Tenue – Il le connaissait bien assez pour savoir que c’était sincère toutefois, le jeune homme qu’il était, l’avait mal pris dans le sens qu’il a du temps à partager avec un moucheron pour un livre et non pour répondre à un sms ? La bonne blague mais, ce n’était pas le moment de laisser ses « mauvais » sentiments prendrent le dessus sur sa raison. Mais, sa raison était « malade » quand cela concernait son garde du corps. Ses bras ne s’étaient toujours pas décroisés, il le regardait faire et parfois, il se demandait s’il ne devrait pas lui mettre un Gps parce qu’il était encore civilisé et qu’il ne comptait pas l’attacher à son poignet à l’aide d’une laisse. S’il avait besoin de quelque chose ? Peut-être lui rappeler qu’il n’avait pas le droit de se laisser embrasser par de totaux inconnus ? Qu’il devait tout lui dire ? Evidemment, il était conscient qu’il était injuste car, lui-même ne lui disait pas tout. Il gardait pour lui, l’identité de la personne qui s’en était prise à eux. D’un autre côté, celui qu’il redoutait le plus n’était pas cette personne qui l’avait vu grandir, qui l’avait « rassuré » quand Ayden n’était pas encore là… Pourtant cette même personne, avait osé s’en prendre à « lui ». Tout cela à cause de son statut de « Dieu ». La seule bonne chose que le monde pourri de la Politique ne lui avait jamais donnée, était son garde du corps actuel.

Cela dit, il ne serait pas Li Jia Heng s’il se prononçait, s’il parlait. Alors la seule réponse qu’il donna à son jeune ami, à celui qui donnerait sa vie pour la « personne » qu’il était. Non pas, parce que son père, son grand-père ou qui sait d’autre l’ont ordonné. Il resta un moment silencieux avant de détacher ses lèvres pour formuler des mots :

« Hm… J’avais envie de prendre l’air ! Mais si tu es occupé, ce n’est pas un souci. »

Si c’était un souci, il désirait sortir pour s’éloigner de cette tour de cristal. De cette prison dont il étouffait en réalité mais, ne prenait jamais le risque de sortir bien longtemps afin de ne pas exposer à nouveau à Ayden au danger. Plus jamais, plus jamais il ne voulait voir se dérouler la même scène d’il y a une dizaine d’années. Il avait tellement eu peur de ne plus le voir. Il ne lui avait pas répondu à sa question. A quoi bon gaspiller sa salive pour de telles infantilités ? S’il allait mal, il serait couché. S’il ne se portait pas bien, il serait en train d’agoniser donc bon, s’il était debout devant lui, n’est-ce pas une façon de lui donner la réponse ? Il le laisse partir se changer sans rien dire. Préférant s’adosser contre le mur du gymnase pour l’attendre. Jia Heng sourit intérieurement quand, il vit son « homme » s’approchait à nouveau de lui mais, le voir les cheveux humides cela ne lui plut que moyennement bien qu’il le trouvait adorable. Pour cette raison, il ouvrit son sac pour y sortir un bonnet afin qu’il n’attrape pas froid. Il ne lui demandait pas son accord, non pas qu’il s’en fichait mais, il était ainsi. D’un point de vue extérieur cela pouvait être mal interprété mais, c’était sa façon à lui de s’occuper de celui qui comptait le plus à ses yeux. Personne ne pouvait comprendre même si, ses agissements pouvaient le faire cataloguer de « Monstre » et penser qu’ainsi, il le « contrôle» en ignorant un peu ses décisions, ses choix. Ce qui en soit, n’était pas totalement faux.

« Idiot ! Par ce temps, tu pourrais tomber malade. Je n’ai pas besoin d’un garde du corps malade ! »

En effet, s’il restait cloué au lit, il lui était inutile. Bien qu’en vérité, il serait à son chevet, ferait tout pour prendre soin de lui mais, il communiquait ainsi par des détours. Paradoxe quand on ne connaissait pas le personnage. Montrer ses réels sentiments, c’était un défi. Quand toutes les mèches brunes du plus jeune furent dissimulées sous le haut de tête en laine,il l’observa tranquillement, ancrant son regard dans le sien. Depuis son arrivée, il avait volontairement ignoré toutes les questions de son cadet ! Au moins, ce dernier l’accompagnerait pour sa sortie de la « semaine ». Il ne supportait pas le monde mais, il avait l’impression de perdre pied s’il ne dépassait pas les murs de l’université ainsi que s’il assistait de loin ou entendait que son garde du corps se trouvait en compagnie d’autres personnes.

« Bien, nous pouvons y aller ! J’ai besoin d’une nouvelle garde-robe et toi aussi ! Je dois m’acheter aussi de nouveaux piercings. »

Agacé, peut-être qu’il lui répondrait plus tard à ses constatations, questions mais là, il ne voulait pas prendre le risque de croiser un nain de jardin ou bien une « groupie » dont il ignorait encore la présence. En même temps, lui pacifiste, pourrait devenir violent rien que pour montrer sa « possessivité » envers son cadet. Il tourna rapidement les talons pour sortir du gymnase et évidemment, pour atteindre l’entrée de l’école après avoir refermé son sac. Il s’en voulait parfois d’être ainsi, d’être si brusque alors, qu’il savait, oui il savait que son cadet n’y était pour rien mais, rien que d’imaginer ces…. A l’intérieur des poches de son pantalon, ses poings étaient serrés comme le fait qu’il claqua sa langue contre son palais, signes qu’il était sur les nerfs. Malgré tout, il essaya de rester maître de lui. Tant qu’il ne verrait pas ses « ennemis », tout devrait bien se passer.

« Sinon ta journée s’est bien passée ? »

Ne vous y trompez pas, Jia Heng s’intéressait réellement au planning de son seul ami dans ce pays et de sa vie tout court. Et même s’il était agacé, il était toujours curieux en ce qui concernait ce dernier.

