Tenue ∂ Ce matin-là j’avais enfin réussi à ouvrir un oeil lorsqu’un bourrin vint frapper à ma porte de bonne heure. « Hiroooooooo… » baragouinais-je à moitié endormie, priant pour que mon frangin aille ouvrir la porte à ma place. Cependant, celui-ci n’était guerre en état de bouger son fessier - aussi royal soit-il - j’avais donc finis par me sortir du lit et tituber en mini short jusqu’à la porte d’entrée. La porte s’était ouverte sur un livreur peu commun, vêtu de noir, des gants jusqu’aux lunettes, qui m’avais tendu une grosse enveloppe en papier kraft pleine à craquer. « Mais qu’est-ce que… » L’homme me coupa la parole en me saluant d’une voix forte avant de tourner les talons et partir dans le couloir. Plutôt perplexe et fatiguée, j’avais haussé les épaules l’air de rien tout en dégrafant l’enveloppe. Dedant, des photos, des textes, des biographies. Olala, ça sentait le roussi tout ça. Il y avait là une collection complète d’informations ultra-importantes pour mon article personnel. Finalement la journée commençait tôt mais bien, j’allais enfin avancer dans ma quête au super scoop sur les mafieux.

Bref, un peu plus tard, j’avais finis par me préparer histoire d’aller en cours pour la première fois de la semaine. Mes absences allaient finir par me jouer des tours à ce rythme là. Entre arriver ivre morte à la fac et faire des fiestas à droite à gauche sur le campus, je n’allais pas tarder à finir à la trappe moi. Mais cela ne m’empêches pas de continuer mes conneries. Et d’ailleurs, j’avais particulièrement envie de m’amuser ce soir (comme tous le soirs). J’assista à deux cours, le maximum que mon cerveau puisse enregistrer en une journée, puis je sortie du campus aux alentours de vingt-heure du soir. « Aaaaaaah, enfin libre de cet enfer …. » M’exclamais-je en écartant les bras face à la lune qui me toisais du haut de ces millions de kilomètres de hauteur. Une petite envie de cocktails roses et de poker me prit, persuadée qu’il devait bien y avoir quelques collègues au Casino. J’allais me joindre à eux tandis qu’un rappel se fit entendre sur mon portable. « Oh merde, j’avais complètement oublié ! » M’écriais-je en regardant mon portable, les yeux exorbités. Je devais rendre mon article sur l’astronomie que j’avais fait avec le prof Sun.  Spécialisée en journalisme de mode, j’avais pesté contre ma prof de spécialité qui nous donnait des devoirs sans aucun rapport avec notre section. J’haussais les épaules en reportant à demain, comme pour tous mes devoirs écris. « Huh, un retard de plus, un retard de moins, rien à faire… » dis-je d’une voix sourde en me dirigeant vers ma petite Mini noire garée sur le parking de l’université. Voilà deux mois que je roulais sans permis, il allait bien falloir que je passe en jugement après mon retrait de permis pour conduite en état d’hébriété. Je m’arrangerais avec Shirong, le flic-super-sexy, huh. De toute façon c’était ses collègues qui m’avaient arrêtée, et j’avais fini par vomir gentiment sur l’un d’eux.

Couic couac. J’entrais dans ma voiture en me remettant du rouge à lèvre, téléphone portable collé à l’oreille histoire de réunir quelques troupes pour ce soir. Je démarrais en trombe manquant de renverser un quelconque enseignant qui traversais le parking. « Oups, autant pour moi ! » Lui criais-je par la fenêtre côté passager. Je n’étais même pas encore bourrée que je commençais mal ma soirée. Je fis un petit détour par l’Ice Bar voir mon frangin et enchaîner deux trois Cosmopolitan puis j’arrivais, à moitié fraîche devant le casino, ayant trouvé une place par je ne sais quelle magie des Dieux. « Oulaaa mais il y a du peuple tonight ! » Couinais-je, légèrement chancelante sur mes talons. J’avais un sourire béat posté sur mes lèvres, les cocktails ayants réchauffé mon corps, je me sentais d’attaque pour une petite partie de Poker avec mes collègues de Stylenanda. Qui finirait probablement en sortie en club.

