tell me it's not happening

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Ce soir, il n’y avait pas de règles. Tout était permis, aucune restriction. C’était la fin de semaine pour Dae Jun, c’était un soir sans avoir besoin d’aller travailler et donc un soir de débauche avec ses amis. Dans la rue, on ne devait sûrement entendre qu’eux, à brailler aussi fort qu’un groupe de trentenaire avachit sur un canapé à regarder le match de foot de leur équipe favorite. Quand le groupe prévient que c’est carte blanche pour la soirée, il respecte cette règle à la lettre. Quand on s’en fou de tout, on le fait bien, on le fait jusqu’au bout et les passants mécontents n’avaient qu’à rentrer chez eux. De toute évidence, quand Dae Jun était avec ses amis, il se sentait le roi du monde, capable du pire comme du meilleur. Il avait le monde entre ses mains, ce qui est ridicule mais il faut bien avouer que c’est un sentiment enivrant. Et très addictif. Le meilleur au monde. Le meilleur pour passer une soirée mémorable.

Ils rentrent dans la boîte de nuit comme s’ils rentraient sur un terrain de chasse. Des regards rapidement échangés les uns avec les autres avant de se disperser tels des prédateurs bien organisés. Oui. Bon. Dit comme ça, ça fait clairement obsédé sexuel mais il faut ce qu’il faut. Un homme doit laisser parler ses pulsions parfois. Et aujourd’hui, ce soir, c’était ce parfois. Alors que d’autres allaient déjà se la jouer collé serré sur la piste avec une gente féminine plus qu’attirante. Pour Dae Jun la première étape de cette longue soirée c’était le bar. Parce qu’on ne fait rien sans rien. Si tu veux t’éclater, il faut avoir un coup dans le nez. Règle d’or, qui devrait être applicable pour tout un chacun. Enfin bref, passons. Il patienta quelques secondes avant de pouvoir accéder au bar et s’y accouder en patientant que quelqu’un s’occupe de lui, chose qui se faisait cruellement attendre. Alors il se retrouva à papillonner, regarder un peu les gens qui l’entouraient. Un gros, sûrement pervers, qui prenait la place de trois personnes à lui tout seul. Beurk. Répugnant. Un groupe de fille. Jeunes. Beaucoup trop jeunes. Merci mais Dae Jun ne fait pas dans la pédophilie. Et puis il y avait cette brunette un peu plus loin, qui attendait elle aussi, l’air contrarié ce qui la rendait encore plus attrayante. Seconde règle d’or, disons règle d’argent, qui va à la chasse perd sa place. Il était hors de question que Dae Jun laisse filer une beauté pareille. Ni une ni deux, il abandonna la place au comptoir qu’il avait attendu si longtemps et s’approcha de la demoiselle, lui tapota légèrement l’épaule et commença son char habituel. La brunette se dérida doucement, comme quoi être un gentleman ça paye. Finalement le verre de la belle arriva et ce fut l’électrochoc. Le serveur. Lui. Un fantôme. Un revenant. Nan. Ce genre de coïncidence ça n’arrive que dans les films, tout le monde le sait très bien. Et puis les sosies ça existe hein d’abord. Aucun membre de son corps ne pouvait plus bouger, son souffle était coupé et il valait mieux qu’il le récupère rapidement s’il ne voulait pas mourir comme un débile. Mais impossible de détourner les yeux, impossible. Plus rien n’existait autour. Plus de club. Plus de brunette. Plus d’amis, ni de musique. Rien. Le néant. Du moins jusqu’à ce que l’autre croise le regard de Dae Jun. Un regard qui ne dura pas plus de deux secondes mais qui passèrent comme deux heures. Et pris de panique, il détourna les yeux, le corps, et tout le reste suivit. Il n’était pas si statique que ça. Concrètement il avait deux options : lui faire face, ou prendre la suite, comme avant, comme après « l’accident ». Rapide déduction : Dae Jun est un lâche. Dae Jun a donc pris la fuite. Mais tout s’embrouillait déjà dans sa tête. Lui. Ici. Comment. Le doute n’était plus possible, pas après l’avoir regardé comme ça dans les yeux. Il fallait trouver une meilleure solution et rapidement avant qu’il ne se laisse submerger par un trop plein d’émotions et de souvenirs. Et dire qu’il devait passer une bonne soirée …

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Premier soir officiel dans ce club, officieusement je suis déjà venu la veille pour discuter avec le patron et écouter les explications de mon nouveau collègue. Mon expérience se résumait au savoir que m'a appris Lily quand je traînais dans son bar - et où je traîne encore à mes heures perdues pour boire un verre et discuter avec elle-. L'autre jeune homme en charge des boissons voulaient tester mes connaissances et mon talent, il n'en fut que plus surpris en remarquant mon habilité à tenir une bouteille ou à remplir un verre. ça semble simple dit comme cela, mais c'est beaucoup plus complexe que ça en a l'air. Du coup, il a approuvé mon embauche, déclarant à son supérieur que j'étais une perle et un bon moyen pour attirer la clientèle. Une apparence qui donne envie de squatter le comptoir, comme il a dit en riant de bon coeur. Je ne crois pas être si exceptionnel pour doubler le chiffre d'affaire, mais ça ne me rend que plus  joyeux à l'idée d'avoir un boulot et un salaire. Même si j'ai dû mentir un peu sur mon âge, pour avoir ce poste. à dix neuf ans, ce n'est pas dans une boite de nuit qu'on peut bosser... ça, ils ne le savent pas et je ne tiens pas à le dévoiler. Ce soir-là, j'entame ma première journée de travail dans ce club, déjà habitué à la clientèle et à parler avec celle-ci. ça ne me dérange pas, quitte à jouer sur la drague de la personne en face. Certes, ce n'est pas dans mon ancien konbini que j'ai connu l'art et la manière de parler avec une personne bourrée et ivre de joie -ou de tristesse-. Pour le moment, ma soirée commençait plutôt bien avec quelques boissons simples et rapide, tel que des verres de vokda pomme ou des mojitos. Les couleurs et les alcool défilent devant mes yeux, toujours le sourire aux lèvres et le compliment en bouche. La tenue de l'autre, le visage, les yeux, son décolleté, la longueur de sa jupe... Bref, je trouve toujours un truc à lancer sur le tapis, pour sourire malicieusement et obtenir un petit pourboire. Bah quoi ? On ne m'interdit pas de jouer avec mes charmes pour quelques pièces en plus.

« Ce soir, tu test aussi le service, petite loutre. » Je le connais à peine et il me sort un surnom amical en me tendant un plateau avec des verres pleins et d'une couleur dorée. Moi, servir ? J'ai été embauché pour faire les boissons, servir au comptoir, pas me balader dans la foule. Pourtant, je ne ronchonne pas et hoche doucement ma tête en attrapant le plateau, quittant ma place attitrée pour flâner parmi les gens, cherchant la fameuse personne à la fameuse table. Apparemment, c'est elle. Mes yeux se posent d'abord sur la fille à qui  je souris doucement, prêt à lui donner son verre... Avant que mon regard ne dérive sur son compagnon et que mon visage perde de ses couleurs. Le plateau m'échappe des mains et j'entends à peine le verre se briser contre le sol. Dae... Jun ? Qu'est-ce qu'il fout là ? Je reste bloqué sur place, comme paralysé par cette vision. Plusieurs images me reviennent en tête, les jeux d'enfants avec lui, les sourires de ma soeur, ce jour où elle m'a avoué pour ses sentiments, les moments passés à quatre avec Ae Mi. ça me trouble, me bouleverse, me secoue comme un arbre par une tempête. Je ne m'attendais pas à le voir ici, surtout pas avec une autre fille... Aurait-il oublié Min Ah en fuyant dans ce pays ? Je sens mon coeur se serrer, envahit par l'amertume et la colère. Bon dieu, que je le hais. Je fis un pas en avant, les sourcils froncés, mais Dae Jun quitte déjà la table pour s'échapper et filer à travers la foule. Mince! Il  n'a pas le droit de fuir encore une fois! Ma haine est tellement grande que je laisse tomber ma place pour lui courir après, bousculant des personnes sur mon passage. « Daejun! Enfoiré! » Le mot est sorti tout seul, comme guidé par l'énervement qui coule dans mes veines. Il ne perds rien pour attendre, celui-là. La musique a dû recouvrir le son de ma voix, qu'importe que je cri à pleins poumon ou pas. Il était là depuis tout ce temps, alors que j'ai jamais eu de nouvelle de sa part. Comment peut-il avoir l'esprit en paix depuis la dernière fois ? N'a-t-il aucun remord à fuir de la sorte ? Il ne fait qu'empirer mon état, mes jambes redoublant de vitesse pour le rattraper avant qu'il n'atteigne la porte de sortie. Il n'est qu'à quelques pas de cette dernière, juste avant que ma main ne parvienne à attraper son col et le tirer vers moi. Mon regard lance des éclairs, mauvais et noir. Il ne peut pas fuir éternellement, qu'il le sache.  

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Trop perturbé par la vision soudaine de Ji Hyuk qu’il ne remarque même pas le plateau lui glisser des mains, pas plus que le verre qui s’écrase par terre dans un fracas énorme. Des gens se sont retournés, évidemment, mais ça non plus il ne le remarque pas. Il n’entend rien d’autre que le coup de feu, le dernier souffle de son amour dans ses bras, le traumatisme qui revient. Cette brune à côté de lui ? Pff, aucune importance. Y aura-t-il quelqu’un un jour qui aura de l’importance à ses yeux ? Sûrement pas, MinAh c’était la seule, l’unique. Son cœur l’avait choisi, et il ne peut que s’en maudire maintenant. Mais Ji Hyuk … Combien de chance avait-il de tomber sur lui dans ce bar-là ? Cette nuit là ? A cette table précise ? Est-ce que c’était ça qu’on appelait le karma ? Est-ce qu’on allait le poursuivre avec sa toute sa vie pour avoir hérité d’un enfoiré de paternel qu’il ne considère même plus comme tel ? Que diable fallait-il donc faire pour se débarrasser de cette histoire, de ces démons … Que quelqu’un lui dise, que quelqu’un l’aide.

La porte de sortie était là, à portée de main. Prendre ses jambes à son coup était la meilleure solution pour eux deux. Ne plus affronter ça. Ne pas l’affronter lui. Pour lui dire quoi ? « Bonsoir, ça va ? Ca fait longtemps hein haha ». C’était fini. Il avait tiré une croix sur le passé. Il ne voulait plus y revenir. Qu’il le laisse, qu’on lui fiche la paix. Un peu de bonheur, de plaisir et de bon temps était vraiment trop demander ? Oui. Il eu directement la réponse quand il fut tiré si violemment par le col pour se retrouver face à Ji Hyuk. Alors ça y est. Le face à face. Le vrai. Là. Pour votre plus grand plaisir Mesdames et Messieurs. Mais malgré tout, il lui était impossible de le regarder en face, de le regarder tout court. Tout plutôt que de se rendre compte de la situation dans laquelle il se trouvait, le simple était alors de fixer le sol. Magnifique sol ce soir. Très … Noir. Et sale. Mais ça ne dura qu’une seconde avant que Dae Jun ne se reprenne en main. Il l’avait dit lui-même : il avait tiré un trait sur cette histoire. Il fallait qu’il soit fort. Autoritaire. Il était l’aîné des deux, Ji Hyuk lui devait toujours le respect. Qu’il essaye de le frapper, il lui rendrait la monnaie de sa pièce.

