Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

Partagez
 

 Someone in the crowd |♥| YUTO&RINA

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Sam 11 Fév - 23:30
Someone in the crowd
Yuto & Rina

Invité chez les Hashimoto ! Enfin un rêve qui se réalisait, elle allait passé par les belles portes, faire une entre triomphale, peut-être même rencontré cet homme si détestable. Elle avait hâte de le revoir. Rina s’imaginait déjà sa tête frippée. Elle avait du mal à comprendre à comprendre le jeune Hashimoto. Il l’invitait souvent, sortaient souvent avec elle, ils étaient même allés en Australie ensemble ! Mais il n’avait jamais rien tenté. Jamais. Il ne l’avait même pas embrassé. C’était bizarre. Elle croisa son regard dans la glace. Non, elle refusait de croire qu’elle pouvait ne pas lui plaire. Il devait être gay. C’était bien la seule option qu’elle trouvait. Et elle, elle était son alibi. Ou un truc du genre. Elle n’en savait rien en réalité, elle restait juste persuadée qu’il était gay. Ça ne pouvait qu’être ça. Mais elle s’en foutait. Bon, ça la frustrait un peu. Parce que, elle, elle n’était pas lesbienne, et que lui, il était vraiment attirant. Mais peu importe. Elle ne perdait pas de vue son objectif. Atteindre Seito, analyser les lieux, trouver comment le tuer. Cela fait, Yuto pourra être librement gay et elle pourra pleurer de désespoir. Elle avait le sens des priorités.

Ne pas venir habillé comme une souillon, mais ne pas trop en faire non plus. Hors de question de louer une robe hors de prix. Elle ne voulait pas lui plaire. Oh non, au contraire. Elle voulait qu’il la déteste. Qu’il pense qu’elle était la petite-amie de Yuto et s’arrache les cheveux jour et nuit en se demandant ce qu’il avait fait pour mériter ça. Il allait sûrement essayer de la tuer. Mais elle savait très bien comment éviter ça. Il allait s’arracher la tête, perdre des neurones à réfléchir encore et encore à comment éviter une situation si abominable. Rina souriait rien que d’y penser. Ayumu. Elle redevenait Ayumu. Même son prénom n’avait rien de bien classe. Mais elle s’en fichait. Ce n’était pas le plus important à ses yeux.

Une fois totalement prête, elle quitta son appartement, prenant les différents transports jusqu’à finalement arriver devant l’immense demeure des Hashimoto. Elle s’annonça à l’interphone. Ayumu, l’amie de Yuto. On l’autorisa à entrer, approchant de la grande porte, elle se courba légèrement devant la nouvelle boniche. Sa mère était bien meilleure, elle le savait déjà. Et en même temps, elle plaignait cette femme. Tout comme sa mère, son patron devait à peine savoir comment elle s’appelait. Elle échangea quelques banalités avec elle, cependant, la gouvernante de la maison ne semblait pas à l’aise, tentant de faire venir Yuto au plus vite. Un sourire illumina le visage de la demoiselle en le voyant arriver et elle s’en approcha, déposant un baiser sur sa joue pour le saluer. En espérant que son père les voit. Et par petit plaisir personnel, aussi. « J’ai failli pas trouver, ta maison est si petite, on la voit à peine. » Oui, à peine. Elle la voit limite de chez elle. « Je savais pas trop quoi mettre… » Cette robe rose, c’était son maximum. Il pouvait bien râler, au fond, ça n’avait pas d’importance. Les gays ralaient toujours.

Made by Neon Demon

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Dim 12 Fév - 20:39
Someone in the crowd
Yuto & Rina

Il l’avait encore invitée. À la maison cette fois, au milieu des domestiques et des personnes qui le surveillaient pendant qu’il vivait sa petite vie prétendument tranquille. D’un regard il vérifia, pour la troisième fois, que Mariko n’avait rien oublié avant de ‘disparaître de sa vue’, comme le disait si souvent son père. Il fallait que tout soit parfait, même si celle qu’il recevait ne correspondait pas aux standards de son géniteur. Il ne pouvait rien laisser passer.  Sa main agrippa une serviette propre pour nettoyer une tâche qui le narguait sur le bar, et il la déposa soigneusement pliée sur le côté. Le dernier type qu’ils avaient engagé avait, visiblement, encore beaucoup à apprendre. Une chance que son père soit le seul à requérir ses services : il aurait tout gâché, avec ses commentaires stupides et ses maladresses. Ce type aurait dû le remercier de l’empêcher d’être renvoyé. Son père et lui en avaient parlé plusieurs fois.