Clap clap, je roulais des hanches, me déplaçant comme une reine à moitié saoule, direction l’entrée du Casino. Le visage d’un des videurs m’interpella un court instant tandis qu’une fausse blonde me rentra dedans volontairement. « Heeeey, fais gaffe ou tu marche pétasse. » me dit-elle en marchant son chewing-gum bruyamment. Je m’arrêtais net, une main sur la hanche. « Qu’est-ce qu’elle veut Blondie au pays des Merveilles ? Ta mal au cul ? » Lui répondis-je, avec classe bien sûr. Evidemment, dès que je buvais je devenais particulièrement vulgaire et provocatrice. « Qu’est-ce que ta dit là ?? » me hurla-t-elle en s’égosillant, aussi rouge que ses chaussures à talons aiguilles. « Ta très bien entendue ma jolie. » lançais-je ironiquement. Sur ces vastes paroles, quatre gars habillés comme des vieux malfrats des années quatre-vingt vinrent encadrer la fausse blonde. «  Y’a un problème poupée ? » Lança le plus gros en prenant la fille par la taille. J’eus un petit rire moqueur « Alors comme ça Blondie est venus avec ses petits toutous en chemises à fleurs ? » dis-je en secouant la tête, me retenant de rire. Bah oui, pour chercher l’embrouille j’étais la meilleure. Alcoolisée ça n’aide pas en plus.

Sans attendre de réponse, je pivotais sur mes talons pour rentrer dans le casino mais la fausse blonde me rattrapa par les cheveux. « Viens là j’en ai pas finis avec toi pétasse » hurla-t-elle en me postillonnant dessus. D’un réflex rapide et efficace, je me retournais et lui attrapa les bras férocement pour les ramener dans son dos. « Tu sais ce qu’elle te dis la pétasse ?! » lui hurlais-je dessus en la poussant parterre ou elle tomba royalement comme un gros caca. Cependant, j’avais temporairement oublier les quatre hommes, dont un vint se poster derrière moi pour me tenir les bras et un autre qui remontait ses manches en face de moi. « T’es vraiment mal tombée ma p’tite.. » Me dit-il en me visant de son gros poing poilu. A ce moment là, je me sentis impuissante face au coup de point que j’allais me prendre. Je fermais les yeux en priant pour qu’il ne m’amoche pas trop, n’étant pas une adepte de la chirurgie comme ma mère, je n’avais pas de réparation de secours, moi.

Tenue – Aujourd’hui, était une soirée de libre… Il ne travaillait pas au casino pour veiller à ce que des clients importants ne tournent pas le dos au clan Huang ou, les rallier au clan en se montrant des plus courtois et leur procurant des astuces tout en répondant à leurs besoins. Ce soir il en profitait pour sauter d’immeubles en immeubles tel un Ninja des temps Modernes mais, c’était pour conserver sa forme. Ses capacités étaient tout pour lui. Le Parkour était dangereux mais, il aimait cette adrénaline qu’il ressentait et puis, il ne serait pas embêté par les embouteillages. Il s’habilla simplement et chaudement à cause de la saison mais, n’oublia pas de mettre cette boucle d’oreille en forme de croix à son oreille percée. Cette croix… Le premier et dernier cadeau qu’il avait reçu de « lui ». C’était son bijou préféré. Un bijou qu’il camouflait à l’aide de ses longues mèches de cheveux qu’il mettait à l’avant. Il n’attacha pas ses cheveux qui lui allèrent jusqu’au milieu du dos. Il était plus simple de les dissimuler dans son pull et sa capuche. Il porta ses doigts sur cette croix… Ces derniers temps, il n’avait cessé de repenser à cette époque… Aux moments les plus marquants…. Est-ce qu’il devait le prendre comme un signe ? Peut-être qu’à force de soutenir sa sœur cadette dans cette bataille, le ramenait à ce que lui, aurait aimé faire quelques années en arrière. Maintenant, c’était trop tard. Il ne pourrait plus jamais être un homme qui œuvrerait pour la lumière. Sa place était dans les ténèbres jusqu’à son dernier soupir. Ce n’était pas si mal au moins, il n’avait de compte à rendre à personne et n’en aurait jamais.

