The last trip

Ce message a été posté Mar 29 Nov - 20:48

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Torys

TENUE - Plusieurs jours se sont écoulés depuis qu’on a trouvé l’attestation de mort fait par le médecin. On avait l’adresse du cabinet, son numéro, son nom. Il ne restait donc plus qu’à le retrouver et lui demander d’en faire un nouveau en changeant la date. Si je réfléchis bien, je vais le voir dans le but de le menacer. Ce n’est pas très honorable mais le monde n’est pas blanc ou noir. Ce que Peter et moi faisons est dans cette limite du gris et je n’éprouve pas de regret à le faire. Ça n’a pas été simple de prendre plusieurs jours de congés mais nous avons tous les deux réussis à obtenir une date commune. Ils ont cru qu’on partait en congé entre nous car je me souviens que mon manager m’a souhaité de prendre du bon repos avec mon beau frère. S’il savait que ce serait la dernière fois qu’ils verraient Emrys, jamais ils ne nous auraient laissé partir. En fait, ça tombe bien. Emrys serait parti en vacances et aurait eu un accident de voiture durant ce temps. Après, je sens qu’on va me questionner longtemps sur la mort d’Emrys mais je m’y suis préparé mentalement. Après tout, ils vont croire que je suis la dernière personne à avoir vu Emrys vivant. Enfin, je verrai bien lorsque tout sera réglé. Le voyage dans le train se passe calmement. J’arrive à parler à Peter sans trop lui envoyer de piques. Je me suis un peu calmé durant cette affaire et je me surprends même à avoir les mêmes conclusions qu’avant de connaitre la vérité, à savoir que j’apprécie réellement Peter. La fin du voyage, je l’ai passé à dormir. Je n’avais pas pris le temps de bien me reposer avec cette histoire et voir le paysage défilé à travers la fenêtre du train m’apaise et rend mon sommeil facile. Je me réveille quelques minutes avant notre arrêt, comme si un réveil interne venait de sonner. Je regarde Peter. « Désolé. Je me suis endormi. » Je regarde l’heure sur ma montre. « On devrait bientôt arriver. » L’annonce qui vient de passer confirme mes dires. Nous sommes arrivés à Osaka.

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Ce message a été posté Mer 30 Nov - 20:20

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Torys

TENUE - L'attestation nous avait prouvé la véracité des faits, Emrys était bel et bien mort. Le plus triste dans cette histoire, c'est qu'avec l'aide de Toru, nous allons le tuer une seconde fois. On ne devrait pas s'en réjouir, pourtant je n'arrive pas non plus à pleurer sur son sort ou à me dire que c'est déprimant. Après tout, je ne connaissais pas Emrys et je n'ai fait que prendre sa place durant quelques mois. Maintenant que nous savons où trouver le médecin, nous n'avons qu'à prendre des jours de congés pour se rendre à Osaka. Si Toru part avec l'idée de le menacer, je songe plutôt à le raisonner. Tout est possible quand on a les mots, persuader quelqu'un devient rapidement un jeu d'enfant. Nos jours de congés en poche, je n'ai jamais autant souris de ma vie pour avoir un truc, et encore, ils ont hésité à me laisser prendre du repos en même temps que mon beau-frère. Fallait faire comprendre que c'était dans un but commun, donc que si l'un partait et l'autre non, ça ne servait à rien. Finalement, nous avons réussi à réserver nos journées et nos places de train pour Osaka. C'est la première fois que je mettrais les pieds là-bas, intérieurement je me sens excité telle une puce. Quant à la seconde mort d'Emrys, je préfère ne pas trop y penser, laissant cela à mon cadet. De toute façon, je serais déjà à Séoul quand il devra s'expliquer ou répondre à des questions barbantes. Je serais chez moi quand Toru aidera sa soeur à remonter la pente et faire son deuil, comme un pauvre égoïste qui n'avait pas le choix. Me démoraliser ? Non, je vois trop le bon côté des choses pour me déprimer, bien que ça m'embête de partir si tôt. Le trajet se fait tranquillement, avec un Toru sage et motivé, du moins il me répond quand je lui parle. Pendant qu'il dormait, j'envoyai des messages à mes parents pour les prévenir de mon prochain retour. à chaque nouvel sms, je me surprends à ne pas vouloir que les choses se passent bien, ni reprendre l'avion pour ma banlieue. En vérité, je suis inconsciemment dérouté par cette fin qui ne me plait pas vraiment. Les yeux rivés sur le paysage, le reste de mon voyage se passe ainsi, à regarder dehors. La voix de Toru me ramène à l'intérieur du wagon, tournant ma tête vers lui. « Bienvenue chez les réveillés. » Plaisantais-je avec un sourire, comme pour lui dire bonjour. Bientôt, oui. L'annonce me fait le même effet que cette réalité qui frappe un peu plus à ma porte et je peine à quitter mon siège pour prendre la sortie. « Tu veux aller directement voir le médecin ou on se cherche d'abord un hôtel ? » Histoire de déposer nos affaires, notamment de perdre un peu de temps à faire un détour. ça ne me ressemble pas, pourtant je cherche bien à rallonger les heures avant ce moment fatidique.

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Ce message a été posté Jeu 1 Déc - 20:31

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TENUE - Ce voyage sera le dernier que Peter fera en tant qu’Emrys. Ce sera aussi la dernière fois que je vais coopérer avec lui, passer des moments ensembles. Une grande partie de moi est soulagée de voir enfin le bout de cette histoire. J’en ai bavé, Kaori aussi et ça doit être le cas de Peter. On a tous besoin qu’Emrys meurt pour de bon. Même si je suis celui qui a participé activement à sa deuxième mort, je n’éprouve pas de regret. Il est temps de lâcher prise, Kaori, Peter, moi ou les Yanagi. Un mort ne doit pas rester auprès des vivants. Mais même si je meurs d’envie que les choses soient enfin réglées, ça me fait étrange de me dire que tout ceci est la dernière fois. J’imagine que ce n’est pas si facile de tourner la page et de prendre un nouveau départ. Je préfère utiliser ça comme excuse pour justifier ce sentiment de nostalgie. Obtenir nos dates communes n’a pas été facile mais nous avons réussi. Il faut avouer que sur ce coup là, je devais encore remercier la popularité d’Emrys pour permettre à un rookie comme moi de prendre congé. Le fait qu’on soit encore considéré comme des membres d’une même famille facilite les négociations. En fait, personne à part nos deux familles sauront pour la supercherie et c’était le but recherché. Pendant les 3h de trains, j’ai dormi pendant une grande partie du trajet. Bien que ce soit bientôt la fin, je ne savais pas encore comment me comporter avec lui. Et c’est en regardant le paysage défilé que je me suis assoupi sans le savoir. Même si ce n’était pas durant les dernières années, je suis déjà allé à Osaka. De toute façon, je suis bien trop concentré par notre objectif pour faire du tourisme. Enfin, c’est ce que je crois. Peter me salue à sa façon et je prends un temps avant de m’habituer à la luminosité. Il a l’air posé et ça a le mérite de me détendre. Je quitte à mon tour mon siège et suis mon ainé. Je prends quelques instants de réfléchir à sa question. « Allons chercher un hôtel. On sera plus efficace si on est déchargé de toute affaire. » On descend du train et longe la voie du quai tout en suivant les quelques personnes qui viennent de descendre. « Je suppose que c’est la première fois que tu es à Osaka ? » Il fait un peu plus frais que Tokyo. Ce temps me rappelle étrangement la discussion qu’on avait eu sur le festival de neige à Sapporo. Finalement, on n’aura jamais pu y aller ensemble.

