(fini) Perdu dans une abstraite confusion [Ayden]

Ce message a été posté Jeu 28 Juil - 1:15

─ Perdu dans une abstraite confusion─
ft. Ayden

∆ Je n’écoute pas ce qu’il se passe autour de moi, j’imagine le bruit du vent dans les arbres, la chaleur du goudron ensoleillé, l’odeur de la terre sèche et assoiffée, le moteur des voitures ronronner. Assis dans un des nombreux sièges de l’amphithéâtre, l’un tout juste à côté de la fenêtre, place que j’occupe à chaque fois, mon esprit divague et ne se fixe sur aucun courant de pensées. Les paroles de mon professeur sur les violences internationales et la gestion des conflits ne m’atteignent pas et je soupire et soupire à mesure que je vois le temps passer. C’est d’une ironie de parler des problèmes des autres pays quand on ne peut s’occuper du sien, quel baratin pour naïfs. Droit sur ma chaise, mon visage est tourné vers l’extérieur, ignorant ma voisine qui apparemment s’est éprit de mon diapason. C’est une obsession chez elle, il faut qu’elle me fixe comme si j’étais son futur déjeuner. Je préfère ne pas y prêter attention mais petit à petit, depuis le début de l’année, elle s’est dangereusement rapproché de ma localisation et il va falloir que je la rembarre avant qu’elle ne puisse se mettre en tête l’idée que je suis intéressé en retour. Je n’ai pas envie de perdre mon temps avec ce genre de futilité et ce genre de personne ne fait que m’agacer d’autant plus.

Mes yeux retombent sur le tableau et par réflexe, je prends en note les nouvelles informations, le visage crispé dans une même et éternelle expression. Antipathique et froid, ce sont souvent les adjectifs que j’entends à mon propos et non, cela fait longtemps que je n’en ai plus que faire. Les gens ne voient au fond que ce qu’ils ont envie de voir, s'ils veulent me voir comme le vilain, tant mieux, les meilleurs resteront. Et, pour être honnête, cela me ressemble beaucoup. J’ai perdu goût en toute communication, en toute fausse amitié et amabilité sur-jouée. Les bises excessives et les « Darling, Darling » de certains pédants qui se pensent plus « cool » et plus « intéressant ». S’ils veulent le Spotlight, je peux leur laisser, je l’ai eu assez.

Certains me questionnent sur le pourquoi de mon caractère aussi calme et silencieux, pourquoi je n’aime pas parler. Je me suis un long moment moi-même demander cette même question sans pour autant y trouver une réponse. Toutefois, depuis notre arrivée aux Royal Private Schools, j’ai eu, si je puis me permettre, une sorte d’illumination. J’ai cette terrible sensation de tout voir en noir et blanc, les contours divaguant, le temps passant plus vite que je ne puisse le supporter. Je suis à bord d’un train qui ne veut pas me laisser poser pieds à terre. Cela fait depuis tant de temps que je cherche à m’arrêter, à stationner, qu’à force je ne me laisse plus que traîner et ne regarde la vie que du mauvais côté. Rongé par les regrets.

Toutefois je le sais, qu’il existe de bons points dans cette pâle existence que je mène. Ayden en est le premier. Je ne comprends toujours pas pourquoi il reste avec moi, je n’ai rien fait pour le mériter, ma foi, je sais que qu’importe ce qui adviendra, il restera auprès de moi. Pour certains, mes paroles peuvent paraître sans cœur et surtout démontrent une haute estime de moi toutefois je n’ai rien à prouver à qui que ce soit, je sais ce que j’avance et Ayden n’osera jamais m’abandonner. Il ne me trahirait pour rien au monde. Du moins, c'est ce que j'espère au plus profond de moi.

J’attrape mon téléphone dans les mains et le fait tourner, distrait. Parfois, je suis envahit par tant de culpabilité, il m’est difficile de m’en détacher, peut-être même n’y arriverai-je jamais. Beaucoup dirons que je dramatise, il m'est devenu difficile maintenant de faire la part des choses. J’envoie rapidement un sms à mon garde du corps lui rappelant de m’attendre devant la salle de cours puis me lève quand le cours se termine, rangeant lentement mes affaires pour ne pas me mêler aux mouvements de foule. Cependant, la demoiselle de toute à l’heure s’avance vers moi et tenant ma besace à la main, je lève le menton d’un air hautain et l’esquive, manquant de lui donner un coup d’épaule. J’entends mon prénom tomber de ses lèvres et fronce les sourcils mais continue de l’ignorer, saluant le professeur avant de passer les portes de sortie et tout de suite repéré Ayden.

« Je hais ce cours. » Annonçais-je avant de fermer les yeux et respirer un bon coup, profitant de la présence de mon ami pour enfin me soulager de la pression que j’avais accumulé pendant la journée.

« Besoin de passer quelque part avant d’y aller ? »

Et mes pupilles se fixent sur les siennes et progressivement, une certaine chaleur prend forme sur mon faciès, mon cœur battant un peu plus fort, les couleurs apparaissant sur ces beaux yeux. Parfois je me dis qu’Ayden est en fait le seul bon point dans cette terne vie que je ne veux plus mener. Et qu'en réalité, s'il venait à disparaître, à me laisser, je n'y subsisterai pas. Je reste à le dévisager, dessinant ses cernes et le bout de son nez puis m'approche et parle d'une voix plus basse comme pour nous enfermer dans notre monde, notre intimité :

« Bonne journée ?» D'ici, je peux respirer son fin parfum, un doux sentiment de familiarité se proliférant au creux de mes entrailles.

Ce message a été posté Sam 30 Juil - 0:36

─ Perdu dans une abstraite confusion─
ft. Ayden

TENUE ∆ Assis sur le rebord de la fontaine, je pouvais apercevoir les reflets lumineux caressant la surface de l’eau claire et transparente. Mes iris sombres et mon expression neutre fixant cette scène comme pour la mémoriser trouvant cela beau et apaisant. Parfois les choses les plus simples pouvaient me rappeler ô combien j’aimais voir le soleil se coucher sur la mer, disparaissant dans des lueurs et des couleurs magnifiques pour laisser place au crépuscule et à l’obscurité de la nuit. Je n’ai rien emmené avec moi concernant mon passé, famille, ami, professeur, tout ce que j’ai connu avant mes sept ans n’est plus qu’un vide que j’ai été obligé d’oublier, tournant la page sur tout ce qui avait poussé un bambin comme moi à devenir un tueur, un protecteur. Pourtant j’ai encore ces visions de cette couleur rougeâtre s’enfonçant dans la mer de Los Angeles.