Glissant une main dans ses cheveux en passant devant le miroir qui décorait le côté du comptoir, Yuto fronça les sourcils devant son reflet ; Yun Hua avait peut-être raison : il en faisait trop et aurait pu choisir n’importe quelle autre fille pour ce plan stupide. En plus, il y avait de fortes chances que sa demi-sœur se fasse des films par rapport à ce gosse et ces types qui les surveillaient. Quel intérêt Seito aurait-il pu y trouver ? Souhaitait-il le revendre, en faire trafic ? Le plus plausible était qu’il désire faire pression sur sa fille afin d’obtenir son silence. Ces théories le rendaient paranoïaque. À ce rythme, il commencerait bientôt à se demander pour quelles raisons il avait croisé Ayumu, le jour précis de la mort de sa mère. Lui préférait croire à la coïncidence, mais qu’en aurait dit Yun Hua ?  Il faisait mieux de ne pas se lancer dans de tels raisonnements.

Enfonçant les mains dans les poches de son pantalon sombre soigneusement repassé, Yuto posa les yeux sur la télévision qui diffusait les dernières informations mondiales. Ça n’intéresserait sûrement pas Ayumu. Son doigt pressa un bouton pour ouvrir le menu et explorer les différents programmes qu’on proposait à cette heure. Dans le pire des cas, la télévision resterait silencieuse.

L’écran redevint noir quand monsieur Tanaka, leur majordome, - passa dans le couloir, sur lequel la porte du salon était ouverte, suivi de près par la silhouette élancée du maître de maison qui se préparait pour une réunion de haute importance. Le premier faisait chauffer la voiture, le second prenait son temps. Il connaissait la chanson. Yuto se remit à sourire après avoir vu disparaître son père, trop heureux de le voir s’en aller. Il était enfin tranquille.

À l’heure à laquelle il devait recevoir son invitée, de petits pas pressés retentirent dans le couloir principal. Madame Okura était à son poste et jouait parfaitement son rôle, ce qui confirma ses impressions. Elle ouvrait sans avoir demandé son opinion et sans être informée : : elle l’observait, lorsqu’il s’éclipsait habituellement. Tous travaillaient pour son père, autant qu’ils étaient, plus que pour lui. Logique, quand on savait qui payait leur salaire tous les mois. Ce devait également être le cas du chauffeur, sur qui il se reposait bien souvent, sans totalement lui faire confiance. Malheureusement. En attendant qu’on fasse appel à lui, Yuto feignit l’innocence en consultant la liste de ses e-mails, et, quand la voix de la domestique retentit, il essaya de ne pas avoir l’air trop pressé d’arriver. Il était un enfant qui faisait des bêtises, conscient et fier qu’on le remarque.


Les mains toujours enfoncées dans les poches, il observa Ayumu, alors qu’un sourire se formait sur ses lèvres. Il allait parler, mais elle le prit de court et il resta un instant muet. Elle était si familière. C’était ce qu’il attendait d’elle, mais il ne s’imaginait pas que cela l’affecterait personnellement. Croisant le regard de la femme de ménage, il l’autorisa à partir et reposa les yeux sur Ayumu. Elles s’étaient vues, maintenant ; Seito serait averti sous peu des visites que recevait son fils. Parfait.

« La prochaine fois, je te donnerai un plan fléché, si tu as tant de mal. » Il ricana avant de réaliser à quel point sa plaisanterie était pitoyable, toussotant sur la fin pour la camoufler. «  C’est très bien comme ça, t’en fais pas. » Elle était presque mignonne, avec cette robe et ces talons. Ce n’étaient pas les plus vêtements qu’elle aurait pu porter, mais ça lui allait bien, il ne pouvait pas s’en plaindre. «  Tu vas bien ? »

Une part de lui était déçue de voir Ayumu : elle avait l’air si ordinaire. N’aurait-elle pas pu faire un effort pour avoir l’air étrange, bizarre, peu recommandable ? D’un autre côté, il était satisfait : comme d’habitude, elle était belle. Ce n’était pas la première fois qu’il le pensait, Yun Hua le lui avait fait réaliser. Pour sa défense, il avait dû la choisir pour certaines raisons, au début. Contrairement à ce qu’il avançait, il n’était pas aussi peu entouré et, si tout ce qu’il désirait trouver était une fille perdue et dépravée, il aurait facilement pu faire un autre choix. Elle était la première à lui avoir traversé l’esprit.  

