tell me are they lost on you ?

TENUE × Une douce odeur de pain chaud me titille les narines tandis que j'ouvre doucement mes paupières, la lumière m'agresse légèrement la rétine et me forçant à fermer à nouveau mes yeux avec une légère grimace. Me redressant sur le canapé du salon où je semble m'être assoupi, je laisse mon regard se balader dans la grande pièce. Il n'y a personne, pas même un client ou un de mes parents. Mes iris continuent leur voyage, jusqu'à tomber sur une silhouette, allongé à moitié sur mes jambes. « Ying Tao ? » Il dort à point fermé, son souffle régulier soulevant doucement ses épaules. Une mèche de ses cheveux barre son visage et je tends mon bras vers lui pour la retirer, tentant de la bloquer en arrière. Ce paysage paraît naturel, comme si je n'avais jamais quitté l'auberge pour me rendre à Tokyo. à dire vrai, je ne me souviens même pas du départ de Ying Tao, ni du miens, ni du fait que je sache qui il est réellement. Je ne me rends pas compte que c'est un rêve, un rêve douloureux quand j'y songerai plus tard. « Réveille-toi, j'ai faim. » Sans être brusque, je secoue doucement son épaule, jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux. à son réveil, je lui offre un sourire et glisse finalement mes doigts dans sa chevelure. J'ignore l'heure qu'il peut être, soleil semble toujours là comme un début de matinée mais j'ai la sensation de me réveiller d'une sieste. C'est étrange, de ne pas savoir dissocier l'espace temps, de n'avoir plus aucune notion. En fouillant autour de moi, je ne trouve aucune horloge, pas même la montre que je porte habituellement au poignet... Rien qui ne puisse m'aider à me situer. Quel jour, quelle heure, quel mois. Je ne sais pas et ça me perturbe doucement.

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TENUE × Ce fut une journée tout à fait normal, se lever tôt s’occuper des animaux, passer du temps avec Yulian, c’est le genre de moment que je ne donnerai pour rien au monde, les petits plaisirs de la vie que certain pourraient m’envier, en tout cas j’ai pris gout à tout ça. Après avoir tout terminé on c’était posé sur le canapé et je me suis naturellement allongé sur les jambes de mon ami, fatigué ce fut rapide de s’endormir ainsi, Yuwei était sur moi, léchant mon visage avant de se poser sur mon ventre, la boule de poils qu’on avait recueillie passée tout son temps à nous suivre et à rester avec moi quand je décidais de me reposer, la nuit je me sentais moins seul grâce à lui et c’était une autre joie quotidienne. Aux légères secousses de Yulian je finis par sortir de mon songe, ouvrant doucement les yeux, c’était difficile, mais je souris simplement en m’étirant sur lui et faisant des bruits bizarres, grommelant un peu, réveillant par la même occasion le chiot qui nous accompagnait. Je ronronnerais presque a sa main dans mes cheveux, gardant se sourire innocent avant de finalement me redressé sur le canapé. « On mange !? Tu veux quoi ? Le lait est frais aussi, j’ai envie de lait, du fromage aussi ! » Je me suis déjà relevé pour aller fouiller dans la cuisine, ouvrant le frigo tout ce que je voulais s’y trouver, les déposant sur la table, je ne demandais plus la permission maintenant, me servant simplement, sortant deux verres je verse le lait en grande quantité, puis attrape du pain pour étaler le fromage dessus, comme au début de notre rencontre quand il me faisait gouter toutes ses choses délicieuses, au final, chaque plat qu’il avait déposé sur la table ce jour-là se trouve sur notre table aujourd’hui. Je lui tendis un morceau de pain pour qu’il le mange, lui faisant signe de la tête de le prendre, tout était simple, sans prise de tête.

