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 Rescue, rescue for your love ♪

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Anonymous
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Ce message a été posté Lun 9 Juin - 14:33
« Merci beaucoup à Fujiwara-san pour sa venue, j'espère qu'il nous fera l'honneur d'être notre invité très rapidement à nouveau. En attendant merci à vous tous d'avoir suivi l'émission ce soir encore et à la semaine prochaine ! Byebye~ ! »

Mon plus beau sourire, j'agitai mes mains vers les caméras et le public en attendant de voir la lumière rouge s'éteindre et d'être certaine d'être hors antenne. Je me courbai pour remercier les techniciens présents et saluaient le public qui assistait à l'émission avant de me réfugier en coulisse. On m'aida à retirer mon micro qui était attaché à mon décolleté et je me réfugiai dans ma loge pour être un peu tranquille. J'aimais prendre un peu de temps pour faire « retomber la pression » après l'émission, je deviendrai folle si je devais tout faire d'un coup, la terminer et faire le point tout de suite après. Je m'installai doucement sur ma chaise, relâchant mes cheveux en poussant un soupir d'aise. J'adorais faire « le show » mais j'appréciais le calme qui s'en suivait. Rien que moi, personne pour venir me déranger, je pouvais réfléchir tranquillement, songeant à comment j'allais passer ma soirée. Je ramenai mes jambes près de moi, rallumant mon téléphone pour consulter mes messages avant de sortir mes écouteur et de me mettre un peu de musique pour me détendre.

Mes yeux se fermèrent doucement, appréciant les douces mélodies qui se rependaient dans mes oreilles. C'était une vieille chanson de Mr. Children, Kimi Ga Suki. C'était tellement apaisant. J'avais l'impression d'être dans un autre monde tant cette douce mélodie qui passait en boucle me faisait du bien actuellement. Je crois même m'être assoupi quelques secondes, et c'est quelque chose de bien moins doux qui me sortit de ce semi-sommeil. Comme une odeur de fumer. Immédiatement, j'ouvris les yeux et posai mon téléphone sur la table, néanmoins, je ne pus pas voir grand chose, la fumée s’engouffrait avec rapidité dans ma loge et vint me brûler les yeux. Je toussai un peu, sentant mon cœur s'emballer dans une sorte de panique. Pourquoi personne ne m'avait prévenu ? Peut-être avaient-ils essayé de toquer à ma porte et comme je ne répondais pas, ils avaient dû se dire que j'étais partie ? Sans perdre un instant, je me dirigeai vers la porte et la déverrouillai pour tenter de quitter les lieux au plus vite, mais à peine eus-je ouvert qu'une fumée noire se jeta sur moi et me força à refermer la porte. Je ne pouvais pas sortir. Si je sortais, j'allais mourir.

Je n'avais pas la moindre idée d'où se trouvait le feu, en tout cas, j'imaginai qu'il ne devait pas être loin. Je devais tenter le tout pour le tout ! Hors de question que cela se termine ainsi. Je plaçai une couverture contre le bas de la porte pour essayer d'empêcher la fumée d'entrer, mais je savais que c'était stupide. Je suffoquai déjà, j'étais incapable de respirer correctement ou d'ouvrir les yeux. Je n'y voyais plus rien de toute manière. J'allai m'installer dans un coin, ramenant mes jambes contre moi et enfouissant mon visage près de ces dernière, cherchant un peu d'oxygène. Des larmes coulaient sur mes joues mais j'étais incapable de dire si cela était uniquement dû au fait que la fumée me brûlait ou non. Qu'est ce qui allait m'arriver ? Est-ce que j'allais être une de ces célébrités qui allait disparaître prématurément ? Je n'avais jamais rien fait de grandiose jusque là. Je ne voulais pas qu'on m'oublie aussi rapidement ! Je ne voulais pas partir comme ça !
Alors que je pensais que tout était terminé, j'entendis un gros fracas venant de ma porte, puis une voix qui demandait si quelqu'un était ici. Je me sentais tellement faible, mais c'était ma dernière chance. J'ouvris la bouche mais aucun son ne sortait, je n'arrivais à me relever. Mais il n'allait pas me voir si je ne faisais rien ! Il y avait trop de fumée. Je ne devais pas le laisser repartir. Je fermai un peu les yeux tentant de me concentrer pour réussir à hurler :

-Je suis là ! Parvins-je à dire à demi-voix. S'il vous plaît, je suis là ! Aidez-moi, je vous en prie, aidez-moi !

Ma voix, l'avait-il entendu ? Je n'étais même pas sûre, avais-je réellement parlé ? J'avais tellement peur qu'il ne m'ait pas entendu, qu'il reparte. Mon corps tremblait de peur, d'angoisse. Je me sentais tellement perdu, tellement vulnérable et incapable. Je ne pouvais même pas me sauver toute seule. Je fermai les yeux, songeant qu'il avait dû repartir quand je sentis quelqu'un me soulever, et immédiatement, je m'attachais à lui, me tenais fermement à cet homme qui devait être un pompier. Je priais pour qu'il me sauve. Pour qu'il nous sauve tous les deux. Que les flammes aient disparues, que personne ne soit blessé. Je le sentais avancer et sans ouvrir les yeux, je poussai un soupir de soulagement, empêchant une énième larme de couler en murmurant « Merci » à cet inconnu qui m'avait probablement sauvé la vie.

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 9 Juin - 16:29
Après une dernière intervention, on en avait tous profité pour se détendre quelques instants à la cafétéria de la caserne. On n’avait pas encore terminé et il allait falloir ranger, nettoyer néanmoins avant ça le chef avait considéré qu’on avait mérité une pause bien mérité. Ces jours-ci c’était plutôt mouvementé et rares étaient les heures qu’on avait pour nous. On n’avait souvent pas le temps de se poser qu’on était appelé pour porter secours à quelqu’un ou plusieurs personnes. Ce n’était pas dérangeant, le temps passait plus vite néanmoins cela signifiait encore plus de gens en danger et malgré tout, aucun de nous n’aimait ça. Alors on oubliait le fait qu’on n’avait pas pu déjeuner et on partait d’un pas pressé, songeant au fait que la vie de ces victimes étaient plus importants que tout le reste. Parfois, j’aimerais ne pas dormir et rester à la caserne avec l’équipe de nuit cependant je ne pouvais pas, le chef n’acceptait pas disant qu’on avait assez de monde pour ça donc autant qu’on se repose plutôt que de se surmener pour rien. On nous appellerait si vraiment il y avait une urgence et qu’on avait besoin de nous. Je n’habitais pas loin, ce qui était un avantage bien que l’équipe de nuit dormait sur place. On aurait pu nous aussi si on l’avait souhaité néanmoins je suppose que malgré tout, j’aimais bien avoir mon chez moi. J’espérais simplement que s’il y avait un gros souci, on n’hésiterait pas à nous contacter. Je voulais à tout prix aider, que je sois fatigué, malade ou affamé.

Mangeant des nouilles, je m’amusais avec mes collègues qui racontaient toujours des bêtises comme d’habitude. De temps à autre, on mentionnait les missions de la journée, parlant de celle qu’on avait réellement bien réussi mais également de celles où les difficultés avaient été plus complexes. J’acquiesçais parfois d’un hochement de tête, envoyant des vannes bien placés avant de me faire frapper derrière la tête par un de mes collègues. Je le réprimandai avant d’entendre soudainement l’alarme résonnait dans la caserne. Pas besoin de réfléchir, on posa tous nos affaires, se réfugiant dans les vestiaires afin d’enfiler nos vestes puis une fois tout entièrement prêt, on sauta dans le camion prenant la direction des studios de NHK. Un des plateaux avaient brusquement pris feu, créant la pagaille au sein de l’établissement. Je n’osais imaginer les dégâts. Un petit rien pouvait créer un grave incendie si on n’intervenait pas à temps.
Le chef donna ses instructions et par équipe de deux on se divisa au sein des studios à la recherche des victimes pendant que d’autres commençaient à éteindre les feux de l’extérieur. De la fumée noire encombrait tout l’étage mais ce n’était sans parler des flammes qui avaient saccagé les couloirs. Mon collègue et moi ne cessions d’appeler à ce qu’on nous réponde mais aucun son ne nous parvenait pas. Je n’abandonnais pas, cherchant à l’aide de ma lampe, criant encore. Je ne voulais pas prendre le risque de rater qui que ce soit.

- Il n’y a personne Yano, Rétorqua Hideki, Allons rejoindre les autres.

Je lui fis signe d’attendre malgré ses conseils, que c’était trop dangereux et qu’il y avait des risques d’explosion, je n’en avais que faire et persistais à continuer. Ouvrant brutalement une porte, mes pupilles s’écarquillèrent à l’entente d’une voix... J’avais peut-être rêvé, c’était peut-être mon inconscient qui me faisait halluciner cependant j’étais quasi sûr d’avoir entendu quelqu’un appeler. Je me pressai de le crier à mon collègue et sans attendre je me pressai vers l’intérieur, escaladant les objets à terre et cherchais cette fille que j’avais cru entendre. La repérant, je me précipitai de le déclarer au chef à l’aide de mon talkie-walkie et portai la victime dans mes bras d’un geste délicat.

- Ca va aller, La rassurais-je d’une voix douce, C’est fini maintenant.

J’enlevai le masque qui entourait mes lèvres et le plaçai autour de son visage afin qu’elle ne suffoque pas plus. Les flammes attaquaient de tous les côtés et remarquant que cette demoiselle n’était pas totalement consciente, je lui chuchotais des mots de réconfort de temps à autre, lui expliquant de ne pas abandonner et surtout de me faire confiance. Rapidement, j’atteignis la sortie et je me pressai de l’allonger sur un brancard. Je retirai mon casque, puis à son tour, je lui défis le masque en constatant qu’elle était consciente et lui tendis un verre d’eau pendant que les infirmières d’urgence se chargeait de voir si tout allait bien. Je me saisis d’une couverture que je plaçais sur ses épaules avant de la reconnaître soudainement. Pris dans l’action, je n’avais pas réellement fait attention au visage de cette jeune femme mais à présent que la tension diminuait, je pouvais la distinguer parfaitement. La fille au parapluie. C’était elle... Que faisait-elle aux studios de NHK d’ailleurs ? Je voulus m’assurer qu’elle allait bien mais je n’en eus le temps que mon chef se précipita vers moi, me frappant brusquement derrière la tête.

- Quand vas-tu apprendre à respecter les ordres, Yano ! Me réprimanda-t-il, Tu es inconscient !
- On avait presque fini, je ne pouvais pas partir comme ça.
- C’était dangereux. Je l’ai assez répété pourtant.
- Mais vous avez aussi dit que se démener pour sauver les victimes fait partie de notre job. A ma place, seriez-vous parti ? Répliquais-je en souriant, Et puis, je suis sain et sauf et cette jeune fille aussi.

Il leva les yeux au ciel, me tapotant l’épaule avant de s’en aller sans prendre la peine de répondre. Je savais que c’était parce que j’avais raison et que lui s’inquiétait juste pour son équipe, ce qui était tout à fait normal. Malheureusement, dés le jour où on a décidé d’intégrer les pompiers, on savait d’avance que cela signifiait qu’on pouvait perdre notre vie à n’importe quel moment. Je me tournai vers la présente victime, lui demandant chaleureusement si elle allait bien. Cela n’avait pas l’air d’être le cas, elle pleurait. L’angoisse, la panique et le soulagement certainement. J’attrapai un mouchoir puis gentiment je lui glissai dans les mains, lui indiquant de sécher ses larmes, que c’était fini maintenant.

- Tu ne vas pas me frapper avec ton parapluie cette fois hein ? La taquinais-je doucement.

Je n’avais pas rétorqué cela méchamment, c’était plus une manière comme une autre d’essayer de détendre l’atmosphère, de la rassurer et de lui faire comprendre qu’elle n’avait réellement plus rien à craindre.

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 9 Juin - 21:36
Les mots de ce pompier m’apaisait et j'avais l'impression de ne plus rien craindre. Je ne prêtais pas attention à ces flammes autour de nous, me contentant de garder mes paupières closent pour l'écouter me parler. J'avais l'impression d'avoir un peu quitté la réalité, d'être dans une petite bulle. Je crois que j'avais vraiment inhalé trop de fumée et j'en perdais un peu la tête. J'avais hâte de sortir de là, de pouvoir respirer librement et pas à travers ce masque. D'ailleurs, je crois qu'il m'avait donné le sien. J'espère qu'il n'allait pas tomber malade par ma faute. Et songeant à cela, j'espérai que tous ceux qui travaillaient là allaient bien. Qu'ils avaient pu s'en sortir à temps. Et le public aussi.
Je me retrouvai assise sur un brancard et il me retira mon masque avant de s'éloigner. Je ne pus même pas le voir ou le remercier qu'il était parti et des infirmières vinrent m'examiner, me posant des questions pour voir mon état de conscience, si tout était « en ordre ». Je soufflai dans une petite machine pour vérifier l'état de mes poumons, puis elles me laissèrent à leur tour avant même que je n'eus le temps de dire quoique ce soit. Je tremblai un peu, angoissant de me retrouver seule jusqu'à sentir quelque chose sur mes épaules. Une couvertures. C'était le pompier de tout à l'heure. Un autre homme – son supérieur je pense – vint le réprimander sur son inconscience. Je voulais le défendre, lui expliquer que c'était grâce à lui que j'étais saine et sauve, mais je n'y arrivai pas et cet homme fut plus rapide que moi.

