ». Le ton que j'utilise est aussi froid que la glace. Elle m'a manqué, terriblement manqué, mais à l'heure actuelle j'ai juste envie de l'enterrer au fond d'un trou et ne plus jamais la revoir.

Je réalise soudain que je n'ai pas vu son nom à l'entrée de l'immeuble. Est-ce que je l'aurais loupé ? J'en doute, si son nom y était-il m'aurait sauté aux yeux. Comment ça se fait, est-ce vraiment chez elle où squatte-t-elle chez quelqu'un ? Je ne saurais le dire. En tout cas une chose est sûre, je suis loin de me douter qu'elle a en fait changé son nom et son prénom.

 

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Ce message a été posté Sam 30 Jan - 23:50




Son sang se glace tandis qu’elle sent son corps se raidir. La tempête venait d’entrer, ce n’était pas qu’un simple tourbillon de vent, c’était un blizzard tout droit venu de la toundra ; froid et sec. Le son cassant de la voix du jeune homme la fit tressaillir lorsqu’il demanda à la cadette ce qu’elle faisait ici, pourtant elle ancre dans son regard le sien, et le soutient. Un courage, une apparence calme mais des pensées et des sentiments contradictoires se chevauchent et émergent ; surprise et joie, peur et appréhension. Jamais elle n’avait pensé le revoir ainsi, il ne manquait plus que Anh Hao et ils étaient enfin réuni dans une seule et même pièce pour la première fois depuis longtemps. « Alors c’est là que tu te cachais », sa voix est froide, presque blessante. Il avait presque cinq ans à rattraper, mais l’histoire était bien trop longue pour qu’elle lui explique en une seule phrase, ce qu’il s’était passé. Alors oui, elle se cachait. Toutes ses années, elle n’avait pas eu d’autre choix que de disparaitre, et depuis presque huit ans, elle avait remis le pied sur le goudron de la capitale japonaise, toujours en se cachant. Elle n’avait pas eu le choix, mais le dire ainsi, ce serait se trouver des excuses, toujours plus. Et au fond, elle redoutait Keisuke, mais la personne qui la terrifiait était tout autre, un monstre sans visage. « Ne vas-tu pas me demander comment je vais ? » demanda-t-elle d’une voix douce qui construit avec celle de l’aîné, un demi-sourire flottant sur ses fines lèvres. Elle leva les deux bras, comme si elle s’attendait à ce qu’il vienne lui donner une étreinte, avant de les baisser. Elle devinait qu’il pourrait lui dire qu’elle semblait se porter comme un charme, dans cet appartement. « Toujours fidèle à toi-même, Kei’ » ajouta-t-elle pour elle-même, rassurée d’une certaine façon qu’il n’ait pas changé, du moins, l’espérait-elle. Passant une main dans ses cheveux pour tenter de tenir bien que mal sa nervosité, elle baisse le regard. « Ce n’est plus vraiment une cachette, maintenant que tu m’as trouvé », sa voix est taquine mais sonnait creux. Elle le provoquait et elle ne pouvait s’en empêcher, même si elle savait que ce n’était pas le moment idéal pour, elle ne savait pas comment réagir autrement. Le discours était maladroit, et puis, depuis le début, c’était ainsi entre eux, les embrassades et les mots doux, ils les gardaient pour les cadets (ou presque) ; entre eux, cela n’avait jamais été très tendre.   

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Ce message a été posté Dim 7 Fév - 0:37




L’atmosphère était horriblement tendue. Pour définir l’état de la situation entre ces trois-là, il n’y avait aucun mots. Chacun voulait étreindre les deux autres, et chacun -au fond- ne souhaitait qu’une fin heureuse, un dénouement rapide et ne posant plus aucun problème. Hélas, rien ne serait aussi simple. Le tempérament des Usui ne le permettait clairement pas.