Tenue –« Hmm. »

Jia Heng n’était pas le type le plus loquace qui puisse exister. Généralement, il était beaucoup plus bavard en présence de son garde du corps mais, ce soir était différent des autres. Il était sur les nerfs que des « intrus » de leurs vies aient pu le « toucher ». Ils l’ont touché alors que lui-même n’a jamais tenté de l’embrasser. Il valait mieux pour « eux » que cela ne se reproduise pas car, il irait lui-même à leur encontre au risque de mettre son poing dans la figure de l’un d’eux ou des deux. Silencieusement, ils se dirigèrent sur le parking et il pénétra dans le véhicule appartenant à Ayden quand, ce dernier lui ouvrit la porte du côté passager. L’intérieur était propre et, cela le rassurait lui, qui détestait plus que tout la saleté. Il attacha sa ceinture tout en écoutant Ayden. Alors, il avait passé la journée entière à s’entraîner ? Etait-il resté tout seul ? Ou est-ce qu’il avait reçu de la compagnie ? Rien qu’y penser le consumer entièrement. Cela le rendait malade ! Peut-être qu’il devrait apprendre à geeker ? Hacker un ordinateur pourrait lui permettre de l’espionner via caméra.  En attendant, c’était à lui de répondre à la question de son « servant ».

«Oui. C’est morne mais, c’est tranquille. »

Le jeune « héritier » des Li n’allait pas s’étaler de long en large sur ses cours. Il venait déjà d’avouer qu’il trouvait ses cours ennuyants. Au fond, il aurait aimé étudier dans une autre section mais, discipliné comme il est, il s’était encore une fois, plié aux exigences de sa famille. Il était trop dépendant de cette dernière mais ça, c’était à cause de leur éducation. Ils l’ont tous porté tellement haut. L’enfant divin… C’était un titre, un surnom trop honorifique pour lui. Il n’arrivait pas à s’y faire pas depuis, ce qui s’était passé il y a de cela 11 ans. S’accoudant sur le rebord de la vitre, le regard droit devant lui, il le posa sur le plus jeune quand ce dernier lui demande s’il n’avait pas d’ennuis comme des rumeurs sur son compte par exemple. Rumeurs qui le tiraillaient, rumeurs qui le dérangeaient car,  elles étaient sur son garde du corps. En réalité, il craignait que la rumeur concernant la scène avec le nain de Jardin sorte.

«Ne t’inquiètes pas ! Il n’y a pas plus discret que moi ! Je ne compte pas être un poids supplémentaire pour toi ! Tu as déjà bien à faire. Roule au lieu de t’occuper de tels détails. »

Il devrait peut-être s’appliquer lui-même ce qu’il disait ! Il le savait, il devrait bien crever l’abcès avec Ayden, lui rappeler qu’il ne supporterait pas qu’une autre personne le touche ! Une autre personne autre que lui. Ayden était la seule personne, la seule chose qu’il détenait. Il n’avait rien d’autre. La puissance, l’argent, le titre, le poids, les amis, le personnel… Rien de tout ça, ne lui appartenaient. Ils appartenaient à sa lignée, à ses aïeuls qui ont sué eau et sang, se sont salies les mains. Baigner, continuer à se mouiller dans leur linge sale, ce n’était pas ce à quoi il aspirait. Il ne supportait pas que son cadet soit un outil pour son père, son grand-père… C’est la raison pour laquelle, il n’a rien dit ! Il ne laisserait pas son paternel utilisait Ayden comme une marionnette ! Jamais !

Il ne se rendit pas tout de suite compte qu’ils étaient arrivés sur une place de parking à cause de ses pensées qu’il sortit du véhicule en dernier. Le chinois, rejoignit Ayden à l’entrée du centre commercial une fois  que son sac se retrouva sur son dos. Jia Heng ne sait pas combien de mètres ils firent dans centre commercial car, les décorations de Noël n’étaient pas aussi belles que ce sourire… Ce sourire qu’il put attraper chez son cadet et sur lequel il resta focalicé. Au final, il se rendit compte qu’ils n’avaient pas réellement marchés. Il s’était rapproché de lui pour connaitre la raison de ce sourire qu’il aimerait tant voir plus souvent. Un fin sourire apparut quand il vit le panda qu’il trouva lui aussi très mignon. Il souriait très rarement et, il pouvait voir devant cette expression « innocente » que son « servant » afficha qu’il le désirait. Il était sur le point de répondre à sa question qui lui fit quand même arquer un sourcil. Certes, il avait dit qu’il voulait se refaire une garde-robe mais, pour une fois, peut-être à cause de la magie des fêtes de noël qu’ils passeraient seulement tous les deux… Il désirait faire plaisir à Ayden aujourd’hui. Peut-être aussi, parce qu’il avait peur qu’on lui enlève s’il fait encore passer ses désirs. Hors, son véritable désir était de le rendre « heureux ».

Alors pourquoi, il fallait que sa réponse soit repoussée à cause d’une famille, d’une masse de personnes qui ont décidé de faire les courses en même temps qu’eux ? Jia Heng fut pris de court et se retrouva plaqué contre le mur, le sino-américain près de lui, tout contre lui. Il devait avouer que sur le coup, il avait eu peur. Les humains en général l’effrayaient. Mais, il était plus concentré sur le visage de son « servant ». Impulsivement, pendant qu’il y avait encore foule, il enlaça Ayden pour l’attirer tout contre lui. Qu’importe les regards, il voulait être rassuré qu’il était contre lui ! Ses deux mains étaient plaquées contre les fines hanches du chinois tandis que son nez, alla se réfugier dans son cou où il en profita pour inspirer son odeur. Tout contre son oreille il :

«Reste encore un peu ! »

Quand le bruit des pas, que le mouvement autour d’eux se calma, il le relâcha mais, ne fit rien pour s’écarter de lui. Au contraire, il décida de prendre son poignet pour le tirer jusqu’à l’intérieur de cette boutique et prendre la peluche que son protégé désirait avec son autre main libre. De là, tout naturellement, avec un petit sourire dont seul Ayden avait le droit il le regarda un moment dans les yeux pour se tourner vers une vendeuse :

«Quel est le prix de cette peluche ? Je la prends ! »

Apparemment, cette peluche dans la vitrine était là pour la décoration et, c’était la seule qu’ils détenaient mais, Jia Heng usa de son plus beau sourire et sortit :

«C’est pour ce garçon… Je vous paie trois le montant que vaut cette peluche. S’il vous plait. »

Jia Heng s’inclina un peu pour que la vendeuse cède ce qui finit par fonctionner. De là, l’héritier lâcha le poignet de son cadet pour qu’il puisse régler ce qu’il avait promi. Sans regarder Ayden, il décida de l’accoster à nouveau mais cette fois, en mandarin pour que personne ne puisse les comprendre :

«Si tu veux autre chose, tu me le dis. Aujourd’hui, je change les règles. C’est moi qui vais te suivre et, je ne veux pas entendre d’objection puisque c’est un ordre ! A moins, que tu veuilles désobéir à ton « maitre » ? »