Le mouchoir qu'il glissa dans mes mains me fit comprendre que j'étais encore en train de pleurer. Je ne m'en étais même pas rendu compte que des larmes coulaient encore sur mes joues. Quelle idiote. Je ne savais même pas pourquoi j'étais en train de pleurer. Pour tout et pour rien, j'imagine. Je le remerciai d'un hochement de tête, commençant à sécher mes larmes et de me convaincre que c'était « fini » maintenant. Ça ne sera pas fini tant que je ne serai pas certaine que tout le monde va bien ! Néanmoins, je n'eus pas le temps de le dire que ses mots m'interpellèrent et je levai vivement mon regard vers lui. Yano... Est-ce que ça avait été lui tout ce temps ? Il n'avait pas menti alors ? Il était vraiment devenu pompier. Et ce qu'il avait fait avant... Ses mots, sa façon de me parler pour me rassurer. Il était même allé contre les ordres pour entrer dans ma loge et s'assurer qu'il n'y avait personne. Il était vraiment devenu quelqu'un de bien, et moi, j'étais restée une idiote. Cette constatation ne fit que revenir davantage les larmes sur mes joues. Il ne m'en voulait même pas de l'avoir pris pour un idiot, il plaisantait avec ce fichu parapluie. Je devais avoir l'air encore plus fine à me remettre à pleurer et je tentai de m'arrêter, utilisant son mouchoir pour m'arrêter, reprendre mes esprits. Je levai mes yeux vers lui, essayant de sourire et de m'amuser de sa remarque.

-Je ne peux pas faire ça, ce serait un running gag beaucoup trop prévisible. Et c'est moins drôle si on s'y attend.

Je ne pouvais pas le frapper avec un parapluie à chacune de nos rencontres. Pourtant, je n'avais aucune envie de le faire actuellement. J'étais tellement chamboulée par les événements, et l'avoir devant moi maintenant n'arrangeait pas les choses. Au fond, j'étais presque heureuse de le revoir. J'aurais préféré dans d'autres circonstances, mais j'étais heureuse de voir qu'il ne m'en voulait pas, ou du moins, qu'il ne le montrait pas. Qu'il n'était pas froid et pouvait même en plaisanter. Peut-on réellement changer à ce point ? Où était passé le Tachibana Yano que j'avais connu ? Comment avait-il pu devenir cet homme tellement... Attentionné ? Doux ? Avec un humour bien plus fin, plus subtile ? Je me sentais à la fois tellement misérable et tellement heureuse qu'il soit là. Je levai mon regard vers lui et je me remis bêtement à pleurer, baissant la tête en tentant de me calmer, sans y arriver. J'élançai doucement ma main vers son bras pour le rapprocher de moi. Je ne devrai pas, on ne se connaissait pas. Du moins, il ne me connaissait pas. Mais je me sentais tellement démunie, tellement angoissée. J'avais l'impression qu'il n'y avait que ça pour me calmer.

-Désolée tu as sûrement mieux à faire, m'excusais-je en fermant les yeux et respirant profondément tandis que mes doigts s'entremêlait contre son uniforme pour le garder le plus près possible, ma tête se posant sur son torse. S'il te plaît, reste un peu avec moi. Je sais que tu ne te souviens pas, ce n'est pas grave... C'est égoïste, je sais, mais reste avec moi...

Peu à peu, j'arrivais à calmer mes larmes et à nouveau me sentir rassuré. S'il me disait que tout irait bien, c'est que ça allait être le cas. Je ne devais pas avoir peur, je ne devais plus rien craindre. Je m'étais assez ridiculisée aujourd'hui, j'avais été assez idiote pour ne même pas me rendre compte à temps que j'étais en danger. Pas même capable de « survivre » par mes propres moyens. Doucement, j'étais parvenue à me calmer et à stopper ce flot de larmes, faisais disparaître les traces, je levai mon regard vers lui sans m'éloigner, sans le relâcher.

-Est-ce que tous le monde va bien ? Tous le monde a pu sortir à temps, n'est ce pas ? Le staff, les employés, le public ? Tous le monde va bien, dis ?

Je redoutai ma propre question, je reposai ma tête sur son torse pour ne même pas voir son expression. J'avais bien trop peur de ce qu'il pourrait me dire, de de l'expression qu'il pourrait afficher. Je voulais prier pour que tout aille bien, pour que tout le monde aille bien.

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 16 Juin - 22:19
Mes pupilles s’écarquillèrent légèrement, surpris de la voir se remettre à pleurer. Avais-je dit quelque chose qui ne fallait pas ? J’avais pourtant l’impression d’avoir fait attention aux mots que j’employais. Elle était vraiment étrange cette fille... Mais elle avait ce petit côté mignon qui en la contemplant dessinait un doux sourire sur le coin de mes lèvres. Je voulus lui dire de se calmer, qu’elle n’avait pas besoin de sangloter, que tout allait bien cependant aucun son ne franchissait ma bouche. J’ignorais si c’était le choc qui la faisait pleurer ainsi néanmoins c’était étrange de comparer à la dernière fois où je l’avais croisée. Elle paraissait tellement plus fragile, moins sûr d’elle et je me retrouvais là comme un idiot à ne pas savoir quoi faire pour la rassurer. Je ne comprenais pas ce qu’elle désirait lorsqu’elle me tendit son bras néanmoins il ne me fallut pas beaucoup de temps pour saisir, elle voulait que je m’approche. Probablement qu’elle avait besoin qu’on la réconforte mais pas uniquement par les mots, avec les gestes aussi. C’était la première fois que je croisais une personne aussi chamboulée qu’elle seulement je me disais que si elle osait faire une telle demande, qu’elle le faisait avec moi, c’était certainement parce qu’elle me « connaissait ». Bien que de mon côté, je n’avais aucun souvenir d’elle. Alors je m’exécutais, la laissant se coller à moi pendant que je pouvais ressentir à quel point cette jeune femme paraissait terriblement angoissée. Dans ce genre de situation, j’étais si inutile parce que lui dire que c’était fini ne servait à rien, les victimes écoutent rarement ce qu’on leur dis tant elles sont obnubilées par le choc. Et Rina n’échappait pas à la règle. Enfin, j’ignorais si c’était son vrai nom mais je vais partir du principe qu’elle s’appelait ainsi. Doucement, dans un chuchotement, je lui déclarais de ne pas s’en faire, que ce n’était pas grave. Si ma présence pouvait lui faire du bien alors qu’elle reste ainsi, je ne m’échapperais pas jusqu’à ce qu’elle soit calmée. C’était aussi ça le devoir d’un pompier. Je ne pouvais pas l’abandonner dans un tel état, je crois que je culpabiliserais autrement.

Je la décalai d’un mouvement délicat à l’entente de sa question avant de lui expliquer posément qu’elle n’avait pas à s’inquiéter et qu’il y avait eu plus de peur que de mal. C’était en particulier le plateau qui était dans de piteuses conditions en réalités mais personne n’avait été grièvement blessé grâce aux mesures de sécurités prise avant qu’on arrive. Sans rien dire d’autre, je m’installai à côté d’elle, la détaillant de plus bel alors que je séchai les dernières gouttes présentes sur ses joues à l’aide de mon pouce.

- Il ne faut plus pleurer, tu vas finir par ressembler à un panda après, La taquinais-je d’un tendre sourire, Tout le monde va vraiment bien, ne t’inquiète pas. Je ne serais pas là à te parler si ça n’était pas le cas.

Ma main vint se poser délicatement sur son épaule et sans la moindre hésitation, je la ramenais contre moi, réajustant sa couverture afin qu’elle n’attrape pas froid. Oui... Elle paraissait bien plus frêle que ce qu’elle tentait de faire entrevoir. Déjà l’autrefois, lorsqu’elle avait quitté le bar. Elle m’avait semblé tellement différente de l’image qu’elle m’avait offerte en m’accueillant. Elle devait probablement être maladroite et ne pas savoir la relation qu’on avait elle et moi dans le passé me tourmentait plus que je n’osais l’avouer. Bien sûr, si je ne m’en rappelais pas, c’était qu’à mes yeux, je n’y avais pas accordé plu d’intérêt que cela à l’époque cependant aujourd’hui, j’avais l’impression que c’était différent. Elle m’intriguait et là, dans mes bras, en train de s’angoisser pour pas grand chose, la seule envie qui me traversait l’esprit était de la protéger elle aussi. Je savais que c’était une victime d’un incendie, que je m’attachais facilement à ce genre de cas néanmoins j’avais l’impression que pour Rina, c’était encore plus particulier que ça. Puisque l’autre jour déjà aussi, elle m’avait intrigué avec son attitude qui avait l’air de lui être propre.

- Ca va aller...

Je lui frottais gentiment le dos avant de me décaler et de lui arborer une esquisse des plus chaleureuses qui se valait rassurante.

- Par contre, Repris-je en fronçant les sourcils, faussement sévère, En échange de tout ça, tu devras me dire un peu de vérité d’accord ? Parce que je n’ai pas tout compris l’autrefois.

J’avais juste trouvé ça louche. Et je n’avais pas su discerner le vrai du faux, ce qui malgré tout m’avait quelque peu embrouillé bien que je ne pensais pas que je reverrais cette demoiselle un jour.

- Je ne t’en veux pas. Je me dis que je suis sûrement la cause de tes agissements mais j’aimerais un minimum comprendre. Pour me frapper à coup de parapluie, c’est que je devais certainement être quelqu’un d’horrible non ?

Un rire s’enfuit de mes lèvres alors qu’une infirmière nous amena des verres d’eau et que je bus le mien en silence, une fois calmé. Cela n’avait rien de drôle néanmoins celui que j’étais dans le passé, je ne me gênais pas de m’en moquer ouvertement. Parce que c’était certain que comparé à aujourd’hui, j’étais tellement plus pitoyable. Cela ne me surprendrait même pas qu’elle ait pu penser cela de moi puisque c’était un peu ce que j’étais à cet instant là. Un gamin stupide, immature et complètement égoïste.

Anonymous
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Ce message a été posté Mer 18 Juin - 18:59
Un murmure de sa part affirma que tout allait bien pour mon équipe, que personne n’avait été blessé, et je me sentais déjà un peu rassurée. Je savais que je pouvais le croire, qu’il n’allait pas s’amuser à me mentir en me disant que tout allait bien alors que ce n’était pas le cas. Je me mordis néanmoins légèrement la lèvre quand il me parla du plateau. C’était tout de même mon lieu de travail, je ne savais pas comment nous allions faire pour la prochaine émission. Bien sûr, nous pourrions l’enregistrer ailleurs, mais j’avais mes marques sur ce plateau, j’y avais pris mes habitudes, c’était un peu comme ma maison. Toutefois, le fait de savoir qu’il n’y avait que cela de perdu et aucune personne se trouvant à l’intérieur suffisait à me rassurer. Yano y aidait beaucoup également. D’ailleurs, je fus surprise en sentant son pouce sur ma joue qui m’essuyait une larme qui coulait sur ma joue et je levai mon regard vers lui, ne pouvant m’empêche de sourire. Ce n’était probablement pas flatteur de ressembler à un panda, mais cela me fit rire. Je hochai les épaules en guise de réponse, lui répondant d’une petite voix qu’il « n’y a rien de mal à ressembler à un panda » sur un ton que je voulais un peu taquin. Du moins, je faisais ce que je pouvais pour cela. Il était drôle. Il l’avait toujours été, par ailleurs. J’étais heureuse qu’il ait changé, mais encore plus qu’il n’ait pas perdu cet attrait de sa personnalité. Une fois encore, je souris et le remerciai quand il m’assura que tout le monde allait bien.

Je crois que cette soirée allait être ma soirée « surprise » cependant la surprise Yano surpassait presque celle de l’incendie. Mon cœur manqua un battement avant de se rattraper en en enchaînant des milliers à un rythme inattendu alors qu’il passa son bras autour de mon épaule et me ramena près de lui. Est-ce que les pompiers agissaient réellement ainsi avec les gens qu’ils venaient de secourir ? Cette voix adolescente qui me restait ma disait que nous et s’en rendait bêtement heureuse, l’autre, celle de la raison, plus adulte, me disait que j’étais stupide. Que c’était normal, après tout. Il ne pouvait pas se montrer froid dans ces circonstances. Et j’étais une inconnue à ses yeux, juste une fille bizarre qu’il avait rencontré il y’a peu et qu’il venait de secourir. Au mieux, il s’amusera de ce hasard, sinon, il oubliera rapidement. Je fermai les yeux, oubliant ce genre de pensée afin de simplement profiter de ce moment pour me calmer et me vider l’esprit, m’emmitouflant davantage dans la couverture et me blottissant inconsciemment un peu plus contre lui.
Lorsqu’il s’éloigna un peu, je dus resserrer la couverture entre mes doigts pour ne pas paniquer, tournant mon regard vers lui alors qu’il s’adressait à moi, un air sévère (pour de faux ?) sur le visage. Je baissai le regard, contenant un soupir. Pourquoi fallait-il qu’il me demande cela maintenant ? J’aimerais qu’il ne me pose jamais la question. Je ne savais pas s’il me demandait d’être sincère ou de lui expliquer qui j’étais réellement. Je pouvais être sincère, tout lui avouer, c’était impossible. Il reprit la parole, et je crus comprendre qu’il voulait la vérité. Tout ce que je pouvais faire pour l’instant, c’était secouer la tête. Non, il n’était pas quelqu’un d’horrible. Il ne l’avait jamais réellement été. Du moins, il ne l’avait jamais été volontairement. C’était peut-être moi le problème ?

