Une nouvelle journée de travail se terminait pour Kenta ; longue, vide, ou plutôt pleine d'activités inutiles qui ne l'intéressaient plus depuis longtemps. Kenta était là, terriblement las. À quoi bon travailler, pensait-il, si cela empêchait Akihiro d'en faire autant ? L'idole savait qu'ils partageaient la même passion, mais l'un pouvait l'exercer, l'autre pas, et cela lui paraissait profondément injuste. Tout cela,  Kenta y pensait sans cesse, et il cherchait une solution qui ne nuisait à personne, ou du moins pas à Akihiro. Il lui avait déjà  attiré tellement de problèmes qu'il n'était pas nécessaire d'en ajouter.

Le chanteur alla acheter un pot de chips au chocolat blanc dans un konbini proche de l'agence, puis reprit sa route en grignotant un peu. Même cela, il ne le faisait plus avec le même coeur. Son chocolat, son bébé, l'amour de sa vie, s'il n'était pas ailleurs désormais, comment avait-il pu tomber aussi bas ? Tous les événements qui avaient eu lieu depuis ce jour aux bains l'avaient clairement changé, et il avait beaucoup de mal à remonter la pente correctement.

Difficile d'être le fils d'un grand nom du chocolat. Difficile d'être un homme qui ne sait pas où il va ni pour quoi faire. Pourquoi faut-il que je sois incapable de gérer mon stress correctement ? Pensait-il souvent. Il n'avait peut-être pas assez de courage pour affronter la réalité, ses parents et le reste. Il devait faire quelque chose contre tout ce qui l'ennuyait, il le savait parfaitement, mais pourquoi ne trouvait-il pas ?

Il le savait, les solutions n'étaient pas nombreuses. Il pouvait aller voir Akihiro et soudoyer son père de lui laisser reprendre le travail, mais il savait que le vieillard n'avait aucune envie de le voir en compagnie de l'autre idole. Il savait qu'il voulait qu'ils abandonnent leur projet commun, qu'ils ne se croisent plus, mais Kenta n'avait pas envie d'accepter cette condition. Il savait aussi que son père faisait de son mieux pour couper tous les projets qui auraient pu être proposés au frère d'Akira. Après tout, leurs noms deviendrait facilement associés et il n'allait plus être possible de faire oublier cette histoire, si les choses continuaient comme ça. N'était-ce pas ce que son père lui avait dit au cours de leur plus récente « conversation » ?

Doucement, une solution s'était dessinée dans l'esprit de l'idole. Il savait parfaitement ce qu'il aurait du faire pour calmer la colère de son père et permettre à Akihiro de faire son retour sur scène ; il n'y avait pas d'autre choix, de toute façon, pas avec cet imbécile de père qui passait son temps à repousser la fin du hiatus avec pour seul argument son argent. Restait à Kenta de trouver un moyen de passer à l'action.

Ses pieds menèrent Kenta au beau milieu d'un parc. Il ne savait plus trop ce qu'il était venu faire là, mais il y était et c'était à peu près tout ce qui comptait sur le moment. Il pensait bien trop, il réfléchissait plutôt, et il s'égarait parfois, mais il était au calme pour le faire, au moins.

Kenta savait parfaitement qu'il tournait en rond, qu'il ne savait pas du tout où il allait ni pourquoi, mais il essayait de mettre de l'ordre dans son esprit. Il le fallait s'il ne souhaitait pas sombrer totalement s'il voulait parvenir à un semblant de stabilité malgré les événements qu'Akihiro et lui avaient du traverser. Oui, il devait faire du tri, essayer de discerner bon et mauvais, tenter de trouver ce qu'il pensait vraiment et, plus important encore, permettre à son ex petit ami de remonter sur scène, ou au moins de retourner à l'agence pour bosser normalement, comme il l'avait fait pendant des mois avant tout ça, avant qu'ils n'aient des problèmes horribles, sans raison.

Quand une voix masculine se fit entendre, l'idole leva les yeux et chercha à savoir si c'était à lui que l'on s'adressait. Il remarqua un autre garçon, un peu plus loin, et il réfléchit un instant : avait-il pris son briquet ? Il fronça un peu les sourcils et referma son paquet avant d'enfoncer la main dans sa poche et de s'approcher de l'inconnu afin de lui tendre l'objet qu'il venait de prendre dans sa poche en un « Tiens. » qui était plutôt clair.