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TENUE × Il est très facile de s'endormir après avoir durement bossé à l'extérieur. à peine dans le canapé pour se poser deux secondes qu'on s'endort en fermant les paupières, se disant qu'on ne fait que se reposer un peu. Finalement on a dû perdre plusieurs heures ou de très longues minutes. En ouvrant les yeux, je tombe sur Ying Tao pionçant sur mes jambes, Yuwei sur son ventre. C'est un tableau très mignon, voir complètement craquant, mais mon ventre réclame suffisamment pour que je secoue l'épaule de mon ami et le force à se réveiller. Dès que je parle de manger, Ying Tao sort aussitôt de ses songes et déballe un débit affolant de parole. Y a pas à dire, la nourriture le motive beaucoup. ça me fait rire, toujours assis sur le canapé, je le regarde se diriger vers la cuisine et faire du bruit tout en sortant des affaires des placards. Il me faut peu de temps pour le rejoindre, voyant la table déjà bien garnit. Du lait, du pain, du fromage. Une impression de déjà vu, c'est très étrange. L'air subitement soucieux, je m'installe à la table, fixant les tartines de fromage et les verres de lait. C'est la première chose que j'ai fait goûter à Ying Tao quand il s'est réveillé de son coma. Attrapant la tranche qu'il me tend, je croque dedans et reprends aussitôt mon sourire. Qu'importe, cette ambiance est agréable, elle me fait un bien fou, un bien que je n'ai pas ressenti depuis un moment déjà. « Que veux-tu faire aujourd'hui ? On pourrait aller pêcher ou se promener ? à moins que tu veuilles te rendre au village pour traîner un peu ? » Il y a pas mal de chose à faire, même si nous sommes à la campagne. Yuwei est assis par terre, à côté de Ying Tao. Je peux le voir en me penchant sur le côté, une esquisse rayonnante sur le visage. Ce chiot adore le jeune homme, mais un truc m'échappe ... Pourquoi l'a-t-on nommé Yuwei ? Je fronce les sourcils, me remettant droit sur le banc, ma tartine entamée entre les doigts. Yuwei ? Yu ? Wei ? Impossible de savoir la signification. « Yuwei t'aime beaucoup. » Relevais-je, portant mes yeux vers Ying Tao.  

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TENUE × J’étais bien endormi ainsi sur le canapé, la tête sur les jambes de Yulian et le chien sur moi, c’était juste agréable, mais le simple fait qu’il parle de nourriture me fait tout de suite bondir et me lever, j’ai la dalle aussi, déjà dans la cuisine à sortir toute sorte de chose à manger et du bon lait recueilli dans la mâtiné, c’est le meilleur. Lui tendant une tartine lorsqu’il me rejoint, tout ce qui se trouve sur la table est familier, il y absolument chaque chose que j’ai pu gouter en arrivant ici, toutes ses saveurs que j’avais oublié et finalement j’en suis tombé amoureux, le fromage, le pâté, le lait, la confiture, tout. C’est un régale. Prenant une grosse gorgée de la boisson fraiche, je réfléchis un instant à ce qu’on pourrait faire. « Nous avons déjà fait tout ça, on devrait faire une balade à cheval ? » Je suis tenté par cette sortie plus que par les autres aujourd’hui. Je regarde Yuwei qui ne bouge pas à côté de nous, il me regarde avec ses yeux et je lui tapote la tête le voyant bouger la queue tout content. « Oui et moi aussi. » Je l’adore, c’est la première fois que j’ai la sensation d’avoir un truc à moi, bien que ce soit notre chien à tous les deux, je passe énormément de temps avec, c’est ma petite peluche toute douce et câline. Je mange plusieurs trucs, piochant dans les assiettes. « C’est toujours aussi bon. » Affirmais-je alors que je m’éclate le ventre, il m’en faut peu en même temps, je suis un adorateur de toute la nourriture que j’ai pu gouter et découvrir ici, j’avais perdu toutes les saveurs et les redécouvrir fut vraiment un moment inoubliable, même sans ma mémoire j’ai vraiment construit une vie complète en ses lieux et je suis vraiment heureux.

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TENUE × Cette étrange sensation continue de me suivre quand je me relève du canapé et vais rejoindre Ying Tao dans la cuisine, voyant la table déjà bien garni. Prenant la tranche de pain, je le regarde boire son verre de lait avec le sourire. Qu'allons nous faire aujourd'hui ? On pourrait bouger comme rester ici, mais je préfère avoir son avis. Sauf que sa réponse me laisse une drôle d'impression, telle une angoisse incompréhensible. « Non ! » Répondis-je aussitôt, l'air alarmé. Pas les chevaux. J'ignore pourquoi, mais je le sens mal. « Je veux dire ... Il risque de pleuvoir. On ferait mieux de rester dans les parages. » Quelle belle excuse pour ne pas monter à cheval. Prenant place à la table, je croque dans ma tartine de pain et savoir le goût délicieux du fromage de chèvre avec de la confiture de figue. Un régal. Yuwei adore Ying Tao et je lui fais remarquer, remarquant que l'animal est très heureux avec le jeune homme. Ayant terminé ma tartine, je pique dans d'autres plats, prenant un fruit ou buvant mon verre de lait. « Tu veux essayer de conduire le tracteur de mon père ? » Comme ça, on ne s'éloigne pas de l'auberge et mon appréhension par rapport aux chevaux s'envolera rapidement. C'est bizarre, mais même si tout paraît réel, j'ai toujours l'impression de ne pas ressentir les choses comme je le devrais. Parfois, c'est flou, incohérent et je me rends doucement compte que tout va bien. « Terminons de manger. »

