all with style - Idiot. Stupide. Il ne l’a réalisé que trop vite. Pas assez finalement. Il n’aurait pas dû lui dire oui. Il n’aurait pas dû prétendre lui donner quelque chose qui n’est pas là. Il n’a pas feint son affection à l’égard de Rio, il n’a pas menti sur la place qu’elle a pris dans sa vie. Mais il a omis. Omis le fantôme qui pèse au dessus de leurs têtes, qui alourdit son coeur jusqu’à le faire tomber au fond de son estomac. Au final il se l’est prouvé, qu’il ne peut pas faire semblant, pas avec elle, jamais. Et il tremble, en se changeant dans les vestiaires, prêt à rentrer dans leur immeuble, à frapper à sa porte. Un peu plus tôt, il lui a envoyé un message en disant qu’il passerait ce soir aux alentours de 21h, et peine à garder l’équilibre depuis. Elle va pleurer. Elle va avoir mal. Lui aussi. Encore plus. Il préférerait s’en foutre, se dire que Rio n’est rien et que lui prononcer ces mots n’est qu’une banalité. D’un côté, ils n’ont presque aucunement agi comme un couple, et même si ce n’est qu’un titre qui s’évanouira, il sait qu’avec lui arrivera peine et regards détournés. Comment lui dire qu’il l’aime mais qu’il ne peut pas l’aimer tout à la fois ? Il répète les mots à l’intérieur de son cerveau, les cherche, les inverse, mais ils s’évanouissent bientôt dès qu’une autre pensée lui traverse l’esprit. Et dans ce moment là il rit tristement de se dire que la seule personne qu’il veut contre lui pour expliquer à quel point tout est compliqué est elle. Il va la perdre. Il le sait. Et alors, il n’aura plus rien ni personne. Tout ça parce qu’il ne peut pas oublier. Tout ça car il ne peut pas se détacher.

Il finit par fermer son casier et sort de l’hôpital. Le froid vient le frapper au visage, et il rajuste les pans de son manteau autour de son cou. Il prend le bus, laisse son front se coller contre la vitre, laisse les lumières faire monter une jolie migraine au dessus de ses yeux, n’oublie même pas de descendre à son arrêt, histoire d’éloigner un peu plus le moment. Ses pas se font aussi réguliers que d’habitude, alors qu’il entre dans l’immeuble, prend l’ascenseur, arrive dans leur couloir. Et finalement il se plante devant la porte et y toque, alors même qu’il y a une sonnette. C’est moins agressif. C’est plus doux. Il ne devrait pas s’en soucier. Il se mord l’intérieur de la joue, de se rendre compte qu’il n’a jamais eu autant envie de l’embrasser. Quel idiot. Et alors quand enfin la porte s’entrouvre, il se glisse à l’intérieur de l’appartement avant qu’elle ne lise quelque chose sur son visage et ne le repousse. Il tente de faire ressurgir les souvenirs des dizaines de discours qu’il a élaboré, mais il n’en reste à peine que des miettes. “Bonsoir Rio” finit-il par dire en se tournant vers elle, un léger sourire au visage. Pas faux, mais teinté d’une balance équilibrée de douceur et de tristesse. Il lance un regard vers le canapé, avant de demander “On peut s’asseoir ?”

