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 Avant, j'étais pas drôle. Mais ça, c'était avant. |♥| Rina&Yuto

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Ce message a été posté Mer 2 Nov - 0:46
 
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Rina & Yuto


L'idée semblait bonne, merveilleusement bonne, même. Tellement bonne, en vérité, que Yuto n'avait même pas jugé nécessaire d'en parler à Satoshi afin d'avoir son opinion sur le sujet. La seule approbation dont il avait besoin, c'était la sienne, et peut-être celle de la demoiselle qui figurait en bonne place dans le plan qu'il avait à l'esprit afin d'aider Yun Hua à échapper à la surveillance paternelle exacerbée dont elle et son fils faisaient peut-être l'objet.

Il avait réfléchi, ce qui n'était pas négligeable, à un moyen de détourner l'attention de l'homme qu'il devait nommer père. Il avait essayé de trouver une solution suffisamment bonne pour permettre à tout le monde de s'en sortir, et c'est lorsqu'il avait passé la porte d'un café du voisinage que l'idée lui avait traversé l'esprit : il allait attirer l'attention de son père sur lui afin de l'empêcher de s'intéresser de trop près à la vie de sa demi-soeur! C'était grandiose, brillant ! En plus, il connaissait déjà la personne parfaite pour jouer le rôle de la mauvaise fréquentation que son père pourrait lui reprocher.

Ayumu, avec son prénom passable et son manque d'ambition plus que flagrant, faisait parfaitement l'affaire.

La vérité, c'est que même en étant conscient de toutes les choses qui faisaient défaut à cette fille, il n'avait pas pu s'empêcher de lui envoyer un message pour prendre de ses nouvelles, quelques jours après l'avoir croisée au cimetière. Avoir la perte d'une mère en commun avait créé en lui l'envie de lui demander comment elle allait, une sorte de lien implicite basé sur la compassion ? C'était compliqué à expliquer, surtout pour celui dont les connaissances n'étaient basées que sur l'étude minutieuse de formules listées dans les cahiers et de vocabulaire tellement précis que le sens échappait parfois à la logique linguistique.

Récupérant dans la salle des domestiques la veste qu'il avait malencontreusement laissé traîner au salon pendant quelques secondes - et que madame Okura avait récupéré sans se poser de questions, Yuto abandonna la maison familiale afin de rejoindre le taxi qui devait le déposer à l'endroit où il avait donné rendez-vous à Ayumu. Un musée. Un putain de musée. Ça devait lui plaire, non ?

Assis à l’arrière de la voiture, il essaya de prononcer son prénom plusieurs fois sans grimacer. C'était encore difficile, mais il finirait bien par y arriver, un jour. S'il voulait que son père morde à l'hameçon, il devait se montrer sous un autre jour, loin de l'étudiant blasé qu'il était les trois quarts du temps. Se déguiser en femme lui aurait fait à peu près le même effet.

Et c’est en cela également que choisir Ayumu était intéressant : il avait plus de facilité à lui parler. Il parvenait à trouver quoi dire, même lorsque rien ne lui venait à l’esprit, et elle n’avait pas l’air de trop le juger sur son humour. C’était bien. Elle était parfaite.

Il adressa un signe de la main au chauffeur, lui indiquant qu’il pouvait rentrer et qu’il ne fallait pas l’attendre, sans oublier de préciser qu’il ne fallait pas prévenir son père. S’il demandait l’inverse, Seito se douterait de quelque chose. Il allait lui prouver qu’il pouvait être aussi bon faussaire que lui.

« Ayumu !  » Moins d’enthousiasme. « Ahem.  » Maintenant, on trouve quelque chose à dire. « C’est cool que t’aies pu venir, j’ai cru que j’allais mourir dans mes cahiers.  »

Pour le prix de la meilleure amorce de conversation, il se donnait grand vainqueur. Un ricanement nerveux lui échappa d’ailleurs, alors qu’il se grattait doucement le lobe du nez. C’était mauvais. Très mauvais. Il n’avait rien à raconter. Est-ce qu’elle s’intéressait au droit civil ? Au pénal ? Elle n’avait pas l’air très intelligente, il suffisait de l’entendre parler de l’art et de son Kim Tae Jun… Kim Jong In ? Illumination.