Cessant de l’observer bêtement, il tourna les talons à temps pour voir disparaître Mariko dans la chambre qu’elle occupait, au fond du couloir, et qui n’était autre que celle où vivait Nanami, l’ancienne femme à tout faire de la maison. Sans doute était-elle partie appeler Seito, lui dire que son fils invitait des demoiselles en son absence. Cette pensée le fit doucement sourire.  «  Je t’ai jamais demandé, je pense. Tu vis où exactement ? » D’un geste, il poussa la porte du grand salon et y fit quelques pas, avant de lui désigner le canapé d’un geste de la main. « Fais comme chez toi surtout. » Ce n’est pas tous les jours qu’il invitait quelqu’un ; son père et lui étaient plutôt solitaires et cette maison tenait plus de la garçonnière que de la demeure familiale. Tout y était carré, assez épuré, mais très richement équipé. Même le salon, si l’on oubliait les quelques décorations qu’avait proposé Madame Okura, semblait terriblement froide. Yuto avait appris à aimer cet environnement, peut-être lui ressemblait-il un peu. Ayumu pouvait bien profiter du confort qu’on lui offrait temporairement. « Alors, remise des ‘vacances ?’ »

Made by Neon Demon

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Lun 13 Fév - 22:59
Someone in the crowd
Yuto & Rina

C’était terriblement bizarre, de se retrouver ici à nouveau. Ça n’avait pas énormément changé par rapport à ses souvenirs. Quasiment identique. Cette maison bien trop grande pour elle, où elle s’était si souvent perdue. Rina sentait tant de souvenirs lui revenir, heureux, pour la plupart. Puisque sa mère était encore avec elle. Quand elle lui racontait des histoires avant de dormir, après avoir couché Yuto. Le meilleur pour la fin, comme elle le lui disait quand elle boudait parce qu’elle avait cette impression qu’on lui « volait sa Maman ». En partant d’ici, elle n’aurait pas pensé y revenir un jour, malgré son besoin de vengeances. Et pourtant, elle était ici. Son regard scrutait cette maison qui l’avait vu, pendant un temps, grandir. Elles avaient été heureuses ici, avant de se faire jeter dehors comme des malpropres. Ce qu’elles étaient sans doute, aux yeux de Seito. La demoiselle savait qu’elle risquait de le croiser, et elle devrait à ce moment, se faire violence pour ne pas lui sauter au cou et tenter de le tuer comme ça. Non, de façon plus subtile. Elle voulait qu’il souffre, comme elle avait pu souffrir durant toutes ces années, après avoir perdu sa mère.

Sagement, elle attendit que Yuto apparaisse, souriant dès que le Prince fit son entrée. Elle le salua, familièrement. Par provocation, parce qu’elle en avait envie, aussi. Un plan fléché, ce n’était pas une si mauvaise idée. Si seulement il savait qu’elle connaissait parfaitement le chemin pour venir jusqu’ici, elle reconnaissait parfaitement cette gigantesque maison, dans ses moindres détails. Elle savait où se trouvait le bureau de Seito. Oui, elle savait bien tout ça, mais elle préféra rire, hochant la tête pour approuver l’idée géniale de Yuto. Son compliment – elle allait le prendre ainsi – lui fit plaisi et elle le remercia d’un hochement de tête princier. Très bien comme ça. Tant mieux. Tant que son père détestait, ça convenait tout à fait à la jeune Japonaise. « Je vais très bien, et toi ? » Elle lui sourit, son regard se leva vers le sien.

Distraitement, elle suivit du regard la bonne qui lui avait ouvert alors qu’elle disparaissait dans une autre pièce. Autrefois, c’était là où elle vivait avec sa mère. Elle se demandait si ça avait changé. Probablement. Cette femme n’avait pas les mêmes goûts que sa mère, elle ne devait même pas se douter qu’il y a une dizaine d’années, une femme vivait ici avec sa petite fille, probablement heureuse. Rina ne saurait dire ce que sa mère pensait de cette vie. Elle aurait probablement aimé vivre autrement. Une vie ordinaire, avec un époux, une maison bien à elle, d’autres enfants. Elle adorait les enfants. Avec Yuto, elle avait un peu l’impression d’en avoir deux, sans doute. Même si Rina ne l’avait jamais accepté comme un grand frère. Heureusement. Avec un fessier pareil, elle aurait été terriblement triste de l’avoir comme frère. Une cacophonie.