Sayuri avait fait fausse route en prenant le chemin de l’ironie. Elle le comprit vite lorsque son frère ne lui décrocha pas même un regard. « Je resterais là. » Souffla-t-elle. La fermeté de sa voix ne changerait rien au fait que son grand-frère aurait le dernier mot. Elle n’y pouvait rien et n’y pourrait jamais rien. Il était le dominant, le seul à avoir un pouvoir sur elle, même plus que son propre père. Alors rapidement, les lumières de son visage s’éteignirent, laissant place à une fade et triste bouille recouverte par ses longs cheveux. Elle se tut finalement, baissant la tête en direction du sol. En retrait, elle écoutait calmement ses deux aînés, ne bronchant pas. Chiharu semblait choisir un ton provoquant alors que Keisuke resta sur le ton glacial qui lui est propre, restant visiblement calme malgré tout.
Si la situation n’avait pas été aussi grave, la plus jeune aurait bien ajouté un petit piment en attaquant son aîné. Néanmoins, telle une tombe on ne l’entendait plus. Sa respiration en devint même un son trop fort pour elle, qui buvait chaque mot de la conversation des deux grands, si bien qu’elle commençait à perdre son sang froid. Serrant les points, elle se contentait d’écouter les réponses du plus âgé suite aux petites taquineries de Chiharu.
Néanmoins, sur les deux dernières phrases de la jeune femme, Sayuri esquissa un sourire silencieux. Un mélange de sentiments étranges l’envahis. La peur de ses retrouvailles à trois, puis la joie de sentir sa famille à ses côtés, presque réunie. Ce genre de scène de tension, elle les connaissait par cœur. Les cris, l’agitation des énervements et la nervosité, cela constituait son quotidien, depuis toujours. Mais avec Chiharu, encore une fois, tout était différent. Un soulagement, oui, c’est ce qu’elle ressentit finalement. Alors toujours dans la plus grande discrétion, elle prenait le chemin du canapé -à deux pas- s’y installant tout doucement. Elle allongea ses jambes, pencha sa tête contre le dossier et, apprécia le moment. Bientôt elle serait vite refroidit par sa hantise, son grand-frère qui n’hésiterai pas une seconde à la remettre sur le droit chemin, comme à son habitude mais pour le moment, il était occupé avec la plus grande. Oui, elle profitait de ces quelques instants de nostalgie avant de faire face au plus dur, à cette réalité, celle de la famille Usui, détruite.
 

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Ce message a été posté Dim 14 Fév - 17:47




Le sarcasme de Chiharu m'agace au plus haut point. Si elle était un mec, elle se serait certainement pris ma main dans sa tronche mais jamais je ne lui toucherai l'un de ses cheveux. D'une c'est une femme, mais en plus c'est ma soeur. Pourquoi j'ai hérité d'une famille comme ça... Il n'y en a pas une ou pour rattraper l'autre... Parfois, la seule chose qui me rend heureux de faire partie de cette famille, c'est Anh Hao. Mon seul espoir. Le seul qui ne m'a jamais déçu. Mais à vrai dire, je ne suis pas mieux que mes deux soeurs, je suis loin d'être un exemple, moi aussi j'ai fait le con et je ne suis pas plus digne de confiance qu'elles. Je suis certainement le pire d'ailleurs. Et je prie chaque jour pour qu'Anh Hao ne fasse jamais les conneries que moi.

Lui demander comment elle va ? Nan, je n’en ai pas franchement envie. « Tu t'es demandé comment on allait nous pendant deux ans ? ». Bizarrement j'ai l'impression qu'elle pourrait me retourner la question. Sauf que les choses sont totalement différentes. Moi je n'ai pas complètement disparu, tout le monde savait où j'étais, tout le monde pouvait me contacter, m'appeler ou m'envoyer un sms.

En réalité, alors qu'un tas de question me trottait dans la tête, je n'avais plus envie de lui en poser aucune. J'avais juste envie de tourner les talons et de quitter cet endroit, même si je devais y laisser Sayuri. Après tout, elle est certainement plus heureuse avec sa grande soeur que son grand frère. Seulement, alors que je cherche à me retourner, mes pieds ne me répondent pas. Une partie de moi n'a pas envie de quitter Chiharu tout juste retrouvée, et cette partie de moi m'énerve. Comme une petite voix qui me dit "demande des explications maintenant, peut-être qu'une fois que tu t'en iras elle disparaîtra à nouveau". Oui, mais quelles explications lui demander ? Finalement, après un soupire et un nouveau regard noir lancé à ma demi-sœur, je me dirige vers le canapé où Sayuri s'est installée et m'assoit à côté d'elle. « Tu m'expliques pourquoi je n'ai pas vu ton nom sur l'interphone en bas ? ». Ma façon de parler est toujours aussi froide, mon regard reste dans le vide.
 

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Ce message a été posté Lun 22 Fév - 11:19