Mes mains pénétrant dans l’eau pour en sortir les paumes remplies, buvant une gorgée sans m’occuper des quelques goute tombant sur mes vêtements noirs, la chaleur de cet été était parfois étouffante, moi qui passe des heures à m’entrainer je ressentais le besoin de m’hydrater, même si mon corps était plus résistant que la moyenne au climat quel qu’il soit. De nombreux étudiants se regrouper ici pour se mouiller, s’amuser, je pouvais en entendre leurs rires et leurs paroles provocatrices. J’avais beau les observer je ne trouvais pas de sens à tout cela. Quittant les lieux je finis par marcher quelques pas avant de me mettre à courir d’un rythme maitrisé et soutenu jusqu’au gymnase, la porte ouverte, l’endroit était désert, les étudiants semblaient avoir quitté le cours avant l’heure. Être en sport était la solution de facilité, la plupart étaient des champions ou avaient un haut niveau ce qui favorise les traitements de faveurs des professeurs. De mon côté je n’ai jamais vraiment eu besoin de conseil, je suis autodidacte, je sais comment m’entrainer, me battre, m’améliorer, si des étudiants pouvaient me battre ou me donner du fil à retordre je serais un piètre garde du corps pour les fils du Premier ministre n’est-ce pas ?

Armé de mon sabre j’ai passé une bonne heure à exécuter de nombreux mouvements, jouant entre lenteur et rapidité, gérant et maitrisant ma force selon les figures que j’effectuais. Être doué n’est pas assez, j’ai appris à me surpasser, si d’un regard extérieur je peux sembler frêle et faible, le chaton peut rapidement devenir un tigre pour achever sa proie et cela sans laisser le temps à quiconque de le voir venir. Me sous-estimer serait une erreur car pour Jia Heng je serais prêt à tout pour le protéger. Mon existence pourrait être remise en question, la façon dont je vis pourrait être prise en pitié ou encore juger d’inutile et futile, mais l’avis des autres n’a jamais eu d’importance, je suis celui qui n’entends pas, ne vois pas, n’écoute pas, insensible aux jugements j’ai beau être au service d’une famille influente depuis des années, je ne pourrais penser à cela comme une erreur ou une malchance. Pour moi rencontrer Jia Heng est certainement la meilleure chose qui me soit arrivée tout comme je suis fier et honoré de veiller sur sa vie même si je dois mettre la mienne en péril je n’hésiterai pas une seconde à la sacrifier pour le sauver, fidélité, amitié, loyauté, jamais je ne l’abandonnerai.

Regardant l’heure, le cours de Jia Heng justement devrait se terminer d’ici peu, habitué à l’attendre devant sa salle je me dépêche de me laver et me changer, le corps rempli de sueur j’ai besoin de me rafraichir avant de quitter les lieux. Plusieurs minutes sont passées alors que je patiente devant la porte qui finalement s’ouvre sur une masse d’étudiants, bruyant et pressé, je les laisse disparaitre de mon champ de vision pour poser mes yeux sur le seul qui est capable d’attirer mon attention. À ses premières paroles j’esquisse un fin sourire à peine perceptible, mais qui ne passera pas inaperçu pour Jia Heng j’en suis sûr. Hochant simplement la tête de gauche à droite pour lui répondre. Je me sens rassuré dès qu’il est à mes côtés, les journées sont parfois longues sans pouvoir se voir ou se parler, mais il suffit qu’on soit réuni pour que la pression s’oublie.

« Oui, j’ai profité du temps pour trainer à la fontaine. Il doit y avoir la clim dans vos salles de classe non ? » Personne ne semble avoir souffert de la température, je suis plutôt observateur pour remarquer ce genre de choses, mais cela ne m’étonne pas d’une école comme RPS, tout est mis en ordre pour le confort de ses étudiants. En parlant d’observation, ce n’est pas la seule chose que j’ai pu apercevoir.

« Toujours aussi populaire. » Vu le regard que m’a lancé la jeune fille en s’en allant, je suppose qu’elle ne m’aime pas trop, mais pour moi ce ne sont que des futilités sans importance auxquels je ne comprends pas grand-chose.

Cette bulle dans laquelle on s’enferme en permanence que ce soit au dortoir ou quand nous sommes ensemble me convient, on a passé tellement d’année à compter l’un sur l’autre que personne ne peut envahir notre espace.

« On va où ? » Je ne sais pas s’il souhaite qu’on rentre directement ou qu’on s’arrête en route quelque part, quoi qu'il en soit je ferai comme il lui plaira.

Ce message a été posté Mar 2 Aoû - 19:42

─ Perdu dans une abstraite confusion─
ft. Ayden

∆ Je n’aime vraiment pas sortir quand tout le monde sort en même temps. Tout ce monde se dirigeant rapidement vers la porte, se poussant, se bousculant et parfois même se collant les uns aux autres simplement pour quitter une pièce, je finis toujours par avoir le vertige ou en faire des malaises. Il m’est déjà arrivé d’attendre plus de 10 minutes assis à ma table, calme et conscient, faisant patienter Ayden dehors. Heureusement pour lui, aujourd’hui est une journée plutôt calme, le début de l’été s’annonçant, les élèves viennent de moins en moins souvent et pour ma part, tant mieux. En retrouvant mon garde du corps, je hoche d’approbation la tête à sa question et remarque à peine la demoiselle derrière moi qui apparemment zieute mon ami, un rictus malin se dessinant sur mes lèvres.

C’est un comportement si méprisable que j’en roule mes yeux et ris dans un soupire, me concentrant sur Ayden tout entier, le fixant avec chaleur et passion. « La climatisation ne refroidit pas tout le monde apparemment… » Je me retiens de rigoler à pleine gorge et garde un visage stoïque, mes commissures frétillantes sous l’émotion envahissante. Je me rapproche de lui et prends sa main dans la mienne, serrant nos doigts entre eux. « On s’en va. » Fût ma réponse. J’aime à garder le contrôle sur tout. Être le seul à savoir ce qu’on fait, à savoir ce qu’il faut. J’ai appris contre mon gré que le savoir n’est pas la meilleure chose au monde alors autant laisser à Ayden la liberté de ne penser à rien et de ne faire que suivre. Pour certains cela est un manque de liberté mais je pense qu’entre nous c’est devenu inné ; un petit jeu parfois poussé jusqu’à l’excès mais que serions-nous si nous n’allions pas dans les extrêmes parfois ? J’aime ce sentiment de domination, celui où bien que je n’aie le droit à rien : J’ai mon jardin secret dénommé Ayden.