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TENUE × Je suis surpris par sa soudaine intervention, je dois avouer que j’avais vraiment envie de faire une balade en cheval et le voir si résigné, même catégoriquement contre m’attriste un peu, comme une petite boule se créant sous l’incompréhension de la situation. Pourtant je reprends du poil de la bête en mangeant quelques tartines, la nourriture est le remède à tout, même face au déception. Je comprends par son explication pour quelle raison il refuse, mais est-ce que ça veut dire qu’on doit rester dans la maison ? La pluie n’a jamais tué personne, je ne suis pas effrayé par les averses, puis il semble faire trop beau pour que le temps change si vite. Bien que Yulian soit un peu étrange je n’insiste pas et souris simplement, encore plus devant sa proposition, c’est un bon compromis et puis ça aussi je ne l’ai jamais fait ! « Je veux ! Ça semble intéressant, tu l’as déjà fait ? » Je suppose que oui et pas qu’une fois, mais ça me rend impatient de tester. Hochant activement la tête je continue de tartiner quelques pains pour les engloutir et me remplir l’estomac, rien de mieux que d’affronter la journée avec le ventre plein ! Surtout lorsqu’on a de si bonnes choses à déguster, il y a en a toujours trop, mais je semble être une personne gourmande, en tout cas depuis que je me suis réveillé ici et que je me suis forgé une nouvelle vie, j’adore manger, j’ignore si c’était le cas avant, mais je ne me pose pas vraiment la question de toute façon, peu importe comment j’étais, qui j’étais, cela ne changera pas celui que je suis aujourd’hui. Ayant terminé de manger, j’empile les assiettes vides dans un coin, puis termine mon verre de lait, satisfait, je suis au taquet. « On peut y aller quand tu veux ! » M’exclamais-je avec un large sourire motivé, je ne sais pas si je serais doué ou si j’arriverai à le faire marcher, mais j’ai déjà vu son père faire et ça a l’air assez simple puis je pourrais dire que j’ai conduit un tracteur, c’est cool !

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TENUE × Une balade en cheval me fait subitement peur, mais j'ignore pourquoi je ressens autant d'appréhension à l'idée de monter sur l'animal en compagnie de Ying Tao. Il pourrait chuter ou se perdre, qui sait. Mon instinct me dit que non, il vaudrait mieux éviter pour aujourd'hui. La déception de mon camarade m'attriste un peu, mais c'est préférable ça à une blessure grave. La nourriture semble lui remonter le moral, quant à moi, elle me fait oublier que je viens de lui refuser brusquement quelque chose, alors que je ne refuse jamais rien à Ying Tao. Il existe une première fois à tout. En échange, je lui propose de faire un tour sur le tracteur de mon père, il y a sûrement du boulot à faire dans la propriété. Il accepte, à mon grand soulagement. « Oui, plusieurs fois. » C'est pratique pour retourner la terre ou ramasser le foin. Continuant à manger notre petit déjeuner, je termine ma tartine de pain et de confiture avant de laisser Ying Tao empiler les assiettes, vidant aussi mon verre que je laisse à côté du reste de la vaisselle. Il a l'air motivé, bien plus que je ne puisse l'être aujourd'hui. Quelque chose me dérange, mais je ne saurais dire quoi exactement. Une impression de malaise qui n'a aucun nom, aucune raison d'exister. Une fois prêt à sortir, je souris à mon ami et lui fais signe qu'on peut bouger dès à présent. Yuwei est sur nos talons, joyeux à l'idée de pouvoir sortir dehors. Va falloir faire attention qu'il reste bien avec nous, histoire qu'il ne lui arrive rien avec le gros engin. Quittant l'auberge, je guide Ying Tao vers la grange où est rangé l'appareil, ouvrant les grandes portes en bois. Le tracteur est tranquillement entreposé devant les battants jusque là fermés. « Je le sors de là et après tu tente le coup ? Tiens Yuwei dans tes bras. » Dis-je en lançant un regard au petit chiot qui s'est assis à côté de son maître. C'est un animal docile, peu bruyant et adorable, le meilleur ami de l'homme. Le temps qu'il attrape la boule de poil contre lui, je m'en vais grimper sur le siège, mettre la clé dans le contact et allumer le moteur qui s'enclenche dans un bruit puissant. La machine tremble aussitôt en marche, me secouant un peu sous la force de démarrage. « Reste bien sur le côté, le temps que je le sorte de là. » ça paraît logique, mais j'ai tout à craindre avec un tracteur de cette taille. Rien que les roues sont énormes, suffisante pour écraser une vache ou un sanglier.
 

