TENUE ▬ Comme à chaque fois après les cours, je me suis rendu au batting center pour travailler quelques heures. Et comme à chaque fois depuis quelques semaines, ce garçon vient jouer quand je suis là. Le base-ball est un prétexte, puisqu'il passe le plus clair de son temps à discuter avec moi, me parlant de sa journée ou de lui. Il m'interroge beaucoup aussi, mais j'ai encore du mal à répondre sans bégayer ou sans rougir. Il dit que ça fait mon charme et que je suis adorable. Ce n'est pas la première fois que l'on me trouve mignon, c'est d'ailleurs ce qui m'a piégé la première fois et c'est aussi à cause de ça, et de ma naïveté, que j'ai chopé cette maladie. Ce garçon n'en sait rien, je ne suis pas du genre à dévoiler mes problèmes et encore moins à dire que je suis séropositif. ça le ferait fuir, alors que l'on vient à peine de se rencontrer. Ce soir il a ramené des canettes de soda avec lui, comme par hasard. Il me fait sourire, il parvient même à me faire rire. C'est la première fois depuis des mois que je me sens si bien avec quelqu'un, en dehors de mon meilleur ami... Parce que j'ai faillit tout gâcher avec lui, par la faute de mes sentiments. Ils n'ont pas disparu, ce serait trop facile. Ils sont toujours là quelque part, mais ils se taisent et je tente de les remplacer par d'autres. Ce n'est pas évident, mais vital. Si je ne parviens pas à oublier ce que je ressens pour Sasuke, je ne pourrais pas être entièrement moi-même. Ce garçon m'aide à effacer mes sentiments pour le sportif, c'est long, éprouvant, parfois je doute, mais c'est nécessaire.

« Je te raccompagne chez toi, c'est sur ma route. » Lâche-t-il subitement, à quelques minutes de la fin. Il me donne un coup de main pour ranger, mais jusqu'à présent, il n'a jamais cherché à me raccompagner. Sur le coup, à cause de la surprise, je n'ai pas su quoi dire et il a rigolé. « Pardon ... Ouais, bien sûr. » Si ça peut lui faire plaisir, je n'ai rien contre le fait qu'il me ramène chez moi. Il a une voiture, donc bon. ça m'évite le retour à pied. Terminant de ranger, je ferme derrière lui et le suit jusqu'à sa voiture. Un beau modèle, ça se voit qu'il a de l'argent. Il est beau, intelligent, toujours avec un sujet intéressant à aborder, curieux et bavard. Bref, il est tout ce que je ne suis pas, au trois quart. Arrivé devant chez moi, il gare la voiture à quelques mètres de l'entrée, comme si je ne pouvais pas marcher jusqu'à ma porte. « Merci pour... » « Je peux monter ? Enfin, si ça ne te dérange pas. » Encore une surprise et encore une fois, je ne sais pas dire non. Et je crois que je n'avais pas envie de lui refuser. Il a fermé sa voiture et m'a suivi jusqu'à mon étage, sifflant à la découverte de mon petit chez moi. Aussi petit que moi, a-t-il dit pour déconner. Il a de l'humour aussi.

Par politesse je lui ai servi à boire, du coca. « Je reviens. » Fallait que j'aille au toilette, une affaire d'une minute. Le temps pour qu'il explore mon appartement, vu sa taille. C'est aussi le temps qu'il lui a fallut pour agir, quand je ne voyais rien. De retour, je me suis assis à côté de lui dans mon canapé, prenant mon verre pour boire une grosse gorgée. Il m'a regardé, un sourire en coin. C'est naturel chez lui, il a toujours cette façon de m'observer ou de me sourire, comme si j'étais un chiot tout mignon à cajolé... Puis la température a grimpé d'un coup. Tirant sur le col de ma chemise, je lâche un soupir et m'éponge le front. Il fait incroyablement chaud. « ça va ? Tu es tout rouge. » Rouge ? ça aussi c'est naturel ... Enfin, pas autant. J'ouvre la bouche pour lui répondre mais ma tête tourne de plus en plus, jusqu'à me sentir tomber en arrière. Il m'a poussé sans que je le remarque, sentant sa main défaire les boutons de ma chemise pendant que je suffoque sous la chaleur écrasante et cette boule au bas de mon ventre... Impossible de rassembler mes pensées pour comprendre ce qu'il se passe, mais ... J'aurai aimé que Sasuke soit là pour m'aider.

