tenue. ∆ La journée commençait plutôt bien au départ. Une journée comme une autre, perché sur mon téléphone portable à envoyer des textos à mon nouvel ami Tsubasa. Je lui parlais encore des ramens, comme quoi j'en mourrais d'envie, puis j'ai dérivé sur une histoire de crevette sans savoir pourquoi. Bref, je crois que j'ai parlé que de bouffe durant une bonne heure avant de bouger dans l'école. Les cours étaient terminés pour aujourd'hui, mais je ne savais que faire à présent. Retourner au dortoir ? Rendre visite à Ginji chez lui ? Appeler ma cousine ? Allez voir mon professeur d'astonomie ? J'en sais trop rien et au final, je ne fais justement rien. Jusqu'à entendre la douce mélodie de mon portable. Un message de Rukia. J'étais heureux qu'elle pense à moi ! Moins quand j'ai vu le contenu ... Son père est mort ? J'en reste choqué, les yeux fixés sur mon écran avant de le répondre et de la soutenir. Au bout de quelques minutes, je lui promettais d'être là d'ici pas longtemps. De toute façon, je n'avais rien de plus urgent à faire dans l'immédiat, sauf passer à l'épicerie du coin pour acheter des wagashi en pensant remonter le moral de ma cousine et de ma tante. De la bouffe, toujours de la bouffe, mais ça fait du bien de manger quand ça va mal. J'embarque la petite boite joliment décoré et file à l'hôpital où m'attends Rukia. Elle m'a indiqué la chambre où me rendre et je ne perds pas de temps pour prendre l’ascenseur et monter au bon étage, toquant deux fois à la porte avant de l'ouvrir délicatement pour y jeter un coup d'oeil. Je ne voudrais pas déranger, même si j'ai prévenu auparavant. « Hey Rukia. » Soufflais-je tout bas en entrant dans la pièce et en refermant la porte derrière fois. Je me tourne vers sa mère et m'incline pour la saluer. « Je suis sincèrement désolé pour tonton ... » Le pire, c'est que je n'ai pas pu pleinement profiter de mes retrouvailles avec lui et ça me rend triste. Mon père est tellement égoïste, il ne doit même pas savoir la mauvaise nouvelle comme à chaque fois.

tenue. ∆ Regardant la sucette que Kang Jae venait de me donner avant de me déposer devant l’hôpital, je la fixais avant de la défaire et la mettre en bouche. Fermant les yeux un frisson s’empara de moi. Ce n’était pas mon goût favori. Ce n’était pas cerise, mais bizarrement le goût de la fraise me réchauffait le cœur. J’avais à nouveau envie de pleurer. Pas pour la même raison cette fois. Mais parce que j’étais perdu. Avoir eu du réconfort de sa part, tout ça. J’avais envie que cette journée n’existe pas. Soupirant, je pris mon téléphone pour lui envoyer un message, ignorant alors les larmes qui humidifiaient mes joues. Une fois envoyé, c’est tremblante et sans conviction que j’allais dans l’hôpital. Une fois dans la chambre, je vis alors les machines de mon père, totalement éteinte. Le drap le couvrant. Ils l’avaient laissé dans la chambre, le temps qu’on puisse lui faire nos adieux avant d’être envoyé à la morgue je présume. Prenant le temps de faire un énorme câlin à ma mère, je me mis à prévenir tout le monde par la suite. Laissant ma mère seule avec lui, du moins près de lui, je filais à la fenêtre regardant dehors. Même si c’était mon père, même si je l’aimais et tout ça je ne me voyais pas le toucher pour autant. Etais-je une enfant indigne ? Peut-être dans le fond. Je ne me voyais pas… Toucher un mort. Et rien que de penser à ces mots ça me donnait envie de pleurer encore plus. Ravalant mes larmes, j’inspirais longuement en tremblant un peu. Mordant ma langue je reniflais, la tête basse. Reagan ne devrait plus tarder à arriver. Même si j’étais contente de l’avoir à nouveau dans ma vie, je me sentais désolée pour lui, de lui faire subir ce genre de chose. « Hey Rukia. » Tournant le regard, je souris faiblement. Quand on parlait du loup. Décollant de la fenêtre, je me rapprochais de lui. « Je suis sincèrement désolé pour tonton ... » Passant une main sur mon visage, je m’approchais de lui avant de le prendre dans mes bras. Le serrant délicatement contre moi avalant toujours mes larmes, je soufflais un bon coup. Sa présence me rassurait. Avoir un homme présent ici, comme pour nous protéger à maman et moi. « Ne soit pas désolé pour ton oncle. Il était content quand il a appris que tu étais ici près de nous. » La voix légèrement coupée de ma mère me fit frissonner. Lâchant Reagan, je baissais la tête en sentant ma mâchoire trembler. « Merci Reagan. » Réussis-je à dire déglutissant difficilement par la suite. Ma mère s’approchant de nous, elle nous prit tous les deux dans ses bras. Ah non ! J’éclatais à nouveau en sanglot pour le coup.