Tenue – Jia Heng aurait tellement voulu le garder plus longtemps dans ses bras. Il était heureux que son garde du corps, lui « obéisse ». Il apprécia d’autant plus que de lui-même, Ayden vienne se coller à lui. Il voulait tant le garder que pour lui, rendre aveugle quiconque aurait la folie de poser son regard sur ce corps qui lui appartenait tant. Des fois, comme aujourd’hui, après qu’il ait eu vent qu’un nain de jardin avait osé poser ses lèvres impropres sur ce qui lui appartenait, il avait envie de marquer Ayden, de lui tatouer son prénom…. Il était fou de son garde du corps. Le jeune Américano-chinois, était son oxygène, la seule raison qui lui permettait de mieux affronter « demain ». Il aimait ce qu’il apprenait à ses cours, c’était très intéressant et, cela lui permettrait de devenir un meilleur homme, un homme digne de ce nom mais, la politique bien que c’était morne et, pas ce qu’il désirait…. Il avait tellement peur que son jugement change… Qu’il change… Il était effrayé de commettre des folies. Des folies qui rebuteraient son cadet, qui pourraient l’emmener à le perdre. Alors, comme maintenant, il se raccrochait à tout ce que Ayden daigne bien accepté de lui accorder. Il jouait de son statut de « maitre » mais, c’était tout ce qu’il connaissait. C’était ce qu’on lui avait inculqué, répété tel un lavage de cerveau…

Il finit par s’écarter de lui à contrecœur, pour le tirer dans cette boutique afin d’acheter ce « présent » que le plus jeune désirait. Aujourd’hui, il voulait se persuader qu’il pouvait faire quelque chose pour son cadet. Que lui aussi pouvait rendre ce dernier heureux comme, le concerné le faisait lui-même. Qu’il n’était pas devenu un monstre ignoble empli d’égoïsme comme la majorité des membres de sa famille. Comme son grand-frère avec lequel, il aurait tant voulu créer un lien qui diffère de l’actuel. Il s’en voulait… Etait-il un tel monstre ? Il ne se considérait pas comme un dieu… Mais, un monstre qui avait volé l’amour, la place qui revenait à son « gege ». Il aimerait tant s’excuser, s’il fallait se plier à genoux devant lui pour qu’il lui pardonne, qu’il lui montre ne serait-ce qu’un peu d’amour il le ferait mais… On ne laisserait jamais une telle chose se produire dans sa famille. Déjà par le passé, on l’en avait empêché. Pourquoi aujourd’hui ou demain serait différent ?

Jia Heng se sentait fort quand il finit par faire céder cette vendeuse et, c’est la question de son cadet qui le sortit de ses pensées bien « sombres ».

« Pourquoi tu es surpris ? Pour toi, je pourrais y mettre jusqu’à 10 fois le prix initial ! »

Il ne le regardait toujours pas car, il se sentait un peu gêné dans le fond que Ayden voit au combien il était si important pour lui. Il n’aimait pas les signes trop démonstratifs mais, il ne ressentait aucune honte à être aussi possessif. Quand, ils passèrent à la caisse, qu’il lui ait bien fait comprendre qu’aujourd’hui, c’était « lui » qui allait mener la danse, il roula des yeux à la question de son cadet. Il remit la peluche à ce dernier pour lui lancer un :

«Tu poses trop de questions aujourd’hui ! »

Jia Heng dans toute sa splendeur. Il ne comptait pas lui dire qu’il faisait ça parce qu’il avait peur qu’il le quitte. Qu’il le trouve trop égocentrique et que, c’est la raison pour laquelle il préfère passer du temps avec une personne beaucoup plus douce que lui. Il hocha un peu de la tête pour le remerciement de son « servant » et, il ne fut pas mécontent de sortir de la boutique même si, il ne se sentait pas réellement en confiance. Quand il voyait toute la foule qu’il y avait aujourd’hui, il se sentait dangereusement oppressé. Le Monde était trop effrayant pour son propre bien. Il se retourna vers son cadet, un regard blasé sur lui et arrangea à nouveau le bonnet sur sa petite tête brune :

«Tu en as encore des questions de ce style ? Personnellement, en quoi est-ce mal que pour une fois je veuille faire passer tes désirs avant les miens ? C’est ton monde, alors ne te prive pas aujourd’hui ! Et je ne vois pas pourquoi cela m’ennuierait ! A moins, que tu ne veuilles pas me faire entrer dans ton univers ? Ce ne sera pas tous les jours que je t’offrirais ce changement de rôle ! »

Il lui offrit une petite pichenette sur le front. D’un côté, s’il utilisait ce petit « forcing », sur son partenaire de la journée, c’était pour qu’il arrête de reposer sans cesse la question. Il ne voulait pas lui dire la raison. Combien il avait si peu confiance en ses propres capacités pour le garder sans utiliser la « force ». Soulagé et heureux que le plus jeune en ait terminé avec ses questions mais, surtout qu’il se tienne à ses côtés afin de lui éviter d’être touché, bousculé, ils se dirigèrent dans une boutique de vêtements. Et il ne fut que plus ravi que ce soit son garde du corps qui prenne les devants et le tire à l’intérieur. Il n’alla pas jusqu’à s’incliner devant les vendeurs. Il ne fit rien du tout et ne leur prêta aucune attention particulière. Quand « il » le vit s’activer pour chercher des hauts et des vestes, cela l’attendrit et il croisa les bras quand ce dernier lui montra la veste. Son expression était bien assez significative pour comprendre ce qu’il lui demandait :

«Elle n’est pas si mal ! Faut juste maintenant chercher un pantalon qui iront avec ! »

L’aîné le devança et se mit à rechercher aussi des vêtements. Aujourd’hui, il voulait que son protégé choisisse de lui-même ses vêtements mais, il faut croire qu’il a du mal à rester à l’écart. A sa question de sortir boire un coup, le chinois politicien répondit :

«Oui si c’est ce que tu veux, je te suis, je te l’ai déjà dit non ? Tiens essaie avec ce pantalon ta veste ! »

Jia Heng lui présenta de la marque Sandro, un pantalon sector de couleur noir. De plus, il lui présenta comme blouson un B mussila de la marque Chevignon. Ce dernier se trouvait être en cuir d'agneau à la coupe droite. Il était muni d'une capuche amovible en jersey, d'un col montant, de manches longues et d'une fermeture à glissière. On pouvait y trouver 4 poches à l'avant dont 2 latérales et 2 zippées à la poitrine, ainsi que de 2 poches plaquées à l'intérieur. Finitions côtelées aux poignets et à la base. De là, il le donna dans les bras de son protecteur. Il était certain que cela lui irait. Il lui présenta aussi plus dans son style afin qu’il soit aussi à l’aise durant l’entrainement un pantalon de jogging, à coupe droite, en molleton uni doté d'une ceinture élastiquée rehaussée d'un lacet. Ce dernier était orné de 3 poches zippées dont 2 à l'avant, d'un pli unique et il était aux motifs léopard pour accompagner sa veste !

