Jour d'été, cheveux au vent, une mémoire incomplète. Je me demandais si cette journée allait changer quelque chose dans mon quotidien ou si ça allait encore être la même chose. La routine s'installe dans mon inconscient, je ne sais pas si un jour je pourrais me souvenir de tout, de mes liens avec les autres. Honnêtement, c'est étrange je ressens des choses sans me souvenir des raisons précises. C'est perturbant. Et si je ne me souvenais jamais de ce que j'ai vécu avec eux ? Ca me perturbe pas tant que ça pour moi mais plus pour eux, surtout Kurumi à vrai dire. C'est censé être ma soeur de ce que j'ai cru comprendre, mon supposé père ne semble pas la porter dans son coeur et tente à vouloir faire comprendre qu'elle me traine vers le fond plutôt que de m'aider à réussir. Pourtant, je ne ressens aucun mauvais sentiment de la part de Kurumi. Peut-être que je suis plus handicapée que je ne le pense au final ? Elle m'a proposée qu'on aille à Akihabara aujourd'hui, histoire de stimuler ma mémoire et de me rappeler sûrement de quelque chose avec elle, un souvenir n'importe quoi. Mais je ne comprends pas pourquoi elle ferait ça si ça peut lui nuire ? Elle pourrait très bien me faire croire à une image qu'elle se donne pour me piéger, mais là elle m'aide à savoir la vérité. Ca me rend un peu confuse.  Je pousse alors un long soupire en passant ma main dans mes cheveux, glissant par la suite mes mains dans les poches de mon short. Un chat passe dans la rue où je me trouve, il tourne alors sa tête vers moi d'un air peureux. Je plisse les yeux en le voyant continuer sa route comme si de rien était, finalement une ombre à présence féminine fait son apparition dans mon champ de vision. Je relève alors la tête pour découvrir l'identité de cette ombre au sol. C'était ma soeur, Kurumi qui s'avancait vers moi, avec un sourire doux et chaleureux.

Je me tourne alors légèrement en prenant appui sur mes pieds pour me tourner dans sa direction et m'ôter de la gravité pesante sur mon corps contre le mur afin de me remettre droite. La distance se réduit de plus en plus et mes doutes et interrogations se multiplient dans ma tête avant que je les stoppe d'un coup en me disant que c'était trop fatigant et qu'on verrait bien, pas besoin de se prendre la tête pour ça. Je sors alors une main de ma poche pour la saluer.

- Yo. Disais-je calmement. Kurumi c'est ça, si je me souviens bien ? Alors... Il y a quoi au programme d'aujourd'hui ? Ajoutais-je de manière interrogée et curieuse de savoir ce qu'elle pouvait me réserver, à vrai dire je trouvais que c'était une étrangère et pourtant elle m'était également familière. Quelle étrange sensation. Je veux pas lui faire de la peine mais je peux pas me forcer non plus à me souvenir de qui elle est. Je suis pas très à l'aise en général avec l'humainement parlant, même assez handicapé à ce niveau. En même temps passer son temps à travailler n'aide pas les relations sociales. Tout aurait été plus simple sans cet accident.

Le trouble envahissant ma vision des choses, envahissant chaque parcelle de mon esprit et de mon âme. Le vent a balayé l'intégralité de mes souvenirs laissant un goût nébuleux à ma façon de vivre, depuis ce jour. Tout avait changé, c'est comme si j'avais perdu une identité sociale, comme dans une base de données, toutes ces dernières avaient disparu pour laisser place au vide refroidissant. Bien heureusement, grâce aux médecins, je pouvais m'assurer une reprise de mémoire constituant à me mettre en contact avec mes souvenirs oubliés. Je ne me rendais pas réellement compte de ce que ça pouvait lui faire, à vrai dire j'étais à milles lieux de me douter de ce qu'elle voulait, peut-être elle me piégait ; ce qui aurait expliqué la réticence du paternel. Mais mon instinct me guidait à vouloir la croire. Elle semblait être quelqu'un de confiance et elle ne semblait pas vouloir faire de mal à une mouche, je dirai même qu'elle en serait incapable. Elle n'est pas de ces personnes qui ont l'apparence d'une candeur mensongère, elle respirait la pureté et l'honnêteté dans ces intentions.

