23h32 - Al Nahyan Mansion ₪ Loin de ses origines. Loin de son sang. Tant mieux. Son âme pleure ses ancêtres honorables, mais son cœur renie sa patrie en silence. Bafoué, oublié. On lui a marché dessus. Sur son honneur. Il a suivi leurs directives depuis qu'il est né. Tout ça pour ça. Sa religion... si mal foutue à ses yeux en ces temps durs. Il ne jeûnera pas cette année. On l'a envoyé ici, à se démener avec cette langue, qui n'a rien à voir avec son arabe d'origine et qu'il a réussi à apprendre en quelques mois. Il n'en connait certes pas toutes les subtilités mais il se débrouille très bien, en dehors de son accent clairement pourri. Son perroquet, Peekaboo, diable à plumes l'accompagne dans son exil. Chieur de 30 cm, c'est l'âme gardienne, le hibou annonciateur des morts de cette maison , l'inquisiteur qui fait chier tout le monde sans qu'on lui demande, et malheureusement, il est incontournable, comme le clown mal dégrossi d'une fête foraine qui n'a plus de tune, et qui fait plus flipper les enfants qu'il ne les amuse. Ici, pas d'enfant. Son propriétaire ne veut personne. Pas d'invités. On l'a parqué ici. Tout est contrôlé. Il y a quinze jours, c'est sa mère qui a jeté l'éponge. Du moins c'est ce qu'il en a conclu, vu qu'en plus, elle ne lui a trouvé aucune conchita de remplacement. Il doit faire flipper les japonaises, ces petites naines étriquées, qui couinent et qui sont toutes timides. Dieu que les femmes sont différentes là d'où il vient. Pourtant il trouve ça mignon. C'est lui qui n'est pas approprié à elles. Trop brut, trop direct, trop solitaire. Éduqué différemment.

A la place, il a hérité d'un... conchito? Comment dit-on pour un homme? Un homme à tout faire? Un majordome à temps partiel? Ayuda ne l'a jamais vu non plus. Il reste dans son étage, tout en haut, derrière cette porte à double battant... pourtant un jour, il devra bien lui ouvrir, puisque le ménage ne va pas se faire tout seul, et ses draps vont finir par sentir le phoque. On parle pas de ce qui risque de commencer à pousser dans la salle de bain. L'émirien se sent seul mais pas au point de devenir l'âme sœur d'une colonie de champignons de pieds.

Il entend souvent Peekaboo insulter le nouveau venu. Ça le rend curieux. La perroquet réagit comme ça, quand il est jaloux. Curieux. Pourquoi... Quinze soleils qu'il vient chaque jour. Ponctuel. Et il lui parle de temps au travers de la grande porte. Comme s'il voulait établir un contact. Roswell c'est pas aux USA finalement... c'est sur le perron et Ayu est le foutu alien qui s'entête à faire sa tête de con, à ne pas répondre. Impolitesse? Timidité? Prudence? Le silence comme seul signe de vie. Les gardes disent au nouveau qu'il va bien, qu'il ne doit probablement pas l'aimer. Ayu a juste envie de leur coller une bonne patate à ces abrutis... de quel droit. D'autant plus que c'est faux. Ni dépréciation, ni appréciation, puisqu'ils ne se sont jamais croisé. Il ne sort que la nuit quand il est sûr qu'il est seul. La pitié des autres, sans façon. Pas besoin des regards de chiens verreux, ni des fourberies des malhonnêtes. Il a fait de la nuit son domaine, à lui seul. Les gardes ont pour ordre de rester dehors la nuit. S'ils osent entrés, il se fera un plaisir de les dégommer. Malvoyant mais très habile, il sait se battre au contact. En Arabie, c'est une matière obligatoire à l'adolescence. Un homme qui ne sait pas se battre comme un soldat n'est bon à rien, et il a fait sa formation à la vingtaine également. Il ignore si au japon, il y a le service militaire, mais chez eux, ce n'est même pas négociable. Surtout pour son statut.

Le silence... l’apaisement. Pourtant ouvrir les fenêtres, s'affaler sur le toit... oublier. La torpeur du jour, son boulot qui le fait chier, mais qui le garde à la surface de l'eau. Tokyo a changé de voix, plus douce, berceuse traîtresse, aux lumières nombreuses. Pieds, nus juste vêtu d'un pantalon très large, aux broderies argentés sur le coté, qui partent des hanches en nuances de courbes, vers les chevilles, il apprécie le vent. Silhouette entretenue, peau mate, il n'est cependant pas habitué au froid, mais l'endure si nécessaire. Il quitte la terrasse. Sort de cette endroit étriqué pour son âme. La nuit, il rôde, il arpente. Personne. Les salons. La cuisine. Il attrape un truc pour le manger, une canette de bière, toujours si peu vêtu, chose qui ne le dérange pas. Il laisse la pudeur à ceux qui ne s'assume pas. Ce soir, la fatigue, la douleur dans la nuque, les yeux aussi lourds que des pierres. Il a envie de s'alléger avec de l'alcool. Malsain. Quelle importance. Personne ne voit.