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Ce message a été posté Sam 3 Déc - 22:01

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TENUE - Qui dit dernier voyage, dit dernière occasion de voir Osaka, mais nous ne sommes pas là pour jouer les touristes. J'avoue que ça m'aurait plu de venir ici en simple visiteur, et non pour régler une affaire de la plus haute importance. Emrys est déjà mort, pourquoi se presser ? Si j'étais un peu plus idiot, sûrement penserais-je ainsi. Pourtant, je sais qu'il faut mettre un terme à cette supercherie avant que notre temps soit écoulé et que l'on soit piégé. Pour ce qui est de tourner la page, ça ne risque pas d'être facile pour moi. Certes, je vais retrouver ma famille, mais aussi l'endroit hostile où je vivais avant de connaître ce luxe et cette gloire. Intérieurement, j'ai envie de fausser compagnie à Toru et garder cette vie confortable. En même temps, je sais que cette idée est la plus grosse erreur que je n'aurais jamais faite dans ma vie. Le trajet se passe dans un silence de mort, avec un ex beau-frère qui pionce à mes côtés, pendant que je regarde le paysage défiler. ça valait le coup de se taper trois heures de train, comme si Toru allait me raconter sa vie. Celui-ci ne se réveille qu'à la fin, une fois le train entré en gare. Je ne peux pas lui reprocher, il doit sûrement être fatigué. Le train à l'arrêt, nous quittons nos sièges pour descendre et j'en profite pour l'interroger sur notre programme. « Hm, pas faux. » Dis-je en mettant pied à quai, mon sac de voyage sur le dos. Je n'ai pris que le strict minimum pour un week-end. « La première fois que je m'éloigne de Tokyo, plus précisément. » Donc oui, la première fois que je viens à Osaka. Le temps n'est pas le même, mais je m'habitue rapidement à cette différence de température. « Prenons un hôtel entre la gare et le cabinet du docteur ? » ça sera plus simple pour le trajet, à distance égale entre les deux. Tirant mon portable de ma poche, je cherche sur le net un hôtel qui pourrait concorder à mes exigences. Il y en a un, à quelques minutes de la gare, proche d'un arrêt de taxi et pas loin du quartier où est implanté le bureau du doc'. Seul le prix pourrait être une source de problème, mais j'ai déjà ma petite idée là-dessus. « Prenons celui-là. » Je lui montre l'écran avec le site et la page de l'hôtel ouvert. Ce n'est pas un truc médiocre, il est même trop bien noté pour un rookie et une fausse idole.

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Ce message a été posté Lun 5 Déc - 16:20

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Torys

TENUE - Pour le moment je ne devrais me préoccuper que d’une seule chose, à la bonne exécution de cette « mission ». Je suis du genre à vouloir trop réfléchir et à penser à ce que je devrais faire lors de l’étape suivante mais ça en devient fatiguant. Cette histoire m’a déjà pompé beaucoup d’énergie et c’est encore pire que d’aller chercher de l’inspiration quand j’en n’ai pas. C’est la raison pour laquelle je me suis endormi pendant le trajet. D’un côté, ce n’est pas plus mal car je ne saurai quoi dire avec Peter. Réveillé, je constate qu’on arrive bientôt. Le train entre en voie et s’arrête. Je n’ai pris qu’un sac contenant l’essentiel pour ces 2 jours, mais le garder sur moi pendant tout le trajet risque de se révéler épuisant à la fin de la journée. Je propose à mon ainé d’aller se poser un hôtel, histoire de ne plus à se prendre la tête sur l’endroit où dormir après avoir parlé avec le médecin. On descend du train et nous dirigeons vers la sortie. « Je vois. » Mais bon, puisqu’il sera libéré de son rôle d’Emrys, rien ne l’empêche de revenir au Japon. Il doit avoir quelques économies qui lui permettront de se faire un petit voyage. Je hoche la tête à sa proposition et le laisse faire ses recherches sur son téléphone. C’est vrai que ça nous faciliterait les choses si on s’approchait du cabinet, on perdra moins de temps à faire les allers retours. Pendant qu’il pianote son téléphone, je mets mes mains dans mes poches pour les protéger du froid. Je tourne la tête vers lui et regarde l’écran de son portable. Je sors mes mains pour prendre l’appareil et faire défiler vers le bas la page de l’hôtel. Il m’a l’air bien onéreux. Je n’ai pas de soucis d’argent mais je ne pense pas que ça vaille la peine de dépenser une fortune pour une nuit. Je suis perplexe et mon incompréhension se lit sur mon visage. Je lui redonne le téléphone et le questionne du regard. C’est étrange qu’il m’ait proposé cet hôtel. « Tu as une idée en tête ? » Je ne pense pas que Peter soit le genre de personne à avoir pris goût au luxe.

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Ce message a été posté Mar 6 Déc - 20:24

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TENUE - Ce n'est pas une mauvaise chose que Toru se soit endormi durant le trajet en train. Réveillé, on aurait eu l'occasion de parler de chose et d'autre, et cela aurait été beaucoup plus compliqué pour notre mission. Ainsi, je n'ai pas pu en dire davantage sur moi à mon beau-frère, et lui non plus. Le jour des séparations, aucune contrainte ne nous retiendra et nous pourrons nous dire au revoir sans hésitation. Je laisse quand même de côté mes pensées, trouvant absurde de vouloir les partager ou les exposés. Il doit sûrement s'en ficher royalement que je ne veuille pas quitter le pays aussi vite ou briser notre relation déjà instable par ma faute. Trouver un hôtel nous permettrait de déposer nos sacs et d'avoir les mains libres pour le reste de notre journée. De toute évidence, faut qu'on réserve une nuit puisque le prochain train n'est que le lendemain. Osaka est la seconde ville du Japon que j'ai l'opportunité de visiter, enfin plutôt de voir parce que je n'aurai pas le temps à traîner en ville. Plus tard, je pourrais y revenir faire un tour et découvrir davantage, mais ce n'est pas chose aisée pour l'instant. Le peu d'économie que j'ai réalisé durant mon contrat reviendront à mes parents, mais je me débrouillerai pour la suite. Farfouillant sur mon portable à la recherche d'un hôtel proche du cabinet, je trouve mon bonheur dans les enseignes de luxe. à quoi bon se prendre un truc miteux quand on peut avoir beaucoup mieux ? Par principe, je montre la page web à Toru pour qu'il constate de mon choix et donne aussi son avis. à voir sa tête, il ne droit pas comprendre pourquoi je préfère celui-là à un autre, moins cher. « Comment ça ? » Quel genre d'idée pense-t-il que j'ai en tête ? Haussant furtivement les épaules, je remonte correctement la anse de mon sac à sa place. « J'ai juste envie de profiter d'être encore Yanagi Emrys avant de redevenir Peter. » Il ne va pas m'en tenir rigueur, si ? « C'est moi qui paye, ne t'inquiète pas. » D'ici que je retourne chez moi, jamais plus je ne pourrais rentrer dans ce genre d'hôtel. Ce serait dommage de ne pas en profiter alors qu'il me reste un peu de temps avec ce beau compte en banque. Toru devrait me comprendre, lui qui n'a jamais vécu dans une banlieue. « Tu ne vas pas me dire que je ne devrais pas ? Les Yanagi ne sont pas à ça près. » Puis ils ne pourront pas m'attaquer en justice, puisqu'ils sont davantage en tord que moi.

