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 There is a sense of emergency! [Pv Ethan]Finit

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Anonymous
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Ce message a été posté Lun 25 Avr - 13:34
Dire que mon entrevue avec mon frère avait été complexe et particulièrement enrageante était presque un euphémisme. Bien entendue, je ne m'étais pas attendu à un miracle et j'avais été particulièrement de mauvaise humeur. En tous les cas, aujourd'hui, je devais toujours travailler pour la marque Beckford. Je restais professionnel et j'avais besoin d'argent de toutes les manières. Je pouvais bien m'énerver autant que je le voulais cela ne changerait pas grand chose de toutes les manières. Alors ce matin en prenant le taxi pour aller sur le site du shoot, je m'étais tranquillement préparé à une bataille de nerfs contre moi-même. Ne pas exploser, sourire, poser, tout irait bien. Si j'avais décidé de prendre un taxi plutôt que la voiture c'était parce que ces derniers jours, je n'étais pas en grande forme. Mieux valait éviter un accident qui pourrait me coûter la vie ou coûter la vie à des inconnus si jamais je m'évanouissais au volant. Qu'est-ce que je pouvais bien y faire. Je prenais mes médicaments, je faisais ce que je pouvais au jour le jour mais, je ne contrôlais pas tout. Malheureusement, mon corps était une machine dis fonctionnelle que j'étais incapable de comprendre. Qu'y pouvais-je concrètement? Rien. J'avais déjà une partie de mon maquillage de fait, le fond de teint et les choses pour cacher mon teint, les quelques marques qui montraient que j'étais malade ne se voyaient pas. Les maquilleuses et le coiffeur finiraient le reste. Comme d'habitude, j’enfilais les vêtements seuls. Certains trouvaient ma façon de travailler étrange, on me voyait comme quelqu'un de profondément indépendant. Certain appréciaient, certains me trouvaient étrange. Moi, j'avais juste une raison pronouncement personnelle pour agir ainsi mais, bien entendue personne ne le savait. J'arrivais. Et au loin, je l’aperçus... Ethan Beckford. Juste celui que je ne voulais pas voir aujourd'hui. Mais bon, au moins, il était occupé, je n'avais pas à aller le saluer, personne ne m'avais vue arriver. J'allais là où se passaient les préparations, saluaient le staff et m'assit là où on me demandaient. J'avais largement le temps de me concentrer, de réfléchir à comment j'allais poser. J'avais vue le set et connaissais le concept, maintenant, je n'avais plus qu'à poser pour faire vendre. Si l'on y réfléchissais de cette manière, mon métier n'était pas compliqué. En réalité, c'était toute une technique d'étude de son image et de contrôle de son corps et de son apparence. Il fallait se connaître par cœur. Finalement, j'allais pouvoir enfiler les vêtements. Je me penchais vers le staff qui venait d'accrocher les vêtements et ajoutais:

-"Allez donc prendre une pause, je me débrouillerais seul pour enfiler le tout."

Personne ne discuta, pour une fois. Généralement, j'avais du mal à convaincre, les designers étaient assez conservateur. M'enfin, je n'y pouvais rien. Une fois que tout le monde était sortie, j'entrouvrais me chemise en grimaçant. Heureusement que je n'avais pas de shooting torse nue, un énorme bleu était apparut sur ma poitrine après  une bousculade dans le métro. Je n'avais pas fait suffisamment attention et comme je marquais énormément et très facilement, j'avais payé pour mon envie. Cela m'arrivait aussi quand je me lançais dans des activité extrême du genre conduire des voitures de courses. J'avais les marques de la ceinture pour plusieurs jours. Alors que je me dirigeais vers les vêtements, je sentis ma tête tourner, mais tourner trop pour que cela soit normal. Je m'arrêtais subitement. Ce n'était pas normal. Je refis un pas, trébuchais et tombais lourdement sur le sol. Merde... Je n'avais plus d'énergie. Mon nez commença à saigner, je sentis aussi ma gorge se remplir du liquide profondément amère. Merde... Avais-je loupé un rendez-vous pour une transfusion ou quelque chose comme ça? Je tentais de me redresser mais, mes bras me lâchèrent. Mon téléphone était loin de moi. Je toussais, crachant du sang sur le sol. Nom d'un chien. Quelqu'un, il fallait quelqu'un...

-"S'il vous plait... Aidez-moi!"

Je réussis à me redresser en position assise, m'appuyant contre un meuble ou un portant, je n'en savais rien. Ma vision devenait assez flous. Je continuais à saigner. C'était mauvais.. Y aurait-il eut une chute subite de je ne sais quoi dans mon sang qui m'avait fichu dans un état pareil. Une nouvelle quinte de toux, de nouvelles gouttes de sang.

-"Quelqu'un!"

Je tentais de tendre mon bras vers mon téléphone mais, il était trop loin, tout était trop loin. Fait chiez! Alors j'allais crever comme ça! Pas possible, pas tout de suite! Pas alors que Jiao Li était au Japon, alors que les médecins avaient dit que je pouvais encore vivre un bout de temps! Je n'avais pas envie d'abandonner maintenant.

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 26 Avr - 15:13
Ethan vérifiait les derniers détails avec l'équipe qui s'occupait de ces photos. Elles étaient très importantes pour la marque puisqu'elle introduisait leur nouvelle collection et se retrouveraient par conséquent placardées tant dans la rue que dans de nombreuses boutiques. Même si ça embêtait l'héritier, le visage de Fu Hai représentait désormais Beckford. Pas qu'il dénigrait son travail ou ses capacités, après tout, il était celui qui l'avait choisi contre l'avis de ses associés -et s'il avait su qu'il en arriverait là aujourd'hui il les aurait écoutés- mais suite à sa dernière discussion avec le jeune homme il ressentait une certaine appréhension et, peut être malgré lui, du dégoût mélangé à de la rancœur. Quand il pensait à Fu Hai, au lien qui les unissait, à ce qu'il vivait mais surtout à la chance dont il avait profité, une boule se formait dans sa gorge et un poids désagréable lui pesait sur l'estomac. Parce qu'il le détestait d'avoir eu droit à une vie plus paisible, à l'amour de leur mère, il ignorait s'il pouvait supporter sa présence. Et en même temps, alors qu'il lui donnait toutes les raisons de le considérer comme un monstre, il n'appréciait pas le jugement que son cadet portait sur lui. Il se rappelait de son regard lors de leur entrevue dans son bureau. Il voyait la même chose que les autres. Aux yeux du chinois, il n'était rien de plus qu'un gosse de riche capricieux et orgueilleux. Pour ces deux raisons, il ne réussissait pas à chercher plus loin ou à éprouver de la pitié pour sa situation. Mais aujourd'hui, pour une question de professionnalisme, il ne comptait pas laisser ses sentiments prendre le dessus.

« Monsieur Beckford, nous attendons Fu Hai depuis un moment maintenant, il faudrait peut être songer à commencer. » Ethan leva les yeux de la paperasse éparpillée sur la table et poussa un long soupir. Qu'est-ce que ce gosse foutait ? Il adressa un signe de tête à la styliste, inquiète à l'idée de se faire réprimander par le grand patron, pour lui signaler qu'il s'en occupait. Il se dirigea vers les loges d'un pas rapide avec la ferme intention de passer un savon à Fu Hai. Mais quand il poussa la porte, il se figea devant la scène. Bloqué à l'entrée, son regard balaya la pièce et plus particulièrement le sol teinté de plusieurs tâches rougeâtres. La panique le gagna aussitôt. C'était comme si la réalité le percutait de plein fouet. Il remarqua enfin le mannequin adossé à un meuble et se précipita vers lui. Il était dans un état lamentable. Les vêtements qu'il portait remplis de sang. Par chance, habitué des bagarres et autres règlements de compte, il en fallait plus pour effrayer Ethan. Il se jeta presque à genoux pour se mettre à sa hauteur puis pressa ses mains sur ses joues. « Hé, t'es encore avec nous ? » Un peu choqué, il dégaina son téléphone non sans trembler au moment de composer le numéro d'urgence. Il donna néanmoins l'adresse de manière claire tout en expliquant la situation en faisant de son mieux. « Il est atteint d'aplasie médullaire, je... pense qu'il faut que vous vous dépêchiez. » Oui, il se souvenait du nom de sa maladie. Depuis leur discussion, les paroles de Fu Hai tourbillonnaient tous les jours dans son esprit. Ça le hantait même quand il bossait. Il n'arrivait pas à oublier ou à passer outre. Il n'aimait pas ça, bien sur. Il avait envie de le jeter, de rester insensible, de le repousser. Mais rien que la colère qu'il ressentait pour lui prouvait qu'il était incapable de rester indifférent à cette situation. Il raccrocha et rangea son portable dans sa poche. « Bouge pas. » Comme s'il pouvait faire autre chose. Ethan l'abandonna quelques secondes le temps d'alerter l'équipe et de leur demander pour la plupart de rentrer chez eux. Il revint juste après et retourna s'accroupir devant Fu Hai. Même dans l'urgence de la situation, il ne ignorait pas quoi lui dire ou bien n'avait rien à lui dire, il ne savait plus trop.