Lentement, il avance, la canette contre sa cuisse, les yeux dans le vide. Son autre main traîne sur les murs. Les meubles. Le bout des doigts décryptant tout. Si sensible. Le velours. Le métal. Matières, aussi nombreuses que les humains. Quand on voit on oublie la richesse du monde... Ombre dans les couleurs, le long des murs... ses pieds épousent le sol, lourd, pourtant si invisible... il entend le perroquet passer en tapant des pieds, et ça lui tire un rictus. Quel con ce volatile, même quand y'a personne, il espère emmerder les fantômes. Sa main passe sur une moulure de bois sombre. Le vent froid passe sur son ventre et ses plantes frémissent en posant sur les pierres du jardin intérieur. Dehors. La chair de poule grimpe sur son dos, comme une contagion, enveloppe sa nuque. Un frisson violent qui lui transi une épaule, et il boit une gorgée de bière pour faire passer le froid ambiant. Il a plu aujourd'hui. On dirait qu'il pleuvine encore un peu. Sa nervosité diminue lentement, quand il entend un bruit derrière lui. Il ne bouge pas, attendant. Peekaboo? Un garde?

23h32 - Al Nahyan Mansion ₪ Ah vraiment.. Les jours passent, mais si certaines journées se ressemblaient, d’autres non et ce sont ces dernières qui lui plaisent davantage. Il soupire.. Le divorce de ses deux pères ne lui plait guère, car pour lui, ils sont faits pour être ensemble, sauf qu’il semblerait que les deux hommes n’en fassent qu’à leurs têtes. De vrais enfants, mais tout le monde l’est quelque part, comme un certain homme qu’il n’a jamais vu et pour qui il travaille. Il n’a même pas entendu le son de sa voix, comparé à ses gardes du corps qui n’en foutent pas une rame. Autant être honnête, le seul qui travaille vraiment dans ce palais, car la demeure se démarque de loin des autres habitations qu’on trouve au Japon et chez lui.. En effet, depuis peu, Alexiel, a quitté son ancien travail d’équipier dans un starbuck pour répondre à une annonce qui avait piqué à vif son intérêt. Un homme gérer une maison ? Il est vrai qu’on pourrait en rire, mais il est curieux de nature et voulait s’essayer à plus d’expériences possibles afin de pouvoir grandir. Il sait très bien qu’il ne restera pas un homme de « chambre » éternellement. Son rêve est de briller sur une grande scène musicale. Il possédait une âme de rocker, hérité sûrement de ses deux pères, de ces deux hommes fantastiques qui l’ont élevé. S’occuper d’un palais du Moyen orient, mais aussi de la nourriture et de parfois de repasser les vêtements exotiques de son « employeur », c’est beaucoup de travail, mais au moins, il apprend et découvre les pièges à éviter à l’avenir. Le travail est bien moyenné, au moins, il pourra sûrement bientôt prendre son envol et s’acheter un nouvel appartement.

L’autre avantage de prendre ce second métier, le premier étant d’être vendeur dans la boutique de musique de son père, le troisième d’être un professeur de guitare pour une autre future star, c’est que ses journées sont pleines de rebondissements même si, cela veut dire supporter une petite volaille dont, les envies de faire cuire grondent souvent en lui. Les hommes mangeaient bien du poulet, un perroquet, c’est pareil non ? Ce serait un bon remplaçant pour la dinde pour Noël non ? A cette pensée, il se traite d’idiot. Il se doute que l’animal devait être important pour son propriétaire.. Un propriétaire bien mystérieux qui lui écrit des messages en braille.. Autant dire que voir des points par-ci, par-là, il ne comprenait pas.. Il lui a quand même demandé au travers de cette porte, barrière physique, les séparant visuellement et physiquement. Le seul qui fait entendre sa voix, c’est lui, mais cela ne le dérange pas bien, qu’il trouve dommage que cette personne se morfonde sur-elle parce qu’il a perdu la vue. Toutefois, Alex est un optimiste, ce genre de petit gars qui ne baisse pas les bras dès que des clous se dressent sur sa route.

Son rôle est aussi de le faire sortir de cette caverne bien équipée. Quand il voit les décors et la richesse mise en avant, qu’il devait profiter d’un endroit confortable, cependant, la vie, ce n’est pas de rester enfermé dans une chambre, c’est respirer le grand air même si, ce dernier est pollué. C’est manger en bonne compagnie à l’extérieur. Il y avait tellement de choses à faire.. Handicap ou non. Le Rosbeef comme on le surnomme parfois à cause de son âme John Lennon. D’un autre côté, il se sentait plus anglais que japonais, même si, il a déjà vécu ici pour les vacances, même si le Japon est magnifique et que c’est une autre vie, il aspire aussi à découvrir de nouvelles contrées, un peu comme tous ces explorateurs. Alors, oui, quand il a passé cet entretien devant une femme voilée et sûrement magnifique, il fut intrigué. Déjà, être devant le portail de cette bâtisse, c’est assez impressionnant pour un petit paillasson comme lui. Il ne manquait pas d’argent, mais ses deux parents ont toujours été des personnes simples, alors en effet, on ne peut pas dire que s’occuper d’une telle demeure c’est simple. Déjà, sa première mission fut de ne pas se perdre. Bon au moins, il semblerait que son enthousiasme ait bien plu. Seulement voilà, avec ce volatile derrière lui qui ne sort pas une seule parole fleurie, qui semblait aussi servir de caméra, ce n’est pas simple, mais au moins avec sa « voix », tel le petit poucet, il retrouvait facilement son chemin. Au moins, il lui a trouvé une utilité pratique et chouette.