tenue. ∆ ça fait si longtemps que je n'ai pas eu des gens avec qui parler ou passer du temps. Il fut un temps où un garçon logeait à la maison pour ses études, mais quand il a terminé son stage, il est reparti de là où il venait. Depuis ce jour, la solitude est revenu me tenir compagnie et c'est devenu ma meilleure amie. Ici à Tokyo, je n'ai pas tant de véritable personne sur lesquelles compter. Ce sont des camarades, des connaissances mais rarement des amis sincères. Difficile de s'accrocher avec un tempérament étrange comme le miens, pourtant je ne suis pas compliqué à vivre. Rukia est l'une des rares personnes que j'adore, même si nous nous sommes revu récemment. Je sais que l'on n'a pas besoin d'un temps fou pour s'apprécier à nouveau ou retrouver les liens du passé. Aujourd'hui, je suis attristé par la mauvaise nouvelle qu'elle m'a annoncé. Certes, je n'ai pas eu tellement l'occasion de voir mon oncle, une ou deux fois dernièrement mais je ne m'attendais pas à sa mort si rapide. Je suis déconcerté, peiné pour ma cousine et ma tante. Dans la chambre, l'ambiance est plutôt froide et désagréable mais je passe outre pour saluer Rukia et sa mère, m'excusant pour la mort de son père et du mari. L'une me prend dans ses bras, tandis que l'autre prend la parole. Je lui rend son étreinte, prouvant que je serais toujours là si besoin, comme à l'instant présent. « J'aurai voulu en profiter un peu plus. » Soufflais-je doucement avant de desserrer mes bras pour libérer ma cousine. Un sourire se forme sur mes lèvres et je viens déposer ma main sur la tête du Rukia avant que sa mère nous étreigne à nouveau. J'en ai rêvé des moments aussi chaleureux et tendre, mais c'est dommage que cela n'arrive que dans ce genre de situation malheureuse. « J'ai ramené quelques gâteaux... Ce n'était peut-être pas le meilleur truc à prendre. » Bah en fait, j'ignore complètement ce qu'on apporte à la famille d'un défunt, j'ai surtout pensé qu'ils devaient avoir faim. J'attendis que sa mère défasse son enlacement pour lui donner la boite, puis relever le visage de Rukias dans l'intention d'essuyer ses joues noyées de larme. « Dis-toi que ton papa ne souffre plus, il sera toujours là. » Dis-je en tapotant sa poitrine, au niveau de son coeur. C'est bien une réplique de film ça, mais bon.

tenue. ∆ « J'aurai voulu en profiter un peu plus. » Moi aussi j’aurai voulu en profiter un peu plus… Malheureusement c’était fini. Tout était fini… Et ça me rendait triste…Le laissant me tapoter la tête, je gardais celle-ci basse en soupirant. J’étais contente que Reagan soit venu, vraiment. Je me sentais épaulée et un peu… Délestée de ce poids qui m’incubait. Il y avait un homme pour prendre soin de nous, de maman et moi. Laissant ma mère nous prendre dans ses bras, je soupirais quelque peu en la laissant faire, malgré les larmes qui commençaient à monter et à couler à nouveau. Je me sentais tellement faible… ça m’ennuyait de l’être ainsi… Vraiment. « J'ai ramené quelques gâteaux... Ce n'était peut-être pas le meilleur truc à prendre. » Nous détachant je souris au mot gâteaux. Pas que mais j’avais faim. Et quiconque me connaissait, savait que je mangeais en cas de crise. Même si franchement j’étais loin de grossir, vu que les nerfs me bouffaient. « Dis-toi que ton papa ne souffre plus, il sera toujours là. » Clignant des yeux en sentant son doigt s’enfoncer dans mon sein gauche au niveau de mon cœur, je le regardais avant de relever le regard vers ses yeux. « Tu as surement raison. C’est ce que je me répète tous les jours depuis qu’on a su qu’il ne lui restait plus beaucoup. »Dis-je doucement en tournant un regard vers ma maman, qui venait de s’asseoir sur un fauteuil. Elle devait être exténuée. Elle était restée ici durant tout ce temps, sans quitter l’hôpital. Et maintenant c’était fini. Prenant Reagan par la main, je l’amenais en dehors de la chambre, fermant délicatement la porte derrière nous. Passant une main dans mes cheveux je m’adossais contre le mur sans parler pendant un moment. « Merci d’être venu. On ne dirait pas mais ça me fait du bien de pouvoir compter sur quelqu’un. » Moi qui détestais pleurer devant les gens j’étais servi… Mais ce n’était que Reagan… Alors je pouvais me lâcher.