Après une dizaine de minutes, l'ambulance débarqua devant le studio. Ils arrivèrent un brancard sur lequel ils hissèrent le corps fébrile du mannequin. Ethan les suivit jusqu'au véhicule puis resta planté devant alors qu'ils le branchaient de tous les côtés. « Vous voulez venir ? Vous êtes de la famille ? » Les questions s'emmêlèrent dans sa tête. Voir Fu Hai dans cet état le chamboulait un peu. Il mit un moment à comprendre qu'on s'adressait à lui. Quand il percuta, il secoua la tête. « Non, enfin si, je sais pas. C'est compliqué. » Et comme si l'homme compatissait à son trouble, il se poussa pour le laisser monter. Un peu hésitant, Ethan grimpa pour poser ses fesses sur le banc à côté de Fu Hai. Il essuyait ses mains moites sur ses cuisses, angoissé. Les portes se refermèrent et désormais ça n'était plus que lui, Fu Hai et un infirmier.

Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 5 Mai - 19:55
J'avais l'impression que mon esprit plongeait dans une brume de plus en plus épaisse. Fait chiez. Ça ne pouvais pas se finir maintenant! Un bruit de pas dans le couloir, je tentais d'émettre un son mais, ce ne fut qu'un gargouillis qui sortit de ma gorge. Une nouvelle quinte de toux, je tentais de redresser ma nuque pour voir qui était là. Je savais que quelqu'un était là, je le sentais. Il fallait que je cris, que je me manifeste. Quelqu'un s'approcha. Quelqu'un, enfin! Depuis combien de temps étais-je là, sur le sol, à lentement perdre connaissance? Aucune idée. Une sensation de fraîcheur sur mes joues, un visage dans mon champs de vision et subitement une voix qui perçait dans mes tympans. Être encore avec qui? Finalement, mes yeux réussirent à comprendre qui était en face de moi et j'émis un autre râle. Pourquoi, alors que j'étais entrain de perdre pieds, il fallait que ce soit lui que je vois. Cela n'aurait pas pu être une jolie fille ou beau mec? Non, il fallait que ce soit mon frère... Celui qui m'avait rembarré la dernière fois, en me disant presque d'aller crever dans mon coin. En même temps, je n'étais pas en position de le rembarrer ou quoi que ce soit. Il aurait pu me poignarder que je n'aurais rien pu faire. Mais, étrangement, il n'avait pas l'air de vouloir me laisser crever sur le sol comme un chien. Il se souvenait même du nom de ma maladie tandis qu'il téléphonait aux urgences. Sauf que quand il se leva pour faire je ne sais quoi, un élan de peur serra mon cœur. Je ne voulais pas rester tout seul. Je ne voulais pas, vraiment pas. Reste avec moi, s'il te plait. La douleur dans ma poitrine se faisait de plus en plus aigüe et j'avais franchement envie de fermer les yeux, de m'endormir. Je savais que c'était une mauvaise idée mais, qu'y pouvais-je? Je combattais la fatigue entre les quintes de toux quand enfin les ambulanciers arrivèrent. Le trajet allait être long mais, déjà les premiers soins me faisaient du bien. De l'oxygène parvenait entièrement jusqu'à mes poumons, la douleur s'était amoindrie et je voyais moins flou. Finalement, j'allais peut-être survivre. Je rouvris les yeux alors que nous étions dans l'ambulance, tournais la tête et m'aperçut qu'il était là... Pourquoi est-ce qu'il était monté dans l'ambulance? Rooh, et puis merde, j'avais d'autres chats à fouetter que ça! J'enlevais le masque à oxygène qu'on m'avait cloué sur le bec pour réussir à articuler:

-"Qu'est-ce que tu as dit à l'équipe du photoshoot? Personne ne doit savoir pour ma maladie.. Personne..."

Mais, ma tête se fit de nouveau non-coopérative et je m'écroulais sur le brancard. L'infirmier commença à s’inquiéter, checkant mes vitales et tout le reste. J'allais devoir me la fermer jusqu'à l'hôpital, je me contentais de le regarder, laissant mon incompréhension transparaître dans mon regard. L'arrivée à l'hôpital que je connaissais si bien, les médecins et les infirmières habitués à me voir passer, les questions sur les médicaments que j'avais pris ce matin, ce que j'avais mangé ces derniers jours et toute la routine. Je n'en étais pas à mon premier passage en urgence, quoi que cette fois-ci, cela avait été franchement violent. En général, je pouvais prédire que quelque chose allait se passer, pas cette fois. J'attendais, sachant pertinemment qu'une énième transfusion allait faire son chemin jusqu'à moi. J'avais perdu trop de sang pour qu'ils me laissent repartir tout de suite. Il allait falloir que j'appelle Jiao Li pour lui dire de ne pas m'attendre à la maison. Elle n'avait qu'à rester à la Royal. Les quintes de toux sanguinolentes étaient toujours d'actualité, même à l'hôpital mais, au moins, j'avais de quoi me nettoyer et des gens pour m'aider. Dire que je snobais mon aîné était... terriblement vrai. J'étais mal à l'aise, gêné, je ne savais pas quoi dire. J'avais de nouveau suffisamment de force pour théoriquement commencé une conversation . Sauf que bon, je n'avais pas grand chose à lui dire. Finalement, le plus simple serait de parler travail.

-"Désolé pour le photoshoot, je devrais être sorti d'ici demain, on peut le reprogrammer dès que possible, cela ne devrait pas se reproduire."

La transfusion arriva et je grognais, trop habitué au reste de la procédure. J'étendais mon bras vers l'extérieur, tentant de me mettre à l'aise. Mon médecin allait certainement passé pour m'expliquer avec précision, donc avec tous ses thermes compliqués, ce qui s'était passé. Mais, je n'étais pas certains de vouloir le savoir. Je regardais Ethan et me retenait de grincer des dents en ajoutant:

-"Merci de m'avoir amener ici. Tu peux partir maintenant."


Raaah... Franchement pourquoi avait-il fallut que ce soit lui? Mon égo en avait prit un grand coup!

Anonymous
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Ce message a été posté Sam 7 Mai - 14:24
Ethan se tenait bien droit. Les doigts crispés autour du pantalon de son costume. Il tirait nerveusement sur le tissus, le tordait, le maltraitait. Dans cette ambulance, il ne se sentait pas à sa place même s'il avait envie d'y être. Il ne voulait pas le laisser. Pas après ce qu'il venait de voir. Dans son esprit, l'image de ce bain de sang continuait de s'imposer. Il ne mesurait la gravité de la situation que maintenant. Avant ça, il n'avait pas vraiment pris en considération la menace mortelle de cette maladie. Il n'était pas prêt à ressentir de la pitié pour lui. Certainement que Fu Hai ne le désirait pas non plus. Mais il en venait tout de même à se remettre en question. Avait-il le droit d'être égoïste ? Égoïste au point de priver ce mec d'une possibilité de guérison. Il était un monstre. On le lui avait assez répété tout au long de sa vie. Une armoire à glace repoussant les autres, un briseur de cœurs, un homme violent et instable, mais un monstre capable de priver quelqu'un de vivre ? Il poussa un long soupir. Réfléchir autant lui donnait mal au crâne. Il laissa sa tête retomber en avant et passa ses mains dans ses cheveux. À ce moment, il entendit la faible voix du mannequin. Il ne releva pas tout de suite les yeux vers. Il fronça d'abord les sourcils se demandant pourquoi il tenait tant à ce que personne ne le sache. Il souffla une seconde fois et haussa même les épaules. « T'inquiètes pas pour ça. » Fut son unique réponse. L'équipe pensait à un caprice de l'héritier. Il avait prétexté vouloir revoir certaines tenues et décors. Il était habitué à ce qu'on le prenne pour un incompétent et sans s'en rendre compte, il avait ainsi protégé la carrière japonaise naissante de son cadet.

À l'hôpital, tandis qu'on prenait en charge Fu Hai. Une infirmière le bombarda de questions pour mieux comprendre la situation et les circonstances de l'accident. Ethan ne lui apporta que peu d'informations. Il se contenta de lui expliquer qu'il l'avait trouvé par terre en train de se vider de son sang. S'il avait l'air plus fatigué que d'habitude ? Il n'en savait rien. Ils ne se voyaient pas beaucoup. Et alors qu'il pensait qu'elle allait l'abandonner, elle lui posa la question qui fâche. « Vous êtes de la famille ? Son frère j'imagine ? » Que devait-il répondre ? Il ne voulait pas prendre de risque. Son côté paranoïaque qu'il devait aux médias envahissants lui hurlait de ne rien dire. Qu'adviendrait-il si l'information parvenait à des personnes moins avenantes? Puis il se souvint qu'il parlait à une infirmière qui se trouvait obligée de respecter l'anonymat des patients et le secret médical qui les entourait. « Oui, je peux aller le voir maintenant ? » Elle hocha juste la tête et ne demanda pas pourquoi ils ne portaient pas le même nom de famille. La demoiselle l'accompagne jusqu'à la chambre. Ethan poussa la porte puis la referma derrière lui. Il constata la transfusion mais ne dit rien et s'obligea à ne pas trop fixer le liquide rouge qui glissait jusqu'aux veines de son frère. Il s'installa à côté de lui, sur une chaise prévue à cette effet.