Rapidement il se dégagea de son emprise. Le temps qui avait passé n’avait pas changé le net avantage qu’il avait sur son ami d’enfance. « Qu’est-ce que tu veux ?! Fou moi la paix! »Il avait haussé la voix et s’était rapprocher un peu plus de Ji Hyuk en disant ça. Sûrement une sorte de truc pour montrer sa supériorité. Un peu comme les gorilles quand ils veulent se faire accepter par le reste du groupe. Et chez les gorilles, personne ne s’écrase. Dae Jun ne s’écrasera pas. Il restera fidèle à ses décisions. Un point c’est tout. Mais l’autre avait l’air d’avoir opté pour la même stratégie. Bien. Ils pourraient jouer longtemps à ce jeu là. « Alors quoi, on va rester planter là à se regarder dans le blanc des yeux après tout ce temps ? »

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à ce moment-là, je pensais sérieusement que le destin m'en voulait à mort pour mettre mon ancien meilleur ami sur ma route, dans ce nouveau lieu où je devrais faire mes preuves. Qu'ai-je fait pour mériter une telle chose ? Ma première soirée devrait se dérouler en ordre, dans un calme religieux, et à la place, je me retrouve à servir le seul client qui ne devrait pas être  là. Un fantôme, comme je pense si bien en regardant ce visage changer d'expression de seconde en seconde. Il n'est pas réel.. Que quelqu'un me dise qu'il n'est qu'une illusion, qu'un mauvais rêve. Jamais je n'aurai cru en arrivant ici que  je pourrais tomber aussi facilement sur ce gars. Peut-être qu'au fond, c'est la principale raison qui m'a poussé à fuir jusqu'ici, en plus d'échapper à mon père. La fuite devient rapidement monnaie courante chez nous, puisque Daejun ne manque pas une minute pour prendre ses jambes à son cou et disparaître dans la foule. Il ne m'aura pas comme ça, je le jure.

Quitte à courir à perdre haleine, je préfère me briser une jambe que perdre cette seule occasion de l'avoir en face de moi, sous la main. Il peut fuir, se cacher, je le retrouverai quoi qu'il arrive, mais si je peux l'attraper maintenant, ce serait mille fois mieux. Mon bras s'étends à s'en froisser un muscle, mes doigts se resserrent sur le col de son vêtement avec violence pour le tirer vers moi, une lueur mauvaise dans le regard. Pourquoi fuir ? S'attends-t-il déjà à subir mes foudres ? Il n'a pas tord, un orage approche et il risque d'être prit en pleine tempête. Tremblant de toute part, je ne peux m'empêcher de le garder prisonnier de mon emprise, respirant par le nez pour contrôler ces vagues de colère qui me submergent. ça va tomber, d'ici une ou deux secondes, et Daejun n'est pas à l'abri. Son regard fuyant ne fait que m'énerver davantage, le sang bouillonnant dans mes veines. On ne peut pas fuir éternellement... Même si notre amitié a prit un coup avec cette histoire, je ne tiens pas à tout laisser comme telle sous prétexte qu'il veut tout oublier. Comment peut-il vouloir une telle chose alors que Min Ah comptait tant à ses yeux ? Il n'a pas le droit.

Ma main relâche la pression, ainsi que mon aîné. La bataille commence à présent, Daejun reprenant du poil de la bête pour crier après moi. ça doit se passer ainsi... Forcément, que c'est obligé. « Non! » La meilleure réponse au monde, juste pour avoir le dernier mot. S'il veut jouer les macaques, aucun problème! Je suis fort pour montrer à quel point je peux être tenace et coriace comme une sangsue. Il vient vraiment de dire ça ? Je sais pas pourquoi, mais le coup part seul. Mon point rencontre douloureusement sa mâchoire avant je ne hurle après lui, des larmes de colère au bord des yeux. « Tu t'attends à quoi ? Un câlin ?! Te fous pas d'me gueule, Dae Jun... » Ma voix perdit de son intensité sur la fin, déraillant et tremblant sous l'impact de mes mots. Il a fuit... C'est lui qui m'a abandonné quand j'avais le plus besoin de quelqu'un. Comment ne pas lui en vouloir, hein ?


 

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Il eut l’espoir le temps d’une seconde en sentant l’emprise de l’autre se détendre sur son col, que le conflit ne serait pas aussi violent qu’il l’imaginait. Mais seulement le temps d’une seconde. En entendant l’ardeur dans la voix du plus jeune, Dae Jun compris qu’ils étaient aussi déterminés l’un que l’autre. Le seul problème étant qu’ils voulaient deux choses opposés. L’un cherchait la fuite, l’autre l’affrontement. Mais Dae Jun eut à peine le temps de penser à ça qu’il sentit avec amertume le poing de son meilleur ami se fracasser sur son visage avec la même violence que les verres s’étaient brisés par terre quelques secondes plus tôt. Bien qu’il n’ait pas tout à fait la force de le mettre à terre, il ne l’avait pas ménagé. Une magnifique trace rouge prouvait bien la force avec laquelle Ji Hyuk avait frappé. Dieu que c’était douloureux, mais sa fierté oblige il ne râla pas. Il était à deux doigts de répliquer quand il entendit les trémolos dans la voix de l’autre. Merde. Pas ça. Pas cette voix. La culpabilité refit surface en peu de temps. Ça ne devait pas se passer comme ça. Ça devait être un combat à mort, il n’avait pas le droit de l’attaquer avec des sentiments. Il était hors de question que ça se passe comme ça. Rester fort. Faire face. Ne pas se démonter. Prouvé son détachement. Ne pas se laisser envahir par les remords. Il le regarda enfin droit dans les yeux, sûrement pour trouver la force de répondre. Il n’en fut que plus désarmé en voyant les larmes au coin des yeux de celui qui a toujours tant compté pour lui. Il ne lui a que rarement fait du mal. Il savait que partir après la mort de sa sœur allait le faire souffrir, mais à l’époque il pensait sincèrement que c’était le mieux à faire, que même s’il allait souffrir il souffrirait moins que s’il savait que Minah était morte à cause de son meilleur ami. Toutes ses certitudes venaient de voler en éclat.

« C’est tout ce dont t’es capable ? T’as même pas la force nécessaire pour me foutre à terre. Laisse tomber, tu vas te faire mal. »

Se cacher derrière une façade neutre. Refoulé ses sentiments. Oublier son passé. Il s’en était toujours bien tiré jusque-là et que Ji Hyuk refasse surface ou non, il fallait qu’il continue sur cette voix. Continuer à penser au drame allait le faire chuter, et c’était peut-être une chute dont il ne pourra plus se relever. Il resta à le détailler quelques secondes avant de se ressaisir. Il venait de lui mettre une droite. On répond toujours à la violence par la violence. Un sourire en coin fit soudain son apparition sur le visage de Dae Jun. Il léger rire avant que le coup ne parte à son tour. Il l’avait dit. Il ne s’écrasera pas. Pas maintenant. Il le frappa avec plus de force encore pour démontrer qui était le patron entre les deux.

« C’est comme ça qu’on accueille son meilleur ami Ji Hyuk ? T’as bien perdu tes bonnes manières. »

Bien sûr il savait qu’il allait trop loin mais être la pire enflure que le monde ait jamais connu était tellement plus facile. C’était tellement plus facile de voir Ji Hyuk le détesté pour ce qu’il est devenu que pour ce qu’il a fait. Une solution de lâche encore une fois mais si elle marchait ça valait bien le coup de tenter sa chance.

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Plus de six mois sans avoir cette occasion d'être face à lui, de pouvoir croiser son regard et affronter ce malaise qui persiste dans mon être. Avec le temps, la rancune et la haine se sont accumulés à ce tas de sentiment incompréhensible et désordonné. Je voudrais savoir, mais en même temps, je lui en veux d'avoir disparut sans nouvelles. à un point où je ne retiens pas mon coup et lui dégomme la mâchoire sans douceur, tentant au mieux de transmettre mes émotions à travers mon geste. Ma colère s'affiche sur la marque de mes phalanges contre sa peau, preuve de notre altercation. Je prenais sur moi, les larmes au bord des yeux, la voix déformée par l'irritation et la tristesse. Il le mérite, qu'importe si nos iris se soutiennent dans un combat silencieux, si nos nerfs s'amusent jusqu'à nos limites, si le temps semble comme figé entre nous. Pourquoi a-t-il fait ça ? Qu'est-ce qu'il l'a poussé à partir sans se retourner, sans le prévenir, sans ne rien dire ? Ai- je fait quelque chose de mal pour être si négligé et abandonné ? Des réponses, je ne demande que cela.

Ses mots ne font que gonfler ma colère et pousser ma haine envers lui, envers sa façon de parler, mais aussi envers ses agissements. Je me mordille brusquement la lèvre, gérant au mieux ce flot qui me submerge et m'ordonne de redoubler mes coups. Je dois me calmer, me contrôler, m’interdire les mauvais choix. Dae Jun riposte après une bonne minute de suspens, son coup dénotant fortement avec le miens. évidement qu'il est plus fort, plus costaud, plus... Dae Jun a toujours été plus musclé et habile comparé à moi. Je ne peux que serrer les doigts en gardant mon équilibre, le coin de ma lèvre saignant légèrement à cause de l'impact. Meilleur ami ? Un rire désabusé m'échapper, ahuri par ce « surnom » que je ne pourrais lui accorder de nouveau. « Je n'accueille pas les lâches. » Crachais-je avec véhémence.  « C'est l'hôpital qui se fout de la charité ? » Il se fout franchement de ma gueule, et il serait temps de lui rappeler un ou deux trucs.

« Tu as dû oublier le principe du meilleur ami, non ? Depuis quand un ami d'enfance prend la fuite sans ne rien dire ? » ça m'énerve tellement de l'entendre parler sur ce ton, de la sorte, alors qu'il est le principal fautif dans l'histoire. « Je ne dois pas être ton "meilleur ami" pour que tu t'barres comme un voleur. » Fallait que ça sorte, surtout les mots. Je ne peux  le briser avec mes poings, mais je peux toujours l'anéantir avec la parole. « Tu n'as pas pensé à moi à ce moment-là. Ni à Min Ah. » Prononcer ce prénom me fait tellement de mal. Je me mords encore plus la lèvre, retenant les larmes de couler. C'est encore frais dans ma mémoire, comme si cette silhouette ne la quittera jamais. Min Ah... Elle me manque terriblement.

 

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Clairement, Dae Jun avait toujours été très mauvais pour mettre au point des plans. La preuve était, son plan était complètement en train de partir en couille. En étant aussi odieux, il attendait que Ji Hyuk continue de le frapper, encore et encore, jusqu’à ce que sa main se détache de son bras, jusqu’à ce que son visage soit méconnaissable. Il ne devait pourtant pas s’attendre à ce que ça marche étant donné que malgré tous ses efforts il se retrouvait encore face à son meilleur ami, ce qu’il en restait. Arrivait-il jamais à récupérer cette relation ? Peut importe, Là n’était pas la question. Il y avait plu important à gérer. Il resta l’écouter les poings serrés à encaisser ce qu’il lui balançait sans aucun scrupule. Il a toujours été plus doué que lui avec les mots … Chacun sa force, mais il n’avait pas non plus prévu qu’il l’utilise contre lui. S’il n’avait pas pensé à lui ? Dae Jun était peut être un lâche mais loin d’être égoïste et … Second électrochoc. Prononcer son nom c’était comme lui redonner vie. Ses poings se relâchèrent. Il avait touché son point faible. Il n’aurait pas pu mieux touché pour le couler. Du premier coup. Trop facile.