-Non, finis-je par répondre en levant mon regard vers lui. Tu n’étais pas quelqu’un d’horrible. Peut-être une seule fois, mais je crois que c’était de ma faute également. J’aurais dû m’y attendre, mais…

J’étais jeune, j’étais un peu idiote, bercée par les histoires d’amour à l’eau de rose qu’on voit à la télévision, où forcément, l’amour y est réciproque, on s’aime plus que tout et où la fin est toujours belle. A peine adolescente, c’est ainsi qu’on s’imagine les relations amoureuses. Depuis, j’ai maintes fois eu l’occasion de comprendre que non, ce n’était pas aussi magnifique qu’à la télévision, que les Disney mentaient et que l’image qu’on peut se faire de la vie est souvent faussé. Il y’a des bons moments, des moments merveilleux, mais il y’en a également des tristes, des décevants. C’est ainsi. Mon regard le quitta tandis que j’essayais de trouver mes mots, de savoir quoi lui dire, comment lui expliquer, mais c’était impossible.

-Mais, ne me demande pas de t’expliquer pourquoi j’ai agis ainsi la dernière fois, ni ce que tu as fait pour « mériter » cela. Je n’ai pas vraiment envie de te le dire, de devoir t’expliquer… Puis, à quoi bon ? Tu ne t’en souviendras pas, et c’est peut-être mieux ainsi.

A mes yeux, finalement, je crois que j’aimais mieux que les choses soient telles qu’elles sont aujourd’hui, qu’il ne sache pas pourquoi je lui en veux, ce qu’il a pu me faire. Désormais, je me dis que tout cela appartient au passé, qu’il est une autre personne. Je ne voulais pas qu’il soit mal à l’aise ou bien qu’il s’excuse, je le préférai ainsi, à tenir des paroles plutôt rassurantes, à tenter de me faire rire. Ce qui venait de se passer m’avait déjà assez chamboulé pour en plus discuter de cela. Doucement, je me tournai un peu plus vers lui pour lui faire face, esquissant un sourire plus sincère et doux sur mes lèvres en le regardant.

-Je m’appelle Sayuri, enchantée, m’exclamais-je en lui tendant ma main avant d’expliquer. Ce sera plus simple pour nous deux si on reprend à zéro, n’est-ce pas ?

Je ne pense pas pouvoir oublier le passé, mais je pouvais le ranger dans un coin de mon esprit et continuer ainsi. Je voulais pouvoir recommencer sur de meilleur base, puisqu’il n’était plus le même. Je n’avais pas l’espoir que l’on se revoit, ni même que l’on devienne ami, ce serait naïf de ma part, et j’avais décidé d’arrêté cela. Mais au moins nous accorder un semblant de vérité, laisser le passé qui n’appartenait désormais plus qu’à moi et conserver ce petit morceau de temps que nous avions aujourd’hui. A peine quelques heures, mais j’avais l’espoir qu’il garde au moins celles-ci en mémoire et qu’il se souvienne de moi.

Anonymous
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Ce message a été posté Mer 18 Juin - 22:06
Je ne discernais pas tout ni ce que j’avais bien pu faire ni qui elle était. Cependant je pensais sérieusement que j’avais réellement du la blesser pour qu’elle soit aussi « méchante » avec moi. Du moins, elle l’avait été ce jour-là et en y songeant, j’avais pu lire dans ses yeux à quel point elle était en colère contre moi. De toute façon, moi-même je le reconnaissais que je n’étais pas spécialement quelqu’un de bien à l’époque, on n’allait pas se le cacher. C’était la vérité... Et puis, pour qu’elle agisse ainsi envers moi aujourd’hui, je ne pouvais m’empêcher de penser au fait qu’on était certainement proche. En partie. Peut-être plus elle que moi, d’où le fait qu’elle avouait que c’était probablement en partie de sa faute également, je l’ignorais. Si je n’étais pas aussi idiot et que ma mémoire n’était pas aussi mauvaise, j’aurais aimé me rappeler. Ne serait-ce que pour m’excuser sincèrement de mes actes s’ils étaient justifiés. Bien sûr j’avais changé, peut-être un peu trop néanmoins cela ne pardonnait pas pour autant toutes les blessures que j’avais pu causer autrefois. Je comprenais qu’elle refuse de s’expliquer et je ne lui en demandais pas tant cependant, j’étais perturbé... Parce que ça me faisait de la peine de savoir qu’à ses yeux, j’étais sûrement une bonne personne, que je l’avais blessé et que pour combler le tout, je ne me souvenais pas d’elle. J’en étais véritablement désolé... Mais probablement que c’était mieux ainsi. Je n’étais plus celui du passé, et celui que j’étais n’aimais peut-être pas la fille qu’elle était à l’époque. Elle aussi avait du changer même si j’ignorais comment elle était à cet instant là. Dans tous les cas, je n’accordais pas trop d’importance à autrui auparavant, j’étais un véritable égoïste et c’était la raison principale pour laquelle je n’avais aucun souvenir de cette demoiselle. J’avais du lui faire de faux espoirs à cause de ma sociabilité, à cause de ce côté de moi qui n’hésitais pas à aller vers les autres et plaisantais facilement. Je reconnaissais être une personne assez paradoxal néanmoins je fuyais un peu la solitude et je crois que ça m’effrayait. J’aimais être entouré bien que je ne m’intéressais pas vraiment à mon entourage. C’était bizarre et je n’avais pas idée du nombre incalculable de personne à qui j’avais probablement fait du mal. Autant mentalement que physiquement.

Hébété, je fixais sa main tandis que je ressassais son prénom dans mon esprit. Sayuri, avait-elle déclaré. Je l’avais déjà entendu quelque part. Néanmoins, malheureusement des Sayuri, il n’y en avait pas qu’une sur Terre alors ça pouvait être tout le monde et n’importe qui. Sans jamais serrer ses doigts, je la détaillais de mes yeux sombres essayant de mettre un ancien visage sur ce prénom. Pas moyen. Parce que ça concernait le passé et que je refusais d’y retourner. Quoi que je puisse dire, c’était trop douloureux. Je ne voulais plus m’y attarder. Certainement que le choc de l’incident avait créé un certain traumatisme qui m’obligeait, psychologiquement, à effacer mes souvenirs de ces instants là. En silence, je soufflais discrètement avant d’esquisser un léger sourire et d’unir nos mains chaleureusement ensemble, les retirant ensuite.

- Yano, enchanté, Me présentais-je, amusé, puisqu’il était évident que cette jeune fille le savait déjà.

Ce n’était pas une mauvaise idée finalement, repartir de zéro, se concentrer sur le présent et éviter de rameuter le passé.

- Quand bien même, je m’excuse de ne pas me rappeler et si je t’ai blessé, aussi. Mais tu n’es probablement pas la seule. Je reconnais avoir été un véritable connard à l’époque.

Pour compléter mes paroles, je me mis à rire en pensant au fait que si je retournais en arrière pour me voir, je me trouverais sûrement encore plus pitoyable que ce que je ne l’étais à l’origine.

- Mais ce n’est plus le cas maintenant. Je suis devenu pompier et ça c’est classe. J’aime ce que je fais et je me dis que c’est mieux d’agir ainsi plutôt qu’être quelqu’un de complètement égoïste non ?

Je ne me voyais même plus à présent sacrifier la vie de quelqu’un pour la mienne. Autrefois, probablement que j’aurais pensé le contraire mais désormais c’était différent. J’avais grandi, changé et réalisé tellement de choses. Réalisé à quel point la moindre vie est importante, que tout ne tien qu’à un fil et que plutôt que d’agir seul, il faut savoir se soutenir les uns les autres. Je lui accordais un doux sourire avant de détourner mon attention vers la tour de NHK où mes collègues finissaient d’éteindre les dernières flammes. Heureusement, il y avait eu plus de peur que de mal néanmoins il faudrait plusieurs jours avant que les studios ne puissent être remis en ordre. Cette réflexion me fit alors m’apercevoir d’autre choses. Automatiquement, je me tournai vers Sayuri, les yeux quelque peu écarquillés tandis que je me rendais compte qu’elle aussi s’était trouvée à l’intérieur de ce bâtiment.

- Mais... Qu’est-ce que tu faisais là-dedans ? Demandais-je en désignant l’endroit du doigt, Tu travailles pour NHK ?

C’était plutôt inattendu. J’ignorais dans quoi elle aurait pu travailler mais j’aurais imaginé toutes les éventualités possibles sauf celle-là. Enfin... Comme quoi, les apparences peuvent être parfois trompeuses. Cela fonctionnait autant pour elle que pour moi.

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Ce message a été posté Ven 20 Juin - 12:24
Malgré moi, je ris quand il se présenta à son tour. C’était un peu idiot de le faire comme il savait parfaitement que je connaissais son nom, mais d’une certaine façon, je trouvais ça plutôt mignon comme attention. Je hochai la tête, faisant mine de devoir me concentrer, comme si je craignais d’oublier ce prénom, quand bien même il n’y avait aucun risque pour que cela n’arrive. Si je n’avais pas oublié « Tachibana Yano » en dix ans, cela n’allait pas arriver aujourd’hui. Du moins, je doutais que cela puisse encore arriver. Peut-être qu’un jour je me dirais « Tien, comment s’appelait-il, ce garçon ? » cependant, même là, je doute de pouvoir oublier sa personne. Le futur est plutôt incertain de toute manière, n’est-ce pas impossible de le prévoir ?

Mes sourcils se froncèrent, soulignant mon mécontentement quant à la suite de la conversation. De quoi me parlait-il, puisque nous étions censés à peine nous rencontrer ? Qu’il me dise que je n’étais pas la seule, vu les circonstances, cela ne me rassurait pas, et je souris, un peu crispée. Même s’il m’avait fait du mal, j’aurais quand même préféré être la seule à s’être méprise sur lui à l’époque. S’il avait récidivé, cela ferait de lui une sorte de... Briseur de coeur en série ? Je crois que si c’était le cas, je devrais retrouver ces filles et nous pourrions monter une sorte d’association, comme les alcooliques anonymes, à nous retrouver pour partager notre histoire commune. Mais ce serait sans doute un peu abusé.

- Allez, allez, n’en parlons plus j’ai dit ! m’exclamais-je d’une voix que je voulais sévère, en vain. De toute manière, c’était il y’a longtemps, n’est ce pas ? A quoi bon revenir là-dessus, je me rends compte que c’est un peu idiot de ressasser le passé.

Plus personne n’y changera jamais rien de toute façon, était-ce réellement utile de se battre contre cela dans ce cas ? J’en doutais. Yano était également l’esquisse d’une autre personne désormais, je n’avais plus envie de me risquer à quoi que ce soit contre lui. Je ne devais plus être aussi puérile. Je lui souris en l’écoutant me parler de son métier. C’était tellement impressionnant de le voir comme ça. Je ne pouvais que hocher la tête quand il me dit que c’était mieux d’agir ainsi plutôt qu’être complètement égoïste et j’approuvai un peu bêtement ses paroles, me demandant si je serais capable de faire passer la vie d’autres avant la mienne. Je suppose que tous le monde dirait que « oui », mais devant le fait accompli, énormément penserait d’abord à eux. Et je crois que honteusement, ce serait mon cas. Un peu admirative, je ne cessai de l’observer en silence, puisque je ne savais absolument pas quoi lui répondre jusqu’à ce qu’il me coupe dans mes pensées, réalisant à peine d’où il venait de me sauver. Cela me fit rire qu’il me demande si je travaillai pour la NHK. Cela me semblait un peu évident tout de même, mais je hochai la tête pour confirmer. Mon regard se posa sur le grand bâtiment qui tenait encore fièrement debout, un léger sourire sur les lèvres.

- Oui, je travaille pour la NHK. Depuis deux ans, dans l’émission « Himitsu », mais tu ne dois probablement pas connaître, n’est ce pas ? On ne sauve pas de gens avec cette émission, ce qu’on fait dessus doit sembler ridicule face à ton métier.

Je ris pour moi-même, continuant à fixer le bâtiment. Je n’avais pas tenu à préciser que je présentais l’émission, je ne voulais pas continuer à véhiculer cette image de « célébrité » surtout avec lui. Même s’il ne me connaissait pas, qu’il ne connaissait pas l’émission ou le nom de « Tsuchiya Sayuri », je trouvais cela mieux. J’avais envie d’être une fille comme une autre avec lui. Ou du moins, en quelque sorte. Ne pas être spéciale juste parce que j’étais « connue ». C’était en partie pour cela que j’avais arrêté d’être une idole. On ne peut pas être soi-même ainsi. Présentatrice de ce talk show, ça avait été ma chance. J’étais libre de défendre les causes que j’aimais, d’être celle que je voulais être. La seule règle ? Respecter le « politiquement correct » mais il y avait toujours moyen de le faire. A mes yeux, le Japon était un pays encore trop coincé, tellement de choses n’étaient pas dite, on développait des machines utra-développé, mais on en oubliait des problèmes majeurs et des injustices entre nos citoyens, entre les sexes.

-J’espère que nous pourrons rapidement reprendre les enregistrements, puisque préparer les sujets, ça peut très bien se faire ailleurs, repris-je avant de lever mes yeux vers lui, un beau sourire aux lèvres. En tout cas, merci pour tout. Je ne sais pas ce qui me serait arrivé sans toi aujourd’hui... Je neveux même pas y penser. Remercie également toute ton équipe, d’accord ? Vous êtes des personnes incroyables, je me sens presque pitoyable de ne rien pouvoir faire pour vous.