« Je vais reporter. Tu me diras quand ça sera bon pour toi. » Il baissa les yeux sur l'écran de son téléphone. Regarder Fu Hai le gênait trop. Il ne cessait de vibrer. Sa décision ne devait pas plaire à tout le monde. Finalement, il l'éteignit pour être tranquille et croisa les bras sur sa poitrine. Au moins il le remerciait. Il s'attendait à ce qu'il l'envoie juste sur les roses mais non, il se donnait tout de même de la peine. En revanche, il semblait vouloir l’éjecter le plus rapidement possible. Mais maintenant qu'il était là, Ethan ne se voyait pas partir. Pas tout de suite. Pas sans lui poser certaines questions. « Tu as su quand ? » Il espérait qu'il comprendrait. Chaque mot qu'il lui adressait lui coûtait. Mais Ethan voulait savoir depuis quand il était malade, ou au moins depuis quand le jeune homme était au courant.

C'était peut être triste dans le fond. Il avait fallu qu'il assiste à une situation de crise pour qu'il porte un minimum d'intérêt à son cadet et pour qu'il réussisse à mettre un peu de côté sa rancœur. Bien évidemment, ça ne changeait rien à ce qu'il ressentait. Il y avait toujours cette haine, cette jalousie mais aussi ce dégoût. Cependant, il essayait de prendre sur lui. Il tentait de ne pas être un monstre. Parce que bien sur, il n'en était pas un. Contrairement à ce qu'on pensait de lui, Ethan avait un cœur et des sentiments aussi. Il se débrouillait juste toujours pour les cacher.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 13 Mai - 15:55
J'aurais largement préféré qu'il se casse après m'avoir déposé à l'hôpital. Tout aurait été plus simple, pour lui comme pour moi. Mon plan d'origine au Japon n'incluait nullement de tisser des liens durables avec ce frère. Je voulais simplement vivre. Et ça, c'était sans doute l'instinct que tout être humain pouvait comprendre le mieux. Mais la haine, je le savais, était aussi un puissant moteur. Et je l'avais bien vu dans ses yeux, de la haine, il en ressentait énormément. Peut-être que j'étais entrain de payer les erreurs de ma mère, peut-être que son mauvais karma, elle l'avait transmis à son fils. En tous les cas, je ne pouvais rien y faire, j'étais coincé dans mon lit d'hôpital et à moins qu'il décide de bouger, j'étais obligé de supporter sa présence. S'il décidait de m'insulter de tous les noms, de régler nos comptes maintenant, j'étais... coincé. C'était le mot le plus adapté à cette situation sans queues, ni têtes. Je fermais les yeux presque par automatisme. Déjà parce que je n'aimais pas voir la transfusion et surtout parce que je n'étais pas sûre d'avoir envie de voir quelle était l'expression de son visage. Deux adolescents n'auraient pas fait mieux niveau gêne. On en était presque ridicule. En même temps, la situation me paraissait ridicule. C'était bien la première fois qu'une telle crise se produisait durant mon travail. J'étais furieux contre moi-même, furieux de m'être fait avoir et de m'être laissé apercevoir dans cet état, surtout par lui. Pourquoi est-ce que dès que cela touchait Ethan, je sentais ma fierté et mon égo monter en flèche. Comme si je ne devais pas perdre en rien face à lui. Comme si j'avais quelque chose à gagner à être aussi buté. Je savais pertinemment que ce n'était pas le cas et pourtant j'avais l'impression que mon esprit était incapable de le faire comprendre à mon cœur. Est-ce que j'étais jaloux, est-ce que j'avais simplement envie qu'il me reconnaisse... Je n'en savais rien, ce n'était pas logique. Pas avec tout ce que je m'étais promis. Est-ce qu'inconsciemment, j'avais envie d'avoir réellement un frère? Pourtant, je n'en avais jamais rêvé enfant ou adolescent. Pour moi, j'étais le fils aîné, celui qui allait devoir veiller sur sa famille. Ce que je faisais, ce que j'avais toujours fait et continuerais à faire jusqu'à ce que je n'en sois plus capable. J'y croyais, je m'y accrochais comme une moule à son rocher. J'avais besoin d'y croirez. Subitement, sa question me prit par surprise. Combien de temps? Est-ce que je pouvais lui répondre. Oh, et puis merde, une fois que sa curiosité morbide serait satisfaite peut-être qu'il me laissera tranquille...

-"Quelques mois. Sa fait quelques mois que je sais et que je suis sous traitement.Pour ce qui est du shooting tu n'auras qu'à demander au médecin en partant quand est-ce que je peux quitter l'hôpital et placer le shoot en fonction de sa réponse, s'il n'est pas venu me l'annoncer avant."

J'avais l'habitude de gérer mon emploi du temps par rapport aux indications des médecins. Même s'il m'arrivait souvent de faire le contraire de ce qu'ils me préconisaient. Je me doutais que sans doute le petit incident qui s'était produit était du à mon escapade dans la foule de ce week-end. Je savais que j'allais me faire reprocher un tas de trucs et que j'allais m'en prendre plein la tronche de la part de mon médecin traitant qui allait sans doute croire à une énième envie de tester mes limites avec un sport extrême quelconque. Mais bon... je n'avais pas envie de m'arrêter de vivre maintenant. Quitte à mourir, je voulais avoir vécu comme je l'entendais. Comment ça je sonnais légèrement défaitiste? Il fallait mieux être réaliste. Même si je réussissais à le convaincre de passer les test, la chance qu'il soit compatible était tout de même relativement mince. Justement quand on parlait d’engueulades, voilà l'autre en blouse blanche qui se pointait pour me rappeler toutes les conneries que j'avais faites.

-"Monsieur She! Dois-je vous rappeler pour la énième fois que les sports à sensation sont déconseillé voir même interdit dans votre situation! L'infirmière m'a parlé du bleu sur votre torse! C'était quoi cette fois-ci? Voiture de course, parachute ascensionnel, wakeboard, éclairez ma lanterne!"

Je savais qu'il était furieux, j'avais l'habitude de me fighter avec lui. Mais, pour une fois, j'étais innocent. Avec l'arrivée de ma sœur j'avais préféré passer mon temps en sa compagnie plutôt qu'avec des inconnus. Je le fusillais du regard avant de lui répondre d'une voix acerbe:

-"Je suis aller prendre le métro et je me suis fait un peu bousculer! Faudrait que je vive enfermer dans une cage de protection maintenant?"


Il reprit son regard consterné, je voyais bien qu'il réfléchissait. Mais, avant que j'ai eu le temps de lui poser une quelconque question, il était déjà repartit comme si une idée fulgurante lui avait traversé l'esprit. Tant mieux pour lui. Je savais simplement que si une simple bousculade avait eut ce résultat, c'était que mon état c'était aggravé. J'en avais presque oublié qu'Ethan était là. Sauf que mon regard qui tentait de trouver un moyen d'évacuer la pression retomba sur lui. Je me raclais la gorge gêné et tentais de fournir une explication ou de dire quelque chose pour faire disparaître l'étrange tension qui régnait entre nous:

-"C'était mon médecin... Un personnage un peu sec mais brillant dans son domaine parait-il. Enfin bref, puisque tu as l'air d'avoir envie de poser tes questions, fait toi plaisir pour l'instant je ne peux pas bouger."

Je grimaçais en regardant la transfusion qui n'en était même pas à la moitié. Et comme les infirmières allaient très certainement oublier mon existence pendant une partie de l'après-midi, je me versais maladroitement un verre d'eau pour m'hydrater. S'il fallait tenir une discussion ou bien plonger dans un silence de plomb, je préférais quand même avoir bu un peu.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 20 Mai - 17:27
Ils se ressemblaient tellement. Pas juste d'un point de vue physique, caractériellement aussi. Ethan le regardait et le trouvait ridicule à être buté de la sorte. Toujours sur la défensive, sans cesse en train d'aboyer, comme lui. Exactement comme lui. Sa façon de l'envoyer sur les roses. Son ton suffisant quand il lui parlait. Ethan secoua la tête alors qu'il mentionnait la possibilité de reprogrammer le shooting aussi vite que possible. Il n'arrivait pas à croire que ce soit son seul problème. L’héritier ne pensait plus qu'à ce moment où il l'avait trouvé recouvert de sang. Il entendait encore le bruit des sirènes, le voyait encore branché à ces machines. Là, il reprenait à peine des couleurs et évinçait en quelques mots sa question. Prenait-il ça pour de la curiosité mal placée ? Ou bien de la pitié ? Ce n'était pas ça. Ethan, même s'il essayait de le cacher, s'inquiétait et s'intéressait à lui pour la première fois. Sa rancœur mise de côté, il réagissait humainement et peut être même fraternellement. La raison le bazardait avec cette vérité qu'il refusait d'accepter. Fu Hai n'y était pour rien. Il ne méritait pas sa colère. Il n'avait pas choisi de lui prendre sa mère. D'ailleurs, il ne lui avait pas pris. Elle était partie. Elle l'avait abandonné. Et aujourd'hui, il souffrait, avait besoin de ce frère qu'on avait laissé pour compte mais par esprit de vengeance, il lui tournait le dos. C'était tellement plus simple de lui en vouloir. Tellement plus facile de mettre de la distance entre eux. Bien plus facile que de le laisser entrer dans sa vie. « Tu veux pas arrêter avec ce shooting ? Ça peut attendre. » Mais attendre quoi ? Attendre qu'il aille mieux ? Ethan avait bien conscience que pour ça il était sa dernière chance, qu'il était le seul à pouvoir peut être le sauver. Et encore, seulement s'il s'avérait être un donneur compatible.