« Moi ?! Ne pas penser à elle ?! » Tant pis pour la tentative de neutralité. C’était bien le seul sujet sur lequel on ne pouvait pas le titiller. Jamais. Même maintenant c’était impossible. Son cœur en était brisé à jamais. « Lâche peut-être, mais je suis pas un si gros connard ! Putain Ji Hyuk ! » Il fallait qu’il se retienne s’il ne voulait pas lui en coller une deuxième. Trop de sensations d’un coup. Il lâcha un énorme soupire pour évacuer la pression, tourna le dos une demi seconde et se passa les mains dans les cheveux. Il perdait pied. Tout revenait en bloc. Un vrai tsunami de souvenirs. « Si je suis parti c’est à cause d’elle ! Parce qu’elle est … » Impossible de finir la phrase. Les larmes montaient si rapidement. Sa gorge se nouait trop soudainement. Il retint un hoquet de tristesse. Il fallait vraiment qu’il règle ce problème. Il ne savait pas comment, mais il ne pouvait pas continuer à vivre avec les fantômes du passé. Il n’était pas non plus passé à côté du malaise que ce nom avait provoqué chez Ji Hyuk, ce qui le rassurait d’un sens. Il n’était pas le seul dans sa détresse. Dae Jun s’avait que le seul moyen d’évacuer tout ça était d’en parler. Alors après d’infimes secondes il se lança. « Morte. »

C’était un mot tellement cruel. Tellement froid. Sans retour. C’était un fait qui prenait fin à l’instant où on le disait. Dae Jun déglutie difficilement et laissa la colère reprendre le dessus. C’était sa seule force face aux paroles de son meilleur ami. Il écrasa son doigt sur le torse du plus jeune et le regarda au plus profond des yeux. « T’as aucune idée de ce qu’il s’est passé ! AUCUNE. Fais pas ton savant ! Fais pas comme si tu savais ! Fais pas comme si t’étais le seul à souffrir ! » Bien sûr qu’il comprenait sa rancœur, qu’il comprenait que le plus jeune lui en veuille de l’avoir laissé. Mais Ji Hyuk devait aussi bien se douter de ce que son ami avait dû traversé non ? Il savait très bien à quel point Min Ah était importante pour lui. Il savait très bien que Dae Jun était sincère avec elle. Il savait très bien que sa mort l’avait dévasté … Ou peut-être ne savait-il pas ?

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Les mots sont plus facile à manier que les poings, à mes yeux. Il m'est plus aisé d'être blessant avec ma langue qu'avec le reste de mon corps. Je sais me battre, mais peut-être pas si bien que Daejun, qui lui n'est pas un pro en discourt, ni en pique. C'est carrément une boite d’épingle que je lui envoie dessus, sans remord, sans discernement. Il m'a cherché, et je sais d'avance que ma force de mouche ne lui feront pas aussi mal que mes paroles. C'est plus simple de brûler son coeur à vif, plutôt que vouloir marquer sa peau à sang. Min Ah était un peu le fer bouillant et menaçant, la pierre qui le fait couler à pique, le boulet qui perce la coque, la flèche qui trou son coeur. Je le sais que trop bien, puisque ma jumelle me disait tout sur tout, surtout sur lui. Prononcer son nom est une technique bien trop facile, bien trop aisé. Dae Jun réagit sans plus tarder, perdant son sang-froid et cet air hautain qui me retournait les tripes. Il perds enfin ses moyens, laissant ses barrières s'effriter sous mes yeux. Il n'est pas fort, il n'est pas tout puissant. Il est juste... Lui.

Lâche ou gros connard, ça revenait presque au même. Il n'était pas là pour son enterrement, ni ce soir-là à l'hôpital quand l'heure a été prononcé, ni toute ses fois où je me suis enfermé dans ma chambre pour échapper à cette réalité. Qu'est-ce qu'il foutait quand j'avais besoin de lui ? Il perdait totalement pied, tombant peu-à-peu dans les douloureux souvenirs qu'il a peut-être réussis à caser dans un coin de sa mémoire. Il devrait savoir qu'on ne vit pas éternellement comme ça et qu'il est difficile d'oublier. Je n'oublie pas, je vis avec. Toujours face à lui, je ne montre pas ce mal qui me ronge, ayant déjà cessé de malmener ma lèvre pour le regarder avec une certaine indifférence. à l'intérieur, c'était un véritable champs de bataille, détruit par un combat sans fin. Morte. Morte, justement. Un sentiment de vide s’empare de mon coeur, creusant cet organe comme on ouvre une plaie avec un couteau, le saignant à grand coup. ça fait mal de le réaliser encore et encore, sans jamais faire son deuil. « Justement... Elle est morte. » Soufflais-je avant de déglutir, ravalant cette peine qui me bloquait la gorge. Elle ne pourra jamais revenir, ni prendre qui que ce soit dans ses bras, ni l'embrasser, ni lui parler. Ce cercle vicieux me rend dingue, autant que ma relation chaotique avec mon père.

Sentir son doigt s'appuyer au plus proche de mon coeur me fit tressaillir, frissonner de rancune. Non, je ne sais pas... Mais à qui la faute, hein ? Mon regard se fait plus dure, plus mauvais, et je lâche sans réfléchir. « Je ne sais pas, mais tu n'as pas fait en sorte que je le sache. » Gonfler sa culpabilité n'est pas dans mes plans, quoi que, si en fait. Je veux le voir douter et s'en vouloir, comme j'ai pu lui en vouloir. « Comment veux-tu que je ne fasse pas comme si j'étais le seul à souffrir alors que tu t'es barré ! Tu crois peut-être que je n'avais pas besoin de toi ?! à moins que tu penses que c'était plus simple pour moi ?! » J'explose cette fois-ci, me saisissant de son col pour le secouer comme un prunier. Qu'il me tape encore, je m'en fiche royalement. J'ai juste envie de m'énerver, de toute envoyer en l'air, de péter une durite. Et pourtant, je soupire fortement en desserrant ma poigne, fixant mon meilleur ami. « Je sais très bien ce que tu ressens pour elle, même maintenant... Mais je ne comprends pas tes choix, ni tes agissements. » C'est trop simple de fuir, beaucoup trop facile. Mon bras retombe le long de mon corps, ce vide grandissant en moi. Après tout, c'était ma moitié, ma jumelle. Je ne dois pas l'aider à afficher ce visage similaire, ni ce même timbre de voix. Nous n'étions pas si différent, en réalité. « Tu vas encore quitter le pays maintenant que tu me sais ici ? » Je ne suis pas sympa, mais je n'ai jamais dit l'être.
 

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« Pourquoi j’ai pas voulu que tu saches à ton avis ?! » S’il voulait le faire exploser, il allait y arriver. S’il voulait se prendre la dure vérité en pleine face, là il faudra attendre. Que leur retrouvaille soit explosive, c’était normal. Compréhensible. Il se doutait bien que Ji Hyuk ne l’accueillerait pas à bras ouverts. Mais il savait aussi qu’il y avait encore un espoir pour que leur relation s’améliore, d’une certaine façon … En tout cas il trouverait le moyen pour que ça s’arrange. Mais s’il découvre tout, quel espoir restera-t-il ? « Je suis pas parti sur un putain de coup de tête ! Merde grandis un peu Ji Hyuk ! » Un las soupir passa ses lèvres. Bien sûr qu’il avait pesé le pour et le contre. Tout ce qu’il s’était passé était clairement précipité, mais tout de même réfléchis.

Voir Ji Hyuk s’énerver de nouveau pour se calmer ensuite montrait bien que les deux étaient dans le même état. Ils essayaient tant bien que mal de se contrôler, mais venait un moment où l’autre poussait le bouchon trop loin. Il y avait trop d’amertume accumulé. Et trop de tristesse. Et il fallait que ça sorte. Autant chez l’un que chez l’autre. Alors Dae Jun se laissa remuer, malmené, avant de baisser lamentablement la tête lorsque l’autre évoqua ses sentiments. C’était à la fois pathétique et romantique. Combien de temps allait-il encore rester accroché à la défunte ? Combien de temps allait-il devoir être torturé par toute cette histoire ? Si seulement il pouvait avoir l’amour en moins, ça serait déjà plus facile pour sa conscience. Quand on dit que l’amour c’est de la merde … Voilà où ça les mène. Il accompagna le soupire de l’autre avec un léger sourire. Evidemment qu’il ne comprenait pas. Ce n’était pas le but qu’il comprenne. Le but était de le préservé. Enfin quand même, il allait un peu loin le jeunot. Dae Jun le regarda à son tour d’un mauvais œil. L’ironie était très mal venue étant donné la situation. « Et toi, on peut savoir ce que tu fous ici ? » Parce que bon, il l’envoyait chier pour avoir quitté le pays et avoir laissé tomber tout le monde derrière moi mais ça situation a pas l’air bien différente de là où il se tenait. « Et i tu te prends pour qui à me faire la moral comme ça ?! Je suis encore ton aîné que je sache ! » Il bomba un peu le torse et se rapprocha du plus jeune en signe d’autorité. Si ça n’avait pas été pour Dae Jun, l’autre serait peut être mort rué de coup à l’heure qu’il est. Alors il est où le respect là ? « Et je peux savoir ce que tu fais dans une boîte à ton âge aussi ?! Nan mais t’es clairement parti en couille sans moi … » Le changement de sujet. Qui ne tente rien n’a rien. Ca risque de marcher. Il y croit, dur comme fer.

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Pourquoi ? C'est une bonne question. Moi-même j'ignore pourquoi, et lui seul peut m'apporter cette réponse. Pourtant, je sens qu'il ne dira rien ce soir... Mais est-ce qu'on se reverra une autre fois, hein ? Je ne veux pas attendre éternellement. Je me bouffe assez comme ça en ignorant la vérité, en ne sachant même pas pourquoi Min Ah est morte. Dae Jun a l'air d'en savoir beaucoup trop pour fuir notre ancienne ville, notre ancienne vie. Puis, c'est trop facile de passer à autre chose sans subir la tempête avant. « Grandir ? En quoi dois-je grandir ? » Il me sidère, ce gars. Je suis suffisamment grand pour savoir qu'il s'est enfuit du jour au lendemain sans prévenir personne, du moins dans mon entourage. à mes yeux, il a juste voulu échapper à la routine qui risquait de s'installer après la disparition de ma soeur. à mes yeux, il n'était pas réellement impliqué dans cet "incident" comme s'il pouvait être innocenté. Après, je ne lui reproche pas la mort de Minah, juste sa fuite après celle-ci. Je suis bien naïf, vraiment.

La foule commençait à s'amasser autour de nous, sûrement curieux d'en apprendre plus ou de nous voir partir dans un combat sans nom. J'ignore si j'ai encore la force de lever le poing contre lui, utilisant plus ma voix qu'autre chose. Dénigrer paraît tellement plus simple que taper. L'humilier, le rendre faible mentalement, le pousser à bout, creuser davantage cette tranchée pour mieux le pousser dedans. Au final, vider notre sac est plutôt pratique, même rassurant dans un sens. Je sais qu'il éprouve toujours quelque chose d'impossible pour ma jumelle, et je ne peux lui en vouloir pour cela. Il se fait autant de mal que moi que je peux lui en faire, si ce n'est pas triste. Dans le fond, j'évacue ma peine en la déversant sur lui à travers des remarques désagréables et mauvaises. ça ne m'empêche pas d'être sarcastique et narquois, cherchant la sale plaisanterie, le sous-entendu de trop. Aah, qu'est-ce que je fous là ? « Je me balade. » à son avis ? Je ne suis pas en vacance, surtout quand il connait mon père et ma situation familiale. Dae Jun sait parfaitement à quoi se réduit mon avenir et les attentes de cet homme. Être ici, à Tokyo, doit forcément être pour une raison précise. Genre ? Parce qu'il est mon aîné, je n'ai pas le droit de lui faire la moral ?! « On dirait pas, vu comment tu es stupide ! » Je rêve où ça part dans un dialogue immature et enfantin ? Puis merde, il fait une tête de moins que moi! « T'es trop petit pour être mon aîné, pff. » Le Jihyuk râleur et jamais content, le retour. Ah, il en vient à un sujet plus sérieux et compromettant. « En même temps, fallait pas te casser au Japon. » Je réplique d'une façon mesquine, ajoutant par la suite comme une évidence. « Je bosse là depuis ce soir. » Bah ouais! Ce petit con réussit parfaitement à changer le sujet... Je suis trop naïf, de toute façon.
 