J’avance le menton relevé et les yeux fixes, ignorant les regards insistants de certains étudiants passant, comptant dans ma tête de 1 à 50 ; comme un geste thérapeutique pour arrêter l’anxiété avant qu’elle m’inonde de trop. Toutefois, la seule chose qui me tienne réellement à terre c’est bel et bien celui à qui je tiens la main, rugueuse et puissante, celui qui sacrifierai sa vie pour moi, celui pour qui je pense, je ferai de même en soit. Je l’ai déjà perdu une fois, je refuse que cela recommence. En repensant à cet atroce mois de séparation, je resserre plus fortement notre point de liaison et perds mes pupilles sur son visage, ne faisant pas attention où nous allions vraiment. « J’ai réservé le gymnase pour une partie de basket-ball. »D’ici, je sens son parfum et l’odeur de son shampoing, me rappelant un vague sentiment de familiarité et en marchant, je sens quelque chose au plus profond de mes entrailles se tordre de plaisir, mon ventre me chatouillant. Parfois mes réactions me sont incompréhensibles.

« On sortira une fois la nuit tomber. » Annonçais-je pour changer mes pensées de la tournure qu’elles prennent. Arrivant à destination, j’ouvre la porte puis nous amène au milieu de la salle, quasiment en face du panier. Je le lâche enfin et pose mes affaires dans un coin avant de retirer ma chemise de la façon la plus naturelle au monde pour pouvoir me changer, ne pouvant m’empêcher de mater du côté du plus jeune en même temps. Parfois, mes sentiments me sont incompréhensibles tout simplement… Et je me demande si tout cela nous jouera des tours… Ou que cela brisera quelque chose que nous avons mis beaucoup de temps à bâtir. Cependant, mon appétit semble insatiable et plus les années passent et plus mon envie de posséder Ayden se propage et devient néfaste et je ne comprends pas pourquoi je me sens aussi possessif alors que je vais voir ailleurs et que le monde veut me faire voir ailleurs. Enfin si, je sais pourquoi… Il est le seul à me faire sentir humain…

« Il va falloir me laisser m’échauffer un peu, j’ai été assis toute la journée »

Ce message a été posté Sam 6 Aoû - 18:41

─ Perdu dans une abstraite confusion─
ft. Jiaden

TENUE ∆ Sortir d’une salle de classe, voir toutes ses silhouettes ranger leurs affaires pour se ruée vers la sortie afin d’être le premier dehors, profiter de cette légère liberté à la fin du cours en hurlant dans les couloirs, mangeant ou s’achetant à boire. Ce sentiment-là je ne le connais pas plus que ça, je ne ressens pas cet empressement, lorsque je m’entraine dans le gymnase, même entouré des autres étudiants je suis seul face à mes propres actions, pensant aux prochains mouvements, imaginant mon adversaire tenter de me désarçonner pour finalement être celui qui le fait tomber. Je ne suis jamais pressé de quitter mon cours, je ne suis pas non plus obligé d’y participer, c’est assez étrange, mais je ne suis ici que pour être près de lui. J’aurais pu finir dans un coin de la pièce à attendre toute la journée que Jia Heng termine ses cours, les yeux rivés sur lui en permanence, mais j’ai finalement eu la chance de suivre mon propre cursus, d’avoir cette « liberté » que les autres ne voient pas, je ne suis pas un chien de garde, ni une marionnette, mes bras et mes jambes je les commande, je réfléchis et agis en conséquence, je suis professionnel, mais rationnel. Même si Jia Heng obsède mon esprit depuis des années, je sais lui laisser son périmètre d’intimité comme lui le fait avec moi, bien que tout le temps collé, on a aussi cette relation qui dépasse le simple employeur et employé.

Pourtant cela n’empêche pas les gens de juger ou de me jalouser, je ne comprends pas grand-chose à tout ça, mais ne pas comprendre et être aveugle c’est différent, je suis observateur, je l’ai toujours été, c’est aussi une des choses qui sont primordiales dans mon métier. Ce que les gens ne voient pas, mes yeux le remarquent, j’entends les sons, les pas, sentent les présences. Cela n’a rien d’étonnant vu que j’ai suivi un entrainement draconien en étant enfant manquant de mourir sous les heures sans dormir, sans manger, sans boire, presque sans respirer. Pour beaucoup je semble banal, mais je suis loin d’être un idiot sachant seulement manier l'épée. Je hausse les épaules quand Jia Heng me parle de climatisation, on dirait qu’il a raison, mais là encore ce n’est pas un sujet sur lequel je pourrais m’attarder, vu que je ne suis pas confortable avec ça. Le temps de sortir de mes pensées Jia Heng a déjà entrelacé ses doigts aux miens, nos mains se rencontrent souvent si naturellement, j’ai beau être celui qui le protège il a ce contrôle et cette force parfois déstabilisante dans ses gestes entreprenant et des mains bien plus grandes que les miennes. « Hum » soufflais-je alors avec cette légère esquisse toujours présente.

Traversant la foule je suis bien placé pour connaitre le sentiment qui domine Jia Heng dans ce genre de lieu bondé, lorsque ses doigts et son emprise se resserrent, je fixe cette liaison et renvoi la charge comme une évidence. J’ignore à quoi il pense, cependant quoiqu’il arrive je serai toujours là pour être ce pilier rassurant sur lequel il pourra se reposer. Sentant son regard sur moi je lève mes yeux pour planter mes iris sombres dans les siens sans aucune honte, aucune pudeur, aucune hésitation. « Ça faisait un moment que je voulais jouer au basket avec toi. » J’ai l’impression que ça fait une éternité que nous n’avons pas échangé la balle et marqué quelques paniers ensemble, du coup je suis intérieurement excité et pressé d’y être.

Une fois sur place nos mains jusque-là soudées par ce lien puissant et ferme se séparent laissant un sentiment étrange comme un vide ou une froideur après la chaleur de nos peau unis. Sans bouger, je regarde Jia Heng se changer, ce n’est qu’en croisant de nouveau son regard que je fais de même en retirant ma chemise pour terminer en débardeur noir. Attrapant le ballon, je lui souris plus généreusement, le genre d’expression qu’il est le seul capable de me soutirer avec aisance, lui envoyant la balle dans une passe rapide et puissante. « Dis-moi quand tu es prêt. » dis-je avec cette lueur d'empressement et de défis.

Pour ma part, je me contente de quelques échauffements rapide, même si en jean c’est moins agréable qu’en tenue de sport, sentant le froissement du tissu contre ma peau a chaque étirement.

