TENUE † On ne peut pas dire qu’en ce moment ça soit joyeux. Alak avait rompu avec son petit ami, et tu te retrouvais à tenter de le sortir de cette pseudo dépression. Tu ne connaissais pas ça, t’étais jamais sorti avec quelqu’un au point d’avoir des sentiments qui puissent te tuer le cœur… Mais tu pouvais comprendre sa douleur. Quand on souffre on souffre, que ça soit une peine de cœur ou autre chose. Alors t’essayais de faire des efforts, même si ce n’était pas ton fort. Bien au contraire. T’étais du genre solitaire, comment pourrais-tu savoir consoler quelqu’un ? Alors ce soir, t’avais pris le taureau par les cornes. Tu étais allé chez lui, tu l’avais boosté en gueulant un peu. Douche, fringue classe, et en direction de la ville. N’importe quelle boite ferait l’affaire de toute façon. Il devait se changer les idées, s’amuser. Qu’importe. Tant qu’il ne pensait plus à son ex… « Tu vas voir, ce soir, ça va être de la pure folie ! » Dis-tu alors que vous attendiez de pouvoir rentrer dans la boite de nuit que tu avais choisie en marchant. Il y avait un peu de monde mais ça avançait bien vite. Tu espérais ne pas te faire refouler. Bien rapidement, vous vous retrouviez à l’intérieur, super. Tu le pris par les épaules, pour l’amener directement au bar. Avant toute chose, il se devait de boire un coup. Pour l’ambiance, pour se chauffer un peu. Tu commandais deux cocktails avant de lui tendre un verre. « Ce soir, c’est moi qui régale, profites-en. » Dis-tu en élevant la voix, pour qu’il puisse t’entendre. Ce n’est pas tous les jours que tu allais lui payer l’entrée plus la conso. T’étais pauvre. Enfin, tu avais vendu quelques tableaux récemment, donc ça devrait le faire. Buvant ton verre cul sec, parce que tu ne voulais pas trainer, tu lui montrais la piste de danse. « Allez, amuse-toi ! Oublie le passé, regarde le futur qui t’attends ! Y’a pleins de beaux mondes ici. » Bon, t’aurais t’être dû choisir une boite gay pour Alak, mais tu savais pas où en trouver…

TENUE † Rien à faire, Alak n’arrivait pas à retrouver son niveau d’avant. Il n’avait plus la tête à faire des représentations. C’était comme ça à chacune de ses ruptures amoureuses mais ça n’avait jamais été d’une telle intensité. Daiki le manquait. Il n’aurait jamais du faire le « fort » et l’inciter à partir faire sa carrière aux states. Il n’aurait pas du se laisser influencer par le coach de son ex. A la fin, ce n’était que des regrets. Il n’oubliera jamais le regard blessé de Daiki. Le Thaïlandais était celui qui avait blessé les deux. Encore une fois, il faisait de mauvais choix et le regrettait amèrement. Il se sentait tellement stupide. Il avait mis fin à son propre bonheur. Rien ne pouvait le sortir de cet état. Les membres de la troupe avaient beau essayer de lui remonter le moral mais personne ne pouvait comprendre sa souffrance. Car la stupidité n’avait pas de remède. Il était un cas perdu. Relire les messages de Daiki accentuait sa douleur mais il en avait besoin. C’était un cercle vicieux sans fin. De toute façon, Alak ne voulait pas sortir de ce cycle. C’était sa punition d’avoir tout fait foiré. Il ne s’attendait pas que Byung Hee apparaissent jusqu’à chez lui. Mais même s’il était là, Alak était dans son propre monde. Il était las et avait coopéré pour faire taire son confident. Il n’avait même pas remarqué qu’il le tirait hors de son chez lui. Le Thaïlandais se fit emmené jusqu’à un bar. C’était bruyant. Trop bruyant pour lui. Il y avait aussi beaucoup de monde. Alak refusa le verre en repoussant la main de Byung Hee. Il ne voulait pas boire. Il n’avait envie de rien. « Je veux rentrer.  » Ce n’était pas du beau monde qu’il avait besoin, mais de Daiki. Mais comme ce dernier n’était pas là, il n’avait pas sa place ici. Rien qu’à cette pensée, des larmes perlaient dans ses yeux.