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Stupide ? Pf, déjà de un : c’est celui qui dit qui est. De deux : n’est stupide que la stupidité. C’est ce que sa maman lui disait toujours. Mais on ne s’attaque pas à sa taille. Et puis selon une certaine théorie du L hein … « Ca veut sûrement dire que ma bite est … Eumh. » Il allait reprendre son air supérieur lorsqu’il réalisa que ce commentaire était sorti un peu trop vite devant un peu trop de monde. Il simula une toux soudaine et reprit son sérieux autant que possible. « Vu comment t’es un sale gosse je vois mal comment t’aurai bien pu tourner après tout. » Il laissa un soupire dédaigneux sortir assez proche du visage de Ji Hyuk pour être sûr que ce dernier entende bien. Non mais vraiment, il allait lui apprendre à péter plus haut que son … Vous aurez compris. Il écouta la suite d’une oreille et laissa le plus jeune au milieu de la foule pour se diriger vers le comptoir rapidement. Un lança à un des barman que Ji Hyuk était amoché et avait besoin d’un peu d’air pour reprendre ses esprits. Qu’il s’excusait. Que Ji Hyuk ferait des heures sup’ pour récupérer ça. Que c’était son entière faute et pas celle du plus jeune. Un beau sourire et l’autre accepta la situation avec un agacement non dissimulé. De toute façon, soit il acceptait, soit il acceptait alors …

Il tenta tant bien que mal de revenir vers Ji Hyuk et sans lui adresser le moindre regard lui attrapa violemment la chemise au niveau de la poitrine et l’emmena avec lui à l’extérieur. Il le balança presque pour lâcher son emprise et croisa les bras sur son torse. Merde c’est qu’il faisait plus froid qu’il ne pensait. Il le détailla rapidement, encore une fois, comme s’il voulait être sûr de ne pas rêver. Certes c’était pas la joie, mais c’était son Ji Hyuk et malgré les circonstances il se sentait soulagé de le revoir, comme s’il pouvait enfin trouver un soutien silencieux en quelqu’un. Quelqu’un qui sait mais qui n’aura pas pitié. Mais ce n’était pas le moment d’être sentimental. « Et t’aurai pas pu trouver plus raisonnable comme boulot ? » Dit-il. L’ironie suprême. Qui des deux était stripteaseur déjà ? Ah oui … C’est bien ce qu’on pensait. Il jeta un rapide regard à la lèvre écorché de Ji Hyuk pour en sourire. Quelle tête brûlée. « Tu pensais vraiment que j’allais te laisser me démonter sans riposter ? Regarde comment ta belle gueule est amochée maintenant. J’espère que tu comptais pas ramener une de ces nanas avec toi ce soir parce que là … » Il dénoua ses bras de son torse, sautilla un peu sur place, bomba le torse et maintint ses épaules droites. « Nan mais je me prépare si jamais tu veux qu’on recommence … » Les poings en face du visage, mais un sourire taquin sur les lèvres « Parce que t’as pas l’air de vouloir faire autre chose que d’essayer de me refaire le facies. » Au pire il s’en fichait un peu d’être légèrement abîmé. Une égratignure par ci, un bleu par-là, en voyant sa carrure ça le rendait encore plus sexy. Du moins il y croyait dur comme fer. Alors qu’un petit bonhomme comme Ji Hyuk, ça faisait surtout victime. Quoique ça allait pas si mal avec son expression.

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Je rêve où il parle de sa bite ? Daejun, ou comment casser l'ambiance. Je ne dois pas être le seul à le regarder comme un alien. Qui m'a donné un mec pareil comme meilleur ami ? Ex-meilleur ami ? Oh, je m'en fou! Moi ? Un sale gosse ? Il est sérieux, là ? Qu'est-ce qu'il peut m'énerver à ouvrir sa bouche, bordel de zeus. Il mériterait que je tape encore une fois, quitte à m'en reprendre une... ça en vaut la peine. Puis, il disparaît dans la foule sans un mot. Non mais... Il compte encore s'échapper ?! Je rêve ou il se barre franchement ? Je comptais rager et m'énerver, avant de le voir se diriger vers le comptoir. Qu'est-ce qu'il fout encore ce gros babouin ? Il a sérieusement touché le fond en venant vivre ici, je ne peux plus rien pour lui. Loin de m'imaginer qu'il règle le coup avec mon « collègue » en disant bien de la merde, parce que ça me fait chier de devoir faire des heures sup' à peine embauché. Il devrait les faire à ma place, pff. Ou mieux, me payer les heures qu'il me fait louper à raconter de la merde. Je suis à fleur de peau, agacé, et complètement sur les nerfs par sa faute. Qu'il revienne ou pas, finalement, ça ne change rien.

Poiroté, ce n'est pas trop mon truc. Et Daejun me fait littéralement poiroté parmi des gens qui me dévisagent comme si je venais de la planète mars. Je ne dois pas venir de bien loin, à mon avis. Puis il revient finalement parmi moi, m'attrapant par la chemise pour me tirer à sa suite et me balancer telle une ordure dans une poubelle. Il cherche juste les coups, mais je ne taperais pas une nouvelle fois. Pas après avoir compris qu'il n'a pas perdu de sa force en quelques mois d'absence. Pendant qu'il m'observe dans un silence de mort, je passe ma main sur ma chemise pour la lisser au mieux, retirant ce vilain pli qu'il a fait avec sa fichue poigne. En plus, il gèle dehors! Le froid s'infiltre à travers le tissu fin de mon vêtement, me donnant la chair de poule par dessous. « J'te demande ce que tu fous de tes nuits ? » Je grince des dents en lui lançant un regard mauvais. Barman, c'est l'emploi facile pour un jeune dans mon genre, qui veut une entrée d'argent rapide et propre. Parce que loin de moi l'idée d'être dealer ou proxénète... à ce niveau-là, c'est plutôt moi qu'on risque de mettre sur le trottoir. Ma belle gueule, comme si  j'en avais quelque chose à foutre de mon visage. Automatiquement, je passe ma langue sur ma blessure, grimaçant à peine. Beurk, quel sale goût, en plus ça pique. « Je ne couche pas avec la clientèle, règle numéro un. » Règle d'or dans le club, même si certains en profite pour se taper des nanas. Un petit rictus hautain se dessine sur mes lippes, marquant l'hilarité que je ressens à son égard. « Tu as raison. J'ai envie que tu sois méconnaissable. » Et ni une ni deux, je me jette sur lui comme un fauve sur une brebis. Mon corps fait basculer le siens vers le sol et j'entends sa tête taper durement contre le bitume, un peu inquiet. Oups ? J'y suis aller un peu fort, mais connaissant la bête, il ne doit rien avoir sentit! J'espère, du moins.  

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Ce que le jeune faisait avec la clientèle ne regardait que lui. Dae Jun ne faisait que faire une remarque, histoire de « détendre » l’atmosphère. Mais vu à quel point l’autre semblait tendu, irrité et sur les nerfs, le plus simple était de le laisser se défaire entièrement de sa rancœur alors il le chercha un peu pour voir ce dont il était capable. Et il faut bien avouer qu’il ne s’attendait pas à se faire littéralement sauter dessus. Sous la surprise il n’eut rien le temps de faire : ni parer l’attaque, ni préparer sa chute et il se fracassa le crâne par terre. Sa vue se brouilla, ses oreilles sifflaient fortement et ça lui faisait un mal de chien. Ok il avait merdé en ce qui concerne leur amitié mais c’était pas une raison pour le vouloir mort. Sous le choc il ne montrait aucune resistance, tentant tant bien que mal de reprendre pleinement ses esprits en priant pour que Ji Hyuk ne l’assiège pas de coups pendant ce temps-là. S’il avait su qu’un jour son bébé de meilleur ami le mettrait K.O aussi rapidement il se serait carrément plus méfier. Toujours est-il que dans le doute de savoir si l’autre va le frapper ou pas il essaya de se sortir de là ou au moins de se relever mais tellement sonné il ressemblait plus à un paralysé des jambes qui cherchaient à remonter sur son fauteuil. Pathétique. Il réussit tout de même à monter ses mains au visage pour ne pas être frappé à la tête une seconde fois. Tu parles d’un homme. Mais de nulle part il trouva la force de dégager suffisamment sa jambe de sous Ji Hyuk pour lui envoyer un coup assez fort dans l’estomac pour le dégager de là, que Dae Jun respire un peu. Il lâcha une injure qui devait probablement ressembler à quelque chose comme un nouveau-né qui voudrait communiquer avec le monde.

Après de dures secondes d’effort il se releva pour « faire face » à son adversaire. Comme s’il pouvait encore faire le poids. Si Ji Hyuk avait eut l’envie un jour de battre son ami à plat de couture c’était maintenant où jamais. Le pauvre tenait difficilement sur ses jambes, bien que ça ne l’empêche pas de le défier du regard. Il l’avait dit. Ca ne le dérangeait pas d’être abîmé, et même s’il n’en menait pas large il continuerait jusqu’à ce que ce soit suffisant pour que l’autre se sente mieux. Il lui devait au moins ça. Mais avant tout il passa sa main droite sur l’arrière de son crâne pour avoir cette très mauvaise sensation de cheveux mouillé. Il n’osait même pas regardé sa main parce qu’il savait qu’il allait sûrement faire son malheureux s’il constatait qu’il saignait bel et bien de la tête. « T’as carrément décidé de me tuer en fait … ». Un rire sortit de nulle part et il parti presque dans un fou rire seul. « Même avec ça je te rendrai la monnaie de ta pièce. Tu le sais … Pas vrai … » Alors il se rapprocha de l’autre et tenta un coup. Tenta. C’était peut être un mot un peu trop exagéré. Il n’était plus assez réactif et l’autre n’eut pas vraiment de mal à l’éviter.

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Mes histoires de cul ne concernent que moi, il devrait le savoir. Quoi que, on n'a pas trop eu le temps de mettre des points d'honneur sur telle ou telle chose. Puis, de toute évidence, je n'ai pas envie qu'il soit mon confident sur le sexe ou les femmes. Je m'en fiche, même. Je préfère largement laisser ma colère exploser et le prendre au pied de la lettre, me jetant sur lui comme un félin sur une souris. Qu'il tombe et se tape la tête contre le pavé n'était pas prévu, malheureusement. S'il meurt, je ne pourrais jamais m'en remettre et je m'en voudrais à vie, ou à mort. Sur le coup, j'étais fier de mon coup façon ninja, mais à présent, j'ai l'air plus inquiet pour sa tête que mes techniques secrètes. Taper sur un handicapé n'est pas dans mes principes, même si je l'écrase de tout mon poids sans être décidé à bouger de là. Dae Jun se protège le visage, même si je ne tente rien pour l'instant. En fait, il me fait rire. Bon d'accord, je l'ai malencontreusement assommé en essayant l'effet de surprise, mais je ne suis pas fou au point de le rouer de coup. Au pire des cas, je fais exprès de donner des petites claques -caresses même- dans son bras en souriant... Jusqu'à recevoir son genou dans l'estomac et me plier de douleur. Coup en traître! Je ne lui faisais rien à cet idiot! Je tombe en arrière, sur les fesses, me tenant le bide en râlant comme un putois.