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all with style - C’est la sonnerie de son téléphone qui la réveille. Elle grogne en se redressant sur le canapé, se rendant compte qu’elle s’est endormie. Rio a mal partout. Les conséquences de sa sieste imprévue et de la soirée d’hier. Elle n’a plus aucune séquelle malgré sa consommation d’alcool au-delà du raisonnable. Le mal de crâne du matin s’est envolé et elle n’a plus l’impression d’être encore saoule. La jeune femme est seulement morte de fatigue. De larges cernes barrent son visage blafard. Pas encore tout à fait réveillée elle tend le bras pour attraper son portable resté sur la table basse. L’esprit embrumé elle réagit à peine en voyant le nom d’Ichiro affiché sur l’écran. Sa première réaction est de souffler. Aura-t-elle seulement la force de restée éveillée jusqu’à 21 heure ? Rio pensait plutôt dîner tôt et se coucher de bonne heure. Elle hésite longuement son téléphone en main. La voilà tentée de mentir et de lui dire qu’elle n’est pas disponible ce soir. Elle est bien trop fatiguée pour penser. Elle a bien trop conscience de ce se voir veut dire. Ce n’est certainement pas pour passer un moment blotti l’un contre l’autre sur son canapé. Ça Rio l’a bien compris depuis qu’il l’a laissée en plan dans la salle d’examen. Quelque chose se briser ce soir là. En elle. Entre eux. Ils n’en ont toujours pas parlé. Ils n’ont pas parlé tout court. Ils ne se sont même pas vus. Rien. Silence radio.
Ichiro a laissé un vide immense lorsqu’il a fui à l’hôpital. Sans raisons apparentes. Quelque a fait déraillée la machine mais quoi ? Rio ne sait pas. Des jours qu’elle ressasse cette soirée dans les moindres détails. A la recherche du plus petit battement de cil susceptible d’éclairer sa lanterne. Mais rien. Une fois de plus elle se retrouve face à elle-même. Seule devant un mur. Elle ne veut plus interpréter. Elle ne veut plus essayer d’imaginer. Parce qu’à chaque elle est à côté de la plaque. Et à chaque fois elle pleure. Cette fois Rio n’a pas versé une larme et elle refuse de le faire. Ses copines lui ont dit. Quand un homme fait l’autruche se n’est jamais bon signe. C’est une question de bon sens. Et même si Ichiro n’est pas particulièrement bavard ni présent, il y a des signes qui ne trompent pas. Et puis il y a l’autre fille. Peut-être qu’au final il ne l’a pas oubliée. Comment pourrait-elle le savoir ? Il n’en parle jamais. Rio n’a pas non plus posé la question. Feignant l’ignorance. Trop effrayée par la réponse qu’il pourrait lui donner. Devant elle, posé sur la table, la clé. Celle qu’Ichiro lui a offert pour son anniversaire. Elle l’a retirée dans la nuit en rentrant et n’a pas put la remettre à son coup. Elle n’ose même pas toucher le bijou. De peur de se brûler les doigts. Elle n’est plus du tout sûre d’avoir la légitimité de posséder pareil collier. Rio n’est plus sûre de rien. Elle ne se sent plus en mesure de prendre de décisions.

Elle croit d’abord à une illusion lorsqu’elle entend frapper à sa porte. Rio hésite avant de se lever pour ouvrir. Elle encore une fois tentée de faire la morte. De le laisser dehors. Ce serait tellement plus facile. Mais l’attente lui est insupportable. Ne plus avoir de maîtrise sur sa vie lui pèse ce soir. Elle vient l’accueillir sans un sourire. Evite de le regarder. Le salue du bout des lèvres. Son cœur se comprime dans sa poitrine. Elle a soudainement envie de hurler. De le frapper. De se jeter dans un grand baquet d’eau froide. Elle a besoin d’extérioriser un trop plein. Un je ne sais quoi qui l’empêche de respirer. Qui la cloue au sol. « hum. » Et sans un regard va s’assoir. Elle établie d’elle-même une distance entre eux deux. Dans l’espoir vain d’être moins sensible. De ne pas craquer. « Je t’écoutes. » Elle ne le regarde toujours pas.