Autant pouvait-elle assumer pleinement son rôle de grande-sœur lorsqu’il s’agissait de s’occuper de ses cadets, autant elle se montrait immature et moins tolérante dès qu’il s’agissait de l’ainé de la famille. Même après quelques années, elle ne résistait pas à cette pulsion de toujours le défier, ne jamais se soumettre. Parce qu’il ne semblait pas se soucier que Sayuri reste ou non avec elle, l’étudiante en médecine supposa que cette dernière pouvait rester chez elle, le consentement du blond était tacite, elle n’avait plus raison de la repousser. Tout aurait été si simple s’ils n’avaient tous les deux pas cette fierté mal-placée qui les empêchait de simplement se retrouver. Même dans d’autre circonstance, l’affrontement semblait inévitable comme si cela faisait partie de la façon dont ils se retrouvaient. Ne baissant pas un seul instant son regard, le soutenant presque, elle observait silencieusement Keisuke. « Tu t'es demandé comment on allait nous pendant deux ans ? » Il lui retournait la question puérilement, à ce jeu de se renvoyer la balle, Narae ou Chiharu l’était douée, particulièrement lorsqu’elle était de mauvaise foi. «  Tu as l’air de bien te porter » susurra-t-elle doucement en passant dans ses cheveux avant de se masser la nuque légèrement. Elle cède, ne voulant pas indéfiniment tourner autour du pot. Glissant son regard vers sa jeune sœur, elle se demandait si elle ne devait pas la congédier, discussion de grand oblige, mais celle-ci avait grandi et peut-être qu’elle avait perdu avec le temps, ce droit sur elle, bien qu’elle lui obéissait. Parce que l’ainé avait ignoré sa cadette, elle s’adressa à elle. « Si tu veux déposer tes affaires, mets-les dans la chambre au fond du couloir Sayuri. » Du menton elle désigne vaguement l’endroit, c’était une suggestion mais au fond, cela ne l’était pas vraiment. Si se trouver entre les deux grands la mettait mal à l’aise, elle lui offrait juste l’opportunité de s’éclipser un peu avant de revenir, préparée mentalement.

C’est avec un certain soulagement qu’elle voyait Keisuke s’installer sur le canapé à côté de la cadette, pour autant elle ne savait pas quoi faire. « Tu veux que je te serve quelque chose ? » La question s’adressait aux deux Usui, elle ne trouvait presque que cela à dire tellement la situation lui semblait surréaliste. « Tu m'expliques pourquoi je n'ai pas vu ton nom sur l'interphone en bas ? ». La nippo-coréenne ne peut s’empêcher de tressaillir à cette question, restant un instant interdite. Le moment des confessions avait-il sonné ? Elle se mordille nerveusement la lèvre inférieure, pour l’expliquer elle aurait besoin plus qu’une phrase. « Tu ne comptes pas demander pourquoi je suis partie ? » Retourner au commencement, peut-être comprendra-t-il qu’elle n’avait pas le choix, peut-être réalisera-t-il que rien que le fait qu’elle puisse se tenir là, était une chance inouïe.  

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Ce message a été posté Dim 28 Fév - 21:40




Le grand-frère s'assit au côté de la plus jeune, sur ce canapé où silencieuse, elle était restée là, écoutant sagement ses aînés. Un silence qu'elle gardait rarement, et qu'elle ne garderait pas bien longtemps. L'envie d'intervenir la démangeait, mais juste écouter n'était pas plus mal. Ecouter permettait d'apprendre, et elle avait à apprendre de ses aînés. Il y avait tant de questions auxquelles elle voulait des réponses, ces mêmes-questions que Keisuke posait, comme s'il lisait en la plus jeune. Mais il n'y avait pas à lire en l'autre, chaque Usui se posait les mêmes questions, Anh Hao, Keisuke et Sayuri se demandaient et voulait savoir les mêmes choses quant à la disparition soudaine de Chiharu. Mais cette dernière semblait esquiver les interrogations de son grand-frère. D'une manière ou d'une autre, elle arrivait à passer par-dessus, enchaînant sur tout autre chose. Ce qui petit à petit, irrita l'adolescente, perdant patience bien rapidement. S'en était assez, n'avait-il pas tous suffisamment attendu ?  Rien ne pouvait durer plus longtemps, cette confrontation devait avoir lieu un jour, et repoussé cela n'avancerait en rien la famille. « Non, je ne veux pas aller au fond du couloir. » affirmait-elle d'un ton légèrement froid. Depuis qu'elle avait passé la porte de cet appartement, en pas même une heure, tout un tas de sentiments s'étaient emparés d'elle, passant d'une excitation à de la peur pour finalement se trouver exaspérée ou agacée de la situation. « Je veux que tu nous serves des réponses.» Plongeant ses yeux dans ceux de sa grande-sœur, elle traduisait de son regard l’envie de comprendre, de savoir. « L'autre fois à l'hôpital, tu as que tu m'expliquerais tout, qu'il fallait juste être patiente. Jusqu'à quand je vais devoir être patiente ? » Elle se tourna cette fois-ci vers son grand-frère, soufflant à la volée : « Oui on s'est vu une fois, et c'est pour ça que je suis venue ici. »  Elle pouvait proposer de taper un tennis ou de faire une soirée bowling, bien sûr qu'il y avait la possibilité de passer au-dessus de tout, mais pas cette fois-ci, la benjamine n'attendrait plus pour savoir.   « Oui, explique-nous pourquoi il n'y a pas le magnifique Usui sur la liste. » Quelque peu ironique, l'adolescente abandonna le regard de sa sœur pour finalement se perdre droit devant-elle, où elle fixait un mur blanc. La raison pour laquelle Keisuke n'avait pu apercevoir le nom de la jeune femme, Sayuri le savait parfaitement, elle avait pu l'apprendre cette dernière fois, lors de leurs retrouvailles accidentelles à l'hôpital. Néanmoins, elle n'aurait en aucun cas pu dénoncer sa grande sœur, sa deuxième maman, son tout. Elle resta donc ainsi, sans en dévoiler plus, curieuse d'entendre les réponses de Chiharu ou plus récemment Narae.  
 