Elle arrive donc, sa présence réside devant moi, son regard en dit long, elle semble avoir vu un souvenir retrouvé, je discerne de la tristesse mais je n'en suis pas sûre. Pourquoi elle est triste ? Peut-être justement parce que je ne me souviens de rien, ou peut-être c'est parce que qu'elle s'en veut. Je ne peux pas le savoir à sa place. Elle m'informe qu'on va d'abord se rendre sur notre planque, notre lieu de rendez-vous régulier, notre endroit à nous. Elle se pose sur la sorte de chaise qui faisait office de balançoire, je la rejoignais, m'asseyant à ses côtés. Echappant aux regards parentaux, elle me racontait qu'ici on pouvait tout se dire, tout se raconter. C'était un peu un échappatoire pour ne plus entendre les aventures tumultueuses de nos géniteurs. Et là elle ajoute, un brin de nostalgie se notant dans sa voix qu'un jour elle est tombée en voulant grimper à un de ces jeux enfantins, pointant l'endroit comme si ça pouvait m'aider dans ma reconstruction des faits, je tourne mon regard en cette direction en plissant les yeux. Elle m'apprend que je l'avais soigné, ah j'étais vraiment capable de ça ? Un sourire m'échappe en imaginant la scène.

- Je vois. Disais-je finalement d'une façon calme, essayant de me rappeler ce qui s'était passé, mais mes neurones et mes fonctions connexes n'étaient pas encore aptes à se souvenir de ça malgré ma bonne volonté, peut-être qu'elle venait de l'inventer ? Ca semblait pourtant si réel dans son intonation, j'aurai presque eu l'impression de le vivre. Je tourne de nouveau ma tête vers elle à l'entente de ses interrogations, en ai-je ? Oui, j'en ai. Je ne voudrais pas accorder de l'importance qu'à une seule version de l'histoire. Et il ne m'avait pas tout dit, manque de temps semble-t-il. Ca fait combien de temps que nos parents sont séparés ? Et pourquoi tu vis pas avec nous ? Fin' j'ai bien capté que le paternel te kiffait pas trop. Demandais-je, car le paternel m'avait dit qu'elle ne vivait pas avec nous, mais il n'a pas eu le temps de me dire pour quelles raisons, je sais juste que dès que je prononce son nom, ça ne l'enchante pas et il retient un râle agacé. Comme si prononcez son nom était une faute grave. Tu fais quoi comme étude ? Je crois que tu me l'as pas dit. Et c'est qui qui t'as aidé à entrer dans l'université ? Maman du coup ? Ajoutais-je d'un air curieux, j'avais oublié que c'était moi qui avais arrangé le coup à l'époque dans le dos de notre père et bien sûr que maman n'avait pas les moyens de payer une école si prestigieuse. Je suis curieuse d'entendre ce qu'elle va me dire, j'aimerai en apprendre plus sur elle pour savoir dans quoi je me lance.

Les hommes naissent tous égaux selon la légende mais la citation continue en disant que l'inégalité se crée en fonction de nos efforts, de nos actions, de notre mentalité à endurer les choses. Cela créera toujours des inégalités, les circonstances sont faites pour tester notre résistance et pour savoir si nous faisons partis des forts, de l'élite, ou des faibles, les chômeurs, ceux qui galèrent. Le visage de Kurumi je le percevais, il était d'une douceur qu'on ne voit pas tous les jours, il semble être pur et sincère pourtant bien que des traits familiers se remarquent par mes iris maronnés qui flanchent vers des teintes plus sombres. Les questions affluent vers celle qui est considérée comme étant ma petite soeur, j'ai besoin d'un repère et de réponse, et je ne sais pas pourquoi j'ai comme l'impression que je peux écouter ses réponses plutôt qu'écouter celle de mon géniteur. Ses paroles étaient plus rassurantes et digne de confiance à mon outil d'écoute.