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all with style - Il ne sait plus pourquoi il est venu. En réalité, il ne lui a pas envoyé ce message avec une idée si précise que ça en tête. Et maintenant qu’il est dans son appartement, où son odeur qui flotte dans l’air ne cesse de le perturber, il est encore moins sûr. Elle fuit son regard. Ne sourit pas. Sa froideur et son indifférence lui fendent le coeur, et un moment, il se dit que ça doit être ça qu’elle a senti, à chaque fois qu’il l’a fui. Il a envie de lui demander pardon, de lui dire qu’il n’aurait pu faire autrement, mais les mots restent coincés dans sa gorge. Il l’observe s’asseoir, et finit par venir sur le canapé aussi, sans raccourcir la distance qu’elle a établi entre eux. Le silence est à couper au couteau. Il n’ose presque pas respirer. Ichiro finit par se baisser pour enlever ses chaussures, ayant totalement oublié de le faire à l’entrée, et vient replier ses genoux contre lui. Il passe ses bras autour et pose sa tête sur ses genoux. Un silence s’étire, il peine à respirer, et fixe le mur devant lui, en attendant que celui-ci s’ouvre et l’avale pour le sauver de cette situation. Mais c’est lui qui s’y est mis, il doit arranger la situation… Ou tout du moins… Essayer de mettre du scotch à certains endroits. Peut-être est-il égoïste en se laissant aller à ses sentiments, sûrement, mais il lui semble n’y avoir aucun chemin parfait à emprunter.

“Je pense encore à elle” finit-il par lancer, presque sans ciller. Il sait que s’il tourne le regard vers Rio, il ne parviendra pas à tout lui dire. Et à défaut de lui mentir, il se murera dans un silence qui au final, n’est pas si mieux que ça. “Tout le temps, tout le temps, tout le temps” laisse-t-il échapper d’une voix tremblante, avant de fermer les yeux. Son coeur bat trop douloureusement. Il expire longuement avant de chercher ses mots, finit par comprendre que ça ne sert à rien de préparer les mots, qu’il doit se jeter et laisser ce qui veut sortir… sortir. “J’ai l’impression de la tromper, j’ai l’impression de la trahir, c’est pour ça que je…” Il finit par baisser la tête et venir entourer son visage de ses bras. On le croirait retourné en enfance. La peine qu’il réprime pour faire comme si tout allait bien, pour que Rio ne s’inquiète pas. Mais il meurt toujours, de l’intérieur. Il étouffe. “Je voulais même pas te le dire. Je n’étais pas censé te le dire. J’échoue encore.” lance-t-il, d’une haine contre lui même qui vient le poignarder. Des larmes de rage, silencieuses, viennent couler sur son visage, mais au moins Rio n’a pas à les voir.

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all with style - Elle attend en silence. Elle n’a rien à dire cette voix. Rio a déjà trop parlé. Il n’y a plus rien à ajouter. Elle n’a rien d’autre à dire. Elle a déjà avoué ses sentiments. Elle s’est complètement offerte à lui. Et a naïvement cru à la réponse d’Ichiro. Elle s’est enfermée dans un bonheur trop beau pour être vrai. Elle s’est munie d’œillères pour mieux croire que ça durerait toujours. C’est tellement plus confortable de se mentir à soit même mais maintenant que la réalité l’a rattrapée, elle est au pied du mur. Quelque chose lui dit qu’elle connait déjà l’issu de cette soirée. Elle sait déjà ce qu’elle va entendre. Ce qu’Ichiro semble nier. Ils se complaisent depuis trop longtemps dans cette illusion d’amour. Il est grand temps que la bulle éclate. Rio le sait bien mais la douleur est si intense qu’elle rebrousserait volontiers chemin. Et lorsque Ichiro brise enfin le silence, elle voudrait se couvrir les oreilles. Crier pour masquer la voix du jeune homme.
Elle le savait. Tout au fond d’elle Rio savait. Qu’elle est toujours là. Qu’elle ne pourra jamais la remplacer. Alors pourquoi ? Pourquoi a-t-elle l’impression d’être poignardée mille et une fois ? Pour la première fois Rio semble parfaitement calme vue de l’extérieur. Alors qu’il lui semble qu’un millier d’ongles sont plantés dans sa chaire et lui arrachent la peau. Son corps tout entier s’est arrêté de fonctionner. Elle a envie de hurler mais à quel droit ? c’est sa punition pour n’avoir écouté qu’elle. Elle paie durement son égoïsme. Pour avoir pris l’homme d’une autre. Pour avoir lâchement saisi l’opportunité qu’une défunte lui offrait. Elle est la seule à blâmer. L’égoïste qui se fait passer pour la plus douce des fleurs. C’est elle. C’est Rio. Qui voudrait pleurer parce qu’il ne l’aime pas. Et qui s’arracherait volontiers les cheveux pour se punir.
Et voilà où cela l’a menée. A trop profiter du rêve Rio vient maintenant s’écraser au sol. Et il n’y a pas qu’elle. Elle ressent la souffrance d’Ichiro dans chaque cellule de son corps. Elle voudrait lui prendre sa douleur. La faire sienne. Etre la seule à en partir. Prendre toute la responsabilité de son énorme bêtise sur ses frêles épaules. Elle s’en veut encore plus de ce qu’elle fait à Ichiro. Tout ça parce qu’elle a égoïstement trop aimé. Ses sentiments sont une plaie pour l’un comme pour l’autre. Il faut que cela cesse. Elle doit le libérer.
Pour Ichiro, Rio deviendra la femme la plus forte du monde. Infaillible. Dur comme du roc. Qu’il peut bien la quitter sans qu’elle ne perde pied. Elle bouge enfin. Dans un geste presque robotique, pousse du bout des doigts la clé toujours la table. Elle fait glisser le collier vers le garçon. « Je te la rend. » Ta clé. Ta liberté.