Hésitante, je finis par lui prendre la main et la serrer un peu dans la mienne, le remerciant encore une fois. Il pouvait très bien me dire que c’était « leur métier » mais à mes yeux, c’était plus qu’un métier. On ne peut pas apprendre à être prêt à sacrifier potentiellement sa vie pour sauver celles des autres, éteindre un feu, probablement, mais pas cela.

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Ce message a été posté Dim 29 Juin - 22:35
Non, je ne connaissais pas l’émission dont elle parlait. En général, à la télévision je ne regardais que les films ou les séries télévisées mais le plus souvent je m’endormais devant, épuisé par la journée que j’avais passé. Donc malheureusement, je n’avais pas idée de ce dont cette jeune femme parlait néanmoins elle avait l’air d’aimer son métier et ainsi donc l’émission qu’elle avait mentionné. J’y penserais, un jour je regarderais peut-être, juste pour me faire une idée. Il fallait que je lui demande quel jour s’était retransmis et l’heure. Par contre, j’appréciai moins le fait qu’elle le compare à mon propre job. Evidemment je comprenais où elle voulait en venir, je l’avais moi-même déjà pensé autrefois cependant désormais, je considérais que n’importe quel métier valait toute autre. Oui, je voyais toujours les pompiers comme des héros même si je ne me considérais pas ainsi néanmoins au travers des émissions, des films, de la musique, des gens aussi pouvaient être sauvés. Certains se voyaient dans les célébrités, d’autres avaient simplement le sourire aux lèvres rien qu’en admirant son groupe d’idoles chanter sur une chaîne de musique, il y avait aussi ceux qui prenaient exemple des conseils qu’on donnait à la télévision et qui devenait meilleur parce que la présentatrice lui avait tapé dans l’oeil avec ce doux éclat qu’elle affichait à chaque émission. C’était comme la caissière d’un supermarché, son métier pouvait sembler inutile néanmoins si il n’y avait pas ce genre de boulot, on ne pourrait jamais aller s’acheter à manger et on crèverait de faim. Ce n’était qu’un exemple et je reconnaissais le fait que j’étais un peu idéaliste cependant j’aimais voir les choses de cette manière et non pas que les personnes se dévalorisent. Bien sûr être pompier était respectable, on mettait tous les jours notre vie en danger cependant parlons-nous de ce petit bout de choux qui était allongé dans un lit d’hôpital et se battait pour vaincre le cancer ou encore de ce clochard du quartier qui luttait afin de ne pas mourir de froid et trouvait du bonheur rien qu’en confectionnant de l’origami avec le papier du journal du matin. On ne parlait pas de tous ces gens qui avaient autant de mérite de n’importe qui, de ceux qui travaillaient durement afin de nettoyer les bâtiments d’une grande entreprise et qui ainsi amplifiait la notoriété de cette dernière. Un rien pouvait aider un tout à devenir grand. Mais malheureusement, on ne parlait pas de tout ça.

Je la contemplais, un tendre sourire s’étirant sur mes lèvres alors que je la laissais prendre ma main en accompagnement à ses remerciements. Je comprenais ce qu’elle voulait dire néanmoins je ne pouvais m’empêcher de me sentir triste pour cette jeune femme. Elle ne nous devait rien. Oui, c’était notre métier cependant si on s’était lancé là-dedans, c’est parce qu’on le voulait bien, qu’on a calculé les risques et que malgré tout, on a tenu à faire partie de cette élite. Ceux qui n’ont pas le puissant désir de sauver des vies, de se mettre en danger pour les autres n’ont rien à faire chez les pompiers. C’est aussi simple que ça.

- Arrête de me remercier, Dis-je calmement en resserrant doucement sa main, Ne pense pas à ce qui serait arrivé si on n’avait pas été là. Dit-toi que tu es saine et sauve et que c’est le principal. Et tu n’as rien besoin de faire pour nous. Tu sais, si on s’est lancé là-dedans, c’est parce qu’on le voulait, qu’on a pris en compte le danger et qu’on était prêt à l’affronter. Tout le monde n’a pas cette force ni cette volonté, et ce n’est pas pour autant que vous êtes pitoyables. Il y a pleins de choses que je ne pourrais pas faire et que toi tu peux sûrement faire.

Un doux rire s’échappa de mes lèvres tandis que je me décalais d’elle afin de lui faire face plus facilement.

- Je ne sais pas exactement ce que tu fais. Mais que tu sois membre du staff, cameraman ou je ne sais quoi d’autre, ce n’était pas du tout mon domaine. Même une idole d’ailleurs, si tu en es une, et bien je ne sais pas chanter ! Encore moins danser ! Tu m’imagines faire ça ? Moi ? Tachibana Yano ?

Bien sûr j’exagérais néanmoins je pensais que pour détendre l’atmosphère, c’était mieux de plaisanter. Surtout que j’étais quand même sincère, je ne savais pas chanter. Enfin pas à ce que je sache. Puis même danser comme ces boys bands japonais. Très peu pour moi. Ils avaient l’air tous un peu gays. Certes je n’avais rien contre ça, c’était juste que je ne voulais pas avoir l’air d’être l’un d’entre eux.
Je n’arrêtais pas de rire tandis que j’observais Sayuri installée à côté de moi, me disant que peut-être elle était une idole. Mais j’avais du mal à la voir ainsi. Enfin peu importait de toute façon, pour moi ce n’était qu’une fille qui frappait les inconnus à coup de parapluie. Bon pas tout à fait inconnu, je l’accorde.

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Ce message a été posté Ven 4 Juil - 23:10
Yano était vraiment quelqu'un de bien. Je ne pouvais m'empêcher de penser cela tandis que mes prunelles se perdaient sur lui tout en l'écoutant. Je doutais de savoir faire des choses exceptionnelles. Je savais que j'aidais des gens parfois, que des jeunes filles se retrouvaient dans certains sujets que je traitais dans mon émission. Mais avais-je déjà à réellement toucher quelqu'un ? À aider quelqu'un qui n'allait pas bien ? C'est ce que je souhaitais au fond de moi. C'est pour cela que j'avais choisi ce métier. Pour ouvrir les esprits, apporter un peu de joie. J'aurais pu faire infirmière ou assistante sociale, mais je sais que je n'étais bonne qu'au divertissement, c'est ainsi que je pouvais toucher les gens. C'était ma façon de faire.

Il me fit toujours autant rire dans ces réflexions. Une idole ! Il n'était pas très loin en disant cela. Je l'avais été, après tout. Étrangement, je ne tenais pas à lui dire que j'étais la présentatrice. J'avais peur qu'il pense que j'étais superficielle. Je ne savais pas pourquoi cela comptait tellement. Normalement je m'en fichais, j'assumais tout et n'importe quoi. D'ailleurs, j'assumais même actuellement, s'il me le demandait, je lui dirais.

-Avec un peu d'entraînement, peut-être que tu aurais été un bon idole, répondis-je avec un sourire taquin au bout des lèvres. Moi non plus, je ne suis pas très bonne en danse. On ne peut pas être bon en tout, n'est-ce pas ?

Je ris, haussant les épaules en repensant à mes cours de danse dans mon agence. Notre chorégraphe s'arrachait les cheveux avec moi. Si les autres y arrivaient plutôt bien, étaient mignonnes et gracieuses, j’enchaînais les faux pas. Bon, je me rattrapais en chant, c'était déjà ça. Ça ne me manquait pas du tout, à vrai dire. J'étais bien contente de faire ce que je faisais actuellement et de ne plus être obligée de me trémousser sur des chansons pop au son terriblement aiguë. J'étais plus heureuse aujourd'hui même si je savais que je devais tout à cette carrière d'idole. Sans rien ajouter, je le regardais, tandis que mes oreilles vagabondait un peu partout. Je voyais des personnes de l'équipe, et ça me rassurait. Je pus même capter une conversation. C'était Inoue-san et Takahashi-san. Ils se disaient combien ils avaient eu peur jusqu'à en arrivé à une conversation plus inquiétante. Ils allèrent vers un pompier, lui demandant s'ils avaient sortie Kaori-chan. C'était ma stagiaire. J'avais complètement oublié qu'elle était là aujourd'hui. Voilà, moi aussi je m'inquiétais maintenant. Il leur dit que non, mais qu'il était certain que plus personne n'était à l'intérieur, qu'elle devait être rentrée. Non, c'était impossible. Elle ne partait jamais avant moi. Elle attendait un peu pour pouvoir parler de l'émission, quitte à rentrer tard. Je savais qu'elle était encore à l'intérieur. Si elle n'était pas sortie... J'entendis le pompier derrière moi refuser d'y retourner, certain qu'il n'y avait plus personne et je regardais Yano. Lui non plus, il n'irait plus. Il n'aurait pas le droit. Mais qu'allait-il se passer si personne n'y allait ?

-Dis... Tu peux aller me chercher encore un verre d'eau s'il te plaît ?

Je gardais mon regard sur lui pour lui montrer que c'était comme un besoin capital, attendant qu'il se lève pour jeter la couverture en arrière et courir à toute vitesse dans le bâtiment. Je ne pouvais pas la laisser là. Stagiaire ou non, elle n'avait que dix-sept ans. Il y avait encore quelques flammes, mais principalement de la fumée. Je n'y voyais rien, mais je m'en fichais. Je ne cessais d'hurler « Kaori-chan ! » à tout va, tendant l'oreille pour voir si elle me répondait. Peut-être était-elle déjà asphyxié ? Cette pensée me terrorisait, mais je continuais, avançant un peu sans savoir où j'allais, m'époumonant à hurler son prénom. En vain. Ma respiration devenait de plus en plus difficile, mais je devais la retrouver. Cependant, je finis par me rendre que j'étais un peu stupide. Je n'y arriverais pas, j'allais me tuer. Je devais faire demi-tour, au moins piquer un peu de matériel. Peu importe. Je voulus faire demi tour, mais je n'y arrivais pas. J'avais besoin d'air. D'air pur. Sans réfléchir, je pris appuie sur ce que je prenais pour un mur, me courbant un peu. Cependant, ce « mur » bascula, laissant tomber ce qu'il contenait en son sommet droit sur moi. Je n'avais rien sentie. Du moins, je suppose que mon corps avait cessé de sentir quoique ce soit à ce moment-là. Et je n'avais toujours pas retrouvé Kaori-chan.

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Ce message a été posté Sam 5 Juil - 0:27
Il y avait des flammes de partout. J’avais terriblement chaud et ma peau elle aussi commençait sérieusement à surchauffer à cause de la température régnant dans le bâtiment. Je n’y voyais pas très bien à travers cette fumée noire et j’avais l’impression d’étouffer, de suffoquer mais j’étais habitué donc ce n’était pas le moment de flancher.
Comment la situation avait pu prendre soudainement un tel tourment ? J’étais en train de discuter avec Sayuri, on plaisantait sur le métier probable qu’elle devait faire et ça me plaisait un peu d’essayer de deviner. On parlait des idoles et je n’avais pu que rire lorsqu’elle m’avait dit qu’avec des efforts, j’aurais pu l’être. Cependant j’en doutais. Même si je n’en avais pas l’air en apparence, je n’étais pas à l’aise devant un publique et surtout, faire le spectacle, ce n’était pas du tout un domaine qui m’intéressait. Peut-être parce que je n’avais jamais vraiment aimé ça et que je m’étais orienté sur autre chose. Cependant je m’étais rappelé que plus jeune, si j’avais pu, j’aurais voulu avoir mon propre groupe de rock. Juste parce que ça avait l’air cool et fun. Je m’étais amusé avec la guitare d’un de mes potes et je m’en étais plutôt bien sorti néanmoins ça n’avait été qu’une passade puis j’avais trouvé amusement sur autre chose. Maintenant, la musique, la guitare, les groupes, je préférais les écouter plutôt que de moi-même y participer. Certainement du au fait que j’avais grandi et que je n’avais plus les mêmes centre d’intérêts que j’avais lorsque j’étais ado. Converser avec la jeune femme m’avait un peu ramené à cette période et je n’avais pu qu’en sourire en songeant au fait qu’à mes yeux, je n’avais strictement rien d’une idole. Certains avaient la carrure parfaite pour effectuer ce genre de métier et je les félicitais pour ça, moi ce n’était pas mon cas. Je préférais me concentrer sur mon boulot, oublier mes soucis et faire en sorte de sauver le plus de vies possibles, quitte à mettre la mienne en danger. Cela n’avait pas d’importance. Et puis, profitant d’un moment de naïveté, pendant que je m’étais éloigné d’elle, elle avait disparu. Je n’avais pas compris ce qui se passait. Je m’étais retourné près à lui amener le verre avant de l’apercevoir à l’entrée de la NHK. Au début j’avais cru rêver cependant quand j’avais vu son brancard vide, je n’avais pu qu’admettre qu’elle s’était soudainement enfui à l’intérieur. Je n’avais pas cherché à essayer de deviner ce qui lui était passé par la tête que j’avais balancé le gobelet à terre avant de me précipiter vers l’intérieur en criant son nom pour lui dire de revenir. Mes collègues ainsi que mon chef m’avaient hurlé dessus, me répétant que c’était encore trop dangereux et que surtout je n’étais pas équipé. Mais je n’avais pas réfléchi, mon instinct étant plus fort que le reste, j’avais voulu écouter mon coeur plutôt que ma raison. Je suis un pompier et tant pis s’il y avait du danger, du moment que je sauvais la personne. A la formation, on nous l’avait enseigné que si on n’était pas assez fort pour sauver des vies, que ce n’était pas notre principal motivation, alors on n’avait rien à faire là. Ce n’était pas pour me vanter mais je pense que parmi mes coéquipiers, j’étais celui qui avait le plus de détermination et de volonté. Je m’étais fait réprimander un nombre incalculable de fois à cause de mon insouciance, j’avais même reçu des avertissements néanmoins à mes yeux, une vie, aussi infime soit elle est importante. Et je m’en voudrais toute mon existence si je laissais cette jeune femme mourir dans le studio sous prétexte que c’était dangereux et qu’on ne pouvait pas encore rentrer à l’intérieur à cause des risques d’explosion.