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Ce message a été posté Jeu 8 Déc - 0:31

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TENUE - Nous arrivons sans souci à Osaka. J’apprends que c’est la première fois que Peter quitte Tokyo mais ce n’est pas une raison pour qu’on prenne le temps à visiter la ville. Je pense qu’il en a parfaitement conscience. Même s’il garde une attitude détendue, il reste sérieux et ne baclera pas notre mission. Nous ne nous exprimons pas de la même manière mais nous avons tous les deux en tête l’importance de ce voyage. Optant pour nous trouver une chambre avant d’aller voir le médecin, je laisse mon ainé chercher sur son portable l’hôtel qui nous conviendrait le mieux. J’aurai pu sortir mon portable et l’aider dans ses recherches mais j’ai jugé que Peter n’avait pas besoin d’aide pour quelque chose comme ça. Il trouve rapidement une destination et me la montre sur son téléphone. Il est vrai que la localisation est parfaite, elle se situe entre la gare et le cabinet. De plus, ce n’est pas qu’un simple hôtel mais un hôtel avec plusieurs étoiles. Je suis assez étonné par son choix. Je ne pensais pas qu’il allait vouloir prendre une chambre spacieuse pour une nuit. C’est assez perturbant pour quelqu’un qui a préfèré habiter dans un petit bus aménagé que dans la grande demeure des Yanagi. Je lui fais part de mon interrogation mais il a l’air surpris que je le sois. Il comptait simplement utiliser l’argent des Yanagi. L’idée ne me dérange pas, ça m’a juste surpris c’est tout. « Ah ok. Et à part la situation financière, il y a des choses qui vont te… » Je cherche un mot adéquat mais je ne trouve que celui là. «…manquer sous Emrys ? » Je ne pense pas qu’il veuille changer nos plans. Je marche à ses côtés, normalement l’hôtel ne devrait pas être très loin. « Merci alors. » J’avais encore un peu d’hésitations mais j’accepte son offre puisque ça sera surement le dernier « cadeau » de sa part donc autant le laisser passer. « J’ai l’air d’être si strict que ça ? » Un sourire nerveux s’échappe de mes lèvres. Ce n’est pas une question piège, je veux juste connaitre son avis. Je sais que ça m’arrive de réprimander les autres mais ce n’est pas mon passe temps favori non plus.

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Ce message a été posté Dim 11 Déc - 7:28

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Torys

TENUE - Si Toru m'avait aidé à choisir un hôtel, pour sûr qu'on n'aurait pas trouvé la même chose, puisque je vise un certains nombres d'étoiles. Il aurait prit un truc pas cher, surtout pour une nuit, tandis que je choisis un petit palace. D'ici quelques temps, je serais de retour dans ma banlieue. Je ne veux pas partir sans avoir goûté une dernière fois à ce monde scintillant et interdit à Peter. Il est vrai que j'ai préféré un bus aménagé qu'à une villa, seulement parce que j'étais seul et à l'aise. Ce bus n'était pas merdique non plus, il était luxueux à sa façon. Malheureusement, lui aussi je vais devoir le laisser là. C'est de plus en plus frustrant quand j'y pense, et plus j'ajoute de la valeur à cette liste, moins j'ai envie de repartir. Ma famille me manque, c'est vrai, mais je ne vivrais pas éternellement dans leurs pattes. Cette vie à Tokyo me plait, être une idole me convient, connaître des gens comme Toru ou Kaori est un rêve. Je ne veux pas abandonner tout cela pour retrouver ma vie d'avant. Or, je ne dis rien. Je sais que Toru ne pourrait pas me comprendre et qu'il ferait tout pour que je m'en aille d'ici. La situation financière ? J'ouvre la bouche, décidé à être honnête avec lui, mais me résigne au dernier moment. à quoi bon dire qu'ils vont me manquer ? ça ne changerait rien. « Hm, non. » Répondis-je en haussant les épaules, comme si tout le reste m'importait peu. C'est faux, y a justement trop de chose qui pourrait me retenir ici. Si je commence à les énumérer, ça sera trop dure pour moi. Son merci m'arrache un sourire. « Y a pas d'quoi. » Le dialecte coréen ressort un peu, sans faire attention. Strict. C'est le mot juste pour le décrire, mais je ne pense pas qu'il soit entièrement strict. « Tu donnes l'impression. » Est-ce si mal ? « Au début. » Repris-je, sans vouloir être sympathique ou quoi. « Pour être franc, je ne t'appréciais pas des masses au départ. J'étais Peter dans la peau d'Emrys et tu étais une menace, comme ta soeur. » Je ris en disant cela, comme si c'était très loin derrière moi. Arrivant dans le bon quartier, proche de l'hôtel, je m'arrête pour le regarder. « Mais je me suis trompé sur toute la ligne. » Un sourire et je reprends ma marche jusqu'à l'entrée de l'hôtel. Je n'ai pas envie de développer cette discussion, je sais où ça va me mener et je crains de ne pouvoir mentir bien longtemps. Grimpant les marches jusqu'à la réception, je m'occupe de réserver une chambre pour deux, tendant ma carte bancaire au nom d'Emrys. Elle chauffera une dernière fois avant d'être enterré avec son propriétaire. « Chambre 302, troisième étage. » Indiquais-je à Toru pour qu'il se dirige vers l'ascenseur.

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Ce message a été posté Lun 12 Déc - 22:32

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TENUE - Le choix d’hôtel de Peter me surprend. Je ne m’attendais pas à ce qu’il veuille utiliser pour la dernière fois son identité d’Emrys. En même temps, ce rôle lui avait été confié tellement longtemps que c’était normal d’éprouver une certaine tristesse à devoir s’y séparer. Selon moi, c’est comme quand on jette un vieil habit qu’on ne veut plus, on ne veut plus le mettre et on sait qu’il vaudrait mieux le jeter (en faire un don), que de le laisser dans une armoire, et qu’au moment où on décide de s’en séparer, on devient un peu nostalgique. Ce n’est qu’un sentiment passager. C’est ainsi ce que je ressens vis-à-vis de Peter pour son rôle d’Emrys. Je ne le vois que de cette manière là. Après tout, qui n’aimerait pas vivre dans la peau d’un riche sans devoir s’inquiéter sur sa condition financière. Je ne dis pas que l’argent fait tout mais il évite pas mal de problème. Je ne sais si sa réponse me soulage ou m’irrite. Mais ce qui est sûr, c’est que cette réponse me facilite les choses. Ça m’empêche à devoir trop réfléchir inutilement. Ce n’est pas comme si je ne le fais déjà pas assez. Puisque Peter veut m’inviter, je ne peux que le remercier. C’est son dernier cadeau que je vais accepter, un cadeau d’adieu quoi. Et ce serait mal poli de le refuser. Je ne vais pas lui interdire de profiter de son statut de riche. A la base, je ne pensais pas qu’être strict pouvait être considéré comme un défaut, mais quand plusieurs personnes se mettent à me décrire ainsi, ça devient assez désagréable. J’aime quand les choses sont bien faites. Fallait s’y attendre, Peter me voit aussi ainsi. En même temps, il a de quoi argumenter. Je soupire légèrement mais il vient apporter quelques précisions à sa réponse. Je comprends ce qu’il veut dire. Et je pense que même maintenant, je suis encore une menace pour lui. J’ai conscience que ça pouvait être difficile pour lui à l’époque. Il s’arrête soudainement et me regarde. Ses propos me surprennent. J’ai envie de comprendre ce qu’il entend par là mais Peter reprend la marche et me laisse en retrait. Je finis par le rejoindre à la réception. Je suis encore un peu surpris par ce qu’il m’a dit à l’instant. Ça perturbe. Je le laisse gérer l’administration et il m’indique le numéro de chambre. On se dirige vers les ascenseurs. J’appuie sur le bouton d’appel, le plus près a quinze étages à descendre avant d’arriver à nous. « Quand tu as dit que tu t’étais trompé sur tout la ligne. Qu’est ce que tu as voulu dire ? »

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Ce message a été posté Mar 13 Déc - 19:23