tenue. ∆ Ce n'est pas dans ce genre de situation que je voudrais voir ma cousine, je trouve ça tellement triste et déprimant. En quittant Séoul, je n'aurai jamais cru trouver de la famille à Tokyo, ni même perdre un proche qui fut si longtemps éloigné. Dans les bras de ma tante, j'essaye d'être le plus présent possible pour elles. Après tout, je n'ai pas eu l'occasion de l'être par le passé, tout cela à cause de l'égoïsme de mes parents. Les gâteaux ne tombaient peut-être pas à pique ? J'ai pensé que cela ferait plaisir après tant de tristesse mais je me rend compte que ce n'est pas très approprié. évidement, c'est ce que je pensais avant de voir la tête de Rukia. Entre ça et ma petite phrase mélodramatique, je bats les records du parfait idiot. Je ne veux pas que ma cousine se sente mal ou qu'elle ne puisse jamais faire son deuil. « Tu as pu te préparer, n'est-ce pas ? Tu es forte, Rukia. » Mes yeux suivirent ceux de la demoiselle et j'observe un instant sa mère. Est-ce que la mienne sera comme ça le jour où mon père mourra ? Ils sont loin d'être mort, mais bon. Ma tante pourra se reposer aussi à présent que les choses sont terminées, pourtant je suis toujours attristé. Suivant Rukia à l'extérieur, je ne dis rien jusqu'à ce qu'elle prenne la parole, déposant mes iris sur sa silhouette. « C'est normal. » Même si je suis heureux de l'entendre dire cela. Heureusement que je suis venu étudier à Royal, sans ça je ne l'aurai jamais revu. « Tu es comme une soeur pour moi. » Dis-je en posant ma main contre sa nuque pour la tirer contre moi, passant mon autre bras autour de ses épaules dans une étreinte réconfortante. Nous sommes là pour nous soutenir tous les deux, c'est à cela que sert la famille. « Tu veux sortir faire un tour ? »

tenue. ∆ « Tu as pu te préparer, n'est-ce pas ? Tu es forte, Rukia. » Etais-je si forte que cela ? Bonne question, je n’en savais rien… Mais de toute façon je devais faire avec. Je n’avais pas franchement le choix. Surement le fait que je sois préparée y aidait beaucoup. Ce n’est pas comme s’il était décédé brutalement sous un accident ou autre… Lui faisant un doux sourire je caressais son dos du plat de ma main en hochant simplement la tête, sans ouvrir la bouche. Une réponse silencieuse qui voulait simplement tout dire. Préférant laisser ma mère seule avec mon père histoire de se recueillir, je le tirais en dehors de la chambre pour aller dans le couloir. Je le remerciais d’être venu. On avait besoin d’une épaule, d’une personne sur qui se reposer, et il n’y avait rien de mieux que la famille. Reagan avait beau être plus jeune que moi, à ce moment précis j’avais l’impression d’être la plus jeune. « C'est normal. » Souriant doucement, je passais une rapide main dans mes cheveux. « Tu es comme une sœur pour moi. » Un frisson s’emparant de moi à cette révélation, je laissais sa main se poser sur ma nuque pour venir buter avec douceur son corps. Les yeux remplis de larmes, je déglutis difficilement. La chaleur de son corps contre le mien, les battements de son cœur, son étreinte. Je fermais les yeux tout en enroulant mes bras autour de sa taille pour le serrer avec un peu de force. « Tu veux sortir faire un tour ? » Soupirant longuement, je reniflais avant de me détacher de lui. « Ouais je veux bien. J’ai besoin de fumer en plus. » Et pas qu’un peu. Passant une main sous mes yeux pour essuyer mes larmes je lui pris une de ses mains de ma main libre avant de me blottir contre lui. Tant pis ça ne lui allait pas. Moi ‘en avais besoin. « Je suis tellement fatiguée. Pleurer me vide de mon énergie. » J’avais pourtant l’habitude de pleurer ces temps-ci… Mais là… C’était bien plus que les autres jours.