Yuto lui posa une question. Devait-elle dire la vérité ? Elle ne pouvait pas mentir sur tout non plus, il n’était pas obligé de venir la voir. « A Shibuya, près du parc Yoyogi. » Ce parc était si grand, il perdrait bien du temps à la retrouver. Surtout s’il la cherchait sous le nom de Tanaka Ayumu. Entrant dans le salon, elle regarda ce lieu immense, souriant encore. Faire comme chez elle ? « Avec plaisir ! » Mollement, elle se laissa tomber sur le canapé. Si confortable ! Ils l’avaient changé depuis le temps. « Ne me répète pas deux fois de faire comme chez moi, je vais m’installer pour de bon ! » Elle rit, un peu trop fort de ses propres mots. Sans arrière-pensée. Jamais. Elle préférait son petit appartement. Bien plus confortable, moins tape à l’œil. Ça lui convenait davantage. « Remise ? » Elle pouffa. « J’aurais pas pensé te revoir un jour ici. » Elle s’était sincèrement imaginée devoir le manger. Se redressant un peu, elle lui fit un peu de place. « Oh, t’as le droit de t’asseoir aussi ! Te dérange pas pour moi. » Parce qu’elle ne se dérangeait pas pour lui non plus. « C’est tellement clean, on dirait genre, les photos des magasines déco, mais en vrai. » Fronçant le nez, elle observa encore un peu. « Et en plus vieux, c’est pas moderne tout ça, j’ai l’impression que Hiro Hito va débarquer dans un costume traditionnel. » Petite, elle n’avait le droit de toucher à rien. Ce vase posé sur la table devant elle, qu’elle n’avait le droit de toucher « qu’avec les yeux ». Frustration. Doucement, elle se pencha, posant simplement un doigt dessus avant de revenir au fond du canapé. Acte ultime de rébellion, la petite elle était fière de ce que la Rina actuelle était devenue. Innocemment, elle sourit à Yuto.

Made by Neon Demon

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Mar 14 Fév - 21:33
Someone in the crowd
Yuto & Rina

Ce qu’il pouvait perdre du temps entre ces murs, à attendre que les heures passent et que son père daigne revenir du travail. Quand il était enfant, c’était un refrain qui repassait chaque jour, sans jamais discontinuer. Il s’asseyait à table avec un livre, souvent bien trop compliqué pour lui, et il essayait de ne pas s’endormir en regardant bêtement les caractères qui s’enchaînaient sous ses yeux. Tout petit, c’était moins mort, dans cette grande maison. Il y avait Nanami, il y avait le chien. Puis, il y avait ce petit quelque chose qui rendait la maison différente, mais qu’il n’avait jamais réussi à identifier. Un petit quelque chose qui rendait la solitude moins difficile à vivre, lorsqu’il se retrouvait loin de sa mère et de son père, que Nanami elle-même était occupée à préparer à manger ou à faire autre chose que s’occuper de lui. Ce petit quelque chose, qui était en réalité quelqu’un, échappait encore et toujours à sa mémoire, déjà fatiguée par les études qu’il s’imposait et la façon dont il se tourmentait. Comment aurait-il pu savoir que celle qu’il invitait à la maison en connaissait déjà les moindres recoins ? Les devinettes, ce n’était pas son truc.

« Je vais bien, je vais bien. »  Il allait toujours bien, comment aurait-il pu aller mal, dans tout ce luxe et cette sécurité ? On lui avait souvent répété qu’avec ses moyens, il ne pouvait pas se plaindre. Après, on allait encore lui demander pour quelle raison il niait sa richesse lorsqu’il sortait à un endroit où on ne les connaissait pas, son père et lui. Là-bas, il pouvait se plaindre, raconter n’importe quoi, traîner où on ne l’attendait pas. Il se sentait tellement plus vif depuis qu’il prenait cette liberté. La conscience que son père finirait par lui causer des problèmes, qu’il avait développée assez récemment, n’était pas rassurante, mais c’était un combat de plus à mener, et chacun trouvait son compte dans les erreurs de l’autre.