TENUE ▬ Allongé dans mon lit, les yeux rivés sur le plafond, il était encore tôt mais j’avais eu besoin d’une petite sieste après avoir passé plusieurs heures à la salle comme tous les jours en ce moment. Je cours, je m’entraine et mon corps reprend ses formes, bien que j’aie toujours eu une musculature bien dessinée, c’est encore plus flagrant depuis que j’ai repris l’activité physique autre que celle qu’on pratique dans un lit bien sûr. Je me mets à penser à mon meilleur ami et à notre dernière rencontre, le fait qu’il me parle d’un autre homme m’a soulagé. C’est bête, mais je pense surtout qu’il a besoin de quelqu’un dans sa vie, je l’ai souvent poussé pour qu’il ne se laisse pas abattre par la maladie et fonce, trouve l’amour, après tout rien ne l’empêche de vivre normalement comme tout le monde, même avec cette merde qui le ronge.

Pourtant, je regrette de ne pas l’avoir plus questionné sur le sujet, je me rends compte que ça m’a réellement rendu curieux, soupirant en gigotant sur le matelas, passant ma main dans mes cheveux, je me demande comment est ce type. Est-ce qu’il est fiable ? Sérieux ? Physiquement aussi, quel genre de gars a attiré l’œil de mon best ? C’est dingue, je prends ça très a cœur mine de rien, surement parce que je veux son bien et que j’ai passé ma vie à le « protéger ». Est-ce que j’ai peur que quelqu’un d’autre prenne ma place ? Peut-être... En tout cas ça m’intrigue et réalisant que je ne pourrais pas me rendormir de sitôt, je me lève, enfile un jean et un pull en prenant le strict nécessaire avec moi. Vu l’heure Reon doit être chez lui, de ce fait je prends les clefs de ma voiture et quitte l’appartement en évitant de faire trop de bruit pour ne pas réveiller Neji.

Après quelques minutes à conduire je me retrouve devant le domicile de mon best, il y a de la lumière donc je sais qu’il ne dort pas, de toute façon il est encore tôt donc cette idée ne m’avait pas traversé l’esprit, je suis un type sans gêne, venir chez mon best sans m’annoncer ou même au milieu de la nuit ne suis pas rare, je fais ça tout le temps. J’allais frapper, mais finalement la porte n'est pas fermée à clef, donc j’entre simplement. « Reon, c’est ... » moi. Le temps de fermer la porte et me retourner, je vois ce type allongé sur mon meilleur ami, ne réalisant pas de suite qu’un truc cloche. « Je tombe mal on dirait. » Mon ton est un peu trop sérieux, comme si cette vue me trouble un peu, voir mon best dans cette position me surprends, disons que je ne suis pas habitué et fort heureusement ... Il est rouge comme une tomate, mais ça ne m’étonne pas venant de lui. J’allais me retourner et m’en aller quand un truc me turlupine. Je m’arrête et me retourne à nouveau pour regarder mon best, puis ce type. J’ai plutôt l’impression que Reon appelle à l’aide, malgré l’expression de son visage, je le connais depuis toutes ces années, assez pour ne pas faire l’erreur de l’abandonner bêtement sans réfléchir. « Reon ? » Je l’interroge directement, s’il me dit de partir je m’en irais, sinon je crois que ce type va réellement passer un sale quart d’heure, surtout qu’il ne m’a pas dit un mot, comme pris en flagrant délit, normalement dans ces moments intimes on a envie d’être seuls, pourquoi ce mec semble avoir une expression malsaine, ça ne me plaît pas.

TENUE ▬ La première fois, mon erreur a été d'être trop gentil et de boire de l'alcool. Je ne tiens pas ce genre boisson, ça me monte vite à la tête et ensuite, je ne suis plus moi. Ce gars en avait profité pour abuser de moi et ainsi, me refiler sa maladie. Je m'en suis voulu, trop longtemps voulu, avant de pouvoir exprimer à nouveau des sentiments. D'abord pour Sake, puis pour ce gars. Au début, je me méfiais comme toute personne normale, puis à force de le revoir, j'ai commencé à me rapprocher et à l'apprécier. Franchement, je ne peux pas croire qu'il soit comme cet enfoiré qui m'est transmit sa connerie de virus. à mes yeux, ce gars, Keiichiro, est honnête. Pourquoi me voudrait-il du mal ? Je n'ai rien à lui donner de plus que ce que je lui donne déjà, et je me doute que ce n'est pas suffisant quand une personne possède une phobie. Pour moi, c'est d'avoir une relation avec quelqu'un, même protégé. Sait-on jamais si il y a un disfonctionnement ou n'importe quoi. Je pourrais contaminé quelqu'un, un innocent et m'en vouloir toute ma vie. C'est bien pour cette raison qu'aimer me paraissait impossible. Sauf que Kei ne sait pas que je suis séropositif et, qu'importe ses véritables intentions, je ne veux pas qu'il fasse une erreur regrettable par ma faute.