tenue. ∆ J'ai confiance en ma cousine, même si c'est dure à vivre, je sais qu'elle sera forte, que ce soit maintenant ou après. Rukia relèvera toujours sa tête et je serais là pour l'aider si jamais c'est trop difficile. Elle peut compter sur moi, après tout c'est ma seule famille proche physiquement. Je peux voir ma tante et ma cousine quand je le veux à présent, et cela me rassure quant à cette solitude que j'ai traîné trop longtemps comme un boulet à la cheville. Je ne voudrais pas avec la mort de son père qu'elle s'enchaîne à la tristesse et termine seul comme j'ai pu l'être durant quinze ans. Avant de sortir pour laisser ma tante avec mon oncle, j'ai déposé la boite à gâteau sur une table et j'ai suivi Rukia dans le couloir, où nous pourrions parler plus franchement sans craindre des oreilles indiscrètes. J'ai beau être beaucoup plus jeune qu'elle ou passer pour un gamin les trois quarts du temps, je sais à quel moment je dois me montrer mature et adulte. Sûr, à dix sept ans ce n'est pas évident mais Rukia a besoin d'un pilier solide et non d'un pauvre gosse insolent. C'est comme ma soeur et je dois en prendre soin, la bercer quand elle va mal, la réconforter quand elle pleures, la soutenir dans les moments difficiles. Bref, je suis là. Je la relâche après lui avoir proposé de sortir, souriant doucement à sa réponse. Fumer n'est sûrement pas le meilleur remède après la perte de son père, mais je ne peux pas l'empêcher de le faire malgré tout, alors j'hoche la tête et prend la direction de la sortie. Elle vient contre moi et je serre légèrement sa main pour confirmer ma présence, me dirigeant vers l'ascenseur sans la lâcher. « Faut bien que cela arrive de temps en temps. » Pleurer est humain, ça prouve que ma cousine a un coeur. Je lève ma main libre pour appuyer sur le bouton et lève les yeux pour voir les numéros défiler au ralentis jusqu'à l'indication de notre étage, où les portes s'ouvrent. Je tire sur son bras pour qu'elle m’emboîte le pas et pose mon doigt sur le bouton du rez-de-chaussée. « Avec le temps, ça ira mieux. » Il fallait juste laisser un peu de temps aux événements pour qu'ils se tassent et soient des souvenirs.

tenue. ∆ « Faut bien que cela arrive de temps en temps. » Je souris doucement. Oui il avait raison. Pleurer de temps en temps ne faisait pas de mal, mais dans mon cas malheureusement, je pleurais un peu trop souvent ces derniers temps et ça m’épuisait. Autant physiquement que psychologiquement. J’avais l’impression d’être une larve, une sorte de coquille vide, sans aucune énergie en moi. J’avançais parce qu’il le fallait et parce que je me devais d’avancer. Je n’avais pas le luxe de pouvoir glander, ou quoi que ce soit. « Moui. » Le laissant appuyer sur le bouton de l’ascenseur, je restais silencieuse tout en observant celui-ci monter vers nous. Me tirant pour qu’on monte dedans, je le suivis sans rien dire. « Avec le temps, ça ira mieux. » « Oui… De toute façon, on n’a pas trop le choix. » On devait fait avec et avancer dans notre vie. Regardant les numéros descendre alors que l’ascenseur faisait de même, je ne bougeais pas, jusqu’à ce que les portes s’ouvrent enfin. Sortant je longeais le couloir avant de passer les portes électriques. L’air frais parcourant mon visage, je plongeais ma main libre dans ma poche pour en sortir mon paquet de clope. De mon pouce je fis sortir une clope l’attrapant de mes lèvres, je rangeais le dit paquet avant de sortir le briquet et l’allumer. Soupirant, je fermais les yeux avant de frissonner. C’est qu’en ce mois de janvier il faisait froid. L’hiver s’installait et on se les pelait. « L’enterrement se fera sur Chiba, tu pourras venir ? Ou avec les cours tu ne pourras pas trop te libérer ? Le lycée de Royal semble strict non ? » J’en savais trop rien, j’avais été qu’à l’université… Passant à côté d’un banc, je m’arrêtais pour m’y asseoir dessus et croiser les jambes. Penchant la tête en arrière, je fixais le ciel sombre de Tokyo.

tenue. ∆ La vie est faite ainsi, avec des hauts et des bas. Nous nous réjouissons à chaque naissance, mais nous pleurons à chaque mort. C'est comme ça, nous ne pouvons pas être différent dans ce genre de situation, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Nous n'avons pas le choix quand il s'agit de perdre quelqu'un, bien que certains le prennent malgré tout à des fins malheureuses, mais je ne veux pas que ma cousine termine ainsi sous prétexte qu'une perte soit plus forte que les années d'incertitudes à venir. L'ascenseur continuait de descendre vers le rez-de-chaussée, ouvrant ses portes sur le hall d'entrée où nous nous avançons pour franchir les portes électriques et sortir à l'extérieur, à l'air frais. Tandis que Rukia sort son paquet pour prendre un cigarette, je me contente de respirer à pleins poumon, voyant le bon côté des choses malgré la tristesse de la situation actuelle. Je ris à ses paroles sur l'école, haussant à peine les épaules. « Cela ne me pose aucun problème, je serais là. » Ce n'est pas comme si j'aimais l'école, après tout. Mes résultats ne sont pas catastrophique mais ils ne sont pas des meilleurs non plus. Disons que je frôle trop souvent la moyenne, sans parvenir à la dépasser. Je viens aussi m'asseoir sur le banc à côté d'elle, levant les yeux au ciel pour scruter les nuages. « Une des nourrices me racontaient que les personnes disparus allaient au ciel et que chaque étoile était l'une d'entre elle. » à cette époque, je n'étais qu'un gamin qui ne comprenait rien à la vie, ni à la mort. « Ton père est sûrement là-haut, brillant dans un coin de l'univers. » Je trouve l'idée tellement grandiose que je voudrais y croire de tout mon coeur. Mon oncle se trouve avec mes grand-parents dans le ciel, par delà les nuages et parmi les étoiles, veillant éternellement sur nous.