Madame Okura avait disparu dans les fins fonds du couloir, là où elle ne dérangeait plus personne. Elle n’était pas méchante, mais son bavardage intempestif et sa manie de fourrer son nez dans les affaires qui ne la regardaient pas avaient toujours eu le don d’énerver l’héritier, qui lorsqu’il avait besoin d’un moment d’intimité, se sentait constamment observé et obligé de remettre ses plans à plus tard. Il était parfois plus malin qu’elle, il parvenait à trouver une diversion, mais ça ne durait jamais bien longtemps. Dans ce genre de moments, il se demandait parfois si c’était pareil avec Nanami. Si elle était aussi pénible. De ce qu’il se rappelait, elle était bien plus jeune. Stupide enfant. Lui aussi était plus jeune, pourquoi n’aurait-ce pas été le cas de cette femme ? Se rappeler d’elle n’était pas toujours évident. À son âge, il n’aurait pas pu retenir grand-chose, si ce n’était quelques points marquants : le jour où il avait failli se perdre, par exemple. C’était une des dernières fois qu’il l’avait vue. Le chien aussi. Après ce jour-là, la maison était morte.

Mais qu’est-ce qu’il foutait, au juste ? Ce n’était pas le moment de penser à tout ça.

Il monta lentement les marches de l’escalier qui menait à l’étage, réalisant qu’il ne s’était encore jamais posé la question d’où vivait son amie. Certainement pas dans le cimetière où il l’avait rencontrée, à moins qu’elle soit un démon dont il avait troublé le repos. Un sourire lui vint aux lèvres à cette pensée, et il hocha la tête en entendant la réponse d’Ayumu. « C’est vague. Tu as peur que je débarque chez toi en pleine nuit ? » Pas qu’il l’aurait fait, mais elle était vraiment bizarre. Quand il l’avait invité, il n’avait pas répondu qu’il habitait à Ginza. Comme d’habitude, il cessa d’y penser après quelques secondes, réalisant que ce n’était pas plus important que ça. Trop peu de choses l’étaient, lorsqu’il s’agissait de l’intéresser. Ce qui ne pouvait pas lui permettre de mettre des bâtons dans les roues de son père n’était pas utile. « N’exagère pas non plus. » Ce n’est qu’en l’entendant rire qu’il réalisa qu’elle plaisantait ; une blague qui le laissa silencieux durant quelques secondes, presque honteux, avant qu’il ne s’interroge de son état après un voyage plus que chamboulé. Il devait vraiment passer pour quelqu’un de stupide.

« Pourquoi, tu pensais que j’allais mourir là-bas ? » L’air offusqué, il la regarda de bas en haut avant de ricaner de lui-même, glissant une main dans ses cheveux alors qu’il s’asseyait à côté d’elle, préférant s’abstenir de commentaire pour ne pas se faire prendre par une nouvelle plaisanterie. « J’ai vraiment cru qu’on allait mourir. Enfin, surtout moi. » Elle, elle avait une tête de survivante. Il posa les yeux sur elle en un rire, le plus sincère qu’il avait pu émettre au cours des derniers mois. Son comportement sur l’île était tellement ridicule. Si elle n’y avait pas assisté en personne, il n’aurait certainement pas réagi de la même façon ; sa fierté le lui aurait interdit.

Le commentaire d’Ayumu attira l’attention de Yuto sur la pièce qui les entourait, lui faisant lever les yeux. Les avant-bras appuyés sur les genoux, il laissa fuir un soupir avant de pincer les lèvres, hochant vaguement la tête. « Mon père aime bien comme ça. » Lui, ça ne le dérangeait pas. « C’était pas comme ça avant. Il a fait faire quelques travaux après la mort de ma mère, soi-disant pour passer à autre chose. » Mais il n’y croyait pas vraiment. Seito faisait ce qu’il lui plaisait, quand ça lui plaisait. Il n’avait pas besoin de raison. « Par contre, je crois pas que vieux convienne vraiment. On s’équipe des dernières technologies, ici. » Relevant fièrement le nez, il arbora un air si prétentieux qu’il semblait faux même pour lui, avant de rire doucement de ses bêtises.