« Oh ! J’ai écouté de la musique l’autre jour.  » Brillant. « Enfin, de la Kpop.  » Il était sur la bonne voie, il le sentait, et de s’empresser d’ajouter, le sourire aux lèvres. « Y en a qui sont pas refaits, là-dedans ? »

Une minute de silence pour l’humour qui venait de s’éteindre. Au moins, il avait trouvé quelque chose à dire.
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Ce message a été posté Lun 7 Nov - 21:19
 
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Rina & Yuto

Comme un scénario bien ficelé, Rina préparait toujours sa vengeance contre le vieux Hashimoto. Croiser Yuto lui donnait une ouverture non négligeable. En lui parlant, indirectement, elle pouvait en savoir plus sur eux, sur ce qu'ils faisaient, les éventuels déplacements. Yuto ne devait pas tout lui dire, forcément, mais le peu d'information comptait, surtout leur niveau de protection. Elle y arriverait. Le mieux serait de pouvoir s'infiltrer dans la maison, mais elle deviendrait trop facilement suspecte si on enquêtait après son décès. L'approche devait être subtile, petit à petit, l'air de rien. Elle ne pressait pas Yuto, ne posait pas vraiment de questions, ou en tout cas, jamais de trop flagrant, jamais directement sur son père, même s'il en mourrait d'envie.

En réalité, leur conversation n'était pas passionnante. Entre lui qui la bassinait sur ses cours et elle qui répondait avec intérêt en lui envoyant des photos de tout ce qui pouvait l’entourer. Ses pieds, sa manche, un bout de mur, un morceau de papier froissé. Tout pour l'ennuyer comme il l'ennuyait en lui parlant de ses notes. Il devrait comprendre pourtant qu'elle s'en fichait. C'était tellement évident. Il y avait tellement de choses plus amusante à lui raconter. Comment rentrer chez lui, comment accéder au bureau de son père. Il ne lui en parlait jamais et Rina était peinée. Enfin, à moitié. Pouvoir parler à Yuto lui faisait plaisir, au fond. Même s'il ne savait pas qui elle était, le mensonge la pesait un peu. Elle aimerait lui parler de sa mère, savoir s'il se souvenait de certaines choses. Mais elle ne pouvait, pas encore, pas maintenant.

Quand il lui avait proposé de se voir, elle avait été sans doute un peu trop heureuse, filant dans la chambre de sa colocataire pour lui voler quelque chose à mettre. Avant de retourner dans sa chambre. Parce qu'elle préférait ses propres vêtements en fait, elle avait complètement oublié ce détail. Tout comme elle avait oublié de lui demander où ils se retrouvaient. Grimaçant en lisant "Musée Nezu", elle se reprit rapidement, un éclair de génie la gagna. Elle allait pouvoir prendre des selfies avec des statuts ! Fabuleux. Yuto viendrait forcément avec elle. Filant dans le métro, elle changea plusieurs fois avant d'arriver à la bonne station, manquant de se battre avec un SDF qui lui avait fait une remarque sur sa jupe, mais elle fut sympathique et lui laissa la vie sauve.

L’enthousiasme de Yuto la surprit et elle se demanda s'il n'avait pas pris de drogue ou quelque chose. Elle espérait que ce soit le cas et que ça le rende drôle. La suite de sa phrase réfuta l'idée et ça fit un peu de peine à la demoiselle. « Ah, t'en fais pas, je devais tuer un type mais finalement, c'est annulé. » Le couple s'était finalement réconcilié. Riant un peu, elle passa sa main dans ses cheveux, se demandant vraiment s'il ne faisait que ça. Étudier. Il avait une vie tellement nulle, ça faisait beaucoup de peine à Rina. Encore plus à Ayumu, puisque c'était de ça qu'il était question actuellement. D'elle

Arquant un sourcil, elle pouffa un peu bêtement. Il avait écouté de la kpop ? Genre, vraiment ? Si elle s'y était attendu. La suite, par contre, elle aurait clairement pu l'anticiper. « Il n'y en a aucun qui est humain en réalité. C'est des cyborgs, des humains parfaits, aussi bien physiquement que mentalement. » Elle tenta d'avoir l'air le plus sérieux possible en lui disant cela, finissant par hausser les yeux au ciel. « T'aurais pas pu être idole toi. T'es peut-être beau parfois, gens quand tu parles pas et que t'as pas ce sourire bizarre là. » Celui qui avait pour se moquer. Plissant les yeux, elle désigna ses lèvres pour montrer de quoi elle parlait avant de se tourner vers le musée. « Qu'est-ce qu'on fait là ? » Il voulait vraiment aller dans un musée ou il ne savait juste pas où lui donner rendez-vous ?
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Ce message a été posté Jeu 10 Nov - 19:03
 
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Rina & Yuto


C’était facile, quand il y réfléchissait bien. Il lui suffisait de trouver une fille, de faire croire à son père qu’il s’intéressait à elle, qu’elle représentait une menace au sérieux de son fils, et il pourrait facilement attirer son attention. Yuto n’aurait pas trouvé une meilleure idée en demandant l’avis de Satoshi, il en était certain. Maintenant, il restait à prier pour que son plan fonctionne et que son père commence à se demander pour quelles raisons son fils commençait à sortir en compagnie d’une fille sans ambition. Il devait protéger le petit de Yun Hua, et s’il fallait pour cela jouer le jeu de l’homme qu’il détestait le plus au monde, il le ferait. Sa sœur était sa seule alliée dans la lutte contre Seito.

