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Ce message a été posté Jeu 9 Juin - 15:43 & Le titre est un détail
De toute évidence, il commence vraiment à se faire tard, si bien qu’on finit par ne plus tellement se comprendre et, en l’occurrence, à mal interpréter les propos de l’autre. Jamais je n’ai considéré la naissance de Roxas comme une épreuve – sauf peut-être brièvement durant l’accouchement mais ce n’est pas une étape anodine à passer – ou même comme un fardeau, au contraire. Au moment même où j’ai croisé ces yeux, cela m’a paru être le plus bel instant de toute ma vie et une bénédiction même avec mon bagage familial complètement en lambeaux et à la limite d’exploser. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, Roxas m’a apporté de la stabilité, un point d’encrage, de repère auquel je peux me raccrocher quand j’ai l’impression que tout est sur le point de partir en vrille. Pour l’instant, il me permet entre autres de ne pas faire de crise au milieu de mes révisions qui semblent ne jamais connaître de fin et me réconforte, quand bien même j’ai la sensation désagréable que je risque de me vautrer aux examens. Certes, parfois il requiert beaucoup d’attention et d’énergie que je pourrais utiliser à d’autres fins, mais eh, qui a dit qu’être jeune parent n’était fait que de facilité et sans contrariété ? Ce n’est grand-chose en comparaison au fait de pouvoir le blottir contre moi et de le voir rire par moments. Rien à voir avec le temps de la grossesse où je me faisais plus de sang d’encre que je n’envisageais les bons moments à venir. Alors oui, ce soir j’ai sans doute une tête de déterrée et il est peut-être plus difficile de déceler l’enthousiasme de la maternité dans mes yeux, mais ça ne questionne en rien l’amour que je peux avoir pour notre bébé. Quand bien même il passe beaucoup de temps à nous priver de nuits complètes.
Satisfaite de voir que le message est passé, je finis par stopper mes allées et venues dans le salon et par me planter devant Ryû, les mains sur les hanches. Qu’il soit désorienté avec son voyage tout ça, soit, mais il ne faut pas pousser non plus. Enfin bon, je suppose que dans son cas, on peut facilement s’attarder sur des détails qui en temps normal n’auraient pas eu la même importance. Sans rire, avec ce qui arrive à son meilleur ami, son problème personnel avec l’alcool, c’est presque un miracle qu’il ne balance pas plus de conneries que cela. Peut-être parce qu’il est presque sobre, ou moins saoul qu’il n’a pu l’être par le passé. En tout cas, nous sommes tous d’accord pour décréter qu’il est temps pour nous de recharger les batteries et d’aller au lit – ou au canapé dans mon cas. La nuit porte conseil et les conversations sont toujours plus sensées et productives quand on a bien dormi. On ne va pas refaire le monde ce soir.
« Bonne nuit alors, je déclare avec un petit sourire, pas de problème mais sauf attaque fourbe d’Arisu je devrais pouvoir m’en sortir. Et de rien, c’est le moins que je puisse faire après tout ce que tu as fait pour moi, j’ajoute spontanément en frottant son épaule dans un geste réconfortant. »
Voilà c’est dit, j’ai finalement trahi le sentiment de reconnaissance que j’éprouvais à son égard. Espérons simplement que ça ne lui fera pas prendre la grosse tête. Une fois le brun hors de la pièce, il n’en faut pas davantage pour que je m’écroule sur e divan, ce dernier me paraissant incroyablement confortable à ce moment-là. Il ne me faut pas plus de quelques minutes pour que je sombre dans un sommeil profond.@ pyphi(lia) |
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