Quand je bois mon coca, rien ne se passe sur le coup. C'est seulement quelques secondes plus tard que l'effet prend de l'ampleur. J'ai chaud, je me sens bizarre, ma tête tourne et mon corps est en ébullition. On dirait que j'ai bu de l'alcool, avec quelque chose en plus. Un désir subitement dévorant, insatiable, grandissant ... C'est comme si mon corps ne se contrôlait plus, que mon cerveau n'avait plus aucune action sur mes membres et que je partais doucement à la dérive. Dans mon état, je ne remarque presque rien. Ni le regard satisfait de Keiichiro, ni ses mains qui défont ma chemise, ni les miennes qui s'agrippe à son vêtement sans savoir si je préfère le repouser ou l'inciter à continuer. J'en veux plus, mais en même temps j'ai peur. Terriblement peur. C'est le moment idéal pour voir débarquer Sasuke, à l'improviste comme toujours. Ma tête tourne davantage quand je tente de le regarder, plus surpris par sa présence que les manipulations de l'autre type. Quand il est sur le point de partir, un pied vers nous et un autre vers la sortie, quelques mots quittent mes lèvres. « Sasuke ... Reste... » Mais quand j'essaye de me redresser, de repousser mon assaillant, celui-ci me colle à mon canapé d'une main sur mon torse. « Tu ne vois pas que tu déranges. » Crache-t-il finalement, un regard mauvais porté sur mon meilleur ami. Sa jambe s'appuie à peine entre les miennes qu'un son remonte dans ma gorge, créant un mélange d'émotion totalement différentes, contradictoires. Gêne, embarras, excitation, crainte, envie de disparaître dans un trou de souris, de crier après Sasuke, de jeter cet idiot qui m'écrase contre les coussins, d'exploser tout simplement.

TENUE ▬ Reon est assez grand désormais pour faire ses propres choix, mais malgré tout il reste naïf et semble toujours aussi facile à manipuler, je ne connais pas son nouveau copain et je lui laisse le bénéfice du doute vu que je ne peux pas non plus garder mon meilleur ami en cage, il doit s’épanouir et faire de nouvelles rencontres, j’avoue que le timing de ce type est pas mal, maintenant que Reon a affiché sa sexualité à l’école, il doit se foutre un peu qu’on sache pour son homosexualité. Pourtant je suis curieux, j’ai envie d’en savoir plus de d’être rassuré aussi, protéger mon best est normal, ça fait des années que c’est ainsi, je n’agis pas comme une mère ou un père, plus comme un frère qui veut le bonheur d'une personne qui lui est chère. Seulement une fois sur place je tombe sur une scène assez explicite... Honnêtement je ne m’attendais pas à ce que cela soit à ce stade déjà et ça m’a choqué, mais c’est son problème, vu que je dérange je suis sur le point de partir, sauf que la voix de Reon me retient. Pourquoi devrais-je rester ? Je le regarde, l’interroge et finalement porte mon attention sur l’autre gars qui ne m’inspire rien, en tout cas je n’aime pas sa façon de parler ni d’agir. Reon est bizarre, je ne pense pas qu’il serait resté dans cette position en me voyant en temps normal, c’est quelqu’un de pudique, pas qui exhibe ses désirs à la vue de n’importe qui, pas même de moi. Pourtant son visage est clair, ses expressions aussi, un truc me paraît louche, vraiment. M’approchant je choppe le gars qui voulait me voir dehors par le col et le pousse pour qu’il lâche mon best. « Je crois que celui qui dérange c’est toi. » Je regarde Reon. « Tu vas bien ? » Son soi-disant copain lâche quelques insultes avant de s’en aller en claquant la porte... Je fixe cette dernière en soupirant. « Putain, tu as le chic pour choisir tes mecs toi ! » ça me gonfle, si je n’étais pas venu qu’est-ce qu’il aurait fait ? Et surtout, qu’est-ce qu’il a déjà fait à mon best.