Mais lorsqu’il voyait Rina, il n’avait rien à raconter. Les trois quarts du temps, il parlait de ses cours, des études passionnantes qu’il faisait, mais pour lesquelles mademoiselle ne semblait pas avoir d’intérêt. L’économie et le droit étaient pourtant incroyablement intéressants, lorsqu’on s’y attardait un peu. Il était presque triste de constater qu’on pouvait penser comme ça. L’art, c’était peut-être bien parfois, lorsqu’on était un peu bizarre et qu’on n’avait pas envie d’avancer dans la vie, mais le reste du temps, ça ne servait à rien. Il ne comprenait pas l’intérêt. Peut-être ferait-il entendre raison à Rina, un jour ?

Sûrement pas aujourd’hui. Les débats n’étaient pas à l’ordre du jour, il préférait essayer d’être aussi ouvert et souriant que possible, ce qui n’était pas évident pour lui. Il ne voulait pas être comédien, mais avocat. D’aucuns disaient que les deux métiers se ressemblaient sur certains points, mais ils se trompaient. Reste qu’aujourd’hui, il lui fallait convaincre son père de la relation qu’il pouvait avoir avec Rina. Le leurrer, le tromper, le mener sur le mauvais chemin.

« Tuer un type ? » Elle n’avait pas envie de tuer son père, par hasard ? Il ne pouvait se permettre ce genre de commentaires, surtout pas si ce con avait décidé de le faire suivre. « T’es quand même bizarre comme fille. » Vraiment louche. Enfin, il avait fait son choix. « Enfin, tant mieux ! »

Il ne devait pas avoir de regrets. Pas maintenant. Il y avait tellement de choses plus graves dans la vie qu’une sortie avec une fille avec les fils qui se touchent. Faire des blagues de mauvais goût dans l’espoir de faire rire cette même fille, par exemple.

« Des cyborgs, bien sûr… » La technologie Coréenne arrivait-elle à ce niveau de réalisme ? Il fronça imperceptiblement les sourcils en y songeant. Il n’en savait rien. Rien du tout. « Qu’est-ce qu’il a mon sourire ? » Il posa le bout des doigts au coin de ses lèvres, comme pour maîtriser le sourire qui s’y trouvait. On ne venait pas d’insulter sa personne. Sa si belle et parfaite personne. « Tu sais pas ce que tu manques, c’est tout. » Répondit-il en soupirant un peu. « Au moins, je suis naturellement beau, moi. » Et il disait ça en toute humilité, évidemment. À sa question, il se redressa et enfonça les mains dans les poches de son pantalon, soupirant.

« Un tennis. » Reprit-il avec amusement. « On va visiter. T’aimes l’art, non ? J’ai pensé que ça te plairait. » Et que ça l’encouragerait à venir, forcément. « J’ai déjà acheté les entrées. »

Souriant de façon moins moqueuse, il lui tendit l’un des billets.
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Ce message a été posté Dim 27 Nov - 12:51
 
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Rina & Yuto

C’était bizarre, que Yuto lui propose si soudainement de se voir, mais ça n’allait sans doute pas déranger la petite Nippone qui était réellement ravie d’une pareille initiative. Elle avait besoin d’en savoir plus sur lui, sur sa famille ; sur son père, surtout. Par message, c’était un peu compliqué de lui faire parler d’autre chose que de ses cours ennuyeux et de ses vannes habituelles visant à se moquer d’elle. Il manquait cruellement d’humour, elle ne pouvait pas lui en vouloir, ni le blâmer. C’était dans le gêne Hashimoto. Et sans doute dans le gêne Abe aussi, même si elle préférait blâmer son père. Les absents avaient toujours tort, donc c’était le cas pur ça aussi.