Ce message a été posté Mar 9 Aoû - 21:01

─ Perdu dans une abstraite confusion─
ft. Ayden

∆ Il n’y a peut-être pas énormément de conversations entre Ayden et moi mais il y a bien assez pour que nous soyons sur la même longueur d’ondes. Une fusion à vous en faire pâlir les plus puritains trop ignorants pour comprendre la profondeur de la chose. Je ne suis pas juste un ami, je ne suis pas juste celui qu’il doit protéger, avec Ayden, je suis enfin moi. Cela n’est peut-être pas grand-chose mais c’est déjà bien assez pour me rappeler combien je peux être important sur cette Terre malgré tous les ennuis nous tournant autour l’un à l’autre. Beaucoup me pense simplement froid, imbu de moi-même et méprisant et bien que je ne puisse pas dire qu’ils aient tort, je sais qu’au fond je ne le suis pas. Je suis compliqué et seul mon garde du corps réussit à le comprendre. Par ces délicats gestes, ces subtiles paroles et ces regards insistants, il savait me montrer qu’il me cernait, qu’il n’y avait pas besoin d’expliquer plus que cela. C’est sûrement là le résultat des années passées ensemble, grandissant dans un environnement clos et fermé. Mais cela en vaut la peine, nous avons cette secrète alchimie, ce code de Da Vinci que rien, ni personne ne pourra résoudre.

Il a toute ma confiance et je sais qu’il m’a donné sa vie. Je possède d’Ayden, tout. Et je pourrai du jour au lendemain le jeter, lui dire de vivre sans moi. Je pourrai du jour au lendemain l’abandonner comme toute son existence n’avait jamais eu aucune valeur à mes yeux. Toutefois, lorsque je sens ses doigts resserrer les miens tandis que mon cœur s’accélère et s’emballe sous la panique, je sais déjà que si j’osais le faire ce ne serait qu’une catastrophe, une erreur. Jamais je ne pourrai délaisser cette chaleureuse main me retenant de sombrer et je n’en ai d’ailleurs aucunement envie. Et le seul endroit où je me permets de me noyer c’est dans l’obscurité des prunelles de ses yeux, remarquable telles un fond marin, là où je suis sûr s’y cache et s’y cacheront les plus grands secrets que moi seul connaitrait. Je veux tout savoir de lui, tout connaître et tout retenir. Je veux l’embaumer de tout mon être que rien qu’en l’approchant les gens puissent savoir qu’il est bel et bien à moi. Je sors de mes pensées en entendant sa voie et souris, le genre de sourire tellement discret, si furtif que seul des pupilles habituées pourraient le remarquer et s’en délecter. Il n’y a sur mon visage que la joie que m’offre mon ami. Lorsque l’on sépare, je le sens, je suis au courant, ce sentiment de vide est mutuel.

Je me change rapidement dans mon maillot de sport rouge, espérant que mon jean fera l’affaire. Néanmoins face à Ayden, mes chances sont moindres, ma force physique est plus faible et bien que je sache très bien me débrouiller, possède une meilleure stratégie et quelques centimètres en plus, je gère mal mon souffle et coordonne encore trop mal mes mouvements. J’ai déjà gagné, bien entendu. Mais j’ai aussi déjà perdu... Il n’y a cependant aucune intention d’être vainqueur dans chacun de nos jeux. Et de toute façon, c’est en voyant le rictus que mon meilleur ami arrive à m’envoyer que je me rends compte que j’ai déjà gagné. Tirant sur les articulations de mes bras et faisant tourner ma tête pour échauffer ma nuque, j’inspire et respire dans un rythme soutenu et régulier, fermant les yeux et profitant du calme qu’apporte le gymnase, son parfum m’envahissant. Au bout de quelques minutes, maintenant enfin en condition pour jouer, je souris de toutes mes dents et arque mes sourcils, défiant le plus jeune.

« Je suis prêt. Et toi ? »

Je m’approche rapidement et lui prends la balle en faisant un tour sur moi-même, profitant de son moment de faiblesses pour commencer à dribbler vers le panier, riant bêtement, laissant enfin les émotions m’échapper comme s’il n’y avait dans ce monde plus que lui et moi. La balle qui rebondit sur ma paume, mes chaussures qui crissent et ma température corporelle qui augmente, je pense qu’on peut aisément dire que la froideur qui m’habite habituellement n’est pas de la partie. Alors je parcours le terrain aussi vite que possible et envoie le ballon vers le panier, sautant de tout mon long. La balle part haut mais rebondit sur le panneau et retombe sur le sol violemment, me forçant à bouger pour tenter de l’attraper avant mon adversaire. Quelque peu frustré de cette première prestation, je grogne et roule des yeux, lâchant dans un ricanement : « J’avais cru pouvoir gratter un point facilement… » Autant j’aime la compétition, autant je ne dis pas non aux options de facilité pour renflouer mon égo face au terrible challenge qu’est Ayden. Cependant, je me laisse pas faire et je me défends bien, que cela ne tienne, je défendrai du mieux que je peux mieux. Ce soir, nous sommes tous deux libres et pouvons enfin déployer les ailes de notre réalité.

Ce message a été posté Ven 12 Aoû - 23:37

─ Perdu dans une abstraite confusion─
ft. Jiaden

TENUE ∆ Si l’un de nous était bavard cela n’aurait surement pas le même impact, ce silence qu’on partage est là toute la différence, on peut se comprendre d’un regard, avec une simple expression, un sourire, le plus petit des détails peut entre nous devenir le plus intense des échanges. J’ignore beaucoup de choses sur les sentiments ou les interprétations, si mon cœur bat ou si mes pensées sont perturbées que devrais-je comprendre ? Pour moi ce ne sont que de simple instant qui ne laisse pas place aux doutes. Mes priorités n’ont jamais changé, que ce soit il y a quatorze ans ou maintenant je n’ai jamais une seule seconde douté de mon rang et de ma mission. Pourtant si j’ai du mal à me cerner je suis assez malin pour comprendre Jia Heng, ce qu’il aime, ce qu’il déteste, ses peurs, ses craintes, ce qu’il le fait paniqué ou douter, je peux le remarquer et réagir d’un simple geste pour lui rappeler sans faiblir que je suis là et serais toujours à ses côtés pour chasser ce qui pourrait l’inquiéter.