Qu'est-ce que j'ai fait au monde pour m'enticher d'une telle personne. Ouais, bon, c'est mon meilleur ami et je viens de lui fracasser le crâne sans le vouloir, mais quand même! Regardez le, il ne tient même pas droit sur ses deux jambes. Un coup de vent et bim, il tomberait à coup sûr. Puis, il saigne de la tête apparemment. Non, non, non. Qu'il ne me fasse pas le coup de tomber dans les pommes et terminer à l'hôpital. Je vous jure, il y va tout seul! Je déteste ces endroits-là, et il devrait forcément savoir pourquoi. « Dommage que ça n'ait pas marché... » Je ne le pense pas, mais il est plus facile de dire l'inverse.  Daejun perd un boulon, ça se confirme. Il rit seul, bêtement, et surtout seul. « Je demande à voir, tiens donc. » Des paroles en l'air. Son coup ne m’atteint même pas d'un centimètre, déviant sur le côté en loupant mon visage. « Bah alors ? Tu ne sais plus viser ? » J'en profite pour chopper son bras et le tordre dans une technique de karaté, jujitsu ou que sais-je. à présent dans son dos, bras plaqué à l'arrière, je peux voir un léger filet de sang couler de ses cheveux dans sa nuque. Je l'ai réellement blessé... Aussitôt je le lâche, sans trop de douceur. « ça suffit. Ce n'est pas équitable. » et ça ne mène à rien surtout, pire, j'ai perdu mon objectif de vue. « Tu te fiches de moi, Dae Jun... ça ne m'explique pas la raison de ta fuite. Arrête de tourner autour du pot et de fuir. Tu as quelque chose à te reprocher ? » ça ne peut être que ça, sinon il me l'aurait déjà dit comme il m'a toujours tout dit par le passé.

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A parce qu’il cherchait vraiment sa mort en plus ? Qu’il continue de parler de sa sœur et c’était le suicide assuré. Il ne l’avouera jamais, mais entendre ses paroles sortant de sa bouche à lui, c’était comme lui planté une lance dans le torse. C’était douloureux, surtout qu’il ne savait pas bien ce qu’il pensait réellement à ce moment précis. Alors qu’il était dans un état pitoyable Ji Hyuk ne s’en préoccupait même pas. Pas une seule pointe de compassion dans sa voix, juste de la moquerie, encore, et encore. C’en est que trop facile pour lui de tordre son aîné dans tous les sens. Il pourrait même sûrement faire un double nœud avec ses bras s’il en avait l’idée. Une grimace de douleur vient défigurer le visage de Dae Jun sans qu’aucune plainte ne sorte de sa bouche. Il était hors de question qu’il lui fasse ce plaisir. Et finalement il n’en a pas vraiment le temps. A peine trois secondes plus tard qu’il le relâche en relâchant tout le poids de son bras sur le pauvre corps quasi sans vie de Dae Jun. Il voulait aussi le démembrer ? C’était quoi son plan exactement ? « Depuis quand un combat doit être équitable au juste ? » Il faisait le fier mais il était bien content qu’il lâche l’affaire. Que dieu en soit loué,  son heure n’était pas encore arrivé. Il lui restait au moins quelques minutes de plus à vivre, si ce n’est des années.

Malheureusement leur vis-à-vis ne se terminait pas par la lamentable défaite de Dae Jun. Non. Il aurait bien aimé se dire que les questions n’existaient pas, que l’autre n’était pas têtu, que c’était de l’histoire ancienne. Mais il fallait bien faire face à la réalité, leur histoire, ce qu’ils ont partagé, ça ne sera jamais de l’histoire ancienne. Il déglutit difficilement en se disant qu’il pouvait encore éviter le sujet, qu’il pouvait encore trouver une solution, mais faire semblant devenait difficile. C’était son meilleur ami. S’il ne pouvait pas lui parler à lui, à qui pourrait-il parler ? S’il ne pouvait pas l’avouer à quelqu’un, comment allait-il pouvoir essayer d’être à nouveau heureux ? Mais c’était dur. Tellement dur. Et dans son égoïsme caché, il lâcha sa comme une bombe. Pour ne pas le seul a en être encore choqué, pour ne pas être le seul à en rester dévasté. « C’est mon père. » C’est tout. Il s’arrêta là. Il réussit à affronter le regard de Ji Hyuk qui ne comprenait sûrement pas, mais baissa vite les yeux. Tellement de honte sur cette famille. Tellement … Il venait de perdre son reste de fierté, il ne faisait plus le beau, il était juste là devant Ji Hyuk, à nu, se battant contre ce nœud qui se formait dans sa gorge. Il articula à nouveau « C’est à cause de mon père que ta sœur … N’est plus là. » Une pause était nécessaire. Pour Dae Jun de prendre sur lui et sûrement pour Ji Hyuk de plus ou moins encaisser la nouvelle s’il l’avait comprise. Et puis ce fut un flot de parole qui se déversa sur le plus jeune.

« Il lui a tiré dessus. J’étais là. Elle était avec moi. Je savais pas quoi faire. Je l’ai laissé … Je l’aimais tellement et j’ai laissé mon père la … Tuer. PUTAIN. » C’était plus fort que lui, il bouillait au fond de lui depuis tout ce temps. Il donna un coup de poing au mur le plus proche. Ji Hyuk avait raison, ça menait finalement à rien la violence hein. « C’est lui. C’est comme si c’était moi. C’est ma famille, j’ai le même sang, ça coule en moi, là, juste en dessous. Le même que celui du meurtrier de ta jumelle. » Avoua-t-il en présentant son poignet devant lui. « Comment j’étais sensé me présenter devant toi après ça ?! Dis moi comment ! »

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Ce soir, je ne suis pas décidé à lui briser le bras, ni les os. Qu'il en soit bien content, puisque le combat n'est pas équitable. Seul ma lèvre est un peu éclatée et saignante, alors que sa tête doit être ouverte et sanguinolente. J'ai agis comme un idiot, un fou, sans même faire attention à la violence dans mes gestes. à mes yeux, le combat n'avait plus aucun sens, et je décide d'y mettre fin en le relâchant. Ce soir, il ne souffrira pas plus. ça n'empêche que je veux vraiment savoir la raison de sa fuite. Quel est le soucis, hein ? S'il ne me dit rien, je ne pourrais jamais rien comprendre. Peut-il seulement comprendre que Min Ah ne sera jamais de l'histoire ancienne pour moi ? Ma soeur ne peut pas mourir comme ça, sans explication, sans raison valable. Elle s'est prise une balle, elle est morte sans qu'on ne retrouve le coupable... Je ne peux pas fermer les yeux sur ces souvenirs et me dire que c'est de l'histoire ancienne. Pourquoi ne peut-il pas se raisonner et comprendre ça ? Je ne demande pas la lune, ni la mer à boire, juste savoir la vérité sur ma jumelle et la raison qui a poussé Dae Jun à fuir la ville, le pays même.

Son père ? Qu'est-ce qu'il a à voir dans l'histoire, son père ? Je ne  pige pas, haussant un sourcil en le regardant avec un air de poisson. Pourquoi il  me parle de son vieux ? Genre, c'est à cause de lui s'il a dû quitter Séoul pour venir vivre à Tokyo ? Non, ça, c'est moi. Il ne peut pas partir comme un voleur avec la même excuse. L'espace de trente secondes, j'ai eu la chance de le fixer les yeux dans les yeux, avant de perdre ce contact et de me sentir encore plus perdu qu'auparavant. Ses mots ne voulaient pas entrer dans mon cerveau, résistant à ma compréhension. C'est son père le fautif ? C'est à cause de lui que ma soeur n'est plus là ? Comment ? Pourquoi ? Mais bon dieu, je ne comprends rien à rien! Qu'est-ce que son père pouvait bien avoir contre Min Ah ? Elle était gentille, souriante, si joyeuse... Pourquoi vouloir sa mort ? énervé par cet aveux, je le regarde durement en attendant une suite, me sentant toujours aussi paumé. Mon coeur se fissure doucement à sa nouvelle. Les morceaux se remettent en ordre,  le puzzle se reforme dans ma tête et ma respiration se bloque d'un coup. « C'est une blague que tu me fais là ? » ça ne pouvait être que ça, hein ? Pourquoi son père aurait tiré sur Min Ah ? Elle ne lui a jamais rien fait, jamais vu, jamais parlé. Merde! Il se paye ma tête, ce n'est pas possible. à le voir taper contre le mur, ce geste confirme qu'il ne se moque pas de moi. « Tu es... Sérieux ? Mais... Pourquoi ? P-pourquoi il a fait ça à Min Ah ? » Je n'arrive à contrôler ma voix, elle tremble, s'enraille, bégaye.

Des images de l'hôpital me reviennent en mémoire, celles de ma soeur à la morgue, ce sourire froid, cette façon qu'elle avait de « dormir ». C'est trop dure, les larmes montent à mes yeux pour couler en silence sur mon visage, mon regard se vidant d'émotion. C'est son père qu'il l'a tué... Sa famille... C'est de sa faute... ? Non, il n'y est pour rien. Ce n'est pas Dae Jun qui l'a tué. C'est quelqu'un d'autre, même s'ils partagent le même sang. « Tu es trop con... » Crachais-je brusquement en relevant mes yeux vers lui, une lueur de haine dans le regard. Je l'attrape par son col, l'approchant brusquement de moi comme si j'avais l'intention de le taper. Un coup de boule, ça ne serait pas de refus, mais je n'en fis rien. « Dis-moi la vérité. Est-ce toi qui a tué Min Ah ? Est-ce que tu as prévu ça avec ton père ? Tu es complice avec lui, peut-être ? Tu n'aimais pas Min Ah comme elle t'aimait à en mourir ? DIS LE MOI! » Je lui hurle dessus en secouant le tissu entre mes doigts, partagé entre la colère et la tristesse. Est-il stupide à ce point à s'associer à son connard de père ? Se sent-il autant coupable pour s'exiler à la place de son paternel ? Il est aussi débile que... Que... Je sais pas, mais il est trop stupide! « Tu nous as abandonné pour endosser le meurtre de ton père ! Tu n'es pas venu à son enterrement ! Tu ne t'es pas inquiété pour moi ! Tu n'as répondu à aucun de mes appels ! Tu n'as pas eu les couilles de m'affronter pour avoir mon pardon ! Tu n'es qu'un enfoiré, putain ! » Le sang ne circulent même plus dans mes mains gelées et blanches, tellement je serre son vêtement, les larmes ruisselantes sur mes joues rouges. J'en ai marre de cet idiot. épuisé, je laisse ma tête tomber contre son épaule, étouffant un sanglot contre sa veste. Il ne mérite pas que je pleures comme ça... Je suis trop faible.  

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Si seulement tout ça ne pouvait être une blague. Une blague de mauvais goût mais au moins rien ne serait vraiment grave et tout le monde finirait par se retrouver. Tout le monde pourrait rire ensemble … Mais tout le monde ça signifie quoi sans elle ? Parce que tout ça c’était loin d’être une blague. C’était la réalité. La dure réalité, celle qui vous frappe en pleine face et dont vous ne vous remettez jamais. C’était la réalité qui vous met à terre et vous écrase de tout son poids. Et malheureusement elle était si lourde que Dae Jun ne pouvait pas lutter contre elle, c’était un combat perdu d’avanc, il était déjà mort de l’intérieur, le reste n’avait plus qu’à suivre. Mais aussi triste qu’il pouvait être, aussi difficile que ça avait pu être de tout avouer à son ami, la réaction qui dominait à présent était surtout la surprise. Et la peur ? Se faire insulter ça oui, il s’y attendait bien. Comment pouvait-il attendre de Ji Hyuk de lui dire que tout était pardonné, que c’était pas si grave et qu’il comprenait sa fuite ? Qui pourrait dire ça de toute façon ? Même Dae Jun ne cautionnait pas ses propres agissements alors il était bien le dernier à pouvoir s’énerver contre quelqu’un qui ne le cautionnait pas non plus. Mais les paroles du plus jeune étaient devenues bien plus qu’insupportable. Il voulait bien accepter qu’il soit compliqué d’accorder son pardon rapidement, il voulait bien accepter les insultes, mais il était hors de question qu’il le mette dans le même sac que son enfoiré de paternel de merde. Hors de question. Il aurait aimé trouver la force nécessaire pour se dégager de la poigne du plus jeune, de l’envoyer valser loin de lui. Non. Ça c’était trop. Il le dégoûtait rien que d’avoir pu penser à ça. D’avoir pu penser que sa sœur ne représentait rien pour lui. D’avoir cru que c’était lui-même qui avait comploté contre elle.