TENUE ▬ Je croyais être un adulte aussi, savoir choisir et prendre des décisions ... Mais faut croire que j'ai loupé quelque chose. Encore une fois. Jusqu'à quand je vais me faire berner par des types louches et mal intentionné ? Ce gars m'a drogué, ou que sais-je ce qu'il a foutu dans ma boisson, en tout cas ça fait son effet. ça me donne chaud et j'ai vraiment envie de passer le pas, ou plutôt mon corps voudrait le faire, pas mon cerveau. C'est contradictoire, mais on dirait que la drogue me stimule et m’assomme en même temps... Comme une sorte de poupée humaine, mais sans volonté. Je suis là et pas là, à la fois. Quand Sasuke entre chez moi et nous surprend l'un au dessus de l'autre, ma réaction est lente, voire inexistante. Je ne parviens pas à décrire ce que je ressens d'être ainsi trouvé par mon meilleur ami ... Mon coeur doit s'agiter, pourtant je ne le sens pas. Je suis dans un brouillard, qui s'estompe quand l'autre fait un geste mal placé et que je gémis. J'ai toujours cette sensation d'être lourd et de mourir de chaud, mais je peux les voir de mieux en mieux... Et regretter. Sasuke me regarde, il m'interroge et moi je suis là, sans réagir, à trouver le temps long. Y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez moi et je commence à croire que c'est exactement ce que voulait Kei. Suis-je si facile à piéger ? Ce n'est pas le premier, peut-être que ça ne sera pas le dernier non plus. Mon meilleur ami se rapproche et choppe l'autre, le virant du canapé où je ressens subitement ce vide. Un vide inconfortable qui se mêle à du soulagement, mais en gardant cette honte. Mon corps se recroqueville sur lui-même, plongeant mon visage en feu dans l'un des coussins. Si je vais bien ? J'ai l'air d'aller bien ? Je ne sais même pas ce que je fous-là ! Enfin, ce que j'étais entrain de faire plutôt. L'autre s'est barré, mais je n'ai rien vu. Je ne regarde rien, ni personne, plongé dans le noir à cause de mes paupières closes. Une plainte m'échappe à nouveau, un sanglot. Je suis ridicule, une stupide petite chose qui se fait berner et abuser par le premier connard venu. Et Sasuke qui en rajoute une couche. Tiens, je l'ai compris. Le brouillard est moins épais, mais la sensation ne veut pas disparaître... Je me sens toujours aussi mal, serrant les jambes en priant pour que l'effet de la drogue s'arrête et me foute la paix.

TENUE ▬ Je ne suis pas devin, je ne peux pas savoir ce qui s’est passé entre eux ou encore ce que le type a fait, Reon aurait très bien pu en avoir envie naturellement et je serais simplement mal tombé en m’incrustant sans prévenir, au mois, moi qui voulais avoir des informations sur son coup de cœur là j’en ai des tas très rapidement. Le rencontrer, l’entendre parler, sa façon d’agir me montre que ce mec n’est pas sérieux... Je ne me fais pas prier pour l’attraper et le virer, libérant mon meilleur ami de ses mains. ça lui déplaît et il m’insulte en quittant l’appartement, je ne pense pas que Reon va le revoir de sitôt et forcément je ne peux pas m’empêcher de lui faire la leçon. Combien de foi il va se faire avoir à la fin ?! ça me frustre. Je soupire en le voyant recroquevillé sur lui-même. « Qu’est-ce qu’il t’a fait ? » Je ramène ma main sur son visage, il est route et brulant, ça semble pas bon du tout. « On dirait qu’il t’a donné une drogue puissante. » Je regarde les verres sur la table, ce n’est pas de l’alcool donc c’est la seule solution possible. « Tu veux aller aux toilettes ? » Si c’est le genre de drogue que je pense ce qu’il ressent ne va pas s’en aller, ça va faire que s’accroitre au fur et à mesure que le temps passe, il a beau être conscient, son corps réclame du sexe, autant pas se voiler la face, je ne suis pas un novice dans ce domaine. « Dire que j’étais venu parce que je voulais en savoir plus sur cet enfoiré. Il a même pas conscience qu’on vient de lui sauver la vie ce bâtard. » Certes, coucher avec Reon ne l’aurait pas tué, mais surement contaminé, ça aurait été bien fait pour lui, mais jamais je n’aurais pu laisser Reon accusé cette responsabilité en sachant qu’il déteste cette maladie qui le ronge.