Triste histoire, une séparation complètement dénuée de chance, mon géniteur est l'unique gagnant et bénéficiaire de la situation, moi aussi mais par défaut car je suis restée avec lui, car il veut que je lui succède dans le métier. La succession, elle est coûteuse, elle me prend ma vie sociale et mon temps libre, j'ai presque plus le temps de m'adonner à ce sport que j'affectionne avec ce ballon aux teintes orangés encerclé par des traits noirs. Il renie sa propre fille parce qu'elle n'est pas dans le moule qu'il veut, Kurumi c'est le cake rond qu'il voulait arrondi. Il aura beau être excellent, la forme ne lui ira pas car elle a pas suivi les directives. C'est quand même injuste, tant d'inégalités en une seule famille. Un homme qui préfère sa réputation à sa femme, des fois j'avais du mal à comprendre les choix des gens, parfois ils préféraient se préoccuper du regard des autres plutôt que de s'accorder sur le plus important, l'impact que ça a sur l'autre personne. Il la trouve nuisible ? Ca m'étonne pas, elle a l'air beaucoup plus enjouée que moi, elle doit bien plus s'amuser que moi. Je plissais les yeux d'un air perplexe.

- Pas étonnant de sa part. Je n'avais pas longuement parler avec lui, mais de ce qu'il dégageait, il ne semblait pas s'attacher aux sentiments. Son business était bien plus important. Elle m'apprend par la suite qu'elle est en première année de stylisme à Royals,
curieuse je lui demande si c'est maman qui lui a payé ses études et à ma grande surprise, non. C'était mon idée que de la faire rejoindre cette école. Elle semblait reconnaissante de mon implication, je ne m'en rappelle toujours pas, j'espère pouvoir me rappeler d'un fantôme de sentiment  pour ses situations. Je basculais légèrement mon corps en arrière en regardant le ciel d'un air légèrement pensif, douce chimère qui appartient à une atmosphère lointaine et inaccessible. Bien, je vois. Et tu as pu t'en sortir depuis l'accident ? Je pouvais me le demander après tout, vu que j'étais sa source de revenues. J'ai un nouveau pc à racheter, le mien a rendu l'âme l'autre jour. Tu m'accompagnes pour qu'on continue ? Lançais-je à son intention, tournant mon regard vers cette dernière d'un air détendu avant de me relever tranquillement. Il semble que ça soit rationnel et cohérent avec la vie réelle, ses propos semblent pas monter de toutes pièces pour convoiter une quelconque place. Cela aurait été idiot d'être paranoïaque à ce sujet. Les apparences sont peut-être trompeuses mais elle ne semble pas n'être qu'en apparence, elle semble sincère. Au fait, tu m'avais pas promis de m'acheter une PS4 ? Bien sûr j'inventais mais je voulais voir sa réponse, ça me faisait rire intérieurement, les mains dans les poches je me contentais de le regarder d'un air infranchissable et sérieux.

J'avais pu deviner à travers sa façon de parler que mon cher père n'était pas très humain, il ne privilégiait pas l'humanité de son âme, non. Il préférait vendre et faire du business pour lui assurer une belle vie, une image qu'il peut contrôler, être au sommet. Il ne supporte pas qu'on rivalise avec lui, il ne supporte pas qu'on soit plus fort que lui. Ceux qui tentent d'être plus fort, il est totalement capable de les trainer dans la boue. J'imagine que moi aussi il serait capable de se mettre en compétition avec moi si jamais je m'avère plus forte que lui en médecine. Ca en choque certains, j'avoue que lorsque je suis retournée chez lui et que j'ai pu sentir ce sentiment pesant de compétition, je n'ai pas réellement compris. Je ne me sentais pas en rivalité avec lui, à vrai dire je m'en fichais. C'était assez étrange, mais j'appréciais la médecine et je ne comprenais pas comment il avait pu en arriver là, alors qu'il dirigeait un hôpital aussi. Il devait bien vouloir le bien de ses patients aussi, non ? Même si ça ne vient pas de lui. Mais visiblement non, il préférait voir quelqu'un mourir de ses mains plutôt que laisser un autre "plus compétent" montrer qu'il l'est face à lui.