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all with style - Son silence le tue. Encore une fois, il se retrouve désemparé face à ce que Rio lui renvoie et qui le blesse un peu plus. Malgré tout, peut-être qu’il attend quelque chose d’elle, qui jamais ne vient. Il a presque l’impression de faire face à un bloc de glace pire que le sien, caché sous des émotions qu’elle ne montre que lorsqu’elle est loin d’être vulnérable. Elle ressent, mais le visage tourné contre le mur, alors qu’Ichiro a besoin qu’elle lui fasse face et lui montre ses larmes aussi fièrement qu’elle peut sourire. Tant pis, c’est de sa faute d’en attendre tant, de sa faute d’espérer voir quelqu’un d’autre là où il n’y a qu’elle. Peut-être qu’il se mélange, peut-être que vraiment personne ne pourra arriver là où Anko a mis la barre. Elle était peut-être l’amour de sa vie, celui qu’on ne rencontre pas deux fois, et peut-être finira-t-il vraiment par mourir seul à petit feu, dans son coin. D’une absence de réaction de la part de Rio, Ichiro se brise un peu plus, en vient à ressentir de la haine envers elle de ne pas pouvoir lui apporter ce dont il a besoin. Lorsqu’il entend le bruit du bijou sur la table, qu’elle fait glisser à lui, Ichiro ne peut s’empêcher de relever le regard et de l’observer avec dégoût. Pourquoi est-ce qu’elle fait ça ? Pourquoi est-ce qu’elle fait tout mal ? Pourquoi est-ce qu’elle tient à lui briser le coeur entièrement ? Il se lève rapidement. “Je n’en veux pas, c’est à toi” lance-t-il plus froidement que jamais en s’éloignant du canapé. Il s’en veut. Il n’aurait rien dû lui dire. A chaque fois, il se force à s’ouvrir pour être poignardé en plein coeur. Peut-être ne seront-ils jamais vraiment sur la même longueur d’ondes. Peut-être ne se comprendront-ils jamais. L’idée lui est aussi insupportable qu’effrayante mais que peut-il faire, alors que le fait lui est balancé à la figure encore, et encore, et encore ?