Alex était ainsi, sauf que voilà, alors qu’il a terminé ses tâches, il avait décidé de finir d’écrire une chanson qu’il a commencée, sauf, qu’un garde lui a parlé et de fil en aiguille, il a complètement omis cette partition. Ce n’est qu’une fois rentré chez lui après une bonne douche et un repas, qu’il se rendit compte qu’il ne l’avait plu. C’est pour cela, que le garçon de 23 ans, se trouvait de nouveau devant ce palais des mille et une nuits. Il salua doucement les gardes qui se moquèrent de lui, mais l’indifférence est la plus grande réponse pour ce genre d’attitude en leur souriant. De toute façon, ce n’est pas comme s’il comptait rester un an à faire la conchita de service. Toutefois, c’était sûrement la seule occasion qu’il avait pouvoir occuper ce poste. Evidemment, il fut accueilli par son nouvel « ami » une fois qu’il passe le portail et entra dans la cuisine.. Là.. Il il vit que la baie vitrée est ouverte, alors il se diriger vers l’extérieur et là.. Ce fut le blanc total.. Un garçon qui ne portait rien d’autre que.. Un énorme beug.. En même temps.. Il avait l’impression que c’est une statue formée de mains de maitres.. Il était vraiment pas mal, cet inconnu, mais il se reprit bien vite pour :

« Désolé de te décevoir mon gars, mais je n’ai rien à voir avec ce canari ! »

Est-ce qu’il est trop direct ? Sûrement, surtout que maintenant, il se rendait compte qu’il est probablement devant son « employé » mais..

« Je ne savais pas que votre tenue favorite aux Emirats, c’est la tenue d’Adam. C’est une chouette tenue, mais tu vas sûrement choper la crève ! »

23h32 - Al Nahyan Mansion ₪

Son corps refroidit en douceur. Il ne s'en plains pas, parfois il fait trop chaud, surtout quand on reste toujours au même endroit. Il regrette les grands sables, les trek de chevaux dans les plaines, les bivouacs, les soirées sur les plages d'Arabie, tant de choses qui ne sont apparemment plus possibles. Le silence. Les gardes sont à la porte comme d'habitude. S'ils entrent c'est à grand coup de pied dans le cul qu'il les renverra , gentiment bien sûr parce qu'il ne pourrait même pas visé ces dit culs. Ça aussi ça l'énervait au plus haut point. Mais il avait appris à ne pas faire cas de telles futilités. Et quand ce bruit est venu le déranger, le surprendre, il a de suite repenser à un de ces gardes. Pour autant, si c'est l'un d'eux, il va s'excuser et s'éclipsera. Mais rien ne vient et les bruits de pas du perroquet se font à l'autre bout de la terrasse du jardin intérieur dont les lanternes ont été allumées comme à  chaque fois à la tombée lourde de la nuit. Son cœur n'aime pas ça, s'emballer à son insu. L'idée même qu'on puisse s'introduire chez lui au nez et à la barbe de ses gardes ne lui plaisait pas. Le suspense se romp alors. Cette voix. Derrière lui. Probablement encore sous les arcades des couloirs ouverts sur la grand patio oriental. Il tourne juste un peu la tête sur le coté, le regard baissé sur le sol machinalement. Surpris. Scotché. Pardon? Mais qu'est-ce qu'il... raconte? Ayuda est décontenancé. Comment doit-il réagir? Il est revenu. Pourquoi? Est-il seulement parti à un moment? A-t-il mal jugé son départ? Est-ce qu'un de ses gardes lui a menti pour lui jouer un tour. Nom d'un chien, il maudit sa cécité partielle qui lui impose de croire les autres sans voir les choses de ses propres yeux. Alexiel? Il reconnait sa voix, mais ne l'a jamais entendu d'aussi près et aussi nettement. Ça le déstabilise totalement, pourtant il reste de marbre. Liquéfié du dedans, rigide en son enveloppe. Ses joues se crispent un peu , il pourrait le voir cet invité curieux...

Ayuda hésite. Transis d'incertitude. Son premier contact depuis des mois, il en aurait presque peur s'il n'avait pas du caractère et cette prestance inculquée selon laquelle perdre la face devant autrui ne se fait pas. Pourtant sa voix le trahit...
"Alexiel... ?" Une question qui n'en est pas une pour autant. Il sait que c'est lui mais c'est plus fort que lui, il a besoin d'avoir la confirmation. Pour ôter toute confusion de son esprit, il se redresse, le pantalon sombre bas sur les hanches, laissant apparaître cette peau à présent humide et froide, mais non, il n'est pas nu. Il sort de ce qui aurait pu le cacher, il ne sait plus bien ce qui est à cet endroit. Buisson ou muret, peu importe, quelques pas suffisent à libérer toute sa silhouette droite à la vue d'Alexiel. Il n'a rien à cacher ici bas. Pas même plus bas il faut dire mais il ne baladerait jamais nu hormis dans ses appartements privés. Une main au poignet lourd de bracelets de cuir et d'argent entre dans sa poche plus bas, et l'autre tient nonchalamment une bouteille de bière déjà bien entamé. Et ce mal de crâne qui ne l'a toujours pas quitté. Il redresse un regard vaporeux vers Alexiel. A la lumière, ils deviennent ambre foncé.... Ayuda ne distingue rien mais la voix vient de là. Il rebaisse les yeux en soupirant un peu et levant le visage vers la pluie. Un léger sourire nait en coin, et il le perd en rebaissant le visage, finissant sa bière d'une traite.

"Tu ne me déçois pas. Je te pensais parti... tu n'as rien à faire ici en pleine nuit. Cela dit... ça met un peu d'animation."