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TENUE - Ce sentiment de nostalgie, ou ce qui ressemble de près à cela, s'impose à moi seulement maintenant, en sachant que je vais bientôt devoir rompre mon contrat et tout laisser, que ce soit l'argent, le boulot ou les personnes que j'ai appris à connaître par moi-même. J'ignore si ce sentiment va me passer un jour, si je saurai l'oublier et continuer ma vie comme avant. Être franc et sincère n'a jamais été mon point fort, j'ai toujours su mentir avec aisance pour m'éviter bien des galères. Plus nous sommes honnête avec les gens, plus on blesse. Mes bobards m'ont souvent protégés, ils m'ont permis d'être à l'abri ou de m'éloigner des soucis. Ce n'est pas demain la veille que j'arrêterai de raconter des histoires fausses, ni que je commencerai à dire ce que j'ai réellement sur le coeur. Toru ne devait pas s'attendre à une autre réponse de ma part, j'ai simplement prononcé ce qu'il s'attendait à entendre. Quant à l'invitation, il peut le prendre comme un cadeau d'adieu ou comme n'importe quoi d'autre, ça ne me dérange pas. J'ai juste envie de profiter une dernière fois, de cet argent, d'avoir un « ami » comme lui, de sortir. Bref, juste de profiter. Toru me pose des questions compliquées, mais je tente d'y répondre au mieux, m'ouvrant à lui sans le vouloir. Je sais bien que dire ce genre de chose ne l'aidera pas, mais si je devais être franc avec lui au moins une fois, ce serait sur ça. Il a été une menace, il peut toujours l'être, mais bientôt il ne sera plus rien pour moi. Les aveux fait, je reprends ma marche jusqu'à l'intérieur de l'hôtel, réservant une chambre pour deux et indiquant à mon beau-frère d'appeler l'ascenseur. Le temps que la cabine descende les étages, affichant ses numéros sur le cadran au dessus des portes, Toru saisit l'occasion pour m'interroger. Mes yeux restent rivés sur les battants fermés, comme si ils étaient beaucoup plus intéressant que tout le reste. « Que vous n'étiez pas des menaces. » Si jamais il n'avait pas compris là où je voulais en venir, mais c'est bien plus profond que cela. Haussant les épaules, je viens remettre correctement mes lunettes sur mon nez. « Ta soeur est vraiment gentille, je suis désolé pour les sales crasses que je lui ai fait vivre. » Surtout pour l'avoir embrassé sous l'identité d'Emrys. C'est facile de parler d'une personne qui n'est pas présente, elle n'est pas là pour argumenter, ni pour donner son jugement. Alors quand il s'agit de converser sur Toru, le sujet devient rapidement compliqué. « Je ne devrais pas te dire ce genre de chose alors que je vais bientôt partir, mais je commençais à beaucoup t'apprécier. » Repris-je avec moins de gaieté, tournant mon visage et mon regard dans sa direction. « Je regrette surtout de ne pas avoir été le véritable Emrys. » Ma parole a dépassé ma traître pensée, révélant un élément que j'aurai préféré garder pour moi.

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Ce message a été posté Mar 13 Déc - 21:09

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TENUE - La chambre est prise et je n’arrive toujours pas à m’oter les mots de Peter de mes pensées. Je suis resté bloquer dessus. Je ne comprends pas ce qu’il voulait dire par « je me suis trompé sur toute la ligne ». C’est drôle comment une partie de moi espérait avoir la bonne réponse tandis que l’autre essayait de nier la chose. Car même si je n’arrivais pas à saisir le réel sens de cette phrase, elle était assez explicite dans le sens premier. L’ascenseur prend le temps pour venir et je profite de ce laps de temps pour lui exposer mes pensées et surtout mes interrogations. Tandis que mon ainé a les yeux rivés sur les portes fermées de l’ascenseur, mes yeux sont posés sur Peter. Après tout, je lui ai posé une question donc mon intérêt se porte naturellement sur lui. On n’est vraiment pas des menaces pour lui ? Je suis un peu surpris bien que ces mots ne sont pas si imprévisibles que ça. J’ai toujours pensé qu’il allait me détesté d’avoir découvert la supercherie. Je suis celui qui a du mettre un terme à sa vie de riche et c’est à cause de moi que tout doit cesser. Il me parle de Kaori. Elle ne l’a pas revu depuis qu’elle a su et je peux la comprendre. « Ce n’est pas à moi qu’il faut dire ça. » Mon ton n’est ni froid, ni sec. Ce n’est qu’une simple constatation. J’aurai aimé qu’elle entende les paroles de Peter, non pas que ça réglerait grand-chose mais ça ferait surement du bien pour les deux. Faut croire que j’ai plus ou moins accepté ses excuses. Ma colère pour lui se dissipe petit à petit. Il faut dire que ce n’est pas facile d’en vouloir à quelqu’un quand on est amené à lui faire confiance. Je me fige un instant à ses mots. C’est difficile à accepter car c’est ce que je ressentais. Je l’appréciais beaucoup et c’est pour ça que cette vérité fait mal. La suite ne me laisse pas indifférent non plus, bien que je garde un même visage neutre. L’ascenseur arrive au même moment et les portes s’ouvrent. Je soupire. Mon regard est toujours sur lui. « Moi ce que je regrette le plus, c’est de ne pas t’avoir rencontré sous Peter. » Ma phrase veut dire ce qu’elle veut dire. Je m’en fiche qu’il ne soit pas Emrys, c’est parce qu’il a voulu se faire passer pour lui que ça m’énerve. Je tourne la tête vers l’ascenseur et monte dedans d’un pas franc. J’appuie sur le bouton « ouverture des portes » en attendant que Peter se décide à entrer. « Tu ne rentres pas ? » On a encore beaucoup de choses à faire.

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Ce message a été posté Jeu 15 Déc - 20:41

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TENUE - La moindre chose venant des yanagi n'était pas à moi. Qu'aurais-je pu dire de méchant aux tsukishima ? Je ne suis pas emrys, les yanagi ne sont pas ma famille et que ce soit l'agence, mon métier d'idole ou tout le reste, rien ne m'appartient. J'aurai pu le haïr d'avoir découvert le contrat, ainsi que la vérité, mais je me dis que de toute façon je suis en tord. Toru à toute ses raisons d'avoir agit comme il a fait, je ne peux pas lui en vouloir pour cela. Kaori me vient aussitôt à l'esprit et même si je sais que je lui dois des excuses, je préfère d'abord les dire à son frère. Comme je m'attendais de sa part, il se décharge de cette histoire là et il a bien raison. « je le ferais en rentrant. » à Tokyo, avant de repartir chez moi. Je sais bien que ça n'arrangera pas beaucoup les choses ou qu'elle aura du mal à me pardonner, mais au moins elle saura ce que j'ai sur le coeur et que mes excuses, elles, seront sincères. Au point où j'en suis, je peux continuer mon blabla et vider un peu de ce sac trop chargé. Sauf que je ne m'attendais pas à finir sur cette note. Si j'avais été le vrai emrys, peut être que les choses seraient beaucoup plus simple. Je ne pensais pas entendre ces paroles venir de mon ex-beau frère, ni que cela ferait cet effet sur moi. Ça fait légèrement mal de l'entendre, parce que je sais désormais que rien ne changera. Les portes ouvertes, mes jambes se rebellent et me laissent planter là, à ressasser l'unique phrase de toru qui m'a retourné l'esprit. Qu'a-t-il voulu dire par là ? Que péter est mieux que emrys ? Je ne comprends pas. Rappelé à l'ordre par toru, je relève la tête vers lui, constatant que les portes sont toujours ouvertes. D'un pas moins sûr que le sien, je franchis la limite de la cabine pour entrer à l'intérieur. C'est étrange, parce que je ne trouve rien à dire. Les portes se ferment, la petite pièce en métal grimpe d'étage en étage et je suis là à garder le silence. On se croirait presque dans une église ou une bibliothèque, plongé dans un calme solennel. Ce ne sont franchement pas des choses à dire à quelqu'un qui veut partir sans un regret, ni un remord. A la fin, je ne vais pas vouloir quitter cet endroit, encore moins ce boulot. Serrant les poings, je tente au mieux de ne pas y penser, pour ne pas souffrir plus tard. Après tout, je ne me suis jamais autant amusé qu'en étant ici avec eux. « tu comptes faire quoi après mon départ ? » demandais-je, surtout pour briser ce silence et pour alimenter un peu la conversation.