« Touche pas à ça, si tu tiens à ta vie. » ajouta-t-il sur un ton autoritaire en la voyant se pencher vers ce vase. « Si tu brises ce vase, ce sera la fin du monde. » Il se rappelait de cette phrase, on la lui répétait si souvent quand il était enfant. « Ma nourrice disait toujours ça, quand je voulais y toucher. » C’était l’un des derniers objets qui lui rappelaient vraiment cette femme. Tout le reste avait été revendu, déplacé, rangé. Son père savait comment faire disparaître les preuves. Ce vase, il devait beaucoup l’aimer.

Yuto se redressa après quelques secondes, frappant une fois des mains avant de frotter ses paumes entre elles. « Allez, tu veux boire quelque chose ? » s’enquit-il en désignant d’un signe de tête le bar qui attendait sagement dans son coin. « Je crois qu’on a… À peu près tout ? »
Made by Neon Demon

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Mer 1 Mar - 22:29
Someone in the crowd
Yuto & Rina

Tout était si grand, beaucoup trop grand. Même Yuto semblait ridiculement petit ici. Elle, n’en parlons pas. Enfant, elle trouvait que ça avait des allures de grand parc d’attraction et ça lui plaisait assez. Elle s’imaginait comme une sorte de princesse. Elle courait partout, jouait avec tout ce qu’elle trouvait, souvent avec sa mère derrière qui la suppliait de ne rien toucher, ne rien casser. A l’époque, elle ne se rendait pas compte, elle trouvait ça bête, de l’empêcher de jouer ! Mais elle se rassurait en se disant que le petit garçon qui vivait là aussi pouvait encore moins s’amuser. Il était toujours brimé, toujours dans l’incapacité de faire ce qu’il voulait. Elle trouvait ça horrible, cruel. Mais elle était contente d’être la fille de la bonne. Un poids, au fond. Sa mère pouvait facilement se faire renvoyer pour une bêtise qu’elle pourrait commettre, cependant, à l’époque, elle n’en avait même pas conscience, elle n’était qu’une petite fille innocente, candide.

Peur qu’il débarque, non, peur qu’il découvre qui elle était, oui, beaucoup. Rina devait garder son identité secrète le plus longtemps possible. Peut-être même pour toujours ? Yuto ne devait pas savoir. Et en même temps, elle aimerait lui dire. Qui elle est, par quoi elle est passée à cause de son père, ce qu’est devenue sa mère, encore à cause de cette même personne. Elle commençait à sérieusement s’attacher à ce garçon, bien malgré elle, elle s’en voulait un peu. Surtout que leur relation n’était qu’un mensonge, elle ne lui disait pas la vérité, elle ne le voyait pas par pure envie de le voir, non. Il y avait un but derrière, une manigance malaise. Elle voulait atteindre son géniteur, elle voulait l’éliminer. Cependant, pour le moment, elle devait continuer à parler avec légèreté, s’arrêtant néanmoins de rire en voyant qu’il ne la trouvait pas drôle. « T’as vraiment aucun humour, c’est dingue ! » Elle se demandait si la compagnie d’une otarie dépressive en fin de vie ne serait pas meilleure parfois. Puis il se retourner et non, définitivement, il était mieux.

Fronçant les sourcils en l’entendant parler, elle leva les yeux au ciel, conserné par cette personne. Il était terrible. « Fais pas ton mec outré si tu reconnais toi-même que t’aurais clamsé là-bas ! » Sans elle, abandonné, qu’aurait-il fait, vraiment ? Elle était flattée qu’il avoue – d’une certaine manière – qu’elle aurait survécu. Mais cette conversation ne l’intéressait pas réellement. Son regard le fixa alors qu’il reprit la parole, parlant de la décoration de la maison. Chaque détail sur eux comptaient. Absolument tout. Elle sourit quand il la reprit sur la décoration, riant en frappant doucement son bras. « Tu te vexes trop facilement, c’est fou ! » Plissant le nez en sa direction, elle se rapprocha discrètement. « Des nouvelles technologies ? Y a des caméras, on est filmé ? » Souriant bêtement, elle salua un mur au hasard. La réponse était primordiale. Qu’elle sache s’il était possible de neutraliser la bête directement dans sa tanière.