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TENUE × J’aurais tellement voulu faire du cheval, depuis que je suis ici nous n’en avons jamais fait et à force de nettoyer ou passer devant les écuries, j’ai eu envie d’essayer, ça doit être un sentiment tellement agréable ! Puis j’adore les toucher, ils sont gentils, grand, fort, les chevaux sont des animaux qui méritent qu’on leur porte de l’attention. Malheureusement Yulian refuse et même si je ne comprends absolument pas pourquoi, je ne peux en aucun cas aller en faire tout seul, j’ignore si la pluie est une excuse ou une vérité, mais je ne me pose pas de question vu que je fais entièrement confiance à mon ami et cela depuis qu’il m’a trouvé et aidé. Bien que déçu je ne veux pas en vouloir à sa décision, manger me le fait d’ailleurs oublier, surtout qu’il me propose de faire quelque chose de cool en parallèle, ça me tente carrément. Je suis curieux de savoir comment ça marche et puis surtout de monter dessus pour le conduire. Il sait en faire donc je devrais me débrouiller aussi. Finissant le petit déjeuné je le presse un peu en disant qu’on peut y aller, complètement motivé et enthousiaste à l’idée de commencer, en plus on a le ventre plein c’est parfait. Sortant dehors, suivit, non plutôt collé par Yuwei, je suis le garçon jusqu’à l’endroit où se trouve le tracteur, le laissant ouvrir les portes, j’attrape le chiot dans mes bras, me faisant couvrir de léchouille comme d’habitude, pendant que mon ami sort le transport. « Ok. » Je ne bouge pas, restant bien à distance pendant que le véhicule avance, il le sort sans problème mais c’est assez impressionnant, rien que le son l’est en fait ! Une fois qu’il est à l’extérieur j’attends qu’il me dise que je peux venir pour m’en approcher. « Je monte avec Yuwei ? » Il vaut mieux le garder avec nous, il pourra le tenir pendant que j’essaie en suivant ses instructions. « Sois indulgent, c’est la première fois ! » Je suis excité, mais tout m’est inconnu, je n’ai même jamais le souvenir d’avoir conduit quoi que ce soit alors bon, je dois simplement apprendre, ce que je fais tout le temps.

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TENUE × Oublions les chevaux pour le moment, je lui propose une alternative de taille, bien qu'autant dangereuse. J'ai moins l'impression de risquer nos vies à tracteur qu'à cheval, bien que j'ignore pourquoi ce sentiment d'insécurité envers l'animal. Ying Tao approuve et s'en réjouit, ce que me rassure. Terminant de manger, nous filons aussi tôt à la grange où repose l'engin. Les portes s'ouvrent facilement, défaisant le cadenas et la chaîne qui bloque les battants. Une fois fait, je peux entrer à l'intérieur, non sans dire à mon ami de tenir le chiot. Grimpant sur l'appareil, je tourne la clé que je viens d'enfoncer dans la fente et laisse le moteur gronder et tourner, avant d'appuyer sur la pédale pour qu'il démarre et avance. Ying Tao s'est mit de côté comme demandé, m'assurant ainsi qu'il ne risque rien. Malgré le poids et la taille, il me faut dix secondes pour le sortir de la grange et l'arrêter devant, laissant le moteur tourner. « Oui, ne le lâche surtout pas. » S'il commence à s'enfuir, on va perdre du temps à vouloir le rattraper. Quand Ying Tao m'a rejoint, je lui explique rapidement les manettes à utiliser pour faire marcher la machine. Il n'y a rien de sorcier, c'est même moins compliqué qu'une voiture. Quand j'ai fini de parler, je lui cède ma place et prends le chiot contre moi. « Tu as tout l'espace devant toi, ne vas pas trop vite. » Autant dans l'allure que dans ses gestes. Cela dit, je redescends du tracteur et marque une distance de sécurité, lui donnant l'opportunité de commencer. Ce n'est pas grave s'il fait quelques erreurs, c'est comme ça que l'on apprend. « Commence déjà par le faire avancer. » Criais-je, le moteur couvrant légèrement ma voix si je parle trop bas. Yuwei ne tient pas en place dans mes bras, jappant après l'engin et celui qui tient le volant. Une caresse sur sa tête et je lui somme de se tenir tranquille, grattouillant ses oreilles ou son menton, jusqu'à ce qu'il se calme et somnole.
 