Ses choix ne regarderont que lui… Cette croix… C’était un rappel comme cette petite peluche qu’il prenait souvent avec lui. De cette erreur d’être entré dans leurs vies… D’être partit pour ne pas avoir profité de celle qui lui manque tant. Chaque année, anonymement, il essaya d’envoyer de l’argent ou des fleurs pour les anniversaires de Li Nah et Mei Lin. Un sourire triste apparut. Il était temps qu’il sorte, qu’il aille s’entrainer pour ne plus penser à ce passé. Ou du moins, le mettre dans un petit coin de sa tête et le ressortir plus tardivement. S’il savait que sa soirée allait se finir d’une drôle de façon, qu’il allait rencontrer un fantôme du passé peut-être qu’il ne serait pas sorti aussi expressément qu’il ne le fait.

La neige qu’importe si c’était froid, qu’importe si ses doigts finiraient gelés, qu’il a failli se tuer parce qu’il glissait. Il continuait cette folie. S’il mourrait parce qu’il s’entrainait par ce froid, alors il l’accepterait. Ce serait un signe pour lui, de ne pas être digne de pouvoir protéger les héritiers du clan Huang. A cette pensée, il se mit à courir comme un léopard, à courir toujours plus vite et sauter dans les airs en courbant ses genoux pendant que ses bras eux, étaient allongés au-dessus de sa tête avant de se tendre à l’horizontal pour se rattraper. Le jeune homme ne craignait pas le froid, ni même marcher sur des chardons en flammes. Son esprit était « fort ». La douleur, cela faisait des années, qu’il était arrivé à la maitriser au point de ne rien ressentir ou de l’encaisser longtemps sans plier. La seule douleur qui l’avait mis à terre, la seule à l’avoir fait pleurer, plus bas que terre était cet évènement d’il y a deux ans mais, c’était une porte fermée… Du moins pour le moment.

Peut-être est-ce le hasard ? Il n’en savait rien mais, essoufflé il se retrouva devant le casino où il travaillait sous couverture. Il comptait repartir mais, son ouïe fut attirée par des voix. Il semblait y avoir de l’agitation devant l’établissement. Il pourrait tourner les talons, car il n’y avait personne aux alentours et du coup, aucuns témoins pouvant prétendre de sa présence sur les lieux mais, voilà… Cette « voix ».. Parmi l’une d’entre-elles, il la reconnaitrait entre mille. Cette dernière semblait être dans un état éméché. Au début c’était plus par curiosité que pour l’aider. Cette gamine qui était à peine plus jeune que lui, ne représentait qu’un « jeu », elle pimentait un peu sa vie comparé à d’autres élèves. Après, la tuer si elle devenait trop collante, qu’elle continuait ses investigations sur lui ne le dérangerait pas plus que ça.

Yunnie portait différents masques… Même Shirong n’avait pas vu ses « masques » les plus noirs. Il était sûrement la « pourriture » incarnée ou du moins, il l’était devenu avec les années sans doute. Est-ce qu’il y avait une différence ? Pas spécialement. Il revint à la réalité et se marrait bien devant le spectacle un peu piteux et misérable qui se présentait devant lui. Vraiment, il était même prêt à féliciter son « élève » de ne pas se laisser écraser par ces gorilles et cette blondinette. Cela dit, s’il ne bougeait pas, elle allait probablement se retrouver à l’hôpital… Ah les femmes, qu’est-ce qu’elles pouvaient être dangereuses pour leur propre bien ou celui des autres.