La confiance est une chose qui se gagne, fidèle et loyal j’ai toujours fait en sorte de ne jamais trahir ou rendre incertain celui à qui je tiens fermement la main. Si je suis le seul avec qui il peut se sentir bien, sans titre, sans rang, sans devoir se forcer ou m’expliquer comment il se sent c’est aussi ce que je ressens. Jia Heng a toujours été cette sorte de prince à mes yeux, à la fois fort, mais vulnérable, paraissant froid alors que ses yeux qui me regarde sont remplis de chaleur. Obligé de suivre un protocole, un mode de vie, il n’a jamais pu s’épanouir comme il aurait dû, forcé de suivre les règles et de se comporter comme un noble digne de ce nom avec obligations et pouvoir. À mes yeux tout ça n’est qu’un tableau dans lequel nous avons des rôles à jouer. Je suis celui qui obéit quand les maitres ordonnent, mais officieusement, je suis celui qui agit quand le maitre demande. Si pour vous il n’y a pas de différence, pour moi c’est le cas car avec Jia Heng j’ai le choix. Je peux parler, répondre, donner mon avis, l’aider, le toucher, agissant avec une forte volonté de le protéger, sans être porté par le devoir ou l’argent. Tandis qu’en Chine je ne suis qu’un chien obéissant, sans âme, sans droit de paroles, perdant à moitié mon humanité.

Arrivant au gymnase j’ai qu’une hâte c’est de pouvoir à nouveau échanger la balle avec mon ami d’enfance, le temps a passé depuis la dernière fois que c’est arrivé. J’aime beaucoup ce sport, courir, sauter, se défier en 1 contre 1, ce sont des règles aussi simples qu’un combat d'arts martiaux. Mes yeux sombres observant Jia Heng se changer comme hypnotisé par chacun de ses mouvements tandis que ma main reprend doucement de sa chaleur comblant doucement ce vide laissé par cette séparation. Nos duels ne sont pas à sens uniques, même si sportivement parlant je suis plus résistant, c’est un échange dans lequel je peux être perdant, bien qu’à mes yeux ces titres ne sont pas importants. Je préfère m’amuser que vouloir à tout prix gagner.

Une fois Jia Heng prêt je hoche la tête pour lui faire comprendre que je le suis aussi. Je suis trop occupé à acquiescer que je ne réagi pas en le sentant me piquer le ballon, courant, driblant vers le panier sous mes yeux observateurs. Malheureusement la balle ne caresse pas les filets rebondissant sur le panneau pour rejoindre le sol dans un son bruyant. Je souris finement en haussant les épaules, bien qu’il n’est pas marqué ce fut un bel essai et il a réussi à me scotcher sur place en me prenant par surprise n’est-ce pas ? « Essaie encore la prochaine fois. » Ma voix est neutre, avec cependant une petite pointe d’amusement qui donne tout son charme. « C’est à mon tour. » M’exprimais-je en volant la balle d’un geste habile et rapide, mes pas sont tel des mouvements de ninja quand je m’élance pour lui faire face, mes yeux pétillent de cette lueur alors que je commence à m’amuser. Mes lèvres souvent fermées s’entrouvrent dans un sourire franc alors qu’on se défit du regard. « Viens me la prendre. » C’est une provocation naturelle, personne ne sait que je peux me montrer ainsi, me jugeant aussi sur l’apparence, mais Jia Heng sait. Nous savons. C’est pourquoi je continuerai de protéger ce cocon dans lequel nous avons créé ce monde à deux sans personnes pour nous déranger.

Ce message a été posté Dim 21 Aoû - 20:09

─ Perdu dans une abstraite confusion─
ft. Ayden

∆ C’est douloureux de se sentir humain, auprès d’Ayden j’ai des émotions, des colères et des envies, j’ai des besoins que d’habitude je n’éprouve pas. J’ai ces sentiments qui réclament de l’attention, j’ai parfois aussi de la culpabilité rien qu’en le regardant. Et ce sont des choses que je n’éprouve pas régulièrement, ça finit toujours par me bouleverser et me travailler. Comment réagir, comment appréhender toutes ces sensations. Parfois je perds pieds, je perds contrôle et j’ai cette affreuse impression de ne pas comprendre ce qu’il m’arrive réellement. Pour certains, le changement et l’inconnu est une chose bonne à prendre toutefois pour moi, c’est tout le contraire. J’ai tellement été moulé, formé, endoctriné à suivre certaines règles, certaines lois, certaines lignes, que j’en suis devenu aussi stricte et rigide.

Alors, quand je joue, je m’élance et me balance, je profite et m’amuse, ça me semble si différent de moi et pourtant si normal. J’ai l’impression de retrouver cette enfance et adolescence qu’on m’a volée. Je ne sais pas si cela est une bonne chose ou non, autant l’instant est souvent agréable, autant je me sens comme mis à nu, complètement vulnérable. Ayden est autant mon point faible que mon pire ennemi. Il pourrait me détruire en quelques coups, en quelques mots. Je garde une certaine domination sur lui mais au fond, ne le fais-je pas d’abord pour me protéger ? J’oublie mes pensées envahissantes et distrayantes et tire mais aucun goal, aucun point marqué pour moi. Je fais la moue puis arque un sourcil vers Ayden, lui tirant la langue tandis que je m’avance pour récupérer la balle. Mais avant même d’y songer, je vois une main bronzée me la voler à une vitesse incroyable, me faisant tourner rapidement sur moi-même pour lui courir après en riant, nos baskets crissant sur le linoléum.

Je m’arrête alors qu’il me provoque et plante mes pupilles dans les siennes et je jure que mon souffle s’est coupé et que les secondes sont devenues illimités. Il a un de ses sourires, un de ces panaches, je lui renvoie mon plus beau rictus rusé et annonce fièrement : « Game’s on. »

Je m’élance après lui et tente de lui prendre la balle une première fois puis échoue, lui tournant autour. Je retente une deuxième fois et tape sur le ballon, lâchant un « Ha ! » de provocation. En quelques instants, je me retrouve collé derrière lui, respirant fort, ma peau devenant moite sous la chaleur. Mon faciès est plein de compétition, de challenge et d’affection, je suis au paroxysme de l’amusement, je le fais tourner sur lui-même depuis toute à l’heure, l’empêche d’avancer et de se tourner correctement vers le panier. Je souris.