Il a entendu les plumes du volatile se faufiler dans les plantes. Il attend juste de voir ce qu'il va faire. Et le résultat ne tarde pas à arriver, quand Peekaboo arrive en tapant des pieds derrière la dite position d'Alexiel. Ayuda l'entend et hausse un sourcil. Hey bien , que de poésie. "Pec! Pec! Va-t-en! Pec!" Pec qui en d'autres termes est une insulte pour dire : gueux, ou gros asbeen. La raison? Il n'en a aucune, c'est un oiseau pételé. Il attend quelques secondes, alors que le perroquet donne un coup de bec sur la chaussure d'Alexiel, mais ça Ayuda ne le voit pas.
"Il t'aime bien. Il ne t'a pas encore défiguré. La précédente s'est fait coupé à l'arcade et à la joue avec ses griffes et son bec. Il fait semblant de ne pas savoir voler, mais il cache bien son jeu."

L'hésitation... c'était tout à l'heure. Là il a besoin de savoir. Quitte à ce qu'il l'ait vu, grillé, autant aller jusqu'au bout et il n'aura plus qu'à s'enfermer pendant trois mois, pour digérer cet imprévu. C'est bien, ça. Il s'avance vers Alexiel , lentement, les pas silencieux, et s'arrête quand il commence à distinguer une silhouette. Mh. Même taille. Intéressant. Il aurait aimé voir plus mais c'est impossible.

"Tu t'inquiètes pour ton patron...? Intéressant. Et si je refuse de me couvrir? "
"Brouuuu! broouuu!"
Peekaboo prouve que ses ailes fonctionnent bel et bien et en deux battements d'ailes se retrouve sur l'épaule de son maitre à fixer Alexiel. "Pec!"

23h32 - Al Nahyan Mansion ₪ Bon ok, il sait qu’il n’aurait pas dû revenir. Toutefois, sa partition, il préférait que personne d’autres la lit tant qu’il ne l’a pas finit et puis de toute façon, il doute que ces hommes exotiques comprennent quelque chose en musique. On va dire qu’ils lui donnent plus l’impression d’être un marchand de sable qui seraient capable de vendre du sable au milieu d’un désert. De vrais charmeurs de serpents quoi que ceux là.. Il doute fort de leurs capacités intellectuelles. Il est sur que sa future dinde de Noël a plus d’intelligence que ces gros « muscles » paresseux qui n’en foutent pas vraiment une rame. Ah sûr qu’ils devaient être incapables d’utiliser leurs dix doigts. Pauvre Arabie et Emirats. Sauf qu’il ne s’attendait pas à ce qu’il rencontre dans le jardon en chaire et en os l’homme pour lequel, il travaille. Jusque là, ce fut un énorme silence radio et plus encore, il cru que c’était un mirage, avant qu’il ne se rappelle qu’il était loin de par la température à l’extérieur, qu’il n’était pas coincé dans une oasis. Alors, il le rencontrait enfin, cet homme qui se cachait dans sa chambre. Sûrement, parce qu’il a peur de l’inconnu comme on dit.

« Oh ? J’avoue que ta vie doit être bien morne. Je ne doute pas que tes hommes ne peuvent pas sortir de ta torpeur ~~ »

Prince, patron ou pas il s’en fichait bien. De toute façon, il n’était pas dieu. Dans ses veines coulaient du sang. Sûre qu’il ressortira carmin et non bleu comme la légende le dit. Que tous les descendants des nobles ont le sang de la couleur bleu. On y croit tous, puis même s’il était noir, cela ne l’empêcherait pas de mourir s’il était blessé ou alors d’être alité avec une fièvre de cheval. En tout cas, il est content de le voir. Sa curiosité le concernant venait d’être comblée d’une certaine manière. Toutefois, ce calme fut perturbé par l’apparition soudaine de la mini dinde de noël. Il l’aimait bien lui aussi… Enfin, il l’aimerait sûrement plus au bout d’une pique. Peky l’aimait ? Sûr qu’il était malvoyant sans faire de mauvais jeux de mots, parce que vu que son bec chercher à creuser un trou dans sa chaussure et qu’il n’hésite pas à balayer son pied pour lui dire que s’il ne voulait pas servir de ballon de foot, il était préférable qu’il s’éloigne. Il a défiguré la dernière ? Jetant une oeillade à ce perroquet de malheur avec un petit sourire en coin envers l’oiseau coloré, il finit par dire :

« Sûrement, que c’est parce qu’elle était incapable de se défendre et trop respectueuse ~~ »

Parce que lui, il n’hésite pas à menacer cet animal s’il le cherche un peu trop. C’est une drôle de complicité qui s’est installée entre eux deux.. Si on peut parler de complicité, car en toute honnêteté, c’est loin d’être le grand amour. Dans tous les cas, son coeur se calme un peu quand il s’aperçoit qu’il s’est trompé à cause de ce buisson et qu’il était torse nu. Cela ne change pas le fait qu’il pourrait couver dans quelques jours une crève, parce qu’il aura commis la folie de se promener dans so jardin torse nu. Il arque un sourcil et comme une statue de sel, il ne bouge pas, ne sachant que faire, mais il le laisse s’approcher. Est-ce qu’il ne voyait pas vraiment ? A ses prochains mots il fait :

« Ce que je pourrais faire hein ? »

Pendant que la volaille retrouve son maitre sur l’épaule, il décide d’ôter sa veste pour la lancer doucement sur la tête de son aîné et, embêter ce perroquet qu’il ne voyait plus. Au moins, il couvrait la tête des deux. Avec un sourire, il finit par dire :

« Je la reprendrais demain. Essaie de la mettre, elle devrait t’aller. Je suis venu chercher une partition que j’ai oublié. Tu veux que je te fasse quelque chose à manger avant de partir ? »