Avant qu'il ne puisse continuer, ou reprendre plutôt, la porte de la chambre s'ouvrit sur un médecin complètement en rogne. Ethan cacha avec sa main un sourire amusé. Ce comportement rebelle et cette grande gueule lui rappelaient l'adolescent qu'il était. L'homme en blouse blanche ne s'offusqua pas tellement de l'attitude de Fu Hai, sans doute habitué. Ce que son frère lui confirma. Il était le médecin qui le suivait. Il reprit une expression neutre et secoua la tête pour lui montrer qu'il n'approuvait pas son comportement. « Il fait en sorte que tu restes en vie, tu crois pas que tu pourrais éviter de faire ta diva ? Y a pas de photographes ici. » Essayait-il de plaisanter ? Un peu. Il tentait de détendre un peu cette atmosphère tendue qui régnait entre eux. Il était évident qu'ils étaient aussi doués l'un que l'autre pour parler ou exprimer des sentiments. Regrouper des cas aussi désespérés provoquait forcément des étincelles et les amener à discuter calmement pouvait prendre du temps mais s'avérait surtout très compliqué.

Le voyant galérer à se servir un verre d'eau, il se leva pour le faire à sa place. Il le lui tendit ensuite puis reposa ses fesses sur la chaise et s'adossa bien au fond de manière à se mettre à son aise. Des questions, il en avait des tonnes. Pas seulement à propos de sa maladie. Il avait fait des recherches de son côté suite à leur entretien houleux dans son bureau. Mais comme il ne voulait surtout pas l'admettre, il allait bien devoir jouer à l'imbécile. Ce qui l'intéressait se trouvait malheureusement à un autre niveau. Il mourrait d'envie de lui poser des questions sur leur mère. Il savait que ce n'était ni l'endroit, ni le moment, mais ça lui brûlait les lèvres. Encore plus que le reste. Après une hésitation de quelques minutes, il prit la parole. « Qu'est-ce qu'elle t'a raconté à propos de moi ? » Il voulait savoir comment elle avait abordé le sujet avec lui, ce qu'il savait et ce qu'il ne savait pas. Lui avait-elle parlé des violences qu'elle subissait ? Des fois où elle se mettait entre son père et lui pour le protéger des coups alors qu'Ethan était si petit encore. « Et est-ce qu'elle est heureuse maintenant ? » Sa voix trembla sur l'adjectif. Depuis son départ, depuis qu'il avait compris qu'elle ne reviendrait plus, il se le demandait. Était-elle plus heureuse là où elle se trouvait ?

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 24 Mai - 13:31
Je lui avais proposer de poser des questions. Mais, est-ce que j'étais vraiment prêt à lui répondre? Est-ce que j'étais prêt à satisfaire sa curiosité? Très franchement, je n'en avais aucune idée mais, puisque de toutes les manières je m'étais lancé dans un tel capharnaüm alors, les états d'âme, j'allais devoir y repasser. Surtout lorsqu'il me dit de laisser tomber à propos du photoshoot. Je n'arrivais pas à savoir s'il tentait de faire de l'humour ou non. Je dois bien dire que n'ayant jamais vu ou même entendu parler de son côté humoristique. Je ne me voyais pas non plus lui expliquer en détail que j'avais besoin d'argent pour vivre, ainsi qu'à envoyer à mes parents et pour payer les études de ma sœur. Disons que si mon père travaillait encore, il ne gagnait pas beaucoup et j'avais commencé à travailler dès que j'avais eut l'autorisation de ses parents. Les petits boulots, j'en avais enchaînés des dizaines pendant plusieurs années, jusqu'à commencer celui que je faisais aujourd'hui. Je n'avais pas vraiment à compter sur un quelconque héritage ou quoi que ce soit dans le genre. Je ne tentais pas d'être désagréable une fois de plus en refusant son verre d'eau. De toutes les manières, j'avais soif alors pourquoi chipoter. J'avalais goulument le liquide. A croire que j'avais fait un petit tour dans le désert, une petite randonnée sous le soleil ou quoi. Parfois j'avais l'impression que mon corps faisait des visites sans que je sois invité. Il me laissait dans mon lit et le soir, il allait se balader tout seul à l'autre bout du monde ou dans un parc d'attraction. A moins que mon lit ait gagné la capacité de changer de forme pour offrir des voyages inoubliables et surtout quasiment mortels. Je n'aimais pas être en situation de faiblesse et j'avais aujourd'hui offert un spectacle des plus humiliants à quelqu'un à qui j'aurais préféré ne jamais montrer un tel côté de moi. Quelqu'un qui représentait quelque chose d'important dans ma vie, plus que je n'aurais voulu l'admettre. Rechercher une forme d'approbation, de reconnaissance de mon existence dans ses yeux. C'était étrange. Avant de le rencontrer pour de vrai, de lui parler, de lui signifier notre lien familial, je le considérais simplement comme un étranger. Mais, maintenant, c'était comme si je voulais plus, comme si je voulais lui prouver que je valais autant que lui. Et je voyais bien que lui avait des comptes à régler. Parler de ma mère était complexe pour moi... Difficile de lui montrer une part de ma vie.

-"Je n'ai su la vérité que quand je suis tombé malade. Mais disons que cela expliquait bien des choses. Concrètement, elle ne m'a pas dit grand chose, à part m'expliquer que j'avais un autre père que celui que je considérais comme mon père, qu'en plus de ça j'avais un frère aîné qu'elle avait laissé derrière. Je ne suis pas doué pour comprendre les émotions de Maman, mais quand elle m'en a parlé, je suis à peu prêt sûre qu'elle se sentait coupable. Je ne sais pas ce qui l'a fait partir, je lui ai poser des questions mais, elle a refusé d'y répondre. J'en ai juste déduis qu'il devait y avoir quelque chose de particulièrement grave et difficile pour qu'elle se taise jusque là. Je ne suis pas télépathe mais, je ne suis pas non plus un idiot. Quand à savoir si elle est heureuse... Je pense qu'elle l'était jusqu'à il y a quelques mois. Aujourd'hui, j'ai quitté la Chine, je suis malade, ma petite sœur ne lui adresse plus la parole et a décider de venir ici pour s'éloigner d'elle et je n'ai pas la possibilité, le temps ou l'énergie de régler leurs conflits. Ce sont de vrais têtes de mules. Et puis..."


Je m'interrompis soudainement, me rendant compte que dans mon élan, j'étais entrain de déblatérer sur ma vie sans aucune limite et que j'allais sans doute un peu loin dans les détails. Qu'est-ce qui me prenait de raconter autant de choses... Pour la discrétion on y repassera. Je détournais mon regard qui s'était machinalement posé sur lui afin d'éviter de montrer mon désarroi. J'étais entrain de raconter tout ce qui me pesait sur le cœur et que je ne pouvais pas changer, sans même y repenser à deux fois. Je me raclais la gorge, me grattait le front et finalement... je me décidais de finir de lui répondre. De toutes les manières, au point où j'en étais, je n'avais qu'à continuer jusqu'au bout.

-"Bref, tout ça pour dire que pour l'instant, c'est un peu compliqué. A par mon père, elle n'a pas grand monde sur qui s'appuyer. Je ne peux pas vraiment t'éclairer sur ce qu'elle pense de toi, sur ce qu'elle ressent. Je pense que si tu veux des réponses sur ça c'est plus simple de lui poser la question toi-même. De toutes les manières, elle refuse de s'engager plus profondément sur le sujet avec moi. Déjà qu'elle m'a fait jurer de ne pas donner ton nom à Jiao Li..."

Est-ce que j'étais ennuyé? Oui. Parce que je partais du principe que ma mère faisait preuve d'un comportement irrationnel, inexplicable. De pas pouvoir en parler à ma petite sœur, c'était déjà compliqué. Je comprenais qu'elle veuille la protéger mais, peut-être qu'elle devrait lui dire la vérité et la faire jurer de ne jamais le rencontrer. Jiao Li savait quasiment tout de ma vie en dehors de mon comportement libertin et encore je pense qu'elle s'en doutait. Alors ne pas pouvoir en parler avec elle, c'était douloureux. Je bus la fin de mon verre pour éviter que ma gorge ne devienne trop douloureuse.

-"Hum... pour la dernière fois... Désolé de m'être énervé... Je suis juste comme ça, je démarre au quart de tour et une fois que je suis lancé, je suis comme un TGV défaillant, je ne sais plus m'arrêter. Ou comme un pitbull, je lâche pas mon idée."