Un petit rire s’échappa de ses lèvres quand il reprit ce qu’elle lui avait confié. Tuer un type. Il pouvait penser que c’était faux, ce serait plus logique. Ça l’amusait de plaisanter sur ça, on ne la prenait jamais au sérieux. Mais c’était un détail non négligeable ici. C’était mieux s’il ne savait pas et qu’il reprenne en lui disant qu’elle était bizarre la fit exploser de rire. Elle ? Bizarre ? Elle paraissait totalement normale à côté du Prince Hashimoto qui lui faisait l’honneur de sa divine présence aujourd’hui. Tant mieux. On allait finaliser la chose sur cette note. Tant mieux si elle avait pu se libérer afin de lui tenir compagnie.

« C’est toi qui est bizarre. » Et elle, elle était très adulte. C’est celui qui dit qui est. Mais il ne fallait pas se formaliser sur ça, elle retrouverait sa dignité de demoiselle de vingt ans plus tard. Quand elle aura le temps. Passant sa main dans ses cheveux, elle le contempla quelques instants, les sourcils froncés. C’était bizarre avec lui. Elle ne savait pas si elle devait être flatté qu’il ait pris le temps d’écouter quelque chose qu’elle aimait ou outré qu’il se moque par la suite. Elle allait être flatté. Elle, elle n’avait pas pris la peine de regarder ce qu’était une équation avec plusieurs inconnus. Dans sa tête, ça sonnait un peu comme un plan à plusieurs. Ou un club échangiste. Une équation à plusieurs inconnus.

Et comme il l’amusait, tourner ses petits Coréens à la dérision ne la dérangeait pas. C’est vrai, Jackson avait un peu l’air d’un cyborg. Jackson venait de Hong Kong mais ce n’était qu’un petit détail, il était vraiment trop beau pour être un être humain tout à fait comme les autres. Une esquisse se forma sur son visage quand il sembla s’offusquer sur son sourire et elle plissa le nez dans une grimace moqueuse. Il avait un très beau sourire, oui. Ça le rendait très mignon mais il était si prétentieux qu’on ne devait pas lui dire. Après, ça lui montrait à la tête et la catastrophe arrivait. C’était incroyable, tant de prétention dans ce long corps. « Naturellement beau, je sais pas. T’as quand même beaucoup d’argent, qui sait si t’as pas fait refaire un petit truc ? » Suspicieuse elle s’approcha pour voir son visage de plus près, comme si elle cherchait encore une trace de bistouri quelque part, ou un morceau de plastique qui sortait d’un côté ou de l’autre. « Mais oui, allez. C’est vrai que t’es plutôt pas mal. » Amusée, elle lui fit un clin d’œil avant de le pousser un peu, taquine.

Encore une fois, il se moqua d’elle, mais elle leva les yeux plus pour la forme que parce qu’elle était excédée par son comportement. Un tennis oui. Il allait voir où est-ce qu’elle lui mettrait sa raquette. « Oh. Oui, j’aime l’art. » En fait, l’attention était vraiment mignonne. Et elle en était bêtement heureuse. « Han. Merci… Oppa. » Riant pour elle toute seule, elle saisit le billet, un peu trop contente. Il ne devait pas savoir ce que signifiait Oppa. En tant que cyborg, il devrait. Glissant son bras sous le sien, elle s’accrocha à lui pour qu’il la suive à l’intérieur du musée, vers la réception pour tendre les billets. Elle attrapa un guide du musée en même temps, commençant à le déplier sans relâcher Yuto. « Il y a une grande exposition sur l’ère Edo. Tu aimes cette époque ? Les cours d’histoires, c’était ce que je préférais à l’école. » Il s’en fichait peut-être mais elle avait envie de lui dire quand même. Il ne pouvait pas l’en empêcher.
 
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Ce message a été posté Dim 27 Nov - 22:11
 
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Rina & Yuto


Mariko avait fait une de ces têtes quand Yuto avait annoncé qu’il sortait. Comme si elle n’y croyait pas. Comme si un véritable miracle venait de se produire. Sans doute était-elle plus surprise par l’aspect « officiel » de cette sortie que par l’escapade en elle-même. La femme de chambre s’était habituée à le voir sortir après avoir prétendu qu’il étudiait, à hocher la tête quand elle le voyait glisser un index sur ses lèvres pour réclamer son silence, et à le regarder lorsqu’il s’éloignait dans la rue, depuis la fenêtre de la grande salle à manger, tout en prétendant dépoussiérer une décoration qui se trouvait non loin. Yuto, faire une véritable sortie avec quelqu’un ? Impensable.