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Ce message a été posté Sam 17 Déc - 1:53

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Torys

TENUE - Ses excuses faisaient partie de notre entente. Il devait présenter ses excuses lorsque tout sera terminé pour de bon. Le mieux ce serait en face à face mais je ne suis pas cruel au point de lui imposer ça. Je pense que même une lettre fera l’affaire. Je veux juste que ma famille comprenne les raisons qui l’ont poussé à faire un tel choix et finisse par accepter les excuses. Après avoir vécu ce que ça faisait de détester quelqu’un, je souhaite qu’aucun membre de la famille puisse ressentir de sentiments aussi négatifs, surtout pour une fille aussi charmante que ma sœur. Je veux qu’elle tourne la page et passe à autre chose. Ça demandera du temps mais je suis sûr qu’elle y arrivera. Etant quelqu’un d’aussi borné qu’elle, si j’ai plus ou moins réussi à le faire, je ne doute pas de ses capacités. J’ignore si c’est parce que les adieux sont proches mais la discussion se transforme peu à peu en des confessions. Peter n’a pas l’air d’avoir réellement conscience de ce qu’il venait de dire, tout comme moi qui ai balancé cette phrase sans réellement réfléchir. Mais ce qui est dit est dit et je ne veux pas regretter mes mots car c’est la vérité. Et c’est parce que c’est une vérité qu’elle peut être dur à accepter. Ce n’est plus le moment d’avoir de regrets, ni de nous dire ce que nous avons sur le cœur. Nous n’avons pas le temps d’avouer l’un à l’autre nos remords. J’entre dans l’ascenseur mais Peter tarde à me suivre. Le silence règne dans la cage métallique. Je regarde le chiffre du cadran défilé lentement, comme si nos 3 étages étaient en réalité 10 étages. Est-ce que je n’aurai vraiment pas du lui dire ça ? Etait ce trop cruel ? En tout cas si c’est la sensation que je lui ai donné, ce n’est pas facile pour moi de l’accepter non plus. Le silence se brise mais le thème de la conversation n’est pas facile non plus. « Je ne sais pas. Je n’ai jamais réfléchi à ça. » Pourtant, son départ approche à grand pas. «Tu sais déjà ce que tu vas faire ? » Le troisième étage atteint, les portes s’ouvrent. Je prends le couloir de gauche et la chambre 302 est en fait tout au bout du couloir avec la 301.

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Ce message a été posté Sam 17 Déc - 18:15

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TENUE - C'est justement parce que j'ai promis à Toru de faire des excuses que je les ferais en bonne et due forme, comme il se doit. Donc en face à face. ça ne pourrait pas plaire à Kaori, ses parents pourraient m'en vouloir et me demander de partir, mais j'aurai accompli ma part du marché et même si ça été difficile à porter, j'aurai réussi. Toru n'est pas si cruel, il ne m'en demande pas trop non plus puisque j'ai en tête de le faire de vive voix, et non sur un bout de papier ou à travers un combiné. ça ne me demandera pas plus d'effort, puis au moins je pourrais voir leurs expressions et juger par moi-même ce qu'ils en pensent et si vraiment, ils m'en veulent au point de me haïr. Je ne veux pas me contenter d'une lettre sans réponse, pour continuer ensuite ma vie. Le départ approche, mais je ne désire pas partir sans exprimer ce que je ressens moi, même si ça pourrait heurter mon ex-beau frère et le faire douter. Ce n'est pas mon intention, juste qu'il sache ce que j'ai éprouvé ces derniers mois avec eux. évidement, les mots vont parfois trop loin et je ne mesure pas le poids de mes paroles, ni même le sens de celles-ci. Je n'aurai pas dû le dire, mais ça été plus fort que moi. Sauf qu'entre vouloir être le vrai Emrys et préférer les rencontrer en tant que Peter, sont deux choses totalement différente. Moi aussi, j'aurai largement voulu rencontrer Toru et Kaori sans avoir à passer pour quelqu'un d'autre que moi-même, mais je sais que ça aurait été impossible. De retour sur terre, je le suis dans l'ascenseur en gardant le silence, les yeux rivés vers les portes de la cabine. Sur le coup, je ne sais quoi dire, sûrement parce que j'ai la sensation d'en avoir déjà trop dit. Puis une question idiote me vient à l'esprit et puisque nous sommes dans ces tons-là, autant la poser. Oh ? Il n'a jamais songé à ce qu'il ferait une fois de retour à son ancienne vie, sans Emrys, sans Peter ? Il lui reste encore plusieurs jours ou des mois, si jamais il préfère s'en inquiéter bien plus tard. Quant à moi, j'y songe depuis un moment, parce que je n'ai pas le luxe de réfléchir une fois l'affaire close. « Je me trouverais sûrement un boulot. » Dans quoi, je l'ignore, mais tant que ça rapporte suffisamment d'argent. Les portes s'ouvrent peu de temps après ma réponse, soulevant mon sac, je quitte la pièce mobile pour m'engouffrer dans le couloir. C'est spacieux, comment font-ils pour caser 300 chambres dans des espaces si grand mais avec peu de porte ? Arrivé devant la porte de la 302, je sors la clé de ma poche et la déverrouille, laissant entrer Toru en premier.

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Ce message a été posté Sam 17 Déc - 20:50

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TENUE - Lorsqu’il évoque Kaori, je peux ressentir sa culpabilité. Ce n’était pas la première fois qu’il me dit qu’il est désolé envers ma soeur mais c’est la première fois que je sens son désarroi. Surement parce que mes pensées le concernant ont changé depuis. Je ne le déteste plus autant et je commence même à croire que le pardon sera un jour possible. Moi qui me pensais être borné, tout finit par se diluer avec le temps. Il suffit de laisser une chance et on finira par s’en remettre. C’est pour ça que les excuses sont importantes. La situation ne s’arrangera pas avec des « désolé » mais ça permet aux victimes et aux « coupables » de se sentir un peu mieux car le pardon est la seule manière pour avancer. C’est ce que j’en ai déduis avec l’histoire de Peter. J’étais mal lorsque je le haïssais et ce n’est qu’en l’acceptant que je me sentais moins détestable. Après m’avoir dit qu’il commençait à nous apprécier, sa confession n’était pas au sujet de son statut de riche mais bien de notre relation à nous. Moi qui ai connu Emrys (certes, qu’à travers les dires de Kaori), je pouvais dire qu’Emrys était bien différent de Peter. Et que s’il était né sour Emrys, il n’aurait surement pas eu le même caractère qu’il avait maintenant. Alors quitte à formuler des désirs improbables, j’émets le mien sans trop réfléchir. Mais dans les deux cas, c’était trop tard. On ne pouvait rien y faire et se lamenter n’y changera rien. Ma façon de vivre a toujours été dicté par la même volonté : celle d’avancer quoi qu’il arrive. Dans l’ascenseur, le silence est maitre. Il va finir par me rendre mal à l’aise et à me faire croire que je n’aurai pas du parler. Finalement, c’est lui qui engage la conversation. De toute façon, j’aurai fini par le faire. C’est drôle car j’ai toujours voulu qu’il parte pour en terminer une fois pour toute, mais je n’ai jamais réfléchi à ce que je ferai sans Emrys/Peter dans ma vie. Il me pose une colle et quitte à faire un nouveau blanc, je préfère être franc avec lui. Peter me répond et on arrive peu après au troisième étage. On sort de l’ascenseur pour nous diriger vers notre chambre. « Tu vas abandonner la musique ? » C’était débile comme question mais je trouve ça juste dommage. J’aime beaucoup la voix de Peter, sa façon de chanter aussi. Oui, dommage c’est le bon mot. Devant la 302, mon ainé déverrouille la porte mais me laisse entrer. Je franchis le seuil et y découvre une grande pièce. Il y a deux lits côte à côte au fond et une table au milieu de la pièce. La salle de bain et l’espace cuisine sont séparés de cette pièce avec une sorte de mur vitré. Je me dirige vers le canapé et y dépose mon sac. « Je te laisse choisir ton lit. » Il y avait côté salle de bain ou côté fenêtre.