Voilà la raison pour laquelle je me trouvais là, vêtu d’un vulgaire tee-shirt à manche longue - ayant retiré ma veste lorsque je parlais avec Sayuri - et j’essayais d’y voir quelque chose dans ce brouillard. J’avais relevé mon vêtement contre mes lèvres afin de protéger ma respiration mais ce n’était pas suffisant, je devais faire vite. Un bruit m’alerta et je paniquai. J’envisageai déjà le pire et me frayant un chemin, je finis enfin par l’atteindre cependant j’avais beau l’appeler, elle ne me répondait pas. J’essayai de m’être mon inquiétude de côté, pensant principalement à la sortir de là et la sauver avant qu’il ne soit trop tard. M’éclairant du mieux que je le pouvais de ma lampe de poche, je remarquai que le bruit d’il y a quelques instants était probablement la poutre qui s’était écroulée au sol et ainsi empêcher la jeune femme de tout mouvement. Je m’approchai d’elle, écoutant en premier lieu son pouls qui s’avérait être plutôt faible et du mieux que je le pouvais, faisant attention, je la libérai de cet objet. Maintenant la difficulté était de quitter cet endroit rapidement. Sans réfléchir, je retirai mon haut afin de le plier et de le plaquer contre ses lèvres pour la protéger de la fumée. C’était dans cette position que je la portai dans mes bras avant de m’échapper de là. Ce n’était pas bon. Il faisait extrêmement chaud et je peinais à voir là-dedans. La sortie ne devait pas être loin alors j’avançais sans prêter attention à cette chaleur puissante, tentant de camoufler ma bouche du mieux que je le pouvais. Mais je ne cessais de tousser et mes paupières commençaient à se fermer à cause du manque d’air. Je devenais faible cependant je devais atteindre la sortie avant tout et ne pas me laisser abattre par un misérable incendie.

Seulement, honnêtement, je n’avais rien venu venir. Vraiment rien vu venir. Il y avait eu un craquettement et j’avais aussitôt compris de quoi il s’agissait. Par réflex, j’avais aussitôt serré la jeune fille contre moi afin de la protéger de toute explosion, ensuite, je n’avais plus aucun souvenir.

Lorsque j’avais ouvert les yeux, je n’étais plus dans les studios et j’étais allongé dans un lit, à l’intérieur d’une pièce entièrement peinte de blanc. Pas besoin de réfléchir trop longtemps pour distinguer l’hôpital. Je ne me rappelais pas de grand chose, juste que cela faisait un moment que je ne m’étais pas retrouvé ici et j’étais troublé. Mon esprit en tout cas lui l’était énormément. Un médecin était arrivé peu de temps après, soulagé que je sois enfin réveillé parce qu’apparemment, cela faisait un peu plus d’une journée que je sommeillais. C’était que mon état était certainement plus grave que les autres cependant j’étais bien trop dans les vapes pour réfléchir à quoi que ce soit. J’aurais voulu dormir encore un peu. Néanmoins, l’homme mentionna une jeune femme, disant que elle non plus ne s’était toujours pas réveillé mais que sa condition était stable. En fait, je crois qu’il parlait trop et ça me donnait mal à la tête. Il y avait trop d’informations en même temps. Puis ces pansements collaient à mon visage commençait à m’énerver, je voulais les enlever mais on me l’interdit, m’expliquant également ce qui s’en écoulait et je soupirai, leur demandant de partir afin que je me repose encore. J’étais fatigué et je pense que je n’étais pas prêt à entendre l’explication quant à l’accident. Bien que j’avais mon idée. Un incendie.

Closant mes paupières, peu à peu, les images me revinrent et je soufflai en pensant à ce qu’il en était maintenant. J’espérais juste que Sayuri s’en sorte, c’était tout ce que je demandais. Je ne lui reprochais rien, ni mon état, ni d’avoir été aussi inconsciente. Je pouvais comprendre ses agissements alors je voulais simplement qu’elle s’en sorte, que tout ça ne soit pas vain. Mais le médecin avait dit qu’elle ne s’était toujours pas réveillée... Elle avait intérêt de s’en sortir. Sinon, là oui, je lui en voudrais.

Toutefois, elle m’avait également tracassé. Trois jours. Trois jours avant qu’elle ne sorte du coma. Je n’étais jamais rentré dans sa chambre, ne désirant pas qu’elle ouvre les yeux pendant que j’étais là. Je ne voulais pas qu’elle me voit parce que premièrement ça m’embarrassait et deuxièmement, j’avais pensé que peut-être, elle culpabiliserait. Alors je restai toujours en dehors avant de retourner dans ma propre chambre et j’avais été soulagé ce matin quand une infirmière était venue m’annoncer la nouvelle. Une jambe fracturée. Elle n’avait eu que ça. Finalement, plus de peur que de mal. Après un mois ou deux, elle pourrait aller mieux.
Une partie de moi voulait la voir, la réprimander et lui dire qu’elle aurait pu se tuer à agir de la sorte cependant je n’en étais pas capable. Je pouvais être fort dans beaucoup de domaine, dans celui-là je ne l’étais pas. On m’avait parlé d’opération mais j’avais juste dit que je voulais réfléchir. Trop de choses se bousculaient dans ma vie ces derniers temps et je n’y comprenais plus rien.
Contemplant mon reflet dans le miroir, je ne pouvais m’empêcher de grimacer en voyant cette brûlure qui était venue recouvrir une partie de ma figure. C’était moche et tellement horrible à regarder. Le torse avait aussi été touché mais c’était moins grave et surtout moins désagréable à observer. Je n’étais pas le genre de garçon à avoir énormément de complexe mais à présent j’allais en avoir un et un gros. Peut-être que je devais accepter l’opération.

Je sortais de la salle de bain lorsqu’on frappa à ma porte. Je n’avais pas fait attention à l’heure et disant à la personne d’entrer, je n’avais pas imaginé une seule seconde que la personne en question serait elle. Machinalement, je m’étais retourné, ayant à peine eu le temps de voir ses béquilles puis je m’étais dirigé vers mon lit, m’allongeant sur le côté afin qu’elle ne puisse pas remarquer mon état.

- Qu’est-ce que tu fais là ? L’interrogeais-je calmement mais sévèrement, Tu t’es réveillée aujourd’hui, tu devrais te reposer. Alors sort d’ici si tu veux que ta santé s’arrange rapidement.

Ce n’était pas un mensonge néanmoins je rétorquais cela parce que je souhaitais à tout prix qu’elle quitte la chambre et ne se tracasse pas pour moi. Mais malgré ça, j’étais tout de même heureux de la voir se tenir devant moi et saine et sauve. De plus, si elle avait pu se déplacer jusqu’ici, c’était que sa condition n’était pas grave et qu’elle se rétablirait encore plus vite que ce qu’on pourrait imaginer n’est-ce pas ? Je lui espérais. De tout coeur, je le lui espérais.

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Ce message a été posté Sam 5 Juil - 13:57
Mes yeux s'ouvrirent doucement, légèrement agressés par la lumière. Où étais-je ? Un hôpital ? Je crois qu'il s'agissait de ça, puisque des personnes vêtus de blanc s'agitaient autour de moi en murmurant « elle se réveille ! » et je n'étais pas encore assez dingue pour me croire « dans l'autre monde ». Je me sentais un peu bousculée après quelques minutes à peine. On me parlait, me posait des questions, voulait savoir si tout était en ordre, mais je ne restais obnubilé que par ma jambes que je n'arrivais plus à bouger, et Kaori-chan. On me rassura pour cette dernière : elle allait bien. Pour ma jambe, je n'avais « qu'une fracture », ce qui était étonnant vu ce qui m'était tombé dessus. Je ne demandais pas de détails, je ne préférais pas.

Cependant, d'elle-même, l'infirmière tint à me rassurer vis à vis du jeune pompier qui était entré sans équipement pour venir me sauver. Automatiquement, mes yeux s'écarquillèrent. Parlait-elle de Yano ? J'étais certaine que c'était lui. Je ne pense qu'il n'y avait que lui qui était assez fou pour venir me chercher sans équipement. Il était ici à l'hôpital également, et je m'en voulais. C'était de ma faute s'il avait été blessé, bien que je ne sache pas ce qu'il avait. C'était de ma faute. Je demandais son numéro de chambre qu'on me donna avec réticence, puisque je devais me reposer. Mais je m'en fichais. Même si j'avais mal partout, que ma jambe était raide, je devais le voir. J'irais plus tard, quand j'aurais retrouvé mes esprits et un peu d'énergie.

On me fit quelques soins, m'assurant que ma jambe allait s'en remettre en deux mois environs, tout dépendra de l'évolution de la guérison. De toute façon, je me fichais de cette jambe. Ce qui comptait, c'était que je puisse toujours présenter mon émission. Adieu les petites robes mignonnes avec ce truc, mais tant pis. Tant que ma tête allait bien, c'est tout ce qui comptait. Je laissais quelques heures passé avant de me saisir de mes béquilles, sautillant difficilement jusqu'à la chambre qu'on m'avait indiqué. Je priais pour qu'il soit encore là et mes prières furent exaucés en entendant sa voix qui me permettait d'entrer. Je ne me fis pas prier, lançant un timide « bonjour » en entrant, cependant, sa réaction me surpris. Je n'eus pas le temps de le regarder qu'il s'était remis sur son lit, s'allongeant bizarrement sur le côté. Est-ce qu'il m'en voulait ? Son ton et ses mots me firent frémir, mais j'avançais toujours vers lui, gardant appuie sur mes béquilles tout en le regardant.

-Désolée, je n'aurais pas dû t'inquiéter et partir comme cela... C'est que, ma stagiaire était toujours à l'intérieur, je ne voulais pas la laisser là. Personne n'y serait retournée sinon, peut-être qu'elle serait décédée...

En allant nous trouver nous, ils avaient retrouvé Kaori, caché dans un petit coin avec un minimum d'oxygène. Elle était inconsciente, mais toujours en vie. Je me mordis la lèvre en baissant un peu la tête. J'étais heureuse de voir que Yano allait plutôt bien. S'il pouvait sauté aussi rapidement sur son lit, c'est que ça allait. Mais alors, pourquoi était-il ici ? On ne m'avait rien dit à ce sujet, et j'avoue que cela m'intriguait.

-Pourquoi es-tu toujours ici ? Tu t'es blessée ? M'enquis-je en m'approchant un peu comme pour mieux voir. Tu as quelque chose de cassé ? Ou autre chose qu'on ne peut pas voir ? Désolée encore, c'est de ma faute si tu es ici, j'aurais dû être plus prudente.

Ou, plus discrète. Et agir quand j'étais certaine qu'il ne me verrait pas. Je ne voulais pas qu'il soit mêlé à cela, j'aurais préféré qu'il ne soit pas aussi impulsif que moi sur ce coup, qu'il réfléchisse, envoie un de ses collègues qui portait encore ses protections. Peu importe, mais qu'il ne vienne pas ainsi, risquant sa vie au passage. Il n'avait pas été plus malin que moi, je suppose.

-Et ne t'en fais pas, je vais bien. J'ai juste ce petit problème à la jambe, mais si je ne commence pas à m'en accommoder tout de suite, j'aurais plus de difficulté en partant.

Je haussai les épaules et lui souris. Il fallait bien que je m'habitue tout de suite à ces béquilles, aussi pénible qu'elles puissent être ! On m'avait proposé un fauteuil roulant pour commencé, mais j'avais refusé. Je trouvais ça trop « handicapant » et ne devais-je pas immédiatement apprendre à me débrouillé plutôt que de choisir la solution de facilité ? J'allais devoir apprivoiser mes béquilles, autant le faire le plus tôt possible, on ne pouvait pas m'en vouloir. Puis, j'avais « choisi » en quelque sorte que cela m'arrive, alors autant me « récompenser » ainsi.

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Ce message a été posté Sam 5 Juil - 18:17
Sa stagiaire. C’était donc pour ça qu’elle était retournée à l’intérieur. Je crois que Sato-san, le médecin, avait parlé de quelque chose du genre, d’une autre victime retrouvée au sein des studios. Tant mieux si celle-ci avait également été saine et sauve. Mais je pense que Sayuri n’avait pas de quoi être fière, plutôt que d’agir seule et de prendre le risque de se tuer, elle aurait dû m’en parler. Je comprenais l’angoisse qu’elle avait du ressentir à ce moment là cependant même si nous on n’en faisait qu’à notre tête, que je n’étais pas mieux là, je n’en restais pas moins un pompier. J’avais été formé pour ça, c’était mon rôle de me mettre en danger et peut-être qu’avant de pénétrer à l’intérieur, j’aurais plus réfléchi. Ce que je n’avais pas fait avec elle en revanche, bien trop inquiet de son imprudence, j’avais agi aussi stupidement qu’elle sans analyser la situation. On aurait pu se tuer tous les deux, j’en étais parfaitement conscient néanmoins peut-être ne serait-elle pas envie si je n’y étais pas allé et que je ne l’avais pas sorti de cette pièce qui avait explosé quelques minutes plus tard.