C’est sur de petits détails comme celui-là que reposait la confiance de Yuto. La curiosité un peu trop forte d’une femme de ménage, l’envie d’en savoir plus qui la pousserait à poser des questions à ses collègues, si ce n’est au maître de maison en personne. Même s’il n’y répondait pas, l’information serait passée : Yuto sortait. Yuto voyait quelqu’un. Une fille. Une fille qui ne possédait ni diplôme, ni qualification digne de ce nom. Comment pouvait-il s’autoriser un tel comportement ? S’il avait raison, son plan fonctionnerait à merveille. Il était plus que temps de mettre en pratique ses maigres capacités d’acteur.

« Je ne suis pas bizarre. » Si on oubliait l’incroyable désir de voir son père décéder et l’obsession qu’il avait pour les mathématiques, il était même plutôt normal. On exclurait également la petite comédieridicule qu’il jouait à l’université et son incapacité à accepter que les personnes qui n’étudiaient pas avaient un avenir malgré tout... La normalité, c’était tellement subjectif. Tellement stupide. Un concept inventé par ceux qui ne pouvaient se faire un nom afin de ne pas se sentir à l’étroit dans le monde des grands.

Ayumu avait peut-être raison, tout compte fait. Il n’était pas bizarre : il était exceptionnel. Bien plus que d’autres ne l’étaient en tout cas. Cette idée de supériorité, on l’en avait nourri. On lui avait répété qu’il était le meilleur dès le moment où il avait été capable d’écouter. À chaque pas, il le répétait : tu es un Hashimoto. Hashimoto. Comment aurait-il pu songer à changer de nom ? Ce patronyme liseré d’or était tout ce qu’il avait. La promesse d’une fortune à venir, l’héritage d’un empire économique sur lequel il mettrait la main lorsque le moment serait venu. Yuto Hashimoto deviendrait riche, puissant. Plus beau que son père, aussi. Hériter des traits de sa mère était une bénédiction et même les coréens refaits d’Ayumu ne parviendraient pas à rivaliser avec sa plastique naturelle.

« Si j’ai beaucoup d’argent, c’est en partie parce que je ne le dépense pas pour des futilités. » Ce n’est pas parce qu’il était riche qu’il se permettait d’envoyer les billets par la fenêtre ! Il n’achetait que ce qui était strictement nécessaire. D’ailleurs, il devrait songer à contacter le garage afin de s’assurer que les deux voitures qu’il avait commandées arriveraient en temps et en heure, avec les options requises. Un investissement intelligent. Bien plus que la chirurgie dont il n’avait pas besoin. Ayumu n’avait-elle donc aucune notion de l’argent ?

Quand elle s’approcha, Yuto eut un mouvement de recul. Avait-il quelque chose sur le visage ? Il loucha rapidement pour vérifier. Rien. Enfin, il n’en avait pas l’impression. Il pinça les lèvres et se redressa en un froncement de sourcils, glissant innocemment son poignet sur le bout de son nez, au cas où quelque chose s’y serait vraiment trouvé. Plutôt pas mal ? « Je vais prendre ça comme un compliment, merci. » De qui se moquait-elle ? Il connaissait sa valeur ! Cette petite gueuse avait tout intérêt à se méfier de lui. Ne jamais énerver un fauve. Un félin. Peut-être un chaton. Il préférait les chiens.

Devant le musée, il réalisa qu’un tennis aurait été plus amusant. Ils en faisaient parfois, avec son père, quand il était enfant. Ils invitaient son cousin, Mikio, tellement maladroit mal qu’il trébuchait sur ses propres baskets. La risée de tous, selon Seito. Il n’y avait, dans la famille Hashimoto, aucune place pour les ratés.

« Tu m’as fait peur pour le coup. » Il ne dut pas le forcer, le soupir de soulagement suivant. Qu’aurait-il fait, si elle n’aimait pas l’art ? Il serait rentré directement, son plan serait tombé à l’eau. Mais pas aujourd’hui : il avait eu raison. Encore. « Oppa ? Ça veut… »

À peine avait-il eu le temps de froncer les sourcils qu’il se trouva tiré à l’intérieur. Pinçant les lèvres, il laissa son regard erreur sur le guide qu’elle avait trouvé. Une exposition sur l’époque Edo ? Tant qu’elle ne lui proposait pas de visiter l’exposition entière, ça lui convenait. « J’ai surtout étudié la façon dont l’économie a fonctionné à cette période-là. Tu sais, les échanges avec les Pays-Bas, ce genre de choses. C’est intéressant ! » Les aspects légaux et économiques, surtout. Le reste n’était pas utile. Pas pour lui en tout cas. « Mais oui, j’aime bien. » Enfin, pour l’art, il ne savait pas. Ce n’était pas lui, l’expert. « Ils ont fait beaucoup de choses à cette époque ? Enfin, je veux dire, dans le domaine artistique. » On s’en doutait. Il ne savait pas comment agir par rapport à elle. Mais il n’avait pas le choix. Son père le surveillait peut-être. « Mais pourquoi tu n’as pas étudié l’histoire, si ça t’intéressait ? » Il ne comprenait pas pourquoi elle n’avait pas continué ses études, pourquoi elle n’avait pas changé. « Je veux dire… Il y a des cursus pour ça. »
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Ce message a été posté Mer 21 Déc - 22:35
 