Réaliser un rêve de jeunesse, toucher ce vase. Son cœur rata un battement quand Yuto vint la mettre en garde. Cette phrase, elle la connaissait par cœur, sa mère la disait toujours. Ça lui faisait un peu mal d’y penser, de repenser à sa mère, à cette période malgré tout heureuse de sa vie, insouciante. Elle aimerait parfois y retourner, dans cette cage dorée que représentait cette maison. Pinçant les lèvres quand il se leva, elle ressentit une certaine frustration. Boire, oui, boire. « Donne moi ce que tu as ! » L’important, c’était qu’il revienne vite. Attendant sagement, elle regarda tranquillement autour d’elle, croisant doucement ses jambes. C’était si bizarre de se retrouver ici. Son sourire réapparut lorsqu’il revint avec les boissons. Elle le remercia, lui faisant signe de venir rapidement s’asseoir près d’elle. « Tu avais une nourrisse étant enfant, alors ? » Tenait-elle vraiment à entrer dans ce sujet ? Elle savait que ce serait difficile, mais elle avait besoin de ça. Qu’on lui parle d’elle. Ça faisait si longtemps. « Elle était comment ? » Est-ce qu’il se souvenait vraiment d’elle ? Visiblement oui, puisqu’il pouvait encore citer mot pour mot ses paroles, et ça la touchait sans doute un peu trop.


Made by Neon Demon

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Jeu 2 Mar - 0:04
Someone in the crowd
Yuto & Rina

Yuto n’avait jamais été particulièrement doué pour faire des blagues ou pour en rire. Il se surprenait parfois à ricaner, quand il se retrouvait dans une situation inattendue ou qu’une personne agissait étrangement. Avec Ayumu plus qu’avec les autres, il lui arrivait d’avoir envie de rire. Malheureusement, dans la plupart des cas, il ne comprenait pas ce qui était drôle, ce qui prêtait à rire, ni même les intentions de ceux qui osaient faire une blague. C’était l’inconvénient de l’éducation qu’il avait reçue. Un enseignement où il fallait prendre au sérieux le moindre mot, la moindre phrase, qu’elle soit prononcée le sourire en coin ou la mâchoire serrée. « Non, je sais. » Son père ne plaisantait jamais, et si certains enfants tenaient leur sens de l’humour de leurs parents, il ne possédait hélas plus que lui comme exemple. Un ricanement gêné lui échappa, auquel succéda rapidement un soupir désolé. « J’essaie, mais c’est jamais bien drôle. » Le pire, c’était la vérité. Il n’avait appris que l’humour des soirées de gala, celui dont on ne rit en aucun cas à pleine voix.

« Je suis pas outré c’est mon expression naturelle ! » Ou peut-être n’avait-il pas réellement d’expression, naturellement. Il lui arrivait de se regarder dans le miroir en se demandant si son expression était à ce point neutre. Neutre, ou prétentieuse, il n’aurait même pas pu trouver un qualificatif approprié. Reste que, au bout du compte, ça ne l’avait jamais vraiment dérangé, ne pas savoir le sentiment qu’il pouvait faire passer lorsqu’on s’attardait pour le regarder. Comme beaucoup de choses, il s’en moquait, aussi longtemps qu’il était présentable. Oubliant cette question, Yuto se mit à rire de du commentaire d’Ayumu, se frottant le bras, même s’il n’avait pas mal. « De quel droit tu me frappes ? » Cet air faussement outré était encore là, mais fut rapidement remplacé par un froncement de sourcils et une moue pensive, à la question de la jeune femme. « Non, pas de caméras à l’intérieur. Mon père a trop peur d’être espionné chez lui. » C’était des installations extérieures qu’il fallait se méfier. Il l’avait appris à ses dépens, lorsqu’il avait dû marchander pour la première fois avec un gars de la sécurité qui l’avait pris pour un voleur. À se demander si celui qui était surveillé, ce n’était pas lui plus que la maison. « Puis, on ne laisse pas entrer n’importe qui et la sécurité est là lors des réceptions. » Une mécanique parfaitement huilée, comme on pouvait s’y attendre de la part de Seito, trop inquiet à l’idée que de quelconques enregistrements puissent être utilisés contre lui. Il le savait : il avait lui-même essayé d’en trouver par le passé.