Je m'informais par la suite de la situation de Kurumi, il est vrai qu'en disparaissant j'aurai pu les mettre dans une situation pénible et peu recommandée pour la survie. Elle me dit que notre mère et elle avaient pu régler les frais de scolarité en faisant leur possible, m'assurant que je n'étais pas juste un portefeuille sur pattes pour elles, ce qui est plutôt rassurant pour l'authenticité d'une relation passée et dont je me souviens plus vraiment.

- Tant mieux dans ce cas, c'est rassurant de savoir que tu as pu t'en sortir, sinon la situation aurait été embêtante. Rétorquais-je tranquillement, elle me dit que notre mère voudrait nous revoir, je me souviens plus de son visage, c'est le néant quand elle parle de notre mère je n'arrive pas trop à poser un visage sur son identité. Ca pourrait être bien que je puisse mettre un visage sur elle. Je me souviens plus du visage de maman. Elle ressemble à quoi ? Je pense que la voir me ferait pas de mal, je vais m'arranger pour la voir. Et je pense qu'il y a plus de chances que je vois maman, plutôt que toi tu viennes dormir à la maison avec le paternel. Toute façon tu rates pas grand chose. Sa meuf est un cancer sur pattes. Ajoutais-je en insistant bien sur la fin de ma phrase, je n'appréciais guère les manières de ma belle mère, elle était insupportable avec son air péteux, hypocrite à souhait. Je ne pouvais pas la porter dans mon coeur, en plus je suis sûre que si le paternel meurt, elle en voudrait qu'à son argent et irait trouver un autre plus riche ou plus fructueux.

Par la suite j'informais cette dernière que mon ordinateur m'avait lâchée et qu'il fallait ainsi que j'en prenne un nouveau. Bien sûr elle accepte de m'accompagner, elle doit vouloir qu'on passe du temps ensemble si ça peut débloquer un ou deux souvenirs dans mon cerveau. J'imagine qu'elle en serait heureuse et qu'elle culpabiliserait moins pour ce qui m'est arrivée. J'ignore comment elle se sent depuis l'accident mais j'ai l'impression qu'elle s'en veut, qu'elle aurait préféré que je ne sois pas dans cet état, qu'elle se sent concernée par ce que j'ai. Je peux le comprendre même si je me dis qu'elle n'y peut rien, ce n'était pas elle le conducteur. Et j'en suis vivante, je ne suis pas morte suite à ça. Les mains dans les poches, je lui demandais curieuse si elle comptait toujours m'acheter la PS4 pour la tester, bien sûr j'ignorais si elle me l'avait déjà promis ou si j'inventais et voir sa réaction, je l'avouais inconsciemment ça me faisait rire de l'embêter un peu. Et sa réaction me surprit légèrement, à vrai dire je ne pensais pas qu'elle le prendrait aussi sérieusement ; du moins si tout au fond de moi je me disais qu'elle marcherait dedans. Je ne savais pas pourquoi mais je l'avais su, je souriais légèrement d'un air amusé et ironique. Drôle de sentiment, je ne l'avais pas encore expérimenté ça, peut-être ça vient de ma mémoire défaillante ?

- Faut croire, ouais. Pourquoi pas, puis on pourra en profiter toutes les deux, et ça me permettra de voir maman plus souvent. On continue ainsi la route en direction d'un magasin d'informatique non loin où ils vendaient des ordinateurs, des claviers, des souris et toutes sortes de technologies nouvelles générations pour le plus grand plaisir des geeks. Elle m'interroge sur le jeux que je voudrais qui irait avec la PS4, je tourne ainsi mon visage vers elle, haussant vaguement les épaules. Peu importe, Assassin's Creed origins, GTA, NBA, Battlefield, Uncharted je dois t'avouer j'ai pas encore regardé les jeux PS4 depuis l'accident donc je sais plus trop quel jeu je voulais acquérir.