« Ayden ? Donne-moi la balle. » Réclamais-je avant de passer devant lui et de retaper sur la balle violemment ; mes deux mains dessus, le défiant du regard avec ce sourire en coin alors qu’il ne l’a pas tout à fait lâché (c’est qu’il a de la force dans les mains en soit)… Mais mon cœur bat fort non pas à cause de l’effort, mais à cause de la joie qui l’empli chaque minute passée avec lui. Et c’est en remarquant ça que je me rends compte qu’il faut vraiment que je lui annonce la vérité…

Ce message a été posté Ven 26 Aoû - 8:19

─ Perdu dans une abstraite confusion─
ft. Jiaden

TENUE ∆ Je n’ai pas été élever pour recevoir des émotions ni même ressentir des sentiments, on m’a toujours fait comprendre que ce serait ma faiblesse, que je ne devais jamais baisser ma garde et prendre au sérieux chaque évènement qui se présentera au cours de mon existence, comprendre, questionner, demander, ce sont des choses que je ne suis normalement pas autorisé à faire, je ne suis né que pour obéir et protéger, mourir pour une personne désignée sans hésiter. Mon cœur a longtemps été comme une muraille barricadé, j’ai cru que c’était ma seule chance de garder ma place dans ce monde qui m’était inconnu où complot et trahisons sont souvent au rendez-vous, mais une personne s’est mise sur mon chemin pour contredire tous ceux que j’avais pu entendre dire. Jia Heng. Dès notre rencontre il m’a intrigué, son silence s’est complété au mien, sa solitude a comblé la mienne, même sans mot, on a fini par se comprendre, s’entendre, se lier d'une amitié qu’il serait impossible de nommer.

Je suis un garde du corps, mais j’ai compris aussi que le temps que je passe ici me permet d’être capable de ressentir toutes sortes de choses incompréhensibles certes, mais ce sont ses émotions qui me permettent d’être humain avant d’être un chien. Je me sens simplement bien à ses côtés, courir après le ballon, rire, oubliant nos positions ou statut initial, ici nous ne sommes que Jia Heng et Ayden, ici nous avons une connexion, une liaison, une conversation. Loin de Chine, loin des responsabilités, loin des règles et obligation, loin des complots et trahisons, nous devenons libres.

Je le provoque alors balle à la main pour qu’il tente de me la prendre, montrant des expressions que personne ne serait capable de me voir faire, ou même imaginé être si démonstratif, parce qu’il n’y a qu’une seule personne pour qui je veux sourire. Quand je m’amuse cela se ressens, autant dans mes mouvements que dans ma façon de m’exprimer, le voyant arriver vers moi pour me la prendre je suis prêt à le contrer et à m’imposer en barrage entre lui et le panier. Il arrive à toucher la balle au bout de deux essaies, sa détermination et son expression me fait sourire un peu plus. Il me bloque en me faisant tourner, heureusement je suis résistant sinon je me serais écroulé sous un tournis incessant à force de ne pas trouver l’ouverture.

« Est-ce une demande ou un ordre ? » Dis-je en restant tout de même sur mes gardes. Tenant toujours la balle même quand il pose ses grandes mains dessus pour me la voler. « Je ne vais pas lâcher. » Annonçais-je fièrement en souriant. Je prends vraiment plaisir à jouer et encore plus avec lui, sans me douter de cette vérité que Jia Heng hésite à me révéler au milieu de cette euphorie sportive.

Ce message a été posté Mer 31 Aoû - 17:58

─ Perdu dans une abstraite confusion─
ft. Ayden

∆ La froideur, l’insensibilité, l'apathie sont des mots fréquemment utilisés pour nous décrire Ayden et moi. Et pourtant, la vérité en est tout autre à mon avis. Au Japon, nous pouvons voler de nos propres ailes ou du moins, ressentir l’effet du joug chinois avec moins d’importance, moins de pression. J’en suis la preuve vivante, loin de mon père j’étais moins souvent occupé, très souvent en train de rien faire et surtout, paumé de ne pas savoir quoi entreprendre. Il faut que je me trouve une passion ou je ne sais trop quoi, que je pense un peu à ce que je suis réellement, à ce que je veux réellement faire de moi. Et surtout, réfléchir. Cela me fait du bien d’être à Royal, certes ma mère fait souvent des allers-retours entre Shanghai et Tôkyô pour jeter un coup d’œil sur son deuxième fils mais au moins, personne ne me frappe quand j’ose bailler en public. C’est à ce niveau-là dont je parle de liberté. Cependant maintenant que j’en ai, je ne sais pas quoi en faire et j’ai encore cette habitude de faire comme si je n’en avais pas. Par paranoïa d’être toujours surveillé, paranoïa d’être toujours coupable de quelque chose qui me fera battre le soir quand mon père serait rentré.

C’est stupide, mais j’ai été élevé ainsi. Tout comme Ayden, on ne m’a pas inculqué les rires et la joie de vivre dans mon vocabulaire. Je ne savais que les fausser. Toutefois, petit à petit, cela me vient naturellement et j’appréhende le jour où je relâcherai ma garde devant mon père car j’aurai… Trop fait la fête ici. Mais comment résister à ce sentiment qui me courir après Ayden et je répondre à sa provocation par un « Tsss ! » hautain et supérieur. Ma foi, certaine chose, j'en suis sûr, sont typiquement moi : Je n’aime pas qu’on me cherche ou tente de me leader, non. Cependant venant de sa part, ça me rend encore plus enclin à le faire tomber. Alors une fois rattrapé je le bloque et me poste, solide et grand. « Les ordres ne marchent pas avec un rebelle dans ton genre. » Glissais-je du bout de mes lèvres, un rictus malicieux et affectueux placé dessus. C'est tout bonnement faux mais c'est plus drôle d'en rire. J'essaye encore de lui prendre la balle, néanmoins je suis gêné par mes pensées, par ce que je réalise enfin. Mentir à Ayden me fait culpabiliser plus qu'autre chose et ça me tue de faire à la personne en qui j'ai le plus confiance. Mes pupilles restent dans les siennes et mon visage se déconfit à mesure que je me rappelle de ce que mon paternel m'a confié. Ming Yue a fait kidnapper Ayden par des incapables tout ça pour faire chanter le politicien. Il aurait été prêt à me blesser pour avoir mon père. Il a fait souffrir un enfant tout ça pour une histoire d'argent. Au final ; je baisse le regard, préoccupé et laisse tomber mes mains sur les côtés. « Marque un panier alors ? » Comment pourrais-je lui annoncer maintenant alors qu’on peut enfin se détendre, s’amuser ? Alors qu’on peut enfin jouer les jeunes que nous sommes vraiment… C'est égoïste de ma part de faire ça, toutefois ne serait-ce pas pire de ne rien dire ?

Ce message a été posté Ven 2 Sep - 18:20

─ Perdu dans une abstraite confusion─
ft. Jiaden

TENUE ∆ Peut-on vraiment décrire des personnes qu’on ne connaît pas ? Je ne me suis jamais permis de juger quelqu’un sur son apparence, je n’ai pas vraiment un esprit qui va dans ce sens. Je n’ai pas une psychologie « normale » si des professionnels me faisaient passer des tests ils verraient surement que mes réactions, mes pensées, ma façon de vivre et de voir les choses sont loin d’être ceux d’un étudiant de vingt et un ans. Fidélité, loyauté, ce ne sont pas des mots, mais un mode de vie. Tant pis si pour certains nous sommes froids, effrayants, distants, ennuyeux, insensibles inexpressifs. Si on ne juge que sur ce qu’on dégage alors surement qu’ils ont raison. Je ne quitterai pas cette liberté, jusqu’à ce qu’on en soit obligé je veux y rester.