tenue. ∆ « Cela ne me pose aucun problème, je serais là. » J » souris doucement en hochant la tête. J’étais contente qu’il soit là. J’avais besoin de lui. De la famille, pour pouvoir surmonter tout ça. C’est dingue, comme dans ces moments-là, on se rend compte ô combien on a besoin d’une personne que l’on connait depuis toujours. La personne avec qui on se sentira la plus à l’aise. Et c’était de toute évidence Reagan, mon cousin. « Une des nourrices me racontaient que les personnes disparus allaient au ciel et que chaque étoile était l'une d'entre elle. » Tournant la tête vers lui, je passais ma langue sur mes lèvres en souriant légèrement. C’est vrai, on me l’avait aussi dit durant mon enfance. Que les personnes qui nous quittaient devenaient des étoiles. Hors les étoiles sont des astéroïdes ou planètes mortes depuis des millénaires, je sais plus trop bien. « Ton père est sûrement là-haut, brillant dans un coin de l'univers. » Inspirant longuement, je laissais l’air s’échapper d’entre mes lèvres avant de frissonner un peu. « Parfois je me demande ce qu’on fout là. Pourquoi on vit ? Comment l’être humain est né ? Pourquoi on ne peut vivre qu’un laps de temps… Qu’est-ce qu’on devient une fois mort… Est-ce que la vie après la mort existe… Est-ce que mourir c’est devenir néant ? J’ai peur de la mort mine de rien. » Dis-je simplement en baissant la tête. « Ou est-ce qu’au contraire, je suis en train de vivre ma seconde vie ? Je ne sais pas quoi ni qui croire… On trouve de tout sur ce sujet… Je n’ai pas envie de mourir… J’ai l’impression que ma vie m’échappe parfois… Que je vais me réveiller demain, et que j’aurais quatre-vingt ans. Ça me hante, ça me fout la pression, j’ai peur. » J’étais qu’humaine et j’avais peur de ce que tout humain ou presque avait peur.

tenue. ∆ On n'a pas eu la chance d'être toujours ensemble à une époque où mon père coupait les ponts avec l'autre moitié de la famille, mais je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour reconsolider ce passage et me permettre d'avoir à nouveau un bon lien avec Rukia. J'étais trop jeune quand les choses ont mal tourné, donc je n'ai rien pu faire à ce moment-là, mais aujourd'hui je veux me rattraper et l'aider dans n'importe quelle situation. Quitte à faire de la route pour participer à l'enterrement de mon oncle et soutenir davantage ma cousine dans son chagrin. Je lui raconte l'histoire d'une des mes nombreuses nourrices comme quoi les morts deviennent des étoiles, mais nous savons tous les deux que c'est faux. Je le sais parce que je m'intéresse beaucoup à elles et qu'aucune ne semble être une âme ou un truc du genre. Mais bon, autant se prêter au jeu pour calmer sa peine. Rukia se pose beaucoup trop de question, des questions que je n'ai pas eu le temps ou l'opportunité de me poser jusqu'à présent. Pourquoi on meurt, qu'est-ce que l'on devient ensuite ? Pour moi, ce serait comme s'endormir mais sans rêve, juste le noir complet sans réveil. « Je ne peux pas vraiment répondre à ce genre de question, parce que je n'ai aucune réponse. Beaucoup de gens sont passés par-là avant nous, c'est une étape obligatoire pour chacun. Grandir, vieillir, puis mourir. » Moi non plus je ne voulais pas voir cela arriver, surtout pas l'âge et les rides. Pourtant, nous pouvons mourir à n'importe quel moment, parfois sans prévenir ou en le voyant venir. « Quand je me pose ce genre de question, je préfère me dire que je suis jeune et qu'il me reste tellement à voir. Puis une journée passe lentement, une année aussi, alors j'imagine que cinquante ans n'arrive pas en un claquement de doigt. » C'est confus, mais c'est surtout un sujet sans véritable réponse. L'homme vit comme il l'entends, chacun à sa façon. Je préfère regarder ce que j'ai à l'heure d'aujourd'hui plutôt qu'imaginer ce que j'aurai d'ici quelques temps. « Je n'ai aucune raison d'avoir peur de la mort pour le moment. » Ni blessure, ni maladie, ni accident, rien pour me faire peur.