23h32 - Al Nahyan Mansion ₪
Sa vie était-elle si morne que le jeune homme de maison le disait? Comment devait-il l'appeler d'ailleurs? Majordome, ça fait vieillot comme terme. Sa voix était assez agréable qui plus est , ça lui faisait un atout. Elle ne faisait pas de lui quelqu'un d'insupportable rien qu'au son, comme cela avait été le cas avec d'anciennes employées qu'il avait eu jusque là. Les femmes et leur voix aiguë ou nasillarde dès qu'elles s'énervent. De quoi filer les nerfs à n'importe qui, surtout si on part du principe qu'elles le convoitaient. Il ne se souvient pas d'une fois où une fois a gardé ses distances. Sa mère doit y être pour quelque chose, à vouloir lui trouver une pucelle japonaise. Quelle migraine. Surtout japonaise quoi. Qu'est-ce que vous voulez qu'il en fasse, il est bâti comme un européen lui. Il va la bousiller la petite. Étroite, pas profonde, et... enfin bref, oui c'est important ce sujet là, même s'il se défendait d'en parler par principe et décence, mais il ne souvient pas non plus avoir eu une seule fois dans sa vie planer durant un moment coquin. Quand on arrivait au stade de coquin d'ailleurs et non celui du simple srade de reproduction forcé. Là où il vient la séduction n'est pas un art. Les hommes dominent point barre. Morne, routinier et elles écartent les cuisses. Ici, ça ne semblait pas différent pour celles que sa mère lui avait trouvé, sauf que les cris des japonaises c'est ... comment dire. A l'aide. Bonne nouvelle, sa génitrice avait capitulé, et lui avait coller un homme. Au moins, il n'y aurait pas de problème de pudeur ou de règles entre hommes. C'était un peu plus facile pour se parler peut-être. Il aurait été vraiment gêné si une de ces femmes l'avaient vu ici , torse nu, mais face à Alexiel , c'était différent. Il pouvait être lui-même, pas juste le prince qui doit respecter les demoiselles du pays.

Ses hommes? Ah eux... mh. Pas terrible en effet. Leur QI ne volaient pas haut. On ne parle même pas du fait qu'ils étaient insensible à tout art, toute discussion construite, tout humour. C'en était déconcertant. Ils n'avaient aucune profondeur, et c'était peut-être aussi parce qu'aucun émirien sensé d'esprit n'accepterait de partir à l'autre bout du monde pour jouer les gardes chiens à un handicapé, loin des beautés de leur pays. Alors il se trimbalait les plus débiles ou ceux qui aimaient les naines anorexiques. Quand le sujet du perroquet vient sur le tas, et qu'Alexiel répond, Ayuda plisse les yeux, puis les baisse avec un léger sourire discret. Il n'avait pas tord. Trop respectueuse était synonyme de niaise dans leur cas. Parce que malheureusement, il n'y avait pas qu'une seule victime de ce maudit pigeon. Il faisait chier tout le monde et voir qu'enfin quelqu'un lui tenait tête rendait Ayuda curieux.

Il sent la chaleur de quelques braseros de la terrasse qui lèche sa peau métissée, sur cette chair de poule discrète, mais elle doit se voir. Peut-etre. Il ne sait pas, c'est assez compliqué, il ne va pas se toucher devant Alexiel pour savoir s'il l'a ou pas. Il a indéniablement cette éducation stricte dont il n'arrive pas à se séparer et qui fait partie de lui. Même nu, il resterait plein de principe et d'entraves, pouvant être pris pour de la timidité. Bon ok, c'en était peut être un peu; ou bien de la discrétion. Un petit défit pour réveiller cette scène un peu calme, pas tant que ça , puisque le perroquet l'a en parti griffer en l'escalader, mais Ayuda ne dit rien , ne bronche pas. Encore une fois, là d'où il vient, on ne se plaint pas. Prestance désœuvrée et solidité discrète, c'est ce qui constitue chacune de ses cellules. Il sent un vent court puis plus rien. Une masse s'abat sur lui, le faisait cligner des yeux, qui fixe plus ou moins dans le vide. Qu'est-ce que .... Et le perroquet qui s'écrase sur son épaule et se remue pour virer la masse soudaine. Il se laisse carrément tomber de son maître, agissant sur le ventre nu d'Ayuda comme un chat le ferait sur un rideau. Le brun serre les dents, et émet un léger gémissement grave sous la surprise de ses serres dans ses chairs abdominales. Bordel il va le tuer le piaf. Pardon, il voulait dire... la punition serait lourde, attend qu'il t'attrape. La chaleur de la veste vient immédiatement lui procurer une sensation de bien être qui marier à la douleur de son ventre qu'il se hâte de couvrir de sa main baguée, ainsi qu'à l'alcool léger, lui donne un peu le tournis. Trop de sensations à la fois, il n'est pas habitué. Il échappe la bière vide au sol sous l'acte du volatile et pose sa main libre sur la pilier à coté d'eux, par pur réflexe.

Il ne sait pas du tout ce que le plumeau vivant lui a fait. Il est blessé? Juste griffé ou plus? Il est bien amoché en réalité. Pas de quoi avoir des points mais assez pour saigner et d'ailleurs ses doigts montrent une couleur rougeâtre quelques secondes après l'incident. Il ne panique pas pour autant, avale sa salive et dit calmement.

"Désolé... ta partition va peut-être devoir attendre..."

Un vieux désinfectant de barbare ça, mais il n'avait que ça ici. Les émirats n'étaient pas franchement évolués dans les principes médicaux à domicile et vu que les médecins ne venaient que rarement ici et que c'était les gardes qui le soignaient selon la tradition, non seulement il était rodé, bien qu'il n'en ait pas l'air mais il était aussi peu habitué aux choses plus douces. Le perroquet lui s'était déjà barré en voletant n'importe comment et criant , outré de son traitement soudain, qui pourtant aurait pu être plus violent que ça, faut être honnête.