Il n'en fallut pas plus pour lui donner envie de fumer. Kenta aurait aimé arrêter de fumer comme il avait commencé, sur un coup de tête, mais il tendait trop facilement à la rechute et il n'arrivait pas à mettre un véritable point final à cette addiction. C'était comme avec le chocolat, sauf que ce dernier était un peu moins mauvais pour sa santé que la nicotine. Pourquoi n'avait-il pas simplement vidé une boîte de praline au lieu de se jeter sur un paquet de cigarette tendu par un ami, hein ? Il ne savait pas, il ne savait rien et peut-être ne saurait-il jamais pourquoi il était incapable de faire autre chose que l'idiot de compétition, c'était comme ça et c'était tout.

«  Tu peux le garder, si tu veux. » Dit-il au bout d'un moment. « En fait ça m'arrangerait, même, faut que j'arrête. »

Arrêter. Oui, ça aurait été bien. Peut-être qu'il aurait du arrêter pas mal de choses en réalité. Arrêter de jouer à l'autruche, arrêter de faire l'idiot, arrêter de compliquer la vie d'Akihiro et, peut-être, arrêter d'aller aux cours... À moins de prendre le problème dans l'autre sens ? Kenta savait qu'il devrait faire un choix, de toute façon, et qu'il s'agirait de décider lequel des deux était le plus important ; son travail ou son ex-petit ami ? C'était une décision stupide aux yeux de bien du monde, mais il devait la prendre s'il voulait avancer et, pour cela, il devait déjà éliminer toutes les choses nuisibles qu'il pouvait connaître ou faire depuis quelques temps. Avec un peu de chance, il aurait l'esprit plus clair et il parviendrait à ses fins.

Ce gars n'allait pas comprendre ce qu'il voulait, mais bon, quitte à se débarrasser du briquet – même si c'était plus un acte symbolique qu'autre chose et qu'il comptait dessus pour s'en sortir – autant le laisser à quelqu'un qui en aurait l'utilité. Kenta ne savait pas s'il parviendrait à résister à la tentation d'en racheter un, mais au moins il aurait essayé.

HRP:

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Kenta & Renji

Tenue ▬ Quel con alors !! Prendre ses clopes, mais oublier son briquet, fallait vraiment qu'il ait la tête ailleurs pour oublier une chose pareille. Lui qui tenait à ces clopes plus qu'à... Plus qu'à quoi tient ? Pas sa guitare de toute évidence. Son téléphone peut-être... Ouais, son téléphone. Vu qu'il ne lui servait majoritairement que pour le boulot, c'est sûr qu'il n'avait pas une très grande valeur pour lui. Moins que ses clopes, qui avaient au moins le mérite de le détendre avant ses longues soirées de boulot. Et Dieu seul savait qu'il allait en avoir besoin ce soir.

Aujourd'hui le club organisait une de ses soirées spéciales hôtes, une sorte de super promo pour faire découvrir le Blue Dragoon et attirer de nouveaux clients. Et comme par hasard, Oiishi, l'un des hôtes, était malade. C'était Niko, le videur que tout le monde au club connaissait sous le pseudonyme de "Nao", qui allait prendre sa place. Le seul souci, c'était qu'il y avait un bout de temps qu'il n'avait plus joué les hôtes... à supposer qu'il l'ait fait un jour d'ailleurs. Et dans sa grande générosité, Ren s'était proposé à Nobu, son patron et ami, pour le prendre sous son aile et le garder avec lui pour la soirée, histoire qu'il ne se lance pas seul dans l'arène, au milieu de tous ces fauves en mal d'amour. Il allait donc devoir veiller sur le jeune homme, tout en jouant les amoureux transit avec les clientes... ou clients, parce qu'il n'y avait pas toujours que des femmes qui se présentaient au club. Bref, la soirée promettait d'être longue et relativement épuisante, en supposant qu'elle ne s'éternise pas trop en dehors du club comme s'était régulièrement le cas.