Je m’amuse avec Jia Heng, cette balle fait de chacun de nous un rival, mais le son du ballon cognant au sol dans un bruit sourd, les chaussures grinçant quand on aborde des mouvements de rotation pour éviter une collision, le moindre geste et la moindre pensée ravivent ma passion, je suis libéré, souriant et motivé, seul Jia Heng peut me donner ce sentiment, cette légèreté, enlever mes chaines pour me laisser m’envoler. Le cœur battant, les yeux le défiant, des expressions qui me sont inconnues se dessine naturellement. « Dis plutôt que tu ne veux pas m’en donner et gagner lâchement. » Je le nargue sur son terrain, mais on ne peut savoir qui va réellement mettre la balle dans le panier, qui de nous deux va l’emporter, est-ce important ? Pour moi ce qui compte c’est ce qu’on partage en ce moment, ce temps qui s’est arrêté, cette dimension étrange et pourtant agréable a souhait.

Pourtant ce temps qui c’était arrêter se remet à s’écouler, je sais observer et malheureusement c’est une capacité que je ne peux négliger, le regard vif de Jia Heng change au même rythme que les traits de son visage, ralentissant mes mouvements, stoppant mon enthousiasme pour me redresser face à lui, les signes ne mentent pas, ses bras perdent leurs vitalités pour glisser le long de son corps, balle en main, ses paroles ne m’atteignent pas, le regardant simplement de longues secondes, avant de jeter ce dernier au loin sans viser quoi que ce soit, l’écoutant rebondir avant de laisser le gymnase se remplir d’un calme effrayant. J’ignore pourquoi les choses ont soudainement viré ainsi. « Qu’est-ce qui se passe ? » Je suis son garde du corps, mais je suis aussi son ami, si quelque chose le préoccupe je suis le mieux placer pour l’écouter et l’aider, bien que j’ignore en être la cause.

Ce message a été posté Jeu 15 Sep - 16:20

─ Perdu dans une abstraite confusion─
ft. Ayden

∆ S’il fallait que je me décrive en quelques mots, ce ne serait pas très joyeux. Je suis torturé, sadique, froid, profiteur, menteur, manipulateur, un être immonde et perfide qui serait prêt à écraser tout personne inutile pour atteindre le sommet. Et pourtant, j’ai cette part en moi qui ne souhaite que le calme et la sérénité, à force de poser des masques, j’ai perdu celui que j’étais. Ayden est un tourbillon de bonté, un maelstrom de violente chaleur, des coups secs mais droits, honnête et parfois trop innocent pour son bien-être. De mes mains, je peux le noircir et le rendre mien. C’est un trésor qui aux creux de mes paumes me paraît si fragile que j’ai peur de ne le briser rien qu’en le serrant de trop fort. Et pourtant.

Pourtant…

Il est mon roc, mon pic, solide comme du fer et agile comme l’air. Il encaisse et endure mieux que moi, sans rien dire, sans se plaindre. Il est mon modèle et un exemple à suivre… J’aimerai être aussi fort que lui. Être aussi important. Docile mais intègre, discipliné mais indépendant, obéissant mais rebelle, Ayden est un oxymore qui fait de moi la métaphore d’un cadavre. Je suis léthargique et pourtant rien ne s’arrête chez moi. Je sens mon sang vibrer dans mes veines à chaque coup de bâton, la rage ronger mes os à chaque ordre qui me déplait, l’envie tordre mes boyaux à chaque visage trop heureux passant devant moi. Pourquoi ne puis-je pas être un peu plus… Je ne sais même pas ce qui me rendrait mieux en soit.

Un bruit sourd se fait entendre dans ma tête, la nervosité me prend, l’angoisse m’attaque et je fixe Ayden placide, une main attrapant mon poignet pour y planter les ongles dedans. « Je sais qui t’as kidnappé. » Répondis-je d’une voix grave mais claire, je n'allais pas passer par quatre chemins, ça ne me ressemble pas avec lui. Mes joues rougissant rien qu’en me rappelant de ce nom que j'aimais tant avant. Je grince des dents et claque de la langue, sentant mon cœur s’accélérer sous la colère, un mélange de panique et de fureur incontrôlable se mélangeant. « Cet enfoiré… » Continuais-je, ma gorge se serrant comme dans un étau, mes membres s’agitant et pourtant paralysés par mon self-control. « Ming Yue… » Et mes émotions se cognent contre ma cage thoracique et ça devient presque douloureux et je me tourne et porte mes doigts à mes cheveux pour les empoigner et inspire bruyamment, tapant dans le sol et grimaçant de peine, de rancœur, d’impatience et frustration. Ce connard de conseiller, cet enfoiré qui nous a élevé comme un oncle ! « Ce salopard t’a blessé ! C’est lui qui t’a fait ça putain ! » Je refrappe dans le sol et me retourne sur Ayden, fronçant les sourcils intensément et plantant mes pupilles énervées dans les siennes, mon expression coincée entre deux chaises : Frénésie et Désespoir. « Je suis tellement désolé… » Ma voix se tord et se fend, je ne sais pas comment je fais pour ne pas tomber au sol et finir par crier, j’ai mal, je sens les larmes venir chatouiller sous mes paupières. Je déteste cette situation. « C’est… C’est pour ça… » J’inspire à nouveau dans un grognement. Il fallait que je mette fin à ce mensonge. « C’est pour ça qu’on est là. Au Japon » Lâchais-je en levant les bras d’exaspération en l’air avant de les laisser retomber comme ça, finissant par mordre l'intérieur mes joues pour m’empêcher de pleurer, mes iris aussi finissant presque écarlate… Tel le monstre que je suis.

Ce message a été posté Jeu 29 Sep - 2:02

─ Perdu dans une abstraite confusion─
ft. Jiaden

TENUE ∆ Si de nous deux je suis le combattant au fond je n’ai jamais été une personne agressive, méchante, froide. Bien que je ne semble pas très sociable en apparence dû à mon manque cruel d’émotions, je suis en réalité aussi gentil qu’un gros panda, tant qu’on ne touche pas à Jia Heng je pourrais accepter n’importe quoi, on pourrait dire que c’est une forme de naïveté, mais je n’ai grandi qu’en ayant un seul but dans la vie, ça réduit énormément les chances d’être avide et ambitieux. Je pourrais sembler le plus faible de nous deux, mais je suis plus solide qu’il n’y paraît, assez pour être un mur devant Jia Heng le protègent de tous ceux pouvant l’attendre, le plus apte à encaisser autant qu’à rendre les coups, bien que depuis que nous sommes à Tokyo j’ai moins à me battre, on ne sait jamais ce qui peut arriver.