Ayuda sent que ses doigts collent. "Je saigne beaucoup?"
N'est-il pas normal de demander? Il sent bien quelque chose sous ses doigts mais n'arrivent pas à le visualiser et surtout , sa main n'est pas franchement propre, pas désinfecté du moins. Welcome les bactéries. Cette situation l'a néanmoins mis un peu en stress et il a perdu ses repères spatiaux. Il est souvent concentré quand il se déplace. Là... c'est bourru. Et très franchement, ça le met mal à l'aise, le regard un peu fuyant, il se déteste parfois d'être aussi facile à déstabiliser et à dérouter quand un imprévu survient. Et cette histoire de lui faire à manger lui a donner faim...

23h32 - Al Nahyan Mansion ₪ Sûr qu’il pourrait se sentir entièrement coupable de son geste, mais ce n’était pas lui qui avait décidé d’adopter un piaf qui ne possède pas du tout un bocal. Rien.. Au moins, peut-être que blesser cet homme devant lui, lui vaudra la peine de finir rôti sur une broche ? Oh, Alex adorait les animaux pour avoir expérimenter quelques métiers en rapport avec ces derniers, mais autant avouer que ce piaf, il ne l’aimait pas du tout. Au moins, cela mettait de l’ambiance durant ses journées. Il pouvait lui reconnaître ça. Bien que pour une fois, le John Lennon des temps Moderne, qui avait décidé de balancer sa veste sur son « patron », venait de commettre l’erreur de blesser son aîné. Il n’y a pas à dire, il était bien content d’être débarrassé du coucou barjot, , mais, maintenant, il se retrouvait avec un veste qu’il devra jeter à cause du sang, mais plus encore il devait jouer les infirmières. Heureusement qu’il avait décidé d’acheter dès ses premiers jours dans ce mini palais des milles et une nuit, d’acheter une pharmacie complète. Evidemment, il avait demandé de l’argent à la mère de son « hôte ». Au moins, elle lui avait fait confiance, mais il avait décidé de la cacher, afin que les débiles qui servent gargouilles vivantes au bel émirien ne gaspillent les produits ou autres. Il ne leur faisait pas confiance, il est même certain que beaucoup de monde pourraient mourir sous leur tutelle. Finalement, il se retenait, mais il était en train de se demander si cet homme était vraiment aimé par sa famille pour le laisser sous la bonne garde de ces propriétaires du plus gros poil de la main. Il se rapprocha récupéra sa veste, ne quittant pas du regard les taillades des crochets des perroquets. Il avait entendu son gémissement de douleur, raison pour laquelle, avant de répondre à sa question, il décide de le prendre par le poignet pour lui répondre :

« Tu n’as pas à t’excuser ! N’empêche, il est vrai que c’est ta faute, qui de sensé aurait pris un oiseau aussi débile sous son toit ? »

Ce n’était pas une critique, il parle normalement. Faut vraiment avoir une case en moins. Normalement, une telle remarque mériterait sûrement une punition divine comme un coupage de langue ou quoi que ce soit, mais, bon il n’allait pas s’écraser devant son propriétaire. Dire Amen et prendre tous les tords alors, qu’il n’était fautif de rien, ce ne serait pas lui rendre service. Ce Ayuda méritait quand même de l’honnêteté. Il l’emmena jusqu’à la cuisine lui indiquant où, il devait s’assoir avant d’aller fermer la véranda. De là, Alex finit par reprendre beaucoup plus calmement :

« Tu as de la chance que je suis quelqu’un dé prévenant et d’organisé. Je vais aller chercher la pharmacie que j’ai commandé à ta mère ! Quant au sang.. Ca va.. Tu ne le pisses pas comme une fontaine. »

Autant relativiser et puis, il n’était pas à l’article de la mort et de deux, il était hors de question qu’il perde plus de temps. Alors, il alla dans une de ses chambres qui lui était réservée pour jouer le rôle de garde malade pour récupérer l’énorme grosse boite à pharmacie qu’il avait organisée. Il avait déjà travaillé dans une pharmacie en tant que préparateur de commande et puis, il avait assisté dernièrement à la façon de bander les infirmières quand, il est venu rendre visite à son père Eiji qui a eu un accident. De là, il revint dans la cuisine bien heureux de le retrouver à la place où il l’a laissé. De là, avec un gant qu’il avait ramené, il décide de le passer à l’eau via le robinet pour y frotter dessus du savon et là, l’enfilant, il décide de nettoyer la plaie en y allant doucement après avoir éclairé la pièce afin de voir un peu plus les dégâts :

« On ne peut pas dire qu’il t’a râté ! Tu me dis si je te fais mal. »

D’un autre côté, il était rieur. Cela l’amusait de s’occuper de ce grand « bébé » comme on dit. Quand le coup d’eau et de savon fut terminé. Il alla nettoyer le gant à nouveau dans la cuisine afin d’enlever toutes traces de savon pour nettoyer le lavage des écorchures profondes de la maudite volaille qui avait prit ses pattes à son cou. Cela le fit rire et puis, finalement, il revint et lava ce ventre. Pour le sécher, il décide d’utiliser un mouchoir, car c’était doux pour ajouter :

« Tu es frileux ? Ou alors on t’a trop couvé ? Maintenant que la plaie est terminée, je vais désinfecter. Normalement, cela ne pique pas, mais dis-le-moi si cela le fait ! »


Il le taquine un peu, et décide d’arroser les blessures avec de la chlorhexidine en solution aqueuse qu’il a achetée en y allant doucement. De là, il décide de mettre un pansement afin que le tout se cicatrise un peu plus vite, mais en attendant il préféra de loin observer chacune de ses réactions afin de ne pas se prendre une beigne ou autre.

