« Oh ! Yukiya ! » Cette voix … il la reconnaissait. C’était une fille qu’il avait largué quelques jours plus tôt et qui, comme lui voulait simplement une relation sans lendemain, une relation sans prise de tête. Il se retourna vers elle et dit : « Wakana, je peux faire quelque chose pour toi ? » « Oui, je pense que tu peux faire quelque chose pour moi. » Elle s’était rapproché de lui, avant entouré sa nuque de ses bras et murmura à son oreille : « Mon ex ne veut pas me lâcher, tu veux bien m’aider à lui montrer que je ne suis plus intéresser par lui ? » Yukiya lança un regard circulaire pour voir un garçon les regarder un peu plus loin. Il baissa les yeux vers la demoiselle et lui sourit. Il posa ses mains dans son dos, l’approchant au maximum de lui, ce qui l’avait fait rougir et il dit : « OK mais ne regrette rien après ça. » Elle hocha la tête et Yukiya attrapa ses lèvres.

Leurs sacs de cours sont tombés sur le sol tandis que des regards se tournaient vers eux. Le couloir se vida petit à petit mais le long baiser n’en finissait plus. Wakana, malgré le fait que son ex était parti continuait de l’embrasser. Yukiya savait que ce qu’il faisait n’était pas une excellente chose et il s’excusa –dans sa tête- auprès du jeune homme. Cette fille était d’une hypocrisie monstrueuse, encore plus que les autres, elle était infidèle et brisait les cœurs sans le moindre regret. Il avait peut-être une réputation de play-boy mais sa réputation à elle était encore moins glorifiante. Il n’aimait pas spécialement la demoiselle, il avait simplement voulu une autre conquête pour se venger encore et encore de son passé, d’eux.

Soudain, une voix qu’il aurait reconnu entre mille se fît entendre et son cœur explosa. Wakana décida enfin de le lâcher et elle semblait réellement gênée par tout ça. Ce qui le surprend un petit peu au passage. Il se désintéresse de Wakana qui part en courant et son regard se pose sur le White Knight. Son prince blanc puisqu’il en était amoureux depuis quatre ans. Il n’arrive pas à défaire son regard de lui. Physiquement son visage est totalement neutre et calme alors qu’intérieurement, c’est carrément Guernica. Leurs regards se croisent et, finalement Yukiya se décide à sortir de son monde lala-land. « Ne t’inquiète pas Omori-san, j’aurais toujours le temps d’aller dans ma salle de classe. » Arghhhhh c’était d’un nul ! Bravo Yukiya, bien joué. Il s’accroupit pour attraper son sac avant de se relever tout en le mettant sur une épaule. Un sourire est alors apparu sur ses lèvres : « Je devrais peut-être dire la même chose pour toi ? » Et sinon, il avait le droit de se taper la tête contre un mur ? Non parce que c’est tout ce qu’il méritait là. Le calme et le côté cool qu’il montrait n’était qu’une façade, il se sentait réellement nerveux. « Merci tout de même. » Dit-il avec un léger sourire, effectivement, quelque part, Jumpei l’avait sauvé de la sangsue …

Ce garçon était un ange, il aurait pensé que Jumpei se mette en colère ou fronce les sourcils ou un truc dans le genre mais ça n’a pas été le cas. Au contraire, il lui avait souri et le cœur de Yukiya avait fait un looping dans sa poitrine. Ca c’était une attaque mesquine, vilain sexy Jumpei. Ahem … Mais le pire c’est quand il l’appela par son nom de famille. Il … Il connaissait son nom quoi. Il allait fêter ça se soir autour d’une bonne bouffe et d’un bon verre de limonade. Heureusement que son jeu d’acteur était assez bon car sinon, Jumpei aurait regardé un garçon sauter comme un kangourou et donc, il l’aurait pris pour un fou. Yukiya hocha simplement de la tête avec un sourire sur ses lèvres –benêt ? Peut-être un petit peu-. Il fît alors exprès de demander : « Tu connais mon nom Omori-san ? » Il ne voulait pas avoir de faux espoir, ça ferait trop mal mais le fait qu’il connaisse son nom … C’était pour lui une grande avancée. Oui, il se contentait de peu …

