Qu'est-ce qui lui était passé par la tête pour prendre sa deux roues et vagabonder en-dehors de la ville ? Oui, Andrew avait fait une belle connerie. Du moins, cela aurait pu bien se passer si son bolide n'avait pas soudainement rendu l'âme. Mais, s'il ne s'était pas énervé envers ce gros con de fournisseur, jamais, il n'aurait pris la décision de faire un tour pour se détendre parce que s'il était resté dans son appartement, il aurait certainement tout retourné.

Après s'être engueulé avec le type qui était censé lui refourguer du matos – comme il le dit si bien, il n'avait pas réfléchis une minute de plus pour chevaucher sa bécane. Il avait immédiatement pris la direction qui l'a mené jusqu'à la sortie de la ville. Qu'espérait-il trouver en dehors de cet endroit ? Pas grand-chose et en plus, il aurait fallu des kilomètres supplémentaires avant de se retrouver dans un petit village paumé ou une autre ville moins imposante que celle où il réside.
En se rendant compte qu'il n'allait plus avoir d'essence et à force de beaucoup trop s'éloigner, il prit la décision de faire demi-tour. Après tout, il avait complètement oublié à quel point il était énervé. Ça lui était passé et ne plus penser à rien, en roulant, lui avait fait du bien. Ça lui suffisait, il pouvait rentrer maintenant.

Il venait à peine d'arriver en ville lorsque sa moto ne voulu plus répondre de rien. Il s'était arrêté sur le côté de la route pour ne pas terminer, tête la première, dans une voiture ou dans un mur qui pourrait s'avérer plus proche que ce qu'il pouvait penser. Il n'avait jamais songé à se tuer et ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait y penser. Dans la merde jusqu'à la moelle, la situation s'aggrava lorsqu'il se rendit compte que c'était la batterie qui avait rendu l'âme. Il jura, une première fois. Il s'imaginait déjà faire le tour de la ville à la recherche d'un mécanicien et acheter une nouvelle batterie, comme s'il avait vraiment que ça à foutre de son argent. Il était déjà dans la merde financièrement, ce n'était pas pour s'y foutre encore plus, mais là, il n'aurait pas vraiment le choix. Il n'aimait pas particulièrement l'idée de laisser sa deux roues, ici. Quelqu'un pourrait lui piquer, sans aucun problème et c'est bien ce qu'il l'emmerderait. À ce moment, il se dit que, peut-être, ça ne servirait à rien d'aller cherche de l'aide parce que lorsqu'il reviendra, elle ne sera plus là. Il ragea, contre lui-même. Ouais, pourquoi était-il parti comme un furieux ? Il s'en voulait et il ne savait plus vraiment quoi faire : tenter le coup ou non. Il y réfléchit pendant un bon quart d'heure avant de prendre une décision. Il voulait vraiment faire au plus vite, alors il tenta de faire de l’auto-stop en restant proche de sa beauté. Peut-être que quelqu'un aurait pitié de lui et peut-être que cette même personne pourrait l'emmener, lui et sa moto, jusque chez un garagiste... Il avait vraiment de l'espoir.