Non pas que le professeur en journée était un adepte d’être un Super Héro cependant, à cause de son sens consciencieux il n’avait pas le droit de laisser aller plus loin les choses. Evidemment rien ne l’obligeait à agir de la sorte cela dit… C’était loin d’être fairplay de s’en prendre à une gamine qui n’était pas plus lourde que trois pommes ! En tant que bon chevalier servant ! A l’image de Merlin qui se laissait battre devant Arthur pour le protéger sans que son secret ne soit découvert, il s’interposa rapidement entre cet homme et Haru et..

BING

Le poing s’était enfoncé dans son œil avant de s’écroulé sur le sol. De là il porta une main à ce denier où un bel hématome se préparait à se former. Il ne se fit pas prier pour « geindre » :

«Haru chaaaan !! Dans quoi t’es tu encore fourrée ? Mon pauvre ŒIL je vais devenir aveugle !!! Ah j’ai mal mal !! Je vais mouuuuuuuuuuuuuuuuurir !!! Je ne pourrais plus jamais travailler ! Vous n’avez pas honte de vous en prendre à un pauvre professeur qui est un Défendeur de l’Amour et de La PAIX hein ??? »

Evidemment encore une fois son cinéma fit de l’effet. Tous se demandèrent quel était l’énergumène qui était apparu devant deux ! Un défendeur de la Paix et de l’Amour hein ? Il se sentit soudainement relevé par le col par le Bouledog qui l’avait frappé alors c’était comme ça hein ? Tranquillement, il sortit son portable pour faire :

«Allez un petit cheeeeeeeeeeeeeeese pour les flics !! Que je vous mette sur facebook ! Je suis certain qu’on peut s’arranger je connais un bon esthéticien ! Vous savez les poils sur un homme ce n’est plus à la mode et… AAAAAAAAAAAAAAAAAH »

Et voilà qu’il gagna un autre coup de poing cette fois dans la mâchoire mais, au moins, l’autre zigotto avait lâché Haru mais enveloppa désormais ses bras autour de sa taille ! Ils se prenaient pour des mafieux ou quoi ? Le jeune homme pourrait s’en dégager mais, il préférait ne pas montrer ses réelles capacités devant Haru alors c’est pour ça que sans aucune honte, son pied alla frapper les parties intimes de celui qui l’avait frappé pendant que l’autre comme un chien, il vint lui mordre férocement la main faisant crier l’autre placard de douleur !!! Ce dernier le lâcha et lui, s’écarta en crachant sur le sol :

«AAAARHG !! Quelle horreur ! Je vais mourir empoisonné AAAAAAAAAAAARGH mes lèvres…. Elles brûlent au secouuuuuuuuuuuuuuurs !!!! »

Fit-il à s’en rouler sur le sol… Pendant qu’il se plaignait, ses sens étaient en alerte et il sentit du mouvement car, la « Blondie » avait deux autres gardes autour d’elle… Oui… Seulement c’était sans compter sur l’apparition du chef de la Police et… Pour tout vous dire… Ce chef était la dernière personne à laquelle il pensait tant…

Tenue –

"Euripide a dit un jour; lorsqu'un grand homme est blessé, tous ceux qui prétendent être grands doivent souffrir avec lui"