Maintenant, Jia heng passa aussi à un sous-pull à col rond qui n’était autre qu’un eleven booki. Il finit par passer aux boxers où il prit une paire de trois boxers emporio Armani qui était des Shortys uni doté d'une taille élastiquée siglée. Ils arboraient tous les trois, le logo de la marque en impression contrastée sur la hanche gauche. Surpiqûres de renforts apparents. Dans le lot de trois, se trouvait un bleu nuit, un noir et un marron/doré. Cela irait très bien avec sa peau halée. Le tout, il le lui donna dans les bras. Il le regarda un moment, se rendant compte, qu’encore une fois, il avait « choisit » alors… Se grattant l’arrière de la tête, il..

«Bien je t’ai choisi des vêtements ! A toi maintenant d’en faire de même ! Je suis curieux de savoir dans quels genres de vêtements tu me vois ! Et je ne te dirais rien ! Je propose même qu’on sorte de la boutique avec la tenue que chacun a choisi pour l’autre ! »

Soyons fou était ce qui lui passa à l’esprit, qu’importe si les vêtements n’étaient pas forcément à « son » goût. Si c’était des vêtements choisis par Ayden, il les mettrait ! Et puis, il était vraiment curieux du choix de son homme de garde du corps.

Tenue – « Hm. Les goûts et les couleurs changent avec le temps. Ce que tu aimes aujourd’hui, tu ne l’apprécieras peut-être plus demain et vice versa ! »

Jia Heng ne voulait pas qu’un étranger à leur cercle, lui fasse remarquer qu’Ayden n’aimait plus un aliment qu’il était censé aimer par exemple. Alors oui, il désirait vraiment visiter et, se rassurer sur le fait qu’Ayden aimait toujours les mêmes choses qu’hier. Pensées bien infantiles, pensées qui, finalement ne mèneraient sans doute à nulle part. Pourtant, il refusait qu’il existe une personne qui connaisse son garde du corps mieux que lui. Jia Heng pouvait paraitre sûr de lui au fond, il ne l’était pas tant que ça ! La preuve en est qu’il avait décidé de sortir, de changer les règles pour qu’Ayden ait plus de liberté de mouvements et surtout… Qu’il se rappelle qui est le maitre et à qui il doit obéir. Il n’était pas un maître si horrible si ? D’un côté parfois, il était préférable de se montrer strict comme l’était un parent mais, juste ! Strict sans pour autant utiliser la violence ou hurler pour rien mais, ce qui s’était passé dans ce planétarium… Il ne pouvait pas agir comme si de rien n’était et qu’il, n’était au courant de rien. Il aimerait lui ordonner d’arrêter de voir cet étrange personnage qui n’était pas de leur monde ! Un écrivain ? Il ne lui accorderait plus de temps avec ce dernier afin qu’il ne nourrisse pas ses fantasmes et encore moins, qu’il ne nourrisse pas ses espoirs qu’il puisse y avoir quelque chose entre lui et son garde du corps.

Ces pensées furent repoussées au loin quand il sentit la main du chinois dans la sienne pour le tirer dans une boutique de vêtements. Il sourit légère quand il le voit agiter sous son nez cette veste aux motifs léopards. Jia Heng était un férue de mode, peut-être que dans une autre vie il était Yves Saint Laurent ? Bien que cela soit complètement impossible quand on prend en compte la chronologie de sa mort et de sa naissance.. L’aîné des deux lui confia son avis avant de lui chercher la suite de sa tenue pour aller de pair avec cette veste. Cependant, ce n’était pas assez pour pimenter leur journée. Jia Heng avait décidé de rajouter une règle à leur « jeu » d’aujourd’hui : Celle de choisir les vêtements de l’autre et de les porter. Peut-être qu’il faisait une erreur. Ayden n’était pas très doué au niveau de la mode mais, il ne comptait pas revenir sur sa parole. Il prendrait ce que dernier lui tendrait après l’avoir choisi. Il attendit un long moment adossé contre un pilier et observa le sujet de ses pensées s’affairait à la tâche qu’il lui avait confiée.

Maintenant qu’il y réfléchissait… C’était la première fois qu’il porterait des vêtements choisis par son garde du corps en personne et cela le rendait, sans arriver à se l’expliquer : ravi. Il lève un regard interrogateur sur Ayden avant de le poser sur la pille de l’ensemble de vêtements qu’il lui tendait. Ce n’était pas réellement à son goût mais, ce n’était pas mauvais non plus… Dison juste, qu’il était en train de penser que rajouter une paire de lunettes de soleil à sa nouvelle panoplie améliorerait sans doute son apparence… Toutefois, que cela soit à son goût ou non, de ses propres yeux, il venait d’être témoin du soin et du sérieux que son cadet avait usé pour lui choisir une tenue. Rien que pour cela, il allait enfiler cette tenue fièrement. Il ne répondit rien et se camoufla à son tour aux yeux de tous, derrière la porte d’une cabine afin qu’il puisse se changer à son aise sans qu’on ne le mate. Il rangea ses anciennes affaires dans son sac pour en sortit fraichement vêtis de ses nouveaux vêtements afin de bien commencer la saison hivernale. Jia Heng retrouva rapidement Ayden et, sans un mot lui prit la main pour le mener au comptoir de caisse et utiliser sa carte à crédit méconnaissant les regards posés sur leurs personnes. Quant aux étiquettes, il laissa les vendeuses leur ôter ces dernières afin de convenir du prix qu’il devait payer.