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Ce message a été posté Mar 15 Mar - 23:06




Ma soeur évite avec agilité chacune de mes questions, telle une professionnelle. On dirait presque qu'elle s'est préparée pendant deux ans pour réussir à me retourner les questions. L'idée de lui tourner le dos et de quitter et appartement sans me retourner me traverse l'esprit, seulement je suis incapable de le faire. Je ne peux pas la quitter maintenant alors que c'est la première fois que je la vois en deux ans, pire, c'est la première fois que j'ai un signe de vie de sa part en deux ans. J'ai tellement de questions que je dois les lui poser aujourd'hui. Si je pas, c'est un risque à ce que je ne revienne jamais. Pas avant un moment en tout cas, et mes questions restaient sans réponse. C'est pourquoi je décide finalement d'aller m'installer dans le canapé, sans même lui répondre. Je ne partirai pas d'ici avant de lui faire vivre un affreux interrogatoire, le pire de sa vie. Et la question la plus importante que je me pose à cet instant, c'est pourquoi je n'ai vu ni son nom ni son prénom sur l'interphone de l'immeuble.

Je m'apprête à prendre la parole mais Chiharu s'adresse alors à notre cadette, et un mince sourire - limite vengeur - s'affiche sur mon visage lorsqu'elle répond qu'elle n'a pas l'intention d'aller là-bas, et qu'elle aussi elle veut des réponses. Je suis quand même un peu surpris. Je pensais que Sayuri était au courant de certaines choses, déjà elle savait où elle habite. Mais visiblement, il y a encore des questions qui restent sans réponse pour elle aussi. J'ignore totalement la proposition que me fait Chiharu - comme si j'avais besoin de boire quelque chose... - et lui pose la question qui me tracasse tant. La façon dont Sayu appuie sa question, de façon assez ironique, m'inquiète. Elle semble savoir pourquoi le nom "Usui Chiharu" n'est pas inscrit sur l'interphone, et à cet instant-là, je crains le pire. « Tu commences sérieusement à me gonfler à répondre à mes questions par d'autres ! » Mon visage est rouge de colère et je serre les poings pour me contrôler. « Maintenant tu réponds à ce que je veux savoir ok ? Sinon je pars d'ici avec Sayu et tu ne nous revois plus jamais compris ? ». Je ne sais même pas si cette menace est très utile en fait. Si elle est partie et nous a donné aucun signe de vie depuis deux ans c'est bien que ça lui importe peu non ?

 

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Ce message a été posté Ven 1 Avr - 0:17