Je ne répondis pas à ses interrogations, me contentant de rester dos à elle et surtout, de ne pas tourner la tête. J’aurais certainement pu rentrer chez moi néanmoins je devais encore rester en observation et faire quelques examens pour s’assurer que tout allait bien au vue de toute cette fumée que j’avais inhalée. Et puis si je choisissais l’opération, je devrais très certainement resté plus longtemps cependant cela m’avait rendu vulnérable et si avant j’aurais accepté sans hésiter, aujourd’hui c’était différent. Même si les chirurgiens sont forts, qu’ils savent ce qu’ils font, il y a toujours un risque à ce que le résultat soit encore pire ce que ce qu’il était déjà. Néanmoins si je ne tentais pas je ne pouvais pas le savoir et me connaissant, j’aurais du mal à vivre avec cette horrible marque sur le visage. Peut-être parce que jusque là j’étais habitué à être « beau » ou plutôt à attirer le regard. Je n’allais pas à me mentir à ce propos alors que j’avais toujours eu beaucoup de chance auprès des femmes hors à présent, n’importe qui me dévisagerait dans la rue. Et je ne pouvais pas supporter ça parce que, inconsciemment, j’accordais une importance énorme à mon apparence. Peut-être pas autant que certains cependant j’avais toujours eu confiance en moi à ce niveau là et je m’aimais tel que j’étais. Maintenant, je n’avais pas le même point de vue de moi-même. Bien sûr, c’était pour la bonne cause et en guise de réconfort, je me disais que c’était mieux que je m’en sorte avec ça et que Sayuri soit vivante plutôt que je sois indemne parce que je n’avais rien fait et qu’elle ait perdu la vie. C’était juste un complexe pas facile à supporter. Certainement qu’avec le temps, je m’y ferais. Je pense qu’en ce moment, en ce qui me concerne, ce n’était pas les jours les plus heureux. Enfin, encore une fois, il y a souvent des périodes comme celle-là et je n’avais pas à me plaindre. Ce n’était pas grave.

Un sourire étira toutefois mes lèvres en l’entendant se justifier sur son état, elle avait l’air d’avoir un bon état d’esprit. C’était important pour la récupération. J’étais certain qu’elle serait vite sur pied - c’était le cas de le dire - bien qu’avoir un plâtre n’était pas une chose des plus géniales à supporter. Cela pouvait même être chiant. Mais elle s’y ferait rapidement. J’avais confiance en elle. Le principale était qu’elle se soit réveillée et qu’elle aille bien.

- Tu n’as pas à t’excuser, Lançais-je toujours sans me retourner, Même si au lieu de te précipiter, tu aurais du en parler. Mais je ne t’en veux pas, je peux comprendre. Puis tout le monde va bien maintenant, c’est le principal.

Me plaçant au bord du lit de l’autre côté, je me relevai afin d’aller ouvrir la fenêtre et de prendre une bonne bouffée d’air frais. Je détestais tellement les hôpitaux que j’avais toujours cette sensation oppressante d’étouffer. Je me saisis de mon paquet de cigarette qu’on m’avait posé sur la table près du lit et en allumai une, restant appuyé vers l’extérieur pour ne pas remplir la pièce de l’odeur du tabac.

- Mais ne fait pas l’idiote. Même si c’est bien de s’habituer rapidement, c’est aussi mieux de se reposer. Surtout qu’après, tu vas devoir subir une rééducation et pour ça, tu te dois d’être en pleine forme. Prépare-toi à souffrir.

Je ris sur la dernière phrase que j’avais rétorqué sur un ton plus « diabolique » bien que ce n’était pas tout à fait faux. Cependant, dans ces moments là, il ne faut pas dramatiser et toujours voir le bon côté de façon à être plus déterminé que jamais. J’étais vraiment rassuré qu’elle s’en sorte avec seulement une jambe fracturée et rassuré que c’était moi qui avait été touché physiquement plutôt qu’elle. Pour une fille, cela aurait été tellement plus embêtant. Si déjà moi, ça me tracassait, je n’osais pas imaginer la situation si Sayuri avait été à ma place. Finissant mon mégot, je l’écrasai dans un gobelet en plastique avant de me sentir valser de l’autre côté. Elle m’avait forcé à me retourner. Machinalement, mes yeux croisant son regard, j’avais détourné brusquement visage pour ne pas qu’elle voit et avait repoussé son bras à l’aide du mien.

- Ne me touche pas ! Ordonnais-je sans changer de position, Va-t’en. Je veux dormir. Et il n’y a rien d’intéressant ici.

Je m’en voulais d’être aussi froid dans mes paroles néanmoins je ne voyais pas d’autre façon pour qu’elle arrête d’insister sur mon état et qu’elle ne s’en inquiète davantage. Bien qu’il était évidemment trop tard et qu’elle avait du remarquer que moi aussi, j’avais un problème. Alors, plutôt que de m’emporter de la sorte, plutôt que d’être aussi impulsif, j’aurais du agir normalement, lui dire que ce n’était pas grave et que de toute façon, elles étaient jolies ces marques. J’aurais du plaisanter, rire, en disant que j’avais toujours voulu me faire un tatouage et qu’au moins ainsi c’était fait. Plus que tout, j’aurais du essayer de la réconforter, qu’elle ne se reproche rien et qu’elle culpabilise pour quelque chose qui n’était nullement de sa faute. Oui, j’aurais du lui dire tout ça. Mais, j’étais un idiot.


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Ce message a été posté Dim 6 Juil - 16:01
Si je lui en avais parlé, qu'aurait-il fait ? Si personne n'avait cru en ce que je disais ? Peut-être aurions-nous tous perdu du temps inutilement et Kaori serait morte. Je ne regrettais pas d'avoir agit ainsi, je regrettais simplement que Yano m'ait suivi. Il n'aurait pas dû faire ça. Quelqu'un d'autre aurait dû le faire et il ne serait plus là actuellement. Je m'en voulais pour cela et priais intérieurement pour qu'il ne m'en veuille pas, puisque c'était l'impression que j'avais en le voyant me tourner le dos ainsi. Je le suivis du regard en le voyant près de la fenêtre. Me reposer ? Je détestais ça. Rester inactive à ne rien faire, c'était contre mes principes. Même lorsque j'étais malade, j'agissais toujours comme si de rien n'était, souriant et tentant de faire les choses comme si j'allais parfaitement bien, jusqu'à m'écrouler littéralement parfois. Mais c'était mon état d'esprit. Si je me dis que je vais bien, j'irais bien. Si je me dis que je suis malade, que je souffre et que ça ne va pas, ça ne fera qu'empirer.

Bien qu'il me lança une petite pique en me disant que j'allais « souffrir » je ne pouvais m'empêcher de le trouver bizarre. Doucement, j'avançais vers lui grâce à mes béquilles pour me placer derrière lui. Ça me blessait qu'il ne me regarde pas. J'avais l'impression de l'ennuyer, qu'il tenait absolument à ce que je m'en aille. Ce qui me confortait dans l'idée qu'il m'en voulait. Il devait me regarder, me faire face. Je préférais cela plutôt que de le voir faire comme si de rien n'était ! D'un geste sec, je pris son bras pour le tourner vers moi, m'apprêtant à lui demander d'arrêter de me fuir quand je vis cette marque sur sa joue. Une trace de brûlure... C'était... A cause de l'accident ? Ma bouche s'ouvrit, mais aucun son ne sortit. J'étais trop déboussolée par cela, ainsi que par la froideur de ses mots. Je me mordis la lèvre, m'interdisant de m'en aller ainsi. Je ne voulais pas qu'il soit mal à l'aise à cause de cela.

-Yano...

Sans lui laisser le choix, je sautillais pour me retrouver face à lui, laissant tomber mes béquilles afin de lui attraper les poignets, le forçant ainsi à rester là et ne pas se cacher. Je fronçais les sourcils en le regardant, songeant que c'était choquant, mais pas non plus « horrible ».

-Pourquoi est-ce que tu me tournes le dos ? Tu veux m'empêcher de voir cette marque sur ton visage ? repris-je en le contemplant, sans jamais relâcher ses poignets qui m'aidaient à tenir debout. Pourquoi ? Je veux dire... Je ne comprends pas.

Est-ce que c'était pour m'éviter de m'en vouloir ou parce qu'il ne souhaitait pas que je le vois ainsi ? Bien sûr, au fond de moi, je me hurlais que j'étais une idiote, que c'était de ma faute s'il était dans cet état. Cette marque sur son visage, elle ne serait pas là si je ne l'avais pas entraîner la-dedans. Il serait encore intacte et souriant comme il l'était la dernière fois. Mais... Ce n'était rien, cette marque. Il aurait pu avoir tellement pire, même si je le comprenais. Avec le sex-appeal qu'il avait... Néanmoins, il y avait des chirurgiens esthétiques qui pouvaient le remettre à neuf. Il n'avait pas à s'inquiéter. Je ne voulais pas qu'il se sente mal à cause de cela. Pour moi, il était toujours aussi attirant, malheureusement.

-Je suis désolée, c'est ma faute si tu es ainsi, ajoutais-je en levant mon regard dans le sien, glissant très légèrement mes doigts sur sa joue. Tu n'as pas à me tourner le dos. Ça n'a rien de monstrueux, rassure-toi. Puis, ça reviendra comme avant un jour. S'il te plait, ne te tracasse pas pour ça...

Doucement, je lui souris pour le rassurer, même si au fond de moi, j'étais terrifiée. J'avais peur qu'il me rejette, qu'il me dise que je ne comprenais pas et que ça ne l'aidait en rien. Qu'il me jette dehors, même. Même si Yano avait changé, je craignais qu'il agisse ainsi. Je voulais simplement qu'il se sente bien, qu'il oublie cette marque ou qu'il dédramatise cette dernière. Je sais que j'étais mal placée pour m'adresser ainsi à lui, mais je ne souhaitais, pour rien au monde, qu'il réagisse mal. L'important était qu'il aille bien, qu'il ne soit pas réellement blessé. Qu'il puisse continuer à marcher, rire, sourire et vivre une vie normale. Mais une trace sur le visage, je sais combien ça peut affecter. Je me sentais tout à coup tellement inutile, à ne rien pouvoir faire pour l'aider.

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Ce message a été posté Lun 7 Juil - 15:17
Je ne voulais pas qu’elle voit ça. C’était moche. Horrible. Désagréable à regarder. Choquant. Moi je ne m’aimais pas et je n’avais pas envie qu’on essaie de me dire le contraire. J’étais pompier, je savais très bien ce qu’on pensait de ce genre de blessures, je savais très bien les moqueries que cela engendrait, le regard des autres, et je savais aussi que cela ne se soignait pas aussi facile qu’on le croyait. Bien sûr il y avait les opérations néanmoins tant que ce n’est pas nous qui sommes concerné, on pense que ce n’est rien, jusqu’à ce que ça nous arrive et que tout à coup, cela devient effrayant. Bien sûr pour ma part, je pouvais considérer cette brûlure comme une blessure de guerre et en être fier. J’en était fier d’ailleurs, grâce à ça, Sayuri avait pu être protéger et sauver, cependant je ne pouvais m’empêcher d’en être complexé. Qui ne le serait pas ? Ce n’était pas une petite marque et on ne voyait que ça. Non, je n’exagérais pas, je savais encore être objectif et c’était bel et bien le cas. Je savais qu’à présent la jeune femme devait encore plus culpabiliser qu’elle ne l’était déjà à l’origine. A cause de mes agissements et à cause de cette trace qu’il y avait sur ma figure. Encore heureux qu’elle ne pouvait pas voir le reste. Mais étrangement, le reste à mes yeux n’avait pas d’importance. C’était réellement le visage...

Elle pouvait dire ce qu’elle voulait à ce propos, oui, c’était monstrueux. Et non, ça ne s’en irait pas un jour sauf si je passais par un bloc opératoire. Ce n’était pas une petite brûlure qu’on se faisait lorsqu’on préparait à manger, c’était bien plus gros et j’aurais probablement pu en mourir. J’avais eu beaucoup de chance je le reconnaissais et je bénissais tous les dieux qui pouvaient exister pour m’accorder cette chance d’être encore là aujourd’hui. La sensation de ses doigts sur mon visage me firent frissonner et je le décalai aussitôt. Je ne voulais pas qu’on me touche, pas à cet endroit. C’était encore trop frais pour que j’accepte une telle chose et même si je n’aimais pas être aussi brusque dans mes gestes, je ne pouvais m’en empêcher. C’était encore sensible donc si vraiment elle se le reprochait, elle devait comprendre que ce genre d’initiative était à éviter.
Pour ma part, je ne lui reprochais rien, j’avais agi de mon propre chef et je ne m’en prenais qu’à moi même maintenant d’être ainsi. Mais je ne regrettais pas parce qu’elle était en vie et ça valait toutes les blessures du monde. Une vie est tellement précieuse, il ne faut pas la gâcher... Gardant mon visage quelque peu détourné, je me saisi de ses bras et doucement, je l’obligeai à s’assoir sur le lit. Si elle continuait à être aussi insouciante, c’était elle qui aurait des problèmes avec sa jambes donc je ne voulais pas qu’elle en fasse trop. Je savais que je ne devais pas me montrer mal devant elle et qu’au contraire, je devais la rassurer d’un sourire plutôt que de la gronder. Parce que je n’étais pas idiot et savait ô combien elle s’en voulait. Ce n’était pas la peine d’en rajouter.