A son goût cela n’allait pas assez  vite et, voyant qu’une femme regardait Ayden d’une manière qui le dérangeait, il entoura les épaules de ce dernier avec un de ces bras et lança un regard assassin à cette femme. Femme qui finit par détourner le regard et, un sourire poli se manifesta à nouveau quand, il remit sa  carte dans son portefeuille qui lui-même fut mis dans l’une de ses poches. De là, il tira  le jeune Sino-américain vers la sortie. Le bras toujours autour de ses épaules. Sa manière à lui de montrer aux yeux de cette impudente, qu’il faudrait lui passer sur le corps avant qu’elle essaie de tenter quoi que ce soit.  Un sourire hypocrite sur les lèvres, sans s’incliner il lui offrit ses au revoir et, ce n’est qu’une fois sortie qu’il fit un peu bougon :


« Heureusement que je suis là, sinon tu te ferais dévorer ! Arrête d’être trop gentil… A moins que … »

Jia Heng décida de plaquer le jeune chinois contre le mur et claqua sans plus tarder, ses deux mains contre cet amas de béton sur chaque côté de ce visage qu’il ne se lassait jamais de regarder. Son expression était sérieuse.

« A moins que tu cherches à me rendre fortement jaloux ? Dois-je te rappeler que je suis ton « maître » ? »

Son regard noir, s’était ancré dans celui d’Ayden, s’il pouvait le garder jalousement rien que pour lui, il le ferait. Son visage si près du sien, lui, mieux que quiconque, il pouvait la voir « cette » beauté qui émanait de lui. Il était beau et, finalement, il finit par se détendre après avoir soufflé en baissant la tête. Qu’est-ce qui lui prenait sérieusement ? Le chinois s’écarta de lui et se racla un peu la gorge pour :

« Oublie ce que j’ai dit. Je commence à avoir la gorge sèche et si nous allions nous rafraîchir maintenant ? »

Tenue – « Si tu as compris ça va ! »

Fussent ces mots dits sur un ton calme et entendu en même temps. Ne laissant ainsi très peu de place aux doutes. Au fond, Jia Heng s’en voulait car, ce n’était pas en ayant le dessus comme il venait de lui rappeler qu’il pourrait vraiment avoir confiance en son garde du corps. Ou si, il avait sa confiance mais, lui-même ne saurait expliquer comment il voudrait qu’il le voit. Comment il veut qu’Ayden le voit Lui ! Parce que ce serait montrer encore que faiblesse devant cet « homme » qui s’est sacrifié pour lui. Qui serait prêt à recommencer et dont il n’aspirait point. Il ne désirait pas qu’il lui arrive encore malheur par sa faute et pourtant, ne le rend-il pas malheureux en l’obligeant à être si « obéissant » envers lui ? Cependant, est-ce sa faute s’il n’est pas porté sur la force des mots ? Il ne peut pas quitter cette ligne de conduite pour laquelle il a été élevé ! Il ordonne, on lui donne et, avec son cadet il est conscient qu’il pouvait en abuser. Le jeune homme ne voulait pas lâcher cette main qui était venue trouver la sienne. Cette même main qui le rassurait. Plus que les mots que le Sino-Américain venait de lui souffler en le regardant droit dans les yeux. Il semblait si fragile, cet homme qui était si fort. Il connaissait les compétences d’Ayden… Il était valeureux, noble d’esprit et du cœur. Il n’aurait pas trouvé mieux comme garde du corps. Il aurait voulu garder cette main dans la sienne qui signifiait bien plus que les mots mais, il venait de se montrer assez autoritaire avec son ami, son frère et… Tellement plus…..

Cependant, Jia Heng savait aussi où se trouvait cette place mais, jaloux, possessif qu’il est, il aimerait tant montrer au monde entier afin que plus personne ne le regarde comme cette dans cette boutique que, ce dernier lui appartenait. Que ses bras deviennent les barreaux de cette cage empêchant Ayden de s’éloigner de lui. Ce n’était probablement pas la meilleure façon d’agir ainsi mais, c’était tout ce qui comptait pour le moment et la seule qu’il connaissait. Le fils politicien suivit son « guide » de la journée jusqu’à un endroit un peu désert. Il l’écoute parler et, acquiesce silencieusement de la tête pendant que son regard se soit ancré dans le sien où il s’y perdit pendant quelques secondes. Des secondes qui lui semblent être une éternité mais, il finit par lui donner quelques pièces afin que son garde du corps puisse aller leur acheter de quoi se rafraîchir et de quoi déguster.

« Tiens, ce sera un thé Oolong pour moi et achète ce que tu veux pour manger ! Je vais t’attendre là-bas. Fais vite ! »

Encore un ordre. Finalement, il n’était pas sain. Peut-être que son cadet s’ennuyait avec lui. Des fois, il se disait qu’il devrait faire un effort pour sacrifier ses précieuses heures d’apprentissage pour prendre le temps de l’observer s’entrainer. D’autres fois, comme son père lui a longtemps ressassé : C’était que perte de temps pour lui car, jamais il ne prendrait en main un sabre, une arme à feu. Son rôle était de diriger un pays, pas de se salir les mains pour se protéger. Au final, il n’était rien d’autre qu’une marionnette dont les actions étaient décidées seulement par sa famille. Il était ici parce qu’on le lui a ordonné ! Pourquoi ne pouvait-il pas aller de l’avant, répondre devant son paternel ? Peut-être parce qu’il était effrayé comme lorsqu’il se retrouvait devant son aîné. Bien que pour ce dernier… Cela était une autre histoire. Il regarda un moment le ciel et, quand il sentit son cadet se rapprochait de lui avant de lui prendre la tasse, lorsqu’un oiseau entra dans son champ de vision il lui demanda :

« Dis-moi, tu crois les oiseaux sont réellement libres ? »

Une question étrange mais, ces derniers temps, camoufler la vérité sur l’enlèvement d’il y a plus d’une dizaine d’années devenait difficile. Ses paupières s’abaissèrent un moment avant de prendre la boisson tendue par son cadet. Il n’y avait pas besoin d’un merci. Un simple regard suffit entre-eux. Sirotant doucement son thé, il l’observa un moment avant de finalement reprendre la parole retardant ainsi par la même occasion la raison qui le pousse à se montrer « autoritaire » avec lui ou du moins, impulsif en cette journée de décembre.