Un sourire pincé étirait vaguement ses lèvres quand elle réalisait qu’elle était coincée, qu’elle ne pouvait plus continuer à tourner autour du pot, à esquiver comme elle le faisait les questions qui lui étaient poser. Cette rupture se marqua lorsque la cadette se retourna contre elle, à présent, elle aussi réclamait des réponses. «Oui, explique-nous pourquoi il n'y a pas le magnifique Usui sur la liste. » Sa réaction était légitime, autant que celle de Keisuke, mais elle avait accepté d’attendre jusqu’à maintenant, sans chercher à savoir la raison de sa disparition et pour cela, Narae lui en était déjà reconnaissante. Tout aurait été plus simple si elle avait répondu à ses interrogations lorsqu’elles s’étaient retrouvées à l’hôpital, mais les choses étaient plus compliquées et elle ne voulait pas que Keisuke la blâme de son silence. Elle avait envie de disparaître, ou peut-être remonter dans le temps. Continuer à fuir, certes elle s’imaginait leur rencontre mais maintenant qu’elle la vivait, elle voulait de nouveau continuer à rêver. Jamais elle ne se serait prête, mais le temps passait. «Tu commences sérieusement à me gonfler à répondre à mes questions par d'autres ! » Elle ne put s’empêcher de tressaillir face le ton ferme et colérique de l’ainé, perdant presque ce sourire qu’elle avait essayé de garder comme pour se protéger, comme pour dresser un bouclier et s’y cacher derrière. Tout comme son frère, elle serrait doucement les poings, enfonçant ses ongles dans sa chair. «Maintenant tu réponds à ce que je veux savoir ok ? Sinon je pars d'ici avec Sayu et tu ne nous revois plus jamais compris ? » Son cœur s’emballe, elle entrouvre ses lèvres tremblantes pour ensuite les fermer, ravalant la détresse qui la traversait. L’étudiante en médecine ne voulait pas perdre Sayuri, ni même Keisuke ou Anh Hao, mais elle réalisait qu’en s’emmurant dans ce silence entêté, même sans Keisuke pour les éloigner d’elle, ils finiront par lui tourner le dos. Figée, fière, elle finit par soupirer, passer sa langue sur ses lèvres soudainement sèches, presque gercées. « Je n’ai pas eu le choix » commença-t-elle, cherchant ses mots, ne sachant pas réellement quoi dire sans que cela ne ressemble à des excuses et elle s’était déjà un mauvais départ. « C’était ça ou prendre le risque qu’elle s’en prenne à vous. » Leur dire qu’elle avait essayé de les joindre mais que leur belle-mère bloquait les appels ? Inutile. Leur dire tout le calvaire qu’elle avait dû traverser pour pouvoir revenir ? Trop douloureux, elle ne cherchait pas leur compassion. Leur dire qu’elle avait changé de nom pour revenir ? Ils ne le comprendront pas. Tout sonnait vide, tout sonnait creux, même elle était médusée par sa propre situation. « J’ai repris mon second prénom et j’ai changé mon nom de famille » finit-elle par lâcher d’une voix tremblante. Baissant le regard, elle se refusait de lire l’expression qu’elle pourrait lire dans leur yeux. Certainement de la déception, de la colère, de l’exaspération, de l’incompréhension et peut-être même de la haine. « Vous avez peut-être d’autres questions ? » Un sourire se dessinait sur ses lèvres sans en être réellement un, sa voix était brisée, elle sentait les larmes lui monter aux yeux mais elle refusait de pleurer. Elle n’en avait pas le droit.

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Ce message a été posté Lun 11 Avr - 20:06




La pièce s’entoura d’une atmosphère lourde et pesante par le ton glacial du grand frère qui montra son exaspération face à la situation. Bien qu’habituée quotidiennement à ce genre d’intonations, Sayuri sentit tout de même un frisson. De la peur ou de l’agacement, ce moment devint de plus en plus désagréable pour la maknae de la famille, alors même que cette journée était prévue pour être la première d’une nouvelle et meilleure vie puisqu'elle marquait l’arrivée chez Narae. Vivre dans le silence, dans un environnement rempli d’amour et de complicité, ce furent les pensées de la lycéenne quant à cette nouvelle vie, et c’est ce qui la poussait à débarquer valise à la main et de façon improviste dans ce petit appartement qui promettait tant.
Alors, l’idée de tout oublier l’avait effleurée le temps d’une seconde. Après tout, ne serait-ce pas plus simple que de tourner la page et ainsi redémarrer ? Si Narae persistait à ne rien dire, si elle désirait encore freiné les choses, alors elle devait la laisser, et continuer à vivre dans l’insouciance, dans le déni peut-être, mais vivre avec sa grande sœur. Seulement l’arrivée de Keisuke changeait tout. Et alors, la lycéenne se mettait étonnamment du côté de son aîné, persistant de nouveau à savoir la vérité qu’elle attendait depuis tant d’années.

« Maintenant tu réponds à ce que je veux savoir ok ? Sinon je pars d'ici avec Sayu et tu ne nous revois plus jamais compris ? » A l’entente de cette seule phrase, le sang de la plus jeune ne fit qu’un tour. Elle tourna le visage d’un brusque mouvement pour encrer ses yeux dans ceux de son grand frère, ne demandant qu’une chose par la connexion des regards : « ne fait pas ça ». Elle le savait capable de faire une telle chose alors à son tour, elle se sentit obligée de faire coup de pression sur sa grande sœur. De nouveau par un jeu de regard, Sayuri insista dans un bref échange avec l’étudiante.
Narae semblait si résistante, elle ne laissait filer aucuns mots qui répondraient aux questions des deux Usui.  Et pourtant, bientôt, la patience atteignait ses limites. Il était nécessaire d’avoir des explications, comme un réel besoin, Keisuke et Sayuri ne pouvait plus passer dessus, laissé couler. Il était temps, vraiment pour tous d’en savoir plus et de se libérer de toutes ces interrogations qui depuis des années les bloqués chacun.