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Aimé de sa famille? Quand on est un homme aux émirats, qui plus est de bonne famille, ce n'est pas d'actualité d'être aimé. Il faut faire du chiffre d'affaire et c'est suffisant. Un homme riche qui suit les traditions et régénèrent les générations suivantes est un homme aimé, voilà comment ça marche. Est-ce différent ici? Il n'a même jamais vu la couleur du japon. Jamais vu les cerisiers si connus, ni les maisons si traditionnelles et vives, ni même si les japonais sont si petits qu'il parait. En tout cas, son vis à vis n'a pas l'air si petit et c'est tant mieux. Il préfère avoir une personne qui puisse aussi le soutenir physiquement si nécessaire. Les donzelles d'avant étaient un temps soit peu inutiles.

La suite le scotche sur place, et ça se lit bien sur son visage. Alexiel s'est saisi de son poignet d'un coup, et son absence de vue l'a fait un peu sursauter et cligne des yeux, cherchant dans le vide, ce que signifiait un tel geste. Personne depuis des années ne s'était jamais permis ce genre de spontanéité et de désagrément. De quel droit.... La phrase qui suit le scie d'autant plus, le laissant interdit, bouche entrouverte. Qu... sa franchise était déroutante, tout autant que son contact. Il n'était pas habitué, on ne le touchait jamais. Il l'interdisait d'ailleurs. Pourtant il ne tente pas de se défaire de son emprise, le tempérament affirmé de majordome peu commun le perturbant clairement. Il avale sa salive par réflexe, refermant la bouche. Au pays, ses aînés auraient châtié quiconque lui aurait parlé de la sorte, mais là, il n'y arrive pas. Il pourrait donner un ordre, juste un, et alexiel finirait dans un égout mais... non. Au lieu de ça, il se laisse guider jusqu'à la cuisine, qu'il connait bien aussi, mais que dans ses errances nocturnes. Sur son ventre, les marques et la sensation gênante du sang, mais ça le perturbe bien moins que le comportement qu'il a en face de lui. Il essaie de repérer où il est mais ce dernière bouge vite, et sans faire de bruit contrairement aux femmes qui sont souvent trahies par leurs talons hauts. Alexiel a pu remarquer aussi sa manière de chercher du regard ou de tourner la tête pour capter un bruit, ne bougeant rien d'autres. Il s’entraîne, essaie de se récréer un monde intérieur sans couleur mais avec des formes. Les couleurs changent quand on les imagine. On n'est même plus vraiment sûr de leur teinte, de leur nom, de qui est quoi. Une pharmacie ? Il a demander ça à sa mère? Mais alors, ce n'était pas un hasard? Sa mère a vraiment choisi ce mec pour l'assister au quotidien? A-t-elle abandonné l'idée de lui trouver une femme? C'était quoi cette histoire encore? Oh que ça le fatiguait. Il allait encore devoir demander, il détestait demander, plus encore à sa mère, comme un bon fils à maman. Elle aimait ça, il le sait mais ... plus il peut éviter, mieux c'est. Et cette expression... pisser comme une fontaine, c'était... quoi? Pisser, il connaissait le terme japonais, mais ... fontaine non. Et quand on y repense, c'est pas étonnant, on n'apprend pas en priorité le mot fontaine quand on apprend le langage. C'est déjà bien assez compliqué de passé de l'arabe à l'anglais et de l'anglais au japonais... Même si ça commençait à devenir un réflexe, certains termes lui étaient inconnus. Le temps qu'il pense à tout ça, Alexiel était revenu dans la pièce et le sort de ses recherches linguistiques, le trouvant accoudé, docilement, la lisière de son pantalon large imbibé de perles de sang mais rien de grave. Il le croit sans avoir toucher de nouveau. De toute façon, ce n'est pas comme s'il n'avait jamais été blessé.

Impassible par habitude, il se redresse, levant la tête dans sa direction et se retourne lentement. Il sursaute un peu au contact du gant , puis ferme les yeux, contractant son ventre sous son toucher, respirant tranquillement. "vas y...je n'suis pas ... douillet. On dit ça?" Il pose sa main sur le rebord de son pantalon et baisse un peu l'élastique pour lui permettre de mieux nettoyer. Juste un peu, n'allons pas nous imaginer des choses oh! Un peu de respect voyons, c'est un homme de sang bleu avant tout, il ne se montre pas comme ça. Ça le gêne quand même un peu mais il essaie de faire abstraction de tout ça. Il avait imaginé les soins d'un homme plus brutaux que ceux d'une femme mais il n'en est rien et c'est perturbant. Il avale sa salive et tourne la tête sur le coté.

Il ouvre les yeux à sa remarque. Frileux? Pourquoi? Il n'a même pas remarqué que son corps a choppé la chair de poule, mais pas pour la même raison. Il est peu habitué au contact, du coup, sa peau réagit, peu importe qui c'est et c'est fort embêtant tout ceci. Il doit sauver les apparences. Il cligne des yeux plusieurs fois, et se passe la main sur le visage. "Je suppose que ... je suis frileux oui.." MYTHO! T'étais torse nu dehors, comment tu veux lui faire croire que t'es frileux! Il est pas débile! Il se flagelle intérieurement, serre les dents derrière des lèvres pincées. Ses mèches tombent sur son visage, ne tenant plus en arrière. Il rouvre les yeux, fixant le vide devant lui. Des yeux sombres, emprunts des marques de la vie.