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Rina & Yuto

Ça lui faisait plaisir, oui. Que Yuto pense à elle et l’emmène dans un endroit qu’elle aimerait et pas au salon des mathématiques. Ça, ça l’aurait clairement ennuyé. Et lui, il allait s’ennuyer au musée, mais ça allait l’amuser de le voir s’ennuyer donc ça lui faisait plaisir et c’était tout ce qui comptait. Le complimenter était compliqué, il savait qu’il était beau, il le savait. Le lui répéter, c’était un peu risqué. Très risqué. Elle trouvait ça amusant, la confiance qu’il avait en lui-même, sa façon d’être, ses petites expressions. Il était drôle, très drôle. Sauf quand il essayait de l’être. Là, il était plutôt pathétique et il lui faisait de la peine. C’était bien d’essayer, c’était mieux de se rendre compte qu’il fallait arrêter. Si, il était bizarre, mais pas forcément dans le mauvais sens. Il aurait pu être pire, avec le père qu’il avait, ça aurait pu l’influencer pire que cela. Bien évidemment, il avait des préjugés, des aprioris sur beaucoup de choses et elle se demandait s’il avait déjà mangé quelque chose qui coûtait moins de 30,000 Yens, mais là n’était pas la question.

Les futilités. Elle le jugea un instant. Tout son argent passait dans des futilités, et c’était pour ça qu’elle était heureuse. Avait-elle besoin de cet éplucheur électrique de kiwi ? Non. L’utilisait-elle beaucoup ? Au début, oui. Maintenant elle avait la flemme. Mais elle était très fière. Quand des gens venaient la voir, elle pouvait proposer un kiwi. Et c’était pratique parce que tout le monde aimait les kiwis. Sauf Yuto, probablement. Parce qu’il n’en avait mangé. Elle avait envie de lui demander mais elle garderait ça pour plus tard. Il fallait cultiver un peu de mystère. « Et parce que ton père est putain de riche, oui. » Elle leva les yeux au ciel, faisant un geste dédaigneux de la main. Pas de ça avec elle, il pourrait dépenser dix fois ce qu’elle dépensait en un mois et il pourrait encore faire le tour du monde en jet privé.

Yuto avait visé juste, elle aimait l’art. et elle comptait bien emmener Oppa se promener. Elle rit un peu en voyant qu’il ne comprenait pas le mot. Inculte. Et ça se disait petit génie. Tournant la tête vers lui, elle lui offrit un sourire radieux avant de répondre : « ça veut dire Papi en allemand. » Plissant le nez, moqueuse, elle le tira un peu plus fort pour le forcer à bien la suivre. L’ère Edo la fascinait, tout comme l’histoire entière de son pays. L’art Japonais était unique, totalement décalé. Souvent salace. Elle était fière de son pays. Aucun autre ne pouvait se vanter d’avoir dessinés des relations sexuelles avec des pieuvres.

Une fois à l’intérieur, elle s’attarda un peu sur lui, fronçant les sourcils quand il parla d’échange commerciaux. Pourquoi est-ce qu’il était comme ça. Elle tenta de trouver quelque chose à dire. Il fallait qu’elle s’y intéresse. Il faisait des efforts. Elle devait en faire aussi. « … J’en doute pas ! Pourquoi ils sont allés faire des échanges avec les Pays-Bas ? » C’était loin quand même. Pinçant les lèvres, elle réfléchit un instant. « J’aimerais bien y aller un jour, ça doit être cool ! » On pouvait fumer de l’herbe dans des bars et il y avait des prostituées dans des vitrines. Le paradis.