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Ce message a été posté Dim 18 Déc - 21:47

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TENUE - Quoi que l'on dise ou quoi que l'on pense, que je sois Emrys ou Peter ne changera pas vraiment notre situation actuelle. Ce n'est pas comme si je pouvais vraiment modifier ce détail-là et être une autre personne, impossible. Pourtant, l'espace de cinq secondes, j'ai vraiment pensé qu'il aurait été mieux que je sois Emrys, et non cet imposteur qu'ils détestent. La seule option qu'il me reste est le pardon, tant que c'est ce que veut Toru, ça me convient à mon tour. M'excuser n'est pas un soucis, c'est plutôt de dire les choses telles qu'elles sont qui risque de me bloquer, parce que je ne voudrais pas Kaori sache la stupide phrase que j'ai dite à son frère. Finalement, l'ambiance dans l'ascenseur n'est pas des meilleures et je regrette d'avoir jeté un tel froid sans le vouloir. Il ne me reste qu'à le briser, avec une question débile. Que ferait-il ensuite. Je ne pourrais sûrement jamais savoir ce que, Toru ou Kaori, auront fait une fois leur vie redevenu comme auparavant, avant la rencontre d'Emrys. Ou si ils réussiront à vivre avec. Si lui ne sait pas, moi je sais que je vais devoir retrouver un truc rentable pour me faire des sous. Comment pourrais-je ne pas y penser alors que je suis principalement venu à Tokyo pour cela ? Certes, mes priorités ont changés avec les événements, mais à la base, je n'ai pas pris ce vol pour faire copain-copain avec ces familles. Abandonner la musique ? Avant d'être là, je n'en faisais pas des masses. Je ne peux pas vraiment dire que j'abandonne ce domaine-là, mais il sera beaucoup moins présent dans ma vie. « Sûrement. » Répondis-je, haussant doucement les épaules. Je ne suis pas Emrys, ni une star. ça me prendrait du temps d'arriver à ce niveau-là, même si ce n'est pas difficile à Séoul de devenir une idole. Déverrouillant la porte, je laisse entrer Toru d'abord et ensuite moi. L'endroit est grand, spacieux et riche, comme je m'attendais d'une chambre de luxe. En fait, c'est une sorte d'appartement. à ses mots, je dépose mon sac sur l'un des lits, éloigné de la fenêtre et lui laisse l'autre. « Je prends celui-là. » M'assayant dessus, je prends une petite pause et en profite pour nettoyer mes lunettes. « On y va de suite ? » Voir le médecin légiste. Au moins, ça sera ça de fait. Nous n'avons que deux jours après tout, sans compter le voyage de retour et le temps perdu à dormir et manger. Le mieux, ce serait de s'en débarrasser maintenant et d'être tranquille jusqu'au prochain trajet. Certes, cela voudrait dire plus proche de mon départ, mais je me suis fait une raison. Ou du moins, je me la fais encore et encore.

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Ce message a été posté Mar 20 Déc - 23:48

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TENUE - Même si c’est un peu dur à le croire, lorsque cette histoire sera finie, Peter et moi (ainsi que Kaori) obtiendrons la même chose, à savoir le retour de notre quotidien. C’est pour cette raison que je n’ai pas réellement réfléchis à ce que je ferai lorsqu’il partira. Tout sera comme « avant » et c’est bien pour ça que Peter doit réfléchir à ce qu’il fera et pas moi. Mais j’ai beau à me dire ça, rien ne sera comme avant. Une histoire pareille ne s’oublie pas aussi facilement. Pourtant, il le faut pour que tout rentre dans l’ordre. Peter va surement abandonner la musique. J’oublie que ce n’était pas réellement sa carrière mais il a tout de même participé à des concerts pendant qu’il était Emrys, nous avons chanté ensemble à plusieurs reprises. J’aime sa voix, il n’y a aucun doute là-dessus. Maintenant que je le sais, je peux bel et bien dire que sa façon de chanter est différente de celle d’Emrys. Ce dernier était un prodige mais Peter n’est pas rien non plus puisqu’il a réussi à se faire passer pour un génie. Et savoir qu’un tel talent ne pourra briller sur scène me rend mal à l’aise. Je baisse du regard à cette pensée. Je découvre la « chambre » en premier. Ce n’est pas étonnant d’avoir un petit appartement en guise de chambre dans un hôtel de luxe. Après avoir parcouru du regard notre chambre, je laisse mon ainé choisir son lit en premier. Je le suis des yeux et il pose son sac sur son lit. Je hoche la tête, je prendrai l’autre. « Oui. » Il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Je me dirige vers la porte et l’attends devant celle-ci. Je sors mon portable pour regarder l’adresse du médecin légiste. Ce sera plus rapide d’y aller en taxi. Reprenant l’ascenseur, on revient au rez de chaussée, à la porte d’entrée. Un garçon de l’hôtel fait avancer un taxi jusqu’à devant nous. Il nous ouvre la porte avec un sourire. Je m’installe dans le véhicule et Peter ne tarde pas à monter. Après avoir donné l’adresse au conducteur, je me tourne vers Peter. « Tu as une idée de comment lui présenter la chose ? » Après tout, il risque d’avoir oublié le visage d’Emrys, même si ce qu’il avait fait, ça, il ne risquerait pas d’oublier.

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Ce message a été posté Lun 26 Déc - 16:32

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TENUE - Ce n'était pas vraiment « moi » lors des concerts, puisque même lui ignorait que ce n'était pas le vrai Emrys qui chantait. à cette époque, il croyait encore que son beau-frère était vivant, qu'il tenait le micro ou jouait de la guitare, mais ce n'était que moi. Une pâle copie du génie, qui malgré tout à réussi à tenir la pression et à berner bien plus de monde qu'il n'aurait pu l'imaginer. J'aurai pu continuer à jouer ce petit jeu si Toru ne m'avait pas démasqué, mais je sais parfaitement que ce ne serait pas moi que les gens applaudiraient, mais Emrys. Finalement, ce n'est pas plus mal de revenir à la normale et d'arrêter de faire croire n'importe quoi au monde entier. Toru n'a pas à s'en faire pour mes choix, la musique ne m'était pas vital avant et peut-être qu'en rentrant chez moi non plus. J'avoue que ces quelques mois ont été superbes et que je me suis bien plu, autant dans ce rôle qu'avec les autres. Qui sait, un jour je tenterai peut-être ma chance, si c'est possible. Rentrant en second dans la chambre, c'est la première fois que je mets les pieds dans un tel endroit. Un hôtel de luxe, c'est un choix qui s'offre seulement aux riches, pas à la petite « racaille » dans mon genre, mais ça me plait bien. Je pourrais vivre ici, tellement ça ne manque de rien. Choisissant mon lit, Toru se contente du second. Nos affaires déposées, je propose à Toru d'y aller maintenant, ce qu'il accepte. Nous quittons donc la chambre, pour reprendre l'ascenseur et revenir dans le hall d'entrée, par là où nous sortirons. Le taxi nous est servi sur un plateau d'argent, ce qui n'est pas non plus déplaisant. « Tu veux dire si jamais il ne me reconnait pas et fait une crise cardiaque ? » J'ai tendance à croire qu'il n'a pas oublié le visage de son patient et que si jamais je me pointe, il va croire à un revenant. J'espère secrètement qu'il n'ait pas oublié l'identité de l'idole, sinon ce ne serait pas amusant. « J'en sais rien, et toi ? » Autant je suis calculateur et vil, autant Toru est plus sage. Je préfère le questionner avant de réellement réfléchir à la question. Sait-on jamais si je me présente trop brusquement et risque de perdre nos seules chances de s'en sortir.