Reportant son attention sur le jeune homme qu'il avait hélé un peu plutôt, il l'observa silencieusement fouiller dans ses poches quelques instants pour finir par trouver ce qu'il cherchait, lui tendant presque aussitôt le dit briquet. « Hum… merci. » À peine eut-il attrapé le petit objet qu'il le porta vers sa cigarette qu'il avait rapidement glissée entre ses lèvres. C'est avec un plaisir à peine caché qu'il tira sa première latte, emplissant sa bouche, sa gorge et ses poumons de fumée mentholée, laissant la nicotine couler dans ses veines. Oh que ça lui avait manqué. Reposant ses iris sur le brun, il laissa lentement la fumée s'échapper d'entre ses lèvres. Il allait esquisser un geste pour lui rendre son briquet, mais se ravisa lorsqu'il qu'il lui annonça qu'il pouvait le garder. « Euuh… C'est sympa, merci… » Lança-t-il, pas totalement certain de ce qu'il venait de se passer au juste.

Arrêter de fumer... Il y avait déjà pensé plus d'une fois, mais il n'avait encore jamais trouvé le courage de le faire. À vrai dire, en dehors du fait que c'était nocif pour la santé, il ne voyait pas vraiment de raison d'arrêter. L'argent ? C'est vrai qu'il dépensait une petite fortune en clopes, mais après, il ne se permettait presque rien. Juste un peu de shopping de temps en temps, des petits achats pour sa guitare, mais rien d'autre... pas de sortie cinéma, pas de vacances non plus. D'ailleurs il ne se souvenait même pas de la dernière fois qu'il avait rendu visite à sa mère. Alors, il pouvait bien se permettre ce petit plaisir.

En face le lui, le brun semblait en plein débat intérieur, limite le genre de débat qu'on ne voit que dans les films avec d'un côté un petit ange et de l'autre une sorte de mini diable. À croire que le fait de se débarrasser de son briquet signifiait en réalité bien plus que ce que le geste en lui-même voulait dire. Ou alors ce gars avait de sérieux problèmes dans la vie. Sortant son paquet de Marlboro Menthol, il l'ouvrit d'un geste mécanique si souvent répété qu'il n'y faisait même plus attention et tirant une nouvelle latte sur sa propre clope, il le présenta à son compagnon d'infortune. « Une petite dernière avant le grand saut ? Tu sembles en avoir autant besoin que moi. » Peut-être même plus que lui encore.

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hrp:

Arrêter de fumer est sans aucun doute la meilleure idée que Kenta aurait pu avoir. C'était mauvais pour la santé et il savait que cela ne s'accordait pas avec son travail. Pourtant, il savait aussi que son travail était l'énorme point d'interrogation qu'il se devait d'éliminer depuis quelques temps. Continuer sur le même chemin, sans Akihiro, était-ce vraiment une bonne idée? Kenta savait parfaitement qu'il s'agissait d'une décision importante, mais elle était à prendre avant qu'il ne soit trop tard, avant que son ex petit ami ne décide de prendre un autre chemin ou, pire, avant qu'il ne perde totalement son emploi et se retrouve relégué au rang de petit étudiant de la RPS sans aucun travail à côté. Kenta adorait sa vie d'idole, mais il ignorait si la continuer en sachant qu'il le faisait aux dépends d'un autre était ce qu'il voulait ou non. Certes, les choses auraient pu être tournées différemment, on aurait pu dire qu'il abandonnait quelque chose d'important au profit de son ex petit ami, mais il ne voyait pas les choses de cet oeil et, au fond de lui, Kenta savait qu'il n'avait pas vraiment le choix s'il souhaitait permettre à Akihiro de reprendre le travail; il allait devoir en parler avec son père à un moment où à un autre.

Silencieusement, l'idole sourit un peu quand l'inconnu le remercia pour le briquet. Dans le fond, il s'en fichait pas mal, de cet objet, il ne l'avait pas payé bien cher, mais c'était quand même plus utile de le donner que de l'abandonner dans un coin où il ne serait d'aucune utilité à personne alors qu'il n'était pas forcément usé. Quand on lui proposa "une dernière avant le grand saut", l'idole haussa légèrement un sourcil. Une dernière? Non, ce n'était pas nécessaire; il savait qu'il ne résisterait pas à l'envie d'en racheter par la suite s'il le faisait, et il avait envie de vraiment se tenir à ses résolutions, pour une fois... Mais y arriverait-il? La nicotine avait déjà réussi à s'emparer de lui, faible comme il l'était face aux addictions, et il ignorait combien de temps il serait capable de tenir sans fumer... Il avait envie de s'en défaire, d'oublier ce besoin pressant de fumer qu'il avait lorsqu'il était nerveux depuis quelques temps, retourner vers ce bon vieux chocolat qu'il avait l'habitude de grignoter à chaque instant de la journée, mais il ne savait pas s'il en était vraiment capable tant que les choses étaient aussi compliquées.