« Tu aimerais faire quoi pour noël ? Après tout, cette année il semblerait qu’on soit seulement tous les deux ! Si tu as des idées j’aimerais bien les entendre afin qu’on puisse marquer le coup ! »

Tenue – « Bonne réponse ! »

En effet, seuls les oiseaux pouvant voler très haut dans le ciel devaient posséder ce sentiment de liberté qu’il leur enviait. Il mordit un bout dans son sandwich apporté par son garde du corps pendant qu’il observa encore quelques instants ces animaux. Si cela lui était permis, il aimerait revenir sur terre en tant qu’aigle mais, qu’on ne le sépare jamais d’Ayden. Que ce dernier se réincarne en même temps que lui. Qu’ils soient encore ensemble pour les futurs siècles à venir sinon…. Autant qu’il ne se réincarne jamais. Jia Heng posa une question à son cadet pour savoir s’il désirait faire quelque chose en particulier. En vérité, il n’avait pas réellement d’idées ou si mais, elles étaient loin d’être innocentes. Il ne désirait pas manger un plat à 5 étoiles. Toutefois, c’était une fête importante et il possédait malgré tout un palais des plus fins. Il était difficile et simple à la fois. Cependant, la réponse de son cadet ne fut pas celle à laquelle il s’attendait. Pour le coup, il fut soudain pris de doutes, est-ce que le sino-américain était heureux à ses côtés ? Il commençait sérieusement à en douter ! Peut-être qu’il devrait essayer de lui laisser plus de leste ? Le fils politicien fut pris dans une spirale emplie d’hésitation et, il avait l’impression de s’y noyer jusqu’à l’explication de la seule personne qui comptait pour lui. Les palpitations de son cœur s’étaient accélérées au point de monter en crescendo.

Juste rester avec lui ? Il ne désirait rien de plus ? Jia Heng voulait tant y croire… En même temps, il semblait sincère et, comparé à « lui », Ayden était un piètre menteur surtout face à lui. Il était la seule personne qui lui important tant dans ce monde. Qu’importe s’il ne pouvait se mouvoir librement parmi la foule, tant qu’il se tenait à ses côtés, qu’il revenait toujours vers lui, qu’importe au combien son monde était fermé, impitoyable, il savait qu’il n’était pas seul. C’était ce qu’il avait recherché durant cette sortie. Etre convaincu que son jeune employé, ne compte pas s’enfuir loin de lui. Pourtant, étrangement il était un « peu » déçu dans le sens qu’il se demandait si, il ressentait ce que lui-même ressentait pour lui ? Mieux valait ne pas se prendre la tête, l’idée de rester cloîtré que tous les deux dans la chambre de leur dortoir était une idée des plus alléchantes. Une idée qui lui plaisait. Pour une fois qu’ils ne se déplaceraient pas de droite et à gauche pour des soirées mondaines dont il avait une sainte horreur car, il fut souvent obligé d’exécuter une jolie courbette, de sourire même si l’envie n’y était pas à ce genre d’évènement. De rester à sa place et parfois de passer une nuit avec les filles que lui présentait sa mère. Ces filles qui ne le connaissaient pas et qui, n’en voulait qu’à son argent, à son nom dont le mérite ne lui revenait pas.

Ce genre de femmes qu’il faisait « souffrir ». Des fois, il se demandait ce que pensait Ayden de son comportement. Ils n’avaient jamais eu de réelles discussions « d’hommes ». Peut-être que son garde du corps portait des sentiments envers une personne qu’il ne connaissait pas ou si ? Jia Heng se rassurait en se disant que, ce dernier était bien trop innocent pour voir les idées « sales » des autres hommes et y être touché. D’ailleurs, il ne permettrait pas à ce quelqu’un d’autre que lui puisse le « salir ». Il fallait quand même arrêter de se voiler la face, il avait qu’à le regarder comme aujourd’hui, pour être subjugué par sa beauté.

« Je pense que c’est une bonne idée qu’on reste dans notre dortoir. On commandera le repas et nous nous ferons livrer ! De plus, pour une fois que nous avons l’occasion de le fêter que tous les deux je veux en profiter en toute simplicité si cela ne te déranges pas ! »

Jia heng était sérieux pendant que son regard droit venait de capturer celui de son interlocuteur. Quant à la question de ce qu’il désirait. Il ne répondit pas tout de suite. Tout ce qu’il fit c’est placer une main sur ce visage à la peau halée et, approcher son visage du sien pour dériver vers l’une de ses oreilles et lui souffler accompagné d’un sourire mutin :

« Qui sait ? Je te laisse chercher ce que je veux réellement pour noël. Surprends-moi. Si tu n’arrives pas à trouver me concèderas-tu tout ce que je veux ? »

Quelle était cette question ? Il s’était retiré un peu pendant, qu’une « lueur » s’était allumée dans son regard. Il n’était pas en train de rire. En même temps, il voulait savoir ce que Ayden lui prendrait comme cadeau. Il en était très curieux même si son véritable souhait, était matériel sans l’être réellement…. De son pouce, il caressa tendrement la joue d’Ayden avant de reprendre son expression habituelle, de s’écarter pour regarder droit devant lui en prenant une autre gorgée de son thé après avoir mangé encore un morceau :

« Ah au fait, j’y pense… Que représente cet enseignant Sun Cho Yun pour toi ? »

Le plus vieux était heureux et amusé par la réponse de son cadet même si, il attendait une autre réponse encore une fois mais, il en demandait peut-être un peu trop. Il était toujours surpris de voir à quel point ce dernier semblait manquer de confiance en lui quand cela ne concernait par les arts martiaux. Ce monde dont lui-même ne comprenait grande chose car, cela ne le concernait pas directement. Son but n’était pas de devenir son propre garde du corps sinon, où était l’intérêt d’avoir Ayden à ses côtés sinon ? C’était un monde dont il aurait aimé apprendre les secrets intellectuellement parlant car, dans chaque art martial, s’il se souvenait bien, il y avait une philosophie derrière non ? Peut-être devrait-il le demander au maître à la matière mais, si Ayden lui faisait parfois penser à un enfant, son physique, et quand il se battait, c’était un homme qu’il voyait. Un homme qu’il désirait et, avec les années, parfois il s’était surpris à penser que sous lui, sous ces corps qu’il détestait le plus au monde à qui, il interdisait de toucher, c’était le Sino-Américain à qui il faisait l’amour. Il devenait grave. Peut-être qu’il devrait réellement aller voir un médecin pour essayer de diminuer ce désir ardent. Il se voilait la face sur ses réels sentiments même si la signification ne lui était pas inconnue au contraire mais…. Tant qu’il n’aura pas le cran d’aller au-devant de sa famille, il sait très bien qu’ils ne pourront jamais être ainsi… Un « couple » ? Il n’arrivait pas à croire en ce sens. Il était persuadé que sa mère s’était activée pendant leur absence à tous les deux, à rechercher une femme pour lui et, obéissant comme ils l’étaient tous les deux, aucuns d’eux, n’ira contre cette décision !