Yukiya rigola ensuite et répondit : « Tu as bien de la chance alors, peut-être que je devrais m’y mettre aussi. » Il lui lança un clin d’œil complice et taquin. Il savait que, malgré ses notes, il ne pourrait jamais arriver à la cheville de Jumpei et être aussi apprécié par ses paires et par les professeurs. Quelque part, ça lui convenait d’être ainsi car il n’avait pas autant de pression sur les épaules. Yukiya se pencha vers Jumpei avec un sourire joueur et dit : « Tu as peur que je me perde ? » alors que dans sa tête, ça dansait la samba. Il était content qu’il lui ait proposé ça. Il se redressa et ajouta plus sérieux : « C’est avec plaisir que j’accepte l’invitation. » avant de finir sur une note plus joyeuse : « Et puis, je ne voudrais pas voler un nouveau cœur. » Dit comme ça, il avait l’air d’un prétentieux connard mais en fait, il l’avait dit sur le ton de l’humour plus qu’autre chose. Il était loin d’être ce qu’il prétendait être mais la plupart des Hommes s’arrêtent aux apparences.

Yukiya détourna le regard en voyant la tête que faisait Jumpei. Il était tellement adorable que s’il ne l’avait pas fait, il l’aurait pris dans ses bras et l’aurais embrassé. Il rougit à cette pensé et, pour ce donner une contenance, il commença à marcher à petit pas afin d’attendre le plus jeune avant de répondre : « Je te remercie parce que tu m’as permis de pouvoir respirer à nouveau, Wakana ne semblait plus vouloir me lâcher même si c’était, de base, sa requête … » Il lança un regard à Jumpei et ajouta : « Son ex petit-ami semblait ne pas vouloir la lâcher et elle m’a demander de l’aider pour qu’il la laisse tranquille. » A ses oreilles ça ressemblait à une justification. Il ne souhaitait pas vraiment que Jumpei se trompe sur son compte. Oui il avait une réputation de play-boy parce que c’est ce qu’il faisait voir mais en apprenant à le connaître peut-être que lui verrait autre chose que ça ? Et puis, s’il le remerciait c’était aussi pour l’avoir aidé, quatre ans plus tôt mais ça, il n’en dit rien. Pas pour le moment …

« Je suis bien Toyama Yukiya oui mais je suis surpris que tu connaisses mon nom. Ne me dis pas que tu connais le nom de tout le monde ?! » C’était une façon comme une autre de savoir comment il connaissait son nom et s’il pouvait avoir un peu d’espoir. En effet, depuis que Jumpei avait dit son nom, le cœur de Yukiya s’était encore plus emballé et ses entrailles s’étaient entortillées en nœuds tant il était nerveux et heureux. Il avait très envie de savoir, il était curieux. Il souriait tranquillement, il semblait totalement calme. « Ah … je crois que le directeur n’aimerait pas avoir un playboy travailler pour lui, on ne sait jamais ce qu’un playboy peut faire après tout. » Il a lancé un clin d’œil à Jumpei alors qu’en fait, ses mots avaient plus de mordant qu’il ne l’aurait voulu. Certes, il s’est construit cette image mais, comme avant, les gens n’allaient pas plus loin que cela. Il savait parfaitement que ses profs et donc la plupart des personnes qui travaillaient à l’administration le considérait comme tel et sans plus. Il éclata finalement de rire devant le ‘possiblement’ de son compagnon de route : il était à l’université depuis plus longtemps que lui, il connaissait l’endroit comme sa poche mais il n’allait certainement pas dire non à la présence de l’homme qu’il aimait. Et il n’a pas pu s’en empêcher : « Dans ce cas, garde un œil sur moi pour le restant de ma vie. » C’était sincère même s’il avait fait jouer son côté playboy. Ensuite, Yukiya commence à marcher, Jumpei à ses côtés et il hausse les épaules : « Ben, apparemment, il a dû partir à un moment ou à un autre donc, probablement. » Il hocha de la tête et ajouta : « Nan, c’est pas de la charité. Wakana est une belle fille donc, j’ai plus gagné qu’elle et ce même si on ne se mettra pas ensemble et qu’elle le sait. » Il se faisait passer pour un gros connard là pour le coup et il soupira doucement, passant une main dans ses cheveux avant de dire : « Nan, je ne suis vraiment pas charitable par rapport à toi Omori-san, tu aides tout le monde sans arrière-pensée. »