TENUE ▬ Je ne suis pas devin non plus, apparemment. Et j'attire les ennuies, en plus des enfoirés. Je dois avoir une tête à ça, pour me faire piéger aussi facilement. Mais son jeu était parfait ! Toujours à être gentil et curieux, à se comporter comme un gars bien et cela depuis des jours, voire des semaines. Punaise, où est-ce que ça a cloché ? à quel moment il a voulu me faire ça ? à moins que ce soit depuis le départ, qu'il a tout planifié de A à Z dès l'instant où son regard est tombé sur moi. Je n'ai pas de chance, ni en amour, ni dans les relations humaines. Cette nouvelle expérience désastreuse a heurté ma confiance en moi et envers les autres. Comment pourrais-je l'accorder après ça ? Jamais deux sans trois, qu'ils disent. Je ne veux pas vivre ma vie à être berné et manipulé par les autres. Sasuke continue avec ses questions, mais je n'ai pas envie de lui répondre. J'apprécie son aide, mais dans l'immédiat, je préférerais mourir. Mourir de honte et d'embarras, pour commencer. Quand sa main touche mon visage, je me pince les lèvres, affreusement mal. « Sans blague ... » Comme si je le sentais pas ! J'en ai pas entièrement conscience, mais plus ça va, plus je le ressens. Mon souffle se fait plus court et rapide, comme si je cherchais à contrôler ma respiration, en vain. « Q-quoi ? » Pour faire quoi ? Je n'ai pas envie de pisser... Le seul truc que je veux, c'est virer ces pulsions dans mon corps. Sasuke doit savoir ce que j'ai, mais pas moi. Je ne sais rien à ces drogues, je ne connais pas ça. La première fois, j'étais sonné et j'ai oublié la moitié de ma soirée au réveil. Là, je suis à moitié-conscient. Sauver la vie ? Un regain de colère me monte au nez et je tire le coussin sous ma tête pour lui balancer au visage. « Si c'est pour t-te moquer, va-t-en ! » Là, je ne peux pas les retenir, mes larmes. Je sais que je suis une sorte de bombe, un kamikaze. Je peux exploser seul, comme emporter des gens avec moi. Ce n'est pas la peine de me le rappeler. Et cette fichue excitation qui ne veut pas redescendre, me pliant en deux en priant pour que cela s'arrête.

TENUE ▬ Les gens de nos jours ont des idées tordues, je ne saisit pas pourquoi ce mec à droguer Reon, apparemment d’après les dires de mon meilleur ami ça semblait bien se passer. Alors quoi ? Pourquoi est-ce qu’il a voulu le forcer en lui administrant ce genre de médocs à merde. C’est comme ça que je les vois. Personnellement quand j’ai envie de sexe je préfère que ce soit réciproque, sinon ça n’a aucun intérêt. Jouer, se chercher, se provoquer et passer à l’acte, j’aime ce genre de tactique là, mais la drogue... Jamais. Sans blague ? « Laisse-moi faire mes suppositions tout seul tu veux bien. » Râlais-je, un peu frustré qu’il lui arrive encore une couille pareil, mais cette fois au moins je suis là et j’ai pu l’empêcher de se retrouver dans une position délicate. « Faut vraiment que tu fasses un truc pour choisir tes fréquentations mec. » Je le taquine, mais franchement, là ça devient grave. Je lui demande s’il veut aller aux toilettes, mais il ne semble pas comprendre où je veux en venir... « T’es excité. Tu vas pas me faire croire que tu t’es jamais branlé. » Je suis trop direct ? Mais bon, là je ne peux pas vraiment jouer avec les mots, je préfère qu’il saisisse le truc sans tourner autour du pot. Mes mots sont souvent maladroits, comme le fait de dire qu’on lui a sauvé la vie, je me suis compris, mais j’ai surement heurté les sentiments de Reon vu qu’il s’énerve. « Yah. » Râlais-je avant de voir ses larmes. « Je ne me moque pas et je ne m’en irais pas. » Même s’il est embrassé ou gêné, s’il ne fait rien les effets de la drogue vont vraiment le faire souffrir, cette méthode est vraiment une méthode de pute, mais c’est sûr que ça fonctionne bien comme aphrodisiaque a l’extrême. « ça ne va pas passer comme ça. » Autant le prévenir, vu qu’il ne semble pas le savoir.