Jia Heng était égoïste dans le sens qu’il n’avait aucun courage, qu’il aurait une famille avec une femme pour qui, il ne ressentirait sans doute que de l’aversion et de la pitié. Un enfant qu’il n’arrivera pas à aimer et qui subira le même lavage de cerveau que lui.  Il préféra chasser cette pensée cauchemardesque. Jamais il ne souhaitait ce que lui a vécu à ce qu’il pourrait appeler progéniture. Il aimerait agir différemment que son père mais, il suivait déjà le même chemin de la décadence car, il subissait les décisions sans rechigner. Toutefois, il ne souhaitait pas, que le plus jeune croit qu’il représentait juste « ça » à ses yeux. Il était tellement plus mais, il avait trop peur de trop lui en montrer justement. Pourtant, il ne voyait pas s’abstenir et confinait ses sentiments pour lui, pour le restant de sa vie. A un moment, peut-être qu’il prendra son envol d’une toute autre manière et de ce fait, demandera à Ayden de l’accompagner. Ils n’en étaient pas encore là et, la réponse de son cadet ne le satisfaisant pas, il reprit la parole calmement après avoir bu une autre gorgée de son thé.

« Tu abandonnes déjà ? Prends ça comme un défi et puis, qui mieux que toi peut trouver ce que je voudrais pour Noël hein ? Tu es la seule personne qui me connait vraiment ! Le jeu serait trop facile si je te le disais. »

Jia Heng était un peu sadique sur les bords mais, il était ainsi et puis, s’il cédait maintenant, alors ce n’était pas la peine qu’ils passent les jours de fête ensemble. Hors, ce n’était pas ce qu’il souhaitait. Toutefois, il n’était pas tranquille. Il se jeta à l’eau pour lui demander qui était cette saleté qui avait osé l’embrasser ! Il était enseignant et osait user de son poste pour avoir Ayden ? Trop gentil comme il était, il s’était probablement laissé faire parce que soi-disant on ne manque pas de respect à un enseignant et surtout un aîné. Du moins, c’était ce qu’il pensait mais, il préféra avoir la version de son garde du corps. Quand il vit que Ayden était sur le point de répondre, il maudit la sonnerie de son téléphone. Avant qu’une colère en lui commença à naitre …. Qui était la personne qui l’appelait ? Il se pencha pour voir le correspondant, le troll qui osait les interrompre mais, son sang ne fit qu’un tour quand il vit de qui il s’agissait…  Tout en gardant le contrôle, il arracha le mobile des mains de son garde du corps, se releva  et laissa tomber l’objet au sol pour mieux le broyer sous son pied.

Acte cruel ? Sans doute mais … Plus que cet enseignant qui craignait psychologiquement et physiquement, c’était ce gnome, ce voleur qui le dérangeait et puis, il se rendit compte de quelque chose mais, d’un ton refroidi, ce qu’il était, il..

« On va-t’en acheter un nouveau et d’ailleurs… Depuis quand tu donnes ton numéro à des totaux inconnus ? Je n’ai pas le souvenir de t’en avoir donné l’autorisation ! Il est si important que tu comptais le lire pendant notre rendez-vous ?  Tu osais me faire subir cet affront ?»

Jia Heng était injuste, ingrat, égocentrique, égoïste et on passera les meilleurs adjectifs pour le qualifier. Il était jaloux en réalité, il avait plus de défauts que de qualités car, il avait trop peur de changer, le temps change les gens dit-on mais, le cercle de contacts y fait grandement. Pourtant là, c’était de la jalousie ! Savoir qu’il passait du temps avec ce dernier qui s’intéressait trop à sa vie cela n’était pas à son goût.. Le pire probablement, c’est que son cadet semblait être sur le point de répondre à cet appel, ce message ! Pour le fait que son employé puisse avoir fait des photos avec son appareil lui était passé bien au-dessus de la tête. Sous le coup de la « colère », tout ce à quoi il a pensé c’était de casser son téléphone pour qu’aucuns microbes ne viennent s’immiscer entre eux. D’accord, son protégé lui disait, lui avait ressassé sans cesse qu’il n’y avait que sa personne qui importait mais, il y avait de par le monde des personnes beaucoup plus intéressantes que « lui ». Des personnes qui pourraient sans doute le rendre plus heureux qu’il ne le fait maintenant. Parfois, c’était Ayden qu’il avait envie de secouer mais, sur le point de le faire, il voyait son expression, cette même expression sur son visage ici présente qui le calmait… Celle d’un petit chien perdu… Ou un chat qu’on abandonne et que seul une personne sans cœur, peut passer à côté sans vouloir le protéger. Un animal blessé. Il connaissait un peu sa famille de ce que Ayden a bien voulu lui en dire mais, au fond, il n’a jamais aimé cette dernière. Qui encore dans ce monde enseigne à sa progéniture de vouer sa vie à quelqu’un d’autre ?. Pour lui, ils avaient vendus littéralement leur fils. Enfant, Jia Heng ne supportait pas cette expression impassible mais, avec le temps, il était arrivé à comprendre qu’il était de ceux à parler avec le regard généralement. S’il voulait savoir quelque chose, le Chinois savait qu’il n’avait qu’à le regarder dans les yeux pour comprendre son état d’esprit.

En cet instant, il l’avait blessé, du moins, il le sentait ainsi… Il le blessait car, le connaissant, il se sentait probablement être la cause de cette fureur qui s’était emparée de lui. D’un côté, il n’était pas innocent à tout « ça »pourtant, c’était normal que le plus jeune puisse avoir d’autres contacts et d’un autre côté…. C’était… Difficile… Il avait peur de « partager », peur que s’il passe trop de temps avec des personnes « lambdas » il change de camp. Il connaissait sa dévotion mais, parfois il aimerait plus de rébellion, qu’il lui réponde et qu’il lui dise qu’il veut rester à ses côtés, qu’il… Il enleva son pied et se sentit mal pendant une fraction de secondes. Quand il le vit accroupi à la recherche de sa petite carte SD Non, il n’était en rien coupable. Il avait eu raison de faire ça ! Comme ça, cela lui passera l’envie d’essayer de vouloir prendre contact alors qu’ils partageaient un moment ensemble ! Il commençait sérieusement à détester d’être venu ici mais, si cela pouvait permettre de sauver le sino-américain alors, il était prêt à supporter tout ça. Du moins, il le pensait… Extérieurement, il ne montrait aucuns remords. C’était « lui » le maitre, il n’avait pas d’excuses à faire et pourtant, intérieurement il était conscient que ce qu’il venait de faire l’a peiné. La question suivante ne fut donc pas une surprise mais, elle finit par le remplir de remords. Quand il vit la petite carte qu’il récupéra et serra, il se sentit vraiment mal mais, il devait rester froid et fort et ne pas céder. Pas même quand, Ayden ancra son regard dans le sien pour lui glisser des mots qui ressemblaient fortement à une confession de loyauté. Evidemment, que cela lui mettait du baume et calmèrent ses craintes mais…