tenue. ∆« Je ne peux pas vraiment répondre à ce genre de question, parce que je n'ai aucune réponse. Beaucoup de gens sont passés par-là avant nous, c'est une étape obligatoire pour chacun. Grandir, vieillir, puis mourir. » Oui… C’était une étape à laquelle nous devons tous faire face… Mais moi je ne voulais pas. Je ne voulais pas mourir. J’étais surement trop gourmande, ou que sais-je, mais je ne voulais pas… Le temps défilait à une vitesse qui me faisait peur. Plus on grandissait et plus ça passait vite… Comme l’impression d’étouffer, de perdre du temps, de ne pas profiter de la vie… J’avais l’impression de ne pas vivre ma vie comme il le faudrait… « Quand je me pose ce genre de question, je préfère me dire que je suis jeune et qu'il me reste tellement à voir. Puis une journée passe lentement, une année aussi, alors j'imagine que cinquante ans n'arrive pas en un claquement de doigt. » Il trouvait que les journées passaient lentement ? J’avais l’impression que c’était l’inverse. Le temps me filait entre les doigts, le sablier se vidait de plus en plus, la mort se rapprochait. C’était l’évidence même. Nous étions tous en train de mourir… Petit à petit. Certains plus tôt qu’il ne le devrait… Mais c’était ainsi… « Je n'ai aucune raison d'avoir peur de la mort pour le moment. » Déglutissant longuement, je me penchais en avant en soufflant légèrement. J’avais la tête en bouillie, les idées en vrac, le ventre totalement retourné et ce sujet, que j’avais lancé, me mettait foutrement mal à l’aise. Pas avec Reagan, mais avec moi-même et la conception de la vie. On ne vivait qu’une fois et on devait faire face à des situations horribles. Pourquoi ne pouvions nous pas profiter de la vie jusqu’à nos cent ans ? « Je ne me sens pas bien. » Dis-je doucement en écrasant ma clope sur le banc. La contrariété, la tristesse, la peur, tout ce mélange en moi… Je me levais, pour faire deux pas. Me penchant en avant je me mis à vomir sans pouvoir m’en empêcher. Titubant, je me rattrapais à la poubelle à côté du dis banc. La tête me tournait, me donnant l’impression d’avoir tourné sur moi-même pendant plusieurs secondes. Il n’y avait pas grand-chose dans mon ventre, mais le peu que j’avais, venait de sortir. Le front en sueur je toussais en sentant les larmes monter sous la douleur que ça me provoquait.

tenue. ∆ C'est moi le plus jeune mais je ne pense pas tellement comme un gamin pour autant. Chacun voit la chose comme il l'entends, moi sûrement mieux que ma cousine. La mort ne me fait pas peur, mais je ne l'attends pas pour autant de pied ferme. Elle viendra quand elle viendra, et de préférence le plus tard possible. Rukia s'embête pour rien, même si je ne peux pas lui reprocher d'avoir peur d'une chose inexplicable et sans fondement. La mort, c'est un sujet vague et tellement flou que ça fout les pétoches à n'importe qui. à mes yeux, le temps est long et lent. Je ne m'imagine pas dans cinquante ans, quand je serais à la retraite ou au seuil de la mort. Non, je me vois là tel que je suis aujourd'hui, jeune et con. Rukia est l'inverse, elle se projette à des années lumières de notre époque actuelle, quitte à se faire davantage peur. Nous n'avons pas la même vision de demain, quand je le prend bien, elle le prend mal. Qu'est-ce qu'on peut y faire ? Nous sommes bien obligé d'affronter ce cycle là sans avoir d'exception à la règle. Personne n'arrive à vivre au-delà de cent ans et les rares qui le dépassent n'ont aucune fierté de le faire, si ce n'est voir la vie aussi triste que lassante. Je ne me considère ni brave, ni courageux en disant ne pas avoir peur de la mort, pas tant que je suis en bonne santé et en pleine forme. Je ne voulais pas mettre Rukia mal à l'aise avec mes réponses, ni la rendre malade non plus. ça m'étonne qu'elle se sentes pas bien, tournant mes yeux vers elle tandis qu'elle quitte la banc pour marcher, mais je la vois se courber en avant et vomir. Wow, ça dépasse ma compréhension mais je saute du banc, paniqué. « Hééé! Qu'est-ce qui t'arrives ? » Je continue de m'affoler, étant à présent plus proche d'elle. Je prends sur moi pour ne pas suivre le mouvement, me concentrant plus sur ma cousine malade. « Reste assise, je reviens. » Lui dis-je en la repoussant vers le banc, m'assurant qu'elle pose ses fesses dessus pour filer vers le bâtiment et acheter une bouteille d'eau, ainsi que des gâteaux. Je reviens rapidement vers elle, déposant le tout à côté sur le banc. « Tiens, bois ça. » Je lui tends l'eau et reste debout en face d'elle, attendant de voir si elle va vomir à nouveau ou reprendre des couleurs.