Est-ce que cet homme censé être plus adulte que lui souffre ? La réponse est oui mais, séparément. Jusqu’à aujourd’hui, c’est ce dont il n’arrêtait pas d’essayer de se convaincre… Pendant qu’il se roulait dans cette neige sur le bitume n’ayant répondu à aucunes questions de son élève qui, de par sa gentillesse ou curiosité s’inquiétait pour lui… Voilà qu’il s’arrêta de gesticuler dans tous les sens au son de « Cette » voix… Si proche alors que même dans ses songes, elle était si éloignée… Réalité ou imagination ? Pourquoi aujourd’hui ? Son cinéma s’arrêta comme le demanda Haru parce que lorsque son regard se posa sur « lui »… Même si, il ne laissa aucuns indices qui laissent supposer qu’il est hébété de le voir là, la réalité est encore une fois autre. Il ne répond rien et se relève, échafaudant seulement un plan pour se soustraire à la prison. Il aimerait bien rester plus longtemps mais, la police et lui….. Il était déjà heureux que les « imbéciles » qui avaient osé s’en prendre à son visage soient dans une voiture séparée de lui… Lui, tout ce qu’il désirait était de s’éclipser loin de Haru qui venait une nouvelle fois de lui porter la poisse. Etre en « état d’arrestation » pour avoir fait une bonne action si, ce n’était pas ironique…. Il a commis pire et ne s’est jamais laissé attraper aujourd’hui…. Pour n’avoir été coupable d’être au mauvais moment, au mauvais endroit, il se faisait boucler. Cho Yun commençait sardoniquement à admirer la police en se disant au combien elle était belle.

Il se gratta l’arrière de la tête pendant les échanges entre sa cadette et son aîné. Apparemment, sa jeune étudiante était une habituée des cellules de dégrisement du moins, c’est à l’hypothèse qu’il conclut vu son état d’ébriété habituel et puis, cette histoire de radar sans importance n’est pas une surprise. Enfin, ils semblaient être proches et, pour ça, il était préférable qu’il se fasse minuscule jusque-là toutefois, il n’en fit rien et, Shirong s’adressa à Haru mais aussi à lui l’appelant par ce prénom qu’il utilisait de nos jours en guise de couverture.. Ce prénom dont il n’avait pu mettre de côté pour une raison dont lui-même préférait ignorer la raison…. Il sentait que les questions ou les problèmes allaient suivre. Il suivit automatiquement la petite troupe et opta pour mieux remonter sa capuche afin de couvrir la majeure partie de son visage ainsi que cette boucle, les mains gelées dans les poches comme un jeune adolescent qui se la joue « cool ». Il haussa seulement des épaules au regard interrogatif de sa cadette. Se doutant que c’était l’appellation qui devait être incompréhensible.

Il siffla d’admiration devant la belle voiture présentable à ses iris !! Et ben dis donc… Le boulot de flic rapportait autant ? A moins que depuis la dernière fois, il ait monté les échelons ? Il la laissa monter à l’avant lui, dès qu’il fut en arrière, s’allongea, calant son dos sur la portière, et ses pieds se posèrent sur le rebord de la vitre qui lui faisait face, les bras croisés et regardant devant lui comme s’il dormait. Non, il n’était pas en train de prendre ses aises (ironie quand tu nous tiens) et dire, qu’il pourrait sauter de la voiture pour s’évader. Il tiqua au fond sous les questions incessantes de son étudiante qui étaient en train de l’enfoncer… Dans son esprit à cet instant, il avait ses deux mains autour de son cou pour l’étrangler, l’égosiller, de l’étouffer en enfonçant ses longs doigts pour qu’elle n’aille pas plus loin dans son monologue. Car, elle venait de griller son prénom… Son identité dont il n’a jamais trouvé la peine de le lui dire quand, il s’est manifesté devant lui.

Sérieux, il allait la dégriser et encore heureux, qu’elle ne mentionne par leur petite alliance pour le casino. Parce que là, Shirong aurait une raison de le faire pourrir en prison. Il resta simple, ne dit rien tout ce qu’il fit à la fin de l’interrogatoire d’Haru et de sa gentille « donation » de cigarette ce fut.

«AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!! J’ai mal !!! J’ai le visage en feu !!! Ne Haru tu n’as pas des médicaments contre la douleur ? Ils ont osés touchés à mon magnifique visage !! Mon frère va me tuer !!! Da Ying va me tuer !!! Grand frère, il faut que j’appelle mon jumeau… J’ai chaud, chaud… Mon visage va devenir bouffi… Ah que dois-je faire ? Pourquoi le monde est si horrible avec moi hein ? »

Et voilà qu’il grossissait ses énormes joues en indiquant à l’aide de son index la marque sur sa joue qui grossissait. Ce n’était qu’un semi mensonge. Enfin… La majorité c’était un mensonge, lui qui jouait l’idiot qui venait tout juste d’atterrir ! Il n’avait pas regardé son ancien « gege » ou « sempai » ! Il enfonça doucement son ongle et voilà qu’il se projetait en arrière et commença à s’agiter dans tous les sens.. Puis, soudainement, il s’arrêta pour se jeter vers l’une des vitres du côté du propriétaire de la voiture et appuya sur le bouton pour la baisser afin de sortir la moitié du haut de son corps. Ses fesses prirent leur aises sur le rebord de la portière pendant qu’il s’accroche avec une main à la poignée de main et l’autre, récupéra la neige qui restait sur le capot de la voiture qu’il fit tomber sur son visage afin d’atténuer la douleur.

«Aaaaaaaaah c’est froid !»

Il s’était penché un peu en arrière, pendant que son regard était en direction du ciel du temps que la glace tomba lentement de son visage à cause de la brise causée par la vitesse de la voiture. Sa capuche était tombée en arrière et ses cheveux longs virevoltaient au grès du vent. Il était resté collé au bord de la vitre pour ne pas se faire découper mais, il appréciait cette sensation sur son visage. D’un côté, c’était afin que Haru ne puisse pas apercevoir l’expression de son visage. De là, il finit par voir le commissariat au loin et, tout ce qu’il trouva à dire ou faire, c’est de continuer à se mettre plein de glace sur le visage qui allèrent se piéger dans ses cheveux noirs avant de commencer à en manger même un morceau.

«LEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEET IT GOOOOOOOOOOOOO ! LEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEET IT Go !! Je galope en tant que grand homme blanc ! Devinez de qui il s’agit ? C’est moi le grand bonhomme de neige que je suis !!! Je suis poursuivi par le froid policier et voilà que j’arrive au commissariat ! On arrive au commissariat avec mon élève la « pie » mais.. Keuf keuf !!»

Il s’était étranglé avec la neige qui s’était infiltrée dans sa gorge avant qu’il ne puisse finir sa petite chansonnette et fut forcé de rentrer dans la voiture… Ah vraiment, il venait de jouer à nouveau l’imbécile. Une façon pour lui d’essayer d’ignorer « son » regard qu’il avait senti. Il n’avait pas besoin de connaître son idendité. De plus, il préférait que Haru ne soit jamais au courant du lien qui les unissait tous les deux. Se rapprochant d’eux il leur présenta de la neige dans sa main :

«Ne ne vous voulez y goûter !? Ce n’est pas si mauvais !! Il manque un peu de sucre je vous l’accorde mais si on y fait abstraction c’est bon ! »

Un grand sourire aux lèvres. La vérité c’est qu’il préférait jouer les idiots. C’était tellement plus simple. Le temps de se rendre compte qu’ « il » était bien là.

Tenue –«Lalalalalalalalalalala»

Après l’imbécile, c’était l’autiste, le rôle qu’il décida d’incarner. Un index au creux de chaque oreille et voilà qu’il fredonnait ! Il se foutait un peu de Shirong mais, c’était amusant de voir à quel point il avait lui aussi changé d’après ses souvenirs. Peut-être était-ce à l’approche de la trentaine que les hommes changent ? A méditer ! Est-ce qu’il ressemblerait à ça dans quelques années ? S’il était encore en ce bas monde pourquoi pas ? Pourtant y penser, ne lui faisait ni chaud ni froid. Il s’était à nouveau installé comme il l’aurait fait sur une chaise longue sur la plage à piquer un petit somme. Ces derniers temps, il dormait peu.. Entres les cours, son travail d’ombre, la surveillance, l’entrainement de Jin Joo et sa propre vie chaotique qu’il fallait qu’il remonte quoi que, ce n’était pas encore d’actualité pour cette dernière option. Au refus de manger de la neige par son élève qui venait de vendre la mèche sur son identité, il avait simplement balancé un :