« Pourtant, tu te laisses embrasser par un enseignant, par un gamin à qui tu sembles aimer raconter ta vie ! Tu as parlé de moi ? Je n’ai vraiment pas envie de me retrouver dans un livre empli d’inepties ! Et pire encore, ce même gamin possède ton numéro et si je ne te l’avais pas pris, tu aurais décroché !»

Il le regarda un moment avant de soupirer et de s’approcher de lui pour l’enlacer de manière possessive. Qu’importe les regards sur eux, il n’était rassuré que dans les bras de cet « enfant/homme ». Il pouvait être dangereux comme un tigre, il était naïf comme un nouveau-né.

« Tu sais que je suis égoïste et que je n’aime pas partager ce les choses qui m’appartiennent n’est-ce pas ? Tu es à moi, je ne veux te partager à personne !»

Il était très sérieux dans ses paroles. Il ne s’excuserait pas pour le portable. Et, qu’importe si c’était mauvais… Mais, il voulait lui faire passer l’envie de recommencer. Il s’en voulait au fond de devoir le rendre coupable alors, qu’il était en droit de se lier d’amitié et ne commettait aucuns crimes mais…

« De plus, cela ruine mon image si mon garde du corps fricote avec tout le monde.. En agissant comme tu le fais, tu m’apportes la « honte » ! Donc fais plus attention ! »

Un menteur…. Il mentait, son image, il n’en avait que faire de cette dernière mais, il n’était pas un homme à dire de vive voix ce qu’il ressentait. Il préférait que l’autre jeune homme se focalise sur ses dernières paroles. Au moins, il n’aurait plus à se faire du souci pour l’avenir.

Le fait de le tenir dans ses bras ainsi, était la seule façon pour lui d’être démonstratif mais, malheureusement, ses paroles qu’il lui adressa cassèrent assurément la magie entre-eux deux. Cet instant si important et si bénéfique pour lui. Il était en colère contre lui-même d’être celui qui au final, est probablement l’être qui puisse le blesser à chaque fois. Il ne le considérait pas comme un jouet. Ayden a toujours été au-dessus de toutes ces filles qui ne représentaient rien si ce n’est des écervelées qui cherchaient à faire bonne figure devant leurs parents. Ce n’était pas une critique car, il agissait de même toutefois, elles n’étaient rien que de la « chair fraiche ». Il était brutal dans ses mouvements car, il n’était jamais satisfait… Aucunes n’arrivaient à le combler au lit, il ne se libérait ou gémissait que lorsqu’il imaginait le visage rouge de son cadet, qu’il imaginait en dessous de lui. Après tout Ayden possédait un corps si frêle, des traits parfaits et, s’il possédait de longs cheveux, il aurait du mal à émettre la différence entre un homme et une femme. Il était magnifique, c’était l’être le plus précieux et le partager ? C’était bien trop difficile. Malgré tout, s’il s’en voulait d’être ceinture blanche au niveau social, il ne s’excuserait pas. De plus, est-ce que c’était sa faute si la majorité des êtres humains n’arrivaient pas à outrepasser les paroles pour y dénicher la réponse à travers les gestes ?  Son garde du corps ne semble avoir retenu que les dernières paroles… Il était préférable qu’il prenne sur lui pour cette fois. Qu’est-ce qu’il pourrait dire pour essayer de redonner un peu le sourire à Ayden ?

Son cadet semblait complètement abattu et, il se soumettait encore…. Il était conscient qu’il n’était pas un robot mais, qu’est-ce qui l’empêchait de penser qu’il restait près de lui parce qu’il le désirait réellement ? Que ce n’était pas une envie née don éducation sur le devoir et toutes ces conneries ? Jia Heng préféra passer pour le monstre de service. D’un côté, c’était peut-être ce qu’il était…. Un monstre. Car quels genres d’hommes accableraient autant la personne qui leur soit chère ? En attendant, ce qui repris le dessus c’était sa curiosité, savoir ce qu’il faisait avec les deux autres énergumènes. Sa réponse lui plut ! Du moins, il irait voir cet enseignant pour lui expliquer sa façon de penser et quant à Su Hwan…. C’était une toute autre histoire. Au moins, que ce dernier arrête de se bercer d’illusions mais, le rencontrer ne serait pas une si mauvaise idée. Il ne lui parlerait pas, il n’y a pas besoin de mots encore une fois pour montrer que nous sommes antipathiques envers une personne. Peut-être qu’il est inoffensif mais, ce sont souvent les personnes les plus adorables dont il faut se méfier. Il l’avait appris cela au fil des ans. Jia Heng ébouriffa les cheveux de ce dernier après s’être avancé à nouveau.

« C’est bon, si tu me dis qu’il n’y a rien alors, je n’ai donc pas de raisons de douter de toi ! J’aimerais en effet que tu t’éloignes de ce Su Hwan, il ne me plait guère !»

Il le regardait franchement dans les yeux ! Le jeune homme se voulait compris par son cadet. Il pesait parfaitement ses mots et son intonation. Il voyait en Su Hwan une plaie, un ennemi invisible qui comptait lui volait la personne la plus importante à ses yeux. Regardant un moment sur le côté, le jeune homme décida qu’il était peut-être temps d’aller acheter un nouveau portable à son garde du corps. D’où le fait qu’il lui prit la main pour lui dire :

« Allez viens, on va t’acheter ce nouveau portable et après trainons un peu dans le parc avant de rentrer cela te va ?»

Au final, le jeune homme reprenait les rennes de la journée en espérant que sa proposition plairait ainsi à son cadet. Ou qu’ils auront ainsi le temps de se détendre et que l’humeur d’Ayden revienne au beau fixe surtout où il resserra ses doigts dans les siens.