TENUE ▬ Ce n'est pas ma faute, pour une fois je n'ai rien fait pour être dans ce genre de situation délicate. Ce gars avait des idées toute prête en tête, alors que je ne voyais rien d'anormal à son comportement. Je ne pouvais pas savoir, ni deviner ses plans à la noix. Maintenant que la drogue fait effet, je me demande ce qu'il se serait passé sans l'intervention de mon meilleur ami ? Peut-être qu'il a raison et que j'aurai pourri la vie de ce gars... Il croyait se trouver un bon coup à abuser, mais au final il se frotte juste à un virus. Mes fréquentations. Le mieux ce serait de ne pas en avoir du tout. Pourquoi est-ce que je veux des amis déjà ? J'étais bien seul, avec une seule personne de confiance dans mon entourage. Le monde extérieur me fait douter, je crois que je n'ai pas ma place dehors. Sa demande me laisse dubitatif, pourquoi voudrais-je aller au toilette ? Sa question est gênante, surtout pour moi qui commence à ressentir la douleur progresser dans mon corps. Si je ne fais rien, ça sera pire. Je suis un mec, mais quand même. Quant à sa remarque, elle me blesse. C'est plus fort que moi, je ne peux pas ressentir autre chose que de la culpabilité ou de la haine envers moi-même, en sachant qu'il a raison. Sake me donne envie de pleurer, il est cru et direct, mais c'est la vérité. Pour quoi et pour qui dit-il cela ? Il compte casser la gueule de ce type ou soulève-t-il encore une évidence ? Mon état ne s'améliorera pas si je ne fais rien ... à cette pensée, mon cerveau perd de son sens et ne parvient pas à cogiter correctement. « Fais quelque chose ... » Soufflais-je d'une voix faible et tremblante. J'ai les mains qui tremblent, mon corps tremble. Si je fais un mouvement trop rapide, ma tête tourne à nouveau et à force, j'aurai plus envie de vomir qu'autre chose. Je l'implore de m'aider, c'est encore plus délicat, mais j'ai besoin de son aide pour ne pas défaillir en cours de route. C'était certainement l'intention de l'autre type, de me perdre à mi-chemin grâce aux effets trop puissant de la drogue. Je préfère que ça soit Sasuke que l'autre enfoiré.

TENUE ▬ Je ne suis pas du genre à prendre des pincettes, quand j’ai besoin de dire un truc je le dis, même si c’est un peu cru ou trop direct, faut que Reon comprenne la situation, ça aurait pu être plus grave donc même si c’est gênant pour lui, il faut qu’il surmonte cette drogue qu’il a dans l’organisme. Attendre n’est pas la meilleure solution, faut qu’il tente un truc pour baisser l’excitation qui monte en lui, franchement ça va lui faire mal s'il s’entête. Je suis un mec aussi, dès qu’on bande et se retient de jouir c’est horrible, franchement faut qu’il arrête d’hésiter. Pour ce mec, ma remarque était peut-être mal dirigée, coucher avec Reon n’est pas une erreur pour ses copains, juste qu’il faut se protéger avec sa maladie et faut bien avouer que ce mec n’était pas conscience de ça, alors oui c’est un enfoiré, un putain de violeur que j’aurais bien mis à terre si mon attention n’était pas de venir en aide à mon meilleur ami. Faire quelque chose, moi ? Je le regarde, il a vraiment une expression immorale sur le visage, ce côté perverti que lui donne cette drogue, l’envie se lit sur son visage et franchement si j’étais quelqu’un d’autre je pourrais être embarrassé rien qu’à le regarder. « Tu veux que je fasse quoi ? Je t’ai déjà proposé de t’emmener aux toilettes. » Je réfléchis à un moyen de lui faire tomber la température, mais là je sèche un peu. Soupirant je le fixe, il me met vraiment dans des positions improbables celui-là. Il tremble tellement, je n’ose même pas imaginer dans quel état d’esprit il est, il en transpire, mais c’est logique... Pourtant ça me fait chier de le voir rester comme ça, attrapant sa main je lui pose sur son entre-jambe qui doit être déjà dur avec tout ça. « Ne reste pas sans rien faire, tu comptes le laisser exploser dans ton jean. » On est entre mec merde, faut qu’il essaie au moins de réagir.

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