« Beaucoup oui ! C’était très riche. L’essor des estampes. Beaucoup de théâtre ! Dans le classique, le Nô, et plus populaire, le kabuki, ça tu dois forcément connaître. Le estampes sont très axées sur la beauté de la femme. » Elle s’arrêta devant l’une de ses estampes, trois femmes souriantes en kimono, un arbre de cerisier derrière elles. Pinçant les lèvres, elle s’approcha de lui comme pour lui confier quelque chose, gardant toujours bien son bras. « Si c’était ça la beauté de la femme à l’époque, imagine ce que j’aurais été moi. Une déesse ! » Petit hairflip au passage. Elle se doutait qu’elles ne devaient pas ressembler à ça. De tout son cœur, elle l’espérait. Observant attentivement le tableau, elle réfléchit en même temps à sa question, même si elle connaissait déjà la réponse. Yuto accordait tellement d’importance aux études, c’en était presque inquiétant. « Parce que… Hm. Je veux pas une vie ennuyeuse. Et je ne veux pas apprendre des choses qui ne m’intéressent pas. Les études, on ne m’a jamais vraiment appris leur importance. » Au foyer où elle avait grandi, on les poussait plutôt à se trouver au plus vite un boulot pour être indépendant, pour partir d’ici. « J’étudiais la photographie plus comme un loisir. » Il ne comprendrait sûrement pas et quelque part, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Le tirant avec elle, elle s’avança vers un autre tableau, penchant légèrement la tête pour bien comprendre les détails. « Et toi, pourquoi est-ce que tu tiens tellement à tes études ? Tu penses que de toi-même, c’est ce que tu aurais choisi ? » Rina finit par le regarder. Ça l’intriguait assez. Elle se demandait comment il serait si son père ne l’avait pas influencé toute sa vie.

 
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Ce message a été posté Jeu 22 Déc - 20:40
 
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Rina & Yuto


Les musées, ce n’était pas son endroit favori. Il aimait les conférences universitaires, quand elles parlaient de la situation économique mondiale et de l’évolution démographique, mais pas l’art. Ce n’était pas utile, ça n’était pas concret et, surtout, il y avait trop de conditions à remplir pour que ça soit rentable. Ça demandait un talent qu’il ne possédait pas. Un talent qu’on ne trouvait que rarement, même chez ceux qui apprenaient. Maintenant qu’il y pensait, il se demandait si Rina y arrivait, elle, ou si elle ne faisait que prétendre. Elle n’avait pas l’air si douée, quand on y regardait bien.

Mais elle était mignonne, et s’il devait la trainer dans un musée d’art pour qu’elle soit heureuse et participe inconsciemment à son petit plan, il était prêt à sacrifier quelques heures de son temps. Ce n’était pas plus mal. Il pouvait éviter les réunions de Seito pendant ce temps, en prétendant avoir quelque chose à faire. Puis les choses s’enchaînaient, son père se posait des questions, et ainsi de suite. Il l’espérait en tout cas.

Ce n’était qu’une hypothèse, finalement. Son père qui mettait l’argent sur un piédestal, qui considérait études et diplômes comme une valeur sûre. Il ne pouvait faire autrement. Il devait s’y intéresser, au moins un peu ? Il aimait croire qu’il avait un peu plus de valeur aux yeux de son père que le commun des mortels.

Évidemment, il avait de la valeur. Il était son fils biologique, son héritier légitime. Quel homme chercherait à nuire à la personne qui devait lui succéder ? Sans doute un fou. Il avait un doute quant à la santé mentale de son père, mais il l’espérait assez sensé pour ça.

« Oh s’il te plaît. » C’est elle qui n’avait pas autant d’argent, nuance. Un ricanement lui vint à cette pensée, quand il songea qu’il avait certainement plus d’argent qu’elle en aurait jamais. Son père lui avait au moins donné ce confort de vie ‘minimal’. Le luxe, c’était d’en sortir pour frayer avec ceux qui ne possédaient pas autant. Il les bénissait par sa présence. Mais ça, Ayumu ne pouvait pas le comprendre. Elle était trop différente. « Respecte-moi un peu. » Un ricanement suivit. Difficile de savoir s’il était sérieux.

Même avec ses surnoms, elle ne le respectait pas. Oppa. Si ça voulait dire grand-père, il était profondément choqué. Il n’était ni vieux, ni laid, ni incontinent, ni impuissant. Il pouvait lui montrer si elle le voulait. Mais il ne fallait pas non plus trop l’impressionner, il avait peur de la faire fuir après. À la place, ils allaient visiter ce musée, regarder les peintures et les sculptures… Faisaient-ils seulement des sculptures, à l’époque ? Il n’en savait rien. «  C’est vraiment laid comme mot. » Reprit-il en continuant à la suivre. Si elle commençait à l’insulter, ça n’allait pas le faire.