« Je te demande pardon ?! Tu te foutrais pas un peu de ma gueule là ?! » Il savait qu’il n’avait pas eu un comportant correct mais quand même. Il n’était pas « La dernière des ordures ?! C’est comme ça que tu me vois ? » Contre sa volonté il lâcha un rire tellement son histoire était grosse. L’autre avait des larmes qui coulaient sur ses joues et Dae Jun aurait pu en faire de même mais là colère avait pris le dessus encore une fois. « Tu sais à quel point je méprise mon père, t’es le mieux placé pour le savoir ! Et t’es aussi le mieux placé pour savoir que ta sœur était ce qui comptait le plus à mes yeux ! Je l’aimais comme un fou ! Je l’aime toujours, et je n’aimerai jamais personne d’autre. Me soupçonner d’avoir prévu ça avec mon père ? Tu veux clairement que je te détruise ta belle gueule en fait hein ?! C’EST CA ?! »

Il y avait trop de chose à dire, trop d’explications à donner. Trop de honte, de remords, de peine, de « j’aurai pu faire mieux ». C’était impossible de vivre avec ça, même en y mettant le meilleur de lui-même pour tout enfouir. Finalement il se rendait compte à quel point il était devenu un robot pendant ces mois, exilé. « Je revois la scène tous les jours Ji Hyuk, tous les jours ! Pas un seul sans que je revois mon père lui tirer dessus. Et moi, moi j’aurai pu la prendre à sa place cette balle. J’aurai pu avoir le réflexe de m’interposer … Mais je l’ai pas eu. Et tu crois que ma conscience elle me fait vivre le paradis sur terre maintenant ? ». C’était un vrai cauchemar mais disons vrai, il était tellement plus simple de se cacher derrière un sourire. S’il avait l’air heureux, Dae Jun savait que personne ne se poserait de question, ne lui poserait de question. Il savait que comme ça le passé resterait à sa place, qu’il le laisserait sûrement en paix. Un enfoiré, oui il en était un. Un gros. Et maintenant quoi ? Mais malgré tout, malgré les coups, les cris, … Voir Ji Hyuk dans cet état, c’était tout aussi insupportable. Instinctivement il passa une de ses mains dans les cheveux noirs de l’autre, et caressa son dos avec sa main libre. Ils se disputaient pour des raisons valables mais ils finissaient par se retrouver dans leur malheur. Il reprit la parole à sa suite en baissant le ton, chuchotant presque. « Bien sûr que je me suis inquiété pour toi. J’aurai aimé être là pour toi mais … Regarde les réactions que ça engendrent. On n’avait pas besoin de ça à ce moment-là. » Il le serra un peu plus contre lui, se réchauffant d’avoir retrouvé sa présence en espérant qu’il ne le rejette pas immédiatement. Il voulait juste rester comme ça un peu plus longtemps. « Et ne me dis pas que c’est facile de dire ça maintenant et que j’aurai du agir avant. »

Pendant tout ce temps il retint ses larmes de couler. S’il voulait être un bon soutient pour Ji Hyuk maintenant, si du moins il n’était pas trop tard, il se devait de rester fort. Il voulait être le pilier sur lequel Ji Hyuk pouvait dorénavant se reposer, comme avant, comme autrefois quand tout allait bien. « Je suis vraiment désolé Ji Hyuk »

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Daejun ne devait sûrement rien comprendre à mes questions, pensant d'avance que je le juge par rapport à son père, au fait qu'il est pu être son complice et ne pas aimer ma soeur. Il ne comprends rien à mes paroles, se bornant à croire que je lui en veux ou qu'il est le coupable. Non, ce ne que des « et si » en formule interrogative, rien de plus que des suppositions pour qu'il avoue n'être coupable, qu'il n'est pas cerné par les méfaits de son père, qu'il n'est qu'un pion dans cette vie et que ce n'est pas de sa faute si Min Ah a été tué. Certes, c'est son père qui a commis le crime, mais Dae Jun n'y est pour rien, il n'en savait rien. Ce dernier gueule contre moi, me crispant davantage contre son col. Il ne pige pas où je veux en venir à m'énerver comme ça, à le traiter pour son comportement. Ce n'est plus par rapport à Min Ah, mais par rapport à sa fuite, à ses agissements de lâche. Je peux comprendre que son père soit une raclure, que j'ai une folle envie de le retrouver et de le buter, mais je n'accuse en rien mon meilleur ami. Meilleur ami. Peut-être que les choses pourront rentrer dans l'ordre si on s'en donnait réellement la peine. Pleurer ne m'aiderait pas, mais  j'ai besoin d'évacuer mes émotions fortes, de vider mon sac. « TU N'AS RIEN COMPRIS! » Je lui hurle au plus proche des oreilles, les sourcils froncés et la mine sévère. Mais merde, il est con à ce point ou quoi ?! « Je ne t'accuse pas triple buse... Je veux juste que tu me prouves le contraire et que tu acceptes que Min Ah n'est pas morte par TA faute. » Faut lui secouer les neurones à celui-là, bon sang.

Je le sais. Je me doute qu'il ne voit plus la vie en rose depuis que Min Ah nous a quittés. Je comprends aussi qu'il ne puisse oublier ce jour où son père l'a descendu, même si je ne peux comprendre pourquoi. Visait-il vraiment ma soeur ou cherchait-il plutôt quelqu'un d'autre ? Nos pères sont des enfoirés, mais le miens n'a jamais tué personne... à part peut-être réduit son propre fils à rien du tout, rien de plus qu'une marionnette. « Je sais, Dae Jun. » Je baisse les yeux avec une mine dégoûtée, révulsé par les événements, par la peine qu'on subit. Il revoit inlassablement la mort de Min Ah, le coup de feu, le sang, sa respiration qui doit s'arrêter pendant qu'elle rend son dernier souffle. Chacun garde des images douloureuses, même si je n'ai assisté qu'à l'hôpital, l'heure du décès et son enterrement. Les larmes redoublent sous ses caresses, plaquant mes mains sur mon visage pour cacher ce carnage et l'éviter à Dae Jun. Il a assez souffert lui aussi pour me subir à son tour. Je ne suis pas fort, ni résistant, ni grand et surpuissant. J'ai mes faiblesses et pleurer reste la plus importante de toute. Je fais deux fois sa taille et c'est lui qui me prend dans ses bras pour me réconforter, mais où vas le monde ? En attendant, ça ne calme pas mes sanglots, pire encore quand il ouvre la bouche pour dire un truc. Mes mots ne veulent pas quitter ma gorge nouée et serrée par mon état déplorable. Haha, il tends le bâton pour se faire battre. « Tu aurais dû agir avant.. » Il le sait que je râle facilement, même dans une telle situation.

Prit d'un élan de réconfort, je dégage mes mains de mon visage pour passer mes bras autour de sa taille et me serrer davantage contre lui. Je chouine dans sa veste, mêlant les larmes et ma morve, mais je m'en fiche. Il le mérite, de toute façon. Là, j'ai juste besoin de m'appuyer sur quelqu'un pour pleurer encore une fois. « J'te déteste... » Répondis-je aussitôt qu'il s'excuse, même si je ne le hais pas vraiment. « Même si tu n'as rien compris à mes questions... Je suis désolé, Hyung. » Il a cru que je l'accusais, alors que je voulais juste le pousser à s'innocenter. « Je ne t'accuse pas... C'est ton père que j'ai envie de buter, pas toi. » Qu'il comprenne bien le sens de ma phrase. J'en veux à son vieux, pas à lui. Je ne le vois pas comme un meurtrier, ni un complice, ni rien du tout à part mon meilleur ami.

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Si Dae Jun était une lumière ça se saurait. Les doubles sens, les sous-entendus, tout ça il ne connait pas. Si=’il doit comprendre quelque chose clairement il voit que ça soit énoncé clairement. Il se renferme un peu plus sur lui-même quand il se fait crier dessus pour être à côté de la plaque. Les sourcils toujours froncés il se plaint de l’attitude de l’autre dans sa tête. « Si tu voulais que je comprenne t’as qu’à mieux t’exprimer. Ouais je suis con. Ouais j’ai bien compris merci. J’ai bien besoin de ça. » Mais pour être sûr de bien garder ses réflexions pour lui il soupira doucement. Soirée de merde. Malgré tout, les paroles de Ji Hyuk ne tombèrent pas dans l’oreille d’un sourd. Alors vraiment ? Il ne pensait pas que la mort de Min Ah était de sa faute ? Il était lavé de tout soupçon ? Alors que quelqu’un lui explique pourquoi son cœur n’était pas plus léger ? Le plus jeune devait sûrement avoir raison, il fallait qu’il accepte lui-même que tout ça n’était pas arrivé par se faute … Et pourtant … Et si ils ne s’étaient pas connus ? Et s’il n’était pas amoureux ? Et s’il ne s’était pas déclaré ? Et si, et si. Dieu sait qu’on pourrait refaire le monde avec des « si », mais il ne pouvait pas se résoudre à passer l’éponge.

Alors qu’il pensait aider son ami à se calmer en le prenant contre lui, voilà qu’il se mettait à pleurer davantage. Dae Jun le serra donc un peu plus contre lui et en profita pour nicher calmement sa tête dans son cou. Lui aussi avait besoin de sentir une présence contre lui, de soutient, de compréhension. Il avait simplement besoin de retrouver Ji Hyuk. Et malgré la tristesse, la douleur et les larmes, il ne cache pas le rire qui suit la réponse de son ami. Quel emmerdeur vraiment. « Y’a un dicton qui dit mieux vaut tard que jamais … Tu sais ? » Maintenant que toute la colère avait été déversé, qu’il s’était battu et crier dessus, il était sûrement temps de calmer le jeu et de se poser tranquillement, non ? Il oublie immédiatement l’idée après s’être pris un message de haine en pleine face. Sûrement pas sincère, en tout cas il ne voulait pas le croire sincère alors il prit ça à la légère, simplement. « Ouais ‘fin … Tu me déteste mais t’as l’air d’aimer mes câlins hein alors psch psch » Son visage se déformait en un sourire de dégoût. Le sourire était pour rassurer Ji Hyuk, l’air de dégoût s’était rajouté en chemin lorsqu’il constata l’état de sa veste à cause de ce même Ji Hyuk. Fair enough après tout, il lui avait rajouté du boulot sur le dos, il pouvait bien faire une lessive de plus … Même si c’était sa veste favorite. Il jura dans sa tête que s’il restait la moindre trace de crotte de nez sur ce bijou de vêtement il ira brûler les caleçons de Ji Hyuk. Pas de pitié.

Il continua de jouer avec les cheveux noirs de l’autre pendant plusieurs secondes en gardant le silence. Buter son père. Même ça il n’en avait pas eu le courage. Minable. Moins que rien. « T’excuse pas. T’as clairement pas à le faire … » Il ébouriffa ses cheveux pour finalement les laisser en paix. « Quant à mon « père », tu peux toujours rejoindre mon plan d’annihilation. » Depuis le premier jour il songeait à comment le tuer correctement. Ou au moins l’anéantir, le réduire à rien du tout. Mais il manquait cruellement d’organisation. Et de motivation … Il restait tout de même sa mère et sa sœur ici, il ne pouvait pas se permettre d’être si égoïste. Passons. Timidement il revint soutenir le regard embué de Ji Hyuk et avec un léger sourire il lui tendit une de ses mains. « Amis ? » Oh mon dieu. Comme c’était cliché. Comme c’était niais. Comme c’était nul. Un peu d’imagination que diable ! Dae Jun ! C’était ultra nul !