« Je n’ai pas eu le choix » La voix de Narae résonnait  comme une nouvelle improbable et finalement, elle se lança. Puis alors, chaque mot, chaque phrase devint incompréhensible. Elle ? Qui ‘elle’ ?  Prendre son second prénom ? A quoi bon ? La plus jeune lâchait un soupire, légèrement agacée. « Pourquoi tu veux pas simplement lâcher tout du début jusqu’à la fin ? C’quoi ces bouts d’infos ? J'en ai marre. Je veux en finir avec tout ça moi. » Relevant les yeux, elle ne put s’empêcher de ressentir ce frisson glacial lorsqu’elle aperçu le regard humide de sa deuxième maman. Que cachait-elle au final ? Était-elle réellement la Chiharu protectrice et aimante de ces dernières années ? Quelque chose semblait étrange,  vraiment trop étrange. Si ce n’était pour Keisuke, elle ne se serait pas non plus retenue de verser une larme. Seulement, peu importe la situation, il y avait toujours cette envie d’être la plus forte. Et pourtant, elle était à bout, fatiguée et irritée de toutes ces histoires sans fin. « Tu ne voulais plus de nous ? Tu ne voulais pas qu'on se retrouve ? Ce jour là à l'hôpital tu t'es fait passé pour une autre pour ne plus jamais avoir à faire à moi c'est ça ?  » Voilà où en était-elle arrivée :  croire et se persuader que sa plus grande ne voulait plus d'elle, plus de de ses frères. Ses sourcils se froncèrent, l’énervement l'emporta sur la tristesse. Finalement, il était préférable de laisser Keisuke parler. Ces conversations "de grands" en était trop pour la dernière de cette famille bien trop blessée.
 

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Ce message a été posté Lun 18 Avr - 18:39




Pour la première fois depuis que la porte de cet appartement s'est ouverte sous mon nez, Chiharu semble répondre à l'une de mes questions. Comment ça elle n'a pas eu le choix ? Elle met du temps à répondre mais je décide de la laisser faire. Au final, la seule chose que j'attends d'elle sont des explications, et peu importe combien de temps ça mettra, j'aimerai repartir d'ici avec le pourquoi du comment. Plus elle parlait - par lambeau - et plus je me perdais. De quoi elle parle ? De qui elle parle ? Je ne comprends rien à rien. Je ne vois qui aurait pu s'en prendre à nous. A-t-elle eu de mauvaises fréquentations qui l'ont obligé à changer sa vie ? J'ai du mal à déglutir lorsqu'elle nous annonce qu'elle a en fait changé de nom. Mon regard ne se détache pas d'elle, je ne suis même pas capable de cligner des yeux. Elle a changé de nom... La Usui Chiharu que je connaissais jusque-là n'existe même plus aux yeux de notre pays. J'ai dû mal à réaliser ce qu'il se passe. Elle ne fait plus partie de notre famille… Mon regard se déplace entre Chiharu et Sayuri, laissant la plus jeune reprendre la parole. On dirait qu'elle aussi elle a de nombreuses choses à dire à sa soeur.

Finalement il n'y a pas que moi qui ne comprends rien, Sayuri non plus. Même si Chiharu a répondu à nos questions, tout reste aussi flou. Elle laisse danser le mystère au-dessus de ses mots et ses phrases trop approximatives. Je soupire d'énervement. Mes poings sont toujours serrés et malgré que mes ongles soient courts, ils sont désormais totalement enfoncés dans ma chair. La douleur me lacère les mains mais je n'y prête même pas attention. « C'est vrai, soit plus claire, on ne comprend même pas de qui tu nous parles. ».

Je sens que ma plus jeune soeur est sur le fil. Si elle sort une phrase de plus elle serait capable de pleurer. Je sais pertinemment qu'elle se retient, elle veut prouver qu'elle n'est plus une gamine et qu'elle peut participer à nos conversations houleuses sans en être écartée. Elle veut nous prouver tellement de choses... Et je suis plutôt s'accord avec elle aujourd'hui, elle est totalement concernée par le sujet. Elle plus de sang en commun avec Chiharu qu'avec moi. Seulement, Sayuri reste une enfant, et elle est loin d'avoir la même force de caractère que nous deux. Je soupire une nouvelle fois, mais cette fois-ci plus de fatigue que d'agacement. Je suis fatigué d'être là. J'aimerai partir et aller apprendre à boire à Yeo Jin, ou aller voir la belle Sae Jin. Tout ça me changerait les idées. Puis soudain je pense à quelque chose. Je ne connais même pas le second prénom de ma soeur. Je reprends plus sèchement encore « Et alors, on doit t'appeler comment désormais ? ».
 