- Bien sûr que c’est monstrueux, Déclarais-je en fermant la fenêtre et m’adossant contre le mur à côté, Mais ce n’est pas grave, je ferais avec. Je ne vais pas mentir et dire que je me trouve beau comme ça parce que c’est évident que ce n’est pas vrai.

Je ne pus m’empêcher de rire avant d’hausser les épaules comme pour lui dire que ce n’était rien.

- Je l’ai appris récemment donc c’est juste une question d’habitude maintenant. C’est surtout que je ne veux pas que tu culpabilises. Ce n’est pas de ta faute. Je sais que même si je dis ça, tu te diras le contraire mais ce n’est vraiment pas de ta faute. C’est moi qui ai voulu me précipiter dans le bâtiment, je savais le risque que je prenais sans mon équipement mais je l’ai fait quand même. Je te l’ai déjà dit aussi, on ne ferait pas ce métier si on n’avait pas conscience du danger. Ne croit pas que j’ai agi sans réfléchir. Je savais tout à fait ce qui m’attendait mais je l’ai fait tout en sachant ça. Donc non, ce n’est pas de ta faute.

En guise de complément à mes paroles, je lui adressai un doux sourire puis je vins m’assoir à côté d’elle, à sa droite pour qu’elle n’ait pas de vision sur la brûlure.

- Moi je ne t’en veux pas, Ajoutais-je d’une voix chaleureuse, Donc tu n’as pas à t’en vouloir non plus. Contente-toi de t’occuper de toi plutôt que les autres. Ne néglige pas ta santé et fait en sorte d’aller bien sinon ce que j’ai fait n’aurait servi à rien et là par contre, je t’en voudrais.

Ce n’était pas réellement vrai cependant c’était une façon comme une autre de la motiver à ne pas faire n’importe quoi. Même si sa fracture n’était pas grave à proprement parler ce n’était pas une raison pour la négliger puisque c’était en agissant ainsi que justement, la gravité pouvait s’accentuer. Et je me demandais si Sayuri s’en rendait compte.

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Ce message a été posté Ven 11 Juil - 16:23
Par automatisme, je baissais les yeux quand Yano insista sur le fait que c’était « monstrueux ». Moi, je ne trouvais pas. Bien sûr qu’il était moins séduisant ainsi, mais il n’était pas affreux. Je crois qu’il aurait beaucoup à faire pour sembler affreux. Il restait très bien ainsi. J’avais envie de lui dire, qu’il me croit, qu’il prenne mes yeux quelques secondes s’il voulait voir par lui-même. Mais c’était impossible et je savais que jamais il ne me croirait. Pourtant, il devait le faire, il ne devait pas s’inquiéter. Je m’en voulais tellement qu’il m’ait suivi et qu’il soit ainsi désormais. Si seulement il ne prenait pas autant son métier à cœur, si seulement il écoutait davantage les risques plutôt que son instinct. Je serrai les draps sous moi pour rester calme en l’écoutant parler, tenter de me rassurer. Je ne voulais pas qu’il me rassure, je voulais qu’il soit honnête avec moi. Qu’il ne s’adresse pas à moi comme une fille qu’il a vulgairement sauvé, mais comme quelqu’un de plus… Proche ? Oui, c’est ce que je voulais. Parce qu’à mes yeux, ce n’était pas un pompier qui m’avait aidé. C’était Yano. Même si c’est du passé, il aura toujours une importance particulière à mes yeux.

Il pouvait me dire dix millions de fois qu’il ne m’en voulait pas, cela ne changeait rien au fait que j’étais peinée et que je m’en voulais. Parce qu’il ne se sentait pas bien ainsi, qu’il était mal. Je sais que je contredisais celle que j’étais il y’a peu vis-à-vis de lui, mais il ne méritait pas ça. il devrait pouvoir s’en sortir, être heureux. Actuellement, il devrait être à la caserne et rire gaiement avec ses collègues. Mais, par ma faute, il était ici, et il était triste. Je lui souris quand il vint s’asseoir à côté de moi, hochant la tête comme pour lui affirmer que j’allais prendre soin de moi.

-Merci… Yano, tu sais je ne veux pas que tu agisses ainsi. Que tu caches ton visage pour que je ne le vois pas, ou que tu souris et essaie de me rassurer en dédramatisant la situation.

Mon regard se leva vers lui et je le fixais quelques secondes avec sérieux pour qu’il comprenne bien combien ce que je disais me tenait à cœur. C’était important pour moi qu’il le sache, et qu’il soit honnête avec moi désormais. Je ne voulais pas qu’il soit trop fier ou trop attentionné. S’il voulait me répéter mille fois qu’il n’aimait pas son visage ainsi, je l’écouterais. S’il avait besoin qu’on l’écoute, je serais là. Même s’il voulait des conseils, des avis. Je savais que ce n’était pas forcément mon rôle. Mais je voulais l’aider, même de façon infime comparé à l’aide que lui m’avait apporté.

-Alors, sois franc avec moi s’il te plait. Arrête de te préoccuper de moi, de faire attention à ce que je peux ressentir. Peu importe si je culpabilise ou si je m’en veux, n’essaie pas de minimiser ce que tu ressens avec moi.

Ma main vint doucement prendre la sienne, la serrant entre mes doigts alors que je fixais ce geste que je venais d’exécuter, un tendre sourire toujours sur mes lèvres pour qu’il comprenne que j’étais là pour lui. Que j’étais sincèrement là pour lui. Pas parce que je m’en voulais, mais parce que j’en avais réellement envie. Je ne savais pas s’il pouvait comprendre cela, mais je ferais de mon mieux pour.

-Ca va s’arranger. Même si tu penses le contraire au fond de toi, ça va s’arranger. Il faut simplement que tu cherches les solutions qui s’offrent à toi désormais. Mais ne t’en fais pas, tu redeviendras ce canon super sexy que tu es.

Je ris pour détendre l’atmosphère et qu’il oublie un peu ce qui le tracasse. Je savais que je n’étais pas bonne pour cela mais j’avais l’infime espoir que oui, ça sera le cas.


Anonymous
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Ce message a été posté Ven 11 Juil - 20:57
Bien sûr que c’était affreux. Bien sûr que je ne me plaisais pas ainsi. Qui se plairait ainsi de toute façon ? Il fallait vraiment ne pas prendre soin de soi pour n’en avoir rien à faire. Et ce n’était pas mon cas. Je ne reprochais à personne cette brûlure, pas même à moi-même d’avoir été aussi impulsif, et si je continuais de sourire, de dire que ça allait, de garder ce que je pensais pour moi, c’était parce que mon caractère était comme ça. Voilà un trait de ma personnalité qui n’avait jamais changé depuis. Je ne m’étais jamais plains, que cela soit maintenant ou auparavant, j’ai toujours fait en sorte de me débrouiller seul, sans compter sur quelqu’un. Je n’aimais pas ça et je trouvais cela complètement inutile. Autant d’inquiéter mon entourage sur ma propre vie, autant je m’en fichais de la leur. Qu’est-ce que cela pouvait bien faire que je me plaigne ? Je détestais ça. Peut-être que cela ferait du bien d’en parler oui mais et alors ? Je le lui avais déjà dit que je ne me trouvais pas beau et qu’à mes yeux c’était monstrueux. Je n’allais pas en rajouter une couche puis me plaindre encore et encore. Peu importait ô combien je me faisais honte à présent, cela n’avait pas d’importance. Je ferais avec et je m’y habituerais comme je l’avais toujours fait. Dans le pire des cas, je suppose que je tenterais l’opération puisque je ne pourrais supporter cette horrible marque qui me retraçait une grosse partie de ma figure. Et il ne fallait pas non plus m’en vouloir de me préoccuper des autres… J’avais changé à ce propos, je me tracassais beaucoup plus du monde qui m’entourait alors j’avais été véritablement inquiet en la voyant pénétrer à l’intérieur de la NHK sans rien dire à personne. Plus que je ne l’étais pas à l’origine. J’avais été véritablement anxieux pour elle, songeant au fait que si elle ne sortait pas d’ici, elle pourrait mourir. Je ne savais pas ce qui m’avait le plus motivé à cet instant là mais je crois que c’était un peu toutes ces émotions mélangées. Je ne la connaissais pas énormément néanmoins elle m’intriguait et inconsciemment je m’attachais. Il y avait aussi toujours cette partie de moi qui aimerait se souvenir d’elle et du mal que j’ai pu lui faire autrefois. Je n’abandonnais pas, souhaitant par-dessus tout comprendre même si Sayuri avait déclaré le contraire, que c’était mieux de repartir à zéro. Personnellement je n’en étais pas capable quand je repensais à notre « rencontre » - ou retrouvaille selon les points de vue – je ne pouvais oublier cette rancœur qui s’était retranscrit dans ses pupilles. Pourtant après l’avoir bien observé, je la trouvais mignonne, douce, agréable à vivre et certainement qu’elle avait encore énormément de qualité. Elle ne semblait pas être une mauvaise fille et je me reprochais le fait d’avoir pu la peiner dans le passé. Encore plus quand je remarquais que maintenant, je l’aimais bien et que j’apprécierais la revoir. Sans cette marque sur mon visage. J’aimerais la connaître un peu mieux, mettre des images sur ces souvenirs et la protéger. Oui, lorsque je la regardais, c’était ce que je ressentais. Derrière ses sourires, derrière cette douceur, elle paraissait tellement fragile.

« Ce canon super sexy que tu es ». Elle m’avait sorti de mes rêveries avec ses bêtises et je n’avais pu m’empêcher de la fixer d’un air quelque peu hébété avant de me mettre à rire à mon tour.

- Idiote, Chuchotais-je doucement sans m’arrêter de rigoler.

Vraiment, je l’aimais bien. Et je ne pouvais détacher mon regard d’elle pendant qu’elle riait elle aussi. Cette douceur qu’elle dégageait, cette mélodie et la vision que j’avais d’elle en la contemplant, serais-je bête si je la comparais à un petit ange ? Je crois que oui et cela m’amusa encore plus. Mais je pense que même les anges ne sont certainement pas aussi doux qu’elle.
Me calmant, je resserrais légèrement l’étreinte entre nos doigts, et n’éteignant pas l’esquisse sur mes lèvres, je la remerciais.

- Tu sais ce n’est pas que je dédramatise la situation ou que je minimise ce que je ressens. Je te l’ai déjà dit avant que non, je n’aimais pas ça. C’est juste dans mon caractère de ne pas me plaindre. En souriant, ça m’aide aussi moi-même à m’encourager, à me dire que ce n’est peut-être pas si grave que ce que je pense.

Mais cela ne m’aide pas à corriger le fait que je me déteste. Ou du moins je déteste ce nouveau visage et j’appréhendais le regard des autres à présent. C’était ce qui me terrifiait le plus en réalité.

- Je suis pompier, des cas comme ça j’en vois souvent, même des pires parfois. Alors je sais aussi qu’avec une opération, ça peut s’arranger. Seulement ce n’est pas sûr à cent pourcents, il y a toujours des risques. Donc avant de donner ma réponse au médecin, je préfère me préparer et faire en sorte de me dire que je suis déjà chanceux d’être en vie. Et sincèrement, je suis heureux d’avoir ça si en contrepartie, j’ai pu te sauver toi. Ne culpabilise pas parce que je dis ça. Je le pense réellement et je n’aurais pas supporté de savoir que tu avais perdu la vie dans cet incendie.

Parce que lentement mais sûrement, je m’attachais à elle et je ne voulais pas revivre ce que j’avais vécu par le passé. Oui, Shin était en fin de compte toujours en vie cependant je peinais tellement à réaliser cette réalité qu’à mes yeux il était toujours mort.

- Et tu dois très bien savoir pourquoi je dis ça. Parce que si je n’avais pas réagi aussi rapidement, tu ne serais plus là à l’heure qu’il est. C’est la vérité. Alors tu vois, une partie de moi est quand même fière de cette marque.

Je lui arborai un sourire sincère, pensant qu’elle était vraiment adorable et que pour se presser comme elle l’avait fait à l’intérieur du bâtiment, c’est qu’elle était vraiment courageuse. Machinalement, je caressai le dos de sa main avec mon pouce et je me disais que j’étais quand même rassuré que cela soit moi qui avais été brûlé. Cela aurait été un sacrilège d’abîmer un aussi beau visage que le sien. Sans trop savoir pourquoi j’effectuais ce geste, je la tirai contre moi, encerclant mes bras autour de ses épaules. J’ignorais qui en réalité j’essayais de réconforter, si c’était elle ou si c’était moi. Je voulais juste qu’elle me croie et qu’elle reste là. Oui, je voulais m’assurer qu’elle allait bien et qu’elle ne laisse rien tomber. Je voulais aussi croire en elle et me dire que peut-être, ce n’était pas si monstrueux que ça. Je voulais qu’elle ne soit plus aussi insouciante comme elle l’avait été et qu’elle prenne conscience qu’elle m’avait véritablement inquiété, que si elle recommençait, je recommencerais également. Au fond, j’avais juste envie de la protéger. Plus que quiconque, j’avais envie de la protéger elle. Peut-être que j’éprouvais cela juste parce que je regrettais de l’avoir fait souffrir autrefois alors qu’elle ne le méritait pas néanmoins j’avais l’impression que ce n’était pas uniquement pour ça.