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Les dictons, j'en ai que faire. On m'a déjà dit « pleures, tu pisseras moins » et franchement, ce n'est même pas vrai. Alors les dictons et citations, ils peuvent bien se les mettre où je pense. Dae Jun a trop tardé, et même si je le taquine en jouant de ses remarques, je ne plaisante pas entièrement. J'ai failli mourir sans lui, avec cette douloureuse absence et sérieusement... Jusqu'à il y a quelques minutes, jamais  je ne pensais le revoir, lui reparler et encore moins le serrer contre moi de cette façon. Alors ouais, mieux vaut tard que jamais. Je pourrais lui apprendre une autre citation, du genre; il est plus facile de dire « je te hais » que « je t'aime » et c'est exactement le cas dans cette situation. Il est stupide s'il prend cela au sérieux et croit franchement que je le déteste. Après tout les mots que je viens de lui balancer à la figure pour qu'il ouvre les yeux, ce serait abusé non ? Je l'adore, c'est mon meilleur ami et j'ai même choisis cette ville dans l'espoir de le revoir... Mais ça, je ne l'avouerai jamais à personne. C'est mon secret, mes cachotteries, mes faibles petites décisions honteuse. « Tais-toi... Ou je me mouche dans ta manche. » Menace ultime pour ne pas qu'il se la ramène. Je l'adore, mais il ferait mieux d'éviter d'être chiant avec moi. De toute façon, ma morve a déjà coulé sur son précieux vêtement, reliant presque mon nez à son col de veste, mais ça, je m'en fiche un peu. Il peut bien supporter cela, non ? Puis nous ne sommes pas à ça près... Combien de fois on a partagé nos verres, bouteilles, sucettes et autres ? La bave, ça nous connait depuis le jardin d'enfant. Quant à mes caleçons, il n'a pas intérêt à les toucher.

Les battements douloureux de mon coeur se calment doucement sous les gestes réconfortant de mon ami, même si je jure de buter son père. Il m'a prit ma soeur, je ne pourrais jamais lui pardonner. Je m'en veux de l'avoir autant retourné pour qu'il pige, idiot ou pas, je me dois de m'excuser. Pourquoi n'aurais-je pas à le faire, hein ? Il le fait bien lui... Dae Jun me décoiffe et je peste en me reculant un peu, histoire qu'il évite de recommencer. Plan d'annihilation ? Il monte déjà des plans sur la comète ? Je ricane en le fixant de mes yeux perçants et noisettes. « Qui sait, un jour ça pourrait marcher ? » Je ne suis pas sérieux, et je lui fais comprendre en donnant un coup amical dans son bras. Je n'ai rien à perdre si je devais vraiment débarrasser le monde de cette raclure, de ce sale type. Peut-être ma mère serait triste de me savoir en prison, mais ça s'arrêtera sûrement là. De tout façon, je ne suis pas suffisamment balaise pour faire du mal à qui que ce soit... Amis ? Je pose mes iris sur sa main tendue et ris doucement. Ahlala, ce Dae Jun ~ Je ne suis pas à une poignée de main depuis le temps que nous nous connaissons. Petit, j'adorais faire un truc déplacé quand nous nous réconcilions suite à une prise de tête. Ce soir encore, je le refais en me retenant de rire. J'attrape ses joues entre mes doigts et dépose rapidement ma bouche contre la sienne, pouffant finalement. « Hm, bien sûr! » Il niais, je suis l'inverse.

Mieux dans ma peau, je me détache de lui avec un sourire en coin, soufflant de soulagement. « Je ne me sens pas totalement « bien » en soi, mais je suis rassuré d'apprendre la vérité. » J'ignore si je l'avoue à Dae Jun ou à moi-même. Certes, ça ne fera pas revenir Min Ah, ni les mois passés sans mon meilleur ami. « Tu m'as manqué, Dae... Je m'étais fait à l'idée de ne plus jamais te voir. » ça, je le dis pour lui, parce que je me le suis déjà répété mainte et mainte fois. Qu'est-ce que nous réserve la vie à présent ? Les choses pourront telles rentrer dans l'ordre, même sans « elle » ? Qu'est-ce qu'il va advenir de nous, de notre amitié ? Je le regarde un long moment, avant de porter mes yeux vers le ciel, jurant mentalement contre les dieux. Nous ne sommes pas si mauvais pour avoir mérité une telle chose, si ? « Qu'est-ce que tu vas faire maintenant, là, de suite ? » J'en oublie presque que je vais devoir retourner à mon poste pour assurer ma première soirée de boulot, mais... J'ai envie de discuter avec lui, de savoir ce qu'il a pu faire depuis des mois, ce qu'il fout maintenant ? Je me retiens difficilement de l’assommer avec mes questions, dansant d'un pied à l'autre en montrant bien ma perte de patience.

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Que son plan d’annihilation marche … Bien sûr qu’il risque de ne jamais en être capable. Il sait bien qu’en étant réaliste ça n’arrivera pas, mais il nourrit tout de même le rêve que le karma s’abattre sur son paternel. Que la foudre le frappe, qu’il meurt en glissant sur une peau de banane. Qu’enfin quelqu’un entende sa prière et atténue la douleur dans son cœur. Il sait aussi que s’il veut voir son père disparaître ce n’est pas seulement pour vengeance personnelle. Evidemment qu’il a souffert de tout ça, mais Ji Hyuk était comme sa famille depuis le temps, et qui touche à sa famille doit en payer le prix. La tape de l’autre le fait vite redescendre sur lui. Il n’était pas encore un meurtrier … Pas encore. Il se reconcentra rapidement sur le problème du moment : refaire de Ji Hyuk son allié de toujours, contre vents et tempêtes, contre la terre entière. Il lui tendit la main d’une façon tellement ridicule qu’il n’osa même pas la retirer de peur d’avouer son ridicule. Le plus jeune le conforta dans son ridicule lorsqu’il sentit ses mains fraiches sur ses joues. Une poignée de main. Clairement, depuis quand ils se serraient la main tous les deux ? Mais en même temps, avoir l’autre lui faire ce petit bisou de réconciliation le mettait plus à l’aise. Il était tout pardonné, ou presque, et ils pouvaient reprendre là où ils s’étaient arrêtés. Le cœur désormais léger il pouvait laisser son rire de gamin sortir de sa bouche accompagné d’un « super cool ! ». Ils étaient comme des frères, quand l’un souffre l’autre n’est pas non plus au top de la forme ; alors voir Ji Hyuk sourire comme ça c’était déjà une bataille de gagné.

Dae Jun remarqua du triste état de sa veste quand leur rapprochement prit fin. C’était un mélange de larmes et de beaucoup de morve. BEAUCOUP DE MORVE. Il eut pour réflex de passer un rapide coup de main pour essuyer légèrement mais se ravisa à la dernière seconde. Non. C’était quand même trop immonde. Merde. Sa belle veste. Les caleçons de l’autre n’allaient pas en sortir vivants. Il s’autorisa même de chouiner tristement face à ce constat. Finalement il aurait pu se moucher dans sa manche qu’on n’aurait pas vu la différence. Il ne perdit toutefois pas une seconde pour relever la tête et adresser son plus grand sourire à son meilleur ami. Que de belles déclarations ce soir. Entre la haine et l’amour, ils avaient tout eu. Heureusement que le public n’était pas trop nombreux, il y avait de quoi en être embarrassé à ce niveau-là. « Ma veste elle aurait été ravie de jamais te connaître tu sais. On dirait qu’un oiseau m’a fait caca dessus, … La grande classe ». Pas que Ji Hyuk n’avait pas manqué au nain, mais les sentiments, tout ça … Il s’était quand même plutôt bien exprimé sur ce sujet plus tôt alors il était un peu gêné d’en reparler comme ça, à cœur ouvert encore une fois. Il s’aggripa à son bras et s’accorda quelques secondes pour réfléchir à la question. « Eh bah … C’t’à dire que grâce à moi, t’as déjà gagné des heures sup’ de boulot. Doooonc à ce stade … ». Il se frotta l’arrière du crâne par réflex, comme si ça allait l’aider à mieux réfléchir, mais c’était en oubliant leur bataille enragée de plus tôt. Son beau sourire se déforma en une ignoble grimace de douleur en moins d’une seconde. Il claqua sa langue son palais et retint un grognement d’ours. « Merde. Là je me tâte vraiment entre me vider de mon sang et mourir tristement ici dans la nuit noire … Ou bien te kidnapper pour le reste de la soirée. » La décision fut vite prise. Et une idée de génie germa dans son esprit. De génie. Il fallait bien s’attendre à des plans foireux quand Dae Jun venait à avoir des idées lumineuses. « J’te kidnappe avec ton consentement. On va appeler ça un kidnapping consenti. » Il rit rien que pour avoir énoncé le nom de son plan. Il était bien conscient que c’était ridicule mais leur soirée n’avait pas grand-chose de normal jusque là, autant aller jusqu’au bout non ? « Alors ce qu’on va faire c’est que tu vas faire genre t’es mort … Enfin nan pas mort plus tombé dans les pommes tu vois ? On va passer par devant l’entrée principale, comme ça on va dire à la sécurité que tu peux pas bosser en étant évanoui, parce que clairement tu peux pas tu vois ? Et euh après on s’enfuit ! » Il resta le regarder de ses yeux éblouis par son idée magnifique. « Alors t’en penses quoi le géant ? »

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Avec le temps et les disputes, normal que Dae Jun ne sache plus comment agir avec moi, puis j'ai toujours été le premier à réagir d'une telle manière. Les bisous, ça me connaît. J'aime beaucoup ça, être affectueux et plutôt tactile avec les gens. Cette façon de faire marque notre réconciliation et le fait que je ne suis pas rancunier bien longtemps. D'accord, Min Ah ne reviendra pas, mais je suis sûr que de là où elle est, elle est heureuse que son frère et son copain redeviennent amis. Encore à penser à sa place, comme si cela pouvait me donner une raison de faire telle chose ou une excuse d'en faire une autre. En tout cas, le plus important à retenir, est que le pardon est accordé à mon meilleur ami. Je peux de nouveau le nommer ainsi, parce qu'il est redevenu mon meilleur ami, bien qu'il n'ait jamais cessé de l'être depuis le début. Une dispute ne peut ternir des liens aussi puissant, sauf si la personne est clair avec l'autre. Entre nous, ce n'était pas net, ni précis. Aujourd'hui, nous sommes sûr d'avoir retrouvé notre entente d'antan, comme quand nous étions gosses. D'ailleurs, le rire de Dae Jun me rappelle bien des souvenirs, quand nous jouons ensemble pendant des heures. C'était « super cool » comme il dit et j'en souris en hochant la tête, bien d'accord sur cela. Qui l'aurait cru, hein ? Sûrement pas moi.

Au départ, je n'avais pas l'intention de me moucher dans sa veste, mais force est de constater que c'était justement le cas. Ce n'était pas voulu, mais des litres de larme entraînent toujours un paquet de morve, non ? On ne peut pas être parfait sur tout les points, Dae Jun devrait le savoir. Je penserais à lui laver sa veste plus tard, quand il viendra chez moi. à l'écouter, celle-ci est beaucoup plus importante que son meilleur ami d'enfance... Je devrais être vexé pour cela, mais je n'en fis rien. « Arrête, ma morve n'est pas blanche et épaisse... On la voit à peine, regarde! » Je l'étale limite avec ma manche, n'arrangeant pas l'effet gluant et transparent. Bon bah, tant pis. M'exprimer, c'est sûrement l'une des seules choses que je sais réellement faire dans ma vie. Dae Jun m'a manqué ? Je lui dis directement. Je ne me sens pas tellement "bien" ? Je lui fais savoir. C'est plus simple de parler, non ? QUOI ?! Heures sup' ? Je lui lance un regard mitraillette, reprenant durement mon souffle. « Des heures sup' ? Comment ça ?! » Aish! Même pas mon premier jour qu'il m'apporte rien de bon, ce débile. Tant pis, je rattraperais ces heures perdus par sa faute -je l'accuse, c'est mieux-. Il semble souffrir, mais qu'est-ce que j'y peux, hein ? Fallait pas vouloir se battre jusque là... « Bon, Maître Daegims, quand tu te seras décidé hein... » Sa façon de parler me fait clairement penser à ce genre de chanter à trois francs six sous. Dae Jun ne tard pas trop longtemps à avoir une idée, et je lui lance encore un drôle de regard. Kidnapping consenti ? Bah voyons. J'attends franchement qu'il explique son plan de a à z, histoire d'être au courant. Il sait que son plan ne tient pas la route ? Ou il manque quelques passages ? « Attends... Tu veux qu'on passe tous les deux par la porte principale, que je fasse genre de tomber dans les pommes pour ne pas travailler... La fuite, après ou avant qu'on m'évacue ? » Non parce que ce serait idiot que je prenne mes jambes à mon cou alors que je fais croire à un malaise, quoi. « Tu ne ferais pas un bon détective, le nain. » Voilà ce que j'en pense. « Bon. On rentre en mode « amoché », je fais genre de mourir et pendant qu'ils m'évacue dans les vestiaires, tu fais genre d'appeler une ambulance et de rester avec moi, puis on se casse juste après.  Dans l'ordre, okay ? » Sait-on jamais qu'il fasse à l'envers et pense déjà à partir sans être à l'abri des regards. Sinon, ça n'aurait aucun sens!