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Ce message a été posté Mer 18 Mai - 17:49




Des réponses, comment en donner lorsqu’elle ne savait pas par où commencer et que les souvenirs resurgissaient subitement en effaçant tout fil conducteur ? Son esprit était présentement confus, elle n’arrivait pas à faire la part des choses entre les questionnements de sa fratrie et son envie de leur épargner les détails car ils étaient bien trop douloureux, même pour elle aujourd’hui encore. «Tu ne voulais plus de nous ? Tu ne voulais pas qu'on se retrouve ? Ce jour-là à l'hôpital tu t'es fait passé pour une autre pour ne plus jamais avoir à faire à moi c'est ça ? » La tristesse et la colère qui se lisaient simultanément dans le regard de sa jeune sœur lui serra le cœur. Pensait-elle sincèrement qu’elle les avait abandonnés et que c’était le hasard qui avait fait qu’ils s’étaient retrouvés ? Que c’était juste un simple accident, voire une mésaventure comme le laissait supposer celle-ci. Narae, qui avait gardé le regard baissé à cause de la honte qu’elle ressentait, relevait son visage pour ancrer son regard dans celui de sa sœur. « Tu penses vraiment que si je ne voulais pas te revoir, je t’aurais laissé mon numéro et mon adresse ? Ou tout simplement, j’aurais remis un pied à Tokyo après tout ce qui s’est passé ? » Elle secoua la tête négativement, elle était blessée mais elle ne pouvait pas le montrer, pas face à Sayuri qui l’était davantage et par sa faute. Un sentiment d’impuissance la gagnait et la rongeait, au fur et à mesure que ses émotions la submergeaient. De la frustration car elle n’arrivait pas à partager ce qui la tiraillait et que les mots ne se posaient pas toujours sur ce qu’elle voulait exprimer. «C'est vrai, soit plus claire, on ne comprend même pas de qui tu nous parles. » Se mordillant nerveusement l’intérieur de la lèvre inférieure, elle ne savait pas comment être réellement explicite car cette personne, elle la redoutait plus que tout. Même si elle ne l’avait plus jamais revu depuis son départ précipitée, ce n’était pas le cas de la voix de cette personne au travers du combiné. « Notre… » Elle commence mais la nervosité fait qu’elle s’arrête. Cette personne avait un nom, un nom que l’étudiante avait oublié sans le réaliser car pour elle, cette personne portait d’abord un titre qui lui inspirait effroi et rancœur, plutôt que respect et gratitude. « Belle-mère », elle n’était pas la seule coupable de cet exil, mais Narae, Chiahru, ne voulait pas que ses frères et sa sœur se mettent également à détester leur père qui brillait suffisamment dans son inutilité et bipolarité. « C’était soit ça, soit elle s’en prenait à vous… » Elle ignorait comment les choses se sont racontés, ce qu’il s’était dit à son départ, mais ce sentiment d’injustice criant faisait monter une colère et amertume en elle. « À ce moment, c’était la meilleur chose que j’avais à faire, car je ne pouvais rien faire contre elle » murmura-t-elle, le regard rivé vers le sol. Elle savait que si elle croisait le regard de sa sœur ou de son frère, ses larmes couleraient. Être forte, elle devait l’être. « Je t’avais dit de ne pas partir Oppa, parce que je savais qu’elle n’allait pas rester là sans rien faire. Je sais que la musique, c’était important pour toi, mais… j’avais besoin de toi à ce moment-là. » Cette femme n’avait attendu que ça, que l’aîné parte pour pouvoir prendre le dessus quand plus personne n’était là, et elle avait bien réussi. Narae n’essayait pas de rejeter la faute sur Keisuke, mais au fond d’elle, elle se disait que s’il était là… Peut-être…

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Ce message a été posté Mar 28 Juin - 12:43




Finalement, Narae répondait plutôt rapidement et de façon réfléchie aux dernières questions de l’adolescente. Et chaque bout de réponse s’avérait logiquement vrai et incontestable. Bien sûr qu’elle n’aurait jamais donné un quelconque contact si elle avait décidé de se caché de sa famille, à tout jamais. Chaque mot qu’elle prononçait n’était pas sorti inutilement, chaque phrase de sa part avait un sens, c’était toujours le cas, avec elle. Une fois de plus, Sayuri le remarquait et ne pouvait le contester. Elle baissa finalement la tête, comme pour traduire un « elle à raison, encore ».