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Ce message a été posté Jeu 29 Déc - 23:32

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TENUE - Ce n’est pas à moi de m’inquiéter de son futur. S’il a choisi d’arrêter la musique, je ne devrais pas me prendre plus la tête que ça. Mais c’est difficile de ne pas le faire. La musique a toujours était très importante pour moi. Je me vois mal arrêter d’en faire même si ma carrière en prenait un coup. Mais j’imagine que la passion qu’a Peter pour la musique n’est pas la même que la mienne ou celle d’Emrys et j’ai tendance à l’oublier. Maintenant qu’il ne joue plus un rôle d’un petit génie en composition, il n’est plus obligé de faire semblant d’aimer ce qu’il fait. D’ailleurs, ça me fait penser que je n’ai jamais su s’il a réellement aimé ce domaine. Mais au final, ce n’est pas si important que ça puisqu’on va bientôt se quitter. Ça ne sert à rien d’en apprendre plus sur lui alors que ça va être l’une des dernières fois où on sera ensemble. C’est fou comment les questions me viennent que la fin approche, comme si je prenais conscience qu’il y a encore trop de choses à découvrir sur lui avant de se séparer définitivement. Mais c’est avec ce genre de pensées qu’on retarde les choses alors je préfère m’abstenir de toutes questions. Moins j’en saurais plus sur lui, plus le départ sera facile. Il m’a déjà assez perturbé avec ses « confessions » de tout à l’heure. Sortant de notre chambre, on se dirige à nouveau vers le hall de l’hôtel pour prendre un taxi. Nous n’avons pas besoin d’attendre longtemps avant qu’un véhicule vienne devant nous. Ce genre d’avantage est ce qui fait le prix de l’hôtel. On s’installe rapidement et après avoir indiqué l’adresse au conducteur, le taxi démarre. J’hoche la tête à la réponse de mon ainé. On est à l’abri de rien, toutes les hypothèses sont possibles. Je préfère réfléchir à plusieurs situations à l’avance pour ne pas me retrouver sans plan devant le médecin. Peter ne sait pas et je réfléchis rapidement. « Il vaudrait mieux que je rentre seul ou que tu lui caches ton visage dans un premier temps. » Contrairement à Peter, je ne pense pas à vouloir l’effrayer. S’il tombe dans les pommes ou perd la tête parce qu’il a cru voir un fantome, on est mal. « Je tâterais le terrain en lui parlant. » Histoire de savoir dans quel « camp » il est.

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Ce message a été posté Mar 3 Jan - 13:26

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TENUE - J'aimais bien la musique, j'aime toujours la musique, mais ça n'a pas été une passion pour laquelle j'ai voué des années de dure labeur comme Toru ou Emrys. La musique m'a été imposé quand j'ai choisi de jouer ce rôle, mais étrangement, je l'ai bien adhéré et je regrette de la laissé ici. à Séoul, je n'aurai pas les moyens d'en faire. Les cours coûtent trop cher, les instruments ne sont pas donnés et je devrais me consacrer à autre chose que tout cela. Pourtant, j'ai aimé jouer de la guitare et chanter, même avec lui. Ce seront toujours des bons souvenirs que je ne pourrais oublier, même d'ici dix ou vingt ans, voir jusqu'à la fin. De toute façon, notre « amitié » s'arrêtera bientôt, même si nous avons les moyens de continuer à se parler de loin, je ne pense pas que Toru puisse vouloir une telle alternative. Finalement, ce n'est pas la peine de vouloir en savoir plus l'un sur l'autre. Quittant l'hôtel, Toru s'occupe du taxi, lui indiquant l'adresse à suivre. Tranquillement installé à l'intérieur, j'observe le paysage qui défile par la vitre, silencieux. Mon ex beau-frère s'inquiète de la suite avec le médecin, tandis que je le prends à la légère. Pourquoi se prendre la tête ? Soit il me reconnait et ce sera un soucis, soit on triche. Cacher mon visage ? Avec quoi ? « Tu as des bonnes idées. Je piquerai un masque là-bas. » Si jamais je trouve un masque, ou alors je mettrais ma capuche sur ma tête et resterai dans son dos. « Je te laisserai faire. » Aucun doute là-dessus, je n'ouvrirai pas la bouche avant qu'il ne m'en donne la permission. Toru est beaucoup plus sage que moi pour interroger les gens, il saura se débrouiller seul. « Et comment comptes-tu aborder le sujet ? » On peut toujours se mettre en condition avant d'être face à l'homme, sait-on jamais si il a un blanc. « Tu pourrais te faire passer pour un homme de main des Yanagi et venir pour un service en leur nom ? » Y a tellement de scénario possible et inimaginable pour berner ce médecin et avoir l'information sans se faire démasquer, du moins de mon point de vue uniquement.

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Ce message a été posté Mer 4 Jan - 22:40

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TENUE - Je ne sais pas non plus comment on fera lors de la rencontre et c’est pour cette raison que j’en parle à Peter. Pendant que nous avons le temps, je réfléchis à ça. Je lui dis juste mes idées sans avoir pris le temps de bien développer avant. Je ne suis pas seul et c’est pour ça que je partage mes débuts d’idées. Je suis peut être le plus réfléchis et calme des deux mais c’est parce que les réactions de Peter me sont imprédictibles que ça peut nous créer de nouvelles situations. Néanmoins, je préfère d’abord avoir un contrôle de notre situation et demande à mon ainé de ne pas agir. Il se débrouillera pour cacher son visage, de toute façon, il n’a qu’à rester derrière moi en silence et le médecin ne le remarquera surement pas. Peter est d’accord pour ne pas parler. Ça me fera une chose en moins à m’inquiéter. Sa question ne me surprend pas car j’étais justement en train de réfléchir à ça. Il faudrait que je puisse aborder le problème sans éveiller les soupçons et avoir une nouvelle attestation sans qu’il ne se doute de rien. Je croise mes jambes et pose mon coude sur ma cuisse. Mes doigts effleurent mes lèvres le temps de trouver une réponse. Mon regard se pose sur mon ainé. « Ce n’est pas bête. On pourrait lui dire que les Yanagi veulent mettre un terme à cette histoire et ont besoin d’un certificat à la date d’aujourd’hui ? » Je retire le coude sur ma cuisse et pose mes mains à plat. En gros, on mettra tout sur le dos des Yanagi et face à leur volonté, le médecin ne pourra pas refuser. Le temps de discussion m’a semblé extrêmement court puisqu’on arrive déjà à notre destination. Je paye le trajet avant de sortir du véhicule. On se retrouve devant la clinique. Ça me stresse un peu et je regarde le batiment avec un œil inquiet. « Tu es prêt ? » C’est réellement la dernière ligne droite.

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Ce message a été posté Dim 8 Jan - 13:14

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TENUE - Un rien pourrait faire basculer la situation, c'est bien pour cela qu'on se concerte en premier temps avec Toru, pour ne pas se retrouver dans une impasse ou le cul entre deux chaises. Parler, c'est parfois le meilleur moyen de ne pas faire de bêtise, mais aussi de se comprendre. D'après lui, je devrais rester en arrière et le laisser gérer au début, ce que j'approuve sans difficulté. Toru saura comment se débrouiller les dix ou vingt premières minutes avec le médecin. Je suis même sûr qu'il pourrait s'occuper de tout sans moi, mais sait-on jamais. Nous avons déjà un aperçu de la scène, mais quand est-il du vif du sujet ? Faudrait bien trouver une solution pour demander l'attestation au médecin sans éveiller les soupçons. Il ne pourra sûrement pas nous refourguer ce que nous désirons sans savoir qui nous sommes ou ce que nous voulons faire des papiers... C'est là le plus gros du problème. Toru réfléchit à cette partie du plan, tandis que ça me paraît plus simple de jouer la carte du mensonge, enfin de jouer un rôle qui n'est pas le notre mais qui pourrait nous aider. « ça me paraît être une bonne idée. » J'approuve, nous ne pourrons pas mieux faire pour avoir ces documents. J'espère juste que reparler de cette histoire n'inspire pas le doute à l'homme et qu'il nous cède les papiers sans faire d'histoire. Le trajet s'écourte quand le véhicule arrive à destination, Toru payant le chauffeur avant de sortir et de faire face à la clinique. « Oui. » Faut bien. Je ne peux pas entrer dans ce bâtiment si je dis que, non, je ne suis pas du tout prêt. Entrant à l'intérieur, je me dirige vers l'une des infirmières avec un air désolé. « Excusez-moi, auriez-vous un masque ? Je ne voudrais pas partager mes microbes avec les autres patients. » Pour accentuer le bobard, je fais mine de tousser contre ma manche. La jeune fille, très professionnelle, cherche un masque dans ses poches et me le donne, à peine paniquée. Rigolant intérieurement, je la remercie et retourne vers Toru, portant le masque à mon visage pour cacher une partie de celui-ci. « On peut y aller. » Au bureau du médecin légiste.