Est-ce que l'on m'avait injecté quelque chose d'autre? Depuis quand est-ce que je faisais des excuses? J'harponnais l'infirmière qui venait voir où en était la transfusion et si l'aiguille n'avait pas bouger pour obtenir des informations. OK, des calmants et des antidouleurs... J'étais carrément entrain de planer et ça n'allait pas aller en s'arrangeant. J'allais finir même pas complètement divaguer d'ici une vingtaine de minutes. A partir de ce moment là, il pourrait me poser n'importe quelle question, j'allais lui répondre sans rechigner. Cela m'embêtait un peu beaucoup je dois dire... Je n'avais pas envie de lui raconter jusqu'à quel âge j'avais fait pipi au lit, ma première copine, ma première fois ou les moments les plus humiliants de ma vie. Quoi qu'il n'en avait sans doute rien à faire. Ma tête commençait déjà à être plus floue. Que d'emmerdes...
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Ce message a été posté Mer 1 Juin - 11:55
Le moment se prêtait-il à ce type de conversation ? Ethan l'ignorait. À présent qu'on lui avait mis devant les yeux la réalité qui entourait la maladie de son frère, il ne savait plus vraiment quoi penser. La part rancunière de lui continuait à vouloir faire demi-tour. Il était hors de question de laisser de la place à ce garçon dans son quotidien. Il n'avait pas envie de prendre ce risque. Qu'est-ce qui lui disait qu'il n'allait pas fuir une fois qu'il aura obtenu ce qu'il attendait ? Et qu'arriverait-il si du jour au lendemain il décidait de s'intéresser un peu plus à son père biologique ? Il doutait qu'il lui réclame une rencontre mais il pourrait avoir envie de profiter de son argent quand même. Le cerveau de l'héritier tournait à plein régime. Au milieu de tout ça, son cœur se permettait de s'agiter. Il avait envie de connaître cet être qui partageait le même sang que lui. D'une certaine façon, il se sentait attiré vers Fu Hai. Il refusait de le reconnaître, bien sur. Mais dans le fond, le jeune homme représentait sa dernière chance d'avoir une famille, de connaître ce sentiment d'appartenance et de peut être trouver du réconfort après toutes ces années à galérer, à souffrir seul dans son coin. Alors oui, il était curieux. Depuis qu'il connaissait la vérité, il avait envie de savoir. À quoi ressemblait cette vie dont il n'avait pas pu profiter ? Que lui avait raconté leur mère à son propos ? Mais surtout, était-elle heureuse ? C'était son plus grand souci. Il avait commencé à s'inquiéter pour elle lorsqu'il avait compris qu'elle ne reviendrait pas et qu'en fuyant elle avait sans doute sauvé sa peau. Cela lui avait certainement demandé une force considérable et une volonté de fer. Il l'admirait un peu. Il n'arrivait pas à faire de même. Il était piégé. Pieds et poings liés à l'entreprise familial, à son père. Un véritable caniche de compagnie. Dressé comme il le fallait. Désormais obéissant au doigt et à l’œil de cet homme violent.

Attentif, Ethan baissa néanmoins les yeux lorsque le mannequin entreprit de se confier à lui. Il apprit ainsi qu'il n'était au courant de son arbre généalogique que depuis quelques mois. Fu Hai ne réussit pas à lui en dire plus sur ce que ressentait leur mère son égard et Ethan sentit d'ailleurs son cœur se compresser. Il aurait eu envie d'entendre autre chose, de l'entendre avouer qu'il lui manquait, qu'elle regrettait, n'importe quoi. Il passa ses mains sur son visage. C'était si douloureux de parler d'elle. Il leva son regard vers Fu Hai lorsqu'il mentionna leur petite sœur. Celle qu'il avait déjà rencontré. Et apparemment, leur mère ne désirait absolument pas la mêler à tout ça. Elle n'avait même pas envie de lui dévoiler son identité. Il semblait que son cadet ignorait encore qu'il l'avait rencontré. Jiao Li ne lui avait rien raconté. Mais ce qu'Ethan comprenait surtout, c'était que cette femme qui l'avait mis au monde n'avait aucune intention de réapparaître dans sa vie. « Et c'est tout ? Elle ne veut rien savoir ? » Questions rhétoriques. Il souffla en se passant la main dans les cheveux. « Elle s'attend juste à ce que je te sauve la vie et après ça on oublie, c'est ça ? Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous attendez de moi ? Je suis sensé venir en aide à un gamin que je n'ai jamais vu mais qui est mon frère. Un gamin qui a eu tout ce dont j'ai rêvé, qui a eu tout ce qui m'a manqué. » La voix de l'héritier dérailla sur les derniers mots, pas vraiment à l'aise avec l'idée de montrer ce qu'il ressentait ainsi. Comme si s'éloigner allait le protéger, il se leva de sa chaise et se dirigea vers la fenêtre. Il tira légèrement sur le rideau pour observer la vue.

Il pouffa de rire en l'entendant s'excuser de son comportement excessif. Ethan pourrait faire de même mais il se contenta de lui livrer la vérité. « Nous sommes pareils. » Ce 'nous' lui coûtait beaucoup. En même temps, rien de plus vrai. Ils se ressemblaient plus qu'ils ne le souhaitaient. Croisant les bras sur sa poitrine, Ethan s'adossa au mur. « Alors le deal, c'est ça ? Je passe les tests et si je suis compatible on fait ce foutu don puis dès que tu vas mieux, tu te casses ? Ensuite on fait comme si rien ne s'était passé, hm ? » Cette partie là, Ethan avait un peu de mal à l'encaisser. Sa machoîre se crispa. « Quand ça sera fait, si c'est fait je veux dire, vous retournerez en Chine ? Toi et ta petite sœur, n'est-ce pas ? C'est ce qu'elle veut. » Et quelque part, il comprenait. Elle n'avait pas envie que ses enfants aient un quelconque lien avec les Beckford. Elle avait très certainement peur pour eux en ce moment même. Elle devait flipper à l'idée de les savoir si près du grand méchant loup.

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 6 Juin - 13:46
Je savais parfaitement que d'ici quelques minutes, j'allais être capable de déballer les pires conneries du monde. Les anti-douleurs et les calmants me faisaient toujours le même effet. En général, je me mettais à draguer tout ce qui passait à ma portée. Je n'allais pas le faire avec lui? Non? C'était mon frère après tout? Mais, est-ce que ma tête et mon cœur le considérait ainsi et seraient assez intelligent pour ne pas commencer à flirter avec lui. C'était déjà assez complexe comme situation pour ne pas l'envenimer avec des paroles complètement hors de propos et sur lesquelles je n'avais aucun contrôle. Aucun. Alors, autant faire ce qu'on pouvait tant qu'on le pouvait. Je l'écoutais parler, essayant de comprendre le message qu'il tentait de me faire parvenir derrière ses paroles. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il ne voulait pas contacter Maman. J'étais sûre qu'il saurait tout ce qu'il voulait savoir de cette manière. Je n'étais pas dans la tête de ma mère et je refusais de parler de tout ça avec elle. Cela m'épuisait trop, me mettait les nerfs à vif et j'avais peur de dire des choses que je regretterais plus tard. Le fait que je puisse mourir d'une seconde à l'autre m'obligeait aussi à mesurer mes paroles. Je n'aurais peut-être pas l'occasion de m'excuser. Est-ce que je leurs en voulais de m'avoir menti? Peut-être. Mais, je savais qu'il n'était pas encore temps de faire part de ma colère. Peut-être un jour, si jamais j'étais guérit. Peut-être qu'à ce moment là, je me laisserais porter par mes émotions et leur dirait tout ce que je pensais. C'était dur. Je ne m'étais jamais autant retenu de dire le fond de ma pensée à mes parents. Jamais. Je regardais l'adulte en face de moi, tellement plus adulte que moi dans son comportement dans l'instant et pourtant aussi gamin. Nous nous ressemblions. Il l'avait admis lui-même et j'aurais beau me mentir à moi-même, je l'avais bien remarqué. J'étais aussi sanguin que lui mais, j'avais gagné l'habitude d'user du respect de part mes origines et mon éducation. Je sentais que quelque chose le turlupinait, que quelque chose n'allait pas dans ses propos. Mais la subtilité n'était pas mon fort. Je ne savais qu'aller droit au but.

-"Je ne parle pas de ça avec elle. Tu crois que j'ai concrètement la force d'en parler avec elle? C'est déjà dur de ne pas m'énerver quand on ne fait que discuter normalement, déjà dur de répondre à leurs appels. Ils m'ont mentis toute ma vie et il aura fallut que je sois sur le point de crever pour l'apprendre. En plus de me dire que je vais sans doute mourir, il faut que je ménage mes parents, que je gère une sœur qui débarque du jour au lendemain, n'adresse plus la parole à notre mère et passe son temps à s’inquiéter pour moi. Je suis quoi? Un animal? Une machine? Je sais pas j'en sais rien. Ce qu'on te demande, ce n'est pas on. C'est moi. Elle n'a à voir là-dedans que pour le fait qu'elle m'ait dit la vérité."

Le bip de la machine révélait l'état de mon cœur. Il battait à la chamade. J'étais en colère, même malgré les médicaments, ils n'arrivaient qu'à me délier la langue. Je sentis quelque chose remonter le long de ma gorge et je tendais rapidement la main vers une bassine que l'infirmière m'avait laissée au cas où. Génial... j'étais entrain de rendre le peu que j'avais mangé aujourd'hui. J'avais l'air vraiment pitoyable. Vraiment... Mais, vomir avait eut la bonne idée de me calmer. Je sonnais l'infirmière qui ne tarda pas à arriver. Je lui offrais un grand sourire, et commençais à draguer comme un imbécile. Elle sortit et j'eus un éclat de rire bizarre. Ce que j'étais con... et j'arrivais même pas à me retenir. Fait chiez... Finalement, je revenais sur ce dont nous étions entrain de parler avant.