« Et alors, on doit t'appeler comment désormais ? » Osait finalement demander Keisuke, l’aîné des trois. Face et suite à cela, la lycéenne bondit. Cette courte phrase lui fit comme l’effet d’avaler de travers. « Comment ça comment on doit l’appeler maintenant ?! » Le ton qu’elle employait se faisait légèrement plus sec et fort. « C’est Usui Chiharu, pour toujours. » Là ce traduisait cette peur d’abandon. Une peur que la jeune Sayuri ne pouvait combattre, une peur qu’elle était incapable de contrôler. Le simple fait d’appeler sa sœur par un autre nom que celui qui lui était attribué depuis toujours, lui donnait le sentiment qu’elle traçait une croix sur son aîné, en tant que grande sœur. Le sentiment que cette grande sœur n’était plus la sienne, juste à cause d’un nom.   Après tout, elles n’étaient pas tellement liées par le sang, et bien consciente de ce fait, la cadette s’effrayait quant à un potentiel recul de la part de Chiharu, en tant que Narae.
Puis après ces mots, plus de réponse, mais mieux : l’ancienne disparue semblait finalement se confier, petit à petit, lentement, mais de plus en plus clairement. Buvant les mots de sa grande sœur, Sayuri eut un frisson atroce qui lui refroidit le corps et l’esprit. Elle pensait enfin comprendre, elle se faisait une idée de ce qui était  à l’origine du départ de Chiharu. Tout un tas de jurons lui défilaient en tête, des jurons dédiés à une femme, celle qui depuis son arrivée n’avait cessé d’hanter l’existence des Usui, et pourtant, Sayuri gardait un calme surprenant, auquel on ne s’attendrait jamais. Ayant un sang chaud à l’origine, elle faisait aujourd’hui preuve d’une grande force et de maturité. Oui, si cette histoire lui avait détruit le cœur, cette histoire lui permettait de grandir dans un sens, de prendre conscience de beaucoup, finalement de mûrir. Comme une évolution, la dernière ne se sentait pas changée, mais transformée. Alors elle gardait le silence, écoutant attentivement comme un adulte responsable le ferait. La parole venait à présent à Keisuke, qui avait sans doute bien des choses à dire également, puisque Chiharu avait finalement réussit à détourner la situation vers son plus grand frère...

 

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Ce message a été posté Sam 2 Juil - 15:44




Ma plus jeune soeur bondit lorsque je demande à Shiharu comment est-ce qu'on doit l'appeler. Visiblement, elle ne comprend pas ma question, pourquoi devrait-on l'appeler différemment. Peut-être parce que, de ce que j'ai compris, Usui Chiharu n'existe plus légalement. Ma soeur n'existe plus. Sayuri a peut-être du mal à le comprendre et ne veut peut-être pas l'admettre, mais c'est la seule vérité. « Usui Chiharu n'existe plus. » Lâchais-je froidement.

Mais au fur et à mesure, cette dernière commence à parler. Il lui aura fallu le temps mais à faire preuve de patience, en va en arriver à bout. Je l'écoute, bien que les mots me fassent mal. Entendre cette histoire me parait insensé. Je déteste ma belle-mère, je ne l'ai jamais aimé, je crois même ne jamais lui avoir parlé en fait, pour moi elle n'est personne. Juste une femme qui vit dans la même maison que nous et qui, sans doute, couche avec mon paternel. Je ne peux pas remettre la parole de Chiharu en doute, mais tout de même, je n'arrive toujours pas à comprendre. Jusqu'à ce que, étrangement, l'histoire se retourne contre moi. Je fronce les sourcils et cherche le regard de ma soeur qui prend soin de m'éviter. « Tu essaies de faire quoi là ? De retourner la faute contre moi ? ». Mes poings se resserrent de plus belle et un frisson très désagréable parcourt tout mon corps. « Tu sais très bien pourquoi je suis parti. J'ai peut-être foiré mon coup, quoi que tu n'en sais rien, vu que tu sais même pas pourquoi je suis revenu ni depuis combien de temps, mais je n'avais pas envie de finir comme un rat mort dans cette maison. » Je fais une pause avant de reprendre « Même si au final c'est ce qui m'arrive, au moins j'aurai essayé de m'en sortir. ». Je suis une personne égoïste, je l'ai toujours été, et oui, j'ai abandonné mon frère et mes soeurs lorsque j'ai pris la décision d'entrer dans une agence. Seulement, je ne pouvais plus vivre comme ça, avec toutes ces responsabilités qui pesaient sur mes épaules. J'ai eu une vie de merde, depuis ma naissance et j'ai osé espérer que, peut-être, si j’accomplissais mon rêve, ma vie deviendrait plus belle et que, à long terme, je pourrai également égayer celle de Anh Hao, Chiharu et Sayuri. « Quand je suis parti, vous saviez où j’étais, je n’ai pas changé de numéro de téléphone, ni de nom. Je n’ai pas disparu. Tu aurais pu m’appeler. Tu aurais dû le faire. »

 

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