TENUE † Ce n’était pas une mince affaire et tu le savais dès le départ. Le fait que Alak et Daiki aient rompu… ça te donnait déjà des migraines. T’étais pas du genre à réconforter les gens. T’étais un loup solitaire, on peut clairement dire que Alak était l’une des rare personne à qui tu parlais… C’était assez délicat même. Mais il faut dire qu’à chaque fois, il t’inspire et te donne l’envie de peindre. Et dès que tu te mettais à l’observer un peu trop intensément des idées te venaient à la pelle. D’ailleurs les tableaux peint avec lui, ont tous été vendu, pour dire. Mais là c’était pas le moment de peindre. Fallait que tu lui changes les idées. D’où le fait de l’emmener dans une boite de nuit. Bon, t’aurais t’être dû choisir une boite gay, mais tu ne connaissais pas trop les lieux de ce genre de boite. Alors… T’avais fait au mieux. Mais monsieur voulait déjà partir. Tu levas ton index en lui faisant signe que non. L’attrapant par le col, tu le forças à s’asseoir avant d’attraper le verre que tu avais commandé pour lui, et le lui mettre contre les lèvres. Sans aucune gêne, u le forças à boire cul sec. « Détends-toi un peu. Tu vas finir par moisir chez toi. » Dis-tu avant de faire signe au barman de vous resservir. Essuyant ses lèvres et son menton, parce que ça avait coulé plus partout que dans sa bouche, tu te léchas les doigts au lieu de les essuyer. Bah au prix du verre, ça serait du gâchis. « Mec, va falloir que tu revois la façon dont tu tombes amoureux. Tu les choisis mal ce n’est pas possible. Fais comme moi. Sors, drague, couche, oublie tout le lendemain. Crois-moi tu ne souffres pas comme ça. » Tu lui tapais doucement l’épaule avant de la lui masser. « Juste du sexe. J’te jure que c’est top de baiser sans revoir la personne. Ce sont des sensations tout aussi proches de l’amour. Parfois c’est sauvage, parfois sensuel… Le temps d’une nuit tu te sens aimé et le lendemain, pouf t’es revigoré ! »

TENUE † La boite de nuit. Est-ce réellement une bonne idée de l’emmener là ? Alak ne se sentait pas à sa place. D’ailleurs, il n’était pas friand de ce genre d’endroit. Il aimait danser mais les boites de nuits ne lui inspiraient pas confiance. Il avait l’impression d’être dans un terrain de chasse où tout était permis. Le Thaïlandais voulait partir et n’hésitait pas à le montrer. Il serait déjà dehors si Byung Hee ne l’avait pas attrapé à temps. Avec ses longs bras, Alak ne pouvait s’échapper de lui. Le coréen le força même à boire le verre qu’il lui tendait. Et comme il ne voulait pas mourir noyé dans l’alcool (dans le premier sens du terme), l’acrobate bu son verre. Il manqua de s’étouffer. La grande majorité du contenu coulait de ses lèvres et dégoulinait jusqu’à son menton. Les gouttes n’avaient pas eu le temps de tomber sur sa chemise que Byung Hee les attrapa. Le peintre lui exposa sa vision des choses qui était clairement différente de celle d’Alak. Que le sexe. L’acrobate ne pourrait jamais avoir de relations sexuelles avec des inconnus. Il ne voulait pas combler aux besoins corporelles de cette manière là. Ce n’était pas du sexe qu’il voulait mais faire l’amour avec la personne aimée. « Tu ne comprends pas ! Ce n’est pas moi qui choisis mal. C’est lui qui n’aurait pas du me choisir.   » Il avait haussé le ton de sa voix sous l’émotion et pour se faire entendre malgré la forte musique. « Je l’ai fait souffrir.  » Il parlait du cas de Daiki. Et il souffrait parce qu’il avait mal agi. « C’est de ma faute… Je suis con... car il me manque terriblement.  » Il n’y avait qu’avec le basketteur qu’il se sentait protégé, aimé et complet. « Je sais que tu fais ça pour moi, mais je ne mérite pas tout ça.   »

TENUE † « Tu ne comprends pas ! Ce n’est pas moi qui choisis mal. C’est lui qui n’aurait pas du me choisir. » Tu le regardais d’un drôle d’air. Tu ne savais pas si tu devais répliquer ou te taire. Ce qu’il disait n’était pas juste. Ça t’énervait en fait, d’entendre ça… Parce que tu ne comprenais pas qu’il puisse se dévaloriser de la sorte. Ce n’est pas humain. Personne ne devrait se dévaloriser. « Je l’ai fait souffrir. » Ben voyons. Et là qui souffrait ? Tu étais presque sûr que l’autre l’avait déjà oublié… « C’est de ma faute… Je suis con... car il me manque terriblement. » C’est ça le problème, il fallait qu’il arrête d’y penser, s’il n’y pensait plus, il ne lui manquerait plus. CQFD. Ce qu’il fallait démontrer. Tu aurais pu être prof, juste pour marquer cela sur les copies des élèves. « Je sais que tu fais ça pour moi, mais je ne mérite pas tout ça. » Tu lui donnais une sale pichenette sur le front. Tant pis s’il avait mal. « Arrête de dire ça ! Pourquoi il n’aurait pas dû TE choisir ? Hein ? L’amour ça se choisi pas. Et on fait tous des erreurs dans la vie, il n’est pas parfait non plus. Arrête de rejeter toute la faute sur toi. » Le ton que tu employais était assez sec et méchant. Rare les fois où tu t’énervais, mais ça t’arrivais. « Et arrête de dire que tu mérites rien ! C’est en se rabaissant constamment qu’on devient un faible, qu’on fait fuir les gens ! Si tu deviens positif, les gens le verront et tu cesseras peut-être d’arrêter d’être comme ça. » Tu soupirais avant de t’adosser au bar pour le toiser du regard. « Franchement, tu vas pas constamment te taper des relations de merde non ? Je suis sûr que tu te fais bouffer en vrai. T’es trop gentil. Ou trop amoureux et tu t’oublies complètement. »