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Ce message a été posté Mar 10 Jan - 20:44

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TENUE - Je soupire après avoir déterminé notre « plan d’attaque ». J’ignore comment ça va se passer. Est-ce que le médecin va voir clair dans notre jeu ? Nous démasquer ? Tout est possible et on va devoir s’adapter en fonction de chacun de ses gestes. On arrive rapidement à destination. La clinique est devant nous et la scène finale va pouvoir être jouée. Je ne suis pas du tout serein car ce n’est pas mon truc de faire de la comédie, d’endosser un rôle. J’ai posé ma question dans le but de rappeler à Peter que nous ne pouvons pas reculer. Ça valait aussi bien pour lui que pour moi. On franchit les portes du bâtiment. Mon ainé va directement chercher son masque en feintant d’être malade. Je le regarde simuler sa maladie. Ça semble facile de mentir, en tout cas, ça n’a pas l’air compliqué pour Peter. Honnêtement, je ne suis pas du tout envieux. C’est à cause de ces mensonges qu’on est là où on en est maintenant. Mais l’ironie du sort fait que ce sont aussi par des mensonges que les choses vont se « régler ». Le visage de Peter est caché par son masque et nous pouvons aller voir le médecin. La plaque accrochée sur la porte nous indique bien qu’il s’agit de son bureau. Je toque. Une voix rauque nous invite à entrer. Je regarde une dernière fois Peter avant d’ouvrir la porte. Le vieil homme ne nous a pas encore regardés, pensant surement qu’il s’agit d’une des infirmières. En même temps, ce n’est pas souvent qu’il doit recevoir de la visite de personnes inconnues et vivantes. « Dr. Okina ? » Le médecin se daigne enfin à nous regarder et semble surpris. « Il ne me semble pas avoir rendez vous aujourd’hui. » On pouvait clairement sous-entendre : « Partez » dans sa façon de parler. Je me racle la gorge avant de reprendre, prenant un air sérieux et grave. « Je viens de la part des Yanagi. » Son expression a changé, il semble plus hésitant et soucieux. Il nous fait signe de fermer la porte puis de nous asseoir. J’émets un sourire confiant. « Ils sont ravis que vous ne les ayez pas oublié. Je n’ai pas besoin de vous rappeler que vous avez un accord commun… Ils ont encore besoin de vous. Bien sur, ce ne sera pas gratuit. » Je bluff à moitié, mais je remarque que ce n’est qu’à l’évocation d’une rémunération qu’il est plus réceptif. « Grâce à vous, ils ont pu se remettre de la mort de leur fils et… ils ont décidé de le laisser reposer en paix. » Je le regarde droit dans les yeux, son expression me laisser penser qu’il doit avoir compris le sens de mes mots. .

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Ce message a été posté Mer 11 Jan - 21:16

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TENUE - Il est vrai que mes mensonges sont parfois une source de problème, même très souvent. Mentir n'est jamais positif, ou alors à de rare occasion. Parce qu'il existe des moments où la vérité fait trop mal pour être révélé et que la détourner semble directement plus facile. Je n'aime l'idée que Toru accuse mes mensonges d'être la principale cause de nos ennuies, alors qu'à la base, c'est les Yanagi qui ont lancé l'idée et m'ont engagé. Certes j'aurai pu refuser, mais aller dire un gosse de ne pas manger un bonbon. Le masque en ma possession, je l'accroche à mon visage avant qu'on ne se jette dans la cage aux lions. Perso, je suis toujours prêt pour tout. Y a peu de chose qui me font douter ou hésiter, même quand il s'agit de monter sur scène pour donner un concert à la place d'un autre artiste. Posté devant la porte du bureau, C'est Toru qui s'occupe de tout, même de cogner contre le battant pour annoncer notre présence. Je ne fais que rester en arrière, tel un spectateur qui observe la scène. Toru rentre à l'intérieur et je le suis, silencieux mais observateur à la fois. L'homme ne fait pas attention à nous, même quand mon cadet lui adresse la parole, celui-ci réagit comme s'il n'avait pas de temps à nous accorder. Je ne peux rien dire, ni rien fait. Si ce n'est lancer un regard à Toru pour le motiver et l'encourager dans sa démarche. C'est à lui de faire tout le boulot, puisque je suis un danger potentiel pour notre plan. Il suffit que le médecin légiste entende le nom des Yanagi pour changer de regard, voir presque de tourner sa veste. Pas gratuit ? Où compte-t-il dégoter des sous pour payer le vieil homme ? Or, ça paraît être la meilleure idée que Toru n'est jamais eu jusqu'à présent, parler d'argent devant un vieux hibou. L'espace d'une bonne minute, j'ai retenu mon souffle quand l'autre garçon a parlé de laisser le fils reposé en paix. Dr Okina aurait pu dire n'importe quoi qui briserait nos projets, mais non. Il s'est contenté d'hocher la tête en quittant son siège, sûrement à la recherche des papiers. J'avais réellement envie d'ouvrir ma bouche, si ce n'est que pour demander son avis à Toru, mais je me suis abstenu en déposant mon attention sur un bibelot en forme de coeur. La décoration restait à revoir, je ne suis pas sûr que ses rendez-vous soient bien réjouissant. « Que vous ont-ils demandé ? » Questionna le docteur en sortant un gros classeur d'un meuble, et pour le première fois, j'ai eu peur qu'il ne soupçonne quelque chose avec son interrogation surprise.

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Ce message a été posté Sam 14 Jan - 0:02

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TENUE - Le médecin ne nous prête pas attention jusqu’à ce que j’évoque le nom des Yanagi. A voir sa réaction, il n’a définitivement pas oublié ce qu’il a fait. Ce n’est pas une chose qu’on oublie facilement. Après tout, il suffit qu’on découvre ce méfait pour pouvoir lui enlever sa licence. Je m’installe sur une chaise en face de son bureau et Peter fait de même. Je ne prête pas attention à lui, je dois avoir l’air sur de moi et ne pas toujours chercher son soutien dans son regard. Je lui ai dit de me laisser faire alors je dois endosser cette responsabilité. Je débute la conversation. C’est horrible de ne pas savoir ce que ce vieil homme pense, il ne me donne pas de réaction quel que soit ce que je lui dis. Je décide alors d’évoquer de l’argent. Je sens immédiatement la différence. Son regard me parait plus intéressé. Evidemment, ça me parait logique que parler d’argent était la meilleure solution trouvé. Je ne pense pas encore à comment obtenir ce financement, tout ce que je souhaite c’est d’avoir son papier signé. Et puis, ce n’est pas comme s’il allait nous rapporter à la police parce qu’on lui a menti ? Je n’arrive pas à croire que je suis capable de faire une promesse en l’air. Le médecin acquiesce en silence et se lève de la chaise. Pendant qu’il a le dos tourné, je soupire discrètement. Il nous sort un classeur et nous parle sérieusement pour la première fois. « Ils veulent avoir un nouveau certificat de décès. Une dans les dates qui suivent. » « Dans les prochains jours ? » Il relève les yeux sur moi. « Oui. » Ma réponse est courte et c’est fait exprès. Si je commence à développer, je vais avoir l’air louche. Je doute que les Yanagi ont tout dit au docteur. Tout ce que ce vieil homme veut, c’est sa part. « Je veux le double de ce qu’ils m’ont donné. » « C’était dans leur intention. » mentis-je avec un sourire. Il cherche dans son classeur un nouveau formulaire. Il quitte encore fois sa place pour sortir de je ne sais où une pochette plastique avec l’original de l’acte de décès d’Emrys. Il avait aussi une photo portrait de mon beau frère. J’ignore pourquoi il est en possession d’une telle photo, ni pourquoi il la sort pour nous la montrer. Je sens son regard se focaliser sur Peter. « Tu devrais peut être appeler Yanagi-san pour lui dire que ce sera bientôt une affaire réglée. » dis-je pour donner une excuse à Peter de sortir de la salle et de ramener l’attention sur moi.

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