-"Parce que tu veux autre chose de notre relation? Tu attends quelque chose? Je sais pas moi... Pas comme si on pouvait vraiment formé une famille. Y a du y avoir une raison pour laquelle elle est partie? Une raisons suffisamment convaincante pour qu'elle laisse un gamin derrière. Pour qu'elle refuse de quitter Tianxing, d'avoir un compte en banque à son nom, une quelconque photo d'elle sur intérêt. Dit moi, tu penses qu'il peut y avoir quelque chose d'autre?"

Je posais sincèrement la question? Parce que le fait qu'il m'ait amené, qu'il ait décidé de rester à côté de moi, de commencer à s'intéresser à la situation me laisser percevoir un côté de sa personnalité qui jusque là était restée cachée. Peut-être que... finalement... il était pas si mauvais. Oh... Et puis, j'en sais rien nom d'un chien. On ne pouvait pas juste oublier tout ça cinq minutes. Attendre que le mauvais temps passe et faire comme si de rien n'était. Comme si il n'avait jamais vue tout ce spectacle dégradant.

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Ce message a été posté Lun 13 Juin - 16:47
Naturellement, et sans doute aussi égoïstement, Ethan n'envisageait la situation que sous son angle. Il ne pensait pas à la façon dont son cadet pouvait la vivre ni même à ce qu'il ressentait par rapport à tous ces événements et autres récentes révélations. Il était difficile pour lui de s'habituer à l'idée d'avoir un frère. Quelques semaines plus tôt, il était encore l'unique héritier Beckford. L'enfant roi mais surtout l'enfant seul. Accompagné par cette solitude durant toute sa vie, il n'accordait pas sa confiance à n'importe qui et n'autorisait que quelques rares privilégiés à franchir la forteresse construite avec soin au fil des années. Il n'aimait pas les gens. Il les craignait presque. Il s'en méfiait. Il les repoussait dans l'espoir de se mettre à l'abri et ainsi de ne pas souffrir. Abandonné deux fois, des trahisons en un sens, il ignorait quelle attitude adopter avec Fu Hai. Il ne savait plus comment se comporter avec lui. Il ne comprenait pas exactement ce qu'il attendait de lui. Ou plutôt si, il voulait -ou espérait en tout cas- qu'il lui sauve la vie. Mais compatir ne relevait pas de ses capacités en temps ordinaire, aussi, ça ne lui venait pas de manière spontanée. Il n'était pas un monstre -contrairement à ce qu'on se plaisait à dire- et mentirait s'il disait que la panique qui l'avait gagné en découvrant Fu Hai en sang n'était rien. Bien sur que c'était quelque chose. Il avait beau joué au mec froid, le mannequin l'intriguait. La colère passée, il se pourrait même qu'il ressente l'envie d'apprendre à le connaître. Ça n'enlevait pas toute la jalousie qu'il ressentait à son égard mais disons que c'était suffisant pour reléguer sa rancœur au second plan, au moins le temps de cette discussion, le temps qu'ils s'ouvrent un peu l'un à l'autre. C'était la première fois. Ça pouvait tout aussi bien être la dernière. Mais considérant la situation de Fu Hai, il ne valait mieux pas traîner. S'il venait à mourir -ce qu'il ne souhaitait pas malgré ce qu'il laissait paraître- sans avoir eu le temps de lui parler, il en viendrait peut être à le regretter un jour.

« Calme-toi, je t'en prie. Ce que je- » Pas le temps de continuer, Fu Hai se penchait sur une bassine pour vomir. Ethan détourna le regard et grimaça un peu. Il se mangeait une nouvelle claque. S'il ne réalisait pas avant combien l'état de Fu Hai était critique, il en prenait aujourd'hui pleinement conscience. De quelle droit pouvait-il le priver de l'espoir de vivre ? Il pouvait toujours passer les tests. Peut être n'étaient-ils même pas compatibles en plus ! Et dans ce cas là, qu'arrivera-t-il ? Fu Hai ressortira-t-il de sa vie en faisant comme s'ils ne s'étaient jamais rencontrés ? Retournera-t-il à son ancienne vie ? Finalement, le voyant draguer l'infirmière, l'héritier leva les yeux au ciel. Ça n'était pas le moment et il n'avait rien de charmant là. « T'as l'air d'un zombie mec, pour rien au monde elle te toucherait. » Ce n'était pas dit méchamment. Ça ressemblait même vaguement à une plaisanterie qu'un frère pourrait faire. D'ailleurs, un léger sourire en coin s'était dessiné sur son visage. Il s'effaça néanmoins rapidement lorsqu'il se rendit compte que, comme lui, il était prêt à parler calmement.

Fu Hai ramena sur le tapis le fait qu'Ethan se sentait utilisé. Attendait-il quelque chose de ce mec ? Peut être bien. Il n'avait néanmoins pas du tout envie de le reconnaître. Il n'avait pas envie de lui dire que toutes ces années il s'était senti terriblement seul, qu'il avait souffert et encaissé seul, qu'aujourd'hui encore il était désespéramment seul, et que oui, peut être qu'il avait envie de mettre fin à ce cercle vicieux. Peut être que Fu Hai représentait son salut. Mais quand il lui posa la fameuse question, Ethan se crispa un peu. Il croisa ses bras sur sa poitrine montrant au travers du langage corporel que la tournure de la discussion le dérangeait et qu'il n'était pas forcément prêt à lui répondre. Mais en même temps, il lui posait sincèrement la question. Il ne l'agressait pas cette fois. Il s'intéressait à lui, à son histoire. Ensemble, ils essayaient de recoller les morceaux du puzzle et il ne pouvait pas lui claquer la porte au nez. Ce serait réduire leurs efforts à néant. Après s'être éclairci la gorge, Ethan laissa ses bras retomber le long de son corps et baissa les yeux vers ses pieds. « Tu ne dois rien dire. À personne. Il ne faut pas que les gens sachent. » En même temps, il ne l'imaginait pas courir chez le premier journaliste pour balancer l'information. Il y perdrait bien trop. Quelques longues minutes de silence s'écoulèrent encore jusqu'à ce qu'il prenne une grande respiration et décide de se lancer. « Mon père n'est pas un gentleman. Il ne ressemble en rien à l'homme qui sourit pour les caméras et qui incarne l'élégance à l'anglaise. » Ethan pouffa de rire, un rire nerveux, il n'avait jamais parlé de tout ça avant et ça l'angoissait. Cela se voyait. Il bougeait sans cesse d'un côté à l'autre sur ses pieds, il triturait ses doigts et ne lançait que de brefs regards à son frère. « C'est un homme violent. Très violent. Maintenant, je ne sais pas tout ce qu'elle a pu subir. J'étais jeune et je me rappelle surtout des cris. » Il marqua une pause pour ravaler sa salive, vraiment pas à l'aise dans cet exercice. « Lorsque ça dégénérait, elle m'enfermait dans ma chambre. Et parfois du haut de mes cinq ans j'essayais de la protéger. » Un nouveau rire, un rire amer cette fois. Enfin, il se redressa un peu et se tint plus droit. « Alors j'imagine qu'elle a beaucoup souffert. Que ça n'était pas juste des coups. Que c'était de la violence morale aussi et ça, ça je le sais parce qu'il a continué après. » Et la partie la plus délicate venait. Il n'avait pas envie de donner cette image là à Fu Hai. Pas envie d'avoir l'air pitoyable. Pas envie qu'on compatisse, qu'on le plaigne. Il n'aimait pas avoir l'air fragile ou faible. Voilà pourquoi il refusait d'en parler à qui que ce soit. Mais dans le fond, Fu Hai avait le droit de comprendre. De comprendre pourquoi sa mère ne lui avait rien dit toutes ces années, pourquoi elle l'avait tenu loin des Beckford, pourquoi elle avait fui sans jamais oser revenir même pour récupérer son enfant. « Il me déteste parce qu'elle est partie. Il me l'a dit. Alors depuis j'ai chaque jour payé pour elle. » Il haussa les épaules estimant qu'il n'avait pas besoin de rentrer plus dans les détails et d'évoquer les séjours à l'hôpital qui en étaient découlés. « Oui, j'ai peur de lui. Oui, elle a bien fait de te mentir et de partir. Mais non, je n'ai pas envie d'être réduit à un enfant battu, pas envie que tu me plaignes de la même manière que tu n'as sans doute pas envie de ma pitié. Et ouais, peut être bien que j'ai essayé de le fuir mais je sais aujourd'hui que je ne peux pas. » Cette dernière phrase faisant référence à son passé sulfureux de drogué, il poussa ensuite un long soupir. Son regard accrocha celui de son frère, son sang, sa chair alors que maintenant, il n'avait plus rien à cacher. Pour la première fois, il était entier devant quelqu'un. Ils étaient comme à égalité. Il n'y avait plus de mensonge, plus de secret non plus et pour de bon cette fois.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 1 Juil - 21:59
Les secrets, c'était sans doute la chose la plus dévastatrice dans une famille. La chose la plus complexe à avouer aussi. Alors que je le regarde, que je lui pose la question qui me brûlait les lèvres depuis tout ce temps. Et en même temps, la réponse possible faisait palpiter mon cœur en avance. Je voulais le savoir autant que je ne le voulais pas. Mais... Les non-dits faisaient déjà suffisamment de mal chez nous pour que je ne puisse pas me passer d'une réponse. J'en avais besoin, autant pour affronter les silences de ma mère que les regards inquisiteurs de ma sœur. Je devais gérer ça tout seul parce que la présence des autres ne faisait que compliquer les choses. La note d'humeur avait réussit un peu à m'apaiser. J'étais seul à Tokyo, seul avec mon manager que j'avais beau adoré mais, qui ne pouvait pas tout savoir. Concrètement, si j'y regardais de plus prêt, la seule et unique personne au courant de toute la situation, c'était lui. Et c'était concrètement la seule personne avec qui je pouvais en parler. Je détestais cette situation sans doute encore plus que lui, parce que j'étais en position de faiblesse, quand bien même je ne voulais pas l'avouer à voix haute. C'était moi qui avait besoin de lui et pas l'inverse. Quoiqu'on y fasse, la situation ne s'inverserait sans doute jamais. En plus d'être un donneur potentiel, il était aussi un de mes patrons. C'était con à dire mais... je lui était doublement redevable. Je me rassis correctement dans le lit d'hôpital, tentant de trouver une position plus ou moins confortable et lui adressant un sourire avec le peu de force qu'il me restait. Je voyais bien qu'il n'avait pas envie de parler, qu'il n'avait pas envie d'aborder le sujet et pourtant, il allait me raconter la vérité. Et l'angoisse se noua dans ma gorge. Le moins que je puisse faire, c'est de l'écouter. Lorsqu'il me dit de ne rien dire, je faillis lui dire que de toutes les manières, je ne pouvais pas laisser ma maladie éclater au grand jour non plus alors bon... niveau secret on était quittes. Et je peux vous dire que même en m'étant préparer à une telle vérité, je crois que... cela fut encore plus dur d'y faire face. Parce qu'inconsciemment je m'en étais douté, parce qu'inconsciemment, je le savais déjà. Et cela me faisait mal, me mettait en colère, m'enrageait de l'intérieur. Je n'étais pas doué pour gérer mes émotions. En général pour faire face à ce genre de choses, je me mettais à cogner. Mais... je n'avais rien ni personne à frapper. Alors, je bouillais simplement de rage sur mon lit, entendant les bips infernaux de la machine me cogner dans les oreilles. Jusqu'à ce que je ne réussisse à sortir qu'un son.