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TENUE × Tant pis pour le cheval, même si j’aurais voulu en faire on peut remettre ça à plus tard, je ne suis pas une personne qui boude ou râle en longueur de journée, au contraire je sais prendre les bonnes choses pour ce qu’elles sont et profiter de ce qu’on me propose. Yulian me parle de tenter de conduire un tracteur et ça me tente oubliant vite la balade à dos de cheval, pour le moment je suis excité par le véhicule que je vois souvent au loin roulé sur le terrain, mais je n’en ai jamais fait, le voyant toujours à l’arrêt dans la grange quand je peux l’approcher. Fini de manger, je le suis justement jusqu’à son emplacement et laisse le garçon le sortir tenant le chiot entre mes bras, je ne veux pas qu’il lui arrive quelque chose ! Une fois dehors je grimpe avec Yuwei dans mes bras, écoutant les explications, je suis amnésique, mais pas idiot. Lorsqu’il m’explique quelque chose je le retiens très vite et le mets en pratique avec plus d’aisance qu’on ne pourrait le croire, je ne pense pas avoir conduit de tracteur dans ma vie, mais je ne peux pas le garantir vu que je ne me souviens de rien, pas même d’avoir une voiture où je ne sais quel autre véhicule à roues. Yulian descend du véhicule et je le regarde un peu déçu de le voir quitter sa place, mais je suppose qu’il ne fait pas ça pour rien. « D’accord. » Je commence à avancer en suivant ses instructions, doucement, mais ça tremble et je me mets à rire sous cette drôle de sensation, c’est le moteur je crois, en tout cas j’avance ! « ça marche ! » Je ne fais pas de bêtises, tentant de suivre une ligne droite, c’est marrant ! « Tu ne montes pas ? » Demandais-je en criant vers Yulian, on s’entend à peine avec le bruit du moteur.

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TENUE × Emballé par l'idée du tracteur, nous filons, Ying Tao et moi, vers la grange où se repose la machine. Avant de grimper dessus, j'ai prévenu mon ami de tenir le chiot et de ne pas le lâcher tant que l'appareil roule. Cela fait, je peux sortir le tracteur de son emplacement et le mettre en évidence, à plusieurs mètres des portes de la grange. Ying Tao me rejoint là-haut et j'en profite pour lui expliquer rapidement mais facilement comment fonctionne l'engin. Il y a peu de manette comparé à une voiture, mais faut quand même faire attention. S'il ne se souvient plus d'avoir conduit, moi je peux affirmer qu'il avait une voiture pour l'avoir retrouvé dans mon terrain, sur le toit. Ying Tao était à l'intérieur, blessé et amnésique, mais pas à l'article de la mort. Une chance pour lui, parce que je suis sûr qu'un homme plus malchanceux serait mort sur le coup. Dieu merci, il était bien vivant et en un seul morceau, malgré quelques contusions. Laissant le siège à Ying Tao, je prends Yuwei avec moi et descend à terre, pour qu'il puisse conduire sans gêne. Il est doué, pour une première fois il gère la machine sans grand problème. Tant mieux, c'est ce que je voulais voir en cédant ma place. Ying Tao a rarement besoin de moi dans les tâches que je lui assigne, même pour conduire un tracteur. Je suppose qu'il était comme ça dans son ancienne vie, à se débrouiller seul sans l'aide de personne. Un grand sourire aux lèvres, j'acquiesce d'un grand mouvement de tête. Oui, ça marche. Quand il me demande si je ne remonte pas, mon sourire s'élargit à nouveau. « J'arrive ! » Tenant Yuwei bien contre moi, le tracteur à l'arrêt, je m'agrippe au rebord du siège, un pied sur la marche et monte derrière lui. Un bras replié contre moi pour tenir le chiot, je me sers du second libre pour me tenir à mon ami, me collant légèrement contre son dos, en évitant d'écraser l'animal. « Tu peux essayer de tourner. » Soufflais-je derrière lui, légèrement amusé. Ce n'est pas tous les jours que je peux me placer ainsi et profiter qu'on conduise à ma place, cela en admirant le paysage et en restant contre la personne que j'aime de plus en plus.
 