TENUE † Alak ne voulait pas être là. Il voulait continuer à déprimer, rester chez lui jusqu’à la fin. Il ne voulait pas s’en remettre de la rupture car c’était sa punition. Il s’expliquait mais Byung Hee n’était pas d’accord avec lui. Le Thaïlandais eut même droit à une pichenette sur le front. Une qui faisait mal en plus ! « Ah ! » L’acrobate avait une belle marque rouge sur le front. Cette douleur n’était pas aussi intense que celle sur son cœur mais ça restait une douleur physique. L’artiste avait haussé le ton, ce qui surprit le Thaïlandais. Il l’écoutait parler. Peut être qu’il avait raison. Et même s’il avait tort, ça ne changerait rien. Byung Hee était la seule personne avec qui il parlait de ses relations. Il était comme son seul repère. Influençable comme il est, Alak essayait de trouver raison dans les paroles de son confident. Il eut un hoquet. « Comment être positif ? » Il l’était toujours, sauf lorsque ça concerne les ruptures amoureuses. Il n’allait tout de même pas se réjouir d’une rupture avec Daiki ?! « Qu’est ce que tu en sais ? Tu n’as jamais été en « couple » toi ! » Alak était agacé. Sa vision de couple est différente de celle de Byung Hee. Il n’avait pas le droit de dire qu’il se tapait que des relations de merdes. Pourquoi ? Parce que ça faisait mal de l’entendre. C’était une prise de conscience d’un bonheur interdit. Pourquoi est ce qu’il devrait souffrir comme ça ? Pourquoi ne pouvait-il pas vivre une simple mais longue histoire d’amour ? « Est-ce si difficile de vouloir vivre une histoire d’amour ?  » Le Thaïlandais s’était calmé. Il n’était plus en colère mais était désespéré. « Le plaisir du sexe peut il vraiment remplacer le sentiment d’être aimé ? » Il n’en était pas sur. « Comment tu fais toi ? Ça veut dire que tu trouves une personne à ton « gout », tu vas la mettre dans ton lit, puis c’est fini ? » Alak avait depuis bien longtemps compris le mode de « fonctionnement » de Byung Hee mais c’était la première fois qu’il y réfléchissait aussi « sérieusement ».

TENUE † « Comment être positif ? » Pour toi, il y avait pleins de façon d’être positif. Mais bon, il n’était pas dans ta tête et tu n’étais pas dans la sienne, alors forcément, il ne pouvait pas savoir. « Qu’est ce que tu en sais ? Tu n’as jamais été en « couple » toi ! » Outch. Tu posais tes mains sur ton cœur en faisant mine d’être touché en reculant légèrement en arrière. « T’y vas un peu fort amigo, calme-toi. » Ce n’est pas parce que t’as jamais été en couple que t’as jamais été amoureux. Le cœur a ses raisons que la raison ignore. C’est la vie, on tombe tous au moins une fois amoureux. Et toi aussi t’en faisais partie de ces gens-là. Vos vies étaient différentes, mais tu savais ce que c’était. Mais c’est sûr que tu ne tombais pas non plus amoureux de toutes les personnes avec qui tu avais une relation sexuelle. Sinon, tu serais dans la merde. Mais tu pouvais le comprendre. Il était énervé, il était en deuil. Son cœur l’était. Il avait été largué. « Est-ce si difficile de vouloir vivre une histoire d’amour ? » Là, tu ne pouvais pas contredire, ce n’était pas si facile que ça non plus. « Le plaisir du sexe peut-il vraiment remplacer le sentiment d’être aimé ? » Pour toi, la réponse était oui. Tout dépendait du partenaire et de la façon, dont vous faisiez l’amour. « Comment tu fais toi ? Ça veut dire que tu trouves une personne à ton « gout », tu vas la mettre dans ton lit, puis c’est fini ? » Tu passais une main dans tes cheveux avant de ricaner. Merde, t’aurais pas penser parler de ça, ce soir, en pleine boite de nuit. « Bah ça dépend ? Tu sais, le sexe peut te faire sentir aimer le temps d’une nuit. Pour faire l’amour faut quand même en avoir envie. Je ne couche pas avec quelqu’un qui ne m’attire pas et que je n’attire pas. Parfois c’est brutal, sauvage, sans sentiment, parfois c’est doux, sensuel, lent, délectable. Et pourtant, au petit matin, tout est fini, on se réveille, on s’embrasse, on se caresse un peu, on va se doucher et on s’en va. » Ni plus ni moins. « C’est pas parce que tu ne sors pas avec cette personne et que tu n’as pas de sentiment pour elle que le sexe ne te fais pas te sentir aimer. Disons que… C’est un moment intime. On n’ouvre pas que ses cuisses dans le lit quoi. » Tu savais pas trop comment t’y prendre pour lui expliquer. « Fin, pour te répondre, j’ai déjà passé des nuits avec des inconnus en me sentant terriblement aimé. Parce que la façon dont on faisait l’amour, me faisait me sentir aimer. Essaie et tu comprendras. »