Mes phalanges se perdirent dans sa longue chevelure et je pouvais sentir son doux parfum qui me chatouillait les narines. Cette chaleur, cela m’apaisait et je pense que j’avais aussi de lui voler un peu de cette douceur. Mais probablement que ça ne m’irait pas aussi bien qu’à elle.

- Avant j’étais peut-être égoïste, Avouais-je dans un murmure, Cependant, j’ai changé. Alors je suis désolé si je me préoccupe de toi, je suis simplement inquiet. Je veux que tu ailles bien. Vraiment.

J’avais besoin de le dire. Parce que si elle culpabilisait et se faisait du souci pour moi, on était deux dans le même cas. J’avais été négligeant et naïf en la laissant seule sur ce brancard. J’aurais dû me douter que sa demande était louche seulement jamais je n’avais imaginé qu’elle ferait une chose pareille. Alors ça avait été de ma faute de ne pas avoir été capable de la retenir. Cependant malheureusement, on ne pouvait pas changer le passé et c’était bien inutile de tergiverser dessus. Je préférais tellement me soucier de l’avenir. Ce qui signifiait donc de me soucier de Sayuri.

Anonymous
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Ce message a été posté Sam 12 Juil - 13:57
Je ris encore plus quand il me traita d’idiot. Le faire rire me mettait un peu de baume au cœur, ça me donnait l’impression qu’il avait oublié ce qui le tracassait pour quelques secondes et que j’avais réussi ma « mission ». Enfin, d’une certaine façon. J’écoutais ses paroles, sentant mon cœur s’emporter un peu quand il referma sa main autour de la mienne, passant doucement son pousse sur le dos de ma main. Il était si tendre, si doux, que je n’arrivais toujours pas à me dire qu’il était ce garçon que j’avais connu il y’a bien longtemps.

Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi bien avec quelqu’un. En général, je n’osais pas être aussi ouverte, simple. Je prônais le fait qu’il fallait être soi-même, mais pouvais-je réellement l’être dans ce milieu ? Avec Yano, c’était différent. Il n’avait rien à voir avec tout ça et me voyait comme une fille normale, puisqu’il ne savait même rien de ma carrière. C’était en partie pour cela que j’appréciais autant sa compagnie à l’époque, j’étais une adolescente tout ce qu’il y a de plus banal avec lui, il ne me posait jamais trop de question et j’avais toujours trouvé cela parfait. Même s’il avait changé, même si des années étaient passées, je retrouvais toujours cela en lui.

Ses paroles me touchèrent bien malgré moi. « Je n’aurais pas supporté que tu perdes la vie dans cet incident ». C’était stupide, mais ça me touchait, parce que j’avais l’impression qu’il disait cela sincèrement pour moi, et non pas parce qu’il était pompier et que c’était normal qu’il pense ainsi. J’étais tellement stupide à me faire des films ainsi. Ça ne signifiait rien, ou pas grand-chose. Mais j’étais heureuse de m’imaginer cela. Je souris, me menaçant de me casser l’autre jambe si je commençais à pleurer, un peu trop ému par ses paroles. Je réalisais bien qu’il m’avait sauvé la vie. Je lui devais tellement pour cela, et je ne le remercierais jamais assez d’avoir tout risqué pour venir m’aider. Mais je m’en voulais tout de même qu’il en soit ainsi. Au fond, j’étais également fière. Fière de lui, de ce qu’il était devenu. Je crois que je n’aurais jamais pu imaginer cela un jour.

Mon cœur manqua un battement en sentant ses bras m’attirer et son torse contre moi. Je peinais à réaliser ce qui se passait, mais je souris doucement, finissant par refermer cette étreinte, m’amusant à passer délicatement mes doigts le long de son dos, comme pour le rassurer. J’avais envie de le rassurer, de lui prouver que tout irait bien et qu’il redeviendra effectivement ce « canon » dont je parlais. Mais en attendant, je me permettais le privilège de m’enivrer de son parfum, humant avec délice cette odeur si rassurante qu’il dégageait. J’avais envie de rester là pour une durée indéterminée, qu’il ne me lâche pas pour l’instant. Un frisson parcourut ma peau en sentant ses doigts dans mes cheveux, et je souris en l’entendant parler. Il était tellement adorable.

-Merci beaucoup, pour tout ce que tu as fait, pour tout ce que tu viens de dire, murmurais-je sans m’éloigner de lui. Ça me fait vraiment plaisir d’entendre tout ça. Je suis certaine que tout ira bien pour nous deux. Je pourrais bientôt marcher comme un mannequin et toi, tu pourras faire rager la gent masculine avec ton visage parfait.

Je le gardais contre moi, sans souhaiter m’en éloigner ne serait-ce qu’une fraction de seconde. J’aimais vraiment qu’il soit près de moi ainsi. J’avais l’impression d’être réellement en sécurité, que rien ne pourrait m’arrivé. Mon garde du corps n’avait jamais eu le même impacte. Je savais que cela venait de moi, mais j’adorais cette sensation.
Doucement, je me dégageais un peu de son emprise pour pouvoir lui faire faire, un grand sourire sur les lèvres.

-Ca n’a peut-être pas d’importance, mais… Je suis vraiment fière de ce que tu es devenue.

Pour moi, c’était vraiment incroyable de le voir ainsi, et oui, j’étais fière de voir ce garçon turbulent devenir l’homme que j’avais face à moi. Et, à mes yeux, il devrait l’être d’autant plus. J’espère qu’au moins il se rendait compte de cela.

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 13 Juil - 20:35
Elle était vraiment trop mignonne. Il n’y avait pas de mots pour décrire ce que je pensais d’elle et je dirais que même le mot « mignonne » était trop infime pour parler d’elle. Peut-être adorable aussi. Sa voix douce apaisait mon cœur et même à moi, il m’arrivait de ne pas vouloir me décaler de cette étreinte qui me réchauffait mon âme et adoucissait mon esprit. Elle commençait, peu à peu, à avoir un drôle d’effet sur moi et son parfum qui m’enivrait, je ne voulais encore moins me reculer. J’espérais sincèrement être capable de la protéger. Ne plus avoir à revivre ça et la revoir. Oui, j’aimerais réellement la revoir. Pas dans une situation dû au hasard et pas à cause d’un accident qui avait eu lieu à son travail. Je voulais apprendre à la connaître, briser cette intrigue qui tournait autour d’elle et peut-être en même temps corriger cette image de mauvais garçon qu’elle avait de celui que j’étais autrefois. Peut-être faire en sorte de réparer mes erreurs passées et peut-être même me lier d’amitié avec elle. Je le souhaitais sincèrement, elle me semblait si douce que je ne voulais pas passer à côté d’une personne si formidable. Ses bras en-dessous des miens me provoquaient un bien fou et me rassurait plus que je ne l’imaginais. J’en avais plus besoin que ce que je pensais et instinctivement, j’avais renforcé l’étreinte pendant que mes doigts se baladaient encore dans sa chevelure. M’en voudrait-elle si je disais que je n’avais pas envie qu’elle se décale et que rien que pour aujourd’hui, j’aimerais qu’elle ne bouge pas et reste contre moi. C’était mauvais pour sa jambe, cette position, j’étais le mieux placé pour le savoir néanmoins cette sensation de sécurité et de bien-être, cela faisait tellement longtemps que je ne l’avais pas ressenti. J’avais l’impression qu’ainsi, rien ne pourrait nous arriver, qu’on était invincible dans un monde ou rien ni personne ne viendrait nous déranger. C’était probablement utopique de voir les choses de cette manière et niais aussi néanmoins je suppose que les évènements jouaient sur mon attitude et ma façon de penser.

Je l’écoutais me parler et fronçai discrètement les sourcils quand elle se défit légèrement de l’emprise mais je ne pus que lui sourire face à ce qu’elle me disait. Ce n’était pas égocentrique néanmoins je l’étais également. J’étais fier de ce que j’étais devenu et j’étais heureux d’entendre au moins une personne me le dire. Parce que j’avais beau grandir, jusqu’ici je n’avais reçu d’éloge de qui que ce soit et j’avais avancé ainsi, affrontant ma nouvelle vie avec le sourire, oubliant mon passé sur lequel j’avais tiré un trait. Et le plus « drôle » dans tout cela était probablement que c’était une jeune femme sortant tout droit de mon passé qui me déclarait cela. Ce qui me faisait d’autant plus plaisir et réchauffait un peu plus mon cœur.
Ne disant rien, je la tirai à nouveau délicatement, l’obligeant à revenir contre moi tandis que mes paupières se fermaient lentement et que j’essayais d’atténuer tous ces tracas qui m’encombraient l’esprit. C’était la première fois que j’éprouvais un tel besoin et que je voulais qu’on me rassure, qu’on me fasse comprendre que quoi qu’il arrive tout irait bien et surtout que je ne revivrais plus jamais ça. Je disais vouloir la protéger cependant dans l’état vulnérable que j’étais en cet instant précis, j’en étais incapable.

- Ne bouge pas, Chuchotais-je, S’il te plaît.

J’étais certainement égoïste de faire une telle demande alors qu’on n’était pas particulièrement proche néanmoins, je le voulais. Et je savais que je n’aurais pas agi comme cela avec n’importe qui mais que c’était parce que c’était elle. J’aimais sa douceur. Plus que tout. J’aimais ça et je voulais qu’elle m’en donne un peu, qu’elle partage avec moi.

- C’est vrai que je ne me rappelle pas mais tu sais… Tu peux être fière de toi aussi.

Ma voix restait toujours aussi faible, un murmure qui se dirigeait directement dans le creux de ses oreilles.

- Je te trouve formidable et je te remercie. Pour m’avoir frappé avec ce parapluie aussi. Grâce à ça, j’ai pu te « rencontrer » et je ne regrette pas. Tu disais que tu te sentais pitoyable à côté de ce qu’on faisait nous mais honnêtement tu n’as pas à l’être. Je ne te connais pas à proprement parler mais je peux deviner un peu qui tu es… Tu protèges et aides les autre à ta façon et ce n’est pas quelque chose qui est donner à tout le monde.

Mes gestes diminuèrent peu à peu tout comme ma voix qui devenait presque inaudible sur la fin. La fatigue se faisait ressentir mais je résistais, ne voulant pas me défaire de ses bras qui me mettaient du baume au cœur. Les cachets plus tous ces évènements ne m’aidaient pas vraiment à être en forme cependant cela n’avait pas d’importance pour le moment. J’aurais juste aimé qu’elle reste là encore un peu plus longtemps. Mais c’était probablement impossible n’est-ce pas ?

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 14 Juil - 18:35
Surprise qu’il me tire ainsi contre lui, j’osais à peine bouger, mettant quelques secondes à réaliser avant de fermer à nouveau mes bras autour de lui et de le serrer contre moi. Mes doigts allaient avec délicatesse se perdre dans ses cheveux et j’acquiesçais lentement à sa demande. Ce n’était pas une demande difficile à exécute puisque, pour rien au moins, je n’avais envie de bouger et de devoir quitter la puissance de ses bras. Doucement, je ne pus m’empêcher de m’approcher encore un peu, me collant à lui malgré moi. J’avais réellement envie d’être proche de lui, de le rassurer. Qu’il comprenne que tout irait bien puisque j’allais être là. Comme une promesse.

Avec lui, j’allais de surprise en surprise et ses mots me firent sourire. Fière de moi ? Lui ? Il n’y avait pas de quoi mais cela me fit plaisir et un nouveau sourire se forma sur mes lèvres. Il n’y avait aucun raison de me dire cela à moi, mais j’étais heureuse de l’entendre, même je ne comprenais pas. Je ne voyais pas de raison particulière à ce qu’il puisse l’être. Comme s’il lisait dans mes pensées, il reprit la parole, comme pour m’expliquer ce qu’il en était. Wahou. C’était sans doute la première fois qu’on me disait des aussi jolies choses. Bien sûr, mes fans me disaient des choses magnifiques dans les courriers qui me réchauffaient le cœur. Mais là, je trouvais cela plus personnel, comme si ça m’était réellement adressé, à moi, la personne que j’étais, sans artifices.

-Si tu le dis, répondis-je sans bouger comme il me l’avait demandé, fermant mes yeux. Je ne suis pas certaine d’être si « formidable » que ça. Et je regrette un peu de t’avoir frappé avec le parapluie.

Un peu. Parce que je me demandais si nous aurions pu nous retrouver ainsi si je n’avais pas agis comme je l’avais fait ? Je l’aurais revu lors de l’incendie et je pense que je n’aurais même pas eu la force de réagir. Alors que de cette façon là, j’avais marqué son esprit. Certes, pas de la meilleure façon qui soit mais je l’avais marqué. J’étais reconnaissante qu’il ne se soit pas arrêté à cette première image, d’avoir pu lui montrer que je n’étais pas qu’une folle furieuse armée d’un parapluie qui agressait des hommes dans la rue.

-Peut-être qu’avec le temps, tu verras par toi-même si ce que tu viens de dire est juste.

Implicitement, je lui demandais qu’on se revoie. J’avais envie de le revoir dans un contexte plus calme, plus posé. Lui et moi, juste comme ça. Je ne savais pas s’il comprenait, mais ça n’avait pas beaucoup d’importance. Tout ce qui comptait actuellement, c’était ses bras autour de moi. Je me demandais quand cette étreinte se finirait, bien que je souhaite qu’elle dure encore et encore. Néanmoins, il me semble qu’il y mit fin malgré lui, alors que j’entendais une respiration significative de sa part. Il s’était endormi. Un doux sourire se forma sur mes lèvres et je l’allongeais doucement sur le lit, gardant mes yeux rivés sur lui durant quelques minutes.

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