-"AH LE BÂTARD! Pas toi... l'autre. Et ça veut pas s'arrêter ça!"

hurlais-je en direction de la machine. Avec ce truc mon cœur et mes émotions étaient un vrai livre ouvert. Ce qui n'était pas quelque chose que j'affectionnais tout particulièrement. Je fermais les yeux, tentant de me remémorer une technique de respiration à la con que je ne sais plus qui m'avait apprise mais... pas la peine ça ne marchait pas. Je rouvrais les yeux, le fixant un instant en me disant que ma réaction était presque déplacée. Je me raclais la gorge, gêné et articulais quelques mots.

-"On aurait mieux fait d'avoir cette discussion sans que je sois branché à ce fichu machin. Semblerait que je te parle à cœur ouvert mon gars!"

Était-ce une tentative d'humour pour détendre l'atmosphère, aucune idée. De toutes les manières, les médocs commençaient à faire effet et cela ne m'aidait pas à garder un esprit ouvert et clair. Il les battait, il les a battu. Moi qui n'avait eut aucun projet de rencontrer ce mec, je m'en félicitais presque. Heureusement! Mais, cela me confortait dans l'idée que je ne pouvais pas laisser Jiao Li s'approcher des Beckfords. Que je finisse par avoir les ailes brûlées et le corps en miette, je pouvais l'admettre mais, qu'elle soit blessée ou autre, je ne le supporterais pas. Mais, quelque part, cela m'inquiétait aussi. J'étais violent, j'étais sanguin, je l'étais depuis toujours. Et si j'avais appris à mon contrôler, cette violence faisait partit de moi, quoi qu'il arrive. Et si je devenais comme lui un jour? Je chassais cette idée idiote de ma tête pour me concentrer sur le moment présent.

-"Je... je sais pas si je dois dire autre chose. A vrai dire... je m'en doutais déjà un peu. Et t'inquiète pas, y a peu de chances pour que je te réduises seulement à ça. Je sais pas faire."

Je pris une grande inspiration avant de continuer:

-"Tu sais... j'avais d'abord eut comme projet de me pointer, te demander de faire les tests et de repartir avec ou sans moelle. Parce que... j'étais en colère, j'étais entrain de mourir et que je ne savais pas trop quoi faire de tout ce fatra dans ma tête et dans mon cœur. Je suis pas du genre à raconter ma vie tu vois. Et j'arrivais pas à me faire à l'idée que j'avais un frère. Mais, c'est con à dire mais... j'arrive pas à te détester comme j'avais prévu de le faire. Je suis juste là comme un con à me dire que finalement... t'es peut-être pas comme je l'imaginais."

J'eus un petit rire nerveux, je me frottais les yeux avant d'ajouter.

-"Et si sa se trouve toute cette histoire se fait pour rien. Si ça se trouve t'es pas compatible et dans ce cas je meurs dans quelques mois. C'est comme ça, c'est la vie. Qu'est ce que tu veux... On a de la chance ou on en a pas. On a qu'a dire que toi comme moi on fait partit des malchanceux à qui il arrive pas mal d'emmerdes! Au pire je draguerais les infirmières ou les infirmiers, y'en a des pas mal par ici."

Oui, définitivement, les médicaments faisaient effet. J'étais partit dans un étrange fou rire à l'évocation de ma propre mort et cela ne me paraissait même pas étrange. Y'avait des fois où je me demandais ce qu'ils pouvaient bien mettre dans ces produits pour que je réagisse de cette manière. J'allais certainement m'en mordre les doigts plus tard, c'était sur et certains.

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 24 Juil - 15:49
L'histoire de l'héritier Beckford demeurait un secret bien caché. Même si père n'avait jamais proféré aucune menace, il lui avait toujours suffit de le regarder dans les yeux pour comprendre qu'il devait se taire. D'ailleurs, le pouvoir et le contrôle exercés sur son fils ne se mesuraient pas. Ethan le détestait, le craignait et se soumettait, tout ça à un degré équivalent. Il ne pensait plus à se rebeller. Il n'y avait jamais réellement pensé. Durant ses sombres années, il avait juste cherché à le fuir jusqu'à ce qu'il saisisse l'aspect ridicule d'un tel désir. Il ne pouvait pas échapper à son père car il ne pouvait pas arrêter d'être un Beckford. C'était ainsi. Sa naissance le voulait. Il ne lui restait plus qu'à se plier aux règles de ce monde de faux-semblants dans lequel il avait grandi. Et dans cet univers là, les héritiers marchaient dans les pas de leur géniteur, ils obéissaient et ne contredisaient jamais. Ils agissaient exactement comme on l'attendait. Ils devaient se montrer irréprochables. Ce que malheureusement Ethan n'avait pas toujours fait. Il en payait un peu les frais. Son père avait une image à tenir. Celle du gentleman. Celle de l'homme parfait. Homme qu'il n'était pas. Mais ça, personne ne devait jamais l'apprendre. Si un jour le bruit se mettait à courir, alors la marque prendrait un sacré coup. Elle ne survivrait pas un tel scandale. Alors Ethan se taisait. Il n'avait jamais rien raconté. C'était la première fois qu'il dévoilait la face caché de sa cage dorée. En dehors de sa psy, mais tenue sous secret médical, elle ne prendrait pas le risque de vendre l'information aux journaux. Puis son père l'avait trop bien payée pour ça.

Finalement, après avoir bien trop usé de sa salive à son goût, il poussa un long soupir et leva les yeux vers son frère. Quelque chose venait de changer entre eux. Ethan comprit alors que dès le début il aurait dû tout lui avouer. Parce que Fu Hai méritait de comprendre comment ils en étaient arrivés à un dénouement aussi étrange mais surtout pourquoi sa mère, celle qui l'avait aimée tout ce temps, avait abandonné un enfant derrière elle. Pour ne pas entailler cette image à ses yeux, pour l'aider à mieux aborder tout ceci.

L'héritier dissimula son amusement face à la réaction de son cadet en pinçant ses lèvres entre ses doigts. Aussi sanguin que lui. Puis il valait mieux en rire ? Il ne réalisait pas la gravité de sa situation. Il vivait ça depuis son plus jeune âge, c'était son quotidien. Que ça soit malsain ou pas, il ne pouvait pas y échapper et s'y était habitué. Néanmoins, il était ravi de ne pas voir une once de pitié dans le regard de son cadet. « Tant mieux. » Répondit-il satisfait. Il le laissa ensuite continuer et expliquer son projet initial. Bien sur, ça ne l'enchantait pas. Quand il le regardait, il pensait encore à la vie qu'il aurait pu avoir mais dont il a été privé. Mais il n'était pas un monstre contrairement à ce qu'ils pensaient tous. Et oui, au fond, il était heureux d'entendre que Fu Hai n'arrivait pas à le détester. Car lui aussi, malgré tout, il n'y parvenait pas.