tenue. ∆ Vomir, c’était la chose la plus rare dans ma vie, ça m’arrivait, en général, quand j’étais choquée, un stade de choc assez important. Ou quand je n’étais vraiment pas bien. Les dernières fois où j’avais vomis, remontait au temps ou Jae abusait trop de moi. Le choc, la peur, le dégout… Mais là… Là c’était tout autre chose. La peur, la tristesse, ne pas avoir envie de mourir, tout… Tout me rendait malade. Mon estomac c’était surement retourné dans mon corps et m’avait fait un doigt. Je devais vomir, et sans même avoir le temps de dire ou faire quoi que ce soit, je me levais pour vomir. « Hééé! Qu'est-ce qui t'arrives ? » Reniflant fortement, je toussais, la gorge en feu, brulé par l’acidité de ce que j’avais vomis. Sentant ses mains sur mes épaules, je le laissais me reculer pour me faire asseoir sur le banc. « Reste assise, je reviens. » Le laissant faire, j’hochais simplement la tête sans rien dire. Je n’avais même pas la force de dire ou faire quoi que ce soit. Fermant brièvement les yeux, je penchais la tête en arrière avant de me redresser. Elle me tournait. Me penchant en avant je posais mes mains sur mes tempes afin de les masser doucement et me calmer. Mon cœur battait à tout rompre et j’avais des sueurs de plus en plus froides. Je détestais avoir ce genre de chose. C’était pour les faibles bordels. Toussant, je me frottais le visage avant de déglutir et faire surement une sale tête au vu de la douleur. « Tiens, bois ça. » Ne l’ayant pas vu revenir ni même entendu, j’attrapais la bouteille, dévissant le bouchon pour porter le goulot à ma bouche. Laissant l’eau couler dans ma bouche, sans l’avaler, je me mis à me rincer la bouche, avant de me tourner pour la cracher derrière le banc. Je me sentais déjà bien plus fraiche. « Désolée… Le choc je pense. » ça ne pouvait qu’être ça de toute façon ; Quoi d’autre ? Tirant mes cheveux en arrière, j’avais toujours froid mais ça allait un peu mieux. Buvant un peu d’eau je soupirais en me frottant le ventre de ma main libre. Posant ma tête sur son bas ventre alors qu’il est fasse à moi, je fermais les yeux pour me reposer un peu. « Quelle honte. Vraiment désolée. » Reagan était chaud, ça faisait du bien d’avoir le front sur un truc chaud.  

tenue. ∆ J'ai dû courir jusqu'à l'intérieur de l'hôpital et trouver un distributeur pour prendre une bouteille d'eau et quelques trucs à grignoter si jamais. Dans ma course, j'ai failli glisser sur le carrelage ou rentrer dans une infirmière qui m'a disputé, comme quoi je ne devais pas courir dans les couloirs. à la fin, j'ai presque oublié de freiner et de me manger la vitre du distributeur dans la face, mais j'ai réussi à prendre ce qu'il me fallait avant de repartir à la course dans le sens inverse. Ma cousine était vraiment mal en point, penchée en avant à se masser tempes. En revenant vers elle, je lui tendis la bouteille que je lâche une fois qu'elle l'a en main. Elle se rince la bouche et recrache tout derrière le banc, pendant que je détourne les yeux pour fixer un brin d'herbe plus haut qu'un autre sur la pelouse. « Ce n'est rien. évite de trop bouger. » Je ramène mes yeux vers elle et sourit, m'assurant qu'elle aille mieux. Bon, à voir sa tête, on dirait un mort vivant... Je souffle discrètement et viens caresser le haut de son crâne. « Hey, ça va aller. » Je la décoiffe alors que sa tête est contre mon bas ventre, glissant doucement mes doigts entre ses mèches pour la rassurer. « Tu n'as pas à avoir honte ou à t'excuser, je suis ton cousin après tout. » Ce serait bête de faire des manières avec la famille. « Mange un morceau si ça ne va pas mieux, tu dois avoir l'estomac vide. » Pire qu'une mère poule, je ne serais pas étonné de la couver tel un oeuf sur le point d'éclore. En attendant, je reste là sans bouger et sans la déplacer, attendant qu'elle se remette pour venir m'asseoir à côté sur le banc.