Visiblement, les relations de la famille Ayuzawa étaient pas des plus cordiales ni des plus faciles. J'avais cru comprendre que je manquais à ma mère et à ma soeur car mon père m'avait ôté sans consentement possible. J'avais donné une place à Kurumi à Royal, elle me dit que ma santé était plus importante que sa place là-bas. Cette notion de sacrifice pour tant de labeur, ça n'aurait pas été juste à mon sens. Je plissais les yeux en regardant devant moi. Balançant mes jambes dans le vide d'un air pensif.

- Tu dois la mériter cette place à Royals pour que je te l'ai offerte. Je ne donne pas les choses aux gens sans que ça soit justifié. Ce qui était vrai, je pense qu'elle devait le savoir si elle me connait. Je ne donne pas les choses dans le vent, que ça soit dans mes relations ou autre. Que ça soit x ou y, si la personne en face ne me montre pas qu'il en veut, je ne lui donnerai pas les moyens de réussir. Kurumi a dû me montrer qu'elle voulait réussir et que sa passion était dans la mode et non ailleurs. Moi mon avenir était dans la médecine, mon père le savait mieux que personne visiblement. J’arbore un air surpris à sa révélation, sauver ? Moi ? Maman honteuse d'avoir dépendu de mon argent ? Visiblement j'ai encore des lacunes à ce niveau. Pourquoi se sentirait-elle honteuse ? Je ne comprenais pas ce que j'avais pu faire d'extraordinaire.  Ah ? Je l'ignorais. Enfin.. Si je le savais j'ai dû l'oublier. Mais elle n'a pas à être comme ça après tout, on a tous des moments difficiles. Répondis-je assez confuse, après tout je ne me souvenais plus ce qui était arrivé. Je ressemblais à une enfant qui ne comprenait pas la situation familiale qui m'entourait, d'un côté un père remarié, richesse complète, businessman. D'un autre, une mère et ma soeur dans le besoin, sans aide et qui doivent se débrouiller. Et je semble les avoir aidé à plusieurs reprises à la place de mon père. Il est aussi égoïste que ça ? Cela ne m'étonnerait pas qu'il ne pense qu'à sa petite personne, même si ça me semble assez choquant.

Kurumi m'apprenait ainsi que notre mère voulait avoir aussi ma garde, notre mère voulait croire qu'elle pouvait m'ôter de notre père. Autant dire que vu ses contacts et vu comment je le vois depuis que je suis retournée à la maison. Je suis assez peu confiante même si je voudrais sûrement plus revoir ma mère et non cette belle mère en carton qui m'apporte rien de bon. Mais je n'avais pas encore réalisé à quel point la relation entre nos parents étaient froides, tendues, aiguisées et sans entente possible ni négociation.

- C'est à ce point ? Les relations entre maman et papa sont aussi tendues ? Rien à dire de plus, je pensais qu'au moins le paternel pouvait être sympa pour me laisser voir ma mère, mais visiblement non. J'aurai dû y penser, elle doit être une figure d'échec pour lui, mais pourquoi il a cette vision d'elle au fait ? Pourquoi papa a une image aussi négative de maman ? Enfin, on dirait que pour lui, vous avez échoué toutes les deux. Toi je sais pourquoi il pense ça, c'est parce que tu es pas en médecine... Mais maman elle a fait quoi ? A part se faire entuber et faire faillite ? Je ne savais pas vraiment comment étaient les relations entre les parents, je savais juste que maman et papa ne se voyaient plus et que papa voulait pas que je vois trop Kurumi. Elle serait responsable de mon échec. Mais je pense qu'une chose n'aura pas changé entre temps, mon avis sur cette belle mère que je me coltine. Franchement tout est tellement faux chez elle, ça pourrait être une poupée gonflable ça m'étonnerait pas qu'on puisse la percer à tout moment ; ce qui serait bien. Finalement nous arrivons devant le magasin désiré, je tourne mon visage vers elle en hochant la tête.Oui je vais faire ça, peut-être ça me rappellera des choses. Je rentrais dans le magasin, examinant les rayons, je regarde les différents jeux entreposés. Ca devait être le paradis des gamers ici, tant de propositions. Mon attention fut vite prise par un jeu, je me relevais pour l'attraper d'un geste vif et lent. L'observant avec une attention toute particulière. Je ne savais pas pourquoi celui là attirait plus mon attention que les autres.