«Vous n’êtes pas drôles ! On dirait un vieux couple de retraités ! Je veux sortir de la voiture !! Je veux voir une infirmière sexy et agréable !»

Un sale garnement qu’il n’était pas enfin… Yun’ n’en a jamais fait qu’à sa tête. Même Feilong se sent exaspéré par son bras droit et, quand il y pensait, il était certain que ce dernier viendrait lui-même le chercher afin de lui tirer une balle dans la tête. Il préférait éviter ça. Et pour ne pas penser à la situation compliquée dans laquelle il se trouve à cause de « sa » présence… Il préféra faire celui qui imaginait qu’une femme était avachie sur sa personne pendant qu’il tâtait une poitrine bien durcie… Une poitrine qui maximum, faisait un 100 bonnet A ! Comme le lui avait dit son confrère Si Hyun. Pas une poitrine toute molle et qui tombait sur le nombril.. Il tendit même ses lèvres en copiant cet amant prêt à embrasser les lèvres de cette jolie infirmière qui n’était, malheureusement que dans ses pensées. A son grand dam, il dû quitter la voiture et fut forcé de suivre les deux autres feignant ne pas les entendre parler sur son cas. Quand il vit ceux à qui il devait son visage malmené, il opta pour un tirage de langue ! Très mâture tout ça !

Comment se retrouver devant la porte du grand Chef de Police… Ah chef ? C’est plus que monter les échelons à ce rythme… Seulement, il n’eut pas le temps d’y penser plus longtemps, qu’il était poussé à l’intérieur, son endroit « privé ». Les dossiers ne lui passèrent pas inaperçus et, sa curiosité le poussait à vouloir y jeter un œil même s’il n’était en rien concerné par ses investigations. Première arrestation, il était déjà confiné dans un grand bureau si ce n’était pas la classe tout ça ! Il se serait permis de rire mais, comme depuis le début, il préférait jouer le rôle de l’attardé, celui qui se sentait en rien touché par l’affaire ! Il était innocent son seul rôle là-c’est d’avoir joué les punching ball ! En quoi pourrait-il se sentir menacé hein ? Il n’y avait qu’à regarder les bandes films du casino pour comprendre tout le problème et, s’ils étaient ici et non derrière les barreaux c’est que cette affaire serait vite classée et eux seraient libérés en deux temps, trois mouvements tout du moins lui… Pour Haru, il fallait qu’elle prenne conscience de ses actes… Très moralisateur tout cela mais, lui-même passait bien-au-dessus de tout ça !

Regardant le plafond ne se gênant pas pour allonger ses jambes et poser ses pieds sur le coin du bureau il s’amusa à pencher son siège en arrière et marmonner tout ceci pour éviter cette confrontation avec son aîné. Cela faisait des années qu’ils ne s’étaient pas vus et, la dernière était loin… D’être agréable… Comment pouvait-il le regarder dans les yeux après « ça » ? Shirong le haïssait certainement pour avoir entrainé sa famille dans la souffrance.. :

« Dominique, nique, nique, s'en allait tout simplement, Routier, pauvre et chantant, en tous chemins, en tous lieux, il ne parle que du Bon Dieu, Il ne parle que du Bon Dieu…. Domini.. »