Parler avec Ayumu était si facile, si naturel. Yuto avait du mal à imaginer qu’ils ne se connaissaient que depuis quelques mois, et encore plus à se figurer les circonstances particulièrement tristes où ils se trouvaient à ce moment. C’était peut-être la solitude qui lui donnait cette impression, ce sentiment de liberté. Elle se moquait de lui, ne semblait pas le craindre. Puis, avec elle, il ne se sentait pas obligé d’être constamment parfait, comme c’était le cas à l’université, dans ce monde particulier qu’était celui des nantis. Il n’aurait pu dresser la liste des raisons pour lesquelles il appréciait sa compagnie. C’était comme ça. Pour les mêmes raisons, il oubliait toute méfiance, une bonne partie de sa réserve, et lui parlait de tout.

« Alors, j’ai du champagne, du brandy… » Énuméra-t-il en appuyant successivement sur le bout de ses doigts. Son ricanement parut percer le silence ambiant alors qu’il se saisissait, dans le bar derrière lequel il venait de se glisser, de l’une des nombreuses bouteilles d’alcool et de deux grands verres dans lequel il laissa tinter quelques glaçons. Il ouvrit le frigo pour en saisir une autre, à l’abri du regard d’Ayumu, et revint finalement vers elle, lui tendant l’un des verres. « Whisky coca.  Mon père n’est pas là pour me reprocher de ‘gâcher’ de grands alcools. » Ces petits moments de rébellion lui plaisaient. S’il n’avait pas été chez lui, il en aurait même profité pour fumer. Hélas, la fumée dans un intérieur blanc, c’était déconseillé.  

Ses fesses retrouvaient le fauteuil, qu’il avait abandonné pour servir les boissons, quand la question d’Ayumu lui parvint.  Il avala la gorgée d’alcool qu’il venait de prendre et hocha la tête, soudainement plus songeur, alors que ses yeux se reposaient brièvement sur le vase qui l’avait poussé à évoquer Nanami. Son regard revint vers Rina, il s’appuya davantage contre le dossier sur canapé, jouant avec la condensation qui recouvrait les parois de son verre. « Oui. Quand j’étais enfant, ma mère n’avait pas le temps de s’occuper de moi. » Ses sourcils se froncèrent. Se souvenir de Nanami n’était pas toujours évident. Cela remontait à tant d’années. « J’étais vraiment jeune alors je ne me souviens pas de tout. Je sais juste qu’elle était gentille, qu’elle avait un chien. Qu’elle ne voulait pas que je touche à ce vase. » Un soupir plein de nostalgie lui échappa quand il y repensa. « On allait souvent promener le chien, aussi. » Des souvenirs, encore, toujours, qu’il chérissait bien plus qu’il n’aurait pu l’admettre. En parler avec Ayumu, c’était mettre les pieds dans un vieux grenier et passer la main sur des cadres empoussiérés, réveiller des moments assoupis depuis une éternité et dont il avait oublié jusqu’à l’existence. « Le plus amusant, c’était quand elle proposait de l’aider à préparer les goûter, quand j’apprenais à compter. Elle préparait elle-même la confiture et les biscuits, mais elle me laissait partager. » Il commença à désigner des assiettes invisibles devant lui. « Un pour Nanami. Un pour Yuto. Un pour… » Il y avait trois assiettes, à l’époque. Nanami se fâchait lorsqu’il refusait d’en mettre dans la dernière, il se le rappelait. Yuto, ne sois pas gourmand, ceux-là sont pour « Mina ? ».

Ses lèvres épousèrent le bord de son verre le temps d’une gorgée, alors qu’il réfléchissait. Il ne voulait pas dire plus de bêtises. Il s’en tiendrait à cette troisième assiette. « Tout petit, je ne comprenais pas pourquoi elle était partie. Maintenant je me dis qu’elle a dû en avoir marre de tout ça. » Ses yeux balayèrent la pièce un bref instant. Il ignorait exactement pour quelles raisons Nanami était partie, mais il voulait croire qu’elle était partie de son propre gré. Seito ne laissait hélas que peu de chances à ceux qui voulaient s’en sortir. « Mon père a toujours refusé de m’en parler. »
Made by Neon Demon

Contenu sponsorisé
Ce message a été posté
 

Someone in the crowd |♥| YUTO&RINA

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» where have you been |♥| RINA&YUTO
» Avant, j'étais pas drôle. Mais ça, c'était avant. |♥| Rina&Yuto
» Abe Rina ★ take me now
» ★ rina
» need you now | yuto
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Royal Private Schools ::  Memories, memories! ::  les archives du forum ::  Les RPS useless-