Donc Edo. Ne pas connaître l’art de son pays ne lui manquait pas. Il se moquait de savoir qu’un homme avait eu l’idée folle de peindre des rouleaux avec ses cils ou il ne savait quelle connerie. Ce qui intéressait, c’était de savoir ce qu’ils en avaient tiré. En avaient-ils profité ? À quoi cela servait-il autrement ? « Parce que c’était les seuls qui n’essayaient pas d’importer leur religion dans le pays et que certains livres étaient vraiment utiles. » Notamment les livres d’anatomie. Un sourire lui vint, étiré par la fierté qu’il éprouvait maintenant qu’il avait expliqué quelque chose. Sa leçon, il l’avait bien étudiée. « Je sais pas si c’est si cool que ça. » Comparé au Japon, il ne savait pas s’il se sentirait en sécurité dans un pays aussi bizarre. Cette pensée lui traversa l’esprit alors qu’il portait les doigts à son nez pour en toucher le bout. Les leurs étaient tellement longs.

Et elle profita de ce moment d’égarement pour le perdre avec ses histoires d’estampes et de théâtre. Il hochait bêtement la tête, réfléchissant à ce qu’elle racontait. Il ignorait si ça le fatiguait ou si ça l’amusait. « Ah ! » Reprit-il enfin, claquant des doigts. « Le kabuki, c’est celui pour lequel ils utilisaient des femmes, puis des enfants ? » S’enquit-il, la tête haute, un large sourire aux lèvres. « Je le sais parce qu’ils ont dû l’interdire avec le temps. C’est pour ça que ce sont des hommes maintenant. » Mais elle le savait sûrement déjà. Fier comme jamais, il continua à sourire, heureux de pouvoir parler de sujets qu’il connaissait par le biais de ce qu’elle appréciait. Ce n’était pas la première fois qu’il pouvait parler facilement avec elle.

Voyant qu’Ayumu s’arrêtait, il en fit de même avant de poser les yeux sur les tableaux qui se trouvaient devant eux. La beauté des femmes, disait-elle. Si ça n’avait pas été écrit devant lui, il n’aurait peut-être pas pu dire de quoi il s’agissait. Des estampes. Incroyable. Un son contemplatif lui échappa, jusqu’à ce qu’Ayumu s’approche. « N’importe qui est une déesse à côté d’elles.  » Un rire moqueur lui échappa alors qu’il reposait les yeux sur l’estampe. D’un autre côté, il avouait qu’Ayumu n’était pas aussi laide que certaines filles qu’il avait rencontrées, bien au contraire. Elle était plutôt mignonne.

Trop pour étudier, visiblement. Ça le décevait un peu, qu’elle renie ainsi l’intérêt des études. Il y avait tant de bénéfices à en tirer. Tant d’avantages. Ce n’était pas juste une question d’études. Enfin… Il n’en savait rien lui-même. C’était tellement difficile à dire. Mais ce n’était pas si ennuyeux qu’elle le prétendait. Avec si peu d’autres distractions, les études pouvaient même être particulièrement amusantes. Ça non plus, elle ne devait pas le comprendre. C’était précisément pour cette raison que son père désapprouverait la relation qu’il simulait avec elle. Parce qu’elle était trop différente pour comprendre le monde dans lequel il vivait. Comment pourrait-elle comprendre ses obligations ?

Il la suivit jusqu’au tableau suivant, fronçant les sourcils alors que sa tête suivait la même courbe que celle d’Ayumu. Il ne savait pas trop identifier ce qui se trouvait sous ses yeux. Pourquoi il tenait à ses études ? De lui-même ? Il redressa la tête, gardant les yeux sur le tableau. «  J’ai choisi de moi-même. Pour certaines raisons. » Des raisons pas forcément bonnes, d’ailleurs. Un désir de vengeance qui croissait avec le temps. Impossible à arrêter.


Sa voix rompit le silence à nouveau. « J’aime bien étudier. Parfois, ça passe le temps. » Il se rappelait encore de la petite compétition qu’ils se livraient avec Airi. Toujours faire partie de la meilleure classe, toujours obtenir la meilleure note. Devenir délégué de classe et mener tout le monde à la baguette. C’était une affaire de réussite, de compétence, et à défaut d’avoir de nombreux amis, l’étude lui avait permis de tuer de longues heures. Trop scolaire, sans doute. Il donnait les réponses comme on les lui apprenait, mais ça fonctionnait.

«  … C’est quoi ce truc ? » Osa-t-il finalement demander, en reposant les yeux sur la jeune femme qui l’accompagnait. «  On dirait…  » Il avait bien une idée, mais il n’était pas certain d’avoir envie de s’avancer sur le sujet. S’il se trompait, il aurait l’air plutôt bête. « Bon et si on continuait la visite ? » Sans attendre, il fit quelques pas dans le sens indiqué, espérant ne pas retomber sur des dessins aussi… Particuliers.
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