Sur le point de finir cette chanson, il s’arrêta net et se sentit partir en arrière en perdant l’équilibre sur sa chaise mais, heureusement il se pencha en avant pour stabiliser cette dernière après avoir lâché un autre petit cri de « panique ». Une main sur le cœur, il laissa entendre son soupir de soulagement de ne pas s’être effondré ! Il finit par relever la tête, ses yeux dissimulés derrière ses longs cheveux humides à cause de la neige avec une drôle d’expression.. Il avait bien entendu la question de Haru pour témoigner en sa faveur mais, n’étant pas là depuis le début, il ne saurait dire si elle disait la vérité ou pas…

« Euh vous parliez de quoi ? AAAAAAAAAAAAH elle a raison je suis Innocent moi !! Je suis un héros !! Je mériterais même une récompense !! Et oui… Haru est innocente… C’est mon élève, elle ne peut que l’être ! »

La logique de Sun Cho Yun était très ……. Particulière parce qu’il était un héros d’avoir sacrifié son pauvre visage alors, la princesse qu’était Haru était innocente ! Oui une logique dépassant celle du commun des mortels !! Par contre, il ne s’attendait pas à ce que la demoiselle lui prenne son visage entre ses deux mains et le force à faire face ce qu’il avait fui depuis qu’il s’était rendu compte que ce n’était pas une illusion. Pendant une fraction de seconde, son regard devint sérieux et hésitant quand son regard s’ancra dans le « sien ».. Des expressions différentes du passé.. Cependant, subitement, il alla se cogner la tête le front à plat contre le bureau dans un bruit sourd… De là, larmoyant il se tourna vers Haru :

« Ittaie j’ai mal !!! Je veux un bisou magique tu peux me l’offrir hein ? Je t’ai sauvé la vie !! Oh sinon génial ton stylo ! »

Fit-il cette fois à l’adresse de Shirong ! Sans lui demander son avis, il vint attraper un stylo plume capuchonné de marque, de là, il le pinça de ses lèvres et c’est sa chevelure qu’il piégea entre ses doigts qui la firent enrôler tel un chignon à grande vitesse où il planta le stylo dans ses cheveux tel le ferait une geisha ! Il laissa juste deux mèches de cheveux lorgnaient son visage aux traits androgyne.

« Ah c’est mieux comme ça !!! Excusez-moi vous pouvez reprendre votre conversation !! Ne vous gênez surtout pas pour moi ah et… »

Sortant son portable il toucha rapidement les touches pour téléphoner à Feilong.. Il pourrait lui payer sa caution… Au fond.. Téléphoner à son « maitre » devant lui, le rendait mal à l’aise malgré tout, quel autre choix il avait ? Finalement, son choix se porta vers la petite princesse ! Un vraie princesse avec de bonnes manières comparée à Haru mais, au dernier moment il raccrocha pour demander :

« Euh avant d’utiliser mon Joker, je veux être certain d’une chose… Je suis sur le point de me faire coffrer ? ? Elle est bien belle la police, enfermée un innocent tout fragile qui n’a jamais rien demandé à personne !! Bouhouhou tu ne peux pas m’enfermer derrière les barreaux je me ferais violé à coup sûr !! Et Haru regarde-là je ne lui donne pas trois jours pour survivre… Et moi un jour… Allez c’est noël… Puis, sérieux la tenue de prisonnier ne mets pas en valeur ma beauté… Vous n’êtes pas d’accord ?»

Fit-il en se jetant sur le bureau… Les bras croisés le visage à l’intérieur et pleurnichant comme un véritable enfant… Sun Cho Yun était un boucan à lui tout seul !!! Un véritable boucan mais, c’était pour endormir tout le monde. Partir à droite, à gauche, il était épuisant. Assurément, qu’il rendait tout le monde dingo, la seule question véritable à se demandait c’était : Comment faisait-il pour ne pas se saouler tout seul ! Un autre masque… Afin que les deux d’entre-eux ne sachent pas, que le revoir après tant d’années… Remuait en lui ce passé dont il avait préféré ne jamais se retourner…