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Dae Jun observa l’autre étaler encore plus ses reflux nasaux sur sa veste, outré. Tellement outré qu’il ne pouvait plus réagir. Si c’était pas se foutre de la gueule du monde ça. Si Ji Hyuk n’était pas un petit branleur, qu’on lui dise ce qu’il était parce que c’était le seul adjectif qui lui venait à l’esprit. Pour la peine il ne s’en voudrait plus de lui avoir rajouté du travail, qu’il se tue un peu à la tâche le jeunot, il deviendra peut-être plus respectueux comme ça. Comme s’il le pensait vraiment … « J’ai bien du donné une explication à tes collègues pour qu’on sorte se foutre sur la gueule tu vois … Et du coup pour qu’ils le prennent pas trop mal j’ai dit que tu ferai des heures supplémentaires voilà booon, alors quoi ? C’est pas la mort nan ? T’es jeune, t’es plein d’énergie ! » Au fond, si il s’en voulait quand même un peu mais ça en valait la peine. Grâce à ça ils étaient redevenus collés comme les doigts de pieds, et rien ne vaut plus qu’une belle amitié. Il lui donna un légère tape sur l’épaule pour que la pilule soit digéré et exposa ensuite son merveilleux plan qui ne semblait malheureusement pas faire l’unanimité. Ou peut-être que c’était trop intelligent pour le plus jeune ? Ou bien que Dae Jun s’était perdu dans son génie inconsidéré ? Peu importe. « Mais nan, je te porte avec ma force de Hulk et APRES on va chsais pas où. » A la remarque de Ji Hyuk il retrousse son petit nez et secoue la tête. Gnahgnahgnah. C’est bien pour ça qu’il était strip teaseur et pas détective. Il avait bien conscience de ses points forts et il savait bien les utiliser soit dit en passant. Il écouta cependant très attentivement le plan de son acollite, en hochant la pause à chaque respiration pour prouver qu’il suivait bien tout ce qu’il se passait. Il fut tout de même un peu déçu parce que le plan final n’était pas si différent de ce qu’il avait proposé alors bon … « Et comment on fait pour sortir discretos des vestiaires monsieur le génie ? » Il lui tira la langue se rapprocha de lui pour étudier l’état de son visage. Il prit ses joues entre ses doigts et dirigea le visage enfantin de l’autre vers le côté de le plus lumineux qu’il put trouver. Il avait toujours cette belle ouverture à la lèvre et sa joue était rouge de leur bataille. C’était un peu faible au niveau blessure mais ça pouvait être crédible s’ils avaient de la chance. Il passa encore une fois ses doigts dans les cheveux bruns de Ji Hyuk pour le décoiffer d’avantage, dans un simple souci de crédibilité accrue, bien évidemment. Il hocha finalement la tête pour approuver le look général et se mit de dos, prêt à recevoir le poids plume de son ami sur son dos. Hors de question qu’il le trimballe à bout de bras dans la rue et encore moins s’il devait le faire traverser toute la boîte de nuit. « Et fais attention à pas mettre tes doigts dans ta propre morve au passage … Même si ça me ferait carrément plaisir. » Il partit d’un éclat de rire en imaginant la scène et la tête de dégoût qu’aurait pu avoir Ji Hyuk mais se rendit vite compte qu’il était le seul à en rire … Alors il s’arrêta net en raclant sa gorge et en attendant que l’autre monte sur son dos. « Je vais redevenir ton fidèle destrier, j’en suis honoré quand même. Dis moi, t’as pas trop grossi j’espère ! »

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Il se fout complètement ma gueule, ce sale petit enfoiré de pacotille... Genre, je vais faire des heures en plus juste parce que j'ai voulu lui défoncer sa gueule de beau mec ? Sérieux, c'est injuste! Je devrais lui faire payer et me moucher ailleurs que dans sa veste, pour la peine. Qui est le plus outré des deux maintenant, hm ? Mon regard doit en dire long sur mon envie de le décapiter et de planter sa tête sur un pique, pour l'afficher devant la boite de nuit. Une sorte d'avertissement comme dans le seigneur des anneaux. Je serais un méchant dans ce cas-là, mais je m'en fiche complètement si ça peut tuer du nain d'jardin! « Je tâcherai de me venger quand tu auras un boulot, Min Dae Jun. » Et il sait très bien que je suis super sérieux quand je dis un nom entièrement et de cette façon posée. Il me la payera tôt ou tard, qu'importe où il travaille. La pilule fini par passer, avec ou sans l'aide de son petit coup sur l'épaule, et on en vient à élaborer un plan pour partir et s'amuser entre vieux potes que nous sommes. Bon j'avoue que Dae Jun a de la suite dans les idées mais que sa façon de le dire... Bah, c'est nul quoi. Je pige une scène sur trois et encore, faut que je rectifie mentalement pour le visualiser. Il me porte à quel moment ? « Je me disais aussi que tu étais vert et moche, mais niveau taille hein... » Je fis ce fameux geste de la main pour comparer nos tailles respectives. Il est petit, je suis grand. Hulk, ce n'est pas trop le héros que je lui collerais... Que dirait-on de scarlett ? M'enfin bref, ça n'empêche qu'il n'est pas très clair et qu'il ne sera jamais un sherlock junior. Changement de rôle, j'expose mes idées en reprenant les siennes, voyant bien qu'il suit mes paroles et que j'ai l'air plutôt intelligent en fin de compte. « La porte de service, peut-être ? Il y en a une au fond du couloir des employés, là où se trouve les « loges » pour les « danseuses » et les vestiaires des serveurs/barman. » Genre, je connais super bien les lieux en même pas une heure! Mon collègue me l'a montré, en même temps... Qu'est-ce que mon visage a de si intéressant pour qu'il l'attrape et le regard sous tout ses angles ? Je me demande bien, jusqu'à ce qu'il me décoiffe et que je pige son idée. Là, j'ai l'air d'être un peu plus amoché... « Fous moi une beigne aussi, ce sera plus crédible. » Je ne l'incite en rien, voyons. Face à son dos, je me demande bien ce qu'il fout. Il peut pas parler comme tout le monde ? Saleté, pff. Même si je met mes doigts dans ma morve, j'ai toujours de quoi m'essuyer donc bon! Je ne dis rien, ricanant silencieusement dans mon coin. Il rit de bon coeur, mais je pourrais lui couper l'envie en deux secondes ~ « J'ai toujours cru que tu étais mon chien, mais un cheval... Pourquoi pas! » Fis-je en ignorant sa fin de phrase et en sautant brusquement sur son dos, mes bras autours de son cou. « J'ai perdu une dizaine de kilos en quelques mois, tu veux les détails ? Allez, au trot petit poney! » Comme à l'équitation, je lui donne quelques « coups » de genoux dans les côtes pour qu'il avance, sautillant un peu sur son dos. Faut que je me calme, sinon personne ne croira nos mensonges. Ce n'est pas bien en même temps, mais tant pis.

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Il laissa couler la remarque sur la vengeance imminente du plus jeune. Il se doutait bien qu’il passerait à la casserole tôt ou tard, mais encore une fois le plus tard serait le mieux. Lâche un jour, lâche toujours. Vu la relation un peu bancale qu’il venait de retrouver avec Ji Hyuk il n’allait tout de même pas prendre le risque de se dévaloriser encore plus en lui disant qu’il avait bien un boulot, qu’ils bossaient tous les deux au même endroit et qu’il vendait son corps aux yeux de tous. Il ne ressentait pas de honte particulière à le faire et à dire vrai, tout ça était même plutôt flatteur et ne faisait que lui donner encore un peu plus confiance en lui … Mais pour le moment il ne voulait pas descendre davantage dans l’estime de son ami. Il redescendit sur terre quand l’autre s’attaqua encore à sa taille réduite. Oui bon, on choisit pas hein … C’est pas comme s’il n’avait pas bu de soupe quand il était petit, il s’en était même gavé. La nature fait parfois mal les choses. « Petit certes, mais j’ai la même force que lui ok ? … Fais gaffe à ton ptit cul ». Ils savaient très bien tous les deux que si Ji Hyuk avait « gagné » le combat c’était parce qu’il avait explosé le crâne du petit par terre comme u malade mentale et que ça n’enlevait en rien la supériorité musculaire de Dae Jun sur lui. Voilà.

Une fois tous les détails du plan approuvés, le plus grand défi pour le nain était de ne croiser aucun collègue. Il avait déjà sa petite idée pour les éviter et rester crédible aux yeux de Ji Hyuk mais rien n’était gagné d’avance pour autant. Advienne que pourra. Il inspecta minutieusement le visage en pas si piteux état du plus jeune et ébouriffa ses cheveux pour qu’ils pussent rester crédibles tous les deux. « Ne me tente pas Hyukie … Tu risquerais de le regretter amèrement ». Ça lui permettrait aussi de revendiquer sa supériorité mais il allait vraiment s’abstenir s’ils voulaient se retrouver comme avant, il fallait que Ji Hyuk soit capable de parler non ? Bon ok, un peu d’exagération mais au fond, il le pensait vraiment. Son imaginaire s’arrêta quand le plus grand sauta brusquement sur son dos. Il attrapa ses cuisses in extrémis et le calla plus ou moins confortablement sur lui. « Les chiens ça mord,,à ta place je ferai preuve d’un peu plus de respect pour ton aîné, le morveux. » Il éclata tout de même de rire en sentant l’autre lui donner des coups sur le flan et sautiller sur son dos. Il lui conseilla de faire plus le mort que le preux chevalier sinon leur plan aller totalement capoter et une fois que ce fut fait il refit son entrer dans la boîte de nuit. L’autre ne s’en rendait peut être pas compte mais il l’étranglait presque dans cette position. Il faisait de son mieux pour ne bousculer personne et gardait l’œil attentif au personnel de la boîte. Il retourna au bar et réussit à retrouver la personne à qui il avait vendu l’âme de Ji Hyuk. La musique était extrêmement forte il parla d’abord en langage des signes. Il désigna le poids sur son dos, fit comprendre au barman qu’il était mort parce qu’il s’était battu dehors. Visiblement Dae Jun avait des talents cachés en langue des signes vu que l’autre avait l’air de tout comprendre. Il se rapprocha alors davantage du bar. « Je vais le poser dans les vestiaires, et appeler une ambulance. C’est par où ? » Il pria tous les dieux qu’il connaissait mais le barman afficha tout de même une mine d’incompréhension. Merde. Mais il lui désigna quand même la direction à suivre. YES. Toujours aussi prudent il rentra doucement dans les vestiaires t relâcha brutalement le plus jeune sur un des bancs. « Alors ? Je me suis pas débrouillé comme un chef monsieur le mort ? » Trop fière qu’il était.