« Non merci, je risquerais d'abandonner mes résolutions. » Répondit-il en souriant un peu.

Même s'il arrêtait l'idoling, continuer à fumer était terriblement mauvais pour la santé et, con comme il était, il avait déjà du se la détruire, vu la quantité de sucre qu'il avalait habituellement. Être fils d'un patron de chocolaterie n'était pas forcément une bonne idée, encore moins lorsque l'on était gâté comme Kenta l'avait été, alors il devait faire un trait sur ces mauvaises habitudes, ou au moins retourner à des addictions moins malsaines que le tabac et ces saletés qu'on pouvait mettre dans les cigarettes. Akihiro était une meilleure addiction, du temps où ils étaient ensemble, et de très loin... Si seulement il avait pu se décider sans avoir trop de mal.

«  Je vais te laisser d'ailleurs. »

Et sur ces quelques mots, Kenta s'inclina légèrement avant de s'éloigner de cet inconnu qu'il ne souhaitait plus déranger, lui laissant possession de son briquet, décidé à faire changer les choses qui pouvaient aller mal dans sa vie.

HRP:

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Kenta & Renji

Tenue ▬ Un non, claire et concis. Ce mec avait décidément une volonté de fer. Ren aurait été incapable de renoncer de la sorte à une cigarette offerte. Non, il se serait jeté voracement sur le paquet de clope tendue et aurait savouré la première bouffée qui aurait franchi ses lèvres. Pire qu'un toxico en manque !! Ouais la clope était une vilaine addiction, un truc hyper nocif qui le tuait aussi surement que le temps à chacune des lattes qu'il tirait sur le mégot blanc, mais c'était aussi l'une des seules choses qui lui permettait de tenir lors des longues soirées qu'il passait au Blue entouré de client qui réclamait son attention, sa présence et son amour… Même si ce dernier était purement factice. Ce fichu petit tube de papier lui donnait l'impression de maîtriser un minimum sa vie, de ne pas être un simple jouet dans les mains de gens qu'il ne connaissait pas, du moins pas autant qu'il aurait du, ce qui n'était pas donné à tout le monde. Sa clope, c'était en quelques sortes sa meilleure amie, celle qui l'accompagnait partout où il allait, qui le réconfortait dans les moments difficiles, qui partageait les bons moments, lui insufflait force et courage. Oui, il serait juste incapable de la laisser tomber.

« Hum, comme tu le sens mec… Bon courage pour arrêter. » Oui, la clope était une addiction difficile à vaincre, même pour celui qui le désirait plus que tout. De nombreuses personnes s'y étaient risquées sans toutefois réussir à décrocher. D'autres décrochaient partiellement, ne fumant qu'à de rares occasions… Généralement celles où tout le monde fumait, juste pour faire comme tout le monde et entrer dans le moule. D'autres arrêtait un temps et au moment où ils pensaient avoir réussi à décrocher totalement, se laissaient happer par son papier soyeux ou son goût divin et finissaient irrémédiable pas replonger. Et de très rares personnes avaient la volonté nécessaire pour s'en tenir éloigné, même si c'était parfois douloureux. Ouais, il allait lui falloir beaucoup de courage et de détermination pour réussir à atteindre le but qu'il s'était fixé.

Alors qu'il était sur le point de ranger son saint paquet de Marlboro au fond de sa poche, avec le briquet du fameux inconnu, celui-ci lui signala qu'il parait. Après tout, ils ne se connaissaient ni d'Eve ni d'Adam alors pourquoi le retiendrait-il? De plus, lui non plus n'allait pas devoir tarder à y aller. Nobu avait beau être autant son ami que son patron, il n'accepterait pas facilement qu'il soit en retard, surtout un soir comme celui-ci. Et Nao, ne serait pas plus ravi que lui de le voir débarquer en retard alors qu'il devait le chaperonner, lui montrer les ficelles du boulot. « Passe une bonne soirée… Et encore merci pour le briquet. »  Il adressa un vague signe de tête au brun avant de tirer une nouvelle latte sur sa cigarette, son regard suivant l'inconnu jusqu'au moment ou sa silhouette disparu à l'entrée du parc. Cet endroit était décidément propice aux rencontres des plus étranges. Et qui sait, peut-être qu'ils finiraient par se croiser à nouveau.

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