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TENUE × Je ne savais pas que conduire un tracteur pourrait être aussi amusant, j’arrive à comprendre rapidement comment ça fonctionne et j’avance sans problème, fier de ne pas faire n’importe quoi, mais malgré ma mémoire défaillante je comprends et apprends vite, je suppose que ce sont de grands point positifs qui m’aident aussi au quotidien. Me souvenir n’est pas important pour moi, savoir que je sais conduire une voiture, que j’ai eu un accident, d’où je viens, qui je connais, qui je suis, qui m’attends, ce genre de chose m’importe peu pour l’instant, je ne pense qu’à vivre pleinement ses jours qui dans l’amnésie me semblent les premiers de mon existence. J’ai dû tout réapprendre et aujourd’hui j’ai une connaissance, une tête bien remplis avec tout ce que Yulian m’a enseigné, j’en rajoute encore une avec ce tracteur, tous les jours les cases se remplissent une à une et me créé une mémoire, une existence, une vérité à travers l’ignorance. Lorsque j’avance je lui demande s’il ne remonte pas, je trouve ça triste de ne pas en profiter ensemble, puis je ne veux pas le faire seul, enfin, c’est marrant c’est vrai, mais ça le serait encore plus ensemble. Je souris quand il arrive en montant sur l’engin en tenant le chiot dans ses bras. « Où est-ce que je vous emmène ? » Prenant une voix plus grave, et me tenant droit les bras bien tendus sur le volant j’arrive même à faire des blagues du genre, c’est drôle. Tourner ? Je le regarde derrière moi et hoche la tête. « Essayons ! » Toujours motivé, je tente de prendre à droite pour faire le tour du terrain, ça marche et on tourne lentement, faut apparemment pas trop brusquer la machine. « Tenir un volant me semble familier haha ! » Je suis à l’aise, mais je ne fais aucun rapprochement avec mon passé, juste que j’ai le sentiment que c’est « facile ».

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TENUE × Chaque expérience est bonne à vivre, c'est ce que l'on m'a appris dès mon plus jeune âge. Pour découvrir la vie, faut savoir toucher à tout. Les erreurs sont essentiels pour apprendre, parce qu'il est autant important de les retenir pour ne pas les refaire, qu'en tirer des bonnes leçons. Pour le moment il se débrouille bien, je n'ai pas à répéter, ni à m'attarder sur des détails inutiles. Ying Tao comprend tout très vite, gagnant un temps fou. Une fois qu'il a réussi à faire bouger la machine sans mon aide, je remonte à l'arrière en tenant le chiot contre moi. C'est agréable, de profiter ainsi. « Jusqu'à l'arbre là-bas, s'il vous plait. » Minaudais-je, désignant un arbre quelconque parmi d'autres. Ying Tao fait son sérieux, conduisant tel un chauffeur de taxi et cela me fait rire. Pour la peine, je lui indique de tourner, restant accroché d'une main à lui. Le tracteur dévie doucement de sa trajectoire jusque là droite, pour faire un arrondi. C'est amusant de tourner en rond, faut vraiment rien avoir à faire de sa journée. Familier ? Plusieurs flashs surviennent dans mon esprit, parfois flou, parfois précis. C'est troublant, au point de me couper la respiration. « C'est peut-être parce que je t'ai trouvé dans ta voiture ... » à peine l'ai-je prononcé que je le regrette. Ying Tao ne voudrait sûrement pas savoir cela... Mes yeux se posent sur Yuwei et je le fixe un instant, absent. « Dewei. » C'est de là d'où vient le « Wei » de Yuwei. Quant à au Yu... Yulian. Mon coeur s'accélère, se comprimant furieusement dans ma poitrine. Ce n'est pas possible ... Comment j'ai pu oublier ça ? C'est impensable, je devrais m'en souvenir puisque c'est très important. « Tu es Dewei. » Le bonheur laisse place à l'amertume et je me sens comme tomber du tracteur, avant de me rendre compte que l'engin n'est plus là. Relevant les yeux, je remarque que mes bras sont vides, que la nature a laisser sa place aux buildings, aux lumières éblouissantes d'une ville surpeuplée. « Tokyo ? » Ce n'est pas réel, impossible.
 

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