Il retient ses larmes, d’avoir l’impression de se faire larguer plutôt que l’inverse. Ichiro finit par fermer les robinets, calmer de force le rythme de son coeur, ouvrir de force sa gorge étouffante. “Désolé. Je n’aurais pas dû te demander d’être avec moi, c’était injuste de ma part. Et ça ne marche pas.” lance-t-il en se dirigeant vers la porte. Que peut-il dire de plus ? Il craint de laisser sortir sa colère, son désespoir, si jamais il reste dans cette pièce un peu plus longtemps. Et même s’il ne sait pas les sentiments qui l’animent face à Rio, il sait qu’il ne souhaite pas lui faire du mal. Le jeune homme finit par rapidement ouvrir la porte et sortir dans le couloir pour revenir vers son appartement. Il se hait d’être soulagé, en refermant la porte derrière lui, malgré la solitude qui vient peser au dessus de sa tête. Au moins, il sera libre d’être mal tout seul.

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all with style - Un trou immense se forme sous elle. Rio se sent comme aspirée vers le néant. Sans vraiment chercher à se débattre. Ses doigts tremblent contre le bijou et rapidement elle rabat sa main entre ses cuisses pour essayer de maintenir l’illusion. Elle voudrait le supplier de rester. S’accrocher à lui en disant que ce n’est pas grave. Qu’elle restera à ses côtés même s’il pense toujours à une autre. Elle pourrait très bien ravaler sa fierté. Juste pas amour. Mais elle n’y arrive pas. Rio ne peut pas faire ça. Elle se sent déjà trop coupable. Elle ne sait plus où aller ni comment. Aucune solution n’est la bonne. Quoi qu’elle fasse ou pense rien n’ira jamais. Elle aime trop et Ichiro pas assez. Cette fois où il lui a dit l’aimer lui revient en mémoire. Chaque moment où Ichiro avait montré de l’affection viennent se bousculer dans son esprit. Comme des coups de poignards. Elle ne sait plus quoi en penser. Elle se sent trahie. Et tellement idiote. Idiote d’avoir succombé si facilement. D’avoir fermé les yeux sur les sentiments d’Ichiro. Pour son petit bonheur à elle. Sans comprendre ce qui se passait pour le jeune homme. Il lui semble qu’elle fait tout de travers. Rien ne va jamais et c’est toujours de sa faute à elle.
Elle ne veut toujours pas le regarder. Serre les poings sur son pantalon. La tête baissée. Ses épaules tremblent. Rio ravale douloureusement ses larmes. Il lui semble qu’il est en colère. Pourquoi ? Et Ichiro fuit encore. Sans qu’elle ne puisse comprendre pourquoi. Sans explications. Sa tête est complètement vide. Elle en a marre des non-dits. Des vérités à moitié dites. De toujours tout faire de travers parce qu’il ne lui dit jamais quoi faire. Marre de se sentir seule même quand il est là.
Elle se redresse d’un coup. Attrape le collier et sort comme une furie de son appartement. Quitte à se séparer autant mettre les choses au clair une bonne fois pour toute. Pour se libérer. Elle ouvre la porte de l’appartement d’en face sans ménagement. Son cœur tambourine dans sa poitrine. Ses yeux brûlent. Et pour la première fois Rio affronte le regard d’Ichiro. Ses émotions s’entrechoquent avec une telle violence qu’il lui est difficile de soutenir son regard plus de quelques secondes. Mais elle tient bon. Après tout ce sera surement la dernière fois. Elle prend le poignet du garçon pour l’obliger à reprendre sa clé. « Je n’en veux plus. Je ne veux pas avoir envie de revenir. Si c’est fini alors je ne veux pas avoir les clés de chez toi. » Elle a envie de pleurer. Se demande comment elle fait pour résister. Rio qui fond en larme à chaque difficulté. « C’est moi qui devrait être en colère. J’étais prête à tout te donner mais toi tu penses toujours à cette fille. Je ne t’en veux pas. Je n’aurais pas dû te forcer. » Elle serre ses doigts autour de son poignet qu’elle n’a toujours pas lâchée. Cramponnée à Ichiro, sa voix se met trembler et sa vue se brouille. « J’arrive pas à comprendre ce que tu veux. Tu ne dis jamais rien ou de manière alambiquée. C’est peut-être moi qui suis trop bête pour comprendre. Dis-moi les choses Ichiro. Arrête de fuir. S’il te plait. »

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