Jouer au basket ensemble est un luxe qu’ici on peut prendre quand on le souhaite, ça fait partie de ses choses qu’on serait interdit de faire en Chine, là-bas je n’aurais même pas ce droit car aux yeux de tous je suis inférieur au cadet Li. Après avoir remarqué qu’une chose le dérange j’ai simplement balancé la balle sur le sol la laissant rebondir avant d’imposer un silence soudain. Quand ses premières paroles résonnent dans le gymnase avec cette impression de consonance répétée je reste silencieux, heureusement je ne suis pas capable de montrer des expressions choquées ou surprises, car c’est surement ce que mon visage afficherait à cet instant, ne comprenant pas ce que cette histoire vient faire ici et puis pourquoi Jia Heng me dit ça soudainement maintenant. Le nom du coupable franchissant les lèvres de mon ami, je reste toujours aussi calme, en apparence bien sûr, car je peux revoir les images dans ma tête, je m’en souviens encore, c’était la première fois que j’exécutais mon devoir en protégeant Jia Heng, je ne regrette pas mon geste ni cet enfer qui a duré quatre semaines. J’aimerais l’empêcher de se mettre dans cet état, de frapper le sol, de s’en vouloir ou autres sentiments qui pourraient le submerger devant cet aveu. Secouant doucement la tête. « Ne le soit pas. » C’est tout ce que je pouvais dire pour l’instant, que pouvons-nous faire maintenant ? Les années sont passés. Je ne réalise pas encore l’étendue des dégâts que pourrait faire cette nouvelle, encore dans ce stade de self contrôle, je n’arrive pas à réaliser que Ming Yue est pu être derrière tout ça, j’avais mis de côté cette histoire et pourtant, on dirait qu’inconsciemment tout est resté aussi clair que de l’eau de source. « Tu n’as pas à te sentir désolé, tu as dû souffrir aussi de me le cacher. » Je ne sais pas depuis quand il le sait, mais vu sa réaction je peux supposé que ce secret fut lourd à porter. Affichant un sourire rassurant, je ferai tout pour qu’il ne se reproche rien. « Puis je suis content qu’on soit au Japon. » Même si c’est pour fuir une personne qu’on pensait de confiance, au final je me rends compte qu’on ne peut réellement se fier qu'à nous-même, mais je le savais déjà. Depuis toujours je suis méfiant envers les gens, au final même ceux qu’on croit nos alliés peuvent être nos pires ennemis... « Rentrons au dortoir. » Je pense que notre séance sport est terminée pour aujourd’hui.

Ce message a été posté Ven 30 Sep - 21:09

─ Perdu dans une abstraite confusion─
ft. Ayden

∆ La balle rebondit sur le sol et je sens mon mur s’écrouler, s’effriter, mon masque tombe et mes émotions m’innondent et je suis entre rage et désespoir, colère et tristesse, j’essaye encore de savoir comment gérer tout ça. Comment pouvoir gérer cette trahison, cette confiance que je viens de marteler de mensonges et de secrets. Ma vie sans Ayden n’aurait aucun sens et je ne peux pas la voir sans lui. Et bien que je sais qu’il ne la voit pas non plus sans moi, mon cerveau me hurle des signaux de panique. Mais sa voix résonne et mes oreilles bourdonnent. Je ne comprends pas tout ce qu’il dit et je suis frustré parce que j’ai l’impression qu’il ne comprend pas lui non plus la gravité de la situation toutefois, je reprends contrôle de mes réactions petit à petit, perdu dans une abstraite confusion. Je voulais enchaîner, lui rappeler que j’ai menti, que je lui ai caché tout ça, lui rappeler que je suis son meilleur ami, son frère et bien plus. Et je le sais au plus profond de moi-même que même si cela n’est pas grave, même si Ayden fait comme si je venais simplement de lui annoncer que j’ai bousillé une de ces sabres ou je ne sais quoi, cela ne restera pas sans retour de karma.

Et si ce n’est pas lui. C’est la culpabilité qui m’emportera et la soif de vengeance. S'il ne veut pas faire de cette histoire quelque chose d'important, peut-être est-ce parce qu'il ne voit pas combien il l'est ? Je lui rends son sourire avec un plutôt forcé, me disant qu’au fond c'est vrai, le Japon n’est pas si mal, c'est mieux que les coups de ceintures et les claques à répétition. Mais à mon prochain retour en Chine, je sais déjà qui je veux voir et qui je ferai payer. Je me le suis promis, à peine le pied poser dans l’avion lorsque nous quittâmes la Chine : Ming Yue souffrira autant qu’il fît souffrir ce garçon en face de moi. C’est comme si un vent glacé venait de passer le long de ma nuque et après un long frisson, je me redresse et hoche la tête. « Tu as raison. Rentrons. » J’avais retrouvé composition et stature, c’en est effrayant combien je peux emprisonné mes émotions et les tuer en quelques instants. C’en est terrifiant combien le contrôle et être contrôlé soient les seules choses qui aient animés ma vie. Je me fais peur moi-même...

J’attrape mes affaires et avance vers la sortie, à côté d’Ayden et pourtant si loin. J’admets que la seule chose que je souhaite en cet instant, c’est de pouvoir le tenir, lui prendre la main… Néanmoins, j’ai cet amer sentiment qu’en le touchant, je risquerai de bafouer un interdit, mon cœur palpitant d’une façon que je ne saurai expliquer. J’éprouve une terrible envie d’affection, de réconfort, un besoin d’amour que je ne comprends pas. Une sensation qui me pince et, d’habitude, je ne me serai pas gêné mais là. Je le sais, je le sens, prendre dans mes bras mon garde du corps n’est pas ce que je veux. Je veux prendre cet homme contre moi et le serrer fort, qu’il comprenne combien il m'est vital. Lui et lui seul compte pour moi.

Et c'est ainsi, que j'ai compris. Mes sentiments pour Ayden dépassent la limite de l'entendement, je tiens à lui, plus que je ne peux tenir à ma propre vie. Et cela signifie bien plus que je n'ose avouer.

FINISH

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(fini) Perdu dans une abstraite confusion [Ayden]

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