"Tu es comme Peekapoo tu sais... Bruyant. Energique. Imprévisible. Têtu. Impé... tueux." Un long silence, et il baisse les yeux , comme s'il avait hésité ou cherche la traduction. "... Distrayant." Il ne réagit même pas au désynfectant, le sentant , mais perturbé par son auteur. Et chose qu'il ne dit pas. Peekaboo est tombé du nid, comme ce mec dans sa vie. Sans prévenir. Il a déjà trop parler, il n'est pas non plus habitué à ça. Que Allah le remette sur la voix. Qu'est-ce qu'il dit lui, il n'y croit même plus à ces conneries. Une dernière question lui vient, alors qu'il a un spasme, inspirant surpris, sous un geste de son infirmier de fortune. Est-ce qu'il fait exprès de stimuler ses muscles comme ça ou quoi? "Pourquoi tu veux travailler pour moi..."

23h32 - Al Nahyan Mansion ₪ « Oh cool ! J’ai pas envie que sa majesté me coupe les mains ! J’en ai encore besoin ~~ »

Il ne le chercherait pas un peu trop ? Si, mais Alex était franc, et prince ou non, il était bien rouge son sang pas bleu et cet homme un peu plus âgé que lui, n’était pas fragile si ? Dans ce cas, il serait tombé dans les pommes pour le liquide poisseux qui s’étend un peu et plus que cela… Il aurait crié quand ce timbré de perroquet. Désinfectant avec du coton, Alex pouvait remarquer qu’il frissonna au contact de ce dernier, c’était étonnant, mais il décida d’y aller en douceur. Après tout, il ne fallait pas qu’il omette qu’il s’occupe d’un Prince.. Et que c’est leur première rencontre dans la réalité. C’était étrange, mais il ne rajouta rien si ce n’est qu’une petite « pichenette de pique ».. De toute façon, Alex releva la tête et vit que son hôte avait la tête tournée sur le côté.. Frileux hein ? Sûrement que cette chaire de poule était due à autre chose, parce que s’il l’était vraiment.. Il ne se trouverait pas torse nu et il n’aurait pas eu besoin de balancer sa veste pour le couvrir ce qui a amené à ce qu’il le soigne actuellement. Il n’y a pas à dire, au final, cette situation c’est la faute directe de son employeur. Pas sûr que celui-ci n’ait pas l’affreuse envie de lui couper la langue s’il rajoute quelque chose, mais Alex sourit et continue ce qu’il était en train de faire, amusé par le fait que l’homme en face de lui, n’admette pas la cause réelle de ses tremblements. Continuant de changer un peu de coton tout en remontant doucement le long de son estomac et flanc, il s’arrête pour lui demander :

« Dois-je prendre cela comme des compliments ou bien être blessé ? Non, parce que me dire que je suis identique que ce dindon, c’est un peu offensant.. »

Le jeune anglais de coeur le taquine à nouveau même si, au fond, il n’est pas non plus à moitié rigolant. Il ne supporte pas l’oiseau.. Il le trouve stupide, et puis cette volaille ne fait que le chercher, mais il est vrai que pour lui, qui déteste l’ennuie, il était servit avec ce perroquet qui ne le laisse pas tranquille, car dès que ce dernier en a l’occasion, il lui cherche des poux. Ce perroquet c’est Icare voilà ! Il arque un sourcil à sa dernière question, pendant que par inadvertance, il frôle de ses doigts et pose la paume de sa main vers ses blessures, pendant qu’il est en train de poser des pansements. A la réaction corporelle de son hôte, et son expression, il finit par dire :

« Tu es sensible au toucher non ? »

Ce n’était pas pour se moquer, son ton le sous-entend, c’était juste une constatation. Quant à sa question, il ne répond pas de suite, préférant terminer sa tache. Il n’y avait pas à dire, il avait quand même une peau délicate même si, elle était loin d’être laiteuse. Alexiel se relève, va jeter les cotons imbibés de sang et de désinfectants dans la poubelle et de là, il décide de lui répondre sans arrière pensée, direct, égal à lui-même en somme.

« En toute honnêteté j’étais curieux de savoir ce que c’était de travaille en tant que homme à tout faire et de s’occuper d’une maison. Ce n'est pas tous les jours qu’on peut travailler dans ce genre de maison. Puis, j’aime bien essayer un peu tous les boulots.. Avant, j’étais équipier.. Et c’est ainsi que je fais mes choix de ce que je veux être et pas être. Je pense que toute expérience est bonne à prendre.. Tu trouves pas ? »

Sûr que son cv ressemblait à une guirlande.. Ses expériences ne se ressemblent pas du tout. Au moins, il sait qu’il ne veut pas travailler dans la friture ou des choses dans ce genre-là. Enfin bon, maintenant qu’il en avait terminé avec les soins, Ayudar n’avait plus besoin de lui pas vrai. Ceci, maintenant qu’il le regardait, il ne le trouvait pas si mal, même si ce genre de type devait être droit et puis, c’était son patron qui plus est.

Se plaçant devant lui, il empoigne sa main et dit :

« Enchanté de faire enfin ta rencontre Al Nayan Ayuda ! Je suis Murasaki Alexiel. »

Au moins, les véritables modalités étaient enfin faites. Ils s’étaient vraiment présentés de la meilleure manière qui soit selon lui. A son expression, il semblerait que son vis-à-vis, ne s’attendait pas à cela. Il allait nous le faire claquer à ce rythme à force de le surprendre de cette façon.