tenue. ∆ « Ce n'est rien. Évite de trop bouger. » Je souris doucement en fermant les yeux. C’était cool d’avoir un petit cousin comme lui. Si prévenant et tout. Non vraiment, c’était plaisait. « Hey, ça va aller. » Inspirant longuement, je le laissais caresser doucement mes cheveux alors que ma main libre, elle, se tenait à son vêtement, comme dans une peur qu’il s’en aille, alors que non, je savais qu’il ne partirait pas. Impossible. Reagan ne me laisserait pas dans cet état. « Tu n'as pas à avoir honte ou à t'excuser, je suis ton cousin après tout. » « C’est vrai, tu as raison. » J’étais contente qu’il soit venu au Japon en tout cas. Au moins je n’étais pas seule. Certes, ma mère était là, mais c’était différent. « Mange un morceau si ça ne va pas mieux, tu dois avoir l'estomac vide. » Le serrant contre moi rapidement, je souris en faisant une petite grimace. « Je t’aime. » Oui, réponse logique, mais voilà, fallait que je le lui dise, parce qu’on ne savait jamais de quoi était fait le lendemain. Le lâchant, je pris ce qu’il avait amené pour commencer à en manger un petit bout. « C’est vrai que ça fait du bien de manger un peu. » Soupirant, je me laissais tomber contre le dossier du banc tout en mangeant en silence pendant quelques instants. « J’espère que ma mère ne va pas tomber en dépression ou quoi… je crois qu’elle ne réalise pas. » Et quand elle allait le réaliser, ça allait surement être pire que tout… je n’en étais pas trop sûre… De toute façon, je devrais faire avec… Je n’avais pas trop le choix. Finissant de manger ce qu’il avait apporté, je tapais mes mains pour m’enlever les miettes avant de boire une nouvelle gorgée d’eau. « Tu veux qu’on rentre ? »  

tenue. ∆ Si je ne suis pas là pour ma cousine, qui le sera ? Je ne fais pas ça par obligation ou simplement parce que je suis là, mais surtout parce qu'au final, je l'adore. Nous nous sommes pas vu depuis des années mais je suis content que notre lien soit toujours aussi tenace. Je n'aurai jamais pensé la revoir en venant à Tokyo, même si je l'ai cherché un certains temps sans la retrouver. Puis, je me sens utile en la réconfortant aussi. Plus utile que durant mon absence, ça c'est sûr. Je n'ai pas pu l'aider face à ses problèmes d'argent mais j'ai pu la soutenir à la mort de son père. « Moi aussi. » Je lui rend son étreinte avant qu'elle ne se détache et souris chaleureusement. C'est ma famille et elle semble beaucoup plus présente ou attentionnée que mes propres parents. Manger, ça calme toujours quand ça va mal. « C'est à toi de veiller sur elle et de l'aider à remonter la pente. » C'est ce que je ferais si l'un de mes parents venait à mourir et l'autre à se retrouver seul, déprimé et au bout du rouleau. Je ferais en sorte d'être là, de combler le vide, de redonner des couleurs à ses journées ternes. « Je passerais la voir dès que possible. » ça pourrait que lui faire du bien. Rukia reprenait doucement des couleurs avec les encas et ça me rassure. « Comme tu veux. Tu ne veux pas retourner voir ta mère ? » Quant à moi, faudrait que je retourne au campus, mais j'ai le temps avant qu'ils ne ferment les portes du bahut. « Sinon je t'accompagne pour rentrer. Je dois retourner aux dortoirs. » Avant que la nuit tombe, mais bon je n'ai pas d'horloge dans la tête pour me presser. Je le prend bien d'être en retard.

tenue. ∆ « Moi aussi. » Je souris doucement. C’était tellement plaisant malgré la mauvaise journée. Oui, plaisant d’être en sa compagnie et de pouvoir penser à autre chose, tout simplement. Mangeant un morceau, je pris le temps de bien mâcher, histoire de ne pas agresser trop vite mon estomac qui pourrait à nouveau se rebeller contre moi. Manquerait plus que ça tiens. « C'est à toi de veiller sur elle et de l'aider à remonter la pente. » Oui… Il avait raison et c’est bien pour ça que je ne comptais pas la laisser toute seule, je ferai mon possible pour la réconforter et être présente pour elle. Mais je ne pouvais pas non plus faire des miracles. Il y avait les dettes à payer et j’en passe… Je ne pouvais pas non plus prendre énormément de congé… « Je passerais la voir dès que possible. » Je souris en lui caressant quelque peu le dos. « T’es un amour. » au moins elle ne serait pas seule s’il venait la voir dès qu’il pouvait. Proposant qu’on rentre, je le regardais pour avoir son avis. A moins qu’il doive aller à l’école ? « Comme tu veux. Tu ne veux pas retourner voir ta mère ? » « Si si, je vais retourner à la chambre et rester avec elle. » « Sinon je t'accompagne pour rentrer. Je dois retourner aux dortoirs. » Je me levais du banc en soupirant. « Rentre va. Qu’il ne t’arrive pas un souci quelconque avec les dortoirs manquerait plus que ça… » Le prenant dans mes bras je soupirais un instant avant de me dresser sur la pointe des pieds et lui faire un bisou. « Je te rappelle demain, soit prudent d’accord ? » Un signe de la main et je partais en direction de l’hôpital pour rejoindre ma mère.