La Princesse et la Pilule.
Il était une fois, au Japon, une belle princesse du nom de Saera, qui se défonçait du matin au soir, jour après jour. Ce qui lui était le plus cher était un bon buvard d’acide. Saera souhaitait vivre une vie aussi psychédélique qu’une dose de LSD.
Pourtant, la vie de la jeune Princesse avait commencé bien différemment. Au tout début de cette histoire nous devons évoquer le fruit d’un autre conte qui se termina par un « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants »… que deux, au final. Mais c’est déjà pas mal. C’est donc dans un beau château que naquit la douce et pure Saera. Les bonnes fées du royaume se sont alors penchées sur son berceau pour la bénir et lui lancer un délicieux enchantement :
- « oh bordel, il est laid ce bébé ! »
- « Chhhhhhhhttt… »
- « Non, mais j’suis sûre qu’elle fera partie de ces gens qui deviennent beaux en vieillissant… »
- « Avec de l’argent on devient tous beaux, hm. »Mais il se passait quelque chose d’étrange avec cette petite fille, dès qu’elle ouvrait la bouche une petite cuillère d’argent en sortait. Son père en était très fier, il n’en attendais pas moins de la part d’une fille de ministre. Sa mère était d’accord, de toute façon, et depuis toujours, son seul talent était d’être d’accord, avec un large sourire.
Et le temps défila. Bientôt, la petite Saera eut cinq ans. Puis dix. Mais plus la beauté se révélait chez elle, plus il semblait que le monde devenait moche autour d’elle. Les prairies verdoyaient toujours, le soleil illuminait encore et les fleurs continuaient d’éclore cependant… Tout cela devenait fade aux yeux de la princesse. Elle était pré-destinée à quelque chose de plus grand, elle avait une quête, une mission ! Et elle le savait.
C’est ainsi que la princesse Saera parti à la recherche de son but dans la vie. La réalité se trouvait bien étroite pour un esprit aussi large et elle entreprit sur les conseils du grimoire sacré de Google de se mettre à la recherche du grand sorcier Dr. FeelGood. On racontait qu’il fallait suivre une route de brique jaune, dans un pays lointain nommé quartierdéfavorisé. Et malgré les obstacles, Saera, courageuse et décidée continuait d’avancer.
Parfois elle demandait de l’aide sur son chemin. Grace à ses cuillères d’argent elle put boire un peu d’eau au puits d’un fermier, elle put s’acheter un âne pour l’aider à marcher le long de ce long périple si loin de chez elle, très vite, ils devinrent amis avec la pauvre bête. Elle s’appelait Bus et aimait qu’on lui donne des tickets.
Mais ce qui aidait à tenir la belle princesse et qui forgeait sa détermination c’était la question qu’elle brûlait de poser au grand sorcier : «
comment rendre le monde plus beau ? »
Et miraculeusement, petit pas par petits pas, Saera trouva la maison du sorcier. Une grande bâtisse de béton où de grandes bâches de plastique flottaient dans le vent, symbolisant la fière bannière du magicien. Celui-ci l’attendait. Elle fut surprise de constater qu’il avait prédit sa venue et avant même qu’elle puisse poser sa question il li révéla un terrible secret. Il existait une prophétie, et lorsque qu’un murmure magique la susurra à l’oreille de la jeune femme, c’était comme si elle l’avait toujours su…
« Le jour de ses dix-sept ans, à l’aide d’une aiguille elle se piquera, et dans le spleen elle restera. »En prime, le sorcier lui offrit une petite perle enchantée et c’est ainsi qu’elle devint la princesse à la pilule. Finalement, Saera pu couler d’heureux jours, se téléportant tantôt au royaume de son père -qu’elle quitta bientôt pour le château de l’université- tantôt dans l’univers magique qu’elle était la seule à pouvoir atteindre à l’aide de sa précieuse amie.
Fin.