- NBA a l'air sympa. Déclarais-je en lisant la description au dos du jeu.

Malgré une mémoire flagellée, je semblais avoir garder les mêmes sentiments et valeurs que j'avais pu compter dans mon être auparavant. Alors lorsque Kurumi me raconte que je l'ai fait intégrer à la Royals, je me suis immédiatement dit qu'elle le méritait et que j'avais pu entre-apercevoir son talent. Un sourire discret orne mes lèvres, déclinant les tons de la tendresse et de la malice sur mon visage.

- Qui sait. Rétorquais-je avec un air mystérieux qui peint mon visage avec toujours ce même sourire qui orne mes lèvres, les yeux plissés. Je ne sais pas pourquoi j'ai ce sourire, mais tout au fond de ma mémoire j'ai l'impression d'avoir déjà eu cette discussion avec elle, ça me rappelle des souvenirs flous qui ne sont que des écrans noirs pour le moment. Mais ça m'apaise sans que je sache ce que c'est. Je ressens ce petit lien du sang s'éveiller en moi, l'envie de la protéger et de la voir s'épanouir me traverse l'esprit. Puis la sensation s'estompe aussi vite qu'elle est arrivée bien que je me sente toujours liée à elle. J'hoche la tête suite au fait qu'elle m'informe que je devrais peut-être revoir notre mère, j'aimerai revoir son visage oublié. On fera ça alors. Disais-je en écoutant ce qu'elle me racontait par la suite lorsque je lui demande pourquoi notre père l'a abandonné de la sorte, l'histoire est assez stupide en soi, je me contente alors d'hausser les épaules avant d'hocher la tête. Je ne voyais pas ce que je pouvais dire de plus, j'avais passé du temps avec lui et il ne pouvait pas concevoir qu'il n'y avait pas cause à la faillite. Il devait toujours trouver une cause pour expliquer pourquoi ça avait défaillit. Ôtons-nous des pensées négatives, nous sommes ainsi arrivées à la boutique de jeux vidéos, je remarque assez vite le jeu qui m'attirait, Kurumi m'informe alors que ça faisait un moment que je le voulais bien avant ma requête de tout à l'heure. Je tourne alors mon regard vers elle.

- Oh vraiment ? Bon au moins y a pas de changement de ce côté. Puis elle m'incite à en prendre un, par gentillesse sans doute et me faire plaisir en même temps. Je me fais hésitante, je la regarde en grimaçant légèrement avant de finalement soupirer. Eh bien, pourquoi pas prendre Life is Strange avec si ça peut te faire plaisir. Ôtant lui laisser me rendre la pareille sans doute, elle doit vouloir se sentir moins coupable pour ce qu'il m'est arrivée et elle veut sûrement me faire plaisir et me remercier pour tout ce que j'ai fait pour elle même si je dois avouer que je me souviens pas de ce que j'ai pu faire sauf des choses qu'elle a pu me conter. On finit par sortir du magasin après ses achats effectués, sachet à la main je regarde l'heure sur mon téléphone. Constatant qu'il était l'heure de rentrer et de se quitter. Merci beaucoup de m'avoir accordée de ton temps mais je vais devoir rentrer. Tiens moi au courant pour que je puisse voir maman. Et je prenais la route en direction de cette sorte de prison qui m'enfermait dans une réalité infâme et estropiée. Mais je me consolais avec l'idée que j'avais pu profiter d'un petit temps avec ma soeur. J'avais pu réapprendre quelques petites choses sur elle, et sur nous aussi.