Au bout de quelques minutes de silences, il revint s'installer sur la chaise qui se trouvait juste à côté du lit du plus jeune. Il croisa les bras sur sa poitrine et jeta un coup d’œil rapide à toutes les machines qui l'entouraient. « Au fond, ce qui est important, c'est que vous dégagiez. » Il leva la main pour empêcher Fu Hai de parler ayant lu la surprise dans son regard. « Vous pouvez pas rester ici. Toi, ta sœur, si je reste trop longtemps autour de vous les gens vont vouloir savoir. Avec un peu d'argent, c'est facile de découvrir la vérité. T'es bien placé pour savoir comment ça marche. » Il se mordit l'intérieur de la joue avant de lever les yeux au ciel. Il n'arrivait pas à croire ce qu'il allait dire. Après toutes les horreurs balancés au visage de Fu Hai, malgré ses sentiments, malgré sa haine, sa jalousie et tout le reste. Il ne pouvait décemment pas rester sans rien faire quand il était le dernier espoir. « J'vais les passer, tes tests. Mais dans une clinique privé. Tout sera à mes frais. Après ça, que je sois compatible ou pas, faut que vous partiez. J'attends rien de vous. Nous n'allons pas soudainement former une petite famille. Je ne suis pas ton frère. Nous n'avons pas grandi ensemble. Et surtout mon père n'est pas ton père. Chanceux ! » Il eut un léger rire. Ça lui coutait de dire tout ça. Surtout quand il pensait à Jiao Li. Surtout quand il s'imaginait recroiser Fu Hai lors d’événements, car ça serait forcément le cas. Il allait le revoir. Et à chaque fois qu'il poserait les yeux sur lui, il sera obligé de se souvenir de ce qu'il ne peut avoir. Il n'a pas le droit à ce bonheur là. Le bonheur d'appartenir à une famille, d'avoir des gens sur qui compter. Et le pire, c'était qu'il n'arrêtait pas de se dire qu'ils n'étaient pas frères pour rien. Physiquement et caractériellement, ils se ressemblaient bien trop.

Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 11 Aoû - 12:41
Je n'avais pas fait de hautes études, je n'avais jamais été doué à l'école mais, j'étais tout de même loin d'être stupide. Mon principal soucis était simplement que j'avais du mal à contrôler mes émotions et mes sentiments. Cela me valait régulièrement quelques soucis. Ma mère était pourtant une personne particulièrement calme, ma sœur et mon beau-père aussi. Bizarrement, une partit de ce que j'étais ne prenait forme que maintenant, que depuis que toute cette histoire m'était tombé dessus. On dit que les enfants ont toujours tendance à inconsciemment savoir qu'on leur cache quelque chose. Il fallait bien l'avouer, de nombreux épisodes de mon enfance prenaient tout leur sens à la lueur des événements et des explications que l'on me fournissait. L'obsession de ma mère pour n'apparaître sur aucune photo internet, sa peur de parfois sortir à l'extérieur ou de venir aux festivals de l'école.... C'était comme si subitement quelqu'un avait allumer la lanterne au bout du couloir et éclairait toute les salles encore inaccessible de ma mémoire. Une grande partie en avait déjà été expliqué par le simple fait que je découvre que mon père n'était pas mon père biologique mais, encore d'avantage depuis seulement quelques minutes. Le plus étrange était d'apprendre ça à l'hôpital. Je l'aurais presque regretté si je n'avais pas tellement l'habitude d'être allonger dans un lit comme celui là. La situation m'énervait parce qu'elle était injuste pour tout le monde... Pour Ethan, pour ma mère, pour ma sœur et même pour moi. Parce que cet homme était juste un salopard, tout le monde devait souffrir. Mieux valait que je n'y réfléchisse pas trop, cela allait seulement faire monter ma pression sanguine. Mais je dois dire que sa dernière exclamation me surpris. Suffisamment pour qu'il le voit et qu'il m'interrompe pour expliquer son raisonnement. Lorsqu'il m'annonça qu'il allait faire les tests, mes yeux s'agrandirent encore d'avantage. Je voulais qu'il les fasse autant que cela m'effrayait. Et si... Et si il n'était pas compatible... Alors j'allais mourir. Jeune. Triste mais vrai. Lorsqu'il me dit qu'il fallait que nous repartions en Chine, j'eus un petit sourire. La réalité était que j'aurais voulu être chez moi plutôt qu'ici. Mais, ma sœur... je n'avais pas vraiment de contrôle sur elle. Je le regardais avec un sourire fatigué.

-"Pour moi, ce n'est pas un soucis. La Chine c'est chez moi. J'aime mon pays et mes parents sont là-bas. La seule raison pour laquelle je resterais au Japon est un hôpital spécialisé en ma maladie. Pour ma sœur par contre... elle est ici pour ses études. Elle a eut une bourse à Royal. Je ne peux pas la faire revenir. C'est trop important pour son avenir. Des études là-bas c'est assurément un bel avenir."


Je ne ferais jamais rien passer devant ma sœur. Elle était plus importante que tout, même que ma vie.Son avenir devait être assuré. Surtout quand on savait pertinemment que je ne serais peut-être pas là pour veiller sur elle encore longtemps. Grand-frère poule? Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Finalement, je rajoutais.

-"De toutes les manières, je ne lui parlerais pas de ton identité. Je l'ai promis à ma mère. Et je tiens mes promesses."

C'était au moins une chose de laquelle je pouvais me vanter. Il n'y avait pas grand chose de quoi j'étais fière mais, de cela si. Je n'avais jamais trahi une promesse que j'avais faite. Jamais. Je me sentais particulièrement fatigué mais, c'était normal quand on y réfléchissait. Mes paupières continuaient à papillonner pour éviter de se fermer. Je tournais la tête pour regarder mon frère dans les yeux.

-"Eh, quoi qu'il se passe, fait gaffe à toi. Quelque soit le résultat de toute cette connerie. Je sais dans quel genre de monde on vit. J'ai plongé dedans sans faire exprès mais, maintenant que j'y suis, je n'en sortirais pas."

J'avais fait un choix, il y a deux ans. J'avais choisi de me lancer à plein régime dans le mannequinat. Je ne le regrettais pas, cela me plaisait, cela m'avait donné une forme de but dans ma vie. J'avais l'impression d'avoir gagné ma place à force de dur travail. Tomber malade maintenant m'avait parût tellement injuste, tellement... inattendu. Cela m'avait rendu fou de rage, m'avait rendu triste et me faisait toujours peur. Que voulez-vous. Au final, je n'avais que vingt ans. Quoi qu'il arrive.

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 4 Oct - 13:16
Ethan donnait toujours ses conditions avant de laisser l’occasion à autrui d’imposer les siennes. On lui avait appris à agir et à réagir de cette manière afin de ne pas se laisser entraver ou écraser. D’ordinaire cela se produisait plus souvent dans un cadre plus professionnel mais il était vrai qu’il imposait aussi ses limites dans ses rapports avec la société. Il s’assurait par la même occasion de garder le contrôle. Contrôle qui, ces dernières semaines, lui avait un peu échappé avec l’arrivée pour le moins fracassante de Fu Hai. A sa manière donc, il reprenait les choses en mains. D’autant qu’il ne fallait surtout pas que quelqu’un découvre leur lien de parenté. Ethan n’osait pas imaginer le désordre causé par une telle fuite. Il ne s’autorisait même pas à songer à la réaction de son paternel. Il passerait un mauvais quart d’heure, sans parler de Fu Hai et de la sécurité de sa mère.

Peu attentif à la réaction de son frère, Ethan listait en même temps les précautions à prendre au cœur de cette situation épineuse. Comme le directeur marketing qu’il était, l’héritier établissait un plan. Il lui faudrait certainement prendre un moment pour y réfléchir dans un endroit plus calme, et seul. Fu Hai regagna son attention au moment où il évoquait la promesse faite à leur mère. Ainsi, il avait juré de ne pas révéler son identité à leur sœur. Ethan se mordit la lèvre, lui-même déçu d’avoir gâché le marché passé entre eux. Mais il n’y pouvait rien. Une part de lui était sûr que Jiao Li aurait fini par le trouver d’une manière ou d’une autre. Elle semblait aussi têtue et acharnée que ses aînés. « Ta sœur, dégoûte-la de moi. Débrouille-toi pour qu’elle ne cherche jamais à me connaître, pour qu’elle ne se retrouve jamais en contact avec les Beckford. » Même s’il lui mentait, s’il savait que c’était déjà trop tard, il espérait que Fu Hai parviendrait à l’éloigner de tout ça.

Enfin, un maigre sourire effleura le visage de l’héritier. La mise en garde de Fu Hai était si vaine. Il avait grandi dans cet univers. Il le connaissait mieux que lui et c’était pour cette raison que sa présence l’ébranlait de la sorte. Il ne s’agissait pas seulement de se protéger lui mais aussi de les protéger eux : Fu Hai, Jiao Li, sa mère. Et surtout de réussir à protéger le nom Beckford. Il posa sa main sur l’épaule de son cadet. Ses doigts la serrèrent dans une pression chaleureuse ne lui ressemblant pas. « Dis-toi bien que je suis né dedans. J’en connais déjà tous les vices. J’ai même déjà payé le prix plusieurs fois pour avoir pensé être au-dessus d’eux, de tout ça. » Comme s’il venait de prendre conscience de son geste, il retira sa main pour la dissimuler dans son dos. « Repose-toi. On reprogrammera le shooting. » Après un bref signe de la tête, il contourna le lit du malade et sans un mot ni un regard de plus, il quitta la chambre. Il referma délicatement la porte derrière lui et s’y adossa afin de souffler un peu. Toute cette histoire prenait une telle ampleur. C’était envahissant et stressant. Il ne savait plus où donner de la tête et ça n’était visiblement pas prêt de s’arranger.
 

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